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Retour au bercail | Grace
Mer 19 Mai 2021 - 10:03
"Vicky, changes d'avis. S'il-te-plait." Je secouais la tête, mettant quelques t-shirts dans mon sac. Ma mère avait beau me le demander, rien y faisait. Et même son charme de Vélane n'aurait pas pu me dissuader. Rien n'aurait pu après la dispute qui nous avait une énième fois opposé, mon père et moi. "Vic, ton père..." "Non." Je m'étais arrêté, et pour une des rares fois de ma vie, avait défié le regard de ma mère avec sévérité.
L'origine de cette dispute : mes propres actes semble-t-il. Ma décision de partager mon 5 mai avec l'Hollandaise qui faisait encore une fois battre mon coeur, et que mon père n'acceptait pas. Et pour ça, il était enfin venu me voir. Il s'était enfin déplacé jusque dans les murs de cet hôpital, pour m'ordonner de rentrer dans le rang. J'en avais assez fait, selon lui. Et il ne se gêna pas pour me rappeler ce que j'avais fait, tout ce qu'il avait déjà pu me reprocher sur la période que j'avais effacé de ma mémoire. Mes écarts de conduite, que ce soit envers les Muller, ou les Lacroix. Il avait été jusqu'à me reprocher la mort de Lucas. Tout s'était alors envenimé, et il avait été jusqu'à me menacer à l'instar de ce qu'il avait jadis fait à mon ainée : me couper les vivres.
J'aimais ma mère, mais ma mémoire même encore défaillante m'avait permis de me rappeler d'une chose : ne pas écouter mon coeur quand il s'agissait de "cette fille De Booij" comme mon pater se plaisait de la nommer, ce n'était pas judicieux. Raison pour laquelle je ne cachais plus la cicatrice à mon poignet. Je voulais m'en rappeler, à jamais. Parce que c'était elle et personne d'autre.
"Vicky..." Voix suppliante, je soupirais alors, rangeant l'un de mes jeans. "Tu la détestes ?" "Tu sais bien que non." J'hochais la tête. "Mais ton père ne l'acceptera jamais." Je le savais. J'en étais conscient. Et je savais pourquoi. Pourtant, regardant ma mère, j'ajoutais : "Tant pis pour lui alors." "Et qu'est-ce que tu vas faire ? Tu pourras pas vivre aux crochets de ta soeur. Laisse moi au moins t'aider..." "Non. Ca lui ferait trop plaisir de me le reprocher. Mais rassures-toi, je vais faire comme le commun des mortels qu'il méprise : me débrouiller." Holly l'avait fait, et s'en était bien sorti non ? "Promets-moi alors d'éviter les ennuis. Et ce Styx." Je souriais. Mais j'hochais la tête pour la rassurer. "C'était l'ancien Victor ça." Mais avant de pouvoir ajouter quoi que ce soit, la porte s'ouvrait et c'est ma jumelle que je voyais entrer. Notre mère força un sourire, et après avoir salué Grace j'ajoutais : "Tu pourras toujours venir me voir en même temps que ton petit-fils et ta fille."
Puis, à l'intention de Grace, je terminais : "On y va ?"
L'origine de cette dispute : mes propres actes semble-t-il. Ma décision de partager mon 5 mai avec l'Hollandaise qui faisait encore une fois battre mon coeur, et que mon père n'acceptait pas. Et pour ça, il était enfin venu me voir. Il s'était enfin déplacé jusque dans les murs de cet hôpital, pour m'ordonner de rentrer dans le rang. J'en avais assez fait, selon lui. Et il ne se gêna pas pour me rappeler ce que j'avais fait, tout ce qu'il avait déjà pu me reprocher sur la période que j'avais effacé de ma mémoire. Mes écarts de conduite, que ce soit envers les Muller, ou les Lacroix. Il avait été jusqu'à me reprocher la mort de Lucas. Tout s'était alors envenimé, et il avait été jusqu'à me menacer à l'instar de ce qu'il avait jadis fait à mon ainée : me couper les vivres.
J'aimais ma mère, mais ma mémoire même encore défaillante m'avait permis de me rappeler d'une chose : ne pas écouter mon coeur quand il s'agissait de "cette fille De Booij" comme mon pater se plaisait de la nommer, ce n'était pas judicieux. Raison pour laquelle je ne cachais plus la cicatrice à mon poignet. Je voulais m'en rappeler, à jamais. Parce que c'était elle et personne d'autre.
