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saints and sinners (baz)
Sam 4 Juil 2020 - 20:24
Exister dans des sociétés essentiellement moldues pendant des années avait permis au violoniste de comprendre à quel point d'infimes traits culturels pouvaient être expliqués par des éléments auxquels les groupes ne songent que bien peu. À Londres et Vienne, le Calédonien avait appris la patience. Entouré d'êtres non-magiques, cantonné à leurs transports, leurs façons d'exister, le sorcier s'était habitué à une certaine forme d'indolence : celle qui accompagne tous les gestes que la magie remplace habituellement dans les communautés sorcières. Ces modes de vie ne s'étaient pas assez imprimés en lui pour que le cadet se soit vu autrement que comme un touriste curieux, conscient de pouvoir revenir à une existence magique au besoin, ou lorsqu'il se retrouverait seul. Cantonné à son lit d'hôpital, il avait goûté à la solitude comme rarement auparavant. La lenteur de sa guérison paraissait alors risible tant elle était cruelle, lorsqu'on avait une vague connaissance du traitement magique des brûlures. Échine défigurée comme peu de sorciers l'étaient, non pas par fatalité mais par malchance, à l'époque.
Sa connaissance de l'humiliation était toute récente. Trop vif pour pouvoir plaider l'innocence, éternellement pris entre sa nature carnavalesque et la révolte qui s'inscrivait dans son port même, il n'avait jamais appris à protéger son orgueil - en connaissait à peine l'existence. Crâneur en ce qui concernait d'imbéciles bêtises, plutôt humble lorsqu'il s'agissait de ses réels exploits, le duelliste n'avait jamais saisi que la mesure d'un orgueil résidait souvent en son élasticité. Agacé par la friabilité soudaine du sien, par l'ampleur de la trahison paternelle - sans en être surpris, malgré tout. Plus d'une fois au cours des dernières semaines, la question lui était revenue, en bribes ne se solidifiant jamais davantage qu'en fortes impressions, mais sa psyché saisissait aisément l'ironie : revenir par conscience clanique, et être ainsi trahi du même geste. How could you think you might have had the upper hand? Parce qu'il parvenait habituellement à l'arracher, par esprit ou par charme.
Until now.
La phrase lui brûlait encore les rétines.
En parlant de ce mariage... Nous avons pu constater que Sebastian Donovan et Alice Hangbé étaient particulièrement proches! Le futur auror avait voulu l'ignorer, lever les yeux au ciel, un sourire amusé aux lèvres, sachant trop bien les largesses éditoriales que se permettaient généralement les rédacteurs de la fameuse feuille de chou, mais l'alliance était encore trop récente pour être solide, et il accordait trop peu sa confiance aux louvoiements de sa fiancée pour croire que la scène à laquelle le journal de ragots faisait référence était totalement inventée. Il aurait été hypocrite d'affirmer qu'Evan n'appréciait pas plaire, la listeplutôt longuede ses conquêtes attestant de ce plaisir partagé des chairs - mais sa demande de monogamie n'avait pas été faite par caprice, malgré le manque de compréhension formulé par la première concernée. particulièrement proches. Lorsque Hunter lui avait pointé l'article, le futur auror avait serré les dents. Alice réalisait-elle avoir été promise à un homme agréable, mais fier?
Un grain de culpabilité vint se joindre au fil de ses pensées, installé au comptoir de la Taverne du Troll, où il attendait Sebastian. Leur amitié superficielle et sportive de jadis s'était doucement solidifiée depuis le retour de l'Écossais au cours de l'année précédente - et il fallait admettre que la bonté de l'un se retrouvait si aisément chez l'autre que le contraire aurait été surprenant, bien que plus teintée de sérieux chez le cuistot que le malicieux futur auror. L'excuse admirable (l'amour du whisky) alliée à la force de l'habitude (not their first rodeo) se mariait pourtant difficilement au besoin qu'il ressentait de l'interroger - what is going on here? Pour quelqu'un qui se targuait d'être généralement en avance, cette nouvelle sensation de lenteur sociale n'était pas la bienvenue, et Evan espérait qu'elle ne s'attarderait pas. « Looks like they let just about anybody in these days », prononça-t-il, un sourire franc aux lèvres fendant malgré tout son visage en apercevant la silhouette de son ami. « Did you get lost on the way, or did you have better plans in mind? » Un sourcil théâtralement haussé, sans véritablement attendre de réponse, il se pencha vers Sebastian, attendant qu'il s'installe pour baisser le ton, confidence imbriquée dans tout son être. « They just got the loveliest blonde, she'll turn your heart upside down and wear it as a locket ». Désignant le mur devant lequel se tenait effectivement une serveuse prête à briser des cœurs - mais pointant réellement une nouvelle bouteille de Nectar d'or récemment acquise par le patron.
@Sebastian DonovanThe rules of engagement a écrit:Les participants jurent solennellement de s'en tenir entre 500 et 600 mots par post (excluant leur premier post).
Si le post compte moins de 500 mots, la joueuse peut donner un gage en rp à sa partenaire. Si le post compte plus de 600 mots, sa partenaire décide du prochain rp auquel ladite joueuse répondra, peu importe l'ordre.
