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Jeux d'enfants | Kate
Dim 5 Juil 2020 - 20:40
-"Chuuuut... restes calme..."
Ma main passait doucement le long de la patte de l'étalon, en une caresse contrôlé dans le seul but d'apaiser l'animal. Sa blessure était encore récente, et ses réactions en la matière pouvait du coup être vive.
-"Tu devrais parler à Barthélémy..."
Mon regard se releva un instant vers ma mère, assise là, près de moi et de ce cheval, tenant dans ses mains un contenant avec dedans un nouveau cataplasme pour Ares. Et sans que j'ajoute un seul mot, elle comprit que je ne changerais pas d'avis encore aujourd'hui, malgré que six mois se soient écoulés. Levant ses yeux au ciel, elle ajouta :
-"Tu es têtu, Gabriel. Plus encore que ce cheval."
-"Il a choisi."
-"Et que fais-tu du pardon ?"
-"J'ai accepté l'idée d'être imparfait aux yeux de Dieu."
C'est un rire faux qui tinta le timbre de Séraphine, alors qu'elle me tendait le cataplasme que doucement je venais serrer autour de la cheville de l'animal. Je connaissais ma mère, et je ne lui en voulais pas. Elle voulait juste m'aider, et espérait même revoir un jour toute la famille réunie, et que cette histoire qui s'était passée à noël ne soit plus qu'un mauvais souvenir. Elle estimait que six mois, c'était suffisament long, que l'eau avait assez coulé sous les ponts. Malheureusement, pour l'offense qu'avait subi Rose, je ne pouvais pas me résoudre à pardonner. Encore ou jamais, je ne le savais pas, mais c'était encore trop tôt.
-"Bien. J'aurais essayé. Je te laisse ranger ?"
J'hochais la tête, la laissant s'en retourner à la maison alors que je venais caresser le front de l'animal. Peut-être avait-elle raison ? Peut-être que je faisais encore grands cas de quelque chose que les mots pouvaient maintenant régler ? Peut-être commettais ici un péché ? Mais j'étais déterminé et tétu, comme l'avait si bien souligné cette femme qui me connaissait aujourd'hui énormément.
Répondant rapidement à un sms d'Holly, je rangeais ensuite mon téléphone pour commencer à nettoyer le box. Trop occupé, trop concentré, je n'entendis même pas les pas s'approcher, te laissant alors me surprendre par ta voix alors que tu arrivais derrière moi.
Ma main passait doucement le long de la patte de l'étalon, en une caresse contrôlé dans le seul but d'apaiser l'animal. Sa blessure était encore récente, et ses réactions en la matière pouvait du coup être vive.
-"Tu devrais parler à Barthélémy..."
Mon regard se releva un instant vers ma mère, assise là, près de moi et de ce cheval, tenant dans ses mains un contenant avec dedans un nouveau cataplasme pour Ares. Et sans que j'ajoute un seul mot, elle comprit que je ne changerais pas d'avis encore aujourd'hui, malgré que six mois se soient écoulés. Levant ses yeux au ciel, elle ajouta :
-"Tu es têtu, Gabriel. Plus encore que ce cheval."
-"Il a choisi."
-"Et que fais-tu du pardon ?"
-"J'ai accepté l'idée d'être imparfait aux yeux de Dieu."
C'est un rire faux qui tinta le timbre de Séraphine, alors qu'elle me tendait le cataplasme que doucement je venais serrer autour de la cheville de l'animal. Je connaissais ma mère, et je ne lui en voulais pas. Elle voulait juste m'aider, et espérait même revoir un jour toute la famille réunie, et que cette histoire qui s'était passée à noël ne soit plus qu'un mauvais souvenir. Elle estimait que six mois, c'était suffisament long, que l'eau avait assez coulé sous les ponts. Malheureusement, pour l'offense qu'avait subi Rose, je ne pouvais pas me résoudre à pardonner. Encore ou jamais, je ne le savais pas, mais c'était encore trop tôt.
-"Bien. J'aurais essayé. Je te laisse ranger ?"
