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Look at the stars, Look how they shine for you.. (PV)
Dim 11 Avr 2010 - 12:04
Leodagan Weaver & Meteora L. Bradshaw
« Ne jamais inventer, dérober, tromper ou s’enivrer.
Mais si tu dois inventer, réinventes l’amour dans les bras de ta dulcinée.
Si tu dois dérober, dérobes toi à la vermine.
Si tu dois tromper, Trompes la fatalité.
Si tu dois t’enivrer, enivres toi de moments d’une intensité à couper le souffle. »
« Ne jamais inventer, dérober, tromper ou s’enivrer.
Mais si tu dois inventer, réinventes l’amour dans les bras de ta dulcinée.
Si tu dois dérober, dérobes toi à la vermine.
Si tu dois tromper, Trompes la fatalité.
Si tu dois t’enivrer, enivres toi de moments d’une intensité à couper le souffle. »
Combien de temps tiendrai-je ? Combien d’heures, de minutes avant ma chute ? Je marchais dans un désert d’une immensité à en perdre la raison. Poursuivie par Vénus, je savais mon heure arrivée. L’accoucheuse des songes parmi les déesses se présentait à moi, comme elle s‘était présentée à d‘autres. Elle venait, pas plus volumineuse qu’une émeraude, derrière un attelage d’infimes créatures, se poser au bout du nez des hommes dans leur moment de faiblesse. Et je sentais qu’elle m’emportait, qu’elle m’attachait. Ainsi, elle allait nuit après nuit au galop dans la tête des amoureux, et alors ils rêvaient d’amour, elle glissait, sur les genoux des courtisans, qui rêvaient aussitôt de courbettes, sur les lèvres des dames, qui rêvaient aussitôt de baisers. Ainsi elle vous plongeait dans les abysses de l’amour. Mais voilà que moi, je résistais. Il fallait que je parte, fuir Vénus et fuir l‘amour, je pensais sincèrement que partir, m'éloigner de l‘être aimé, lui rendre sa vie d'avant, comme si je n'avais jamais existé, serait la meilleure et la plus sûre des solutions. Je pensais pourvoir le gérer, mais je n'avais pas prévu la douleur que cela engendrerait. Ni ce désert de solitude dans lequel je serais plongé. J’essayais d'enfouir cette peine au fond de moi, de l'enfermer dans une boite et de jeter la clé, mais tout n'était plus que douleur et malheur depuis que j’étais loin de lui. Plus rien n'avait d'importance, plus rien ne me paraissait vital, ni me nourrir, ni même vivre. Ne supportant plus les regards des autres, j‘étais partie. Voyageant deci delà, espérant effacer son souvenir, mais rien n'y faisait, quoi qu'il se passait, quoi que je faisais, je pensais à lui. Mon palpitant n’en finissait pas de scander son nom, mon sang bouillonnait loin de lui, mon épiderme réclamait sa peau, mes membres se consumaient, il me semblait que ma vie s’éteignait, ma vue se brouillait, il ne restait plus que le souvenir. Le souvenir d’un temps ou régnait le chaos, un temps de rêves brisés, de terres dévastées, de cœur émietté ... Le vent commençait à souffler, l’inquiétude et le silence régnaient ici bas. La chaleur n'avait pas de prise sur moi, seul l’absence de son visage m’était insupportable. Et ses traits, enfin, allégeant le poids tombé sur mon estomac, m’apparurent. Et j’eus l’intime conviction que c’était ce que je cherchais dans ce désert aride et non ce que je fuyais. Je me mis à courir vers Leodagan, je m’élançais vers lui à en perdre haleine. Lorsqu’une voix brisante, retentit dans mes tympans heurtés. L’impitoyable Vénus venait-elle encore de frapper ?
« Meteo? Meteo réveille-toi ! »
« Non ! J’ouvrai les paupières pour découvrir le visage méditerranéen de Soley, une Lufkin, penchée au dessus du mien. Je me redressai tremblante. Je tentai tant bien que mal de calmer ma respiration saccadée. Pourquoi est-ce que tu m’as réveillé ?!! » Mes iris violentes se plantèrent dans les prunelles affolées de mon amie. « Pa..parce qu’il y a une soirée et qu’il n’est que 21 heures, et je pensais… » Je sortis de mon lit en quatrième vitesse pour plonger dans un de mes tiroirs à la recherche d’un somnifère, pilule qui m’apparaissait être mon salut ce soir. « Tu pensais quoi ?!!!! » désorientée, je retournais toutes mes affaires à la recherche de ces pilules. « Meteo… tu me fais peur arrête ! Qu’est-ce que tu fais ? A l’instant où je venais de trouver mon exutoire, Soley me l’arracha des mains avec détermination. Arrête de prendre des somnifère meteo… qu’est-ce qu’il t’arrive ? Tu ne sors plus de ton lit depuis des jours !! » Mes pupilles brûlantes étaient plantées dans les siennes douces et ambrées. Une larme, filet salé, glissa sur ma joue empourprée par la frustration et tremblante par la folie. Je me laissai alors tomber sur mon lit impuissante. Lorsque ma voix annihilée glissa dans l’épaisseur de l’air. « C’est le seul moyen que j’ai trouvé… pour le voir, puisqu’il m’évite. » La main de Soley trouva sans difficulté la mienne glacée. « Askim*… Il sera là ce soir. Tout les Lufkin seront là… » Mon souffle devint heurté, mon échine se raidit et mon pouls s’affola. « Tu es sûr de ça ? » Elle me sourit doucement avant de se redresser, ma main toujours dans la sienne. « Absolument certaine. Il était déjà là quand j’ai décidé de venir te chercher… » Un sourire malicieux se dessina sur le visage de la jolie turque et faiblement je me redressai pour la suivre.
Arrivée aux jardins suspendus, Je l’aperçu directement. Près de la fenêtre, dont les amples rideaux retombaient en plis puissants, devant une foule de filles, il se tenait là, avec cette élégance longue et fluette qui caractérise son talent, illuminé de la lumière blanche de la lune, radieux de fraîcheur et de beauté, mon amour n’avait pas encore croisé mon regard. Je dévorais son visage qui pansait les plaies béantes de mon cœur qui saignait de ne plus le voir. Ainsi abandonné dans sa pose nonchalante, il rappelait ces sveltes figures de toilettes grecques qui ornent les vases antiques et dont aucun artiste n'a pu retrouver le pur et suave contour, la beauté jeune et légère ; dans ces jardins, a la lueur des étoiles, il me semblait mille fois plus séduisant encore que dans la bâtisse que je venais de quitter ; et si je n’avais pas été déjà folle d'amour, je le serais infailliblement devenu ; mais, on ne peut rien ajouter à l'infini. Tremblante, je m’approchai de lui, attirée comme un papillon vers la lumière. Et enfin son regard se posa sur le mien. Lorsque mille suppositions étranges me traversèrent la pensée : n'étais-je plus pour Leodagan qu'une femme vulgaire, simplement désirée pour sa beauté comme une courtisane ? l'accord sublime de nos âmes était-il rompu pour toujours ? Leodagan en aimait-il une autre ? Je me posai rapidement ces questions sans pouvoir y répondre d'une manière satisfaisante, je mis tout ceci sur le compte de la folie ; mais, au fond, je sentais que j’avais raison. La beauté de la soirée était incomparable ; une lune pure et brillante versait sur l'eau du lac, d'un azur diaphane une longue traînée de paillettes d'argent dont le fourmillement perpétuel, causé par le clapotis des vagues, multipliait l'éclat. Et malgré la splendeur de ce spectacle, la contemplation des traits de Leodagan me paraissait bien plus somptueux encore. Et je scrutais avidement ses cheveux lustrés et chocolat, son beau front pur comme un marbre grec, ses yeux d'un bleu sombre comme l'azur d'une belle nuit, son nez d'une coupe si fine, son col de cygne onduleux et flexible. Je me rassasiais de l'aspect adoré, Je me faisais une provision de souvenirs, de peur d’être séparée de lui une nouvelle fois. Soudain une voix brisante m’extirpa de ma contemplation.
« Meteoraaaaaaaaa ! Tu es là !! Sublime ! Viens jouer avec nous à ‘Dis nous la vérité’ … » Sans que je ne puisse protester, Maxxie, ma jolie blonde, m’emporta de force vers le cercle qui se tenait au centre des jardins et m’assit à ses côtés. Je ne quittais pourtant pas Leodagan des yeux, il me semblait qu’un fil indestructible unissait nos regard, le temps avait suspendu son interminable course et je m’envolais, je quittais la terre sur les ailes de l’amour. Je ne tombais pas amoureuse, je volais amoureuse.
« Lyllie… » Des rires étouffés se heurtaient dans ma tête fiévreuse, et sans quitter l’ange de mes prunelles, j’écoutais ce qu’il se passait autour de moi. « Une chose que vous ignorez c’est ça ? » A l’autre bout des jardins, une fille s’approchait de l’oreille de Leodagan, broyant mon cœur au passage. « Oui… sinon tu bois cul sec la fin de ton verre… » Un nouveau rire strident me fit sursauter. « Bon… J’ai couché avec le professeur Callaghan… » Des hurlements s’élevèrent dans tout le jardin, des explications furent demandé à la jeune fille et moi, je contemplais toujours Leodagan. Quand la voix de Soley se détacha de toutes les autres, je brisais le lien qui m’unissait à cet ange, pour glisser mes pupilles sur mon amie. « Et là-bas ! Venez jouer ! Ne vous isolez pas !! » Je savais qu’il allait s’approcher, et je priais intérieurement pour qu’il ne parte pas, pour qu’il ne fuit pas devant le bourreau que je représentais pour lui. Et à nouveau, je me perdais dans la contemplation de son être si parfait. On eût dit un ange retenu sur terre et ayant la nostalgie du ciel ; la beauté de Leodagan était si suave, si délicate, si diaphane, si immatérielle, que la grossière atmosphère humaine ne devait plus être respirable pour lui ; on se le figurait planant dans la lumière d'or du Paradis. Je compris à l’instant que je l’aimais à en perdre la raison, et je me sentais prête à l’assumer ce soir même, pourvu simplement que les filles qui l’entouraient s’en aillent, je n’en pouvais plus de les voir graviter autour de cet être que je voulais mien. Mais je le savais blesser, heurté par mon impitoyable personne. J’aurais voulu lui hurler mon désespoir, mais je préférais l’admirer. Puisque dit-on, il n’y a rien de plus beau qu’un ego meurtri sur le visage d’un ange.
_________
Mon amour*
Mon amour*
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Re: Look at the stars, Look how they shine for you.. (PV)
Mer 14 Avr 2010 - 0:04
J’entrai dans la salle commune des Lufkins, à la recherche d’un ami, lorsque je tombai nez à nez avec une affiche, placardée un peu partout sur les murs. Elle était de couleurs vives et attirait aisément le regard, si bien que je ne pu m’empêcher d’y jeter un coup d’œil. M’approchant du l’affiche la plus proche, je lus en diagonale les quelques mots qui s’y trouvaient. « Grande Fête aux Jardins Suspendus, tous les Lufkins y sont conviés. » Pas bien compliqué à comprendre en somme. Décidément, les étudiants ne pouvaient pas se passer de faire la fête. La grande soirée en l’honneur de Lust n’était pas passée depuis plus d’un mois qu’ils en organisaient une nouvelle ? De toute façon, je n’avais pas l’intention d’y aller. Le Fake Anniversaire de Lust s’était atrocement mal passé pour ce qui était de mon cas, et j’avais sombré dans les affres du désespoir avec plus de force que je ne l’aurais songeait. Je me souvenais encore parfaitement de chacune des paroles que nous avions échangées, elle et moi. Je me repassai en boucle ses regards suppliants, ses baisers brûlants. Je la revoyais courir loin de moi, par crainte, ou par pure plaisir de me faire souffrir. Un moment, elle se faisait de braise et animait chaque passerelle de ma peau, celui d’après, en reine des Glaces, elle me jetait loin d’elle, pour que je ne puisse l’attraper. Meteora… Son doux prénom aux allures astrales et célestes restait coincé en travers de ma gorge nouée. Je lui avais demandé du temps, celui de l’oublier définitivement… Je n’y parvenais pas, je n’avais d’yeux que pour elle, et jamais mon cœur ne s’emballait autant qu’à sa présence que je fuyais cependant. Je ne voulais plus la voir, je ne le pouvais plus sans que mon cœur saigne de ne pas pouvoir la serrer en mon sein, de ne pas pouvoir la couvrir de baiser. Ciel, que je la haïssais à cet instant présent, et pourtant, je l’aimais de tout mon être de pauvre pêcheur. Elle ne voulait pas de moi cependant, elle me l’avait fait comprendre, et alors, je m’étais résolu à l’oublier, ou du moins, à l’extraire de mes pensées. En vain, car je me faisais plus malheureux encore loin de son odeur érotique, et je virais suicidaire lorsque je la voyais dans d’autres bras que les miens. Je n’irai pas à cette fichue fête, car c’était courir à ma perte et à ma destruction de la voir onduler au dessus d’hommes affamés de ses courbes sans jamais pouvoir y toucher moi-même. Je préférai souffrir de ne pas la voir, que crever de la voir avec un autre. Tous les lufkins ne seront pas à cette soirée, je n’irai pas, je ne pouvais pas y aller… Je préférai encore regagner ma chambre d’étudiant et me plonger dans un bouquin dans l’unique espoir d’oublier la douleur. Mon souffle saccadé à ces simples pensées qui me contractèrent l’estomac, tandis que je revenais sur mes pas, pour quitter la salle commune. Mon ami ne se trouvait pas là de toute évidence, et puis, j’avais oublié ce que je voulais lui demander. Damnée Meteora, elle me faisait perdre la tête. J’allais quitter la salle commune, lorsque je tombai nez à nez avec un autre camarade de classe, Noah, qui m’adressa un grand sourire et me serra la main d’un air chaleureux.