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Re: saints and sinners (baz)
Dim 5 Juil 2020 - 7:33
Peut-être n’était-ce pas un hasard — cette excuse toute humaine pour justifier l’absence d’ordre — si quelques années auparavant, avec l’objectif premier de pallier à une certaine misère financière, Sebastian s’était trouvé à accepter un job qui allait aussi servir d’exutoire à des besoins bien plus sensibles et surtout inavoués ; déjà, ne pas ressasser ces mauvais sentiments liés à la perte de trois âmes pourtant indispensables à son équilibre, puis encore retrouver peut-être cette impression d'appartenir à quelque chose qui puisse ressembler à une famille. Il avait donc apprivoisé en un temps record cet ensemble de codes tacites qui régissaient les cuisines du Cochon à plumes ; le choc sourd des portes qui s’ouvrent pour aussitôt mieux se refermer, les porcelaines qui se cognent en allant parfois jusqu’à éclater, le ventre des poêlons qui racle contre la fonte des fours, mais surtout, les aboiements des cuisiniers à propos des temps de cuisson, leur façon de beugler des ordres — autant que leur mécontentement — sans ne jamais se retourner ni s’excuser, puis sans pourtant ne jamais parvenir à couvrir les clameurs d’une salle à manger bondé. À ceux qui croyait que le Quidditch était un sport violent, Sebastian recommandait un service en cuisine, la comparaison ne souffrant point à sa profession.
Cela dit, il avait sacrifié quelques belles années de sa vingtaine à cet apprentissage, satisfait que sa seule présence — jumelé sans doute à une bénévolence préexistante — aux côtés de montagnes de vaisselles suffise encore à le tenir éloigné de toutes pensées trop noires et autre regain de frustration pour ce que le destin lui avait irrémédiablement subtilisé. Tout à l’image de ce sport favoris des sorciers anglais, il n’existait ni pause ni entracte en cuisine, aucun moment où l’on pouvait gagner du terrain sur cette série de tâches qui se chevauchaient constamment, ponctuées chaque fois par de nouveaux moments d’urgence.
Généralement vanné à l’issue de quarts de travail toujours plus tardifs, Baz n’avait entretenu et soigné que bien peu de relations — du moins extérieures à l’établissement garant de sa stabilité — pendant quelques années, lui qui croyait (à tort) qu’un relâchement social et moral risquait de l’entraîner là où Mercy plongeait déjà avec facilité ; dans les excès dommageables qui annihilaient autrement leur fardeau nostalgique, de ceux qu’il ne se pardonnerais jamais s’ils devaient lui coûter la dernière représentante de sa cellule familiale, faute d’avoir été présent ou réactif lorsqu’il le fallait.
Until recently.
Maintenant qu’une certaine tranquillité d’esprit lui était acquise, garantie entre autre par des conditions d’emplois exemplaires et l’émancipation tranquille de cette soeur qu’il n’avait plus à couver autant, le chef avait entamé la trentaine avec un peu plus de souplesse (de sagesse?) en profitant déjà davantage de ce meilleur ami que les années — mais surtout les manquements — n’avaient jamais su éloigner complètement ; Dhan. Les agréments de cette nouvelle proximité profitant d’une façon presque déconcertante à son humeur, le cuistot s’était ensuite autorisé de façon plus naturelle quelques écarts aux responsabilités qui le maintenaient enchaîné à cet âtre central des sous-sols du campus, profitant aujourd’hui autrement des derniers soubresauts d’un crépuscule nocturne pour aller rejoindre cet être que le caractère obligeant avait (re)conduit à ses terres natales ; Evan Wakefiled.
Là où la rigueur du secrétaire complimentait certainement son propre pragmatisme, les fanfaronnades — tantôt galantes et parfois ubuesques — de l’héritier Wakefiled n’était pas sans dégrossir cet humour un peu mordant que le Donovan laissait misérablement rouiller, le réservant ou bien aux gens qu’il estimait indigne de plus d’égards bienveillants — et évitait donc de fréquenter — ou bien à cette poignée d’individus qu’il affectionnait de façon quasi tenace. Maintenant, vu le malaise qui planait à la perspective de cette invitation tardive sans que Baz ne puisse véritablement chasser de ses esprits l’éventualité d’y échapper, gageons que l’Ethelred s’était taillé une place (de choix) au sein du second groupe.
Avisant rapidement d’une stature et d’une posture qu’aucun décor ne parvenaient à lénifier, Sebastian gagna le comptoir vernis de l’établissement en quelques enjambées seulement, prêt à encaisser un commentaire dont le parfum était bien connu des né-moldus; celui de la discrimination.
— Considering the tie you're wearing, I'de say you're right. dit-il sans même daigné pointer l’accessoire dont il accusait le bon goût. Habillant son propre visage d’un sourire franc, il répondit aussitôt aux ridules soupçonneuses du Calédonien sur un ton équivalent à celui de la mise en bouche qui venait de lui être dispensé. Well given the delay for this invite, I rather thought I was the one who served as Plan B for an evening started in better company ?
Suivant cette inclinaison tout physique qu’imposait le futur auror en réclamant étrangement une proximité qui devait forcément servir quelques confidences, une vague tension se creusa entre les omoplates de l’ex-Wright, un inconfort heureusement temporaire.
« They just got the loveliest blonde, she'll turn your heart upside down and wear it as a locket ».
Une main distraite fut rapidement engagée à replacer quelques mèches sombres — pourtant pas si désordonnées — avant que le chef n’aligne véritablement son regard sur la trajectoire qu’indiquait pourtant proprement cette détermination joueuse au fond des iris de son compagnon ; un des meilleurs single malt que les Highlands pouvait offrir.
— Oh I see, so you’re in dire need of a wingman to honor her... dit-il tout en joignant finalement les mains jusqu’à ce que chacun de ses doigts soient proprement entremêlés, suggérant le caractère vaguement sérieux du propos à venir. ... unless some specifics causes for celebration comes to mind ?
Pour quiconque connaissait un peu l’oiseau, une opportunité aussi mondaine que manqué de s’afficher aux côtés de sa nouvelle fiancée n’était pas sans éveiller quelques soupçons quand à l’enthousiasme réelle du géant dans l’affaire.