J'hochais la tête, la laissant s'en retourner à la maison alors que je venais caresser le front de l'animal. Peut-être avait-elle raison ? Peut-être que je faisais encore grands cas de quelque chose que les mots pouvaient maintenant régler ? Peut-être commettais ici un péché ? Mais j'étais déterminé et tétu, comme l'avait si bien souligné cette femme qui me connaissait aujourd'hui énormément.
Répondant rapidement à un sms d'Holly, je rangeais ensuite mon téléphone pour commencer à nettoyer le box. Trop occupé, trop concentré, je n'entendis même pas les pas s'approcher, te laissant alors me surprendre par ta voix alors que tu arrivais derrière moi.
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Re: Jeux d'enfants | Kate
Lun 3 Aoû 2020 - 22:04
« Je ne devrais peut-être pas, mais je suis de ton côté. »
Voix familière, il est impossible que je ne reconnaisse pas cette présence derrière moi, ne serait-ce qu'en raison de ce passé commun que nous avons eu ensemble. Je ne peux l'empecher, ce sourire, de naitre sur le coin de mes lèvres, dessinant par la même une fosette sur ma joue gauche l'espace d'un instant, et laisse mon ex-fiancée s'approcher d'Ares et l'apaiser, alors que je commence à enrouler le bandage sur sa jambe.
« Le pardon n’est pas évident à donner et accepter de le faire est également une épreuve ».
-"Je n'ai rien à pardonner."
Phrase seule pour le moment, qui s'échappe autant que la vérité qu'elle emporte avec elle. Si je ne voulais pas parler à Barthélémy, je ne n'estimais pas réellement qu'il y ait dans mes devoirs le fait de le pardonner. J'avais certes de la rancune, mais le pardon véritable ne m'appartenait pas du tout. C'était à Rose qu'il appartenait.
« Comment tu vas Gaby ? »
Relevant la tête vers elle, ma main caressant la patte de l'animal, je venais ensuite me relever, attrapant le tabouret sur lequel j'étais posé jusque là pour le faire passer au dessus de la rembarde et répondre :
-"Ca va et toi patronne ?"
Je m'amusais de l'appeler ainsi, depuis qu'elle avait choisie de m'employer. Mais je savais le fond de sa question, je devinais son intention derrière et j'ajoutais finalement :
-"Je me sens en paix, en accord avec mes principes. Et Barthélémy ne peut pas le comprendre, c'est son souci, pas le mien."
Que je n'acceptes pas son attitude ne veut pas dire que si demain, je venais à le savoir en difficulté, je ne lui tendrais pas la main. Mais il n'était pas en difficulté, et il avait lui-même choisi de renier sa chair et son sang, d'une façon que mon âme, au vu de mon passé ne pouvait tout simplement pas accepter.
-"Et toi ? Quoi de neuf ? J'ai appris que tu avais réussi ton année... Te voila diplomée. Un rêve qui se réalise..."
Voix familière, il est impossible que je ne reconnaisse pas cette présence derrière moi, ne serait-ce qu'en raison de ce passé commun que nous avons eu ensemble. Je ne peux l'empecher, ce sourire, de naitre sur le coin de mes lèvres, dessinant par la même une fosette sur ma joue gauche l'espace d'un instant, et laisse mon ex-fiancée s'approcher d'Ares et l'apaiser, alors que je commence à enrouler le bandage sur sa jambe.
« Le pardon n’est pas évident à donner et accepter de le faire est également une épreuve ».
-"Je n'ai rien à pardonner."
Phrase seule pour le moment, qui s'échappe autant que la vérité qu'elle emporte avec elle. Si je ne voulais pas parler à Barthélémy, je ne n'estimais pas réellement qu'il y ait dans mes devoirs le fait de le pardonner. J'avais certes de la rancune, mais le pardon véritable ne m'appartenait pas du tout. C'était à Rose qu'il appartenait.
« Comment tu vas Gaby ? »
Relevant la tête vers elle, ma main caressant la patte de l'animal, je venais ensuite me relever, attrapant le tabouret sur lequel j'étais posé jusque là pour le faire passer au dessus de la rembarde et répondre :
-"Ca va et toi patronne ?"