« Justement, je te cherchai Leo. Tu viens à la fête, ce soir, n’est-ce pas ?
Non, je n’y vais pas.
Ah mais si, tu y vas. Il est hors de question que je te laisse ruminer ta douleur tout seul dans ton coin. Et puis, si tu veux mon avis, Meteora ne sera pas là, il faudrait être dingue d’oser venir te défier, quand on voit dans quel état elle ta mis cette…
Tais-toi. Ne l’insulte pas devant moi, rétorquai-je avec froid et rage. Comment pouvait-il la critiquer de la sorte, alors qu’il s’agissait de la jeune femme la plus délicieuse, la plus belle, la plus délicate de tout Hungcalf ?
D’accord, d’accord, mais viens. Ma sœur espère bien que tu lui accordes une danse. Elle a le béguin pour toi depuis des mois et tu n’as pas daigné lui adresser un seul regard.
Je… Désolé, j’ai la tête ailleurs en ce moment. Très bien, je viendrais, si tu dis qu’elle ne sera pas là. Dis à ta sœur de me réserver une danse, je lui apporterai une rose pour m’excuser. »
Noah m’adressa un sourire rayonnant, et me donna une tape sur l’épaule avant d’entrer dans la salle commune des érudits et de me laisser en sortir. Après tout, peut être que cela me ferait du bien de sortir un peu de mon état de léthargie. Peut être était-ce un bon remède, que de fréquenter d’autres filles, car après tout, je ne doutai pas qu’il en existait de fort aimables et douces… Soupirant, je regagnai ma chambre d’un pas lent et tranquille. Cette fête était une occasion en or de me changer les idées, et puis que j’étais sûr de ne pas croiser le magnifique regard bleu lagon de ma Meteora, c’était le moment où jamais de m’ouvrir aux autres. Arrivé dans ma chambre, je me dirigeai directement vers la salle de bain, un ultime regard à ma montre. La douche tiède et l’odeur du gel douche épicé me fit frémir et je crus me sentir revivre. Animé d’une subite envie de bonheur et d’extase, je me jurai de passer une bonne soirée. Les minutes qui suivirent semblèrent passer à toute allure, et très vite, je me retrouvai habillé d’une chemise blanche, simple, d’un pantalon en jean qui l’était tout autant et d’une rose, dans la main. Je n’étais pas sans savoir que la jolie Keira m’appréciait, et je me devais avouer que je ne l’avais pas vraiment regardé, bien trop obnubilé par la beauté antique de ma douce Meteora. La sœur de Noah était une jeune femme à la chevelure de blé et aux yeux d’un vert émeraude. Elle n’était pas junkie et était un véritable puis de savoir, je ne pouvais que m’entendre avec elle, même si elle était tout le contraire de ma Meteo. Je quittai donc ma chambre et me dirigeai vers les jardins suspendus où je retrouvai une vingtaine de personnes déjà présentes. Quelques poignées de mains échangées plus tard, je marchai en direction de la douce Keira et d’un geste galant, je m’abaissai devant elle pour mieux déposer un baiser sur sa main chaude et pâle. Je lui offris la rose avec un sourire tendre, avant de plonger mes yeux dans les siens en signe d’excuse. J’espérai qu’elle comprendrait, et qu’elle était prête à passer la soirée en ma compagnie. Nous commençâmes d’ailleurs à discuter de tout et de rien, et je me surpris à rire à quelques unes de ses remarques subtiles. La musique ambiante était tout à fait à mon goût, et dans un élan galant et romantique, je proposai à la belle lufkin de m’accorder une danse. Je l’entrainai avec douceur sur la piste de danse et plaçai mes mains sur ses hanches graciles qu’elle fit onduler avec langueur. Un petit sourire se dessina sur mes lèvres lorsque j’entendis de nouveaux arrivants entrer. « Meteoraaaaaaaaa ! Tu es là !! Sublime ! Viens jouer avec nous à ‘Dis nous la vérité’ … » La voix d’un de mes camarades se fit entendre, et mon sang se glaça à l’entente de ce prénom. A ce moment instant, la danse s’acheva, et Keira m’entraina dans un coin, m’empêchant de m’attarder sur la beauté éthérée de Meteora qui venait de faire son entrée. Je ne pus m’empêcher de la dévorer des yeux les quelques secondes que la sœur de Noah m’accorda, puis, cette dernière prit la parole de sa voix fluette et soudain moins joyeuse.
« Pfff, Bradshaw fait vraiment tout pour se faire remarquer. »
Je restais silencieux face à une telle remarque, dont la jalousie certaine n’était pas passée inaperçue à mes oreilles. J’esquissai un bref sourire avant de lui tendre un verre et d’en prendre un à mon tour que j’avalai cul sec. Keira se rapprocha un peu de moi, et penchant à mon oreille pour m’indiquer l’emplacement de sa chambre d’étudiante. J’éclatai d’un rire bref et sincère avant de secouer la tête pour lui faire comprendre que je n’avais pas dans l’optique de dormir dans ses draps cette nuit. C’était encore trop tôt, beaucoup trop tôt… Je détestais Noah cependant de m’avoir traîné à cette soirée, car je devais désormais supporter la présence de Meteora, supporter sa beauté sublime, son odeur délicieuse, ses yeux charmeurs sans jamais pouvoir la serrer dans mes bras. Je voulais quitter la pièce, ne pas croiser son regard, je voulais m’en aller, loin d’elle et de ses attraits si magnifiques. « Et là-bas ! Venez jouer ! Ne vous isolez pas !! » Je soupirai, levai les yeux au ciel, avant d’enfin daigner regarder le groupe qui s’était formé. J’étais sur le point de dire non, lorsque la main frêle de Keira vint se glisser dans la mienne et m’entraîna alors vers le rassemblement qui s’était formé. Entremêlant ses doigts aux miens, s’approcha d’un air félin de Meteora et de son amie, et déclara de sa voix douce et mielleuse.
« Salut Meteora. On ne pensait pas te voir ce soir. Tu as vu ce que Leo m’a offert ? C’est adorable n’est-ce pas ? »
J’ouvris de grands yeux ronds que je posai sur Keira. Mais que faisait-elle ? Pourquoi s’adressait-elle à Meteora en ma présence, et surtout, qu’essayait-elle de faire ? La rendre jalouse ? Autant lui dire tout de suite que cela ne servait à rien, car Meteora n’avait personne à envier, elle avait déjà tout et était divinement parfaite. Ecrasant sciemment les doigts de Keira contre les miens, je susurrai entre mes dents « A quoi tu joues, Keira ? » avant de lâcher sa main et d’enfoncer mes deux poings dans mes poche. Je n’étais ni un homme de cavernes, ni un sauvage, aussi, en homme civilisé, galant mais aussi amoureux, je posai mes yeux sur Meteo et lui adressai un sourire crispé.
« Bonsoir Meteo. »
« Justement, je te cherchai Leo. Tu viens à la fête, ce soir, n’est-ce pas ?
Non, je n’y vais pas.
Ah mais si, tu y vas. Il est hors de question que je te laisse ruminer ta douleur tout seul dans ton coin. Et puis, si tu veux mon avis, Meteora ne sera pas là, il faudrait être dingue d’oser venir te défier, quand on voit dans quel état elle ta mis cette…
Tais-toi. Ne l’insulte pas devant moi, rétorquai-je avec froid et rage. Comment pouvait-il la critiquer de la sorte, alors qu’il s’agissait de la jeune femme la plus délicieuse, la plus belle, la plus délicate de tout Hungcalf ?
D’accord, d’accord, mais viens. Ma sœur espère bien que tu lui accordes une danse. Elle a le béguin pour toi depuis des mois et tu n’as pas daigné lui adresser un seul regard.
Je… Désolé, j’ai la tête ailleurs en ce moment. Très bien, je viendrais, si tu dis qu’elle ne sera pas là. Dis à ta sœur de me réserver une danse, je lui apporterai une rose pour m’excuser. »
Noah m’adressa un sourire rayonnant, et me donna une tape sur l’épaule avant d’entrer dans la salle commune des érudits et de me laisser en sortir. Après tout, peut être que cela me ferait du bien de sortir un peu de mon état de léthargie. Peut être était-ce un bon remède, que de fréquenter d’autres filles, car après tout, je ne doutai pas qu’il en existait de fort aimables et douces… Soupirant, je regagnai ma chambre d’un pas lent et tranquille. Cette fête était une occasion en or de me changer les idées, et puis que j’étais sûr de ne pas croiser le magnifique regard bleu lagon de ma Meteora, c’était le moment où jamais de m’ouvrir aux autres. Arrivé dans ma chambre, je me dirigeai directement vers la salle de bain, un ultime regard à ma montre. La douche tiède et l’odeur du gel douche épicé me fit frémir et je crus me sentir revivre. Animé d’une subite envie de bonheur et d’extase, je me jurai de passer une bonne soirée. Les minutes qui suivirent semblèrent passer à toute allure, et très vite, je me retrouvai habillé d’une chemise blanche, simple, d’un pantalon en jean qui l’était tout autant et d’une rose, dans la main. Je n’étais pas sans savoir que la jolie Keira m’appréciait, et je me devais avouer que je ne l’avais pas vraiment regardé, bien trop obnubilé par la beauté antique de ma douce Meteora. La sœur de Noah était une jeune femme à la chevelure de blé et aux yeux d’un vert émeraude. Elle n’était pas junkie et était un véritable puis de savoir, je ne pouvais que m’entendre avec elle, même si elle était tout le contraire de ma Meteo. Je quittai donc ma chambre et me dirigeai vers les jardins suspendus où je retrouvai une vingtaine de personnes déjà présentes. Quelques poignées de mains échangées plus tard, je marchai en direction de la douce Keira et d’un geste galant, je m’abaissai devant elle pour mieux déposer un baiser sur sa main chaude et pâle. Je lui offris la rose avec un sourire tendre, avant de plonger mes yeux dans les siens en signe d’excuse. J’espérai qu’elle comprendrait, et qu’elle était prête à passer la soirée en ma compagnie. Nous commençâmes d’ailleurs à discuter de tout et de rien, et je me surpris à rire à quelques unes de ses remarques subtiles. La musique ambiante était tout à fait à mon goût, et dans un élan galant et romantique, je proposai à la belle lufkin de m’accorder une danse. Je l’entrainai avec douceur sur la piste de danse et plaçai mes mains sur ses hanches graciles qu’elle fit onduler avec langueur. Un petit sourire se dessina sur mes lèvres lorsque j’entendis de nouveaux arrivants entrer. « Meteoraaaaaaaaa ! Tu es là !! Sublime ! Viens jouer avec nous à ‘Dis nous la vérité’ … » La voix d’un de mes camarades se fit entendre, et mon sang se glaça à l’entente de ce prénom. A ce moment instant, la danse s’acheva, et Keira m’entraina dans un coin, m’empêchant de m’attarder sur la beauté éthérée de Meteora qui venait de faire son entrée. Je ne pus m’empêcher de la dévorer des yeux les quelques secondes que la sœur de Noah m’accorda, puis, cette dernière prit la parole de sa voix fluette et soudain moins joyeuse.
