- InvitéInvité
this is not a drill (rose)
Sam 6 Juin 2020 - 21:23
samedi 6 juin, 5h30
@rose coldridge
Depuis un mois, je n'attends que de perdre les eaux et accoucher, pour finalement rencontrer ce petit humain qui grandit dans mon ventre depuis tant de semaines. Mais pas aujourd'hui. Pourtant, mon terme est le 5 juin, je devrais être impatiente d'accoucher, ainsi qu'heureuse d'avoir mené ma grossesse à terme. Sauf que ce soir, c'est la pleine Lune. Oswald a quitté la maison en début de soirée, rejoignant Azkaban pour sa transformation mensuelle. Mon estomac s'est serré, comme tous les mois, seulement bien plus fort cette fois-ci. Mon terme a beau être aujourd'hui, je refuse d'accoucher sans mon fiancé. Pas tant qu'il est sous l'emprise de sa maladie.
Comme à chaque pleine lune, je n'arrive pas à dormir. J'ai essayé d'occuper mon esprit en effectuant les tâches habituelles : récolter les plantes pour la préparation de la potion tue-loup du mois prochain, boire une infusion, lire un livre, parler avec mon fils à travers la mince couche de peau nous séparant. Vers minuit, j'ai décidé de me rendre dans la chambre, afin d'essayer de dormir. Seulement, mon coeur s'est emballé en sentant la désagréable sensation de liquide coulant entre mes jambes, alors que je venais de me lever. Le visage perdant soudainement toutes ses couleurs, je réalise que j'ai perdu les eaux. Sentant le vent de la panique se lever dans ma poitrine, je marque quelques secondes d'arrêt, avant de sortir ma baguette pour nettoyer le sol ainsi que mon pantalon. Mon fils a peut-être compris que je me sentais seule ce soir, mais il est hors de question qu'il sorte sans son père pour l'accueillir. Mon instinct m'indique que je devrais peut-être appeler Rose, mais ma raison me rappelle que souvent, l'accouchement se produit plusieurs heures après avoir perdu les eaux. La Lune se couche vers 6h30, j'ai donc une demi-douzaine d'heures à tenir, ça ira. "You stay right here and wait for your father, young man." Je me surprends à découvrir une voix de maman plus vraie que nature, mais me mets en chemin vers l'escalier, les pieds en canard.
Sans surprise, je n'arrive pas à trouver le sommeil. Les contractions démarrent doucement, séparées par plusieurs dizaines de minutes au départ, me réveillant alors que je commençais à somnoler. Cependant, elles se rapprochent progressivement, et ont finalement lieux toutes les dix minutes environ, vers cinq heures du matin. Inquiète, mais résolue à accoucher dans deux heures, et pas avant, je me redresse dans le lit, attrapant mon téléphone portable. Le numéro de Rose est tapé avec des doigts tremblants. Lorsque l'infirmière répond enfin, ma voix est blanche, inquiète, incertaine. "Hey Rose, sorry to wake you up, but my water broke around midnight, and the contractions are now ten minutes appart. Can you come ? Or should I ask for the medics to take me to Saint Mary's ?"
- InvitéInvité
Re: this is not a drill (rose)
Sam 20 Juin 2020 - 16:20
samedi 6 juin, 4h30
@murphy fraser
En voyant la lune se lever, plus tôt dans la soirée, Rose avait remarqué que la gibbeuse se faisait particulièrement lumineuse, pour une nuit d’été. Les transformations lupines et les accouchements seraient intenses, ce soir. Au delà même du mythe, Rose avait pu se rendre compte des effets des cycles de la lune sur les grossesses, qu’elles soient classiques ou hybrides. Les nuits de pleine lune étaient particulièrement agitées dans les services d’urgence obstétrique, les naissances précipitées par l’ascension lunaire impérieuse. Les raisons n’étaient peut être pas si évidentes, peut être même un peu magiques, ce qui renforçait la mythologie autour de l’évènement, mais les faits étaient là, implacables : les femmes accouchaient les nuits de pleine lune. Parce qu’elle en connaissait une qui était pleine comme un œuf, le plus joli des œufs rouquins de sa génération, Rose avait appelé Murphy en début de soirée pour s’assurer qu’elle allait bien. Elle savait la future jeune maman particulièrement vulnérable, à cette période du mois, esseulée, inquiète. Alors bien sur, quand la Fraser lui assura qu’elle allait bien, la blonde ne l’avait cru qu’à moitié. Elle avait laissé son téléphone à coté de son oreiller, en sonnerie, là où d’ordinaire elle le mettait en vibreur pour ne pas réveiller Malou. Elle avait ce pressentiment, entre l’instinct maternel et celui de médecin, qu’il se passerait quelque chose ce soir.
Quand à quatre heures du matin, la sonnerie de son portable emplit l’espace de la chambre, Rose avait bondi sur ce dernier comme si elle ne s’était jamais vraiment endormie. Alerte, les yeux bien ouverts, elle avait perçu l’inquiétude dans la voix de son ancienne mentor, froncé les sourcils quand celle ci lui détailla brièvement la situation : Minuit, cela faisait donc quoi… Presque quatre heures ? Pourquoi ne l’avait elle pas appelé plus tôt ? Si elle ne venait pas de prendre délicatement son fils dans ses bras, Rose aurait probablement aboyé sur son amie au téléphone, et l’aurait tancé vertement d’avoir mis autant de temps à l’appeler. A la place, elle marmonna à voix basse, le téléphone calé entre l’oreille et l’épaule alors que le petit garçon ronchonnait d’avoir été tiré du lit.
- Just you wait, my dear friend, and you’ll hear me later. I’ll put Malachi in Isalynn’s room, I take some stuff and I’ll come to your place asap. Just … just breath, relax, it’s gonna be okay.
Rose avait embrassé son fils tendrement, avant d’aller toquer à la porte de la chambre d’Isalynn, bien au courant de la situation de sa cousine, et du rôle que jouait sa colocataire auprès de celle ci. Malgré l’ensommeillement Lynn avait pris le petit garçon avec elle, et la Coldridge avait transplané dans les cinq minutes suivantes, sa valisette de soin à la main. Elle avait atterri sur le palier de la porte de la demeure de Murphy et Oswald, frappé pour s’annoncer, mais n’avait pas attendu que son amie lui ouvre pour tourner la poignet et passer le pas de la porte. Elle devait avoir sensiblement autre chose à faire que de se trainer jusqu’à la porte d’entrée.
- Murphy it’s me ! Where are you ?
Elle se dirigea spontanément vers la salle de bain, puis vers la chambre où elle retrouva la jeune médicomage en pyjama, et en sueur. Elle s’avança dans une semi pénombre, l’air sévère, avant de se pencher vers Murphy pour lui coller un baiser sur le front, s’agenouillant vers elle pour lui saisir les mains.
