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napellus. (yolandi)
Dim 26 Juil 2020 - 21:04
☩ Le maître des potions a déguerpi ; vive le maitre des potions. Ou la. Car il s’esquisse au-delà du madrier de bois, un accent d’une chaleur que bien féminine. Et il actionne la porte. Soustrayant à sa curiosité celle à qui il allouerait potentiellement ses deux années prochaines. C’était une mince poignée de semaines auparavant. Ronrons de moteurs et le bistre sillonne son confrère. A tête reposée, ils en bavassèrent. La dure réalité fut que trimbaler l’affinité amicale sur le pilori professionnel développait en eux quelque chose d’excitant… autant qu’une part d’ombre. Se muant dans la décision cette angoisse, qui leur triture la belle idée en un inénarrable capharnaüm. Toutefois à force de consentir à la discussion, leur projet naquit sur le retour de leur bivouac aux tréfonds des Highlands. Oui, ils allaient le faire. Oui, l’angliche investirait le Service d’Empoisonnements, héritant du trône désormais vacant de Kashmiri. C’était -et c’est encore- une parfaite évidence. Comme ce le fut également pour l’axe de recherches : le napel. Plante en armoirie familiale des Belby, les passionnant encore au travers des bibliothèques encombrées des notes de feu grand-oncle Damoclès. Ces parchemins vernis par le vieux sage, qui surent déjà étreindre la toute jeune mangouste quant à l’utilité, mais également les dangers de l’Aconit. Ainsi, un sang commun, sensibilisé à la cause, complètera le savoir du grand Damoclès. C’était lui son épée. Ainsi se paraphe l’accord entre le Sanahuja et l’angliche, couplé à d’autres guérisseurs plus chevronnés du Service des Empoisonnements. Bien que tous témoignèrent la nécessité de compléter l’équipe d’un spécialiste universitaire des formulations. Soit, à l’évidence : le Maitre des Potions d’Hungcalf. Et dans leur plus belle aubaine, ils furent scients rapidement qu’une nouvelle tête investirait prochainement cette chaire. Encouragés en parallèle par les lignes de l’ex-précepteur d’Ouganda, qui eut joint à son caduque protégé deux lettres brunies de lignes -dictant l’apologie d’une collègue s’exilant dans l’élite d’Ecosse où son blanc-bec d’apprenti restait cloitré. Et il faut dire qu’en cette heure, des mots de son enseignant, seulement une paie obséda le motard : Niaré Yolandi. Niaré Yolandi. Niaré Yolandi… Sa chance, auprès de qui il vient quérir son intérêt. Les veines pleines d’espoir, et les mains des croquis du projet. |
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Re: napellus. (yolandi)
Dim 23 Aoû 2020 - 17:50
Le contrat avait été signé le matin même, en trois exemplaires, dans le bureau du secrétaire général de l'Université Hungcalf. L'homme était un individu calme, courtois, ponctuel et organisé, et Yolandi avait décidé qu'elle le tolèrerait en l'observant placer méticuleusement les parchemins sortis d'un dossier sur le bureau. Le sorcier lui avait ensuite fait découvrir les lieux, et le château impressionna la Togolaise plus qu'elle ne voudrait bien le montrer. Elle n'avait jamais mis les pieds dans une Université avant le jour de son entretien avec le doyen, Ezechiel MacArthur, et n'avait pas pris le temps de visiter le domaine, étant attendue le lendemain pour enseigner à Uagadou. L'architecture du château Ecossais l'intriguait, son oeil n'étant pas habitué à la vue de toutes ces briques. De même, le parc ne pouvait être plus différent de celui des Montagnes de la Lune, l'omniprésence de la couleur vert rappelant à la nouvelle professeure de potions que le climat d'Ecosse était éloigné de celui dans lequel elle avait vécu les quarante-deux dernières années. Malgré la surprise qu'éprouvait Yolandi, elle n'en laissa rien paraître, restant murée dans un silence uniquement brisé pour répondre aux quelques questions du secrétaire, restant malgré tout laconique et mystérieuse.
La visite avait touché à sa fin dans les cachots, où se trouvaient la future salle de classe de la Togolaise, ainsi que ses nouveaux appartements. Après de brèves explications, le secrétaire l'avait laissée seule, lui assurant sa disponibilité en cas de doutes ou questionnements. Arrivée du Togo avec pour seul bagage une malle ayant subi un sortilège d'agrandissement indétectable lui permettant d'accueillir tous les vêtements ainsi que les objets, artéfacts et autres ingrédients nécessaires à la confection de différentes mixtures ainsi qu'un sortilège de réduction permettant à sa propriétaire de la porter avec aisance dans une poche de son pantalon, Yolandi avait du mal à croire qu'elle commençait une nouvelle vie à quarante-deux ans. Enfin, elle traçait sa propre route, suivant ses propres choix. Un frisson désagréable lui indiqua qu'elle aurait pu choisir un lieu plus... chaud. L'humidité de cette région était étrangère à l'Africaine, elle s'infiltrait sous la peau, jusqu'entre les os, pour créer un sentiment de froid venant de l'intérieur du corps. Chassant cette pensée de son esprit - elle s'habituerait à sa nouvelle vie, elle en était sûre - la sorcière se mit en tête d'aménager les lieux, afin de ne pas réfléchir trop longtemps. Car c'est en réfléchissant qu'on doute. Et les personnes qui doutent sont faibles.
