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wrong side of heaver (primrose - loterie)
Dim 23 Aoû 2020 - 17:53
Sa mère était morte au début du mois de juillet, rejoignant son père parti depuis environ un an. Yolandi avait rejoint sa soeur, d'une vingtaine d'années son aînée, au manoir familial afin d'organiser les obsèques et de régler les détails de l'héritage. Après un an en Ecosse, la sorcière accueillait ce bref retour en Afrique aussi bien que son caractère de feu, constamment négatif, le pouvait. Les obsèques s'étaient déroulées de la manière classique, la matriarche Niaré ayant tout organisé d'une main de maître avant son décès. Yolandi n'était pas vraiment triste, ni nostalgique, de la disparition de sa mère. A vrai dire, le seul acte d'amour que ses parents adoptifs aient pu faire pour elle durant son existence, était justement son adoption, suite à la disparition d'une famille de sang pur voisine.
Alors quand sa sœur s'installa sur une banquette à côté d'elle dans le grand salon vide, livide et tremblante, Yolandi ne s'attendait pas à être bouleversée par les mots qui sortiraient de la bouche de la sorcière. "Yolandi, je dois t'avouer quelque chose, maintenant que les parents ne sont plus ici pour me faire taire. Je suis ta mère." Les mots étaient tremblants mais prononcés avec la ferveur particulière de ceux qui attendent depuis bien trop longtemps d'être prononcés. S'en était suivi une longue discussion, Yolandi ne sachant pas vraiment comment encaisser les révélations énoncées au fur et à mesure par la langue déliée de sa mère biologique. Son père serait un homme blanc, sorcier, au statut de sang inconnu. Son nom restait un mystère. L'histoire de l'adoption n'était donc qu'un camouflage de la vérité. Elle aurait dû s'en douter, sa famille était trop étrange pour être normale.
Suite aux révélations de sa mère, la Togolaise décida d'écourter sa visite, préférant retourner en Ecosse pour prendre conscience, à son rythme, des nouvelles informations. Un flyer du Ministère avait été laissé sur la grande table en salle des professeurs, et la sorcière décréta que ce serait une très bonne idée. La chaleur qu'elle recherche tant, mais tout de même éloignée de l'Afrique et de sa famille agaçante : le rêve pour la professeure. Elle avait donc réservé un bungalow pour deux semaines, occupant ses journées en lectures d'ouvrages portant sur des branches spécifiques de magie qu'elle ne connaissait pas car provenant du monde sorcier européen, en découverte de l'île sous sa forme d’hyène, loin des regards dans les rochers, ou en balades sur la plage lors du coucher de soleil et au début de la nuit.
Lors du troisième soir, elle se trouvait au nord de l'île, assise sur le sable et observant les rochers dans la pénombre du crépuscule, lorsqu'elle le vit. Chidi. Il l'observait en silence derriere une roche, souriant. N'y croyant pas ses yeux, la sorcière avait cligné plusieurs fois des paupières, mais il était bien là. Un mélange d'émotions contraires la submergea, partagée entre l'espoir que ce soit lui et l'effroi de voir un homme mort revenir à la vie. Lentement, l'apparition se mit à s'avancer vers elle. Choisissant d'être effrayée, Yolandi se releva en vitesse et fit quelques pas en arrière, percutant une jeune sorcière au passage. En temps normal, la professeure ne l'aurait pas calculée, trop concentrée sur sa propre personne pour se soucier des autres. Mais un rapide coup d'œil lui permit de reconnaître l'uniforme des employés du village de vacances. Rattrapant la jeune femme par l'épaule pour l'aider à retrouver son équilibre, les yeux de la sorcière faisait des allers-retours entre l'apparition, continuant d'avancer vers elle, et l'employée. "Mademoiselle, voyez-vous cet homme, vers les rochers, qui s'avance vers nous ?" Pas d'excuses pour avoir manqué de la renverser, elle se tenait droite et essayait de garder son calme, sa voix grave trahissant légèrement son émotion en énonçant les mots un peu plus rapidement qu'à l'ordinaire.