- Four fucking hours for Merlin sake Murphy, what’s on your mind ?
Elle secoua la tête, quelques mèches s’agitant hors du chignon qu’elle avait noué à la hâte, avant de reprendre d’un air plus doux.
- Gimme an update ? So, ten minutes appart ? Less now ? How do you feel ? Did you have a drink ? A snack ? Where did you store your medicine and potions here ? I’ll prepare everything here, and I’ll check your uterine cervix … It could be really fast now.
- InvitéInvité
Re: this is not a drill (rose)
Dim 12 Juil 2020 - 22:36
A ma voix inquiète et tremblante, Rose avait répondu d'une voix dans laquelle le mécontentement était palpable. "Just you wait, my dear friend, and you’ll hear me later." Si elle ne criait pas, les seuls mots prononcés suffisaient à me donner des sueurs froides. Trop préoccupée par la peur qui me tiraillait le ventre, je n'avais pas vraiment écouté le reste des mots de Rose, qui aimait bien parler, bien plus que moi. Elle avait le verbe facile, la réplique instantanée, trouvait aisément les mots là où je bafouillais, préférais les gestes aux paroles réconfortantes, amicales ou réprobatrices. Une contraction me prit alors que la blonde était sur le point de raccrocher, et je refoulais la douleur d'une grimace et d'un grognement étouffé.
"Just breathe, relax, it’s gonna be okay." Laissant tomber mon téléphone portable entre les draps après qu'elle ait raccrochée, j'avais immédiatement suivi ses conseils, me mettant à respirer profondément, comme si j'avais oublié les dix ans d'études ainsi que les quatre ans d'expériences en tant que médicomage obstétricienne-pédiatre. Grande inspiration par le nez, gonflant les poumons, sentant les côtes s'ouvrir dans mon dos. Puis une expiration par la bouche, me concentrant sur le chemin de l'air, me vidant de chaque molécule, abaissant les épaules. Continuant cet exercice pendant plusieurs minutes, je m'étais rallongée sur le côté, mon gros ventre s'affaissant contre le coussin-serpentin. Si je n'arrivais pas à dormir, c'était que la douleur était forte. Très forte. Plus qu'aucune douleur physique que je n'aie jamais ressentie. Plus forte que les barres métalliques en fusion sur ma peau, traversant mes vêtements et s'infiltrant sous ma peau. Mon utérus se déchirait de part en part, mon enfant souhaitant sortir pour découvrir le monde, la vie, sa famille.
Sauf que sa famille, elle ne se trouve pas dans cette maison. Il n'y a que sa mère. Moi. Je suis actuellement seule, dans mon lit, dans ma chambre, dans ma maison. La deuxième moitié de la famille aimante et soudée que mon bébé devait trouver en prenant sa première inspiration, en poussant son premier cri, se trouve à des lieues d'ici, enfermé dans une cellule, emprisonné comme chaque nuit de pleine lune. Oubliant pendant quelques instants le fait que mon amie était en chemin, je me sens plus seule que jamais. Les larmes embuant rapidement mes yeux, j'ai une pensée viscérale pour ma mère. J'ai besoin de ma mère. Je ne peux pas mettre un enfant au monde toute seule. Mais comment la prévenir ? Elle ne possède pas cet appareil moldu bien pratique me permettant de la contacter. Mon instinct se tourne vers ma baguette, me poussant à faire apparaître mon patronus. Seulement, je n'ai plus essayé de lancer le sortilège depuis plus d'un an. Et ma baguette est trop loin, puisque je découvre immédiatement l'avoir négligemment laissée dans le salon, au rez-de-chaussée.
"Murphy it’s me ! Where are you ?" La voix de Rose sonne comme une délivrance dans mon esprit, et je redresse doucement la tête pour l'appeler. "In my room." Incertaine de la portée de ma voix, je repose immédiatement le crâne contre le coussin, me disant qu'elle finirait bien par me trouver. La voilà d'ailleurs, avec ses cheveux dorés brillant dans la pénombre de la chambre, réfléchissant la lueur de la Lune. Les sourcils froncés dans un effort de contenir la douleur sourde et lancinante dans mon ventre, je lève le menton vers elle, recevant le baiser qu'elle pose sur mon front en fermant les yeux. "Four fucking hours for Merlin sake Murphy, what’s on your mind ?" Faiblement, je murmure. "I don't know..." Mais non, c'est faux, je sais pourquoi j'ai refusé de l'appeler plus tôt. Pourquoi je serre désespérément les jambes l'une contre l'autre, comme pour bloquer la sortie au foetus de neuf mois qui cogne à la porte.
"Gimme an update ? So, ten minutes appart ? Less now ? How do you feel ? Did you have a drink ? A snack ? Where did you store your medicine and potions here ?" Le flot de questions m'assaille et je me perds dans les méandres de sa voix, incapable de m'accrocher à un point d'interrogation, à un détail, de me fixer sur une demande de sa part pour lui répondre précisément. "I’ll prepare everything here, and I’ll check your uterine cervix … It could be really fast now." Les larmes, qui s'étaient juste reculées au fond de mon crâne, entourant le nerf optique, font à nouveau leur apparition à la dernière affirmation de la médicomage. "No !" Serrant très fort les mains de la sorcière, je m'accrochais à elle pour qu'elle me comprenne, qu'elle saisisse l'importance de ce que je lui racontais, les yeux grands comme des soucoupes, humides, les sourcils haussés créant une profonde ride barrant mon front. "We have to wait for Oz." Je dois avoir l'air d'une folle, d'une écervelée, une mère inconsciente qui ne sait pas ce qui est le meilleur pour son enfant. Ouvrant la bouche comme pour ajouter quelque chose, je reste cependant muette quelques instants, les mots s'entassant dans ma bouche, tous en même temps, se percutant les uns contre les autres sans trouver la sortie. "I need my mum. Easga. Can you send a letter ?" Chaque mot était précipité, appuyé par une plainte en arrière-plan. Entendant son nom depuis un recoin de la pièce, comme si elle avait passé la nuit à me surveiller, la chouette effraie s'envola pour se poser sur les draps, prenant soin de ne pas s'appuyer sur mon corps douloureux.