« Pfff, Bradshaw fait vraiment tout pour se faire remarquer. »
Je restais silencieux face à une telle remarque, dont la jalousie certaine n’était pas passée inaperçue à mes oreilles. J’esquissai un bref sourire avant de lui tendre un verre et d’en prendre un à mon tour que j’avalai cul sec. Keira se rapprocha un peu de moi, et penchant à mon oreille pour m’indiquer l’emplacement de sa chambre d’étudiante. J’éclatai d’un rire bref et sincère avant de secouer la tête pour lui faire comprendre que je n’avais pas dans l’optique de dormir dans ses draps cette nuit. C’était encore trop tôt, beaucoup trop tôt… Je détestais Noah cependant de m’avoir traîné à cette soirée, car je devais désormais supporter la présence de Meteora, supporter sa beauté sublime, son odeur délicieuse, ses yeux charmeurs sans jamais pouvoir la serrer dans mes bras. Je voulais quitter la pièce, ne pas croiser son regard, je voulais m’en aller, loin d’elle et de ses attraits si magnifiques. « Et là-bas ! Venez jouer ! Ne vous isolez pas !! » Je soupirai, levai les yeux au ciel, avant d’enfin daigner regarder le groupe qui s’était formé. J’étais sur le point de dire non, lorsque la main frêle de Keira vint se glisser dans la mienne et m’entraîna alors vers le rassemblement qui s’était formé. Entremêlant ses doigts aux miens, s’approcha d’un air félin de Meteora et de son amie, et déclara de sa voix douce et mielleuse.
« Salut Meteora. On ne pensait pas te voir ce soir. Tu as vu ce que Leo m’a offert ? C’est adorable n’est-ce pas ? »
J’ouvris de grands yeux ronds que je posai sur Keira. Mais que faisait-elle ? Pourquoi s’adressait-elle à Meteora en ma présence, et surtout, qu’essayait-elle de faire ? La rendre jalouse ? Autant lui dire tout de suite que cela ne servait à rien, car Meteora n’avait personne à envier, elle avait déjà tout et était divinement parfaite. Ecrasant sciemment les doigts de Keira contre les miens, je susurrai entre mes dents « A quoi tu joues, Keira ? » avant de lâcher sa main et d’enfoncer mes deux poings dans mes poche. Je n’étais ni un homme de cavernes, ni un sauvage, aussi, en homme civilisé, galant mais aussi amoureux, je posai mes yeux sur Meteo et lui adressai un sourire crispé.
« Bonsoir Meteo. »
- InvitéInvité
Re: Look at the stars, Look how they shine for you.. (PV)
Dim 18 Avr 2010 - 16:56
Et voila qu’ils s’approchaient de moi comme on débusque une proie. Mes yeux envoutés par leur démarche ne pouvaient s’en détacher. J’aurais voulu les chasser de mon esprit, quitter cette pièce et avoir la force d’enlever cet être merveilleux de ma mémoire. Mais je n’avais pas plus le pouvoir de l'oublier que de perdre la conscience de ma vie ; chaque objet me forçait à m'en souvenir. Musique, lumières, étoiles, les sons répandus dans l'air du soir, le balancement d'une rose, le parfum de son calice, les formes vagues qui flottent là-bas dans les nuages, tout ce qui touche mon cœur, flatte mes sens, égaye mon œil, me ramène instantanément vers lui. Son image sera indestructible, jusqu'au moment suprême où le sentiment lui-même sera anéanti. Un soir, où je passai dans la bibliothèque, je me vis submergée par l’émotion à la vue d’une peinture de l’Olympe! Je retrouvai dans cet Apollon rayonnant devant Jupiter l'idole vivante de toutes mes pensées. L'attitude, la forme, la grâce indescriptible, tout y était. Je n'osai pas regarder plus longtemps. J'aurais adoré la vivante création du pinceau, ou, comme un nouveau Prométhée, j'aurais, de mes lèvres brûlantes, soufflé un feu nouveau sur cette forme. Si j'avais été la maîtresse des trésors de la terre, je les aurais donnés pour posséder cette peinture et mourir l'œil fixé sur elle. Mais, à ce moment, je me compris dévorée par l‘amour, et je tombai dans la terreur et le désespoir. Je quittai la bibliothèque pour ne plus y remettre les pieds.
Soudain, comme dans un demi-songe, une voix féminine s’éleva, Keira, pendue à Leodagan me fixait de son œil mauvais, je l’entendis à peine de sa voix brisante me dire « Salut Meteora. On ne pensait pas te voir ce soir. Tu as vu ce que Leo m’a offert ? C’est adorable n’est-ce pas ? » Une remarque cinglante aurait du glisser de mes lèvres brûlantes, mais ma gorge sèche m‘en empêchait. J’étais paralysée sous le poids de l’amour, et mon honneur, qu’elle venait de bafouer, n’avait plus aucune importance à mes yeux. Je ne pu que la fixer avec la sombre énergie d'un cœur brisé. Un faible sourire se dessina sur mon visage opalin, avant que mes yeux ne se pose sur le visage marbré de Leodagan qui laissa glisser sa douce voix dans l’épaisseur de l’air. « Bonsoir Meteora. » Je le fixais avec intensité, un sourire d’une douceur éphémère se dessina sur mes lèvres un cours instant. A la lumière diffuse de la lune, je pus voir clairement, ce que j’avais perçu dès le premier regard : un visage d’une beauté sensuelle et lumineuse. Saisissant de sensibilité. Enveloppé dans un manteau vaporeux, il semblait rattaché à ces jardins miraculeux par cette effluve envoûtante dispersée par la brise nocturne. Subjuguée, hébétée, j’étais là, incapable d’émettre la moindre syllabe. Il était d’une splendeur visuelle, un credo esthétique qui me ravissait et m’inquiétait à la fois. Le raffinement de cet homme, la douceur des couleurs nocturnes, firent subtilement écho à l’atmosphère de violente passion qui se dégageait de ces jardins. Cet homme, résumé par une carrure imposante semblait comme porté jusqu’à incandescence dans cette atmosphère contrastée mi-obscure, mi-lumière, aussi mystérieuse que son apparition, si subtile, si surprenante, était un salut pour moi. Déconcertante, son allure était déterminée et fragile à la fois. « Bonsoir.. » Je ne pu articuler plus. Un silence pesant faisait son entrée entre nous quand une voix stridente vint le briser sans remord.
« BON ! A qui de jouer maintenant… » Cette scène m’apparaissait d’un ridicule affligeant et je n’avais qu’une envie, quitter cette mascarade, quitter cette fête où je n’avais pas ma place. Je me penchai simplement vers Maxxie qui observait la scène de son œil bienveillant. Approchant ma bouche du creux de son oreille, j’y glissai quelques mots de ma voix brisée. « Je vais y aller… ce n’est pas une bonne idée que je reste ici.. » Je me levai subitement, quand la voix de Lyllie retentit à nouveau. « Meteora ! Bonne idée ! À toi ! » Je me retrouvai debout au milieu du cercle, un silence pesant m’enveloppait tandis que les iris assoiffés de mes camarades se fixèrent sur moi avec appétence.
« Hum je m’en vais merci… »
« Oh ! Arrête ! Tu as donc peur de nous avouer un de tes plans tordus… Moi j’aimerais en savoir un peu plus sur cette histoire de bébé avec Lust… »
« Pff Crétine! » La voix de Maxxie retentit de l’assemblée. C’était bien la première fois qu’une amie devait voler a mon secours, il me semblait que tout mon franc parlé, toute ma répartie légendaire m’avait quitté ce soir.
« C’est bon Maxxie…Merci » Je croisai à nouveau les yeux de Leodagan. Témoin de mon humiliation. Ses splendides prunelles me fixaient avec plus de douceur que je ne l’aurais imaginé. Je glissai pourtant mes yeux sur la table.
« Parle Meteo ! Tu t’es levée… Je ne te savais pas aussi lâche, tu nous avais habitué à mieux, la reine de la provocation n’est pas dans son assiette il me semble.. »
« Ou alors elle ne veut rien dire pour boire… en bonne alcoolique.. elle préfère rester mystérieuse et se saouler…Tiens prend mon verre meteo, tu ne parles pas bien joué! tu peux boire… » La voix d’un étudiant de Lufkin s’était détachée de toutes les autres, à présent, tous le fixait me tendre son verre que j’attrapai machinalement. Je glissai un instant mes yeux au sol avant de les relever avec force et de les planter dans ceux de Leodagan. Soudain, poussée par l’amour, par la douleur, par le défi, je me décidai à parler.. Doucement je m’apprêtais à ouvrir, de ma clé d’argent, le coffre qui renfermait mon cœur pour laisser éclater les battements puissants de mon palpitant au grand jour.
« Je t’aime… Et le silence s’emparait de la pièce abasourdie par cet aveu. Imperturbable, mon regard était lié à celui de Leodagan, lorsque mes pupilles s’emplirent de larmes. Je déglutis pour ne pas craquer et de ma voix brisée, je fendis le silence. Je t’ai aimé à la seconde où j’ai croisé ton regard. Je crois que j’avais 15 ans. Ca m’a pris deux ans pour avoir le courage de te parler. Parce que je savais, je savais ce qui allait se passer… Mes dents, violents bourreaux, écrasèrent ma lèvre inférieur pour bloquer les sanglots coincés dans les barreaux d’acier de ma gorge. Et j’avais si peur de ce que je ressentais, que j’ai appris à devenir une connasse sarcastique… enfin, encore plus que je ne l’étais déjà disons.. Je laissai échapper un rire nerveux de mes lèvres tremblantes. J’ai couché avec la moitié des junkies de Poudlard puis d’Hungcalf, pour faire partir ce sentiment, mais ça n’a pas marché. Quand on a couché ensemble, ça m’a terrorisé, parce que… Ma vue était a présent totalement brouillée, l’eau salée me brûlait les prunelles et ma voix ne cessait de se briser. Parce que tu es devenu la seule personne capable de détruire ma vie entière… Et ma voix s’éclata en morceaux sous la force des sanglots que j‘étouffais, il me fallu un instant pour retrouver mon souffle et me lancer à la poursuite de cet aveu bouleversant. Je t’ai repoussé, et t’ai fait sous-entendre que c’était de ta faute, mais en réalité j’étais juste torturée de douleurs. J’ai continué de coucher avec tout le monde, pour me venger de toi en quelque sorte, d’avoir tant d’emprise sur moi.. Ma voix était totalement ébranlée et il me semblait qu’a tout moment un flot torrentiel allait inonder mes joues, je devais pourtant continuer. Je ne quittais pas des yeux Leodagan. Et je suis une putain de lâche… Mais… mais je ne pouvais pas supporter… Je portai ma main a mes yeux pour empêcher les larmes de couler. Je sentais les regards se fixer sur moi, mais il me semblait être enfermée dans une sphère avec Leodagan, plus rien ne comptait sinon lui. Je ne voulais pas être esclave de mes sentiments pour toi. Tu comprends ? J’ai été abominable, et maintenant tu essayes de me punir en t’éclipsant de ma vie et c’est horrible.. Mon échine était parcourue de tremblements, une larme glissa sur ma joue empourprée et il me semblait que ma voix, coincée sous les sanglots, n’arriverait bientôt plus a trouver la voie de ma gorge pour s’épanouir dans l’air. Mais je devais faire une effort pour lui offrir ce que j’avais sur le cœur. Je déglutis une nouvelle fois, je n’avais pas encore quitté ses yeux de mes iris affolées. C’est si horrible, parce que… vraiment, je mourrai pour toi. Je t’aime… Je t’aime tellement que ça me détruit… »
Les larmes entamèrent leurs courses sur mes joues brûlantes. Et je baissai les yeux pour ne pas affronter les regards. Je devais fuir à présent, à tout prix, il me semblait que je ne pouvais supporter les commentaires qui allaient bientôt éclater de la foule abasourdie. Le courage, sous la puissance de leurs regards brûlants, avait fuit, comme menacé par la pointe d’un glaive, il venait de tirer sa révérence, me laissant désarmée dans la fosse aux lions. Il me fallait quitter cet endroit oppressant, j’avais peur de la suite, et par-dessus tout, j’avais une trouille bleu de la réponse de mon ange qui ce voulait bourreau en cette nuit mouvementée. Fébrilement je déposai le verre que je tenais en main devant son propriétaire, un sourire violent se dessina sur mes lèvres. « S’il te plait ! L’Alcoolique n’a pas soif ce soir! » Et je me reculai pour sortir du cercle. Faiblement, les yeux rivés sur le sol, je me hâtais vers la sortie, je me hâtais vers la solitude, je voulais courir vers la souffrance, prendre les devant pour ne plus la subir. Je voulais courir, quitter cette foule de visages livides qui me scrutaient avec étonnement, je voulais m’évader de cette cage de zoo pour m’enterrer, hiberner, quitter ce perpétuel hiver glacial, fuir, mourir pour moins souffrir…
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Re: Look at the stars, Look how they shine for you.. (PV)
Lun 19 Avr 2010 - 18:32
Jamais elle ne m’était parue si belle. Elle était une beauté sans nom, si bien que mon regard ne pouvait plus se détacher de sa frêle silhouette que j’aurais bien serrée dans mes bras tant sa chétivité me semblait alarmante. Douce et splendide, je comprenais pour la énième fois pourquoi j’en étais tombé fou amoureux. Comment pouvait-il en être autrement, quand une simple caresse de ses yeux aux lueurs célestes suffisait à faire frémir mon corps dans son intégralité. Que n’aurais-je pas fait pour elle ? Sans doute me serais-je jeté à ses pieds en l’instant si mon cœur émietté me l’avait permis. Il était cependant bien trop brisé, et mon orgueil déchu semblait soudain vouloir se battre pour garder sa dignité. Quand mon corps entier réclamait sa présence pour pouvoir vivre paisiblement, ma raison, quant à elle, me criait que je ne devais pas sombrer une nouvelle fois dans la profondeur de ses yeux océan. Bien malgré moi, mon regard, que j’aurais voulu meurtrier, juste reflet de mon âme blessée, s’était fait tendre et passionnément amoureux. Je la détestais d’être si belle, de m’apparaître si divine et de me faire tomber à ses genoux en un claquement de doigt. Bien sûr, que je l’avais repoussé l’autre soir, à la soirée donnée en l’honneur de Lust, mais au fond, je savais bien que je me serais donné à elle sans résistance, tellement j’en étais épris. La toisant un instant du regard, je lui adressai un sourire courtois lorsqu’elle me salua à son tour. La tension semblait palpable, et ma douce égérie ne semblait pas en forme. J’aurais voulu effleurer de mes doigts amoureux la courbe de sa joue de porcelaine, lui demander ce qui n’allait pas, la supplier de me laisser la prendre dans mes bras pour mieux la consoler, mais je ne me souvenais que trop bien des paroles qu’elle avait proféré quelques jours plutôt à l’anniversaire de Lust. Comme un écho dévalant la montagne et résonnant dans la vallée claironnante, je l’entendais me dire qu’elle ne pouvait pas me déclarer son amour, pour la simple et bonne raison qu’elle ne m’aimait pas. Tout était de ma faute à ses yeux, c’était à cause de moi qu’elle était perdue, je semblais la troubler plus que je ne l’aurais souhaité. A côté de moi Keira semblait jubiler, son regard argenté s’était posé sur la belle Meteora et toisait sa silhouette magnifique d’un œil méprisant et dédaigneux qui eut le don de m’agacer plus que de coutume. Faisant claquer ma langue contre mon palais, je rappelai ma cavalière d’un soir à l’ordre. Ces pauvres bourgeois n’avaient décidément aucune éducation, et étaient tellement habitués à avoir tout ce qu’ils voulaient en l’instant qu’ils pensaient pouvoir s’accaparer une personne en un claquement de doigt. Je n’étais pas un objet et mon cœur amoureux n’avait d’yeux que pour ma Meteo, quand bien même la pauvre Keira mettait tout en œuvre pour attirer mon regard. Allant même jusqu’à étirer son décolleté, je détournai les yeux pour mieux détailler l’épiderme satiné de Meteora.
