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Breathe me. • Caleb. ♥
Mar 13 Avr 2010 - 8:13
Je titubai lamentablement, m'effondrant finalement sur l'un des fauteuils inoccupés, un verre de vodka à la main. La salle s'était considérablement vidée au cours de la dernière heure, et j'en avais conclu que le soleil n'allait pas tarder à se lever. J'aurais peut-être dû rentrer, moi aussi, et la perspective de me glisser dans mes draps n'était pas repoussante, bien au contraire ; j'étais simplement tout bonnement incapable de retrouver le chemin jusqu'à ma chambre. Il ne restait à présent plus que quelques fêtards qui cherchaient tant bien que mal à profiter des derniers instants de la soirée, vague d'euphorie éphémère qui leur serait bientôt arrachée, lorsqu'ils devraient retourner à leur triste réalité. Ils tenaient à peine debout, s'accrochant l'un à l'autre comme à une ultime bouée de sauvetage, s'obstinant pourtant à continuer à danser, alcools moldus et sorciers se mélangeaient, les silhouettes se mêlaient, telles des ombres amères en quête d'une existence un peu plus étincelante, et leur déchéance atteignait des extrêmes que j'étais incapable de nommer. C'était souvent comme ça, à vrai dire, bien que généralement, je ne sois plus là pour le voir. J'avais tendance à rapidement me trouver un compagnon pour la nuit, et à poursuivre cette recherche pourtant vaine d'un vague oubli au creux de bras qui m'étaient jusqu'alors inconnus. Ce soir néanmoins, j'avais repoussé les corps désireux de me frôler, ignoré les avances maladroites d'ivrognes vacillants, me drapant dans une attitude de vierge effarouchée qui ne m'allait décidément pas. Je m'étais bien vite ennuyée, et avait trouvé refuge auprès de nombreuses boissons alcoolisées. L'avantage de boire à jeun était que l'ivresse montait plus vite, quelques gorgées avaient suffi à me faire tourner la tête, et j'avais commencé à m'agiter au milieu d'une foule que j'aurais habituellement méprisée. Contemplant ce qu'il restait de ces quelques instants volés particulièrement tumultueux, je ne pus m'empêcher de songer que j'aurais dû m'en aller plusieurs heures auparavant, quand j'en avais encore la capacité. Je détestais les fins de soirée, je détestais les verres piétinés qui jonchaient le sol sale, l'atmosphère encore pleine d'électricité, je détestais comprendre que tout cela, au fond, n'avait mené à rien, si ce n'est à une débauche encore plus déroutante que les précédentes. Ce n'était qu'un éternel recommencement, toutes les fêtes pouvaient se raconter de la même façon, car toutes se vivaient pareillement. Un visage qui change, une peau chaude un peu différente, et pourtant les mêmes pas de danse. On se tourne autour, encore et encore, et chaque lendemain est un peu plus difficile, l'espoir de se réveiller autre part écrasé sous un quotidien trop lourd à supporter, y retourner quand même, avec la naïveté de l'enfant qui vient de naître. J'avais, pour ma part, depuis longtemps surmonté l'idée aberrante que rien ne changerait jamais, mais continuais néanmoins à m'endormir en espérant tout recommencer ailleurs, tout en sachant pertinemment que rien ne serait jamais assez. J'étais l'insatisfaction même, pointant du doigt chaque défaut, chaque putain de faux pas, et je ne rêvais que de pouvoir me perdre moi-même, à l'une de ces nombreuses soirées, franchir la limite pour ne plus jamais avoir à subir cette horrible déception au réveil. J'étais épuisée. J'observais les derniers survivants franchir le pas de la porte, sans même bouger, sachant que je n'irais pas loin, si toutefois je parvenais à me lever. Je songeais à l'éventualité de m'endormir sur le canapé, ce dernier ne me semblant pas si inconfortable que ça à ce moment précis, et m'apprêtais à m'allonger, quand je sentis une main se poser sur mon épaule, tandis qu'une haleine empestant l'alcool s'approchait dangereusement de mon nez. Tournant la tête, je fus confrontée aux traits grossiers d'un élève un peu plus âgé que moi qui, apparemment, me connaissait. Il m'adressa un rictus qui, s'il le voulut aimable, ressembla davantage à une invitation libidineuse, et désigna la sortie de sa main droite.
« Tu n'as pas l'air en état de marcher jusqu'à ta chambre. Tu veux que je te raccompagne, Tatiana ? » marmonna-t-il de façon étrangement intelligible pour quelqu'un qui aurait pu se faire arrêter rien qu'à cause de son apparence de soulard invétéré.
J'aurais aimé lui répondre de façon tout aussi classe d'aller se faire foutre, mais je ne parvins qu'à hocher la tête, hébétée. Il me souleva assez facilement, compte tenu de son état, et à mon plus grand étonnement, me raccompagna bravement jusqu'à ma chambre, sans tenter quoique ce soit. J'aurais même pu en être vexée, si je ne m'étais pas endormie aussitôt ma tête posée sur l'oreiller. Le réveil fut tout aussi difficile que prévu, voire pire encore ; je n'avais pas compté sur le mal de tête qui me fit grimacer dès que les rayons du soleil percèrent à travers les rideaux entrebaillés. Je suppose qu'il fut donc tout naturel que mon humeur soit dès lors massacrante, et ce fut en pestant que je m'apprêtais pour affronter cette nouvelle journée. Comme chaque matin, mon reflet me nargua, s'attardant cette fois-ci sur les cernes violacés qui étaient nés pendant la nuit. Je n'y prêtais néanmoins que peu d'attention, tout comme je ne pris guère le temps de regarder si j'étais bien habillée, obnubilée par la douleur qui me transperçait le crâne, meurtrière et vicieuse. J'étais peu habituée à cette dernière, y ayant toujours échappé malgré les nombreux excès que je n'avais pas manqué de faire, déjà à Poudlard, et j'avais tendance à évoquer la fin du monde lorsque cela m'arrivait. Cela avait par ailleurs le don de faire rire mon cousin, qui rétorquait alors que j'étais bien dramatique, pour quelqu'un qui avait refusé d'arrêter de boire la veille. Je n'étais, au fond, peut-être pas réellement faite pour ce monde-là, mais je m'y plongeais toutefois toute entière, avec l'espoir de ne pas m'en sortir indemne – ironie du sort, les maux que je ressentais en ce moment avaient en quelques sortes exaucés mon vœu. Songeant un instant à rester au lit, je dus me faire violence pour finalement sortir de ma demeure d'étudiante, et ce fut avec une tête d'enterrement que j'arpentais le domaine d'Hungcalf, bien décidée à pourrir la vie de tout ceux qui oseraient se mêler de la mienne aujourd'hui.