— Two of that new Glenmorangie please. souffla néanmoins l’Irlandais à l’attention de la blonde, celle dont les courbes n’avaient point été taillées dans le verre.
Sans chercher à jouer les innocents et surtout bien conscient d’accuser un déficit au registre des félicitations de rigueur, la teneur de cette récente annonce matrimoniale lui imposait encore le silence, dans l’attente peut-être qu’un enthousiasme minimalement tiède n’anime cet Écossais dont le coeur bien trop vaste ne saurait se réjouir qu'on lui glisse une alliance au doigt par la force.
Et encore, c'était sans compter sur l'identité du boulet rattaché à cette chaîne ; Alice.
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Re: saints and sinners (baz)
Lun 27 Juil 2020 - 4:32
Satisfait du jeu inoffensif d’images auquel se prête Sebastian, le cadet reste penché pour entendre sa remarque, complice. « Oh I see, so you’re in dire need of a wingman to honor her... » S’il est possible que son regard pétille davantage, les éclats cérulés se présentent, scintillant face à son interlocuteur – il ne demande jamais rien de plus que quelqu’un pour se laisser entrainer dans ses facéties (ouplus ou moinsgracieusement les subir, vous n’aurez qu’à le demander au très digne secrétaire). « ... unless some specifics causes for celebration comes to mind ? » La figure d’airain balaie l’air du revers d’une main gracieuse. « Don’t get me wrong, maybe the French are onto something with their love of everything sparkling to celebrate, but champagne is light on the mouth and even lighter on the tongue – you can barely taste the bloody drink », se lamente faussement l’assistant de l’enseignante de metamorphose, dont le palais préfère infiniment les nuances plus musclées des alcools ambrés de ses terres natales. À l’image de ceux qui s’étaient habitués aux épices dans leurs plats toute leur vie, se contenter de sel et de poivre lorsque tout le produit de l’ex empire britannique est disponible à l’assaisonnement lui parait un gâchis de papilles gustatives – bien qu’il réserve ce domaine au chef, se contentant lui-même d’un goût appréciateur n’ayant jamais été accompagné d’un quelconque talent en la matière.(( faux : d’un désintérêt face à l’idée d’apprendre. Il sait préparer un café comme nul autre, et servir un whisky d’une main de maitre, mais se limite aux liquides dans ses talents de serveur. Quiconque le demanderait à sa cousine se verrait régalé d’histoires de pâtes au ketchup à moitié cuites, décrétées fine gastronomie par la Calédonienne, aussi piètre cuisinière que son presque frère. ))
Laissant l’Irlandais commander, il poursuit dans sa lancée – peu de choses récentes à célébrer (l’aveuglement du privilège). « Besides, I don’t have anything to celebrate that I know of, except – hopefully – the successful end of the year. I’ve managed to successfully change the course of my thesis without accumulating extra work, and will most likely defend it under the tutelage of Cleopatra – well, professor Amonwë ». À son âge, la frontière entre les étudiants plus jeunes et les professeurs n’a pas ce caractère rigoureusement défini, plus floue et malléable – une certaine Brésilienne pourrait témoigner en la matière, si ce n’était d’un arrangement conclu avec sa promise. Assez réaliste en ce qui concerne ses envies, l’Écossais a entrepris d’éviter l’historienne, de peur de céder à ses courbes et la surprenante vulnérabilité qu’elle lui a révélée au cours des derniers mois. Alice aurait-elle les mêmes scrupules face à leur entente chèrement négociée à coups de sortilèges et de manœuvres de combat moldu?
Ses doutes se cristallisent en une question – sa fiancée est-elle digne de confiance et, s’il connait déjà la réponse (négative) à la question, une nouvelle lui taraude le cœur : pourquoi, dans ce cas, se plier à un accord négocié qu’elle semble elle-même avoir voulu rompre dès le lendemain? Avalant une gorgée, il ferme les yeux, à la fois pour apprécier le précieux breuvage, mais surtout, pour le courage (pour pas qu’il y ait de failles), et inspire. « Actually, Baz, I’ve got to be straightforward with you. I hate to put you in a tricky situation, but I think it best we be honest. I’ve been engaged to Alice Hangbé, and though I don’t give any credit to the Hunter, the circumstances of our engagement were … manipulative. So really … I’ve got to ask ». Pris d’une certaine retenue, il espère ne pas avoir à formuler les mots dans leur entièreté. How much of a snake charmer are you?
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Re: saints and sinners (baz)
Sam 8 Aoû 2020 - 3:51
Le commentaire modérément geignard du Calédonien — décoché à cette idole française dont la robe pétillait un peu trop — fut bien vite récompensé d’un sourire complice du marmiton, une offrande sans grande valeur considérant qu’il était un public acquis à a sa cause ; celle des alcools bien robustes. De ce fait, Sebastian s’était réjoui lorsqu’on avait posé devant lui un verre sans tige dans lequel dansait un liquide ambré, préférant tout de même observer son camarade du soir y plonger le nez le premier, se régalant déjà — avec une joie non feinte — des arômes que le col étroit du récipient concentrait au-dessus du breuvage.
À la différence de bien des aristocrates sorciers dont la bourse débordait, on devinait rapidement que ce n’était pas par excès de snobisme que l’éclatant dueliste affichait aussi vertement ses préférences pour les mixtures tourbés ; c’était pour servir cette passion, cette étincelle d’authenticité que les gens de son rang — et de son sang — avait la fâcheuse habitude de plutôt déguiser en argumentaire indiscutable, faute de savoir assumer leur enthousiasme ou feindre leur satisfaction.