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Re: wrong side of heaver (primrose - loterie)
Jeu 17 Sep 2020 - 0:15
Regard perdu sur son téléphone, photo de son neveu que Rose venait de lui envoyer qui la faisait à la fois rire et manquer de ce petit bout de chou qu’elle avait hâte de retrouver une fois son contrat terminé, Prim avait repris le chemin des bungalows réservés au personnel, un peu plus loin sur l’ile à peine son service terminé. Les journées étaient longues à conseiller, accueillir et aider les touristes qui venaient visiter l’endroit mais elle le faisait avec le sourire, appréciant la compagnie d’autant de personnes, ravie de pouvoir échanger plus longuement avec certains. Cependant, à la fin de la journée, elle était littéralement épuisée, peu habituée à un tel rythme, si bien qu’elle ne faisait pas vraiment attention à ce qui l’entourait lorsqu’elle fut percutée par quelqu’un. Manquant de tomber elle retrouva in extremis son équilibre, s’appuyant contre un palmier qui bordait le chemin : « Oh excusez moi Madame je ne vous avais pas vue, tout va bien ? » Qu’elle demande en relevant les yeux vers la femme qui venait de la bousculer. Cette dernière semblait plutôt effrayée, comme si elle avait vu un fantôme. Malheureusement, ou heureusement peut-être parce que la jeune femme savait comment réagir maintenant, ce n’était pas la première fois qu’elle faisait face à une touriste décontenancée par la magie qui régnait en ces lieux. Les premiers temps, cela avait été aussi difficile pour elle, son imagination débordante n’aidant certainement pas elle s’était laissée parfois un peu trop entrainée par les songes physiques que le sable mettait sur son passage une fois la nuit tombée. Elle avait finit par, à défaut de s’y habituer réellement, trouver des subterfuges pour les éviter, comme par exemple éviter de trainer trop près de la plage une fois la nuit tombée, ou rentrer au plus vite une fois son service terminé. Des habitudes à prendre et les jours passaient, bientôt deux semaines que la jeune femme travaillait sur l’ile d’Eilean Bruadar afin de se faire un peu d’argent en vue de la rentrée à l’université. Encore une semaine et elle pourrait à nouveau profiter du joli appartement que sa soeur et elle venaient de louer, et où elle avait encore beaucoup à faire avant le début des cours pour finaliser la décoration.
Sans s’émouvoir des excuses de la demoiselle, ni même en offrir elle même, la femme demanda si elle voyait un homme, au niveau des rochers, qui se dirigeait vers elles. Tournant légèrement la tête, la Coldridge ne se trouva que face à la plage vide. Fronçant légèrement les sourcils elle secoua légèrement la tête de gauche à droite : « Madame il n’y a personne vous savez. » Elle tente de garder un ton rassurant, doux mais avenant malgré la légèrement violence des paroles de son interlocutrice, elle est encore là comme employée, elle ne peut se permettre d’attirer l’attention sur elle d’une mauvaise manière. « C’est certainement un mirage, le sable est un peu capricieux ici, vous devriez rentrer dans votre bungalow ça passera demain matin. » Nouveau sourire elle scrute le visage de la femme : le sable était parfois aussi mutin que cruel, les illusions qu’il offrait étaient parfois bien douloureuses et il semblait que la sorcière qui lui faisait face ait été victime d’une particulièrement forte même si elle semblait toujours assez maitresse de ses émotions. Primrose était habituée à observer les gens, peut-être une autre personne n’aurait pas remarqué le trouble qui habitait la femme, mais elle le pouvait, certainement parce qu’elle était habituée à se servir des émotions des autres pour construire les siennes, pour rendre ses rôles plus vrais, plus touchants, inoubliables ou simplement leur offrir une vraie possibilité d’être usés en dehors des planches. « Je peux vous raccompagner si vous le désirez, parler permet de faire la différence entre ce qui est réel, et ce qui ne l’est pas. » Serviable même au delà de ses attributions, Prim n’était pas ceux qui laisseraient quelqu’un en mauvaise posture, maintenant, elle savait aussi que certaines personnes n’appréciaient pas qu’on leur offre son aide alors elle se recula légèrement prête à libérer le chemin à la sorcière si elle décidait de partir.