Je fus sorti de ma contemplation amoureuse par la voix rauque d’une personne se tenant derrière moi. Les yeux bleus et luisants à la manière des astres, de Meteo se posèrent instantanément sur le propriétaire de cette voix étrangement désagréable. « « BON ! A qui de jouer maintenant… » Je n’étais pas même au courant des règles et du jeu et de toute façon, j’étais bien trop malheureux de me tenir dans la même pièce que l’élue de mon cœur pour jouer à un jeu quelconque. L’un de nous deux était de trop, et si elle ne voulait pas partir, alors ce serait moi qui quitterai les lieux sans plus attendre. Observant la belle se pencher à l’oreille de son amie, je compris qu’elle avait fait le choix de s’en aller, et mon organisme amoureux fut submergé par quelques sentiments bien plus paradoxaux que je ne voulais l’admettre. J’étais à la fois soulagé et attristé par son départ. Car je ne me voilais pas la face et savais pertinemment que le fait même de me retrouver dans la même pièce qu’elle me faisait subitement revivre. Non sans un pincement au cœur, donc, je la vis se lever dans le but de quitter la pièce. La destinée semblait en avoir décidé autrement cependant, car bientôt, la Lufkin qui avait l’air d’être l’organisatrice de ce jeu ridicule reprit la parole de sa voix rauque. « Meteora ! Bonne idée ! À toi ! »Et ma belle Meteo se retrouva sans le vouloir au milieu du cercle des soi-disant érudits de cette université. Spectateur malgré moi, je m’appuyai légèrement contre le mur le plus prêt pour observer sa réaction. Finalement, elle ne semblait pas sur le point de partir, quand la reine déchue qu’elle était devenue voyait sa cour se mutiner sous ses yeux, réclamant doléances et dédommagements. Ils semblaient s’être tous ligués contre elle et la dévoraient de leurs yeux avides de potins. « Hum je m’en vais merci… »Sa voix douce et délicieuse résonna à mes oreilles aux aguets. Elle n’était pas dans son état naturel, habituellement, je la connaissais joueuse et sarcastique, et voilà qu’elle n’était plus que l’ombre d’une ombre. Ses yeux dont la luminosité s’était enfuit semblaient soudain vides et ternes, ce qui m’arracha littéralement le cœur. Comment se faisait-il qu’elle soit aussi peu vivante ? Détournant mes yeux de sa beauté lunaire d’un air agacé, je ne pu cependant m’empêcher de grogner et de lancer un regard meurtrier à l’imbécile qui venait de parler de l’enfant que Meteo aurait pu avoir avec Lust. Où était passée la pseudo-intelligence des lufkins ? il semblait évident qu’elle n’était pas de mise ce soir, pas plus que la subtilité du langage. Pourtant, je restai bouche bée lorsque je vis que Meteora ne rétorquait rien à l’insolence de l’autre crétine. J’étais d’ailleurs sur le point de le faire, quand la belle Maxxie me devança, ce qui finalement m’arrangea, car prendre la défense de la belle, revenait à me prouver encore une fois que je l’aimais à en mourir. Je ne revenais toujours pas du silence religieux dont faisait preuve ma douce, elle qui d’habitude aimait tant répliquer de son ironie mordante et cinglante que j’aimais tant. Elle était devenue une autre Meteo, et je n’arrivais pas à le concevoir. « C’est bon Maxxie…Merci » Son regard d’azur croisa le mien un instant, et agacé de mon propre comportement, je le détournai à regret. J’étais incapable de la défendre de cette bande de fauves affamée, alors que j’en étais amoureusement éperdu. Serrant mes doigts dans les poches, à la limite de l’écrasement, je ne levais pas même les yeux, bien trop honteux lorsque j’entendis les autres surenchérir et critiquer toujours un peu plus ma belle Meteora pour mieux la rabaisser sans remord. C’en était trop, ils m’énervaient tous autant qu’ils étaient. Et Keira qui n’arrêtait pas de me parler à côté, sans jamais que je ne daigne l’écouter, sa main glissant dans mon dos, effleurant mes reins, comme d’un geste de la main je rattrapai la sienne avec force. « Arrête ça. » Vexée, elle m’adressa un ultime coup d’œil avant de partir à grande enjambée en direction de son amie qu’elle avait lâchement abandonné quelques minutes plutôt, préférant ma présence à la sienne. Je ne doutais pas du fait qu’elle allait me critiquer de tout son fort, pourtant, je n’en avais que faire, et le bon gentleman que j’étais habituellement ne chercha pas même à se faire pardonner. Je n’avais d’yeux que pour elle, et pourtant mon cœur ensanglanté n’en pouvait plus de souffrir.
J’étais sur le point de m’en aller, de quitter cette cage que constituaient soudain les jardins suspendus, lorsque mon regard croisa une énième fois celui de Meteora. La force avec la quelle elle captura mon regard me laissa pantois et je n’osais détourner les yeux de ce spectacle magnifique qu’elle m’offrait. Je sombrais une nouvelle fois dans ses yeux splendides sans m’en rendre compte, et mon cœur endoloris n’en pouvait plus de se battre pour mieux se rapprocher de celui de Meteora qu’il me semblait presqu’entendre de là où je me trouvai. « Je t’aime… Surpris, mes yeux s’écarquillèrent sous la sincérité de cet aveux au quel je ne m’attendais pas. Meteora, dont les yeux s’étaient emplis de larmes maudites, ne daigna pas même regarder les autres autour d’elle. Elle se contenta de ne pas détourner ses yeux des miens, dans une force insoupçonnée. A cet aveu inattendu, je restai tout à fait silencieux, si bien que ma douce martyre reprit de ses mots enchanteurs. Je t’ai aimé à la seconde où j’ai croisé ton regard. Je crois que j’avais 15 ans. Ca m’a pris deux ans pour avoir le courage de te parler. Parce que je savais, je savais ce qui allait se passer… Ses mots semblèrent ranimer mon cœur sous la force de ses paroles envoutantes. Que racontait-elle ? Il y avait quelques jours seulement, elle refusait de me dire qu’elle avait de quelconques sentiments pour moi, et voilà qu’elle me faisait une véritable déclaration devant une assemblée ivre morte ? Cette fille était totalement incohérente et pourtant, dieu que je l’aimais à en mourir. Je restai impassible cependant. La carapace que je m’étais forgé depuis son refus semblait faire à merveille son travail, mais mes yeux attendris trahissait la joie que ma douce Meteo insufflait dans mes veines. Et j’avais si peur de ce que je ressentais, que j’ai appris à devenir une connasse sarcastique… enfin, encore plus que je ne l’étais déjà disons.. Un petit sourire amusé et pourtant amoureux se dessina sur mes lèvres. Il fallait croire que la connasse sarcastique avait bien plus de qualités qu’elle ne voulait l’admettre. Je restai une nouvelle fois silencieux cependant, sans jamais détourner mes yeux des siens. Meteora semblait avoir choisi son jour, et voilà que devant tous nos camarades elle continuait sur sa tirade passionnée. Je tombai des nues, l’écoutant me dire qu’elle avait tout tenté pour essayer de m’oublier, en vain. Ses mots atteignaient mes oreilles dans une mélodie étrangement triste, comme si elle n’y croyait plus… Je restais sceptique néanmoins… Elle me voyait comme l’unique personne pouvant détruire sa vie, quand je n’aspirais qu’à la construire et l’aimer de tout mon être. En belle tourmentée qu’elle était ne pleurait cependant pas, attendant sans doute la fin de son monologue pour une sortie théâtre mélodramatique. Je ne voulais pas être esclave de mes sentiments pour toi. Tu comprends ? J’ai été abominable, et maintenant tu essayes de me punir en t’éclipsant de ma vie et c’est horrible.. Je détournai subitement les yeux. Oui, elle m’avait blessé, plus que je ne l’aurais crus. Elle m’avait prouvé à quel point j’en étais amoureux, car jamais je n’avais pu l’oublier et coucher avec d’autres femmes aussi amoureusement que la première fois où je lui avais fait l’amour. Je ne pensais qu’à elle, toujours, sans cesse, et s’en était insupportable. Je ne la punissais pas, j’étais seulement intimement convaincu que je n’étais pas de son monde et qu’elle ne me voulait pas dans sa vie, c’était aussi l’unique remède que j’avais trouvé à mon cœur ébranlé. Enfin, une larme coula le long de la joue de porcelaine de ma belle Meteora, et ma moue crispée se détendue quelque peu, voulant la prendre dans mes bras et la réconforter.
C’est si horrible, parce que… vraiment, je mourrai pour toi. Je t’aime… Je t’aime tellement que ça me détruit… »
Sur ces derniers mots, elle rendit le verre qu’elle avait accepté quelques minutes plutôt à son propriétaire, dans une remarque un peu plus cinglante comme je les aimais, avant de tourner les talons. Je ne savais pas quoi faire, je ne m’étais pas attendu à une telle déclaration. En réalité, j’avais finis par me convaincre qu’elle ne m’aimerait jamais, que je n’étais pas assez bien pour elle, ce que je concevais très bien. Je n’étais pas le genre d’hommes qu’elle aimait, je n’étais pas Lust… La gorge serrée, je l’observai sans bouger se diriger vers la sortie. Croisant le regard plein de reproches de Maxxie, je finis par esquisser un sourire et me lancer à la poursuite de Meteora. Traversant la pièce sans un seul regard à l’assemblée, j’arrivai enfin à la hauteur de Meteora. Posant une main sur son épaule, j’exerçai une légère pression pour la faire se retourner. L’entraînant doucement dans un coin, là où les regards ne pourraient pas nous atteindre, je posais mes yeux bleus sur les siens avant de murmurer de ma voix grave et basse.