« Besides, I don’t have anything to celebrate that I know of, except – hopefully – the successful end of the year. »
En cela, le naturel d’Evan rivalisait à la transparence de Baz, ce qui suffisait déjà à expliquer leur bonne entente, puis encore à rassurer l’Irlandais (des deux hommes) sur les raisons de cette invitation tardive, qui semblait donc exister sans le prétexte sinistre de fiançailles contraintes ou du besoin d’épanchement qu’il aurait été fort justifié d’y adjoindre. Honnêtement, il lui semblait même risible désormais d’avoir envisagé cet espèce de guet-apens à leur relation, cet élan qui le forcerait tôt ou tard à éprouver d’autres loyautés.
« I’ve managed to successfully change the course of my thesis without accumulating extra work, and will most likely defend it under the tutelage of Cleopatra – well, professor Amonwë »
Relevant un peu le menton, les sourcils arqués bien haut, le cuistot souleva doucement son verre jusqu’à aller le faire tinter contre celui que son ancien homologue lionesque, question de marquer le coup. Cette réussite valait bien à elle seule une première — et oh combien délicieuse — rasade du capiteux nectar, qui n’allait pas manquer de lui brûler un peu la trachée plutôt que l'oesophage, la faute à cette prochaine intervention de l'Ethelred.
« Actually, Baz, I’ve got to be straightforward with you. I hate to put you in a tricky situation, but I think it best we be honest. I’ve been engaged to Alice Hangbé, and though I don’t give any credit to the Hunter, the circumstances of our engagement were … manipulative. So really … I’ve got to ask »
Le chef avait toussoté de travers, puis il s’était quelque peu raidit sur son siège, raffermissant aussitôt sa prise sur son godet translucide. Sur l’instant, il avait préféré ne pas se détourner du bar devant lui, pour ne pas retrouver trop vite les prunelles céruléennes auxquelles il se savait redevable de l’honnêteté réclamé.
— So you've planned this. souffla t-il, entrecoupant le commentaire d’un presque rire étouffé. And yet, you let me order without insisting on making this drink a double ?
Après avoir offert quelques secondes — minutes ? — à l’auror pour prendre la mesure de cette absence de réel braquage, le chef avait proprement appuyé ses muscles lombaires au très court dossier du tabouret où il était perché.
— Nonetheless, you’re right.
Le verre fut déposé, puis sur la droite de ce dernier, il étendit un bras presque las. Ne s’était-il pas préparé à cette éventualité ? Prétendre le contraire aurait relevé du mensonge et l’honneur de l’aîné Donovan suffisait à le proscrire.
— Look, if you know to ask, then you already know I’ll have nothing good to say about this family you’re marrying into.
La réponse avait été faite en balançant lentement quelques mèches brunes de gauche à droite, ajoutant la consonance négative du mouvement au découragement de l’élocution. Traversé peut-être par une pointe d’inquiétude, la prochaine oeillade de biais du trentenaire fut enfin destiné au géant à ses côtés.
— ... manipulative you said ? s'enquit-il.
How.
Just how.
- Countdown.:
... 557
- InvitéInvité
Re: saints and sinners (baz)
Lun 10 Aoû 2020 - 4:30
(mood) Evan avait lâché le morceau avec les mots les plus ouverts qui soient, laissant le soin à son comparse de choisir la voie à suivre – elle mènerait à des explications. « So you've planned this. » Le souffle qui articule, et l’Écossais sent presque son cœur sombrer dans sa poitrine – I’m no better than all of them. S’apprête à se répandre en excuses face à l’Irlandais avec lequel il entretient une proximité plus soudée depuis son retour – Baz est tellement loin de ces intrigues de quasi-cour que de lui faire subir des manœuvres détournées lui parait instantanément détestable, même s’il a annoncé ses couleurs d’emblée. Les airs facétieux le caractérisant sont suffisants pour amuser et donner du sens à des interactions sociales qui n’auraient autrement rien de spécial, mais face aux amis, aux vrais, certainement, on pouvait se permettre de cesser de peindre partout sauf dans les lignes? « And yet, you let me order without insisting on making this drink a double? » Une expiration quitte ses poumons avec la force d’un ouragan, presque, et son soulagement palpable s’accompagne d’un faux regard de reproche adressé au chef. « Not cool, Donovan. Deserved, but not cool ».
Un léger silence plane entre eux, et Evan se retient de le rompre – laissant le temps à Sebastian d’occuper l’espace vocal dans lequel il sait s’étendre davantage que sa part ne l’y autoriserait, en temps normal (et normalement, il s’en moque). « Nonetheless, you’re right. » Le Calédonien ne saurait dire ce qui lui fit d’abord froncer les sourcils : le son sourd du godet contre la surface du comptoir ou la lassitude abattue dans le geste de son ami. Observant un silence religieux, il fait mine d’observer les reflets ambrés de la robe du whisky afin de laisser le cuistot choisir ses mots.
« Look, if you know to ask, then you already know I’ll have nothing good to say about this family you’re marrying into. » I mean, I’m not the one losing my name … mais sa réflexion ne s’accompagne pas de naïveté – lorsque des familles de l’ampleur de celle de sa fiancée et la sienne s’allient, leurs essences se teintent mutuellement. Il ne s’agit pas d’un simple mariage, mais d’une alliance qui se veut durable entre le clan écossais et le clan afro-américain. « ... manipulative you said ? » Nouveau soupir, et Evan adresse un léger signe à la serveuse. « Oh, what the hell. We’ll take the bottle, lass ». this is not a single-glass affair, and we’ll be getting to the bottom of this – and the bottle. « Remember the fun I had in Spain, last summer? » Son tempérament courtois ne l’a jamais porté vers les détails déplacés, mais il sait faire comprendre en un sourire entendu des aventures passées – et il l’avait fait, l’été dernier, accoudé à ce même comptoir avec Dhan et Baz.