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Re: wrong side of heaver (primrose - loterie)
Lun 19 Oct 2020 - 11:57
Chidi était beau. Il était souriant, très bien habillé et portait sur son visage l'air avenant qu'il avait toujours arboré de son vivant. Il était aussi parfait que dans les souvenirs de Yolandi, et pour cause, il provenait directement de son subconscient. Cependant, la sorcière était loin de s'en douter, ne s'étant pas renseignée sur sa destination de vacances en dehors du pauvre petit flyer envoyé par le ministère. La jeune femme qu'elle avait bousculée s'avérait être une employée de l'île, et pourrait peut-être l'aider. Chidi était-il revenu parmi les vivants ? Peut-être l'avait-il abandonnée à cause de son incapacité à enfanter, avait-il camouflé sa fuite derrière une attaque de l'entreprise Hangbé ? Non, elle l'avait bien vu, mort, avant de l'enterrer. Mais avait-elle fait en sorte d'annihiler toute sorte de magie ? Elle ne savait plus, et avait un énorme doute. "Madame il n’y a personne vous savez." La violence des paroles de la jeune femme, bien que se voulant rassurantes, souffla Yolandi plus qu'elle n'oserait l'admettre. "Vous insinuez donc que je suis folle ?" Car il était bien là, devant ses yeux, il traversait même le sable de la plage pour la rejoindre, et bien qu'elle restait la plus immobile possible, son esprit, lui, criait de fuir le plus rapidement possible.
"C’est certainement un mirage, le sable est un peu capricieux ici, vous devriez rentrer dans votre bungalow ça passera demain matin." Restant cordiale malgré les paroles empreintes d'agressivité de la Togolaise, l'employée lui apporta une bribe d'information qu'elle rangea immédiatement dans un tiroir de son cerveau, habitué à compartimenter les différents aspects de sa vie personnelle et professionnelle. Cette information serait utile plus tard, elle en était certaine. Mais pour le moment, l'alarme qui résonnait au fond de son crâne, tellement forte qu'elle en devenait presque sourde aux bruits environnant, s'était accrochée à d'autres mots, bien plus importants que des informations futiles sur le sable : il fallait rentrer au bungalow. Ca passerait demain. Demain, elle ne serait plus folle. Les yeux encore fixés sur son défunt mari, Yolandi hocha sèchement la tête, avant d'amorcer un mouvement pour reprendre le chemin du village. "Je peux vous raccompagner si vous le désirez, parler permet de faire la différence entre ce qui est réel, et ce qui ne l’est pas." Peu encline à parler en général, la sorcière accepta néanmoins la proposition de l'employée de l'accompagner jusqu'au village. "Très bien."
Les deux sorcières prirent donc le chemin vers le centre de l'île, mais c'était sans compter sur l'apparition. Elle avait tôt fini de traverser la distance entre les roches et Yolandi, et était maintenant assez proche pour la toucher. Malgré son désir de ne pas trahir son malaise et de marcher à une allure normale, Yolandi avait un pas rapide, hâtive de retrouver son bungalow, d'où elle ne verrait plus feu son mari, si l'employée disait vraie."Ne l'écoute pas, je suis réel." Arrêtée nette par les sons qu'elle venait d'entendre, Yolandi tourna vivement la tête. Chidi venait de parler. Il avait cette voix douce, rieuse et pleine de bonhommie, caractéristique et la Togolaise était figée sur place."Tu m'as manqué, Di." D'un mouvement de la main, Chidi tenta de lui attraper les doigts, mais elle recula d'un pas, le visage montrant clairement son état de choc. "Vous êtes certaine qu'il n'y a personne, Mademoiselle ? Vous ne l'entendez pas parler ?" Se raccrochant à la figure d'autorité que représentait la jeune femme, Yolandi était perdue parmi toutes ces certitudes qui s'effondraient l'une après l'autre dans son esprit. Chidi était-il vivant ?
