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(klara) la douceur des souvenirs.
Dim 24 Mai 2020 - 12:31
Iris, elle avait prit pour habitude de flâner dans l’université lorsque son emploi du temps lui permettait et que rien ne l’attendait à la maison, excepté Anya. Elle ne supportait pas d’être inactive et de se laisser couler : à n’en pas douter, se prélasser était une source d’ennui infaillible chez la petite blonde. À ce titre, il n’était pas rare de la croiser, en train de sautiller tout en se déplaçant, la chevelure balancée de droite à gauche, sous le soleil d’Inverness. Iris était habituellement chargée, les pinceaux qui débordaient de son cartable vintage et une toile coincée sous un bras, occupée à chercher des idées, une source d’inspiration. Les carnets remplis de merveilles témoignant de son univers à part, authentique, l’abeille était constamment en mouvement, comme si la fatigue ne l’atteignait pas, que le soleil brillait dans sa vie. Face à d’autres, Iris avait eu la vie facile, une existence saine et dépourvu d’obstacles et de drames en tout genre (l’avantage d’une éducation vertueuse et d’une famille calme). Elle n’avait jamais connu les problèmes familiaux ni les conflits réellement sérieux, excepté les quelques prises de bec avec ses frères, tout ceci restait très innocent. Ce contraste avec les autres familles peuplant l’université accentuait son aspect « à part » étant donné que la blonde ne se retrouvait pas au milieu des drames sentimentaux, des mariages arrangés et des comportements odieux, pour masquer des plaies. Oh, il était toujours plus facile d’être repoussant, si bien qu’elle les pensait très clichées, ce type de personne. Mais, Iris, elle ne pensait jamais en mal, non, se contentait de sourire, d’être serviable et agréable avec les personnes vers qui elle se dirigeait, sans réellement avoir d’ancrage ni de cercle amical stable. Elle aimait assez aller de groupes en groupes, sans se poser (le fait de se lasser rapidement contribuait à ceci), rencontrer de nouvelles personnes tant qu’il était encore temps. Lancée dans la vie active, Iris ne serait certainement plus aussi disponible. Sur ces pensées, ses pas légers l’avaient guidé jusqu’aux murailles de l’université et elle apercevait une de ses anciennes amies, ce qui la faisait sourire. À la manière d’un cheveu sur la soupe, la belle s’approchait, un aura tout solaire qui l’entourait. « Tu m’as oublié ? » Qu’elle lançait, la risette enfantine aux lèvres, tandis que sa douce voix résonnait, à la manière d’un délicat écho.
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Re: (klara) la douceur des souvenirs.
Lun 1 Juin 2020 - 16:32
La douceur des souvenirs
21 mai 2020
Iris Bird
Perchée du haut de ta muraille, tes idées convergent et divergent sans plus de sens. Tu observes l'immensité fixe de l'horizon, cruellement opposée au monde qui lui, ne s'arrête jamais de tourner. Ces dernières semaines auront été les plus éprouvantes depuis la disparition de ton père, et tu te sens emportée par le courant sans réussir à remonter à la surface, traînée au fond par des forces plus grandes que toi. Princesse dans ta tour, attendant vainement quelque chose, sans savoir vraiment quoi.
La colère, le dégoût, toutes ses émotions fortes avaient quitté ton esprit, ne laissant pour toi qu'une lassitude perpétuelle, ne sachant que faire pour sortir de ce quotidien étouffant et de ce futur qui se rapproche bien trop vite. Et il t'arrive parfois de te dire que les choses auraient pu être différente si ton père était toujours là. Mais il ne l'est plus, et toi, tu ne l'es qu'à moitié. Tu n'arrivais même plus à mettre les pieds en Dragonologie.
Penchée, les bras appuyés sur les pierres fraîches du muret, le vent soulève quelques mèches de tes cheveux, soulevant l'arrière de ta robe. Le monde sait être réconfortant à sa façon, réchauffant tes joues des rayons de soleil de l'après-midi, t'empêchant de garder les yeux complètement ouverts. Mais peu importe, tu distingues ce qu'il y a à distinguer, et les éléments et tes sens font le reste. Pourtant, dans ta solitude, entre les bruits des arbres qui dansent au vent et le léger brouhaha qui parvient jusqu’à toi, tu entends quelque chose et ton attention se focalise dessus, comme un animal sauvage à l'affût. Aucun mouvement, juste écouter, entendre ce mouvement guilleret se rapprocher, et se demande si cette personne ne fera que passer, ou si elle s'arrêtera pour toi.