Réprimant un gémissement, sentant le début d'une contraction m'élancer, je tente de retrouver mes esprits, libérant quelques neurones pour tenter de se souvenir des questions précédentes de Rose. "Am thursty..." Voyons, elle n'a pas seulement parlé de boire et de manger, si ? Il me semble qu'il y avait autre chose... Mais oui, les potions ! "I've got medecine in the bathroom." Elles sont rangées dans l'armoire à pharmacie au dessus du lavabo. Poussos, Wiggenweld, potion de sommeil, Tue-Loup, et d'autres dont je ne me souviens plus, toutes rangées dans des fioles de différentes tailles et couleurs, dans un ordre proportionnel à la nécessité qu'Oswald et moi en avons. Je n'ai toutefois pas la force de l'énoncer à voix haute, la blonde devra trouver ce qu'elle cherche elle-même. Ayant terminé leur travail, les deux neurones se concentrent à nouveau sur la douleur, et je ferme à moitié les paupières, mes yeux se tournant vers l'intérieur de mon crâne tandis que mes bras se serrent un peu plus sur mon ventre dans un effort de diminution de la souffrance.
- InvitéInvité
Re: this is not a drill (rose)
Dim 19 Juil 2020 - 11:50
La situation aurait pu être plus catastrophique encore, mais malgré tout, Rose restait sur ses gardes : elle n’avait plus pratiqué concrètement d’accouchement depuis … le sien, dix huit mois plus tôt. Bien sur, auprès de Murphy et du reste de l’équipe médicale de Ste Mary, elle avait pu s’exercer pendant tout le temps de sa thèse, et le diplôme qui trônait fièrement sur son bureau au phare prouvait qu’elle était, techniquement, capable de mener à bien cette tâche. Pour autant, elle ne se sentait pas sereine : elle savait Murphy dans un état d’esprit particulier, tiraillée entre la douleur qui lui court circuitait les neurones et une volonté farouche que tout cela se déroule selon le timing qu’elle comptait imposer à l’évènement. Pas la meilleure idée qu’elle ait eue, soit dit en passant. La médicomage eut la confirmation rapidement, quand la rouquine la supplia, dans une contraction particulièrement douloureuse, d’attendre son futur époux pour achever le travail. Rose n’eut pas à consulter leur pour considérer la folie de la décision : un accouchement ne pouvait pas être reporté comme une séance de yoga ou un épisode en replay. Elle fronça les sourcils attrapant d’une main un morceau de papier et un stylo qui trainaient sur la table de nuit, mais trop loin pour que la Fraser puisse s’en emparer seule.
- … Nous verrons ça … Je vais chercher à boire et tout ce dont j’ai besoin dans ta salle de bain… Surtout, tu respires fort, inspiration par le nez, expiration par la bouche … Si tu as le moindre souci, tu hurles et j’arrive dans la seconde …
Laissant la porte de la chambre ouverte, l’ancienne summerbee avança à grandes enjambées dans le couloir pour rejoindre la salle de bain. Un verre d’eau bien fraiche d’abord, et pour ça, elle laissa le robinet ouvert le temps de trouver le placard à pharmacie et d’y récupérer ce dont elle avait besoin : la trousse de premiers soins bien sur, mais aussi de la potion de wiggenweld, de la potion anti coagulante, des tranquillisants … cela ferait l’affaire pour commencer, elle n’aurait plus qu’à lancer un accio si elle avait besoin de plus, elle savait à présent ce que contenait la pharmacie. Son verre d’eau à la main, elle retourna dans la chambre où la chouette de la future maman hululait d’inquiétude. Elle considéra un autre stylo inusité et, d’un rapide coup de baguette, le changea en paille pour le jeter dans la boisson.
- Ok, ok, tu as de l’eau juste ici, je t’ai mis une paille pour que ce soit plus facile pour toi. Murph’ … il faut que je regarde où ça en est, tu sais pertinemment que cela peut être dangereux si le bébé est prêt à sortir, mais mal installé. Je vais te déshabiller en bas, voir où tu en es, et ensuite, on avisera… tu es d’accord ?
La parole, l’échange, la communication étaient indispensables dans ce genre de situation. Elle savait qu’elle devait rassurer la future maman autant que l’accompagner. Doucement, avec son accord, elle avait ôté les derniers habits sur les jambes de Murphy, l’avait aidé à écarter les jambes et à s’installer le plus confortablement possible. Elle avait nettoyé magiquement le lit, sans jamais lâcher du regard la jeune femme haletante.
- … Murphy, ton col est dilaté à plus de huit centimètres, tes contractions se rapprochent … Je sais que tu veux qu’Oz’ soit là, mais il va falloir penser au bébé aussi… Si je le vois arriver, je ne pourrais pas le retenir à l’intérieur en lui poussant sur la tête… Comment tu te sens, et la douleur, sur une échelle de 1 à 10 ?
- … Nous verrons ça … Je vais chercher à boire et tout ce dont j’ai besoin dans ta salle de bain… Surtout, tu respires fort, inspiration par le nez, expiration par la bouche … Si tu as le moindre souci, tu hurles et j’arrive dans la seconde …
Laissant la porte de la chambre ouverte, l’ancienne summerbee avança à grandes enjambées dans le couloir pour rejoindre la salle de bain. Un verre d’eau bien fraiche d’abord, et pour ça, elle laissa le robinet ouvert le temps de trouver le placard à pharmacie et d’y récupérer ce dont elle avait besoin : la trousse de premiers soins bien sur, mais aussi de la potion de wiggenweld, de la potion anti coagulante, des tranquillisants … cela ferait l’affaire pour commencer, elle n’aurait plus qu’à lancer un accio si elle avait besoin de plus, elle savait à présent ce que contenait la pharmacie. Son verre d’eau à la main, elle retourna dans la chambre où la chouette de la future maman hululait d’inquiétude. Elle considéra un autre stylo inusité et, d’un rapide coup de baguette, le changea en paille pour le jeter dans la boisson.
- Ok, ok, tu as de l’eau juste ici, je t’ai mis une paille pour que ce soit plus facile pour toi. Murph’ … il faut que je regarde où ça en est, tu sais pertinemment que cela peut être dangereux si le bébé est prêt à sortir, mais mal installé. Je vais te déshabiller en bas, voir où tu en es, et ensuite, on avisera… tu es d’accord ?
La parole, l’échange, la communication étaient indispensables dans ce genre de situation. Elle savait qu’elle devait rassurer la future maman autant que l’accompagner. Doucement, avec son accord, elle avait ôté les derniers habits sur les jambes de Murphy, l’avait aidé à écarter les jambes et à s’installer le plus confortablement possible. Elle avait nettoyé magiquement le lit, sans jamais lâcher du regard la jeune femme haletante.
- … Murphy, ton col est dilaté à plus de huit centimètres, tes contractions se rapprochent … Je sais que tu veux qu’Oz’ soit là, mais il va falloir penser au bébé aussi… Si je le vois arriver, je ne pourrais pas le retenir à l’intérieur en lui poussant sur la tête… Comment tu te sens, et la douleur, sur une échelle de 1 à 10 ?
