Chevalière brune à l’effigie des Delgado dont tu fais distraitement tourner l’anneau autour de ton annulaire. Une relique des précédentes générations dont tu prends soin après t’en être emparé au cours d’un détour chez le patriarche de la famille. Un cadeau de sa part, probablement le seul dès lors que ton cousin est le premier sur la liste. Le premier en tout. Toi, le second, tu n’as que cette maudite bague en guise de consolation.
Prunelles de jais dévalant les immeubles environnants, tu passes ta main au niveau de ta barbe dont tu caresses le volume. Concentration extrême. Missionné ce jour sur une affaire d’affrontements sorciers en plein milieu du Myrddin Wyllt District, tu veilles au grain. En prenant les directives de ton supérieur tu as bien notifié qu’ils agissaient en groupes, chevauchant des balais de bois. Détail non négligeable si tu souhaites t’illustrer une nouvelle fois au Département de la Justice Magique.
Adossé contre un mur, tu t’en détache pour te mêler à la foule tout en restant légèrement à distance. Une série de pas bien mesurés qui te mènent jusqu’à la devanture d’une boutique proche de chez Madame Blansec. Les sorciers affluent, ton niveau de vigilance ne diminue pas. Plusieurs éclairs pourpres fusent à travers les nuages, l’un s’écrase sur une vitre adjacente dont les débris volent en éclat. Un second jet de lumière se dirige en ta direction. Pointure lorsqu’il s’agit d’user d’une baguette, un voile enchanté apparaît de nulle part. Ton Charme du bouclier est on ne peut plus efficace.
Ton rôle est à la fois de les arrêter mais aussi de venir en aide aux victimes. En l’occurrence, plusieurs sorcières et sorciers sont touchés par l’explosion de verre. D’un geste vif et précis, ta baguette fend l’air. Un filament lumineux s’enlace à la brise et trois des cinq balais d’un groupe s’effondrent au sol. Tu fais signe à tes collègues de la brigade policière que tu t’occupes des premiers blessés, eux n’auront qu’à poursuivre les criminels.
Un homme au sol attira ton attention, tentant de se relever tant bien que mal. Sa souffrance est évidente pour l’esprit affiné dont tu fais preuve. Son capuchon dissimule son visage qui restera inconnu jusqu’à ce que tu le transportes dans une ruelle grâce au sortilège Mobilicorpus. Une fois installé correctement bien qu’à-même le sol, tu retires sa capuche tombant sur un faciès aux traits doux mais familiers.
« Alighieri … En bien mauvais état ». Un ancien de la maison grisâtre, une connaissance, tout au plus parce qu’il connait bien Evandro. Tu dénudes son torse, gorge serrée à cette vision. Écorce d’épicéa que tu laisses traîner sur son épaule. « Comment va mon cousin .. ? Ferula … » murmures-tu tandis qu’un bandage se met en place sur une épaule que tu juges seulement déboitée au regard de tes quelques connaissances en médicomagie.
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[Terminé]Au mauvais endroit au mauvais moment Ft. Vitor
Inverness city
Un capuchon bordeaux autour des épaules et sur sa tête, par-dessus ses habituelles chemises ouvertes sur son torse, le semi-vampire sortait des Trois Corneilles, un sac de divers ingrédients sous le bras. Il prit la direction de Madame Blansec afin d’acheter quelques tenues légères pour les jours plus chauds à venir, mais il n’arriva jamais jusqu’à la boutique. Son attention fut attirée par des balais fusant l’air au-dessus de sa tête. Deux groupes de sorciers semblaient se chasser mutuellement, lançant des sorts pour faire tomber les cavaliers de leurs engins volants. Soudain, un sort manqua sa cible et atterrit sur la devanture d’une boutique, faisant éclater la vitre et faisant voler les objets en vente. Le semi-vampire n’eut pas le temps de réagir. Des éclats de verre vinrent se figer dans son dos, transperçant sa cape et ses chairs.
_ Ha !! Putain ! Cria-t-il de douleur, mais aussi de rage.