De mouvements de la main, parfois des deux, elle plaçait les éléments aux endroits qui lui semblaient adéquats. Même si les sentiments de Yolandi ne s'attardaient jamais bien longtemps du côté de la joie, elle était tout de même rassurée d'avoir un pied à terre en Ecosse, de ne pas devoir subir les recherches parfois longues et fastidieuses pour trouver un logement lui convenant. Elle était affairée à trier les objets laissés par l'ancien maître des potions, se retenant pour ne pas tout faire brûler dans le cas où certaines choses seraient bonnes à garder, lorsqu'elle entendit la porte s'ouvrir. Se redressant de toute la hauteur de son mètre soixante, la professeure fixa l’entrebâillement d'où elle pouvait apercevoir une silhouette masculine avec un visage fermé, croisant les bras d'un air de remontrances. "On ne vous apprend pas à frapper avant d'entrer, en Ecosse ?" Regard plissé, Yolandi observait l'intrus qui venait la déranger avec un peu trop d'insistance. Habituée aux élèves beaucoup plus jeunes, elle se dit qu'il faudrait peut-être qu'elle revoit ses méthodes de discipline à la baisse - quoique, cela ne pourrait jamais faire de mal.
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Re: napellus. (yolandi)
Lun 21 Sep 2020 - 21:54
☩ Il a fauté en se vouant à d’illusoires soupirs. La teinte d’humides échos qui parsèment ces murs les ayant alourdis. Et pourtant, ces friselis laissent choir le mensonge de cette entrevue acceptée… C’est tout son contraire, déclare le blâme flambant dans son regard brut de jais. Y scintille même alors une puissance ; un ascendant. Assez pour que se cloue le malheureux rital dans des haillons de fautif. L’air innocent dans ses prunelles brunes, il se déplait de se savoir intrusif. Il n’est pas de ceux qui s’impose -il les hait même. Lui qui d’ordinaire subsiste en mouton du troupeau des passifs. Mais ici est un jour d’importance, qui le pousse dans ses retranchements jusqu’à son essence alpha. Cette bévue n’a pas effacé la raison de sa présence. Et il mute en jeune maitre d’échecs amateurs, ayant déjà probablement décimé nombreux pions par la maladresse de ce début, et pourtant affublé d’assez de persistance pour rester. Malgré son corps intimidé. Malgré cette femme qui saura surement lui croquer un refus au museau sans état d’âme. Un emblème d’os et de baguette s’entrecroise sous son crâne. Il y a de ces ambitions qui méritent une violence interne, Darius. Alors, d’un entrebâillement timide, sa cime déchire le cadre de la porte sous l’égide d’un grincement sans mélodie. L’ausonien se pare aussitôt de son caractéristique flegme, bigarré d’une honnête sympathie. « Veuillez m’excuser. J’ai cru percevoir votre accord. » Dans l’étreinte de son accent bien britannique, il souffle ses vagues illusions qui pourraient le condamner fêlé -et annihiler ses chances de réussites. Il en a bien conscience. Mais il ose pourtant. Dans un souci de cordialité. Des parchemins plissant sous les doigts, réattribuant un brin de témérité. Adynamique, son menton hoche lentement. La vue périphérique qui n’ignore guère la précédente besogne de la nouvelle maitresse des lieux. Il a même l’audace d’œillades qui s’attardent à quelques paquets de fioles, ordonnées par endroits. Certaines vieilles comme le monde -tombées certainement dans l’oubli, ou l’ignorance volontaire d’anciens potionnistes laxistes ou trop paresseux pour balayer leurs élixirs frelatés à leur départ. Irrespectueux pour celle à qui revient leur suite. Toutefois, il n’alloue guère plus d’égards à ces détails. Décidé d’esquisser un pas. Très court. De quoi laisser à peine l’extrémité de sa semelle pourfendre le plancher de l’antre de la lionne charbonneuse. Il n’a pas l’air fier, le gaillard. Dépourvu de suffisance, mais également d’effrois. Une mine qui ne dépeint rien sur le faciès, si ce n’est l’absence de bons sentiments comme de mauvais. « Je souhaitais m’entretenir avec vous. Mais je peux revenir plus tard, si vous le préférez. » En revanche, sur ses traits rutile une sincère politesse désintéressée. |
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Re: napellus. (yolandi)
Lun 19 Oct 2020 - 12:31
L'intrus, malgré les remontrances de Yolandi, ne se démonta pas. Pire encore, il entra dans le bureau, comme s'il y avait été invité. Mécontente, la professeure le toisa de tout l'orgueil que lui conférait sa position, et plus encore. "Veuillez m’excuser. J’ai cru percevoir votre accord." Soufflant un peu plus fort face à l'air courtois du sorcier, ainsi que ses excuses, elle se détendit un peu. "Si vous cherchez le Professeur Skinner, il a quitté l'Université." Loin d'imaginer que son prédécesseur était une femme, elle ne pensait pas non plus qu'on puisse vouloir s'adresser à elle, aussi tôt après son embauche. Après tout, les cours ne commençaient qu'en septembre, d'ici là elle aurait amplement le temps de se pencher sur les recherches et autres sujets de thèse des différents étudiants.