« Pourquoi ? Il y a quelques jours encore, tu me faisais comprendre qu’il n’y aurait rien entre nous, et ce soir, tu me fais une déclaration à couper le souffle devant tous les Lufkins… Je n’arrive pas à comprendre. J’étais perdu. Etait-ce une blague de mauvais goût qu’elle était en train de me faire ? Je n’osais la toucher, de peur qu’elle ne me rit au nez. Baissant les yeux, je finis par souffler avec lassitude. Si c’est encore l’un des faux espoirs que tu aimes tant me faire, ou bien une blague, je ne trouve pas ça drôle Meteo. Parce que tu sais pertinemment que je suis fou de toi… »
Je fus sorti de ma contemplation amoureuse par la voix rauque d’une personne se tenant derrière moi. Les yeux bleus et luisants à la manière des astres, de Meteo se posèrent instantanément sur le propriétaire de cette voix étrangement désagréable. « « BON ! A qui de jouer maintenant… » Je n’étais pas même au courant des règles et du jeu et de toute façon, j’étais bien trop malheureux de me tenir dans la même pièce que l’élue de mon cœur pour jouer à un jeu quelconque. L’un de nous deux était de trop, et si elle ne voulait pas partir, alors ce serait moi qui quitterai les lieux sans plus attendre. Observant la belle se pencher à l’oreille de son amie, je compris qu’elle avait fait le choix de s’en aller, et mon organisme amoureux fut submergé par quelques sentiments bien plus paradoxaux que je ne voulais l’admettre. J’étais à la fois soulagé et attristé par son départ. Car je ne me voilais pas la face et savais pertinemment que le fait même de me retrouver dans la même pièce qu’elle me faisait subitement revivre. Non sans un pincement au cœur, donc, je la vis se lever dans le but de quitter la pièce. La destinée semblait en avoir décidé autrement cependant, car bientôt, la Lufkin qui avait l’air d’être l’organisatrice de ce jeu ridicule reprit la parole de sa voix rauque. « Meteora ! Bonne idée ! À toi ! »Et ma belle Meteo se retrouva sans le vouloir au milieu du cercle des soi-disant érudits de cette université. Spectateur malgré moi, je m’appuyai légèrement contre le mur le plus prêt pour observer sa réaction. Finalement, elle ne semblait pas sur le point de partir, quand la reine déchue qu’elle était devenue voyait sa cour se mutiner sous ses yeux, réclamant doléances et dédommagements. Ils semblaient s’être tous ligués contre elle et la dévoraient de leurs yeux avides de potins. « Hum je m’en vais merci… »Sa voix douce et délicieuse résonna à mes oreilles aux aguets. Elle n’était pas dans son état naturel, habituellement, je la connaissais joueuse et sarcastique, et voilà qu’elle n’était plus que l’ombre d’une ombre. Ses yeux dont la luminosité s’était enfuit semblaient soudain vides et ternes, ce qui m’arracha littéralement le cœur. Comment se faisait-il qu’elle soit aussi peu vivante ? Détournant mes yeux de sa beauté lunaire d’un air agacé, je ne pu cependant m’empêcher de grogner et de lancer un regard meurtrier à l’imbécile qui venait de parler de l’enfant que Meteo aurait pu avoir avec Lust. Où était passée la pseudo-intelligence des lufkins ? il semblait évident qu’elle n’était pas de mise ce soir, pas plus que la subtilité du langage. Pourtant, je restai bouche bée lorsque je vis que Meteora ne rétorquait rien à l’insolence de l’autre crétine. J’étais d’ailleurs sur le point de le faire, quand la belle Maxxie me devança, ce qui finalement m’arrangea, car prendre la défense de la belle, revenait à me prouver encore une fois que je l’aimais à en mourir. Je ne revenais toujours pas du silence religieux dont faisait preuve ma douce, elle qui d’habitude aimait tant répliquer de son ironie mordante et cinglante que j’aimais tant. Elle était devenue une autre Meteo, et je n’arrivais pas à le concevoir. « C’est bon Maxxie…Merci » Son regard d’azur croisa le mien un instant, et agacé de mon propre comportement, je le détournai à regret. J’étais incapable de la défendre de cette bande de fauves affamée, alors que j’en étais amoureusement éperdu. Serrant mes doigts dans les poches, à la limite de l’écrasement, je ne levais pas même les yeux, bien trop honteux lorsque j’entendis les autres surenchérir et critiquer toujours un peu plus ma belle Meteora pour mieux la rabaisser sans remord. C’en était trop, ils m’énervaient tous autant qu’ils étaient. Et Keira qui n’arrêtait pas de me parler à côté, sans jamais que je ne daigne l’écouter, sa main glissant dans mon dos, effleurant mes reins, comme d’un geste de la main je rattrapai la sienne avec force. « Arrête ça. » Vexée, elle m’adressa un ultime coup d’œil avant de partir à grande enjambée en direction de son amie qu’elle avait lâchement abandonné quelques minutes plutôt, préférant ma présence à la sienne. Je ne doutais pas du fait qu’elle allait me critiquer de tout son fort, pourtant, je n’en avais que faire, et le bon gentleman que j’étais habituellement ne chercha pas même à se faire pardonner. Je n’avais d’yeux que pour elle, et pourtant mon cœur ensanglanté n’en pouvait plus de souffrir.
J’étais sur le point de m’en aller, de quitter cette cage que constituaient soudain les jardins suspendus, lorsque mon regard croisa une énième fois celui de Meteora. La force avec la quelle elle captura mon regard me laissa pantois et je n’osais détourner les yeux de ce spectacle magnifique qu’elle m’offrait. Je sombrais une nouvelle fois dans ses yeux splendides sans m’en rendre compte, et mon cœur endoloris n’en pouvait plus de se battre pour mieux se rapprocher de celui de Meteora qu’il me semblait presqu’entendre de là où je me trouvai. « Je t’aime… Surpris, mes yeux s’écarquillèrent sous la sincérité de cet aveux au quel je ne m’attendais pas. Meteora, dont les yeux s’étaient emplis de larmes maudites, ne daigna pas même regarder les autres autour d’elle. Elle se contenta de ne pas détourner ses yeux des miens, dans une force insoupçonnée. A cet aveu inattendu, je restai tout à fait silencieux, si bien que ma douce martyre reprit de ses mots enchanteurs. Je t’ai aimé à la seconde où j’ai croisé ton regard. Je crois que j’avais 15 ans. Ca m’a pris deux ans pour avoir le courage de te parler. Parce que je savais, je savais ce qui allait se passer… Ses mots semblèrent ranimer mon cœur sous la force de ses paroles envoutantes. Que racontait-elle ? Il y avait quelques jours seulement, elle refusait de me dire qu’elle avait de quelconques sentiments pour moi, et voilà qu’elle me faisait une véritable déclaration devant une assemblée ivre morte ? Cette fille était totalement incohérente et pourtant, dieu que je l’aimais à en mourir. Je restai impassible cependant. La carapace que je m’étais forgé depuis son refus semblait faire à merveille son travail, mais mes yeux attendris trahissait la joie que ma douce Meteo insufflait dans mes veines. Et j’avais si peur de ce que je ressentais, que j’ai appris à devenir une connasse sarcastique… enfin, encore plus que je ne l’étais déjà disons.. Un petit sourire amusé et pourtant amoureux se dessina sur mes lèvres. Il fallait croire que la connasse sarcastique avait bien plus de qualités qu’elle ne voulait l’admettre. Je restai une nouvelle fois silencieux cependant, sans jamais détourner mes yeux des siens. Meteora semblait avoir choisi son jour, et voilà que devant tous nos camarades elle continuait sur sa tirade passionnée. Je tombai des nues, l’écoutant me dire qu’elle avait tout tenté pour essayer de m’oublier, en vain. Ses mots atteignaient mes oreilles dans une mélodie étrangement triste, comme si elle n’y croyait plus… Je restais sceptique néanmoins… Elle me voyait comme l’unique personne pouvant détruire sa vie, quand je n’aspirais qu’à la construire et l’aimer de tout mon être. En belle tourmentée qu’elle était ne pleurait cependant pas, attendant sans doute la fin de son monologue pour une sortie théâtre mélodramatique. Je ne voulais pas être esclave de mes sentiments pour toi. Tu comprends ? J’ai été abominable, et maintenant tu essayes de me punir en t’éclipsant de ma vie et c’est horrible.. Je détournai subitement les yeux. Oui, elle m’avait blessé, plus que je ne l’aurais crus. Elle m’avait prouvé à quel point j’en étais amoureux, car jamais je n’avais pu l’oublier et coucher avec d’autres femmes aussi amoureusement que la première fois où je lui avais fait l’amour. Je ne pensais qu’à elle, toujours, sans cesse, et s’en était insupportable. Je ne la punissais pas, j’étais seulement intimement convaincu que je n’étais pas de son monde et qu’elle ne me voulait pas dans sa vie, c’était aussi l’unique remède que j’avais trouvé à mon cœur ébranlé. Enfin, une larme coula le long de la joue de porcelaine de ma belle Meteora, et ma moue crispée se détendue quelque peu, voulant la prendre dans mes bras et la réconforter.
C’est si horrible, parce que… vraiment, je mourrai pour toi. Je t’aime… Je t’aime tellement que ça me détruit… »
Sur ces derniers mots, elle rendit le verre qu’elle avait accepté quelques minutes plutôt à son propriétaire, dans une remarque un peu plus cinglante comme je les aimais, avant de tourner les talons. Je ne savais pas quoi faire, je ne m’étais pas attendu à une telle déclaration. En réalité, j’avais finis par me convaincre qu’elle ne m’aimerait jamais, que je n’étais pas assez bien pour elle, ce que je concevais très bien. Je n’étais pas le genre d’hommes qu’elle aimait, je n’étais pas Lust… La gorge serrée, je l’observai sans bouger se diriger vers la sortie. Croisant le regard plein de reproches de Maxxie, je finis par esquisser un sourire et me lancer à la poursuite de Meteora. Traversant la pièce sans un seul regard à l’assemblée, j’arrivai enfin à la hauteur de Meteora. Posant une main sur son épaule, j’exerçai une légère pression pour la faire se retourner. L’entraînant doucement dans un coin, là où les regards ne pourraient pas nous atteindre, je posais mes yeux bleus sur les siens avant de murmurer de ma voix grave et basse.
« Pourquoi ? Il y a quelques jours encore, tu me faisais comprendre qu’il n’y aurait rien entre nous, et ce soir, tu me fais une déclaration à couper le souffle devant tous les Lufkins… Je n’arrive pas à comprendre. J’étais perdu. Etait-ce une blague de mauvais goût qu’elle était en train de me faire ? Je n’osais la toucher, de peur qu’elle ne me rit au nez. Baissant les yeux, je finis par souffler avec lassitude. Si c’est encore l’un des faux espoirs que tu aimes tant me faire, ou bien une blague, je ne trouve pas ça drôle Meteo. Parce que tu sais pertinemment que je suis fou de toi… »
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Re: Look at the stars, Look how they shine for you.. (PV)
Sam 15 Mai 2010 - 18:22
Tournant les talons, je me frayai un passage dans la foule ahurie qui me fixait avec intensité, il me semblait être face à un jury impitoyable, écartant tous ces importuns la bouche béante, Je m'avançai vers la sortie et, pendant ces quelques pas, toute la perspective de mon univers se décomposa. Une sensation d'angoisse et de peur me saisit à la pensée d’avoir tout perdu, mon statut, ma fierté et surtout, le seul homme que je n’avais jamais aimé. Je me rapprochai un peu plus de la porte, le cœur serré par la mélancolie de cette soirée, étreinte par cette détresse qui prend parfois les amoureux en certains soirs tristes, en certains lieux désolés. Il me semblait que tout soit sur le point de finir, ma vie, l'existence et l'univers. Je percevais brusquement l'affreuse misère de la vie, l'isolement de tous, le néant de tout, et la noire solitude du cœur qui se berce et se trompe lui-même par des rêves jusqu'à la mort. J’étais terrorisée, et mon corps, masque de mon désespoir, était parcourut de soubresauts d’une violence incroyable. Mais une main, tiède qui me parut pourtant brûlante une fois posée sur mon épaule glacée, me sortit de mon angoisse incontrôlée. Et faiblement je me retournai pour faire face à Leodagan qui plongeait ses yeux océan dans mes pupilles tremblantes. Malgré le feu de l’amour qui me brûlait le sang, un frisson d’une intensité remarquable parcouru mon échine courbée. Il me semblait ce soir d’une beauté remarquable. cette perfection disparate, composée de beautés qui ne se trouvent pas ordinairement ensemble, le faisait plus que jamais ressembler à l'archange déchu, et rayonnait sinistrement dans le fond noir de ce lieu ; les fibrilles de ses prunelles se tordaient comme des vipères convulsives ; ses sourcils vibraient pareils à l'arc d'où vient de s'échapper la flèche mortelle ; la ride blanche de son front faisait penser à la cicatrice d'un coup de foudre, et dans ses cheveux rutilants paraissaient flamber des flammes infernales ; la pâleur marmoréenne de la peau donnait encore plus de relief à chaque trait de cette physionomie cosmique. Et sa voix qui retenti avec douceur et volupté achevait ce tableau merveilleux.
