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Les âmes d'artiste en perdition # Elsran
Mer 8 Sep 2021 - 22:46
06 septembre 2021 - 18h30 - infirmerie
Toute la journée, j'avais lutté contre la crise que je sentais arriver. Les nerfs à vif. Plus taciturne que jamais. Et surtout pas du tout fréquentable. La moindre remarque, la moindre offre d'aide m'agaçait et je m'emportais vite, trop vite. Un animal blessé. Alors, forcément, les cours m'avaient paru interminables. Pourtant, j'adore les suivre, j'adore écouter, apprendre. Mes maux de tête me rendaient fou et j'avais qu'une envie: me défoncer le crâne contre un mur pour aller mieux. Bien sûr, j'aurais pu demander aux profs de m'éclipser pour aller à l'infirmerie. Mais non. Buté comme j'étais, je ne voulais pas y aller. Je ne voulais pas me montrer faible. Et je n'avais aucune envie de prendre ces putains de médoc pour mes angoisses - parce que concrètement, c'était ce qu'il risquait d'arriver si j'y allais. Mes parents adoptifs avaient bien pris soin de prévenir l'université du traitement que j'étais censé suivre. What a joke. C'était pas ça qui allait m'aider... Enfin... Le problème, c'était cette crise qui menaçait de me foutre en boule, et que toutes mes solutions n'avaient pas montré d'effets. Fais chier. A contre coeur - et parce que je voulais dormir pour être en forme pour les cours -, je me décidais en fin de journée à me pointer à l'infirmerie. A peine arrivé, je regrettais déjà. Le bruit était assourdissant. Apparemment, une bande d'étudiants avaient décidé de se lancer des paris débiles et ils avaient tous besoin de soin. Shit. Attendre. Prendre son mal en patience. Qu'ils arrêtent de hurler, pitié. Pendant quelques minutes, j'hésitais à faire demi-tour, mais j'avais besoin d'un médoc, d'une potion, de n'importe quoi pour m'aider à me calmer. Fermant les yeux, je sentais que le bruit associé aux migraines m'entraînait sur la mauvaise pente. La panique me gagna et remarquant un coin plus calme à côté d'un lit, je m'asseyais rapidement pour prendre ma tête entre mes mains. Entrer dans mon monde pour gérer mon angoisse. Oublier ce qui se passait autour. Respirer profondément. Soudain, une voix me tira de mon cocon et je sursautais en rouvrant les yeux. Wow. Une jeune femme aux magnifiques cheveux bruns me dévisageait. Une apparition? Ses yeux avaient quelque chose d’hypnotisant. Et mon instinct d'artiste s'éveilla doucement face à cette muse en puissance. Me levant d'un bond, le souffle court, je commençais doucement: "I... er.... I'm sorry. I just... need you." Mais pourquoi je dis ça? Me rendant compte de ce que je venais de dire, je rajoutais précipitamment: "No, I mean I need my medicine... I'm..." Une nouvelle migraine me transperça et je grimaçais. Laissez-moi crever, sérieux, ça vaudrait mieux. Nouvelle angoisse. Mes prunelles souffrantes se posèrent dans celles de la ténébreuse, et je demandais avec une voix presque désespérée: "Are you a nurse?" Or maybe a dark goddess?
@Elsbeth Ballarini
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Re: Les âmes d'artiste en perdition # Elsran
Jeu 9 Sep 2021 - 16:38
(look) Cela ne faisait que quelques jours que le stage de Dalia avait démarré à l'infirmerie et elle pouvait déjà l'affirmer : les étudiants étaient idiots. Entre les Wright qui se blessaient lors de jeux dangereux en soirée, les botaniques qui touchaient des champignons vénéneux sans gants et la contraception hasardeuse, elle savait déjà qu'elle ne voudrait certainement pas devenir infirmière scolaire suite à ses études. Heureusement, @Murphy Fraser lui confiait surtout des tâches administratives. Classer des dossiers et étiqueter des fioles n'avait rien de passionnant, mais moins elle passait de temps à soigner les petits bobos des gens mieux Dalia se portait. Ce qu'elle aimait, c'était concocter les potions et les onguents. Ceci dit, l'endroit ne manquait pas de charme, dans l'enceinte du château, et au moins l'organisation était bien moins complexe qu'à l'hôpital.
