(mood) Le vent s’élève sous ses doigts, le porte. Il vole souvent la nuit depuis quelques semaines, Éole. Tente de maintenir les morceaux fragiles de l’existence qu’il reconstitue péniblement – il n’aime pas la nouveauté, l’enfant-lune. Préfère le confort des répétitions et du prévisible. Les départs de l’université de son jumeau, son meilleur ami et sa cousine le laissent bien seul, perte de repères qu’il peine à rationaliser autrement qu’en se disant que ce changement en est un de plus dans sa vie. Joueur professionnel. Célibataire après avoir goûté à la douceur de l’amour (et la cruauté de la trahison des sentiments). Recallé pour n’avoir pas su adéquatement jongler entre sa carrière, ses études et sa vie personnelle. everybody seems to be moving on somewhere.
Et lui, derrière, à ne jamais être certain de sa place parmi les autres. Mais il sait voler, et les astres le bercent avec une douceur que son tissu social n’a pas toujours – même avec Riley, il est parfois difficile de mettre des mots, même si son frère-soleil comprend, quelque part, à quel point il est difficile de n’appartenir à personne. Les écarts des âmes trop douces, et les morceaux qu’il lui manque au cœur, à la tête – not a real boy. Alors il vole, lorsqu’il ne sait rien formuler d’autre. Trace des arcs dans la nuit, inlassable, infatigable. Caressé de lune, nimbé de sa lumière d’argent. Se libère de l’enclos du stade, arpentant les airs du domaine, pour se poser sur le toit de la tour d’astronomie.
Les yeux fermés, en parfait équilibre, il observe les étoiles, comme il l’a fait tant de fois d’ici – mais une plainte l’arrache à sa contemplation, désarticulée, inhumaine. Ouvrant les paupières, l’attrapeur cherche la source du bruit du regard – désert, le toit ne lui donne aucune réponse. Certain de ne pas avoir imaginé la plainte, ni la douleur en émanant (une des rares sensations qu’il reconnait avec une grande aisance), le Calédonien enfourche son éclair de feu à nouveau, sillonnant les tours du château. Finn garde les prunelles plissées, incertain de ce qu’il cherche réellement : un enfant? Un oiseau? Une créature magique? Incertain de ce qu’il préfèrerait trouver, conscient d’être malhabile avec les trois, il s’entête, incapable de demeurer insensible face à la souffrance qu’il entend trop bien. Callé dans le creux du toit d’une des tours, une petite créature le fixe, visiblement blessée. « what’re y’doing here? », demande-t-il à voix haute sans pouvoir identifier l’être (mooncalf), tendant une main pour le tirer de là. Le petit animal réagit vivement, refusant d’être approché par Finn. « come on … », murmure l’attrapeur, mais le veaudelune persiste.
Une main nerveuse passée dans ses cheveux de blés, il souffle, ne sachant pas vers qui se tourner. La solution la plus évidente serait d’aller réveiller le garde-chasse, mais l’ethelred ne le connait pas, et la perspective de le rencontrer ainsi le fait paniquer d’avance. Maitrisant sa respiration, il avance, dépassant quelques étages de l’université – jusqu’à arriver au niveau des larges fenêtres de la bibliothèque, où une tête brune étudie avec application. Pina. Un éclat de soulagement le traverse, changement inespéré dans sa chance de la soirée. Éole cogne au carreau auprès duquel la lufkin est installée, sans prendre le temps d’entrer correctement dans la bibliothèque. « Pina », chuchote-t-il, craignant les représailles de la bibliothécaire autant que d’habitude. « i need your help. Come? » La main tendue, comme s’il ne propose pas une aventure plus que précaire – sortir par une fenêtre et enfourcher le balai d’un joueur de quidditch ne lui parait pas un seul instant improbable, enfant des étoiles.
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la lune et la mer (pina iii, terminé)
- prépare-toi à mourir de cute:
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Re: la lune et la mer (pina iii, terminé)
(mood) Plongée entre les lignes du grimoire qu'elle lisait, Pina flottait entre les runes, son esprit voguant entre les différentes significations, retraçant avec précisions les traits, symboles pleins de sens prenant forme sur le parchemin entre ses doigts. Après avoir patiemment récupéré les informations qu'elle était venue chercher, avide de découvertes, la lufkin remonta ses genoux contre son torse, les entourant d'un bras, concentrée à sa relecture. Le thé à côté de la bougie finissait lentement de refroidir, délaissée par sa propriétaire, et le ronronnement doux du furet roulé en boule achevait d'installer Pina dans une bulle reposante.