« Tatiana ! »
J'étais à présent arrivée rez-de-chaussée, pénétrant à peine le hall d'entrée que déjà j'étais apparemment incapable d'échapper aux multitudes de visages familiers qui m'entouraient. Jetant un vague coup d'oeil à celle qui m'avait interpellée, j'essayais néanmoins de continuer mon chemin, ne sachant pas vraiment où aller, souhaitant simplement échapper à ce brouhaha persistant qui semblait ne souhaiter qu'une chose ; me voir agoniser. Lentement. Une main ferme se saisit cependant de mon bras, me forçant à me retourner pour affronter la figure ronde d'une rousse qui était dans ma classe de Potions. Lui adressant un regard hautain qui la fit rougir, elle tenta de ne pas se démonter, et haussa les épaules d'un air nonchalant, mal à l'aise. Malgré ma mauvaise humeur, je ne pus m'empêcher de m'en amuser, et un sourire un coin se dessina sur mes lèvres rosées.
« Je voulais juste te rappeler qu'on doit rendre le devoir de Potions demain. Tu sais, le truc collectif, tu as choisi de le faire avec moi, et on a encore des choses à faire, alors c'était pour convenir d'un rendez-vous à la bibliothèque dans la journée. » fit-elle, parlant un peu trop vite pour que je puisse saisir tout ses mots. Je compris toutefois le sens global de sa demande, et grimaçai. Il n'était pas question que je travaille.
« Écoute, tu aurais dû me prévenir plus tôt, j'ai une journée plutôt chargée, là... »
« C'est ce que tu m'as dit hier, et avant-hier. » rétorqua-t-elle, maintenant agacée.
Je roulai les yeux, et lui adressai une moue vaguement désolée, me défaisant de son étreinte d'un coup sec.
« Je suis sûre que tu feras un travail fabuleux. »
« Pardon ? Non, nous sommes censées le faire ensemble, et... »
« Fuck off. » coupai-je avec impatience avant de m'éloigner à grandes enjambées.
Je l'entendis vaguement m'appeler dans mon dos, et accélérai le pas, craignant qu'elle ne se mette à me poursuivre. Heureusement, elle sembla comprendre que ce n'était pas le moment, ou peut-être préparait-elle sa revanche, qui sait, je n'en avais pas grand-chose à faire. J'avais besoin de calme. Les allées et venues des élèves m'exaspéraient, et j'étais plus que jamais convaincue que j'aurais dû rester dans mon lit, au moins jusqu'à mon cours de défenses contre les forces du mal. J'étais malgré tout déjà levée, et l'idée de devoir refaire tout le chemin arrière m'irritait. Je me dirigeai donc vers les sous-sols, qui étaient généralement moins fréquentés, songeant un instant à rejoindre ma salle commune, avant de me remémorer la raison pour laquelle je l'avais quittée ; les Grymm étaient d'un ennui affolant. En apercevant d'ailleurs quelques uns qui en sortaient, dont quelques connaissances auxquelles je n'avais aucune envie de parler, je m'engouffrai dans la première salle qui m'apparut, refermant promptement la porte derrière moi. Je connaissais la pièce pour m'y être déjà isolée quelques fois depuis mon arrivée, et aimais l'atmosphère qui y régnait. Je n'étais pas particulièrement sensible aux vieilles salles d'Hungcalf, mais celle-ci dégageait une histoire qui me fascinait. J'allai m'installer sur l'ancien siège grinçant du dernier occupant, un alchimiste, paraîtrait-il, et laissai mes doigts glisser sur les divers bocaux que l'on pouvait toujours trouver sur son bureau.
Ravie de la tranquillité que je pouvais enfin savourer, j'en vins presque à oublier mon mal de tête, lorsque la porte s'ouvrit une nouvelle fois, provoquant quelques nouvelles sensations désagréables au sein de mon crâne déjà endolori. Je relevai aussitôt les yeux, et m'apprêtai à dire à l'inconnu de gentiment tourner les talons et me foutre la paix, quand je reconnus Caleb. Je haussai un sourcil, hésitant entre deux sentiments contradictoires. J'étais heureuse de le voir, cela faisait quelques temps que je ne l'avais plus croisé, mais ma bienheureuse bulle paisible semblait s'être évanouie avec son arrivée. Rien n'était jamais calme avec lui, et surtout pas moi.
« Lewis... Tu arrives toujours aux mauvais moments. » soupirai-je, m'étirant sur le siège qui grinça de plus belle. « Tu crois que l'un de ces trucs soulagerait mes maux de tête, dis ? Parce que je suis prête à prendre le risque de la laisser exploser, s'il le faut. »
Je désignai l'une des substances étranges qui envahissait l'endroit, tout en adressant un sourire à mon ami. Il m'avait manqué, même si je ne lui dirai pas. Il ne voudrait pas l'entendre, de toutes façons, et c'était mieux comme ça.