- InvitéInvité
Re: this is not a drill (rose)
Jeu 30 Juil 2020 - 17:12
La douleur répandue dans mon corps m'empêche de réfléchir correctement. Elle est si intense qu'elle prend le dessus sur mes autres sens. Les yeux fermés, je ne vois pas Rose qui m'amène un parchemin et un stylo, qui devaient traîner quelque part dans la chambre, c'est à peine si je l'entend me donner des instructions avant qu'elle s'éclipse, me laissant seule à nouveau. Les paupières s'ouvrant à mi-chemin, je me concentre quelques instants sur ma respiration, espérant que cela puisse atténuer la douleur causée par mon enfant cherchant à naître.
C'est étrange. Quand une femme met un enfant au monde, on lui indique toujours de respirer, de se concentrer pour atténuer la douleur. Pourtant, dans les autres domaines médicaux, les mages conseillent souvent aux patients de penser à autre chose, dévient la discussion sur un autre sujet pour que la douleur s'éloigne. Alors pourquoi, dans le cas des accouchements, il faudrait se concentrer sur la douleur pour l'atténuer ? Ca n'a aucun sens. J'avais lu il y a quelques semaines que la masturbation pouvait être bénéfique lors de l'accouchement, certains médecins moldus l'avaient remarqués, et un médicomage de Sainte Mangouste reprenait leur étude. Je me souviens d'ailleurs que j'avais brusquement rougi, mon rythme cardiaque s'élevant fortement, et rapidement fermé le journal, puis rangé quelque part où personne n'irait le chercher. Quelle idée de songer à commettre ce genre de geste dans ce moment si important. Ce serait quelque chose que Mercy aurait pu conseiller, si elle avait intégré le service obstétrique, tiens.
Les pas de Rose dans le couloir me sortent de mes pensées, et j'ouvre grand les yeux, honteuse mais aussi surprise par l'atténuation de la douleur. Me redressant sur un coude, je prends la paille proposée par l'infirmière entre mes dents et bois une gorgée d'eau fraîche - qui me fait beaucoup de bien. Je crois que la contraction est passée. Cependant, si la gène physique n'est plus aussi forte, les mots de la blonde exacerbent les émotions négatives me tordant la poitrine. "Murph… I need to take a look, you know how much it can be dangerous, if the baby's ready to come, but in the wrong position." Agacée par la tournure des événements, je fronce les sourcils pour marquer mon mécontentement, mais n'oppose aucune résistance aux gestes de Rose, me délestant de mon bas de pyjama. Malgré la haute fréquence avec laquelle je suis dans la position de l'Ecossaise, entre les jambes d'autres femmes, j'ai toujours été mal à l'aise lorsque je me retrouvais à leur place. Et aujourd'hui, ce malaise est au plus haut point, car je ne peux empêcher mon fils de pousser s'il le souhaite. Prenant mon mal en patience, je regarde le plafond de ma chambre, ignorant ostensiblement ma chouette, inquiète, me mordillant les doigts.
"Murphy, your cervix is dilated to over eight centimeters. The contractions are getting closer... I know you want Oz to be here, but we need to think about the baby too... If he comes out, I can't keep him in by pushing on his head..." Grognement de mécontentement qui s'échappe de ma poitrine, je prends une grande inspiration et referme les jambes. "How do you feel ? How's the pain, from one to ten ?" D'une voix grognon, je mens. "Seven." Ignorant les recommandations de la blonde, je regarde l'heure sur mon téléphone. 5h58. "Thirty minutes. Think he can wait that long ?" Grimace douloureuse en direction de mon amie.
Profitant d'un creux entre deux contractions, je griffonne quelques mots à destination de ma mère. Ik ben in de arbeid, kom. Le parchemin est plié en quatre et confié à Easga, qui s'envole presque immédiatement après l'avoir attrapé dans son bec. Un sms pour mon fiancé, puis je m'enfonce à nouveau dans les coussins, fermant les yeux, le front recouvert de sueur. Je ne sais pas trop ce que fait Rose, elle s'agite dans tous les sens, se préparant certainement à un accouchement incessamment sous peu. Elle n'a peut-être jamais mis d'enfant au monde en dehors d'un hôpital. Je m'y suis prise trop tard pour la prévenir. J'aurais dû appeler l'ambulance. Elle aurait été entourée, j'aurais été entourée.
Ouvrant péniblement les paupières, je cherche sa main de la mienne, réussissant à attraper ses doigts. "Rose." Je n'ai jamais trouvé le bon moment pour lui dire. Je n'étais peut-être pas assez prête, trop renfermée derrière ma carapace, pas assez vulnérable. "If-If something happens... To Oz and I." Une boule gonfle dans ma gorge à l'évocation de cette possibilité, mais je ne peux pas l'ignorer plus longtemps. Il était un criminel, qui a dû dénoncer un bon nombre d'autres criminels pour revenir du bon côté de la loi. Aujourd'hui, je n'ai plus peur du ministère, mais des mages noirs qu'il fréquentait dans son ancienne vie. "Can you... Can you take care of him ?" Elle m'a soutenue depuis des années, nous avons partagé tant d'épreuves, elle m'a fait confiance avec son fils, je ne vois personne d'autre aussi capable qu'elle pour endosser le rôle de marraine.
- InvitéInvité
Re: this is not a drill (rose)
Mer 5 Aoû 2020 - 12:40
Rose soupira devant l’air buté de la rousse. Elle la connaissait bien, suffisamment bien pour comprendre, rapidement, ce que signifiait toute cette histoire. Murphy ne le lui avait pas verbalisé ouvertement, mais la Coldridge n’était pas née de la dernière pluie, ni même de celle d’avant, et le faisceau d’indices était un véritable phare dans la nuit éclaboussée par la lumière blanche de la grande Gibbeuse. L’heure tardive, la douleur insupportable, cette détermination qui allait à l’encontre du bon sens le plus élémentaire … Murphy attendait le retour d’Oswald. Elle voulait que son compagnon soit là pour accueillir leur progéniture, et elle n’en démordrait pas, elle en était persuadée. Sans s’arrêter de s’affairer, elle leva les yeux vers son amie, ses prunelles claires luisantes dans la semi pénombre.
- You’re my very personal nightmare Murphy Fraser. He can’t wait, but we can try to convince him not to rush …
Evidemment, la médicomage connaissait les plantes qui facilitaient l’accouchement, mais celles qui le ralentiraient étaient complètement contre intuitives. Il lui fallait réfléchir à l’envers, prendre des simples dont les effets seraient à l’inverse de ceux qu’elle aurait utilisé d’ordinaire. Point de framboisier pour Murphy, dont le col était déjà bien dilaté. Point d’angélique non plus, dont les effets décontractant risquaient de faciliter le travail jusqu’à ce que le petit sorte en douceur. La Fraser voulait y aller à la dure, elle risquait d’en baver, et pire encore, elle demandait à son amie de l’aider en ce sens. Rose marmonnait quelques malédictions contre les êtres entêtés, tout en attirant vers elle les flacons et contenants dont elle avait besoin, n’écoutant que d’une oreille les marmonnements de Murphy...jusqu’à ce que celle ci lui saisisse les doigts, haletantes.