"Vicky..." Voix suppliante, je soupirais alors, rangeant l'un de mes jeans. "Tu la détestes ?" "Tu sais bien que non." J'hochais la tête. "Mais ton père ne l'acceptera jamais." Je le savais. J'en étais conscient. Et je savais pourquoi. Pourtant, regardant ma mère, j'ajoutais : "Tant pis pour lui alors." "Et qu'est-ce que tu vas faire ? Tu pourras pas vivre aux crochets de ta soeur. Laisse moi au moins t'aider..." "Non. Ca lui ferait trop plaisir de me le reprocher. Mais rassures-toi, je vais faire comme le commun des mortels qu'il méprise : me débrouiller." Holly l'avait fait, et s'en était bien sorti non ? "Promets-moi alors d'éviter les ennuis. Et ce Styx." Je souriais. Mais j'hochais la tête pour la rassurer. "C'était l'ancien Victor ça." Mais avant de pouvoir ajouter quoi que ce soit, la porte s'ouvrait et c'est ma jumelle que je voyais entrer. Notre mère força un sourire, et après avoir salué Grace j'ajoutais : "Tu pourras toujours venir me voir en même temps que ton petit-fils et ta fille."
Puis, à l'intention de Grace, je terminais : "On y va ?"
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Re: Retour au bercail | Grace
Mer 19 Mai 2021 - 10:59
mardi 1er juin
Mon frère jumeau m'avait demandé de passer le prendre pour son grand départ, pour rentrer chez Holly. C'était avec plaisir que j'avais répondu à sa demande, heureuse de savoir qu'il allait enfin quitter Sainte Mangouste pour revenir plus près de nous. Clairement, cela mettait du baume sur mon petit coeur toujours endolori des récents événements. Si mon épaule restait douloureuse, elle n'en était pas moins guérie grâce aux soins généreusement prodigués par @Ymkje de Booij. Mais au fond, cette douleur, je m'y accrochais. Elle était le reflet de ma souffrance mentale depuis que j'avais découvert le pot aux roses: l'infidélité de Jolan, et sa nature. Sa nature n'était, pour moi, pas un problème. Je n'avais rien vu qui empêchait Gideon et Holly d'être ensemble lorsque celui-ci m'avait avoué qu'il était un loup-garou. Au contraire, je lui avais sauté au cou parce que s'il l'avait quittée, ce n'était pas par manque d'amour, mais par crainte. J'avais alors essayé de les remettre ensemble pour le bien du bébé. Mais bon...
Ma main droite se posa brièvement sur mon épaule gauche et j'effleurai les cicatrices des griffes, invisibles sous le haut que je portais aujourd'hui. Je ne voulais pas qu'ils voient, tous autant qu'ils étaient. Officiellement, je m'en tenais à la version d'un accident de barbecue, au fait que je m'étais précipitée dans la cuisine pour prendre une broche et qu'en sortant, j'avais trébuché, lâché celle-ci qui s'était coincée entre deux lattes de la terrasse en bois et planté dans mon épaule. Et comme il n'y avait pas pire aveugle que celui qui ne voulait pas voir, le fait qu'il y ait quatre marques de trou presque alignées et non cinq en cercle - bah oui, avec la broche de la rôtissoire, il y a aussi les pics pour maintenir la viande en place - l'excuse passait toute seule. Je n'étais pas certaine, toutefois, que cela soit la même chose dans un hôpital.