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Re: Breathe me. • Caleb. ♥
Mar 13 Avr 2010 - 20:34
CALEB & TATIANA
I WANT TO RECONCILE THE VIOLENCE IN YOUR HEART I WANT TO RECOGNIZE YOUR BEAUTY’S NOT JUST A MASK I WANT TO EXORCISE THE DEMONS FROM YOUR PAST I WANT TO SATISFY THE UNDISCLOSED IN YOUR HEART |
Le réveil difficile d'un bourreau des cœurs. Qu'est-ce que ça donne ? Une charmante demoiselle se retrouvant seule dans un lit, après que l'homme se soit décidé de la quitter, et de la laisser en compagnie des draps blancs, ne faisant qu'un avec sa peau douce et délicate, et de Morphée. C'est une attitude certes commune à de nombreux hommes, mais si ces derniers souhaitent avoir la paix, et ne pas se voir harcelé les jours qui suivent par une femme qui s'est accrochée et qui se fait des films régulièrement quant à un probable avenir amoureux. Ce réveil difficile, car la nuit a été longue et périlleuse. Les appels incessants des verres d'alcool et des autres produits illicites s'y trouvant. Ces amis d'un soir, vous accompagnant tout le long, sont les seuls qui ne vous abandonneront jamais, qui seront toujours prêts à tout pour vous faire succomber aux désirs les plus fous, aux tentations les plus viles. Ces passions tentatrices, désireuses de rajouter chaque jour un nouveau nom sur leur liste de victimes, si longue liste. Mon nom y est inscrit depuis de nombreuses années, mais j'ai appris à combattre ces passions - bien que j'y succombe de temps à autre. Personne ne peut en connaître toute l'étendue de leurs pouvoirs, mis à part un individu qui aurait connu tous les vices possibles, et cet homme n'est pas encore né. Il est juste nécessaire de ne pas oublier les événements passés, et cela arrive bien malgré nous. Faire face aux imprévus est une qualité qui se fait rare. Je me suis laissé prendre au jeu, la veille, sans succomber jusqu'au bout. Il faut aussi savoir s'arrêter, pour profiter pleinement de ces plaisirs, sans en abuser. Seulement, regarder ceux qui y succombent jusqu'au bout est un plaisir, qui est tout autre, plutôt du genre personnel. Se délecter des tentations des autres, s'en nourrir. Les sensations procurées ne sont que plus aguichantes, surtout lorsque ces êtres sont à votre portée, qu'ils s'inclinent devant vous, dès lors vous vous sentez supérieur et surtout, plus malin qu'eux d'avoir su dire non aux bassesses de l'alcool et des drogues, ces ennemis vicieux qui tentent de s'emparer de vous et de votre raison. Lorsque quelqu’un est ivre mort, il est pour moi une proie facile. Je dois dire que l’alcool et les drogues sont devenus mes amis, mes coéquipiers, mes alliés… Ils me permettent d’accéder à l’esprit de toute personne y ayant succombé, avec tant d’aisance, que cela en devient vexant pour mes capacités de Legilimens. Mais, c’est dans ce genre de moment que je peux en apprendre le plus sur eux. A chaque fois que j’apprends quelque chose de nouveau, cela me fait monter dans la hiérarchie d’Hungcalf, enfin, comment dire… J’ai de plus en plus de pouvoir sur les autres, et j’aime affreusement ça, le pouvoir… Surtout lorsqu’il s’agit de soumettre les autres à ma personne. Quelques rares êtres échappent à ce sort, je porte à certaines personnes beaucoup d’intérêt. Enfin, ils me sont chers, quoi… Oui, je ne plaisante pas. Phobia, Khalee, Bonnie, Lust et sa cousine Tatiana… Ils sont rares, mais ont l’honneur de pouvoir se dire être mes amis, car oui, c’est chose rare et ce n’est pas donné à tout le monde. Je rajouterais d’ailleurs, qu’il vaut mieux m’avoir dans ses amis, que dans ses ennemis. Mon esprit vicieux peut parfois prendre une telle ampleur que j’en oublie mes limites, je pourrais aller beaucoup trop loin pour des broutilles. Seulement, lorsque l’on ose me défier, aucune échappatoire n’est possible. J’abuse de tous les secrets, et de toutes les peurs, pour anéantir mon ennemi, tout en faisant bonne figure auprès de la personne, me montrant comme n’étant pas rancunier. Un stratège agirait ainsi, il ne faut pas se voiler la face. J’use de tous les vices possibles pour atteindre mon but, et je ne recule devant rien. La vie est une guerre infinie, chaque ennemi est un défi, chaque défi est un ennemi. J’entreprenais de rejoindre la salle commune des Grymm après avoir pris mon petit-déjeuner. Lorsque j’eu rejoins le niveau inférieur, j’aperçus Tatiana, ma douce et tendre Tatiana, franchir le pas de la porte du bureau de l’alchimiste, enfin, ancien bureau. J’hésitais une seconde, puis je me décidais à la rejoindre, comme par nécessité, mon corps l’avait voulu, ma raison m’avait quittée. Dès qu’elle me vit, elle m’adressa la parole. Je fus légèrement surpris sur le coup, mais me rappelant du petit jeu qui s’était installé entre nous, je l’étais soudainement beaucoup moins. Affichant un sourire qui se voulait malicieux, je rétorquais avec délectation.
▬ « Mauvais moments ? Je t’en pris Tatiana, certes je pourrais repartir, si tu le voulais, mais dès que j'aurais tourné les talons, tu me prieras de rester, n’est-ce pas ? » Je lui lançais un sourire amusé, accompagné de mon regard ténébreux, toisant ses courbes parfaites. « Si j'étais toi, j'éviterais. L'ancien occupant de ce bureau était, comment dire... légèrement dérangé. Il serait regrettable que ce doux visage qui est le tien, devienne quelque peu... différent, suite a une expérience foireuse. » Je fouillais dès lors la poche droite de mon jeans, pour en ressortir un petit cachet ressemblant à un bonbon. « Tiens, prends ça plutôt, c'est très efficace. T'inquiète, c'est pas de l'ecstasy ou autre, mais c'est très utile pour les... lendemains de soirées. » Je le déposais sur mon index, et le propulsa dans sa direction, d'un coup de pousse. « Pas besoin de me remercier. »
Je la regardais, de là où je me trouvais, elle était superbe. Comme toujours cela dit. Le lien nous unissant est plus qu’étrange. Je ne peux lui admettre, malgré que je sois forcé de me l’avouer à moi-même, mais Tatiana compte énormément pour moi. Cela n’empêche que nous cessons de « pourrir » gentiment la vie de l’autre, surtout les couples et relations. Au fond de moi, je suis jaloux et possessif vis-à-vis d’elle, n’acceptant pas qu’un homme autre que moi pose ses mains sur elle. Le pire, serait que quelqu’un ose lui faire du mal, dans ce cas là, je ne saurais avec certitude ce que je pourrais bien faire, mais quelque chose me dit que cela ne serait pas très beau à voir. Je l’aime, oui je l’aime, épris d’un amour étrange, cela dit. C’est une relation passionnelle qui nous unit, je ne pourrais aller plus loin avec elle que notre amitié fusionnelle – malgré le fait que nous nous autorisons quelques nombreuses folies. Je dois avouer qu’il n’y a pas plus forte tentation qu’elle, pour moi. Elle est ma moitié, celle en qui je me retrouve, et c’est pour cela que nous sommes si ignobles l’un envers l’autre, bien que cela parte d’une bonne intention – la jalousie n’est pas chose mauvaise, en soit. Elle est mon Idéal, celle pour qui je n’oserais jamais faire du mal, pour qui je serais toujours une épaule, et d’une douceur inégalable. Je pense qu’elle ne me décevra jamais, du moins je l’espère, et cela s’applique également pour moi. Ma conscience se l’arrache, elle-même divisée en deux, la Bonne et la Mauvaise ; chacun souhaite faire d’elle quelque chose de différent. La Bonne me pousse à l’aimer et à la chérir jusqu’à la fin des temps, conquérir son cœur, et la Mauvaise me pousse à la traiter comme un jouet, comme un pantin dont je serai le marionnettiste, et d’abuser d’elle, d’écarter toute autre menace pouvant s’emparer d’elle, pour qu’elle me soit éternellement dévouée. Ceci dit, j’ai choisi le meilleur des deux, par respect pour sa personne et pour en faire cet Idéal tant recherché. Je l’aime, comme je l’ai dit, et j’élimine tous ceux lui faisant du mal et l’approchant de trop près. Elle ne m’appartient pas, et je ne lui appartiens point non plus, chacun reste à sa place. Je n’avais pas bougé, et une question me taraudait l’esprit.