Il tenta alors d’aller se mettre à l’abri dans une boutique, mais la foule avait commencé à paniquer et il fut bousculé dans tous les sens. Les morceaux de verre dans son dos le faisaient souffrir, pour un semi-vampire et sorcier comme lui cette blessure n’aurait pas de conséquences, mais tant que les débris seraient toujours enfoncés dans son dos, Azazel ne pourrait pas cicatriser. Dans la foule qui le bousculait dans tous les sens, il grognait d’énervement et de douleur, quand soudain, il trébucha et s’écroula sur un étal de bibelots.
_ Ahia !
Un cri de douleur venait de traverser les lèvres du semi-vampire, comme si les éclats de verre dans son dos ne suffisaient pas, il venait de se déboîter l’épaule en tombant. Le visage déformé par une grimace de douleur et d’énervement. Sur le dos, Azazel regardait le règlement de compte aérien aussi de sa tête. Il tenta de se releva, mais en prenant appui sur son bras blessé, il jura de nouveau en grognant de douleur.
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Un homme se trouvait devant le semi-vampire. Le capuchon d’Azazel tomba, dévoilant son visage et permettant à son propriétaire de distinguer lui aussi les traits du sorcier lui venant en aide. Malgré, son état un sourire ironique se dessina sur ses lèvres. Inverness abritait de nombreux mages et pourtant, c’était un Delgado qui venait de le sauver, comme si l’italien était intrinsèquement lié à la famille brésilienne.
_ Vitor… Ciao… Dit-il simplement.
Azazel n’était pas en état, ni d’humeur à plaisanter ou à draguer. Son épaule déboîtée et son dos balafré de morceaux de verre chassaient toute envie. Vitor était le cousin d’Evandro, un ami très proche du semi-vampire. Il était aussi un ancien Ethelred, mais Azazel ne le connaissait pas beaucoup. Il l’avait croisé de temps en temps, n’échangeant rien de plus que quelques mots, plus par politesse que par réel intérêt. Ce n’était pas que l’être de la nuit n’appréciait pas Vitor. Il n’avait jamais pris le temps de le connaître. Il n’avait pas d’apriori sur lui. Azazel appréciait les Delgado qu’il connaissait, que ce soit Amelya en tant que professeur ou Evandro.
Le semi-vampire ne tenta pas d’empêcher le sorcier de lui défaire sa chemise, il se laissa faire, non sans quelques grimaces de douleur.
_ Evandro ? Il se porte bien. Il a eu un peu de mal avec les fiançailles forcées, mais ça va mieux.
Un bandage s’enroula autour de l’épaule d’Azazel, compressant sa blessure. Le semi-vampire se redressa légèrement, grognant en sentant les morceaux de verre bouger dans son dos. Au même moment, un balai sans pilote passa au-dessus de la tête des deux hommes et vint s’écraser sur un toit. Azazel leva les yeux, avant de reposer son regard sur Vitor.
_ Cazzo ! Il se passe quoi ? On peut pas avoir la paix lorsqu’on fait des courses… Grommela-t-il.
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Tu abandonnes superbement le corps du semi-vampire aux assauts de ton enchantement. Ce dernier soulève l’homme de terre pour une localisation plus calme, à l’abri des tirs. Ses grognements t’arrachent un sourire sarcastique. Tu n’en as que faire. Si l’étonnement pourrait te gagner, tu n’en démontre rien. Il y a aussi cette fureur qui bouillonne dans ta cage thoracique à mesure qu’une esquisse ironique drape le visage angélique du blessé. Comment ose-t-il te saluer de la sorte. Drôles de retrouvailles pour deux âmes dont les chemins ne se croisent que rarement.
Sous l’épicéa, des étoffes se matérialisent et pansent les dommages collatéraux. C’est ainsi que tu juges Alighieri. Comme une victime d’un événement criminel plus ou moins imprévu. La curiosité finit par piquer ton instinct familial. Plus précisément ce complexe d’infériorité qui règne depuis des années entre toi et ton cousin. Evandro Delgado. L’adoré, l’admirable, Evandro. L’Ethelred mentionne des fiançailles arrangées. Ce simple fait engendre chez toi une expression de mépris des plus totalitaires.