« Tu m’as oublié ? »
Elle s'arrête, et cette voix si familière ne trouve pas immédiatement d’écho dans tes souvenirs. Tu tournes lentement ton visage vers l'inconnue, ouvre complètement tes yeux pour tomber sur Iris. Blonde, rayonnante, joyeuse, comme elle l'a toujours été. Des qualités que tu as toujours aimées chez elle. Amie d'une enfance maintenant lointaine, comme deux parallèles terrestres, jamais réunis, mais avançant perpétuellement dans la même direction. Cette fille qui rêve éveillée, qui possède sa propre réalité, si éloignée de toi, mais qui trouve une résonance dans ton esprit. Libre, comme la brise, un peu comme toi, comme tu aimes à t'imaginer. Du moins, avant qu'on ne t’attrape.
« Un instant, j'ai crû apercevoir un deuxième soleil. Tu n'as pas changée »
Des images te reviennent, des heures passées ensemble les pieds dans l'eau, inspirées par ce que le monde avait à vous offrir. Tu tapotes le rebord à côté de toi pour qu'elle s'installe à tes côtés et retourne à ta contemplation. Peut-être que le monde t'envoie Iris. Yeux à présent fermés, tu interroges la Sumerbee.
« Qu'elle brise t'amène jusqu'ici ? »
Elle te fait penser à une feuille d'automne, que le vent aurait emportée jusqu'à toi. Sauf que l'automne est encore loin.
La colère, le dégoût, toutes ses émotions fortes avaient quitté ton esprit, ne laissant pour toi qu'une lassitude perpétuelle, ne sachant que faire pour sortir de ce quotidien étouffant et de ce futur qui se rapproche bien trop vite. Et il t'arrive parfois de te dire que les choses auraient pu être différente si ton père était toujours là. Mais il ne l'est plus, et toi, tu ne l'es qu'à moitié. Tu n'arrivais même plus à mettre les pieds en Dragonologie.
Penchée, les bras appuyés sur les pierres fraîches du muret, le vent soulève quelques mèches de tes cheveux, soulevant l'arrière de ta robe. Le monde sait être réconfortant à sa façon, réchauffant tes joues des rayons de soleil de l'après-midi, t'empêchant de garder les yeux complètement ouverts. Mais peu importe, tu distingues ce qu'il y a à distinguer, et les éléments et tes sens font le reste. Pourtant, dans ta solitude, entre les bruits des arbres qui dansent au vent et le léger brouhaha qui parvient jusqu’à toi, tu entends quelque chose et ton attention se focalise dessus, comme un animal sauvage à l'affût. Aucun mouvement, juste écouter, entendre ce mouvement guilleret se rapprocher, et se demande si cette personne ne fera que passer, ou si elle s'arrêtera pour toi.
« Tu m’as oublié ? »
Elle s'arrête, et cette voix si familière ne trouve pas immédiatement d’écho dans tes souvenirs. Tu tournes lentement ton visage vers l'inconnue, ouvre complètement tes yeux pour tomber sur Iris. Blonde, rayonnante, joyeuse, comme elle l'a toujours été. Des qualités que tu as toujours aimées chez elle. Amie d'une enfance maintenant lointaine, comme deux parallèles terrestres, jamais réunis, mais avançant perpétuellement dans la même direction. Cette fille qui rêve éveillée, qui possède sa propre réalité, si éloignée de toi, mais qui trouve une résonance dans ton esprit. Libre, comme la brise, un peu comme toi, comme tu aimes à t'imaginer. Du moins, avant qu'on ne t’attrape.
« Un instant, j'ai crû apercevoir un deuxième soleil. Tu n'as pas changée »
Des images te reviennent, des heures passées ensemble les pieds dans l'eau, inspirées par ce que le monde avait à vous offrir. Tu tapotes le rebord à côté de toi pour qu'elle s'installe à tes côtés et retourne à ta contemplation. Peut-être que le monde t'envoie Iris. Yeux à présent fermés, tu interroges la Sumerbee.
« Qu'elle brise t'amène jusqu'ici ? »
Elle te fait penser à une feuille d'automne, que le vent aurait emportée jusqu'à toi. Sauf que l'automne est encore loin.
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