« Pourquoi ? Il y a quelques jours encore, tu me faisais comprendre qu’il n’y aurait rien entre nous, et ce soir, tu me fais une déclaration à couper le souffle devant tous les Lufkins… Je n’arrive pas à comprendre. » Et à moi de répondre, toujours frémissante d'émotion, d'angoisse, de je ne sais quel sentiment confus, puissant et sacré, de je ne sais quel besoin d'avouer, de dire tout, de parler de ces choses que j’avais tenu jusque-là enfermées au fond de mon coeur, de parler de cet amour qui bouleversait mon âme. « Parce que.. J’étais terrorisée… Et j’ai seulement réalisé à quel point tu étais devenu toute ma vie en te perdant… Je sais que c’est trop tard, mais je voulais être franche avec toi… » Et voici que jaillirent de l'espace des murmures grossiers qui déchiraient le silence. Les Lufkins étalés autour de nous semblaient retenir mon âme prisonnière. Colère et désespoir se déversaient en vagues menaçantes au creux de mes entrailles tandis que les rayons turquoises qui émanaient des yeux de mon âme sœur se fixaient avec un peu plus d’intensité sur moi. Y avait-il encore une lueur d'espoir? Et pourtant mon cœur pleurait de n'avoir pas su, pas pu, pas osé parler plus tôt. Et voilà qu’une expression amoureuse traversait ses yeux angéliques. L’avais-je rêvé ? Ou était-ce la fin de l'orage, de la tempête qui avait fait chavirer mon corps et mon âme? Il me semblait, que je vivais un de ces instants privilégiés de répit où l'espoir essaie de reprendre haleine, où les larmes se tarissent, où j'apercevais enfin un peu de ciel bleu, où, la foi accrochée au corps, je me mettais à rêver que la vie reprenais ses droits, que la lumière était sur le point de gagner tout l'espace, que ces nuages menaçants allaient se dissoudre, et que ce poids sur mon corps frêle allait s’envoler, s'effilocher, se fondre dans l‘air; ou bien n' était-ce qu'un mirage, que l'ombre de mon désir de bonheur? Triste sourire, que celui de l’ange qui a cru, un instant seulement, que le soleil allait réchauffer son aile, et l'emmener plus près de la vie et de l'amour partagé.
« Si c’est encore l’un des faux espoirs que tu aimes tant me faire, ou bien une blague, je ne trouve pas ça drôle Meteo. Parce que tu sais pertinemment que je suis fou de toi… » Et des larmes brûlantes envahirent mes yeux azurés. Il m’aimait toujours, je sentais que les pierres posées sur mon cœur blessé se soulevaient une à une, pour me rendre cette légèreté qui m’avait quitté depuis bien longtemps. Je déglutis avec difficulté avant de tourner mon regard vers les étudiants qui nous fixaient toujours dans un silence clérical. J’attrapai alors la main de Leodagan pour serrer ses doigts oblongs au creux de ma paume brûlante. Ce simple contact déclencha une avalanche de soubresauts dans mon échine. Je dû fermer les yeux pour en ressentir le plein effet. Et serrant un peu plus la main de cet ange déchu, je dévoilai mes prunelles humides pour reprendre la parole d’une voix brisée et fragilisée par l’amour.
« Je comprend que tu doutes, Leo… Mais, je suis amoureuse de toi. J’aime ton sourire. J’aime tes cheveux. J’aime tes genoux. J’aime cette fossette que tu as sur la joue… Je glissai mon index bouillant sur cette petite marque angélique qui était creusée dans l’épiderme délicate de sa joue. J’aime cette façon de t’humecter les lèvres parfois juste avant de parler. J’aime ta façon de rire. J’aime ton expression quand tu dors. J’aime entendre cet air dans ma tête à chaque fois que je pense à toi. Et j’aime me sentir en sécurité avec toi.. Je lui souris avec amour, glissant mon regard vers le ciel pour y trouver une quelconque force qui allait me pousser à continuer sur ma lancée. C’est comme si tout était possible maintenant. Je ne sais pas comment le dire. Je ne suis pas très douée pour faire ça… laisser parler mon cœur.. » Et mes yeux glissèrent à nouveau vers lui, la beauté si parfaite de Leodagan se spiritualisait par cet intensité sérieuse qui l’enveloppait toujours : l’homme avait presque disparu pour faire place à l’ange : son épiderme me semblait transparente, éthérée, lumineuse ; on apercevait l’âme à travers comme une lueur sur une lampe d’albâtre. Ses yeux avaient l’infini du ciel et la scintillation de l’étoile ; à peine si la vie menait sa signature rouge dans l’incarnat de ses lèvres. Un sourire divin illumina ma bouche, comme un rayon de soleil éclairant une rose, lorsque je vis le regard de l’homme que j’aimais m’envelopper d’une longue caresse. Je crus du moins que ses yeux d’ordinaire d’une fraîcheur hivernale s’étaient allumés avec douceur et amour. Ce regard, qu’il fut rêvé ou finement analysé, me redonna du courage et à nouveau, sous le regard des Lufkins assoiffés de spectacle, je me lançais dans un nouveau discours d’une simplicité bouleversante et d’une franchise alarmante.
« Alors, oui j’ai eu peur, je fais une montagne d’erreurs, j’ai été un monstre de la pire espèce, j’étais perdue et ça ne m’excuse pas. Pour toutes ces raisons je comprendrais que tu tournes les talons, c’est ton droit le plus stricte… Malgré la force que je croyais avoir retrouvé, des larmes glissèrent sur mes joues nacrées, filet d’eau que je m’empressai d’essuyer, effaçant au passage les preuves d’une faiblesse que je me refusais d’avoir depuis des années… Mais sache une chose, Je t’aime à en mourir, tu es le seul à pouvoir me détruire, si tu prend la voie de ce couloir, je serais perdue, mais si là est ta volonté, je la respecte, je préfère mourir en te sachant heureux, que souffrir en étant la cause de ta peine.. »
Et je repris mon souffle laissant le loisir aux spectateurs de faire quelques commentaires tranquillement. Moi, je restais pétrifiée, fixant Leodagan dans les yeux sans faire ne serait-ce qu’un faible mouvement. Sous ce regard ardent, je restais fascinée et charmée, éprouvant une sensation voluptueusement douloureuse, agréablement mortelle ; ma vie s’exaltait et s’évanouissait ; je rougissais et pâlissais, devenais froide, puis brûlante. Une minute de plus, et mon âme aillait me quitter. Je lâchai la main de l’éphèbe qui se tenait toujours devant moi, dans sa stature divine pour reculer avec lenteur, lui laissant le choix de partir ou de rester à mes côtés sans lui forcer la main. Les regards du jeune homme traversaient comme une flamme mon cœur battant et il me semblait que le temps ralentissait sa course pour laisser à l’homme la possibilité de choisir. Et ses yeux qui me fixaient me donnaient l’impression qu’ils me maintenaient en vie, j’étais terrorisée à l’idée qu’ils se posent ailleurs que sur moi. Alors d’une voix brisée je repris la parole une dernière fois avec plus de douceur et de fragilité encore.
« Tu es également le seul capable de me faire vivre… Tu es le seul pour qui je veux me lever le matin, pour qui je veux sourire, je veux te dédier mes rires, mes frissons, les battements de mon cœur… je veux t’appartenir.. reste.. ne pars pas.. reste avec moi… Cette fois, je n’essuyais plus les larmes qui noyaient mes joues opalines, je me contentai de fixer Leodagan avec sincérité et douleur.. J’étais tétanisée à l’idée de le voir s’éclipser. S’il partait, certes, je ne l’apercevrais plus, mais son image céleste rayonnerait d’un éclat immortel dans mon souvenir ; je le verrais avec l’oeil de l’âme, j’entendrais sa voix plus harmonieuse que la plus suave musique résonner dans mon esprit et il serait ma seule pensée, mon seul rêve ; je me priverais de la distraction des choses et de l’éblouissement de la lumière, puisque privé de lui à mes côtés tous ça n’aurait plus aucun sens.. Et je me tiendrais loin de lui pour ne pas le voir souffrir.. Ma voix était presque totalement brisé et je savais qu’à présent lui seul entendait mes murmures. Mais si tu pars ce soir, on va souffrir tout les deux.. Je ne dis pas qu’on ne va pas souffrir si on reste ensemble, ça ne sera pas facile, ce sera même très dur, il va falloir faire des efforts chaque jour mais je suis prêt à les faire parce que je suis amoureuse de toi. Et je te veux chaque jour, près de moi… »
La mélancolie douce du crépuscule ralentissait les paroles, faisait flotter un attendrissement dans les âmes qui nous entouraient, au fil de mon récit, les âmes s’étaient adoucies, agitées par ce sentiment de passion amoureuse communicatif, et ils attendaient tous la réaction de la seul âme qui m’importait ce soir, la seul que je ne savais pas décrypter à cet instant. Était-il comme nous tous envahit par ce sentiment dévastateur ? Je l’ignorais et en attente de la réponse il me semblait que mon cœur avait suspendu le rythme effréné de ses battements.
- InvitéInvité
Re: Look at the stars, Look how they shine for you.. (PV)
Mer 26 Mai 2010 - 14:16
La terre semblait avoir subitement cessé de tourner, comme si quelqu’un avait interrompu la course du temps d’un claquement de doigts, avec des gouttes d’or en suspension, de la lumière blanche décomposée, de la musique douce… Du Bach sans doute, ou bien Chopin et ses préludes, dieu que je les entendais lorsque mes iris amoureuses se plongeaient sans retenue dans les belles prunelles de la douce Meteo. Comme à son habitude en présence de la belle, mon cœur tambourinait dans ma poitrine d’une allure que je n’aurais soupçonnée si Cupidon de sa flèche ne m’avait pas percé le cœur. Les autres n’existaient plus, avaient-ils seulement existé un jour ? Il n’y avait qu’elle, dans ma tête, dans mes yeux, dans mon âme, dans mon corps. Elle était l’unique, la seule pour qui j’avais ressentit ce genre de papillonnement au creux de l’estomac. Au fil de sa déclaration, de ses larmes et de ses sourires timides, je comprenais enfin qu’elle avait fin son choix : celui de me laisser une chance. L’assimilation fut longue et ardue, mais qu’importait, car déjà, une immense vague de bonheur me submergeait sans jamais me noyer, non, au contraire, je vivais, plus que je ne l’avais jamais fait. C’était une renaissance, je renaissais de mes cendres, moi, le pauvre phœnix perdu dans les affres de l’amour, je connaissais l’ascension vers les cieux, la joie pure, le bonheur intense de gagner le Nirvana, grâce à l’être aimé, à l’être cher, au seul être qui comptait. Ses yeux larmoyants me brisaient le cœur, car plus que jamais, je me sentais coupable de rester impassible à tout l’amour qu’elle m’offrait sur ce plateau d’argent. Je ne savais comment réagir cependant, car dieu savait combien j’avais peur de souffrir une nouvelle fois. Il c’en était passé des choses, depuis qu’elle s’était enfuie au petit matin de notre première fois… J’avais noyé ma peine avec virulence, avais refusé de voir beaucoup de monde, avais séché beaucoup de cours… Mes notes étaient en chute libre, et sans doute avais-je fait la plus belle erreur de ma vie en prenant égoïstement la virginité de la belle Orphée. Incendié par cette culpabilité qui me rongeait depuis cet après-midi là, Orphée dans le creux de mes bras, je ne savais que faire, ni penser. Je ne pouvais rien offrir à Orphée, car tout ce que j’avais appartenait à Meteora, de mon cœur amoureux à mon âme, encore fallait-il qu’elle vaille quelque chose.