"Grace. Que fais-tu là?" La voix me stoppa dans mon élan pour rejoindre mon frère et je me retournai vers son propriétaire pour le prendre dans mes bras. "Bonjour Père. Victor m'a demandé de venir le chercher." Je vis le visage de notre père se renfrogner un peu plus et fronçai légèrement les sourcils. "Que se passe--il, Père?" demandai-je en l'invitant à s'asseoir pour que nous puissions discuter. Je savais les relations tendues entre mon père et mon frère, de même qu'entre ma soeur et mon père. J'étais, de la fratrie, celle qui avait les rapports les plus sains avec lui, sans que je ne comprenne vraiment pourquoi. "Ton frère m'a défié. Encore. Il refuse d'entendre raison." C'était tout Victor, ça. "Il refuse d'entrer dans le rang. De m'écouter. Il préfère cette... Cette..." Je posai ma main sur la sienne pour l'interrompre en douceur. Je ne voulais pas entendre ce qu'il avait à dire. "Père. Vous souvenez-vous que je vis en colocation avec Ymkje?" Un éclair passa dans ses yeux, pourtant il recouvrit ma main de la sienne. "Je sais. Mais toi, ce n'est pas pareil, Grace de Launay." "Parce que je ne suis pas l'héritière?" C'était dit sans reproche aucun. J'énonçai simplement un fait. Il repoussa une mèche de mes cheveux derrière mon oreille sans répondre avant de poser un baiser sur mon front. Etais-je sa préférée? Je refusais de le croire. Au fond, j'étais persuadée qu'il se retrouvait bien davantage dans Victor qu'il ne voulait bien. "Essaye de lui faire entendre raison, Grace. Sa place est au Manoir auprès de votre Mère et de moi. Je secouai doucement la tête en posant ma deuxième main sur la sienne. "Père, avec tout le respect que je vous dois, je ne suis pas d'accord. Vic a besoin de se sentir soutenu. Je sais que vous l'aimez. J'en suis persuadée. Je sais que vous souhaitez le voir prendre votre suite, un jour. Mais. Mais je ne pense pas que ce soit avec vous qu'il se sente le mieux. Ymkje le rend heureux comme il ne l'a jamais été. Vous auriez peut-être préféré quelqu'un d'autre pour lui. Mais vous aviez accepté Gideon, à l'époque pour Holly. Il n'était pas plus sang-pur que ne l'est Ymkje. Est-ce que cela fait d'eux des mauvaises personnes? Vous savez que je vous aime, Père. Et je sais qu'il en est de même pour Holly et Victor. Mais pourquoi attendez-vous davantage d'eux que de moi? Acceptez-les comme ils sont." Sans lui laisser le temps de réagir, je m'étais penchée pour lui embrasser la joue avant de me lever. "Je dois rejoindre Victor. Je vous aime, Père."
Je l'avais laissé, pensif, pour rejoindre la chambre où se trouvaient mon frère et notre mère. J'embrassai d'abord la joue de ma mère avant de faire de même avec mon frère qui semblait s'impatienter. "Quand tu veux, Vic. Je suis tellement heureuse que tu sortes enfin d'ici!"
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Re: Retour au bercail | Grace
Dim 30 Mai 2021 - 22:11
Une étreinte. L'accueil que je réservais à ma jumelle autant que l'au revoir que je donnais à ma mère était en ce simple acte totalement similaire, il se contentait d'une étreinte. Sincère et vraie dans les deux cas, je n'en regrettais cependant pas le moins du monde mes choix en l'état. "Vicky..." Ma tête se secoua simplement, sur son épaule. Il était inutile d'essayer plus. Parce que si je l'aimais, je ne ferais pas machine arrière, qu'importe le nombre de fois où elle implorait.
Ensuite, je prenais mon sac pour le placer sur mon épaule, en bandoulière. Cet espèce de gros sac qu'on donnait souvent au sportif, qui pour le coup avait été agrandi par magie, j'emmenais Grace avec moi. "Et moi donc." J'avais hate de recouvrir une liberté supplémentaire. "Victor De Launay. C'est vrai alors, tu nous quittes aujourd'hui." L'une des infirmières, au poste de garde où je m'arrêtais. "Et ouais. Finis les crises où je vous blesse, Miss Green." L'infirmière sourit alors, s'approchant du comptoir nous séparant pour déposer une série de papier à signer. "Idiot. Arrêtes de t'en vouloir pour ça. Et signes ces documents. Ca, c'est ta liste de rendez-vous avec le docteur @Kashmiri Sanahuja. Et ça..." Elle tendait une pochette à Grace... "C'est son traitement. Veillez à ce qu'il le prenne." Je souriais tout en signant les papiers, amusé de l'idée qu'elle ne me les donne pas à moi. Elle s'était habitué au fait que je sois légèrement récalcitrant à le prendre, et pourtant, pour la seule idée d'être libre, j'y étais prêt.