« Forcées ? » reprends-tu avec aplomb, la mine pourtant stoïque. « Tu connais l’importance de ces unions, Azazel. Si elles sont perpétrées de la sorte, c’est qu’il existe une bonne raison ». Laquelle ? Tu ne saurais pas le dire. Pour toi, la vie est ainsi faite. « Il n’a pas conscience de ce qu’il pourrait perdre » Sous-entendu s’il ne se conformait pas aux règles prescrites chez vous autres brésiliens de sang-pur. A sa place, tu épouserais n’importe qui pour enfin porter la couronne qui t’es due.
Tu baisses la tête en sa direction lorsqu’un balai frôle votre hauteur pour s’écraser plus loin dans un fracas effrayant. « Ce n’est pas le bon moment pour faire des courses, Alighieri » reprends-tu plus sévèrement. « Une affaire d’affrontements sorciers. Je ne peux pas t’en dire plus ». Tu prends tes responsabilités avec un grand sérieux. « Laisse-moi voir ton dos » Tu continues ton ascension vers cette armure saillante dont les chairs vigoureuses sont appréciables. Avoir le contrôle, le dessus sur autrui. Tu jubiles.
« Je vais les retirer un à un, tu cicatriseras vite ». Ce n’est pas une nouveauté, tu es en compagnie d’un Être de la nuit et tu as pleinement connaissance de leurs prodigieuses capacités de guérison. Tu procèdes minutieusement, muni de ta baguette qui te permet à la fois d’éclairer son épiderme et de procéder à l’extraction. Un, puis deux, puis trois … Cette œuvre n’a rien de déplaisante, au contraire. « Tu es encore étudiant si je ne m’abuse ? Tu dois connaître ma tante, Amelya ? » Question fatidique, rejoignant la précédente. Ton obsession pour ces seules menaces.
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Les soins n’empêchaient pas Vitor de discuter et de se montrer curieux à propos de son cousin Evandro, ami du semi-vampire. Azazel grimaçait légèrement à cause de la douleur, mais il répondit, évoquant le mariage forcé à venir.
_ Si tu parles de pureté du sang, je n’ai pas besoin de te dire ce que j’en pense. Je suis un hybride de deux races. Je ne serais pas là si mon père avait voulu préserver la pureté du sang des vampires. Lâcha-t-il en fronçant les sourcils.
Ce qu’Evandro a perdre s’il accepte ce mariage, la sua libertà, le choix de décider de passer sa vie ou non avec quelqu’un. Serais-tu prêt à te marier une inconnue qui fera de ta vie un inferno juste pour une question de sang pur ?
Azazel n’était peut-être pas quelqu’un qu’on voyait beaucoup sur les manifestations ou prendre la parole pour défendre le mélange des sangs, mais il était de par sa naissance et son éducation un défenseur de cette cause et il n’avait pas peur d’exprimer son opinion.
Le bazar qui se passait non loin des deux hommes ne semblait pas être terminé. Un balai vint s’écraser non loin, rappelant qu’ils se trouvaient encore dans le champ de bataille. Azazel râla, se plaignant de ne pas pouvoir faire ses courses. Il fut surpris d’être repris ainsi par Vitor, mais il ne dit rien. Le brésilien dégageait une forme d’autorité et il était sûr de lui ou du moins le paraissait. Même si le semi-vampire ne l’avouerait pas, c’était rassurant de savoir que l’homme qui venait de lui porter secours savait ce qu’il faisait. Alors quand il lui demanda de se tourner pour inspecter son dos, il retira complètement sa chemise assez maladroitement, ne pouvant se servir que d’un seul bras et se tourna. Un mot presque murmuré sortit de ses lèvres.