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Re: wrong side of heaver (primrose - loterie)
Dim 25 Oct 2020 - 11:19
Elle aimait beaucoup travailler sur l’ile Prim, c’était à la fois un moyen de se faire un peu d’argent, d’obtenir de l’expérience, mais aussi de profiter de l’atmosphère enchanteresse de l’endroit pendant son temps libre. Il fallait avouer que cet endroit n’avait rien à voir avec les Highlands que la gamine n’avait jamais vraiment quittés. Alors, elle se faisait une joie de chaque instant, même si finalement le travail ne finissait jamais. En effet, sa gentillesse et son envie d’aider les autres la poussait à chaque fois à se porter volontaire pour venir en aide aux vacanciers, même en dehors de ses heures de service, mais cela ne la dérangeait pas, elle aimait rencontrer du monde Prim. Fait était cependant que cette rencontre-là était moins légère qu’à l’accoutumée. Les histoires d’illusions étaient toujours bien plus difficiles car les victimes étaient perdues entre ce que leur racontait les ombres, et ce qui était expliqué par les employés. Avec la femme qu’elle avait en face d’elle, ce n’était pas bien différent. « Vous insinuez donc que je suis folle ? » Le regard de la sorcière la transperce, autant par sa dureté que par l’éclat étrange qui y résidait, un semblant de peur peut-être ? « Non Madame je ne s’insinuais pas ça du tout… Je ne me permettrai pas… » Répond-elle un peu précipitamment en baissant légèrement les yeux, comme si elle avait été prise en faute par la vacancière. « Je… » Elle cherche ses mots, un peu rougissante, cherche un moyen d’expliquer à la sorcière ce qui se passe sans la vexer encore plus. Elle ne veut pas paraître irrespectueuse face à la sorcière qui inspirait autant la crainte que le respect mais elle ne pouvait pas la laisser ainsi, perdue entre deux hallucinations : « Vous n’êtes pas folle, c’est l’île qui joue avec vous. » Elle n’était pas sûre que cela arrange l’humeur de la femme mais c’était les faits et elle tentait de les présenter avec le plus de candeur et de bienveillance possible. Et visiblement, ses paroles semblent avoir leur effet car la femme ne tarde pas à accepter de se faire raccompagner jusqu’à son bungalow.
Cependant, elles n’eurent fait que quelques pas lorsque le visage de la sorcière se figea, pris d’une peur irrationnelle elle est prise d’un mouvement de recul avant de demander, visiblement affectée : « Vous êtes certaine qu’il n’y a personne, Mademoiselle ? Vous ne l’entendez pas parler ? » Et la panique se lit sur le visage de la sorcière, brisant un peu plus le coeur de Prim à chaque instant. Bien trop sensible elle ne supportait pas de voir les gens autour d’elle dans de mauvaises postures et qui que soit l’homme que voyait la femme, il était visiblement important pour elle. « Madame, je vous l’assure, il n’y a personne, le sable se sert de nos rêves et de nos cauchemars pour nous piéger, il est un peu malicieux, mais ce ne sont que des illusions et elles peuvent être aussi agréables que douloureuse je suis navrée si elles vous décontenancent. » Elle se tait sur les personnes, ou les choses qu’il avait personnifié pour elle dans les premiers jours, cela arrivait toujours mais elle parvenait, sans trop de mal désormais, à force d’y être confrontée, à force d’entendre les discours et les conseils, l’ile avait beau être des plus paradisiaques, il fallait toujours être prudent lorsque l’on s’y baladait la nuit. Ouvrant à nouveau un bras elle invite la sorcière à la suivre vers le quartier résidentiel. « Quel est le numéro de votre bungalow ? » Qu’elle demande, autant pour pouvoir l’accompagner facilement jusqu’au dit logement que pour meubler le silence et ainsi détourner l’esprit de la sorcière de la vision imposée par le sable.
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