En cette fin de journée, alors que la Pokeby rangeait une armoire à pharmacie dont il avait fallu renouveler les stocks, un groupe d'étudiants débarqua bruyamment. D'après les bribes qui lui parvenaient, la stagiaire comprit qu'il s'agissait d'un pari qui avait mal tourné. Levant les yeux au ciel, elle écoutait distraitement le Dr Fraser leur faire la morale, de sa voix maternelle et revêche à la fois. Ce côté mère-dragon plaisait à l'Helvète. Au départ, elle avait imaginé que Murphy ressemblerait beaucoup à Finn, mais finalement elle n'était pas aussi timide qu'elle en avait l'air.
En pivotant sur son siège à roulettes, Dalia se rendit compte qu'un étudiant se trouvait à l'écart du groupe, la tête entre les mains, assis sur un lit où il n'y avait personne l'instant d'avant. Intriguée, elle se leva pour se diriger vers lui. S'il venait de la bande de débilos, il avait pourtant l'air de souffrir de tout autre chose. Sans compassion, elle se pencha vers le jeune homme. Hey ? Hello ? Il réagit brusquement en se relevant. I... er.... I'm sorry. I just... need you. La formulation maladroite ne lui plut pas du tout. Me ? Cependant il lui fallait rester professionnelle et passer outre ce manque de tact. Dalia espéra qu'il voulait dire qu'il avait besoin d'une infirmière, tout simplement. Oh. Well... Elle allait lui demander ce qui n'allait pas, quand il se rattrapa. No, I mean I need my medicine... C'était donc bien une maladresse, probablement due à la douleur. D'ailleurs il ne put continuer sa phrase suivante, grimaçant.
Are you a nurse ? demanda-t-il ensuite, visiblement souffrant. I'm an intern, répondit la jeune femme avec toute la douceur dont elle disposait face à un inconnu. What do you need ? Il fallait manifestement l'aider, et il n'avait pas l'air aussi stupide que la bande de bras cassés à l'autre bout de la pièce. D'un geste, frôlé, sans le toucher vraiment, elle l'invita à se rassoir sur le bord du lit. Is it your first time here ? Le temps qu'il éclaircisse un peu la situation, elle se dirigea vers le bureau du Dr Fraser pour accéder au fichier des élèves déjà venus. What's your name ? Peut-être cela lui permettrait-il d'avoir un dossier sous les yeux afin de savoir ce qui arrivait à l'étudiant.
En cette fin de journée, alors que la Pokeby rangeait une armoire à pharmacie dont il avait fallu renouveler les stocks, un groupe d'étudiants débarqua bruyamment. D'après les bribes qui lui parvenaient, la stagiaire comprit qu'il s'agissait d'un pari qui avait mal tourné. Levant les yeux au ciel, elle écoutait distraitement le Dr Fraser leur faire la morale, de sa voix maternelle et revêche à la fois. Ce côté mère-dragon plaisait à l'Helvète. Au départ, elle avait imaginé que Murphy ressemblerait beaucoup à Finn, mais finalement elle n'était pas aussi timide qu'elle en avait l'air.
En pivotant sur son siège à roulettes, Dalia se rendit compte qu'un étudiant se trouvait à l'écart du groupe, la tête entre les mains, assis sur un lit où il n'y avait personne l'instant d'avant. Intriguée, elle se leva pour se diriger vers lui. S'il venait de la bande de débilos, il avait pourtant l'air de souffrir de tout autre chose. Sans compassion, elle se pencha vers le jeune homme. Hey ? Hello ? Il réagit brusquement en se relevant. I... er.... I'm sorry. I just... need you. La formulation maladroite ne lui plut pas du tout. Me ? Cependant il lui fallait rester professionnelle et passer outre ce manque de tact. Dalia espéra qu'il voulait dire qu'il avait besoin d'une infirmière, tout simplement. Oh. Well... Elle allait lui demander ce qui n'allait pas, quand il se rattrapa. No, I mean I need my medicine... C'était donc bien une maladresse, probablement due à la douleur. D'ailleurs il ne put continuer sa phrase suivante, grimaçant.