Un regard qui dériva, et je l'aperçu. Il était enfin rentré, ce cher paternel. Et il n'avait pas besoin de parler pour que je devine qu'il répugnait l'idée de me voir signer ces derniers documents. "Vic..." Mon regard revenant vers Miss Green, presque un ricanement envers la situation, avant d'ajouter : "Aucun risque." Aucun risque que je ne débordes. Aucun risque que ma magie s'emporte aujourd'hui. Je souhaitais juste sortir d'ici alors... je signais le dernier document et repoussais l'ensemble pour revenir à Grace. "Tu viens Gracie ?" Et je l'emmenais, passant à coté de lui tout en l'ignorant, ne le saluant pas, ne lui parlant pas.
A l'extérieur, je m'arretais un instant pour finalement dire : "Je vais avoir besoin de toi pour transplaner." L'exploit que j'avais réussi, deux fois, ce soir du cinq mai, je n'avais pas encore été capable de le reproduire. D'ailleurs depuis, ma magie était de nouveau redevenue comme "défaillante", ce qui pour le coup était loin de me déranger. "Je suis... Toujours une brêle en sortilèges en ce moment."
Ensuite, je prenais mon sac pour le placer sur mon épaule, en bandoulière. Cet espèce de gros sac qu'on donnait souvent au sportif, qui pour le coup avait été agrandi par magie, j'emmenais Grace avec moi. "Et moi donc." J'avais hate de recouvrir une liberté supplémentaire. "Victor De Launay. C'est vrai alors, tu nous quittes aujourd'hui." L'une des infirmières, au poste de garde où je m'arrêtais. "Et ouais. Finis les crises où je vous blesse, Miss Green." L'infirmière sourit alors, s'approchant du comptoir nous séparant pour déposer une série de papier à signer. "Idiot. Arrêtes de t'en vouloir pour ça. Et signes ces documents. Ca, c'est ta liste de rendez-vous avec le docteur @Kashmiri Sanahuja. Et ça..." Elle tendait une pochette à Grace... "C'est son traitement. Veillez à ce qu'il le prenne." Je souriais tout en signant les papiers, amusé de l'idée qu'elle ne me les donne pas à moi. Elle s'était habitué au fait que je sois légèrement récalcitrant à le prendre, et pourtant, pour la seule idée d'être libre, j'y étais prêt.
Un regard qui dériva, et je l'aperçu. Il était enfin rentré, ce cher paternel. Et il n'avait pas besoin de parler pour que je devine qu'il répugnait l'idée de me voir signer ces derniers documents. "Vic..." Mon regard revenant vers Miss Green, presque un ricanement envers la situation, avant d'ajouter : "Aucun risque." Aucun risque que je ne débordes. Aucun risque que ma magie s'emporte aujourd'hui. Je souhaitais juste sortir d'ici alors... je signais le dernier document et repoussais l'ensemble pour revenir à Grace. "Tu viens Gracie ?" Et je l'emmenais, passant à coté de lui tout en l'ignorant, ne le saluant pas, ne lui parlant pas.
A l'extérieur, je m'arretais un instant pour finalement dire : "Je vais avoir besoin de toi pour transplaner." L'exploit que j'avais réussi, deux fois, ce soir du cinq mai, je n'avais pas encore été capable de le reproduire. D'ailleurs depuis, ma magie était de nouveau redevenue comme "défaillante", ce qui pour le coup était loin de me déranger. "Je suis... Toujours une brêle en sortilèges en ce moment."
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Re: Retour au bercail | Grace
Mer 16 Juin 2021 - 16:47
mardi 1er juin
Je rendis son étreinte à mon jumeau. Il m'aurait été impossible de faire autrement, même si je devais bien reconnaître que cette étreinte me rendait la tâche difficile pour retenir les larmes qui voulaient encore et toujours déborder depuis quelques jours. Mais cela pouvait passer pour la joie de l'accompagner pour sa sortie de l'hôpital, n'est-ce pas? J'enfouis ainsi quelques secondes mon front dans le cou de mon frère avant de me redresser après une grande inspiration et de regarder notre mère. "Ne vous inquiétez pas, Mère. il sera bien, chez Holly. Et je viendrai le voir." Parce que je supposais que c'était ça, le problème: le fait qu'il allait quitter l'hôpital et que ce n'était pas pour aller au manoir. Etais-je ou non dans le vrai, difficile à dire. En tout cas, c'était ce que je pensais. Une fois que mon frère eut récupéré son sac, que je lui avais proposé de porter, d'ailleurs, je passai mon bras au sien. "Tu sais que dans les films moldus, les patients sortent de l'hôpital en fauteuil roulant et que ce n'est que devant la sortie qu'ils ont droit de se lever?" lui demandai-je. Je regardais sans doute trop la télévision depuis que j'habitais avec Ymkje et les garçons. Mais, au moins, j'améliorai ma culture personnelle.