▬ « Mais dis moi... Que fais-tu ici ? Un vieux bureau abandonné... Ce n'est pas le genre d'endroit que fréquente une jeune demoiselle... Sauf si celle-ci souhaite éviter quelqu'un. » J’entreprenais alors de me rapprocher d’elle, actuellement sur son siège, pour me retrouver de l’autre côté du bureau. Je m’appuyais sur ce dernier, et sentis la poussière sous mes mains, quelle désagréable sensation… Je n’y prêtais plus attention, et plongea mon regard dans le sien, me penchant légèrement. Je pouvais lire en elle comme dans un livre ouvert. Ses yeux magnifiques, n’étaient que des portes grandes ouvertes de son esprit. « Silverheart, peut-être ? Oh, ne me dis pas qu’il a été décevant la nuit passée, si tel a été le cas, il va falloir rattraper ça, tu ne crois pas ? »
Etrangement, je ressentis un pincement au cœur, la revoyant aussi resplendissante. Car même le lendemain d’une soirée bien mouvementée, elle rayonnait. J’en perdais la raison, encore une fois, ce n’était pas permis d’avoir un tel effet sur moi. Par plaisir, et pour retomber dans mes pensées « normales », je replongeais mes yeux dans les siens, lisant en elle, en apprenant plus sur son état d’esprit actuel. C’est fou ce que ça peut être jouissif, de l’avoir à ma merci, malgré tout.
▬ « Mauvais moments ? Je t’en pris Tatiana, certes je pourrais repartir, si tu le voulais, mais dès que j'aurais tourné les talons, tu me prieras de rester, n’est-ce pas ? » Je lui lançais un sourire amusé, accompagné de mon regard ténébreux, toisant ses courbes parfaites. « Si j'étais toi, j'éviterais. L'ancien occupant de ce bureau était, comment dire... légèrement dérangé. Il serait regrettable que ce doux visage qui est le tien, devienne quelque peu... différent, suite a une expérience foireuse. » Je fouillais dès lors la poche droite de mon jeans, pour en ressortir un petit cachet ressemblant à un bonbon. « Tiens, prends ça plutôt, c'est très efficace. T'inquiète, c'est pas de l'ecstasy ou autre, mais c'est très utile pour les... lendemains de soirées. » Je le déposais sur mon index, et le propulsa dans sa direction, d'un coup de pousse. « Pas besoin de me remercier. »
Je la regardais, de là où je me trouvais, elle était superbe. Comme toujours cela dit. Le lien nous unissant est plus qu’étrange. Je ne peux lui admettre, malgré que je sois forcé de me l’avouer à moi-même, mais Tatiana compte énormément pour moi. Cela n’empêche que nous cessons de « pourrir » gentiment la vie de l’autre, surtout les couples et relations. Au fond de moi, je suis jaloux et possessif vis-à-vis d’elle, n’acceptant pas qu’un homme autre que moi pose ses mains sur elle. Le pire, serait que quelqu’un ose lui faire du mal, dans ce cas là, je ne saurais avec certitude ce que je pourrais bien faire, mais quelque chose me dit que cela ne serait pas très beau à voir. Je l’aime, oui je l’aime, épris d’un amour étrange, cela dit. C’est une relation passionnelle qui nous unit, je ne pourrais aller plus loin avec elle que notre amitié fusionnelle – malgré le fait que nous nous autorisons quelques nombreuses folies. Je dois avouer qu’il n’y a pas plus forte tentation qu’elle, pour moi. Elle est ma moitié, celle en qui je me retrouve, et c’est pour cela que nous sommes si ignobles l’un envers l’autre, bien que cela parte d’une bonne intention – la jalousie n’est pas chose mauvaise, en soit. Elle est mon Idéal, celle pour qui je n’oserais jamais faire du mal, pour qui je serais toujours une épaule, et d’une douceur inégalable. Je pense qu’elle ne me décevra jamais, du moins je l’espère, et cela s’applique également pour moi. Ma conscience se l’arrache, elle-même divisée en deux, la Bonne et la Mauvaise ; chacun souhaite faire d’elle quelque chose de différent. La Bonne me pousse à l’aimer et à la chérir jusqu’à la fin des temps, conquérir son cœur, et la Mauvaise me pousse à la traiter comme un jouet, comme un pantin dont je serai le marionnettiste, et d’abuser d’elle, d’écarter toute autre menace pouvant s’emparer d’elle, pour qu’elle me soit éternellement dévouée. Ceci dit, j’ai choisi le meilleur des deux, par respect pour sa personne et pour en faire cet Idéal tant recherché. Je l’aime, comme je l’ai dit, et j’élimine tous ceux lui faisant du mal et l’approchant de trop près. Elle ne m’appartient pas, et je ne lui appartiens point non plus, chacun reste à sa place. Je n’avais pas bougé, et une question me taraudait l’esprit.
▬ « Mais dis moi... Que fais-tu ici ? Un vieux bureau abandonné... Ce n'est pas le genre d'endroit que fréquente une jeune demoiselle... Sauf si celle-ci souhaite éviter quelqu'un. » J’entreprenais alors de me rapprocher d’elle, actuellement sur son siège, pour me retrouver de l’autre côté du bureau. Je m’appuyais sur ce dernier, et sentis la poussière sous mes mains, quelle désagréable sensation… Je n’y prêtais plus attention, et plongea mon regard dans le sien, me penchant légèrement. Je pouvais lire en elle comme dans un livre ouvert. Ses yeux magnifiques, n’étaient que des portes grandes ouvertes de son esprit. « Silverheart, peut-être ? Oh, ne me dis pas qu’il a été décevant la nuit passée, si tel a été le cas, il va falloir rattraper ça, tu ne crois pas ? »
Etrangement, je ressentis un pincement au cœur, la revoyant aussi resplendissante. Car même le lendemain d’une soirée bien mouvementée, elle rayonnait. J’en perdais la raison, encore une fois, ce n’était pas permis d’avoir un tel effet sur moi. Par plaisir, et pour retomber dans mes pensées « normales », je replongeais mes yeux dans les siens, lisant en elle, en apprenant plus sur son état d’esprit actuel. C’est fou ce que ça peut être jouissif, de l’avoir à ma merci, malgré tout.