- What… ?
Les mirettes s’écarquillent, alors que les doigts s’enlacent, serrent fort la main moite de la future maman. Pourtant, ce n’était clairement pas le moment de sortir les violons, elles avaient un accouchement à gérer. Rose se pinça les lèvres, puis porta les doigts de Murphy à sa bouche dans un baiser sorore, avant de grogner.
- Don’t you ever think about it, I dare you. My own kiddo needs his godmother and a little friend to play with. Don’t screw my decenal plan. Here, take this.
Elle tendit à Murphy un mélange fort odorant, aux relents de girofle et de menthe : des plantes astringentes, qui avaient avant tout pour effet de réveiller les sens et contraindre Murphy a resté consciente, véritable coup de fouet énergétique.
- Ok, twenty five. Your contractions are going to be stronger and stronger, almost unbearrable. You need to talk to me, a lot, and focus on your breath. Don’t push, you know why…. Talk to me, Murphy ! Have you chosen his first suit already ? How is his comforter ? Anything !
Coincée face aux jambes écartées de Murphy, le regard de Rose naviguait entre son bas ventre et son visage en sueur. Seule, elle ne pouvait pas s’assurer à la fois de son confort ET de sa sécurité, alors elle faisait de son mieux, caressant la malléole de son amie du pouce en guise de soutien. Cette demi heure risquait d’être la plus longue de sa vie ...
- You’re my very personal nightmare Murphy Fraser. He can’t wait, but we can try to convince him not to rush …
Evidemment, la médicomage connaissait les plantes qui facilitaient l’accouchement, mais celles qui le ralentiraient étaient complètement contre intuitives. Il lui fallait réfléchir à l’envers, prendre des simples dont les effets seraient à l’inverse de ceux qu’elle aurait utilisé d’ordinaire. Point de framboisier pour Murphy, dont le col était déjà bien dilaté. Point d’angélique non plus, dont les effets décontractant risquaient de faciliter le travail jusqu’à ce que le petit sorte en douceur. La Fraser voulait y aller à la dure, elle risquait d’en baver, et pire encore, elle demandait à son amie de l’aider en ce sens. Rose marmonnait quelques malédictions contre les êtres entêtés, tout en attirant vers elle les flacons et contenants dont elle avait besoin, n’écoutant que d’une oreille les marmonnements de Murphy...jusqu’à ce que celle ci lui saisisse les doigts, haletantes.
- What… ?
Les mirettes s’écarquillent, alors que les doigts s’enlacent, serrent fort la main moite de la future maman. Pourtant, ce n’était clairement pas le moment de sortir les violons, elles avaient un accouchement à gérer. Rose se pinça les lèvres, puis porta les doigts de Murphy à sa bouche dans un baiser sorore, avant de grogner.
- Don’t you ever think about it, I dare you. My own kiddo needs his godmother and a little friend to play with. Don’t screw my decenal plan. Here, take this.
Elle tendit à Murphy un mélange fort odorant, aux relents de girofle et de menthe : des plantes astringentes, qui avaient avant tout pour effet de réveiller les sens et contraindre Murphy a resté consciente, véritable coup de fouet énergétique.
- Ok, twenty five. Your contractions are going to be stronger and stronger, almost unbearrable. You need to talk to me, a lot, and focus on your breath. Don’t push, you know why…. Talk to me, Murphy ! Have you chosen his first suit already ? How is his comforter ? Anything !
Coincée face aux jambes écartées de Murphy, le regard de Rose naviguait entre son bas ventre et son visage en sueur. Seule, elle ne pouvait pas s’assurer à la fois de son confort ET de sa sécurité, alors elle faisait de son mieux, caressant la malléole de son amie du pouce en guise de soutien. Cette demi heure risquait d’être la plus longue de sa vie ...
- InvitéInvité
Re: this is not a drill (rose)
Dim 23 Aoû 2020 - 17:57
Si je suis totalement vulnérable et sous le coup de toutes mes émotions, Rose, elle, ne semble pas vouloir flancher, et le seul signe d'émotion qui transparaît de son attitude est ce baiser qu'elle pose sur mes doigts. "Don’t you ever think about it, I dare you. My own kiddo needs his godmother and a little friend to play with. Don’t screw my decenal plan. Here, take this." N'ayant pas l'occasion de répondre, j'attrape le mélange qu'elle me tend le nez pincé, incertaine de vouloir avaler cette mixture. Les odeurs sont bien trop fortes pour mon nez de femme enceinte, mais je peux reconnaître que le mélange comporte des plantes pouvant m'aider à ralentir le travail. Et à ce moment précis, tout aide est la bienvenue. La mixture est immonde, mais je me force à l'avaler jusqu'à la dernière goutte, avant de reposer le bol sur les draps.
Lorsque mon regard se repose pour l'infirmière, elle est de retour entre mes jambes. "Ok, twenty five. Your contractions are going to be stronger and stronger, almost unbearrable. You need to talk to me, a lot, and focus on your breath. Don’t push, you know why…. Talk to me, Murphy ! Have you chosen his first suit already ? How is his comforter ? Anything !" Elle me presse, mais je me concentre sur ses questions pour oublier la douleur lancinante. Comme tout à l'heure, penser à autre chose pour moins ressentir. "I don't know what he's going to wear first, maybe the Quidditch onesie that I gifted Oz for his birthday... He would look really cute, don't you think ? Oh and my cousin Lisjbeth made him this super nice suit for the wedding, I can't wai- ooooooh." Rose n'avait pas menti, la contraction qui me prend est bien plus forte que toutes celles que j'ai pu ressentir jusqu'à maintenant. La douleur est décuplée lorsqu'une alarme se met à sonner dans la maison, indiquant qu'une personne est entrée dans le périmètre de sécurité du Fidelitas. Ne sachant plus où poser les mains, sur mon ventre ou mes oreilles, je me recroqueville, penchant sur le côté. L'alarme ne dure que quelques instants seulement, et bientôt ma mère fait irruption dans la pièce, me tenant la main l'instant suivant.
"Mammie !" Les larmes aux yeux par la douleur et le désespoir que je ressens, convaincue que je n'arriverai pas à attendre qu'Oswald nous rejoigne pour donner naissance à notre fils, je m'accroche à ses bras, qu'elle serre autour de ma poitrine. En néerlandais, j'explique du mieux possible ma situation, des mots parfois entrecoupés de sanglots ou carrément inexistants tellement je parle vite. Elle n'a pas l'air de tout comprendre, cependant, et se tourne vers Rose. "What's happening ? Why isn't she pushing ?" Je laisse la blonde répondre, secouant fermement la tête pour appuyer mon refus. J'ai à peine le temps de me calmer, prenant une grande inspiration, qu'une nouvelle contraction me tord de douleur, et je jure, profitant des derniers moments où ce genre de mots me sont encore autorisés. "Shit ! Shit shit shit ! How much time left ?" Those freaking Dementors better let him out quickly, or I will not make it.