D'un geste, Pina ouvrit à demi la fenêtre pour laisser entrer la brise estivale, se perdant un instant dans la contemplation des étoiles, amies qu'elle avait maintenant le loisir d'étudier au télescope chaque mercredi soir, et qui pourtant, suivant les vagues à l'âme de la sorcière, passaient de corps plasmatiques à un tout autre univers, bien plus poétique, qu'elle avait envie -et besoin, d'explorer. Décelant dans chaque partie du ciel des mirages d'images, des évasions possibles vers de nouveaux mondes où l'écriture noie le cœur de la fée d'amour, d'histoires, de vagues d'émotions, glissant de ses yeux à son cœur avec passion. Un long soupire s'échappa de ses lèvres alors qu'elle laissa sa tête tomber en arrière un instant. L'année était terminée, et avec elle un nouvel été qui s'annonçait parfait. Son regard divagua dans l'immense bibliothèque, repère sacré, en paix, les flammes des bougies dansant sensuellement sur les immenses tables en bois massif. Le sourire s'inscrivit de lui-même sur le visage de Pina alors qu'elle baissait à nouveau un genoux, pliant l'autre afin de pouvoir se pencher à nouveau sur son parchemin, cette fois-ci pour laisser les mots prendre sens sous ses émotions, griffonnant quelques paroles en islandais.
Le bruit contre la fenêtre et l'entente de son nom la font assez sursauter pour que la plume lui glisse des doigts, tâchant son parchemin alors qu'elle tournait vivement la tête vers la fenêtre, le cœur battant la chamade. « I need your help. Come ? » Reconnaissant Finnick à sa voix avant d'avoir réussis à reconnaître son visage, ses épaules s'affaissèrent alors qu'elle s'appuyait d'une main sur la table, se penchant vers la fenêtre. « Finn ! You scared me so mu- what are you doing ?!!! », s'exclama t-elle, un peu trop fort. Se rendant compte de la situation, elle plaqua sa main libre contre sa bouche, tournant vivement le nez pour vérifier que le bibliothécaire ne soit pas dans les parages, avant de se lever et passer la tête au travers de l'ouverture pour voir Finnick, dans un équilibre (qu'elle trouvait, de son point de vu) tout à fait précaire. « what happened ? », demanda t-elle en un chuchotement légèrement effarouché, incapable de s'ouvrir à la possibilité de, simplement, passer par la fenêtre et monter sur un balai. Si Pina pouvait facilement se qualifier d'amphibie, l'air n'était pas un élément auquel elle s'accouplait facilement. Ses yeux furent attirés par le vide, aussi recula t-elle vivement pour poser -un peu trop vite- ses fesses sur sa chaise, retenant son furet de s'approcher trop près de la fenêtre.
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Re: la lune et la mer (pina iii, terminé)
(mood) Épaté par sa propre chance, le joueur de quidditch débite le plus rapidement possible qu’il a besoin d’aide, assumant que la jeune femme sautera sur son balai sans poser de questions. C’est qu’il est entouré de tant de gens qui aiment fendre l’air qu’il n’imagine même pas le vertige, Éole. « Finn ! You scared me so mu- what are you doing ?!!! » Installé en équilibre sur son balai comme un autre s’assiérait confortablement sur un fauteuil, l’attrapeur jette un regard interloqué à l’étudiante, incapable de percevoir sa crainte face au vide. Le ciel n’a jamais représenté la chute pour lui, trop occupé à regarder en l’air – et s’il croit comprendre la notion de vertige, il ne connait personne qui le ressente réellement. Finn sait que @Sapphire Bragnam a un dédain bien ancré face au quidditch, mais a cru saisir depuis le temps qu’il s’associe davantage à sa sœur qu’à une frayeur réelle du vol.
« i’m … on my broom? », tente-t-il, l’expression teintée d’incompréhension surprise, ne réalisant pas le second degré ni la peur de l’Islandaise. why is she yelling? Have I ever heard her yell? Pina doesn’t yell? « what happened ? » instinctivement, il s’approche, tentant de ne pas perdre en l’air ses murmures. « it’s a … a … thing – well, no », se reprend-il, sa trop forte tendance à définir ce qu’il ne connait pas ainsi, et les remontrances d’Aphrodite lui revenant en tête (animals are not objects, mister Fraser), il tente à nouveau, bien qu’il soit incapable de nommer l’espèce de l’animal blessé. it’s small and it’s got a long neck and great googly eyes and it’s hurt. Ring a bell? « creature. small – it’s hurt ». L’attrapeur débite les informations, pressé par le temps, et il songe aux petites plaintes de douleur de l’être à la merci de la nuit, ressentant un sentiment d’urgence partagé par la sorcière aux yeux d’océan, pour les mauvaises raisons.
Avisant enfin la posture de la jeune femme, il la désigne d’un geste approximatif, se rapprochant davantage de la fenêtre. « are you … okay? » n’imaginant pas devoir convaincre la renarde, il fronce les sourcils, surpris. why does nothing ever go according to the plan? S’accrochant à la lucarne afin d’empoigner son balai, l’athlète se glisse dans l’espace ouvert de la fenêtre, accroupi sur la table afin de mieux entendre les murmures de la naïade.