« well, turns out some of that “fun” had been instructed to meet me there, and was introduced to me in April as my fiancée. I was supposed to have a choice, with regards to my future marriage. » Sa voix chantante chute – peu de gens connaissent l’étendue de la fermeture amoureuse du sorcier en la matière, trop aimé par une ballerine dont le seul crime a été de l’abandonner trop tôt. Il y avait goûté, pourtant, à cette sensation d’appartenir à quelqu’un – depuis le décès d’Elena, ne peut plus se suffire à lui-même. Prêt à retenter l’expérience, sans la douceur des sentiments, sans leur poids et le déchirement qui avait failli l’emporter lorsqu’elle lui avait échappé, et son cœur avec son sourire sans malice. « But apparently, both our families had other plans. I was just the very last to know. » Le ton dur, il relève l’échine, mâchoire serrée, verse une nouvelle tournée de whisky dans leurs verres. « you don’t seem to carry them in your heart. Why? » What happened between you?
- InvitéInvité
Re: saints and sinners (baz)
Sam 12 Sep 2020 - 2:06
Sans le savoir, ce simple souffle expié de travers par l’Écossais avait suffit à ramollir les dernières volontés de résistances (de préservation) du cuisinier, qui avait interprété le ton faussement réprobateur du commentaire comme d'une confirmation à cette affection que le géant lui portait ; assez pour oser le reproche, puis encore suffisamment pour admettre que les intrigues entre eux étaient dispensables. « Oh, what the hell. We’ll take the bottle, lass » Cette pensée ne fut tout de même pas sans inspirer un remord quasi anticipatif au marmiton, qui ignorait encore quelles teintes adopterait sa franchise s’il fallait que le Wakefield questionne son — ou plutôt ses? — sentiment(s) en rapport à cette union. Par chance, le Calédonien semblait encore d’humeur, peut-être bien parce que le choix des chaînes (son patronyme et sa famille) supplantait encore celui du boulet (le mariage) y étant assorti. « Remember the fun I had in Spain, last summer? » Ce fut cette fois au tour de Sebastian de se taire, portant une nouvelle fois le digestif gourmand jusqu’à ses lèvres, révisant modérément l’angle dans lequel il était penché sur le bar. Il faut dire que le trentenaire était curieux désormais d’entendre le lien à établir entre ce souvenir de vacances et les fiançailles récentes dont il devait être question.
« Well, turns out some of that “fun” had been instructed to meet me there, and was introduced to me in April as my fiancée. I was supposed to have a choice, with regards to my future marriage. »
Tout comme l’éclat dans la voix d’Evan semblait s’être ternie, la mine du cuistot s’était vaguement renfrognée, puis le temps que soit énoncé les plans des aïeux sang-purs vis-à-vis leurs progénitures respectives, Baz laissa son regard plonger tout au fond du verre qu'il venait de déposer dans un mouvement plus brusque que souhaité, provoquant une faible agitation à la surface du liquide jaune-ambré.
— Now hold on. Les ondulations du single malt — prédestinées à se briser contre les parois translucides du petit récipient — brouillant désormais son contact visuel au détail du sous-verre, le Donovan opta pour relever complètement la tête et retrouver plutôt les pupilles céruléennes de son frère de boisson. You mean to say that your little exotic diva from last year was actually none other than... Alice ?
Cette révélation — puisque la question se passait de réponse — résonnait sans délicatesse contre les parois de sa boîte crânienne, le ramenant à un tout autre souvenir, celui de la même silhouette, régie par les mêmes ficelles, disparaissant vers un horizon qui lui était inaccessible. Wow. Une sorte de hoquet malaisé — tirant sur le rire — échappa dès lors au chef, comme d’un exutoire physique pour cette déception passé que le destin s’obstinait tristement à reconduire sans ne jamais offrir de meilleure résolution ; évidemment puisqu’elle n’existait pas. Elle avait choisi les siens et si Sebastian était déjà condamné à le comprendre, il lui restait encore à s’avouer son approbation d’une telle décision.
« You don’t seem to carry them in your heart. Why? »
Considérant les motifs tout à fait flagrants qui puisse encore lui servir de réponse, le sérieux qui transpirait de l’énonciation de l’Ethelred laissait à deviner qu’il n’avait peut-être pas eu le (dé)plaisir d’un entretien avec la famille Hangbé.
— Oh you know, more of the same. They ruled and your current fiancée was simply left to carry out the deed. L’Irlandais avait avalé d’un trait l’once de scotch qui lui restait du premier service, laissant à l'apprenti auror le soin de remplir son verre à nouveau. Only in my case, it was not a question of bewitching as much as getting rid of, obviously. Il s’autorisa un sourire complice en observant la cascade que formait la liqueur aux reflets mordorés. I gather you have yet to meet the merry bunch ? Because if so, perhaps a second bottle is in order.
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Re: saints and sinners (baz)
Ven 25 Sep 2020 - 22:15
La chute de la voix se fait dure, et les dents, serrées. En écho à son ton (ou est-il pris d’un étau étranger?), le bruit sec du gobelet lourd contre la surface du bar semble vouloir clore le sujet, mais le futur auror ne fait que commencer. « Now hold on » et il se tait à son tour, attendant les révélations qui viennent seules, sans qu’on doive les appâter. « You mean to say that your little exotic diva from last year was actually none other than... Alice ? Wow. » What’s in a name? on leur apprenait des principes d’interrogatoire poussés, au Bureau – et puisque le veritaserum ne se montrait pas toujours fiable, ni à disposition, un auror se devait d’être capable d’interpréter les sonorités dans les voix d’autrui … et celui-ci, à défaut d’être organisé, a une oreille de musicien.