Je m'amusais de l'appeler ainsi, depuis qu'elle avait choisie de m'employer. Mais je savais le fond de sa question, je devinais son intention derrière et j'ajoutais finalement :
-"Je me sens en paix, en accord avec mes principes. Et Barthélémy ne peut pas le comprendre, c'est son souci, pas le mien."
Que je n'acceptes pas son attitude ne veut pas dire que si demain, je venais à le savoir en difficulté, je ne lui tendrais pas la main. Mais il n'était pas en difficulté, et il avait lui-même choisi de renier sa chair et son sang, d'une façon que mon âme, au vu de mon passé ne pouvait tout simplement pas accepter.
-"Et toi ? Quoi de neuf ? J'ai appris que tu avais réussi ton année... Te voila diplomée. Un rêve qui se réalise..."
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Re: Jeux d'enfants | Kate
Lun 28 Sep 2020 - 22:31
Laissant le cheval s'éloigner, le soin de celui-ci terminé, je regardais calmement Katherine. Un regard empreint de tant de vérités profondes. Parce que c'était ça finalement entre nous, non ? Des vérités profondes, qu'il était inutile de nier tant on pouvait le lire chacun dans le regard de l'autre.
Me relevant alors de mon tabouret, je reprenais :
-"Je ne crois pas que tu le feras. Ce ne serait pas "professionnel"."
Et si elle le faisait, et bien ma foi je serais de nouveau Gabychou. Je m'étais déjà accomodé de ce sobriquet à une époque, je pouvais le refaire. Mais elle le savait, j'en étais sur, que derrière ces paroles bien audacieuses de ma part, il y aurait la volonté de respecter sa demande au maximum et donc d'éviter de l'appeler patronne.
-"Et ta mère n'a jamais réellement compris le feu qui t'animait."
Une vérité à mes yeux, sans pour autant cracher sur cette femme qui aurait pu devenir ma belle-mère. Ma main glissa alors dans ce qui pouvait ressembler à une réminiscence du passé, caressant sa joue avec une tendresse que j'aurais pu croire facilement oubliée depuis longtemps déjà.
-"Un jour, chacun de tes rêves sera une réalité, Katherine. Et je sais ce que tu as dépensé comme efforts pour en arriver là."
Alors elle ne me ferait pas croire qu'au fond, cacher peut-être sous une pile de carapace qu'elle se serait évertuée de placer, elle n'avait pas un jour songé à avoir ce diplome en poche, qu'elle n'avait pas souhaité le posséder pour avancer dans un projet qui lui était propre.
Et ma main se retirant délicatement, je ne parvenais par contre pas encore à lacher réellement son regard.
Me relevant alors de mon tabouret, je reprenais :
-"Je ne crois pas que tu le feras. Ce ne serait pas "professionnel"."
Et si elle le faisait, et bien ma foi je serais de nouveau Gabychou. Je m'étais déjà accomodé de ce sobriquet à une époque, je pouvais le refaire. Mais elle le savait, j'en étais sur, que derrière ces paroles bien audacieuses de ma part, il y aurait la volonté de respecter sa demande au maximum et donc d'éviter de l'appeler patronne.
-"Et ta mère n'a jamais réellement compris le feu qui t'animait."
Une vérité à mes yeux, sans pour autant cracher sur cette femme qui aurait pu devenir ma belle-mère. Ma main glissa alors dans ce qui pouvait ressembler à une réminiscence du passé, caressant sa joue avec une tendresse que j'aurais pu croire facilement oubliée depuis longtemps déjà.
-"Un jour, chacun de tes rêves sera une réalité, Katherine. Et je sais ce que tu as dépensé comme efforts pour en arriver là."
Alors elle ne me ferait pas croire qu'au fond, cacher peut-être sous une pile de carapace qu'elle se serait évertuée de placer, elle n'avait pas un jour songé à avoir ce diplome en poche, qu'elle n'avait pas souhaité le posséder pour avancer dans un projet qui lui était propre.
Et ma main se retirant délicatement, je ne parvenais par contre pas encore à lacher réellement son regard.
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