Nous étions à peine dans le couloir qu'une infirmière vint vers nous pour faire signer des papiers à mon jumeau que je fus bien obligée de lâcher pour qu'il puisse les signer tranquillement. Elle lui tendit ensuite la liste de ses rendez-vous, puis à moi ses médicaments. Je haussai les sourcils, surprise avant d'attraper le sachet. "Oui, oui, bien sûr!" Même si ce ne serait pas à moi de le faire mais à Holly. D'un autre côté, Victor pouvait avoir confiance en moi pour lui envoyer un sms à l'heure de la prise de ses médicaments pour savoir s'il les avait pris. D'autant qu'il devait savoir que je ne voudrais pas risquer un autre accident comme celui du 14 février.
J'étais, d'ailleurs, en train d'observer mon frère lorsque je vis son regard changer. Je n'étais pas la seule. L'infirmière aussi s'en était aperçue. "Vic...?" Sous entendu "tu veux aller lui parler?" ou "On devrait y aller". Un peu des deux, en fait. Je savais qu'ils ne partageaient pas le même avis, l'un et l'autre. Tout ce que j'espérais, c'était qu'ils finiraient par s'entendre, se comprendre. Ou, tout du moins, se tolérer. Mais mon frère était visiblement pressé de partir. Heureusement. Il n'y aurait pas de nouvelle confrontation. J'adressai un sourire triste à notre père avant de suivre mon jumeau à l'extérieur. "Oui, bien sûr! Tu veux aller où? Chez Holly directement, ou chez Ymkje et moi?" demandai-je avec un petit sourire.
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Re: Retour au bercail | Grace
Mer 16 Juin 2021 - 20:20
[color:72ca=#dodgerblue]"Je..." C'était tentant de choisir la seconde possibilité. L'idée même de découvrir son chez elle, de revoir peut-être celle qui faisait à nouveau vibrer mon coeur, c'était réellement une tentation. Pourtant... "... Je veux me poser. Poser mes affaires. Et..." Des mots qui ne viendraient pas, mais j'étais heureux que ce soit elle. J'affectionnais ma famille, mais j'avais avec ma soeur un lien particulier, celui des jumeaux. J'avais compris que j'avais vécu chez Holly une partie de ma vie, et je ne m'y étais pas rendu. Pas depuis mon retour. J'ignorais comment j'allais le gérer, mais je me rappelais de cette sensation qui m'avait parcouru l'échine le cinq mai, quand j'étais rentré dans ma chambre à Terenez. Et j'avais peur qu'elle revienne.
J'étais heureux du coup que ce soit elle, parce que ce genre de phrases impossibles à dire, je savais qu'elle le comprendrait. J'étais persuadé de trouver en ce pilier de ma vie depuis notre conception le roc sur lequel m'appuyer si ça allait mal.
Et mes doigts s'entrecroisant au sien, je respirais avant de suivre mon propre conseil pour Ymkje il y a presque un mois de ça : bloquer ma respiration. Et dans un craquement, on franchissait des centaines de Kilomètres pour atterrir en Ecosse, pour que mes yeux redécouvre ce quartier qui était le mien. Mais alors que j'ouvrais les yeux, apercevant la porte de l'immeuble, je voyais un renard argenté assis là, simplement. Vision de mon esprit, il disparu au bout de quelques clignements de paupières, me laissant une autre impression, à mi chemin entre l'agréable et son parfait opposé. Le sentait-elle, Grace, mon trouble ? Peut-être. Mais ma main n'avait toujours pas quitté la sienne.