Ayant annoncé ses couleurs, le Calédonien joue franc-jeu. « you don’t seem to carry them in your heart. Why? » Il aura bien le temps de revenir à sa fiancée plus tard. « Oh you know, more of the same. They ruled and your current fiancée was simply left to carry out the deed. » Sourcillant, il ne relève pas – sur un sujet moins sérieux, Evan se serait permis un « current »? rude. It’s as if you think I like to break off engagements or something, mais l’entretien, s’il est cordial, n’a rien de drôle, aussi le violoniste se tait-il. « Only in my case, it was not a question of bewitching as much as getting rid of, obviously. I gather you have yet to meet the merry bunch ? »
« I haven’t, actually, but … » ses prunelles se figent un instant, fixées dans les vaguelettes ambrées formées par son verre en mouvement. « No offense mate, I don’t mean to sound like an arsehole but … you haven’t met my own family. » Il la connait, la distance entre le monde des nés moldus et celui des grandes familles de sangs purs – a toujours eu l’étrange talent de garder un pied dans chacun de ces mondes sans jamais réellement choisir. Le seul choix conscient qu’il avait fait, jadis, l’avait complètement arraché au monde sorcier, et c’était ainsi qu’il l’avait voulu, l’Écossais – déraciné. Evan a toujours eu un certain don de faire oublier sa fortune familiale, l’ancienneté de son nom, par la chaleur d’un sourire et une attitude généralement affable et sans prétention. À l’aise dans le plus miteux des pubs tout comme dans la haute société, un caméléon social qui se fond partout (et n’appartient à personne, semble-t-il). « In Edinburgh, they have a saying. Cunning like a Wakefield was actually about my great grandfather. And Merlin, my father … » son père. Le patriarche, qui dirige son département d’une main de fer, et son aîné, ciselé et étincelant comme un sou neuf – impénétrable, incorruptible. Balayant l’air d’un revers de main, il se reprend. « Anyways. Now that I do sound like a pompous prick … I’m not that nervous about an American clan – it’s more the subject matter of the leash around my neck that interests me. I take it you were envolved? » And to what extent, if you please?
- InvitéInvité
Re: saints and sinners (baz)
Jeu 26 Nov 2020 - 6:35
« I haven’t, actually, but … » Sebastian s’était trouvé étonnamment soulagé que son compagnon de boisson ne soit pas en position de venir appuyer — ni renforcer — ce qui s’avérait n'être qu'une impression vaguement légitime, du fait qu’elle soit liée à son ressentiment d’une fin amère. Ultimement, il ne connaissait cette fratrie — cette faction toute entière — que par le prisme des anecdotes d’une Alice qui elle-même en était partiellement coupé à l’époque de leur rencontre. D'ailleurs, l’admiration suintait toujours en tapinois de son ton — et entre ses petites canines pointues — lorsqu’il était question des qualités des siens, un détail juste assez charmant pour faire oublier au Donovan qu’un sorcier de son rang (muggleborn) ne pourrait jamais rivaliser à la fois aux avantages d’une alliance profitable et à la synergie d’une affection familiale. « No offense mate, I don’t mean to sound like an arsehole but … you haven’t met my own family. » Et c’était bien là tout le charme de l’Écossais ; cette capacité à transpirer l’humilité sans que ne soit sacrifié la moindre once de cette superbe qui accompagnait le nom de Wakefield.
Baz avait donc élevé un sourcil circonspect en pinçant un peu les lèvres, mais il n’en demeurait pas moins que son expression générale s’était illuminée sous le coup de l’aveu, peut-être en raison de cette incursion passé qu’avait fait le géant dans son monde, celui des moldus, portant ainsi crédit au recul qu’il affichait sur les indigences morales de sa propre lignée. « In Edinburgh, they have a saying. Cunning like a Wakefield was actually about my great grandfather. And Merlin, my father … » En ce sens — et celui-là seulement — peut-être bien que la charge de survivant se présentait comme un avantage chez le trentenaire ; il avait déjà usé le souvenir de ses parents et de leurs caractères jusqu’à le polir et en gommer les imperfections. Cela dit, puisque la lucidité du Calédonien sur son lignage ne lui coûtait guère sa sérénité, il était aussi agréable de le côtoyer qu'il n'était tenant d'en être admiratif. « Anyways. Now that I do sound like a pompous prick … I’m not that nervous about an American clan – it’s more the subject matter of the leash around my neck that interests me. I take it you were envolved? » Le spasme d’un court éclat de rire coûta une déglutition douloureuse au marmiton, sa dernière goulée de nectar d’or s’étant partiellement engagé dans l’avenue réservée à l'inhalation d’azote et d’oxygène. Que lui restait-il à supposer puisqu'il avait déjà déclaré être contraint de demander ?
— You take it ? Ses voies respiratoires remises et dégagées, Sebastian s’était autorisé un enthousiasme un peu plus marqué, allant jusqu’à claquer mollement une paume ouverte sur l’omoplate de l’Ethelred, dans un geste d'appréciation. Yeah, thanks for sparing my feelings with the details of this mention in your prenuptial agreement files. En dépit de la nature de son sang, Sebastian n’était pas complètement ignorant des méthodes et visées de l’aristocratie sorcière en matière d’union ; la chose avait été étudiée, analysée et révisée avant d’être parapher. Lui n’était sans doute rien de plus qu’un nom sur une liste, mais un nom qui avait l’avantage d’être connu d’Evan. Look, this story is already several years old. Six au total, pour être exact. But as long as you promise to keep my glass full, I’ll try and answer my best. La dernière affirmation avait été adjointe d’un accord visuel tacite ; le futur auror avait champ libre, mais il se devait d’enjamber avec le plus de soin possible les crevasses d'espoirs amoureux déçus.