Are you a nurse ? demanda-t-il ensuite, visiblement souffrant. I'm an intern, répondit la jeune femme avec toute la douceur dont elle disposait face à un inconnu. What do you need ? Il fallait manifestement l'aider, et il n'avait pas l'air aussi stupide que la bande de bras cassés à l'autre bout de la pièce. D'un geste, frôlé, sans le toucher vraiment, elle l'invita à se rassoir sur le bord du lit. Is it your first time here ? Le temps qu'il éclaircisse un peu la situation, elle se dirigea vers le bureau du Dr Fraser pour accéder au fichier des élèves déjà venus. What's your name ? Peut-être cela lui permettrait-il d'avoir un dossier sous les yeux afin de savoir ce qui arrivait à l'étudiant.
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Re: Les âmes d'artiste en perdition # Elsran
Sam 16 Oct 2021 - 18:20
Enfermé dans mon propre monde, rien ne semblait pouvoir m'atteindre, rien ne devrait être capable de me tirer de ma bulle protectrice. C'était ainsi que j'avais appris à gérer mes angoisses et mes douleurs. C'était ainsi que j'arrivais à les contrôler, la plupart du temps. Parfois, pourtant, c'était trop intense, trop violent et j'avais besoin d'aide. Je détestais ça. Le simple fait d'accepter de l'aide était difficile, car cela voudrait dire que j'ai échoué, que je n'étais pas assez fort. Faible. Seul. Une voix transperça alors les airs et la bulle censée me couper du monde. La créature de lumière qui apparut devant moi me parut sortie d'un roman ou d'une peinture d'un obscur peintre contemporain. La lumière et les ténèbres associées. Des cheveux bruns, des yeux clairs qui semblaient cacher tellement de secrets. Perturbé par cette apparition et par la souffrance, j'en perdais mes mots. Mélangeant désirs irréels, souffrance réelle et supplication timide. La belle ne semblait pas savoir comment réagir face à moi. Au moins, ses prunelles claires ne me regardaient pas avec pitié. J'aurais détesté ça. Les médicomages en général m'agaçaient. La plupart n'essayait pas de comprendre, ils étaient juste là pour filer des pilules ou des potions "révolutionnaires". La voix de la jeune femme résonna à nouveau à côté de moi. Oh. Une stagiaire. C'était peut-être pour le mieux finalement. Au moins, elle me reprocherait peut-être pas de ne pas prendre correctement mon traitement... Me demandant ce dont j'avais besoin, elle m'incita à me rassoir doucement. Fasciné par son aura venue d'un autre temps, je ne répondis pas tout de suite. Sa simple présence avait un effet apaisant. Étrange. Pourtant, elle ne semblait pas faire preuve d'une extrême douceur. Il y avait de la rudesse chez elle. Quelque chose qui m'inspirait du respect. M'inspirer. Voilà le mot exact. "Er... I'm... first year. I mean, yes, i'ts my first time here." L'observant aller chercher des informations au bureau de l'infirmière principale, mes prunelles expertes décortiquaient ses mouvements, son élégance naturelle, sa droiture. Ouvrant la bouche pour lui répondre, je cillais doucement: "Ciaran O'Donnell, you should find a file sent by Hogwarts and my therapist... Let's say my ex-psy." Un idiot condescendant comme tous les autres que j'avais eu avant lui. Grimaçant encore une fois face à l'assaut d'images qui me revenaient en tête, je soufflais doucement par le nez pour essayer de me calmer. Ma main tremblait un peu, mais j'arrivais encore à contrôler mes nerfs. Encore un peu. "Sorry." que je murmurais à l'intention de la jeune femme. C'était clair que je ne faisais pas semblant. Et de toute façon, je n'avais pas pour habitude de me plaindre de tout et de rien, c'était même plutôt l'inverse. "Can I have my medication, please... Miss....?" Tout en insistant pour obtenir le césame qui me libèrera de ma douleur, j'espérais connaître le nom de celle qui me fascinait. Oh si seulement mes angoisses me laissaient tranquille. Si seulement, je pouvais lui poser toutes les questions qu'elle m'inspirait. Si seulement je pouvais sortir un crayon et un carnet pour immortaliser sur papier la silhouette de l'inconnue.