Respirant profondément, je la suivais alors, traversant la rue et entrant dans cette bâtisse, pour ensuite préférer gravir les escaliers. Je n'étais pas en manque de sport, je suivais juste mon instinct, ce même instinct qui m'avait guidé dans les couloirs d'Hungcalf quelques semaines auparavant. Et lorsque la porte de l'appartement s'ouvrit, j'eu presque peur. Peur d'entrer. Il fallu qu'elle m'invite pour que je franchisse le pas, prenant le temps de redecouvrir l'endroit, reconnaissant certains objets. [color:72ca=#dodgerblue]"Familier..." Tout ici me le semblait.
J'étais heureux du coup que ce soit elle, parce que ce genre de phrases impossibles à dire, je savais qu'elle le comprendrait. J'étais persuadé de trouver en ce pilier de ma vie depuis notre conception le roc sur lequel m'appuyer si ça allait mal.
Et mes doigts s'entrecroisant au sien, je respirais avant de suivre mon propre conseil pour Ymkje il y a presque un mois de ça : bloquer ma respiration. Et dans un craquement, on franchissait des centaines de Kilomètres pour atterrir en Ecosse, pour que mes yeux redécouvre ce quartier qui était le mien. Mais alors que j'ouvrais les yeux, apercevant la porte de l'immeuble, je voyais un renard argenté assis là, simplement. Vision de mon esprit, il disparu au bout de quelques clignements de paupières, me laissant une autre impression, à mi chemin entre l'agréable et son parfait opposé. Le sentait-elle, Grace, mon trouble ? Peut-être. Mais ma main n'avait toujours pas quitté la sienne.
Respirant profondément, je la suivais alors, traversant la rue et entrant dans cette bâtisse, pour ensuite préférer gravir les escaliers. Je n'étais pas en manque de sport, je suivais juste mon instinct, ce même instinct qui m'avait guidé dans les couloirs d'Hungcalf quelques semaines auparavant. Et lorsque la porte de l'appartement s'ouvrit, j'eu presque peur. Peur d'entrer. Il fallu qu'elle m'invite pour que je franchisse le pas, prenant le temps de redecouvrir l'endroit, reconnaissant certains objets. [color:72ca=#dodgerblue]"Familier..." Tout ici me le semblait.
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Re: Retour au bercail | Grace
Jeu 9 Sep 2021 - 16:31
mardi 1er juin
"... Je veux me poser. Poser mes affaires. Et..." "Très bien! On va chez Holly, alors. Enfin... C'est chez toi aussi, en fait. Ca l'a toujours été..." répondis-je. Pourtant, il ne s'en souvenait certainement pas. Et ça m'attristait. Je fronçai légèrement les sourcils. "En fait, je dis chez Holly, parce qu'elle, elle n'en ai jamais partie depuis que tu as loué l'appartement pour elle. Je ne sais pas comment tu as fait d'ailleurs, mais c'est un fait. Toi, moi, on y a fait des allers et retour. J'ai vécu en partie à l'université, passant mes week-ends à l'appartement. Toi, c'était l'inverse. Mais là... Disons que j'ai ressenti le besoin d'avoir un chez moi. A moi." Bon. Certes, ce n'était pas juste chez moi, mais je n'avais plus l'impression d'être une invitée chez ma soeur. Et c'était déjà pas mal. La prochaine étape, ce serait de prendre un chez moi à moi, juste à moi.
Quelques mois en arrière, j'aurais sans doute envisagé de le faire avec Juliet. Mais ça, c'était avant. Finalement, avec Ymkje, c'était très bien, même s'il y avait Jolan et qu'à chaque fois que je le croisais, je revoyais Juliet qui sortait de sa chambre, particulièrement heureuse. Si je n'avais pas été amoureuse - et en couple à l'époque - avec le jeune homme, j'en aurais été ravie pour elle. Mais je ne pouvais pas me réjouir alors qu'il m'avait trompée. Ce n'était pas possible.
Je chassai tout ça de mon esprit pour me concentrer sur le transplanage avec mon frère. Ce n'était pas ce pour quoi j'étais la plus douée, mais j'étais capable de le faire si j'étais bien concentrée sur ce que je faisais. Nous parvînmes, entiers, non mélangés au bagage de mon frère, devant l'immeuble qui abritait notre refuge. Car c'était ce qu'il représentait, pour moi, surtout maintenant. Même si je ne voulais pas l'admettre. Parce que le faire équivaudrait à avouer que je regrettais d'en être partie. J'ouvris la porte de l'appartement et pénétrai à l'intérieur avant de me retourner vers mon frère qui était resté dans le couloir. Je pouffai, mes préoccupations envolées. "Hey dis! t'es pas un vampire qu'il faille t'inviter à entrer, quand même!" le taquinai-je avant de revenir le prendre par la main pour lui faire (re)visiter son appartement.
