Lorsque Rosa avait posé le pieds pour la première fois en dehors de l'avion, ses jambes s'étaient faites si tremblantes qu'elle avait eu besoin de s'assoir sur le premier banc libre qu'elle avait pu trouver dans l'aéroport. Elle avait prit un moment pour respirer, se rappeler ce qu'elle faisait là et souffler après son tout premier vol dans cette invention mécanique que les moldus appelaient Avion.
Elle commençait une nouvelle vie. Elle prenait son élan pour entrer dans le nouveau chapitre de son existence qui avait prit un tournan épique. Elle devenait une nouvelle version d'elle-même. Une Alba 2.0.
Elle était Alba désormais. Elle était Alba et en septembre elle entrait dans une des plus prestigieuses universités magiques, sans être un brin au courant de ce qui allait se passer ensuite. Elle était Alba et elle allait découvrir un tout nouveau monde.
Et la première étape de ce nouveau monde était Inverness, la ville qui serait sa maison pour les prochains mois, et avec un peu de chance, les prochaines années.
Heureusement, les Santiagos en bon moldus lui avaient réservé un taxi, lui épargnant nombre de difficultés. Elle n'avait en effet jamais appris à transplaner, et avait seulement découvert l'existence d'une telle technique lorsque sa jeune soeur se plaignait d'avoir encore à attendre pour obtenir son permis. A la pensée de la véritable Alba, l'usurpatrice ressera ses doigts autour du pendentif en argent qui lui avait appartenu et qu'elle ne quittait jamais. En reprenant sa vie, elle avait repris cette habitude, gardant le bijoux comme rappel, et quelque part comme porte-bonheur.
Après avoir erré dans le grand bâtiment, la sorcière avait trouvé la sortie et son chauffeur qui l'attendait avec un petit panneau. Elle monta avec un peu moins de peur que lors du trajet avec ses parents, s'habituant petit à petit à la sensation de l'engin voiture. Les yeux rivés sur le paysage verdoyant malgré la saison estivale, elle pensa que dans cet autre pays, dans cette autre vie, elle allait être libre.
Certes, elle n'était pas qui elle prétendait être, et vivre dans la même maison que ses parents les jours qui avaient précédé avait été exceptionnellement éprouvant, mais ici, on ne connaissait pas cette ancienne version d'elle-même. Ici elle allait pouvoir découvrir qui elle avait envie d'être, et le devenir. Elle allait pouvoir se faire de réels amis. C'était tout aussi excitant qu'effrayant. Elle espérait être bonne en amitié, après tout, elle n'avait aucune idée de comment cela marchait.
Enfin, elle allait vite être fixée, puisque déjà les contours de la ville se devinaient, marquant la fin de sa césure entre les deux parties de son existence.
Elle avait découvert pendant ses recherches dans la chambre de sa soeur quelle était l'organisation des prochains mois. Elle savait donc qu'elle avait beaucoup trop d'options pour ce qu'elle était capable d'assumer, surtout avec son petit niveau et qu'elle allait devoir trouver un moyen de les changer sous peine d'être démasquée après trois cours. Elle avait aussi renvoyé une lettre avec sa signature, qu'elle avait tout juste inventé, et qui lui avait attribué une "maison", celle des Wrights. Elle avait ainsi été mise dans une chambre puisque la demande avait été faite, et avait donc une colocataire, qui lui avait envoyé une gentille lettre pour lui dire qu'elle l'attendrait pour l'aider à s'installer.
C'est donc avec émerveillement qu'elle sortit son immense valise, bien trop grande pour elle du coffre de la voiture, lui prêtant à peine attention, les yeux rivés sur les rues aux pavés irréguliers, les bâtiments à l'allure pittoresque et la foules hétéroclite qui s'y bousculait en pleine saison touristique. Elle n'eu pas de mal à trouver le Château (on lui avait fourni un plan enchanté) et arrivé devant l'imposante bâtisse, son souffle se coupa. C'était magnifique. C'était sa future maison. Qu'elle devait avoir l'air petite et insignifiante du haut de son mètre soixante-trois, dans son petit haut couvert de tournesol et son short en jean qu'elle arborait fièrement, comme un étendard de sa rébellion contre les règles Alponsiennes.
Elle n'hésita pas avant d'entrer dans l'enceinte de l'université et c'est d'un pas joyeux qu'elle se rendit à l'étage où se trouvait sa chambre, qu'un gentil secrétaire lui avait indiqué.
Arrivée devant la chambre dont la plaque de métal indiquait le numéro 4, Alba repoussa une mèche de ses longs cheveux bruns derrière son oreille et après avoir prit une grande inspiration, toqua.