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Re: Breathe me. • Caleb. ♥
Mer 14 Avr 2010 - 6:26
J'aurais pu tendre les bras, tentative enfantine pour l'attirer à moi, j'aurais pu m'approcher et l'enlacer, m'abandonner à une vague étreinte malaisée, mais je ne le fis pas, me contentant de le contempler depuis mon trône délabré, revêtant encore une fois le masque impénétrable de la reine que je n'avais pourtant jamais été. Je maîtrisais les apparences, je jouais avec les réalités, que je tordais sans me lasser, je me complaisais dans un rôle que je n'aimais néanmoins pas interpréter. J'étais un paradoxe à moi seule, diablement insupportable, mais malgré tout, il était là. La porte se referma derrière lui, et je grimaçai, la douleur ne m'ayant toujours pas laissée en paix. Mon regard s'accrocha à sa bouche, quelques secondes d'éternité, et je savourais sa brève surprise, me mordant les lèvres en le voyant sourire. Je le connaissais depuis si longtemps que j'en venais souvent à oublier qu'il ne faisait pas réellement partie de moi, que ce lien fusionnel n'était au fond qu'éphémère, et qu'il pourrait m'être arraché en un claquement de doigts. Les limites étaient bien trop régulièrement franchies, et je m'en éloignais tant que je ne pouvais plus distinguer la frontière, ce qui m'aurait semblé déplacé devenait naturel, mes gestes changeaient, mon attitude se modelait à ce nouveau terrain de jeu, ma mémoire effaçant volontairement tout ce qui se serait passé auparavant. Nous jouions tant et si bien, que, de temps à autres, je me surprenais à le considérer véritablement comme mon pire adversaire, un rival que je ne parviendrai pas à abattre ; je tenais bien trop à lui pour lui asséner le coup fatal. Je n'étais cependant pas sûre qu'il songe de la même manière à mon encontre, et pour cause, nous ne nous embarrassions jamais de ces déclarations ridiculement mièvres, leur préférant la violence des mots tranchants et l'excitation d'un lendemain peu certain. La danse effrénée d'un couple qui n'en était pas un, sage valse d'une amitié qui ne pouvait vraiment exister, j'avançais sur un fil tendu au milieu du vide, et j'avais parfois simplement envie de me laisser tomber, d'un côté ou de l'autre, cela n'avait après tout aucune importance. Que le destin choisisse donc à ma place, mon sort ne m'appartenait pas. Je me faisais soumise et docile sous les mains expertes d'un avenir qui se moquerait bientôt de moi, je me laissais entraîner dans les courants contraires d'une relation qui n'avait pas lieu d'être, et j'espérais me noyer, pour ne plus jamais avoir à me demander si j'avais fui assez loin, cette fois-ci. Sa présence répondait par ailleurs à ma question muette, et je compris enfin que je ne pourrai probablement pas courir assez vite pour tous les semer, quel qu'ils soient.
« Mauvais moments ? Je t’en pris Tatiana, certes je pourrais repartir, si tu le voulais, mais dès que j'aurais tourné les talons, tu me prieras de rester, n’est-ce pas ? » Je haussai un sourcil en le voyant faire, usant d'une assurance qui m'était bien trop familière, et un léger rire s'échappa de mes lèvres. Il avait raison, c'est pourquoi je choisis de ne pas lui répondre ; je ne lui accorderai pas la victoire si facilement – à vrai dire, si j'en étais capable, je ne laisserai pas gagner du tout. « Si j'étais toi, j'éviterais. L'ancien occupant de ce bureau était, comment dire... légèrement dérangé. Il serait regrettable que ce doux visage qui est le tien, devienne quelque peu... différent, suite a une expérience foireuse. »
« Tu t'inquiètes de savoir à quoi mon visage ressemble, maintenant, Caleb ? » glissai-je avec amusement. Provocation inutile, tandis qu'il fouillait déjà dans sa poche, paroles creuses qui ne servaient qu'à meubler une conversation qui n'avait pas encore débuté, trahissant malgré tout cette estime de moi-même qui me faisait défaut, comme tant d'autres fois. Alors je parlais, sans m'arrêter, je comblais les blancs pour ne pas laisser entrapercevoir mes failles, pour tenter d'étouffer ma putain de fragilité.
« Tiens, prends ça plutôt, c'est très efficace. T'inquiète, c'est pas de l'ecstasy ou autre, mais c'est très utile pour les... lendemains de soirées. » Il me l'envoya d'un lancer adroit, et je m'en emparai sans grand mal, abordant une expression suspicieuse. Je ne croyais bien évidemment pas qu'il cherche à me duper, mais je n'avais jamais eu confiance lorsqu'il s'agissait d'ingérer des pilules étranges. Cette dernière étant posée dans le creux de ma paume, je l'observai avec une moue dubitative, avant de finalement l'avaler, gagnée par l'espoir soudain de faire disparaître cette abomniable douleur entêtante en quelques instants. « Pas besoin de me remercier. »
« Ne t'en fais pas, je ne comptais pas le faire. » rétorquai-je alors, lui adressant un regard taquin. Je fermai les yeux, tentant d'oublier le chaos qui régnait toujours à l'intérieur de mon crâne, terriblement consciente de sa présence, malgré tout. « Du moins, pas avant d'avoir vérifié que ta petite pilule blanche fasse de l'effet. Si cela avait été la drogue, au moins, j'aurais pu en être sûre... » Je poussai un léger soupir, en rajoutant dans le dramatique, avant de sourire d'un air goguenard, toujours vautrée dans le siège qui semblait d'ailleurs être au supplice.