HRP: pardon du retard
- InvitéInvité
Re: Retour au bercail | Grace
Dim 26 Sep 2021 - 15:36
L'impression était là. Sans être un interdit, tout était d'un coup devenu plus lourd, pesant, oppressant. Est-ce que je me sentais rassuré de sentir cette main dans la mienne ? Oui. Parce qu'alors que je franchissais le seuil de cette porte, que j'entrais dans cet appartement à la fois inconnu, méconnu et familier, tout devenait plus intense. Avec le temps, on pourrait croire que je commençais à m'habituer à ce sentiment qui me parcourait et pourtant. Pourtant.
Etais-je maitre de moi-même, alors que mon sac venait se poser sur la première table ? Que mon regard balayait le champ de vision ? Que mes doigts venait effleurer les matériaux et objets qui composaient cette maison ? Lachant alors la main de Grace, pour appréhender ce foyer qui était et serait de nouveau le mien, j'avançais doucement, l'esprit ouvertement déconnecté du monde qui m'entourait.
Quelques flashs, ténu, me revenaient sans précision aucune. Je voyais mes soeurs dans certains, mon filleul dans d'autre, l'Hollandaise dans les derniers. Tous ceci n'étaient cependant finalement que comme de la fumée, que je voulais attraper à mains nues. Une sensation désagréable, similaire à celle que l'on ressent lorsque l'on vous lèse ouvertement de quelque chose. Je me sentais lésé, il n'y avait pas d'autres mots. J'avais l'impression qu'une part de moi m'avait été retiré sans crier gare.
Les lèvres tremblantes légèrement, je m'appuyais pour ne pas tomber, sur le bord de ce qui était un ilot de cuisine, séparation entre celle-ci et le salon.
Etais-je maitre de moi-même, alors que mon sac venait se poser sur la première table ? Que mon regard balayait le champ de vision ? Que mes doigts venait effleurer les matériaux et objets qui composaient cette maison ? Lachant alors la main de Grace, pour appréhender ce foyer qui était et serait de nouveau le mien, j'avançais doucement, l'esprit ouvertement déconnecté du monde qui m'entourait.
Quelques flashs, ténu, me revenaient sans précision aucune. Je voyais mes soeurs dans certains, mon filleul dans d'autre, l'Hollandaise dans les derniers. Tous ceci n'étaient cependant finalement que comme de la fumée, que je voulais attraper à mains nues. Une sensation désagréable, similaire à celle que l'on ressent lorsque l'on vous lèse ouvertement de quelque chose. Je me sentais lésé, il n'y avait pas d'autres mots. J'avais l'impression qu'une part de moi m'avait été retiré sans crier gare.
Les lèvres tremblantes légèrement, je m'appuyais pour ne pas tomber, sur le bord de ce qui était un ilot de cuisine, séparation entre celle-ci et le salon.
- InvitéInvité
Re: Retour au bercail | Grace
Jeu 23 Déc 2021 - 16:30
mardi 1er juin
Je le laissai mener le rythme. Parce qu'il ne se souvenait plus d'avoir mis les pieds ici, d'avoir été celui qui avait choisi l'appartement. Pour ma part, je laissai errer mon regard vers la porte de ce qui avait jadis été ma chambre. Il me semblait que c'était une éternité plus tôt et, parfois, j'aurais voulu remonter le temps pour ne jamais quitter cet appartement. D'une certaine façon, j'avais grandi, depuis. J'avais appris que je ne méritais pas d'être aimée, et que je ne pouvais pas faire confiance. Pas même à ma meilleure amie. Du moins, c'était ce que je ressentais à cet instant. Je baissai le regard, soulagée de ne pas pouvoir regarder vers mon épaule de façon discrète. Néanmoins, il me restait une chose à demander à mon frère avant de le laisser redécouvrir totalement l'appartement, à son rythme. "Vic? Est-ce que... Tu pourrais, me faire un dessin, s'il te plait?" demandai-je en me mordant la lèvre.