- InvitéInvité
Re: this is not a drill (rose)
Sam 29 Aoû 2020 - 13:50
Durant les quinze minutes les plus lentes et laborieuses de sa vie, Rose s’appliqua à apaiser la mère Fraser tout en s’assurant que la future mère Fraser, elle, ne fasse rien qu’elle ne puisse amèrement regretter pour le reste de sa vie. Avec pédagogie et fermeté, elle avait expliqué à la sorcière paniquée que sa fille ne risquait rien, rien sous sa supervision, mais qu’il fallait qu’elle reste à sa place pour lui permettre d’exercer dans les bonnes conditions. En l’absence d’Oz’, elle aurait pour tâche d’éponger le front de Murphy, de lui serrer la main et de lui souffler mots doux et encouragement, pendant qu’elle même apposait ses mains sur le ventre tendu et secouer de spasmes de la jeune femme. Elle laissait la mère de Murphy faire la conversation à sa fille, alors qu’elle même murmurait doucement ses encouragements à ce bébé un peu trop pressé. La bonne nouvelle, c’était que le petit était extrèmement bien positionné : si sa chère maman se décidait à pousser, il ne lui faudrait pas longtemps pour percer sa bulle et venir dans ce drôle de monde. Il lui semblait bien vigoureux, s’agitant contre les parois avec quelques coups qui déformaient l’épiderme de la rousse, alors que la blonde vérifiait l’ouverture du col, le moindre signe physiologique qui nécessiterait qu’elle prenne des décisions d’urgence. Elle s’humectait fréquemment les lèvres, qu’elle avait aussi sèches que sa gorge. Le temps égrenaient ses secondes avec une lenteur sadique dans l’esprit de la médicomage, qui sentait son estomac se nouer à chaque glapissement de douleur qui s’échappait des lèvres de son ancienne mentor et amie
- I really, rellay hope that the soon-to-be daddy will be on time… Because this little fellow starts to lose his patience …
Elle avait plus parlé pour elle même que pour Murphy ou maman Fraser, rassemblant son matériel sur le matelas à coté d’elle, sa baguette sur la cuisse, qu’elle tapotait nerveusement. Elle aurait préféré être au bloc, entourée d’autres professionnels, mais les circonstances si particulières de l’arrivée de son filleul -Son filleul – nécessitait qu’elle se débrouille seule, dans cette chambre parentale qui ne ressemblait certainement pas à son cadre professionnel ordinaire. Elle sursauta quand l’alarme de son téléphone sonna l’heure de fin, théorique, de la pleine lune mensuelle.
- Be Brave Love, He won’t take long now…
Parlait elle de l’époux ou de l’enfant ? Un peu des deux, à n’en pas douter, d’autant qu’elle avait bien l’impression d’apercevoir la tête du petit qui cherchait son chemin vers sa nouvelle vie. Murphy n’aurait plus le luxe de patienter plus longtemps.
- Soon, You’ll have to push, Murphy. There is no other choice now.
- I really, rellay hope that the soon-to-be daddy will be on time… Because this little fellow starts to lose his patience …
Elle avait plus parlé pour elle même que pour Murphy ou maman Fraser, rassemblant son matériel sur le matelas à coté d’elle, sa baguette sur la cuisse, qu’elle tapotait nerveusement. Elle aurait préféré être au bloc, entourée d’autres professionnels, mais les circonstances si particulières de l’arrivée de son filleul -Son filleul – nécessitait qu’elle se débrouille seule, dans cette chambre parentale qui ne ressemblait certainement pas à son cadre professionnel ordinaire. Elle sursauta quand l’alarme de son téléphone sonna l’heure de fin, théorique, de la pleine lune mensuelle.
- Be Brave Love, He won’t take long now…
Parlait elle de l’époux ou de l’enfant ? Un peu des deux, à n’en pas douter, d’autant qu’elle avait bien l’impression d’apercevoir la tête du petit qui cherchait son chemin vers sa nouvelle vie. Murphy n’aurait plus le luxe de patienter plus longtemps.
- Soon, You’ll have to push, Murphy. There is no other choice now.
- InvitéInvité
Re: this is not a drill (rose)
Dim 20 Sep 2020 - 15:55
Lors de sa première transformation de pleine lune, et les premières années suivantes, Oswald pensait que rien n'était plus douloureux, confus et angoissant. Il avait révisé son jugement depuis presque un an : passer la pleine lune à Azkaban était bien pire. Malgré le retour de sa force et de ses capacités magiques, côtoyer les Détraqueurs le glaçait d'effroi chaque mois. Plus que surveillé, il avait l'impression d'être puni en se rendant dans sa cellule à chaque transformation. Comme une lame qu'on remuait dans la plaie, pour lui rappeler qu'il devait souffrir et haïr sa condition. On le privait même de potion tue-loup, inutile à Azkaban : la dernière fuite d'un lycan de la prison remontait au XIXe siècle, et les Détraqueurs ne craignaient pas les morsures de loup-garou. Joke's on them, Oz avait fini par trouver un avantage à ce sadisme : pleinement loup, il pouvait expérimenter les sensations dont Lubia lui parlait. Se sentir pleinement loup, en communion avec la bête, ne pas rejeter sa venue, paradoxalement en sécurité dans le pire endroit du monde, l'aidait à mieux l'apprivoiser le reste du mois et devenir un sorcier plus performant, plus efficace. Ce qui restait difficilement acceptable, c'était d'être loin de la maison à chaque fois. Laisser Murphy seule, si près du terme, c'était injuste, frustrant et déchirant. La rouquine avait promis qu'Oliver n'arriverait pas cette nuit, qu'il attendrait son père, qu'elle se sentait très calme. Conscient qu'elle cherchait aussi à le rassurer, le Mancunian espérait vraiment ne pas rater la naissance de son fils à cause de cette foutue malédiction.