— What exactly d’you wanna know ?
Assuming it's not how she prefers her gumbo to be prepared.
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Re: saints and sinners (baz)
Mer 30 Déc 2020 - 0:11
Lorsque les conversations se font lourdes, le verre devient davantage qu’un récipient où évoluent volutes et espoirs à noyer – véritable accessoire des malaises, on le fait tourner, on le porte aux lèvres pour simplement les y tremper, on le laisse tomber un peu trop sèchement sur la surface du comptoir. Car les êtres humains n’aiment que si rarement la stase qu’ils perçoivent si aisément l’immobilité comme un aveu en soi – alors l’auror avale une gorgée tandis que son comparse s’étouffe dans la sienne, le rire étranglé servant de jauge à la conversation. We’re still fine. « You take it ? » La claque circonspecte fait sourire le Calédonien, qui répond à l’Irlandais d’un air faussement pompeux. « Yes, I’m a fine detective you see », glissé pour appuyer sur l’humour – l’autre moteur à chasser l’appréhension.
« Yeah, thanks for sparing my feelings with the details of this mention in your prenuptial agreement files. » Un rire aigre s’arrache au Wakefield, qui jette un air mi-amusé, mi-envieux à l’héritier d’Eire. Sweet summer child, you think I had a say in my prenups? « Look, this story is already several years old. But as long as you promise to keep my glass full, I’ll try and answer my best. » L’avertissement métabolisé sans voix reçoit une oeillade entendue en retour. « What exactly d’you wanna know ? »
Passant une main légère dans la tignasse blonde qui le couronne, Evan lâche un « Merlin I don’t bloody know, myself! » agacé, avant de lever une main en annonce d’honneur à garder. « I solemnly swear I won’t interrogate you about your past, mate, and your sheets don’t interest me except for those times I ended up crashing at your place » (et Merlin sait que c’est arrivé plus d’une fois, Evan jurant, chaque fois, qu’il a perdu ses clefs, qu’il a accidentellement transplané jusque chez le cuistot – tout pour ne pas affirmer que les familles sont celles qu’on choisit) « I just … Listen to this. She shows up at this ball for whoever, some ambassador – nobody cares but hell. Acts surprised to see me, as if it wasn’t planned. We flirt, we dance – and I can be a fool but I’ve grown up around manipulative people, she had the smile the spider must have when a prey enters its web. And our parents announce it. And she knew. She didn't say but it was clear in her eyes Cordoba was no accident. »
Il y a du dégoût dans la voix, un agacement profond, certain, envers l’être de malice auquel on l’a attaché. « You know where I’m coming from, and why I came back ». À son tour, le musicien jette un regard à Sebastian – une compréhension muette a toujours régné entre eux. Qui sait si elle se glisse dans toutes les amitiés de ceux qui ont perdu des êtres chers, jeunes? « She may have been a good sport in Spain, but anybody can pretend for a night. I suppose I’d like to know if there’s more to her. » Si quelqu’un d’aussi bon que son ancient coéquipier avait pu la laisser se glisser entre les artères de son cœur gardé, surely, there might be more than meets the eye? « Or should I abandon the idea of having a little (mais pas plus, l’interdiction affective prime.) more out of this than an heir to present my father with and begone with her? » Se garder d’affection, s’emmurer davantage encore, et, quelque part, il l’espère presque, le Calédonien – la lorica du coeur en berne.
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Re: saints and sinners (baz)
Jeu 15 Avr 2021 - 8:02
La meilleure des compagnies ne pouvait hélas se soustraire à cette indépendance caractéristique — voir motrice — du caractère de Sebastian, si bien que la condition d’une imputabilité éthylique avait été évoquée en véritable imposture comique ; héritier ou plébéien, chacun allongera les gallions nécessaires et les verres seront bien gardés. De toute façon, le caractère théâtral de l’Ethelred ne servait pas de faux dessins, puis contrairement à d’autres pour qui la bienséance n’existait que lorsque la générosité engendrait une dette, Evan lui, proposait toujours de régler l’addition avec l’espoir qu’une charité sincère amènent deux ou trois de ses ancêtres à criser depuis leurs glorieux mausolés. Le trentenaire s’était donc complètement — quoique temporairement — désintéressé de son verre parfaitement vide pour mieux se consacrer aux délibérations matrimoniales de son Calédonien favoris. « Merlin I don’t bloody know, myself! » Le ton — tout autant que la gestuelle — trahissait une irritation à laquelle plusieurs stigmates et épreuves offraient certainement une résonance désagréable et impossible à taire ; l’écho qui se répète et qui s’éloigne en emportant avec lui réponses et tranquillité d’esprit.
Par respect pour ce que le cuisto pouvait comprendre des dettes immatérielles que commandait un certain sens du devoir — familial tout particulièrement — puis encore davantage pour ce qui lui échappait des grandes traditions sang-purs, il n’avait pas commenté le manque de transparence du patriarche Écossais, pas plus que les méthodes insidieuses de la lignée Hangbé ; à ce chapitre, seul le fait de pouvoir encore s’étonner s’avérait surprenant.