L'espace d'un instant, je songeais qu'il avait peut-être senti ma souffrance, quelques jours plus tôt, lorsque les griffes du loup-garou qu'était mon ex petit ami avaient transpercé ma peau diaphane. Mais je me l'enlevais tout de suite de la tête. S'il l'avait senti, il se serait précipité, je n'en doutais pas. Et de nous deux, je crois que j'avais toujours été celle qui ressentait le plus quand quelque chose de grave arrivait à l'autre.
Lâchant sa main, je refermai la porte d'entrée avant de me diriger vers la cuisine pour nous servir deux grands verres d'eau. "Tiens, bois. Le médecin m'a dit que tu avais un médicament à prendre, à peu près dans cinq minutes." ajoutai-je avant d'aller chercher un peu de brioche dans un placard. "Il m'a aussi dit que c'était mieux de grignoter un peu avec ce comprimé."
- InvitéInvité
Re: Retour au bercail | Grace
Mer 5 Jan 2022 - 20:28
"Vic? Est-ce que... Tu pourrais, me faire un dessin, s'il te plait?"
La question me ramène à la réalité, alors que je tourne le visage vers ma jumelle. L'impression de torpeur qui m'habitait disparu, tant sa demande canalisait mon esprit. Un dessin ?
Bien sur... Qu'est-ce... Qu'est-ce que tu voudrais ?
L'hésitation cependant de ma question n'était pas du à la sensation précédente. Sans que je ne le comprenne, mon esprit s'étonnait même que mon double de vie me pose même cette question. Combien de dessins lui avais-je déjà fait, avec ou sans demande ? Pourtant, aujourd'hui, elle avait posé la question comme si, à mon oreille, c'était la première fois. Comme si elle n'était elle-même pas sûre de la réponse qui serait la mienne.
Alors je la regardais, ouvrant mon sac en m'installant sur une des chaises hautes présentes, sortant mon carnet à dessin, et un crayon, prenant ensuite le verre qu'elle me tendait. T'es pas obligé de suivre tout à la lettre hein. déclarais-je, me résignant tout de même à la prise du comprimé. Parce que je ne voulais pas retourner à Sainte-Marie. Je ne voulais plus être enfermé dans ces murs, me sentir prisonnier de cette fatalité. Et je savais que si je m'écartais ne serait ce que d'un comprimé de mes prescriptions, mes deux soeurs étaient totalement capables de me le faire payer.
Je mange si tu manges aussi. Allé, comme au bon vieux temps. Un bon vieux temps définitivement moins loin à ma mémoire qu'à la sienne, c'était indéniable. Et finalement j'ajoutais : Alors dis-moi, tu veux quoi comme dessin ?
La question me ramène à la réalité, alors que je tourne le visage vers ma jumelle. L'impression de torpeur qui m'habitait disparu, tant sa demande canalisait mon esprit. Un dessin ?
Bien sur... Qu'est-ce... Qu'est-ce que tu voudrais ?
L'hésitation cependant de ma question n'était pas du à la sensation précédente. Sans que je ne le comprenne, mon esprit s'étonnait même que mon double de vie me pose même cette question. Combien de dessins lui avais-je déjà fait, avec ou sans demande ? Pourtant, aujourd'hui, elle avait posé la question comme si, à mon oreille, c'était la première fois. Comme si elle n'était elle-même pas sûre de la réponse qui serait la mienne.
Alors je la regardais, ouvrant mon sac en m'installant sur une des chaises hautes présentes, sortant mon carnet à dessin, et un crayon, prenant ensuite le verre qu'elle me tendait. T'es pas obligé de suivre tout à la lettre hein. déclarais-je, me résignant tout de même à la prise du comprimé. Parce que je ne voulais pas retourner à Sainte-Marie. Je ne voulais plus être enfermé dans ces murs, me sentir prisonnier de cette fatalité. Et je savais que si je m'écartais ne serait ce que d'un comprimé de mes prescriptions, mes deux soeurs étaient totalement capables de me le faire payer.
Je mange si tu manges aussi. Allé, comme au bon vieux temps. Un bon vieux temps définitivement moins loin à ma mémoire qu'à la sienne, c'était indéniable. Et finalement j'ajoutais : Alors dis-moi, tu veux quoi comme dessin ?
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