"Je souhaitais m’entretenir avec vous. Mais je peux revenir plus tard, si vous le préférez." La politesse du sorcier - malgré l'absence d'étiquette concernant les portes - l'apaisa, et elle décroisa les bras, posant une main sur le bois de son nouveau bureau. Ses prunelles sombres détaillèrent le sorcier, tentant de jauger son âge, ainsi que sa position. Etait-il étudiant, ou membre du personnel ? Peut-être un autre secrétaire avec de nouveaux parchemins à remplir ? Il était tellement différent des élèves qu'elle avait pu encadrer dans son ancien emploi. Il était plus âgé, certes, mais de combien ? Rah, ce que ces blancs pouvaient se ressembler. "De quoi s'agit-il ?" Elle avait bien vu qu'il tenait un parchemin. Se déplaçant pour se retrouver à l'arrière de son bureau, la professeure s'installa sur la chaise qu'elle trouva confortable, et fit léviter une plume jusqu'à sa paume levée. De l'autre main, elle demanda sans un mot le parchemin, afin de le signer, quoiqu'il contienne.
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Re: napellus. (yolandi)
Dim 8 Nov 2020 - 18:34
☩ L’hôte, blottie dans le trône de ces murs, impose son ascendance. En vis-à-vis direct du cisalpin docile, dépêtré de tout goût de sédition pour cette supérieure. Il investit même son tact sur une seconde facette de son âme : sa passivité. La langue qui ne s’active encore sans y être invitée, pas même pour corriger l’erreur de genre sur l’ancienne reine des élixirs du château. A quoi bon ? D’autant qu’il ne veut passer pour impudent -encore moins alors qu’il débarque en vue d’obtenir une faveur -non des moindres- de la toute fraîche Maitre des Potions. Alors, le bistre ne vacille des traits de la subsaharienne, guettant jusqu’à ce qu’elle s’enquiert du motif de sa présence. Un gong qui tinte l’obligation pour lui de besogner sur un exercice tant étranger et peu conciliant envers sa modestie : se vendre. Mais d’une œillade à la charge qui complimente ses phalanges, le rital s’éprend une pointe de conviction pour ses idées. Un accent de bravoure qu’il démontre d’un pas de plus dans les lieux. Ses orbes sur l’enseignante, alors qu’il atteint une distance pudique, bien qu’assez raisonnable pour converser plus aisément. « Une demande de co-direction pour un projet de thèse. » Son timbre est bien affable. En parallèle, sa poigne dévisse son emprise sur les parchemins jusqu’ici l’encombrant. Ces derniers ne tardant guère pour léviter tout aussitôt en direction du professeur. Sans crânerie toutefois. Il oublie juste sa pratique de cet apanage tant d’inusité pour un européen. « Ces travaux seront en collaboration avec Sainte-Mangouste, et axés sur l’étude de l’aconit napel, notamment sa toxicité sur le long terme et des moyens de remédiations par la formulation d’un antidote. Comme en témoignent les articles, des lorgnades appuyant le dossier qu’il vient de lui transmettre, un tel empoisonnement concerne principalement des usagers fréquents de potions dont cette plante est l’un des principes actifs ou excipients. » La population lycane se sous-entend tout le long de sa litanie, sans être évoquée à voix haute. Parce que la science de son interlocutrice suffit certainement pour qu’il songe à lui faire cet affront. Parce que peut-être aussi, si ses égards parcourent certains axes de quelques feuilles, elle y décèlera le patronyme du doctorant potentiel impliqué dans le projet –son patronyme. Une drôle d’ironie que les potionnistes aguerris sauront dénicher : l’affiliation avec Damoclès Belby, père de la fameuse Tue-Loup. Cette même concoction que la thèse risque d’incriminer indirectement. « C’est un projet qui relève d’une problématique souvent ignorée dans le monde médicomagique, bien que plutôt commune en réalité. Et je souhaiterais y consacrer mes deux années de D.E.F.I.s. » |