Je pouvais sentir son regard sur moi, et je ne pus m'empêcher de lui jeter un coup d'oeil un peu trop provocateur, vieux réflexes d'un jeu qui n'avait jamais pu voir son vainqueur triompher. Si je semblais me ravir de cette partie qui n'en finissait pas, je craignais au contraire que notre lien ne repose que sur cela, sur ce besoin mutuel de pousser le vice à ses extrémités, d'aller toujours plus loin, et d'entraîner l'autre avec soi. J'en avais tellement peur, au fond, que ma jalousie devenait étouffante, je haïssais chacune de ses nouvelles conquêtes, terrifiée à l'idée qu'il ne me délaisse pour l'une d'entre elle. Je n'étais après tout que son amie sans l'être totalement, je n'étais que l'intouchable à laquelle il ne pouvait résister bien longtemps, et lorsqu'il m'approchait, je ne pouvais pas échapper à cette sensation horrible, celle-là même qui me chuchotait que je n'étais pas assez bien, et qu'il s'en rendait compte, tôt ou tard. J'étais pitoyable. Tatiana Whitaker, fantasme de ces messiers, réduite à une adolescente complexée à chaque fois que son reflet venait la narguer. Je regrettai soudainement de ne pas avoir fait davantage attention à ma tenue, ce matin, et ma main vint jouer dans mes mèches blondes pour tenter de les discipliner, dans un accès de superficialité qui était loin de m'être inhabituel.
« Mais dis moi... Que fais-tu ici ? Un vieux bureau abandonné... Ce n'est pas le genre d'endroit que fréquente une jeune demoiselle... Sauf si celle-ci souhaite éviter quelqu'un. » fit-il tout en se rapprochant lentement de moi. Je pris une mine pensive, et laissai mon regard s'attarder sur les divers bocaux, tandis que mon doigt venait tracer des cercles dans la poussière que je soufflai ensuite doucement.
« Peut-être suis-je venue pour en apprendre plus sur l'histoire d'Hungcalf. C'est réellement passionnant, tu sais ? » répondis-je d'une voix moqueuse. Je n'étais pas connue pour mon côté studieux, bien au contraire, et s'il serait peut-être venu à l'idée d'une Lufkin ou l'autre de venir se perdre dans cette pièce poussiéreuse, c'était loin d'être mon cas. « À vrai dire, je cherchais à éviter... Tout le monde. J'avais envie d'être seule. Mais ne te sens surtout pas visé, Lewis. »
Le sourire qui était né sur mon visage suite à ma propre boutade s'évanouit aussitôt lorsqu'il poursuivit sur sa lancée, et mon regard se fit plus froid tandis que je me remémorais la soirée de la veille. Silverheart, cet élève si brave qu'il m'avait raccompagnée jusqu'à ma chambre alors que je n'étais plus en état de marcher, et m'avait gentiment laissée dormir. Si n'importe quelle autre fille se serait montrée pleine de gratitude, j'étais pour ma part blessée : il n'avait même pas tenté de profiter de la situation. C'était tout bonnement ridicule. Un homme, avec le taux d'alcool qu'il transportait déjà dans son sang, un homme normalement constitué aurait fait quelque chose. Ce pauvre idiot était néanmoins resté de marbre, s'éloignant aussitôt sa tâche accomplie, preux chevalier bien trop chaste pour la princesse qu'il venait de secourir. Je reniflais d'un air méprisant, et croisai les bras sur ma poitrine, gamine boudeuse en plein caprice.
« Oh, ne me dis pas qu’il a été décevant la nuit passée, si tel a été le cas, il va falloir rattraper ça, tu ne crois pas ? »
Son regard dans le mien, son air joueur, l'envie folle de l'attirer à moi, j'avais l'impression de ne plus être maître de moi-même. Je me mordis cependant les lèvres, faisant mine de réfléchir. Douce, douce tentation, tourbillonnant dans ma tête, me rendant folle, et cette même question qui revenait sans cesse ; comment pouvait-il exercer une telle influence sur moi ? Je penchai mon visage sur le côté, constatant au passage que mon mal de crâne s'était envolé, et lui adressai une moue faussement hésitante.
« Décevant est encore faible pour désigner ce qu'il a été, à vrai dire... Alors oui, il vaudrait mieux rattraper tout ce gâchis, et j'espère pour toi que tu as une idée pour m'apaiser, car il paraît que je ne suis pas très commode au lendemain d'une mauvaise soirée. »
L'air assuré que je n'abordais que par habitude, les dés venaient d'être lancés, encore une fois. La balle change de camp, à ton tour, mon ange.
- InvitéInvité
Re: Breathe me. • Caleb. ♥
Mer 14 Avr 2010 - 16:48
Je quittai mon univers spleenétique pour rejoindre l’idéalisé, que Tatiana illustrait magnifiquement bien. Elle, que je comparerai à un livre coloré aux mille images, peu de texte. Les quelques mots qui y seraient inscrits, représenteraient les pièces manquantes du puzzle, qu’il faudrait savoir compléter. Pour cela, il faut au préalable se munir des outils nécessaires. Mes qualités de Legilimens me le permettent, lisant en elle à chaque instant, dès que le cœur m’en dit. Elle est connue de tous, à Hungcalf. Tout le monde connaît les Whitaker après tout. Tout le monde sait donc qu’il vaut mieux éviter d’embêter l’un ou l’autre, personnellement, je les respecte, et juge avoir toujours été proche d’eux. Se dire être leur ami n’est pas chose aisée. Tatiana ne me l’a jamais dit, tout comme moi, ce qui n’empêche que je le pense fortement. Ne pas se soumettre à eux, c’est le premier outil. Je n’ai jamais appartenu à Tatiana, et cela n’arrivera jamais. Il faut s’avoir l’influencer, faire en sorte qu’elle vous appartienne, bien que ce soit pour une période éphémère. L’un comme l’autre, avons des atouts pour faire en sorte que l’autre soit enclin à la tentation, ces atouts doivent être utilisés à des moments propices, alors que la garde de l’intouchable est baissée. J’aime ce jeu de séduction qui s’est instauré entre nous, c’est jouer avec le feu, quand bien même on dit que c’est dangereux, j’en suis dépendant. Bien que, je ne l’admettrai jamais, une part de moi me l’a fait comprendre. Même si je semble parfois la délaisser, il n’en est rien, je tiens à elle et c’est un fait. J’aimerais lui parler différemment, ne pas jouer la carte de la provocation, ne pas me cacher derrière ces mots lourds de sens. Et pourtant, je m’y sens forcé dès que je la vois. Ce ne sont pas les paroles que j’aimerais prononcer, qui sortent de ma bouche, mais celles qui ne veulent pas me dévoiler, celles qui ne veulent pas lui faire comprendre que je l’aime, et que sa présence m’est capitale, telle l’oxygène qui nous fait vivre. Diverses envies, toutes plus sensuelles que les autres, me prirent soudainement. Son irrésistible silhouette me criait de la rejoindre, d’agir sous le coup de la tentation, d’oublier le reste. Cette vois, qui résonnait dans ma tête, comme les douze coups de minuit. Ce n’était pas permis d’agir sur moi de la sorte, d’avoir tant de pouvoir envoûtant, suscitant le désir dans tout mon être. Quel pouvoir destructeur. Le pire dans tout ça, c’est qu’on produit chacun le même effet l’un sur l’autre, ce qui ne mène nulle part. Cercle vicieux, dans lequel nous nous sommes glissés inéluctablement, sans jamais pouvoir s’en sortir, ou sans jamais vouloir. Elle me libéra de mes pensées, dans lesquelles j’étais perdu, en rétorquant de sa voix suave.