Il transplana dans le salon de la maison, habitude prise pour ne pas réveiller Murphy trop tôt si elle dormait. L'attente qu'on le libère avait semblé durer une éternité malgré la douleur de sa transformation dans sa peau humaine. Il eut à peine le temps de remarquer des affaires qui n'étaient pas là lors de son départ que le cri de Murphy le fit bondir directement dans l'escalier. Il se précipita dans la chambre, incapable de réfléchir. La scène inattendue des trois femmes réunies le stoppa une seconde, avant qu'il ne s'affale à genoux auprès de sa future femme. Oh my god, Murphy ! Exclamation à la fois émerveillée, stupéfaite et inquiète - il ne savait plus trop quel sentiment prioriser. Essoufflé par l'émotion et la fatigue, il serra la main de la sorcière et la couvrit de baisers. I'm here, I'm here. Elle ne voulait pas traverser ça sans lui, elle le lui avait dit, et il semblait être arrivé juste à temps, mais elle n'avait pas l'air bien en point pour autant. Is that normal ? You're doing great Murph, I'm proud of you. Tout pour l'encourager, la rassurer, lui montrer qu'il était bien rentré. Il lança des regards un peu ahuris à sa belle-mère puis à Rose. Clairement, il ne s'attendait pas du tout à vivre ça, quand il était parti la veille au soir. Is everything okay ? clamaient les yeux acier à la médicomage en charge des opérations.
samedi 6 juin 2020, 6h42
Il transplana dans le salon de la maison, habitude prise pour ne pas réveiller Murphy trop tôt si elle dormait. L'attente qu'on le libère avait semblé durer une éternité malgré la douleur de sa transformation dans sa peau humaine. Il eut à peine le temps de remarquer des affaires qui n'étaient pas là lors de son départ que le cri de Murphy le fit bondir directement dans l'escalier. Il se précipita dans la chambre, incapable de réfléchir. La scène inattendue des trois femmes réunies le stoppa une seconde, avant qu'il ne s'affale à genoux auprès de sa future femme. Oh my god, Murphy ! Exclamation à la fois émerveillée, stupéfaite et inquiète - il ne savait plus trop quel sentiment prioriser. Essoufflé par l'émotion et la fatigue, il serra la main de la sorcière et la couvrit de baisers. I'm here, I'm here. Elle ne voulait pas traverser ça sans lui, elle le lui avait dit, et il semblait être arrivé juste à temps, mais elle n'avait pas l'air bien en point pour autant. Is that normal ? You're doing great Murph, I'm proud of you. Tout pour l'encourager, la rassurer, lui montrer qu'il était bien rentré. Il lança des regards un peu ahuris à sa belle-mère puis à Rose. Clairement, il ne s'attendait pas du tout à vivre ça, quand il était parti la veille au soir. Is everything okay ? clamaient les yeux acier à la médicomage en charge des opérations.
- InvitéInvité
Re: this is not a drill (rose)
Ven 2 Oct 2020 - 19:30
Six heures trente. Le téléphone portable de Rose l'a bien indiqué : il est l'heure. Oswald devrait arriver d'une minute à l'autre, retrouvant sa forme humaine et libéré de la cellule d'Azkaban. Un autre Burgess qui souhaite quitter sa cellulle, et qui me le fait savoir : son fils. J'ai fait de mon mieux pour le retenir, mais comme me l'a indiqué Rose : je n'ai plus vraiment le choix. Sachant, ou plutôt devinant que mon fiancé est en chemin, je m'étais redressée, prenant position pour pousser. Les cheveux couverts de sueur collés au crâne, les yeux gonflés d'avoir trop pleuré, je fais peine à voir, mais je m'en fiche un peu, pour le moment. Mon esprit est tiraillé entre l'envie de pousser pour enfin mettre ce supplice derrière moi, et l'espoir que le père d'Oliver ne rate pas sa naissance. Démunie, oubliant toute notion de bon sens et d'expérience, je pose sur Rose et ma mère un regard hagard, avant de, tout doucement, me mettre à pousser.
Si je pensais que la douleur avait atteint 10/10, eh bien j'avais tout faux. Les deux sorcières autour de moi me crient des mots d'encouragement mais tout ce que je suis capable de ressentir actuellement, c'est de la douleur. J'ai mal, j'ai vraiment mal, et je crois que si la douleur continue, je vais m'évanouir. Le problème, c'est qu'il semble que j'ai retenu le corps de mon bébé à l'intérieur pendant si longtemps que mon corps ne semble plus vouloir le laisser sortir. Finalement, la tête sort et je pousse un cri, incapable de me retenir. C'est à ce moment que débarque la seule personne qui compte ce matin (bien que Rose ait un rôle crucial, sa présence est tellement liée à la douleur que je ressens actuellement qu'elle m'agace plus qu'autre chose), se ruant au pied du lit. "Oh my god, Murphy ! I'm here, I'm here." Je n'ai pas le temps de réagir qu'il attrape ma main et la couvre de baisers, ma mère lui laissant la place et s'éloignant au fond de la pièce. Enervée, je serre sa main très fort et siffle entre mes dents, grognement de colère entrecoupé d'une respiration bruyante. "Ten. Freaking. Minutes. Oz. I sent you a text. Why did you insist on having a phone if you're not gonna use it when it's really important ?"
L'engueulade est de courte durée, puisque Rose me rappelle à l'ordre et m'indique qu'il va falloir que je pousse à nouveau pour faire passer le reste du corps. Haletant, poussée par les encouragements des personnes autour de moi, je me concentre pour les trois (ou quatre ?) poussées restantes. Me laissant tomber en arrière, la douleur s'estompant rapidement, je ferme les yeux quelques secondes pour reprendre mon souffle. C'est alors que s'élève un cri. Instinct de mère réveillé, je rouvre vivement les paupières pour chercher mon fils du regard, pour finalement le voir devant moi, Rose le posant sur ma poitrine. Et soudain, plus rien ne compte. Bulle de bonheur qui m'entoure, douleur oubliée, agacement passé, j'ai les sens concentrés sur mon bébé. Les yeux qui le fixent, les oreilles qui l'écoutent, le nez qui le respire, la peau qui le réchauffe. "Hi." Tendrement, je lui caresse la joue d'un doigt, l'autre main serrant toujours celle d'Oswald. Ma bulle est éclatée alors que Rose nous demande le prénom. "Oliver." Réponse à l'unisson des nouveaux parents, ivres de bonheur et épuisés, chacun pour des raisons différentes.
- InvitéInvité
Re: this is not a drill (rose)
Ven 2 Oct 2020 - 23:20
Rose grognait. Elle avait l’impression d’être là depuis des heures, et que les minutes s’étiraient en éternité, entre les jambes de son amie qui haletait de manière erratique. La mère de Murphy était le soutien moral parfait, patiente, calme, malgré la situation électrique. Le bébé se présentait bien, et la jeune maman avait enfin accepté de se redresser un peu, de laisser son corps prendre le relai de son mental. Murphy semblait avoir tout oublié des précautions à prendre, des exercices de respiration, mais cela n’avait pas beaucoup d’importance, car c’était la nature même qui était à l’oeuvre, et la maïeuticienne n’avait qu’à surveiller les constantes de sa patiente, et guider le bébé en direction de la sortie.