« She may have been a good sport in Spain, but anybody can pretend for a night. I suppose I’d like to know if there’s more to her. » Gardée par l’honneur — puis encore cette promesse de ne pas questionner les conquêtes d’autres draps que les siens — la dernière affirmation d’Evan avait pris des allures de dialogue interne, offrant à la discrétion du Donovan l’égard d’y apposer lui-même une forme d’interpellation, puis bien que cette vitrine à la vulnérabilité discrète de l'auror puisse mériter réponse, la plus sensible entre toute ne saurait outrepasser la barrière des lèvres de Baz.
{Now I'll let you imagine what sort of exercice she can be when her heart isn't accessory to it.}
« Or should I abandon the idea of having a little more out of this than an heir to present my father with and begone with her? » Avec la même vigueur qu’une rafale venteuse s’engouffrant sous les voûtes de pierre de la Spanish Arc à Galway, le chef avait exhalé presque tout l’air de ses poumons avant de s’accrocher aux prunelles céruléennes de son vieux partenaire de Quidditch.
— Good golly, that's a painfully long and gloomy existence you're describin’. Si ce n’était du ton bienveillant — puis encore de plusieurs années d’amitié complice — une telle affirmation aurait sans doute été interprétée comme d’une moquerie en demi-teinte et ça tombait plutôt bien, parce que c’était exactement ce dont il s’agissait. She's more than a prized womb, that's for sure.
{Just like you're more than a golden heir.}
Les voyelles devenaient capiteuses, s’allongeaient dans la bouche de L’Irlandais comme cette main tendue en direction d’un modeste plat de cacahuètes en écales ; Sebastian avait ressenti — voir éprouvé — physiquement les relents de souvenirs kinesthésiques associés au seul questionnement interdit et donc, avait aussitôt souffert de l’inaction que l’échange imposait. Peut-être la défense s’était-elle faite un peu plus abrupte qu’anticipé, car il n'oubliait pas à quel sentiment — ni à quel compère — sa loyauté s'opposait ici.
— So she can be resourceful, nifty and witty, as experience has shown... Sous la pulpe aride des doigts du Donovan, les cosses craquaient en balayant une poignée de commémorations autrement plus douces, les arômes crémeuses de l’arachide se mêlant étrangement bien à celle du karité, un parfum auquel il n’avait plus réfléchi depuis longtemps. Ain’t that somethin’ you could work with ? If put to good use.
Ouvrir puis de fermer les parenthèses... et les verres seront toujours bien gardés.
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Re: saints and sinners (baz)
Dim 2 Mai 2021 - 21:53
Agacé par ses propres velléités curieuses autant que par son impuissance tout sauf relative envers sa situation présente, le Calédonien lâcha ses exclamations d’un souffle. En guise de condensé, la frustration et le sentiment d’injustice dégoulinant de privilèges dorés s’épanchaient le long de sa voix lorsqu’il demanda sans grande cérémonie si la demoiselle à laquelle on l’avait attaché de force était capable d’autre chose que de ces intrigues dont le futur auror était déjà las, à peine un trimestre après le début de leur union. Dans le regard sombre de son camarade, Evan vit la retenue, le passé gardé qu’il ne demandait pas mais dont il aurait volontiers faire usage, question de se retrouver moins aveugle qu’à présent. Myope dans un royaume de prédateurs au regard acéré. « She's more than a prized womb, that's for sure. » Et si la voix n’avait rien de dur, les mots l'étaient certainement. De (très) mauvaise grâce, l’Écossais présenta un air contrit à son ami, et du même souffle, l’admission de ses torts. « Suppose I deserved that one ». C’est qu’il ne voyait pas, le fils cadet, occupé qu’il était à maudire sa superbe volière dorée – que si Alice savait qu’elle y serait enfermée elle aussi, et s’en était jouée, elle n’était pas moins prisonnière des convenances de leur monde que lui. Surtout, sa fiancée ne l’invitait pas dans sa cage à elle – mais il aurait fallu davantage de recul à l’héritier Wakefield pour parvenir à le voir ainsi. Pour l’heure, il ne percevait que les sourires de chat de leurs parents, de la vipère, de ses frères, de son père ((desonpèredesonpèredesonpère)).
Lorsque Sebastian se mit à énumérer les qualités de la sorcière, Evan ravala une remarque désobligeante par respect pour l’ancienne relation de son ancien coéquipier chez les lions. « Ain’t that somethin’ you could work with ? If put to good use. » Evan se contenta de hocher la tête, signe de négation appuyé par la mine fermée qui gagna rapidement ses traits volontaires. « Not with someone I can’t trust, no. Those traits sound all good and fine in an ally, but I’m not keen on them when it comes to a snake. I like my enemies where I can fight them, not slithering in my bed. » L’image était crue(lle), et ne concédait rien aux doux sentiments que l’Irlandais avait pu entretenir vis-à-vis de l’Américaine, mais face au regard que Sebastian lui décocha, Evan se redressa, masque lumineux qui épousait si habilement ses traits replacé. Finies, les allusions au deuil, au cœur en berne – he’s too close to it. « Aye, don’t look at me like that Donovan. I’ve got rich people problems. That, and a painfully long and gloomy existence to plan and look forward to », ajouta-t-il, un fin sourire en coin se glissant sur ses lèvres alors qu’il accordait un regard amusé à Sebastian. « Thank you. I’d say I was sorry for putting you in this situation, but it’s a fine blonde we’ll be drinking the rest of, and there’s a dart target with our names on it over there ». D’un doigt, il désigna la cible qui n’attendait qu’eux, et se leva, apportant dans son sillage leur butin de verres, cacahuètes et la précieuse bouteille de whisky. « Now let me tell you about my excellent plan to buy Hema the noisiest instruments Merlin put on this good earth and smile innocently when Dhan will ask where they’ve come from. »rp terminé.