▬ « Tu t'inquiètes de savoir à quoi mon visage ressemble, maintenant, Caleb ? » Je pris un air amusé. Nous revoilà dans ce jeu de provocation tant amusant, et aguichant. Je rétorquai à mon tour, d’une voix emplie de malice. « Mes principes m’obligent à me soucier des belles choses, vois-tu. C’est étrange… Un coup tu m’appelles par mon nom, puis par mon prénom… Il serait temps que tu saches ce que tu veux, Tatiana. » Affichant un sourire en coin, et un regard chameur, j’écoutais encore ses dires. « Ne t'en fais pas, je ne comptais pas le faire. » Je poussai dès lors un léger soupir, loin d’être étonné de sa réplique. « Je m’en doutais… » Je balayais du doigt, le bureau, récoltant de la poussière sur le bout de ce dernier. Je frottai ce dernier contre mon pouce pour la faire s’envoler. « Peut-être suis-je venue pour en apprendre plus sur l'histoire d'Hungcalf. C'est réellement passionnant, tu sais ? À vrai dire, je cherchais à éviter... Tout le monde. J'avais envie d'être seule. Mais ne te sens surtout pas visé, Lewis. » Elle savait me parler. C’était de cette passion dans nos échanges, dont je parlais. Cela semble hostile, et pourtant, ce sont des paroles fusionnelles entre nous. « Ne t’en fais pas, ce n’est pas le cas. » Je ramassai un bocal se trouvant sur le bureau. Cherchant à découvrir ce qu’il s’y cachait, je supposai que ce soit des … œufs de poissons, je dirai, avant de me concentrer de nouveau sur la douce voix de Tatiana. « Décevant est encore faible pour désigner ce qu'il a été, à vrai dire... Alors oui, il vaudrait mieux rattraper tout ce gâchis, et j'espère pour toi que tu as une idée pour m'apaiser, car il paraît que je ne suis pas très commode au lendemain d'une mauvaise soirée. » Elle m’arracha alors un sourire malicieux, les pensées salaces me prirent soudainement. Oh oui, j’ai une idée, et pas qu’une en fait. Seulement, j’avais envie de jouer avec elle. « Pauvre petit ange, on t’as coupé les ailes ? Il paraît…Il paraît… Oui il paraît, comme tu le dis si bien, mais cela ne veut pas dire que c’est chose vérifiée. »
A ces mots, je contournai l’ancien bureau, certainement dévoré par les mythes et près à s’effondrer d’un instant à l’autre. Me retrouvant à quelques centimètres de Tatiana, de plusieurs gestes de mains j’entreprenais de faire s’envoler l’épaisse couche de poussière, régnant en maître sur le dit bureau. Toujours le même mouvement, toujours la même allure. A chaque contact, on percevait avec aisance le cliquetis de ma bague sur le bois rongé. Cette bague transmise de génération en génération, dans la lignée des Lewis. Cette bague en argent au cœur de rubis, motifs de serpents de toute part, en lien avec les Serpentards. Il paraîtrait qu’un de mes ancêtres fut déterminant pour cette maison vert et argent, qu’il aurait accompli de grandes choses. Ma seule fierté, de savoir que quelqu’un portant mon nom, aura fait quelque chose de grandiose dans sa vie. C’est sa bague que je porte aujourd’hui, et c’est parce que je respecte cet homme qu’elle entoure mon doigt. Héritage symbolique d’une famille misérable de par leurs idéaux. Je les hais, ils pensent – surtout mes parents – pouvoir avoir un parfait contrôle de ma vie et de mon avenir. Seulement, ils se leurrent, sans le savoir. Dès mon plus jeune âge j’ai pu retourner la tendance, les assouvir à ma personne. Aujourd’hui, ils tentent tant bien que mal de reprendre le dessus, m’obligeant à épouser cette Winstead, chose que je refuse bien évidemment, c’est contre toute éthique. De plus, je suis lié à Phobia désormais, et je ne compte pas rompre ce lien. Mes études à Hungcalf sont presque terminées, et je compte bien me venger de mes parents, d’une manière ou d’une autre. Je ne pourrais trouver la totale rédemption avant cela, ce sera ma manière à moi de guérir intérieurement, la dernière étape d’un long parcours. Parcours semé d’embuches. Je ne sais même pas la direction prendre au prochain pas, tout est indécis dans mon esprit. Je suis une âme errante, dans une enveloppe charnelle. Je me nourris des pensées et des secrets des autres. Parfois, je pourrai me comparer à un Détraqueur, dont le baiser serait mortel. Je ne suis pas fréquentable, je ne suis pas digne d’être un ami, quelque chose au fond de moi m’en empêche. Je suis un champ de bataille entre le Bien et le Mal. Mon corps ne sert qu’à ça, ce n’est qu’un hôte, accueillant avec hospitalité deux personnalités bien distinctes. Ceux qui me connaissent bien, peuvent le confirmer, je suis parfois bien différent de celui que j’étais la veille. Je pris place sur le bureau, là où la poussière n’était plus. Quelques dizaines de centimètres nous séparaient, et je me penchais alors pour me rapprocher de son divin visage, divin et remarquablement angélique. Ma main gauche se leva sans que je ne la prie, et vint s’approcher de ce visage si doux, pour en caresser la joue, dans un frôlement de doigts. Je ramenai ma main à moi, et j’approchai ma tête de son oreille, lui chuchotant d’une voix envoûtante quelques mots visant à la déstabiliser, dans le ton employé.