Quand Oswald passa enfin le pas de la porte, si elle ne lui adressa pas un mot, mais poussa un soupir de soulagement totalement couvert par les grognements de douleur de Murphy, et se concentra à nouveau vers son entrecuisse, et le ventre secoué de spasmes. Il ne reste presque rien, déjà la tête de son minuscule et remuant filleul trouve sa place au creux de ses paumes, puis l’ensemble de son corps. Elle a le privilège de rencontrer en tout premier le tout petit, avec presque autant d’émotion que son propre fils, alors qu’elle ôte rapidement les restes de liquides et des muqueuses sur sa toute petite face tout en lui murmurant doucement :
- Fàilte, Peerie, I’m glad you are finally here...
Parce qu’elle avait déjà été à la place de Murphy, le souffle coupé avant qu’on ne lui dépose Malachi tout contre elle, elle déposa délicatement le nourrisson contre le sein de sa mère, de telle sorte qu’elle puisse voir son fils, alors qu’elle leur demandait son nom. Oliver. C’était joli, très joli même, mais en bonne professionnelle, Rose s’inquiéta d’abord de la santé de Murphy, et qu’elle ne risquait plus ni infections, ni hémorragie, confiant à la nouvelle grand mère les consignes sur les breuvages à donner à sa fille le soir même, et le lendemain même, si certains stigmates demeuraient. Ce détail réglé, elle s’approcha du jeune papa, essuya ses mains poisseuses de sang avant d’en poser une sur son avant-bras, doucement.
- First of all. I hate you, both of you two. Then... Do you want to cut the umbilical cord, Daddy ?
Un sourire par dessus les cernes et le visage en sueur. La prochaine fois qu’on lui demanderait d’accoucher quelqu’un à domicile elle refuserait, songea t’elle, mensonge éhontée à elle même. Elle avait, malgré tout, adoré partager ce moment avec Murphy, malgré l’appréhension, les conditions difficiles. C’était sa vocation. Elle recommencerait mille fois, si elle le pouvait.
Quand Oswald passa enfin le pas de la porte, si elle ne lui adressa pas un mot, mais poussa un soupir de soulagement totalement couvert par les grognements de douleur de Murphy, et se concentra à nouveau vers son entrecuisse, et le ventre secoué de spasmes. Il ne reste presque rien, déjà la tête de son minuscule et remuant filleul trouve sa place au creux de ses paumes, puis l’ensemble de son corps. Elle a le privilège de rencontrer en tout premier le tout petit, avec presque autant d’émotion que son propre fils, alors qu’elle ôte rapidement les restes de liquides et des muqueuses sur sa toute petite face tout en lui murmurant doucement :
- Fàilte, Peerie, I’m glad you are finally here...
Parce qu’elle avait déjà été à la place de Murphy, le souffle coupé avant qu’on ne lui dépose Malachi tout contre elle, elle déposa délicatement le nourrisson contre le sein de sa mère, de telle sorte qu’elle puisse voir son fils, alors qu’elle leur demandait son nom. Oliver. C’était joli, très joli même, mais en bonne professionnelle, Rose s’inquiéta d’abord de la santé de Murphy, et qu’elle ne risquait plus ni infections, ni hémorragie, confiant à la nouvelle grand mère les consignes sur les breuvages à donner à sa fille le soir même, et le lendemain même, si certains stigmates demeuraient. Ce détail réglé, elle s’approcha du jeune papa, essuya ses mains poisseuses de sang avant d’en poser une sur son avant-bras, doucement.
- First of all. I hate you, both of you two. Then... Do you want to cut the umbilical cord, Daddy ?
Un sourire par dessus les cernes et le visage en sueur. La prochaine fois qu’on lui demanderait d’accoucher quelqu’un à domicile elle refuserait, songea t’elle, mensonge éhontée à elle même. Elle avait, malgré tout, adoré partager ce moment avec Murphy, malgré l’appréhension, les conditions difficiles. C’était sa vocation. Elle recommencerait mille fois, si elle le pouvait.
- InvitéInvité
Re: this is not a drill (rose)
Mer 21 Oct 2020 - 18:41
La stupeur et le stress furent de courte durée. Oz était hypnotisé par la scène, époustouflé par ce que Murphy était en train d'accomplir, euphorique à l'idée de rencontrer son fils. L'excitation faisait frissonner son corps épuisé par la transformation de la nuit. Le cri du bébé fit écho aux siens, et pourtant ils n'avaient rien à voir. Son fils incarnait la vie, la puissance de l'existence, l'espoir. Les larmes aux yeux, Oz se sentait sourire, au bord du rire, sans comprendre ce qui lui arrivait. Il ne put retenir son émotion en admirant Murphy accueillir leur enfant sur elle. Oliver, murmura-t-il en même temps qu'elle quand Rose demanda son prénom, incapable de pousser sa voix davantage.
Il ne sut combien de minutes s'écoulèrent entre les deux interventions de Rose. Le lycan était plongé dans la même bulle que Murphy, épuisé, apaisé, les yeux dévorant d'amour incrédule la merveille qu'était leur fils. La médicomage, l'autre médicomage, qui avait rendu cette naissance possible, lui toucha le bras. First of all. I hate you, both of you two. Then... Do you want to cut the umbilical cord, Daddy ? L'éclat de sourire lui étira les lèvres, acceptant sans problème la première remarque. Il hocha ensuite la tête, émergeant de sa contemplation pour se rendre utile. Yeah. Il s'exécuta en suivant scrupuleusement les consignes données, ignorant l'odeur dérangeante de sang qui se dégageait de son nouveau-né.
Il écouta ensuite les recommandations pour les prochains soins à apporter à Oliver et l'aide pour Murphy, avant de remercier chaleureusement Rose pour la laisser rentrer se reposer. Tout irait bien désormais. Tout.
Il ne sut combien de minutes s'écoulèrent entre les deux interventions de Rose. Le lycan était plongé dans la même bulle que Murphy, épuisé, apaisé, les yeux dévorant d'amour incrédule la merveille qu'était leur fils. La médicomage, l'autre médicomage, qui avait rendu cette naissance possible, lui toucha le bras. First of all. I hate you, both of you two. Then... Do you want to cut the umbilical cord, Daddy ? L'éclat de sourire lui étira les lèvres, acceptant sans problème la première remarque. Il hocha ensuite la tête, émergeant de sa contemplation pour se rendre utile. Yeah. Il s'exécuta en suivant scrupuleusement les consignes données, ignorant l'odeur dérangeante de sang qui se dégageait de son nouveau-né.
Il écouta ensuite les recommandations pour les prochains soins à apporter à Oliver et l'aide pour Murphy, avant de remercier chaleureusement Rose pour la laisser rentrer se reposer. Tout irait bien désormais. Tout.
|
|