_ Grazie…
Face au mur, le visage du semi-vampire se tordait légèrement de douleur à chaque morceau de verre qui quittait son épiderme, mais il ne fit pas un bruit. Se faire blesser dans le dos semblait devenir une habitude. Il y a un an, Azazel avait reçu un sort de feu dans le dos, le brûlant et l’obligeant à se rendre à l’hôpital. Seuls les bons soins du médecin et ses capacités de régénération supérieures lui avaient permis d’éviter des cicatrices.
_ Je serais en 6ème année à la rentrée. Amelya ? J’ai quelques cours d’histoire de la magie avec elle.
Le semi-vampire se retourna pour faire face à Vitor. Il était curieux. Pourquoi est-ce que le sorcier l’interrogeait lui, la créature des ténèbres sur son propre sang ? Ca ne faisait pas de sens.
_ Pourquoi est-ce que tu m’interroges comme ça sur ta famille ? C’est pas le genre de chose que tu devrais savoir ? Dit-il avec un sourire en coin.
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Re: [Terminé]Au mauvais endroit au mauvais moment Ft. Vitor
Tu te contentes d’un soupire à sa remarque. Loin des grands discours, tu n’as pas besoin d’en entendre davantage sur sa position. Évidemment, son point de vue est contraire au tien. De toute évidence, Alighieri ne serait pas en vie si son paternel n’avait pas dérogé aux règles strictes imposées par la pureté du sang. Car si tu comprends bien ce dont il parle, la question puriste est tout aussi présente chez les Êtres de la nuit. Le ton employé par l’italien ne te plait pas du tout. La mine plus froide, plus renfrognée, tu coupes court. « Je serais prêt à le faire ».
Car pour toi, le mariage peut être une façade, une image élevée aux regards de tous telle une pancarte en guise de propagande. Ce genre d’union, tu n’en as que faire, cela ne représente pour toi qu’un accord de bons procédés. Pour perpétuer le nom, engendrer des descendances futures. Cela, à ton sens, n’empêche pas d’avoir une vie toute autre en dehors. « Ce n’est pas une perte de liberté. C’est un devoir pour les générations futures. Il faut faire prospérer la famille ». Plus les valeurs familiales que les valeurs puristes, en somme.
« Le mariage n’est qu’un accord entre deux personnes. L’engagement qui va avec n’est que superflu » ajoutes-tu tandis que tu retires de sa peau un morceau de verre bien plus large. Dans un rictus, tu accueilles ses remerciements. « Tu n’aimes pas être dans une position de faiblesse … » Tu joues, tu taquines, autant que cela t’amuse profondément. Ce garçon a toujours donné le change, a longtemps laissé penser qu’il était bien trop sûr de lui pour que quoique ce soit ne lui arrive. Pour autant, tu n’as pas une mauvaise impression de lui.
Tu hoches la tête avec simplicité à ses explications à propos de l’Université et de ta tante. Avant que tu ne puisses t’en rendre compte, le vampire se tourne et t’affronte de sa curiosité. Sourcils froncés, tu n’hésites pas même un instant. « On ne peut pas dire qu’Evandro et Amelya soient les membres les plus appréciés de la famille ». L’amertume est palpable, la méprise tout autant. « Je suis au courant de tout ce que tu viens de dire. Mais j’aime avoir des avis extérieurs ». Qui viennent confirmer tes propres croyances en la matière : ton cousin n’est pas digne du rôle qui lui incombe.
Insatisfait de son culot, tu décides qu’il est temps de reprendre le dessus. Le toisant d’un coup d’œil mauvais, tu poursuis tes soins jusqu’à reprendre la parole. « Je suis étonné qu’Evandro ait un ami hybride. C’est aller contre son éducation ». De la pulpe de tes doigts, tu effleures le dos du vampire, juste autour des blessures qui se referment déjà à l’œil nu. Tu t’assures des bienfaits de tes actes autant que tu souhaites le déstabiliser. Cette cicatrisation est impressionnante. « A moins que l’héritier n’ait d’autres penchants inavouables… » laisses-tu entendre au creux de son oreille.