▬ « Tu n’oserais tout de même pas t’en prendre à moi, Tatiana ? Il serait fort regrettable que je me vois contraint de faire demi-tour, te laissant seule avec toi même. Mais je suis sûr que tu es assez maline pour m’inciter à t’accompagner dans ta douleur, ô combien pénible, je l’imagine... Et peut-être même, tu pourrais m'indiquer si tu avais une idée, toi-même. Qui sait, je pourrais me trouver l'envie d'être... agréable. »
▬ « Tu t'inquiètes de savoir à quoi mon visage ressemble, maintenant, Caleb ? » Je pris un air amusé. Nous revoilà dans ce jeu de provocation tant amusant, et aguichant. Je rétorquai à mon tour, d’une voix emplie de malice. « Mes principes m’obligent à me soucier des belles choses, vois-tu. C’est étrange… Un coup tu m’appelles par mon nom, puis par mon prénom… Il serait temps que tu saches ce que tu veux, Tatiana. » Affichant un sourire en coin, et un regard chameur, j’écoutais encore ses dires. « Ne t'en fais pas, je ne comptais pas le faire. » Je poussai dès lors un léger soupir, loin d’être étonné de sa réplique. « Je m’en doutais… » Je balayais du doigt, le bureau, récoltant de la poussière sur le bout de ce dernier. Je frottai ce dernier contre mon pouce pour la faire s’envoler. « Peut-être suis-je venue pour en apprendre plus sur l'histoire d'Hungcalf. C'est réellement passionnant, tu sais ? À vrai dire, je cherchais à éviter... Tout le monde. J'avais envie d'être seule. Mais ne te sens surtout pas visé, Lewis. » Elle savait me parler. C’était de cette passion dans nos échanges, dont je parlais. Cela semble hostile, et pourtant, ce sont des paroles fusionnelles entre nous. « Ne t’en fais pas, ce n’est pas le cas. » Je ramassai un bocal se trouvant sur le bureau. Cherchant à découvrir ce qu’il s’y cachait, je supposai que ce soit des … œufs de poissons, je dirai, avant de me concentrer de nouveau sur la douce voix de Tatiana. « Décevant est encore faible pour désigner ce qu'il a été, à vrai dire... Alors oui, il vaudrait mieux rattraper tout ce gâchis, et j'espère pour toi que tu as une idée pour m'apaiser, car il paraît que je ne suis pas très commode au lendemain d'une mauvaise soirée. » Elle m’arracha alors un sourire malicieux, les pensées salaces me prirent soudainement. Oh oui, j’ai une idée, et pas qu’une en fait. Seulement, j’avais envie de jouer avec elle. « Pauvre petit ange, on t’as coupé les ailes ? Il paraît…Il paraît… Oui il paraît, comme tu le dis si bien, mais cela ne veut pas dire que c’est chose vérifiée. »
A ces mots, je contournai l’ancien bureau, certainement dévoré par les mythes et près à s’effondrer d’un instant à l’autre. Me retrouvant à quelques centimètres de Tatiana, de plusieurs gestes de mains j’entreprenais de faire s’envoler l’épaisse couche de poussière, régnant en maître sur le dit bureau. Toujours le même mouvement, toujours la même allure. A chaque contact, on percevait avec aisance le cliquetis de ma bague sur le bois rongé. Cette bague transmise de génération en génération, dans la lignée des Lewis. Cette bague en argent au cœur de rubis, motifs de serpents de toute part, en lien avec les Serpentards. Il paraîtrait qu’un de mes ancêtres fut déterminant pour cette maison vert et argent, qu’il aurait accompli de grandes choses. Ma seule fierté, de savoir que quelqu’un portant mon nom, aura fait quelque chose de grandiose dans sa vie. C’est sa bague que je porte aujourd’hui, et c’est parce que je respecte cet homme qu’elle entoure mon doigt. Héritage symbolique d’une famille misérable de par leurs idéaux. Je les hais, ils pensent – surtout mes parents – pouvoir avoir un parfait contrôle de ma vie et de mon avenir. Seulement, ils se leurrent, sans le savoir. Dès mon plus jeune âge j’ai pu retourner la tendance, les assouvir à ma personne. Aujourd’hui, ils tentent tant bien que mal de reprendre le dessus, m’obligeant à épouser cette Winstead, chose que je refuse bien évidemment, c’est contre toute éthique. De plus, je suis lié à Phobia désormais, et je ne compte pas rompre ce lien. Mes études à Hungcalf sont presque terminées, et je compte bien me venger de mes parents, d’une manière ou d’une autre. Je ne pourrais trouver la totale rédemption avant cela, ce sera ma manière à moi de guérir intérieurement, la dernière étape d’un long parcours. Parcours semé d’embuches. Je ne sais même pas la direction prendre au prochain pas, tout est indécis dans mon esprit. Je suis une âme errante, dans une enveloppe charnelle. Je me nourris des pensées et des secrets des autres. Parfois, je pourrai me comparer à un Détraqueur, dont le baiser serait mortel. Je ne suis pas fréquentable, je ne suis pas digne d’être un ami, quelque chose au fond de moi m’en empêche. Je suis un champ de bataille entre le Bien et le Mal. Mon corps ne sert qu’à ça, ce n’est qu’un hôte, accueillant avec hospitalité deux personnalités bien distinctes. Ceux qui me connaissent bien, peuvent le confirmer, je suis parfois bien différent de celui que j’étais la veille. Je pris place sur le bureau, là où la poussière n’était plus. Quelques dizaines de centimètres nous séparaient, et je me penchais alors pour me rapprocher de son divin visage, divin et remarquablement angélique. Ma main gauche se leva sans que je ne la prie, et vint s’approcher de ce visage si doux, pour en caresser la joue, dans un frôlement de doigts. Je ramenai ma main à moi, et j’approchai ma tête de son oreille, lui chuchotant d’une voix envoûtante quelques mots visant à la déstabiliser, dans le ton employé.
▬ « Tu n’oserais tout de même pas t’en prendre à moi, Tatiana ? Il serait fort regrettable que je me vois contraint de faire demi-tour, te laissant seule avec toi même. Mais je suis sûr que tu es assez maline pour m’inciter à t’accompagner dans ta douleur, ô combien pénible, je l’imagine... Et peut-être même, tu pourrais m'indiquer si tu avais une idée, toi-même. Qui sait, je pourrais me trouver l'envie d'être... agréable. »
Je finis par lui mordiller langoureusement le lobe de l’oreille. Je me redressai alors, plongeant mon regard brillant mais sombre dans le fond, dans le sien, toujours aussi significatif. Douces tentations, n’est-ce pas ? Y succomberas-tu, mon ange ? La balle est dans ton camp désormais, renvoie la avec brio, comme tu sais si bien le faire.
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