« Je comprend que tu doutes, Leo… Mais, je suis amoureuse de toi. J’aime ton sourire. J’aime tes cheveux. J’aime tes genoux. J’aime cette fossette que tu as sur la joue… J’esquissai un sourire amoureux lorsque je l’entendis murmurer qu’elle était amoureuse de moi. J’étais perdu certes, mais pas assez stupide pour la perdre alors qu’elle s’offrait à moi, pour la première fois. Son doigt fin et brûlant glissa sur ma joue, à l’endroit même où était née une fossette de mon sourire. A ce seul contact, pourtant si pur et chaste, mon corps fut secoué de frissons délicieux et agréables, j’en voulais plus, j’avais envie de parcourir son corps, moi aussi, juste effleurer chaque passerelle de son épiderme pour ne pas oublier, si un jour elle en venait à vouloir partir. Comme dans un rêve, il me sembla que tout autour de nous était parti en fumé, ne laissant que nos deux cœurs amoureux et pourtant meurtris dans cette lumière transcendante et éblouissante. A mon plus grand regret, la belle retira son doigt de ma joue, et j’esquivai un bref geste en avant, comme pour retarder la séparation de nos deux peaux se réclamant avec ardeur. Elle reprit la parole, récitant chacune de mes manies, comme si elle les avait observés maintes fois, comme si nous avions passé une vie ensemble, si bien qu’elle connaissait déjà tout de moi. J’avais peur de la voir lire en moi comme dans un livre ouvert, et pourtant, j’étais étrangement en sécurité, du moins, c’était ce que je pensais, quand j’étais avec elle. Il me suffisait de croiser son regard pour réaliser combien la vie était douce et belle, de m’avoir permis de rencontrer pareille beauté. ne suis pas très douée pour faire ça… laisser parler mon cœur.. » J’éclatai d’un rire bref et franc, attendris cependant. Car en effet, j’avais crus comprendre qu’elle n’était pas douée pour l’expression de ses sentiments, et je ne l’étais pas non plus, pourtant, j’avais ouvert mon cœur, pour lui faire comprendre que tous ses refus ne suffiraient pas à m’éloigner d’elle, et que j’étais prêt à l’attendre, encore et toujours, jusqu’à la toute fin, ne serait-ce que pour gouter une ultime fois à ses lèvres. Leur gout fruité me manquait déjà atrocement, mais sa déclaration d’amour était si douce, que je préférai la laisser terminer avant d’enfin oser la faire taire d’un baiser enflammé.
Et mes yeux glissèrent à nouveau vers lui, la beauté si parfaite de Leodagan se spiritualisait par cet intensité sérieuse qui l’enveloppait toujours : l’homme avait presque disparu pour faire place à l’ange : son épiderme me semblait transparente, éthérée, lumineuse ; on apercevait l’âme à travers comme une lueur sur une lampe d’albâtre. Ses yeux avaient l’infini du ciel et la scintillation de l’étoile ; à peine si la vie menait sa signature rouge dans l’incarnat de ses lèvres. Un sourire divin illumina ma bouche, comme un rayon de soleil éclairant une rose, lorsque je vis le regard de l’homme que j’aimais m’envelopper d’une longue caresse. Je crus du moins que ses yeux d’ordinaire d’une fraîcheur hivernale s’étaient allumés avec douceur et amour. Ce regard, qu’il fut rêvé ou finement analysé, me redonna du courage et à nouveau, sous le regard des Lufkins assoiffés de spectacle, je me lançais dans un nouveau discours d’une simplicité bouleversante et d’une franchise alarmante.
« Alors, oui j’ai eu peur, je fais une montagne d’erreurs, j’ai été un monstre de la pire espèce, j’étais perdue et ça ne m’excuse pas. Pour toutes ces raisons je comprendrais que tu tournes les talons, c’est ton droit le plus stricte… Et de nouveau, son visage, sous tant d’aveux, se noya sous les larmes que ses iris embuées laissèrent couler sur ses joues de porcelaine. Mais sache une chose, Je t’aime à en mourir, tu es le seul à pouvoir me détruire, si tu prend la voie de ce couloir, je serais perdue, mais si là est ta volonté, je la respecte, je préfère mourir en te sachant heureux, que souffrir en étant la cause de ta peine.. »
Je ne voulais pas prendre ce couloir et partir, ou bien si, mais alors, je l’aurais fait pour entraîner Meteora dans un coin plus tranquille, où les regards ne seraient pas braqués sur nous comme à l’instant présent. Des pairs d’yeux me transperçaient les omoplates : je ne supportais pas de les voir ainsi s’abreuver de notre histoire, comme si eux-mêmes n’avaient pas de vie à s’occuper. Qu’ils nous fichent la paix. Irrité, je posais une main chaleureuse sur la taille de Meteora pour la faire reculer un peu plus contre le coin. Je m’interposais dès lors entre elle et les autres, empêchant ces derniers de voir ma douce Meteo pleurer, et leur refusant l’entente de tous ces mots d’amour qu’elle me susurrait alors. Je voulais que ce moment soit unique, et à nous. A personne d’autre, juste pour elle et moi, car déjà, je pressentais le début de nos idylle chaotique et pourtant passionnée. Entre deux sanglots, ma dulcinée reprit la parole, déclarant dans un parallélisme parfait ce qui nous attendait si au contraire je restais. « je veux t’appartenir.. reste.. ne pars pas.. reste avec moi… Je secouais doucement la tête, baissant les yeux sur le sol. Elle ne m’appartenait pas, et ne m’appartiendrait jamais, c’était ce que j’aimais au fond. Savoir qu’à tout instant, elle pouvait partir, et que c’était alors à moi de tout mettre en œuvre pour la persuader de rester. Je savais qu’entre nous, tout serait question d’un jeu de séduction, de tendresse, de passion, et que je devrais mettre mon âme en jeu pour m’assurer qu’elle reste près de moi. Elle ne me serait jamais acquise, et de cette façon, je ne me lasserais jamais d’elle. A la manière de l’eau qu’on essaye d’attraper dans la paume de sa main, Meteora était bien impossible à mettre en cage, et maîtresse de ses choix, elle régirait ma vie par toutes les choses qu’elle déciderait de faire. Je l’aimais pour cela.
« Mais si tu pars ce soir, on va souffrir tout les deux.. Je ne dis pas qu’on ne va pas souffrir si on reste ensemble, ça ne sera pas facile, ce sera même très dur, il va falloir faire des efforts chaque jour mais je suis prête à les faire parce que je suis amoureuse de toi. Et je te veux chaque jour, près de moi… »
Et pour seule réponse à cette déclaration enflammée qui m’avait laissé sans voix, je me contentais de me pencher en avant, la plaquant un peu plus contre le mur pour mieux venir apposer mes lèvres sur les siennes dans un baiser amoureux et pas aussi chaste que je l’aurais souhaité. Nos lèvres se cherchèrent un instant, pour mieux se trouver après quelques secondes. La chaleur et le goût fruité qu’elle me laissa goûter m’emplis de joie et de désirs charnels, tandis que je posais mes mains sur la taille gracile de ma belle Lufkin. Nos langues, dans un élan amoureux se trouvèrent sans souci et notre baiser délicat se transforma en étreinte passionnée. Glissant l’une de mes mains sur la cuisse de ma Douce, je laissai courir mes doigts sur son épiderme lumineux, pour mieux remonter vers sa joue que je caressai avec douceur. « Je t’aime, Meteo… ma Meteo. » Une possessivité que je voulais cacher, et qui pourtant m’échappa. Mes mains remontèrent finalement jusqu’aux siennes, entremêlant nos doigts avec amour et langueur, je me délectai de cette douceur et la tirai doucement à moi, pour mieux sentir son cœur battre contre le mien. Me penchant lentement à son oreille, je murmurai pour que personne ne m’entende. « J’ai crus que tu ne viendrais jamais… » Je déposai un baiser délicat sur la chair de son cou, avant de me redresser et de lancer un regard aux autres qui n’avaient pas loupé une seule seconde de ce qui venait de se passer. Entraînant Meteora, je ne leur adressai pas le moindre signe de tête, je leur en voulais trop d’avoir ainsi assisté à la détresse de ma dulcinée. « Allons dans ma chambre, nous serons plus tranquilles… »
« Je comprend que tu doutes, Leo… Mais, je suis amoureuse de toi. J’aime ton sourire. J’aime tes cheveux. J’aime tes genoux. J’aime cette fossette que tu as sur la joue… J’esquissai un sourire amoureux lorsque je l’entendis murmurer qu’elle était amoureuse de moi. J’étais perdu certes, mais pas assez stupide pour la perdre alors qu’elle s’offrait à moi, pour la première fois. Son doigt fin et brûlant glissa sur ma joue, à l’endroit même où était née une fossette de mon sourire. A ce seul contact, pourtant si pur et chaste, mon corps fut secoué de frissons délicieux et agréables, j’en voulais plus, j’avais envie de parcourir son corps, moi aussi, juste effleurer chaque passerelle de son épiderme pour ne pas oublier, si un jour elle en venait à vouloir partir. Comme dans un rêve, il me sembla que tout autour de nous était parti en fumé, ne laissant que nos deux cœurs amoureux et pourtant meurtris dans cette lumière transcendante et éblouissante. A mon plus grand regret, la belle retira son doigt de ma joue, et j’esquivai un bref geste en avant, comme pour retarder la séparation de nos deux peaux se réclamant avec ardeur. Elle reprit la parole, récitant chacune de mes manies, comme si elle les avait observés maintes fois, comme si nous avions passé une vie ensemble, si bien qu’elle connaissait déjà tout de moi. J’avais peur de la voir lire en moi comme dans un livre ouvert, et pourtant, j’étais étrangement en sécurité, du moins, c’était ce que je pensais, quand j’étais avec elle. Il me suffisait de croiser son regard pour réaliser combien la vie était douce et belle, de m’avoir permis de rencontrer pareille beauté. ne suis pas très douée pour faire ça… laisser parler mon cœur.. » J’éclatai d’un rire bref et franc, attendris cependant. Car en effet, j’avais crus comprendre qu’elle n’était pas douée pour l’expression de ses sentiments, et je ne l’étais pas non plus, pourtant, j’avais ouvert mon cœur, pour lui faire comprendre que tous ses refus ne suffiraient pas à m’éloigner d’elle, et que j’étais prêt à l’attendre, encore et toujours, jusqu’à la toute fin, ne serait-ce que pour gouter une ultime fois à ses lèvres. Leur gout fruité me manquait déjà atrocement, mais sa déclaration d’amour était si douce, que je préférai la laisser terminer avant d’enfin oser la faire taire d’un baiser enflammé.
Et mes yeux glissèrent à nouveau vers lui, la beauté si parfaite de Leodagan se spiritualisait par cet intensité sérieuse qui l’enveloppait toujours : l’homme avait presque disparu pour faire place à l’ange : son épiderme me semblait transparente, éthérée, lumineuse ; on apercevait l’âme à travers comme une lueur sur une lampe d’albâtre. Ses yeux avaient l’infini du ciel et la scintillation de l’étoile ; à peine si la vie menait sa signature rouge dans l’incarnat de ses lèvres. Un sourire divin illumina ma bouche, comme un rayon de soleil éclairant une rose, lorsque je vis le regard de l’homme que j’aimais m’envelopper d’une longue caresse. Je crus du moins que ses yeux d’ordinaire d’une fraîcheur hivernale s’étaient allumés avec douceur et amour. Ce regard, qu’il fut rêvé ou finement analysé, me redonna du courage et à nouveau, sous le regard des Lufkins assoiffés de spectacle, je me lançais dans un nouveau discours d’une simplicité bouleversante et d’une franchise alarmante.
« Alors, oui j’ai eu peur, je fais une montagne d’erreurs, j’ai été un monstre de la pire espèce, j’étais perdue et ça ne m’excuse pas. Pour toutes ces raisons je comprendrais que tu tournes les talons, c’est ton droit le plus stricte… Et de nouveau, son visage, sous tant d’aveux, se noya sous les larmes que ses iris embuées laissèrent couler sur ses joues de porcelaine. Mais sache une chose, Je t’aime à en mourir, tu es le seul à pouvoir me détruire, si tu prend la voie de ce couloir, je serais perdue, mais si là est ta volonté, je la respecte, je préfère mourir en te sachant heureux, que souffrir en étant la cause de ta peine.. »
Je ne voulais pas prendre ce couloir et partir, ou bien si, mais alors, je l’aurais fait pour entraîner Meteora dans un coin plus tranquille, où les regards ne seraient pas braqués sur nous comme à l’instant présent. Des pairs d’yeux me transperçaient les omoplates : je ne supportais pas de les voir ainsi s’abreuver de notre histoire, comme si eux-mêmes n’avaient pas de vie à s’occuper. Qu’ils nous fichent la paix. Irrité, je posais une main chaleureuse sur la taille de Meteora pour la faire reculer un peu plus contre le coin. Je m’interposais dès lors entre elle et les autres, empêchant ces derniers de voir ma douce Meteo pleurer, et leur refusant l’entente de tous ces mots d’amour qu’elle me susurrait alors. Je voulais que ce moment soit unique, et à nous. A personne d’autre, juste pour elle et moi, car déjà, je pressentais le début de nos idylle chaotique et pourtant passionnée. Entre deux sanglots, ma dulcinée reprit la parole, déclarant dans un parallélisme parfait ce qui nous attendait si au contraire je restais. « je veux t’appartenir.. reste.. ne pars pas.. reste avec moi… Je secouais doucement la tête, baissant les yeux sur le sol. Elle ne m’appartenait pas, et ne m’appartiendrait jamais, c’était ce que j’aimais au fond. Savoir qu’à tout instant, elle pouvait partir, et que c’était alors à moi de tout mettre en œuvre pour la persuader de rester. Je savais qu’entre nous, tout serait question d’un jeu de séduction, de tendresse, de passion, et que je devrais mettre mon âme en jeu pour m’assurer qu’elle reste près de moi. Elle ne me serait jamais acquise, et de cette façon, je ne me lasserais jamais d’elle. A la manière de l’eau qu’on essaye d’attraper dans la paume de sa main, Meteora était bien impossible à mettre en cage, et maîtresse de ses choix, elle régirait ma vie par toutes les choses qu’elle déciderait de faire. Je l’aimais pour cela.