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Welcome to Inverness
@Selena Danilovna
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Re: Welcome to Inverness
Selena Danilovna & @Alba Santiago Armée d'une serpillère, les cheveux relevés dans un chignon plus que discutable, dans un pyjama à l'élastique distendu, Selena s'active comme un beau diable, soulevant les bureaux les uns après les autres pour s'assurer que les sols sont immaculés, et dépoussiérant plus par acquis de conscience que par réel besoin - elle est après tout la seule à les voir - les dessus des plafonniers. Rien n'est assez propre, rien n'est assez décoré, elle n'a pas encore préparé son superbe panier de pique-nique qui fait la taille d'une grosse malle, elle ressemble à un accident de la route, ses jambes ne sont pas épilées, elle sent sous les bras et ses fringues sont étalées en vrac sur le lit alors que le temps avance de plus en plus vite et que bientôt, sa prochaine colocataire est là. Une première année, en plus: elle n'a pas le droit de se louper sur sa sacro sainte mission d'intégration des premières années. Tout doit être parfait.Et pour le moment, tout ressemble à une chambre étudiante retournée par une demi-géante qui panique. Époustouflant. Décidée à s'organiser convenablement et à rendre un peu moins dégueulasse son lieu de vie, Selena se décide à abandonner son ménage des petits détails et à entasser ses vêtements dans son armoire qu'elle force à fermer avec un sort brutal mais efficace, avant de la rouvrir pour se sortir une robe, de tout retasser dedans et de relancer un sort dans une confusion ambiante qui ferait pâlir d'envie n'importe quel adorateur du chaos. Mais elle a envie que sa nouvelle amie - car elles seront amies, elle en est convaincue - arrive dans les meilleures conditions possibles. Santiago. Alba Santiago. Selena range ses recherches en piles propres sur son bureau, alors que son cerveau s'active. Santiago, Santiago. Santiago du Chili? Probablement qu'elle vient de Castelobruxo. Ils ont des chevaux volants, là bas, et la demi-géante les affectionne tout particulièrement. Il faudra absolument qu'elles en discutent, de ça, mais aussi de ce continent qu'elle n'a jamais visité, et en échange, elle lui fera faire le tour de l'université, lui présentera tous ses amis de la maison Wright, l'aidera pour ses devoirs, et ça va être absolument incroyable, et.... Et elle s'emballe. Comme souvent. Avec un petit sourire, elle se passe un coup de peigne, met son linge au sale et met son eau a chauffer pour le thé. Nouveau regard vers la pendule - elle est bientôt là. C'est le moment des touches finales. Les fleurs finissent dans un vase sous la fenêtre - c'est accueillant, c'est mignon, ça rend bien, et Selena en est contente - , les biscuits vont sur le plateau à fleurs avec sa plus belle paire de tasses, ses photos sont soigneusement disposées sur son bureau, et le plaid immense et tout doux aux couleurs de la maison Wright est soigneusement plié en bord de lit. C'est vivant, mais propre, et il reste largement la place pour qu'Alba s'installe, pour peu qu'elle n'ouvre pas accidentellement le placard de Selena. D'un petit coup de pied, elle pousse une chaussette sous son lit, et elle s'assied sur son fauteuil, patiente. L'excitation monte. Le stress aussi. Est-ce qu'elle a bien fait de décaler ses vacances pour accueillir la nouvelle venue? Probablement que oui. Mais est-ce qu'elle sera sympathique? Est-ce qu'elle l'appréciera? Réalisation angoissée. Est-ce qu'elle supporte les hybrides? Est-ce qu'elle ne va pas se faire pourrir gratuitement par une jeune femme désagréable? Non. Il ne faut pas qu'elle y pense. Tout va très bien se passer. Ça toque à la porte. C'est le grand moment. Selena se recoiffe en vitesse, époussette sa robe couverte de motifs de citrons, et prend une grande inspiration avant d'ouvrir. Ses deux mètres vingt-neuf l'obligent à se baisser pour saluer celle qui lui fait face, mais n'entament pas son sourire enthousiaste. "Bienvenue à Inverness, Alba! C'est moi qui t'ai envoyé un courrier. Ravie de faire ta connaissance. La route a été bonne?" La demi-géante se décale, et la laisse admirer l'intégralité de la pièce. "Je ne savais pas si tu aurais mangé, donc j'ai préparé un tea time un peu anticipé au cas ou. Les voyages, ça creuse." Elle a l'air gentille, Alba. Différente de ce qu'elle avait imaginé, mais gentille tout de même. Selena tend la main, prête à se saisir de ses bagages. Prête à aider. Prête à ce que ça se passe bien. Y'a pas de raisons, si? “Friendship is born at the moment when one man says to another "What! You too? I thought that no one but myself...” .(@C.S. Lewis // cee bee) welcome to inverness |