« Mais si tu pars ce soir, on va souffrir tout les deux.. Je ne dis pas qu’on ne va pas souffrir si on reste ensemble, ça ne sera pas facile, ce sera même très dur, il va falloir faire des efforts chaque jour mais je suis prête à les faire parce que je suis amoureuse de toi. Et je te veux chaque jour, près de moi… »
Et pour seule réponse à cette déclaration enflammée qui m’avait laissé sans voix, je me contentais de me pencher en avant, la plaquant un peu plus contre le mur pour mieux venir apposer mes lèvres sur les siennes dans un baiser amoureux et pas aussi chaste que je l’aurais souhaité. Nos lèvres se cherchèrent un instant, pour mieux se trouver après quelques secondes. La chaleur et le goût fruité qu’elle me laissa goûter m’emplis de joie et de désirs charnels, tandis que je posais mes mains sur la taille gracile de ma belle Lufkin. Nos langues, dans un élan amoureux se trouvèrent sans souci et notre baiser délicat se transforma en étreinte passionnée. Glissant l’une de mes mains sur la cuisse de ma Douce, je laissai courir mes doigts sur son épiderme lumineux, pour mieux remonter vers sa joue que je caressai avec douceur. « Je t’aime, Meteo… ma Meteo. » Une possessivité que je voulais cacher, et qui pourtant m’échappa. Mes mains remontèrent finalement jusqu’aux siennes, entremêlant nos doigts avec amour et langueur, je me délectai de cette douceur et la tirai doucement à moi, pour mieux sentir son cœur battre contre le mien. Me penchant lentement à son oreille, je murmurai pour que personne ne m’entende. « J’ai crus que tu ne viendrais jamais… » Je déposai un baiser délicat sur la chair de son cou, avant de me redresser et de lancer un regard aux autres qui n’avaient pas loupé une seule seconde de ce qui venait de se passer. Entraînant Meteora, je ne leur adressai pas le moindre signe de tête, je leur en voulais trop d’avoir ainsi assisté à la détresse de ma dulcinée. « Allons dans ma chambre, nous serons plus tranquilles… »
- InvitéInvité
Re: Look at the stars, Look how they shine for you.. (PV)
Dim 30 Mai 2010 - 13:06
En réponse à ma déclaration, Il posa ses lèvres miellées sur les miennes pour m’offrir un baiser libérateur. Ses lèvres de marbre froid se mêlèrent avec simplicité et ferveur au miennes. Mon sang bouillonnait sous ma peau, incendiant ma bouche, mon souffle devînt heurté et erratique, mes doigts agrippèrent les cheveux masculins, collant la tête de Leodagan contre la mienne. Mes lèvres s'ouvrirent d’avantage, j’inhalais son odeur capiteuse. La langue de l’ange cosmique se mêlait avec harmonie à la mienne, l’enrobant de toute sa douceur, il me semblait qu’elles furent créées pour s’assembler. Les lèvres du Lufkin s’étaient déjà mêlées aux miennes mais ce soir, le plaisir était décuplé par l’amour qui nous unissait. Je le retint contre ma poitrine famélique, l’empêchant de m’abandonner. Il était partout. Derrière mes paupières, la flamme rougeoyante, couleur violente qui s'accordait à la chaleur de notre étreinte et se mariait au feu de l’amour qui courait dans nos deux corps. Une brûlure qui était, elle aussi, partout. Je ne voyais, ne sentais, n'entendais plus rien qui ne fût Leodagan. Il brisa pourtant ce baiser dans une exaltation sans pareille. Se détachant avec subtilité et lenteur, s’attardant sur mes lèvres mouillées. J’ouvris les yeux avec fébrilité pour découvrir l’amour et la douceur dans ceux de Leodagan. Et glissant sa main sur ma cuisse de biche, il m’arracha un frisson d’une puissance cosmique. Je laissai échapper un sourire caressant dans la douceur de la scène.
« Je t’aime, Meteo… ma Meteo » Et rictus d’une tendresse lascive vint se poser sur mon visage de séraphine en réponse à cette possessivité qui autrefois aurait fait horreur à l’amoureuse de la liberté que j’étais. Mais la chenille ce soir se faisait papillon. Me libérant des chaines trop lourdes de la solitude, je m’élançai vers le ciel pour atteindre cet ange merveilleux qui la main tendue, m’appelait à lui.
« Je t’aime aussi… » un sourire amoureux se dessina sur mes lèvres cerise tandis que ses mains habiles couraient sur ma peau opaline et chaque terminaison nerveuse de mon épiderme semblait répondre à sa peau de porcelaine avec une telle intensité qu’il me semblait avoir été créée pour recevoir ses caresses avisées. J’étais dépendante de cette sensation divine qui m’avait tant manqué. Et chaque parcelle de mon corps, soulagée d’avoir retrouvé sa drogue personnelle était parcourue de soubresauts si puissants, si dévastateurs que je dû fermer les yeux pour en ressentir toute l’acuité. Et ses doigts s’entremêlèrent bientôt aux miens comme un prélude d’une liaison cosmique entre nos deux corps. Et bientôt avec tendresse, sa poitrine vint se coller à la mienne, comme si nos cœur trop longtemps séparés, avaient un besoin maladif de s’allier pour toujours. J’aurais voulu ouvrir ma poitrine, pour que mon palpitant englué dans la solitude puisse s’envoler et se loger dans la cage d’or de mon amant. Et sa voix d’une douceur enchanteresse vint se loger dans mon oreille attentive avec suavité et quiétude. « J’ai crus que tu ne viendrais jamais… » Sa voix avait des sons d'harmonica d'une vibration inquiétante et d'un charme douloureux. L'individu terrestre s'effaçait une nouvelle fois pour laisser dominer la créature angélique. Et bientôt, un baiser délicat vint se poser sur mon cou de cygne onduleux et flexible. Et sa bouche sur ma peau blême, comme le doigt d’un virtuose pianiste sur son instrument, déclencha une cascade de notes mirifiques dans mon corps famélique. Un soupir bouillant s’échappa de mes lèvres de carmin pour venir effleurer la chevelure chocolat de mon ange, et mes doigts oblongs pour accompagner mon souffle fatal, s’échouèrent dans la jingle de ses cheveux de soie. Et enveloppant ses joues rosées de mes paumes tièdes, je fis reculer son visage pour plonger mes prunelles scintillantes dans l’océan magnétique de ses yeux. Ma voix, coulant comme un souffle édulcoré dans la légèreté de l’air, retentit. « J’ai mis le temps que j’ai pu… » Je lui souris avec douceur, un souffle court s’échappait de mes lèvres d’incarnat. Déjà essoufflée par l’amour qui avait assiégé complètement mon cœur cette fois, je glissai mes bras autour du cou neigeux de Leodagan, et me hissant avec la légèreté d’un félin, je déposai sur sa tempe brûlante, la chaleur électrisée d’un baiser. Et resserrant mon étreinte, je pressai ma poitrine contre son torse bombé, et de ma vue brouillée, je pu contempler l’assemblée ahurie qui nous scrutait avec étonnement. Comme pour fuir, j’enfuis dans le creux de l’épaule de mon amant, mon visage boursoufflé par les larmes, brisé par la fatigue de cette déclaration d’une puissance dévastatrice, affaibli par les regards de fauves assoiffés de ragots. Et un murmure de ma bouche tremblante, vint se frotter au lobe de son oreille de porcelaine. « emmène-moi loin d’eux… » Une supplique déchirante que je faisais à l’homme que je considérais déjà avec peut-être trop de prétention, comme le mien.
« Allons dans ma chambre, nous serons plus tranquilles… » Je me détachai de lui pour enfermer ma paume fragile dans sa poigne de fer. Et avec la prestance d’un prince, il m’éloigna de la foule qui gravitait dans un nuage grisâtre de nicotine. Et chemin faisant, je serrais ses doigts avec amour et ferveur. Une fois seul, mes traits sombres semblaient s’être volatilisés pour laisser place à la vie sur mon visage de poupée de porcelaine. Je lui souris avec malice, déjà il me semblait que je ne pouvais vivre sans ses lèvres, ainsi, m’arrêtant quelques fois pour le couvrir de baisers tendres et de caresses subtiles nous continuions notre route le cœur allégé, l‘âme apaisée. Au bout de quelques minutes, nous arrivâmes à l’étage de sa chambre et j’attendis qu’il m’ouvre les portes de son antre pour m’y engouffrer. Je me laissai alors tomber sur son lit, un sourire rayonnant et d‘une rare beauté sur mon visage opalin. Lorsque je rencontrai ses pupilles de mes yeux pétillants, ma voix annihilée glissa dans l’épaisseur de l’air. « Je te demande pardon. Pour tout le mal que je t’ai fais… » Et mes prunelles, perdirent leur émanation lumineuse, je glissai mon regard assombri vers le sol. Avant de reporter mon attention sur cet ange divin que je voulais mien pour toujours. Et empêchant les larmes salées qui s’étaient logées dans mes orbites de couler, je lui souris avec trop d’empressement, tendant fébrilement une main suppliante vers lui. Je voulais qu’il la saisisse, qu’il s’en empare, qui la serre dans la sienne pour toujours. J’abhorrais a présent cette solitude que j’avais tant chéri. Et plus jamais je ne voulais me retrouver sans lui. La passion avait assiégé mon cœur avec ferveur et maîtrise, si bien que j’avais le sentiment d’avoir reçu la dague d’Eros en plein cœur, et j’étais terrorisée à l’idée qu’il retire sa lame empoisonnée, dévoilant une plaie béante au creux de mon palpitant.
Pressée d’avoir mon amant dans les bras, je le tirai vers moi avec puissance, un rire enfantin, d’une douceur cristalline se répercuta sur les murs sombres de sa chambre. Une fois à mes côtés, j’encadrai ses joues nacrées de mes mains amoureuses de sa peau, je m’approchai de ses lèvres avec douceur, mais avec langueur et contenance, je ne fit que les effleurer pour pouvoir entrer en contacte avec l’haleine enivrante et haletante de Leodagan. Le silence abritait nos souffles mêlés comme seule musique. Attendant avec jeu que mon amant craque, lorsque je sentis le point de non-retour arrivé chez lui, je me reculai avec malice, un sourire amoureux sur les lèvres. Et enfin, glissant mes mains vers les siennes, mes yeux toujours plongés dans les siens, ma bouche toujours à proximité de la sienne, j’entremêlai nos doigts, en posant enfin mes lèvres sur les siennes, comme prélude au plaisir, je voulais redécouvrir ses lèvres avec amour, avec chasteté et douceur. Assis sur son lit, je ne fis aucun mouvement pour éviter de faire sombrer se baiser d’une beauté à en couper le souffle, dans les affres lubriques que je connaissais si bien. Dans la pénombre de sa chambre, nos deux silhouettes immobiles ressemblaient à deux adolescents en perdition qui pour la première fois de leur vie goutaient au plaisir d’embrasser. Nos lèvres closes se caressèrent puis légèrement s’entrouvrirent pour laisser glisser nos langues à la rencontre l’une de l’autre. Je ne sais combien de temps dura ce baiser amoureux, mais jamais je n’avais prodigué de baiser plus chaste. Empêchant la passion de me dominer, je procédais avec lenteur, cajolant ses lèvres de ma langue avant de lier sa langue à la mienne dans un tango d’une sensualité enfantine. Mon souffle était court et mon corps était parcouru de frissons, par ce simple baiser, il me semblait être sur le point d’exploser. Mes mains ne purent rester inactives. Je caressai ses joues douces. Sa peau veloutée sous mes doigts me faisait frissonner de plaisir. Puis mes mains descendirent sur son cou où je décidai de m’arrêter, pour ne pas déraper. Je m’écartai avec douceur, me détachant avec subtilité et lenteur, m’attardant sur les lèvres mouillées de mon ange. je mis plusieurs secondes avant de dévoiler mes prunelles brillantes. Tout mon corps ainsi sollicité n'était qu'attente de ses caresses que je ne voulais pas voir venir trop tôt. Je laissai échapper un soupir rauque, témoin du feu qui se consumait en moi. « Wow… » Je laissai échapper un rire d’une tendresse époustouflante avant de poser mon front brûlant sur l’épaule de Leodagan et d‘enfuir mon visage dans son cou neigeux. « J’ai l’impression de t’avoir embrassé pour la première fois… » et je posai mes lèvres humide sur son cou avant de chercher sa main de mes doigts fins.
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