@Elsbeth Ballarini
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Re: Les âmes d'artiste en perdition # Elsran
Mar 26 Oct 2021 - 11:16
(look) Professionnelle, Dalia posa les questions d'usage afin de trouver le dossier de l'étudiant. I'm... first year. I mean, yes, i'ts my first time here. La mention de son jeune âge et de son ignorance des lieux attendrit l'Helvète sans qu'elle ne comprenne pourquoi. Elle se garda bien de le montrer. What's your name ? Vacillant, il trouva la force de répondre tandis qu'elle sortait une fiche d'admission pour remplir un nouveau dossier. Ciaran O'Donnell, you should find a file sent by Hogwarts and my therapist... Let's say my ex-psy. Il avait donc déjà un suivi avant de s'inscrire ici. Sans réagir aux informations, la sorcière chercha donc son dossier et inscrivit son nom sur la fiche vierge. Ciaran. Encore une orthographe gaélique insoupçonnable à l'oreille.
Notant les symptômes du jour dans la feuille d'admission, Dalia parcourut le dossier pré-existant. Stress post-traumatique, crises d'angoisse, antidépresseurs, suivi psychomagique. C'était lourd. La Pokeby releva son regard d'opale vers le jeune homme, sans trahir sa compassion derrière son visage neutre. Lui avait vraiment besoin d'être accompagné. Ça changeait des visites à l'infirmerie pour motifs idiots. Can I have my medication, please... Miss....? Au même instant où il posait la question, l'Helvète se dirigeait vers l'armoire à potions pour lui prescrire ce qu'il lui fallait. Elle sortit un antidépresseur et une fiole d'anxiolytique. La question de son nom resta en suspens.
En revenant à lui, elle avait pesé le pour et le contre et consentait à répondre. Ballarini. Son nom de famille, pointe douloureuse dans sa bouche, ce nom factice qui ne lui correspondait pas, celui dont elle détestait l'aura : on l'associait tout de suite au monde de la danse classique, à cause de la carrière internationale de son père. Alors la ténébreuse ajouta finalement son prénom. Elsbeth. De toute façon il n'y avait pas de raison qu'un autre étudiant doive l'appeler par son nom. Elle n'était que stagiaire ici, pas médicomage. Et puis ce prénom d'apparat n'était pas réellement le sien, aussi aucune intimité ne se tissait en le donnant. Here. Elle lui présenta les deux fioles, en débouchant prioritairement celle qui calmerait sa crise d'angoisse.
Do you want to lie down ? I can draw the curtains for you. Cela camouflerait un peu le bruit, et surtout la luminosité serait moindre. Dalia attendait la réponse. Elle ne ferait rien si le jeune homme n'acceptait pas la proposition. Son véritable travail commença ensuite, une épreuve pour elle. Faire la conversation pour aider l'étudiant à se concentrer sur autre chose et faire baisser l'angoisse. So, first year huh ? Do you like the campus ? Elle restait auprès de lui pour récupérer la fiole vide après qu'il eût bu. What are you studying ? I'm in medimagic - obviously. Ce genre de discussion était d'une banalité mortelle, mais elle savait que c'était utile pour aider à redescendre après un épisode de panique.
Notant les symptômes du jour dans la feuille d'admission, Dalia parcourut le dossier pré-existant. Stress post-traumatique, crises d'angoisse, antidépresseurs, suivi psychomagique. C'était lourd. La Pokeby releva son regard d'opale vers le jeune homme, sans trahir sa compassion derrière son visage neutre. Lui avait vraiment besoin d'être accompagné. Ça changeait des visites à l'infirmerie pour motifs idiots. Can I have my medication, please... Miss....? Au même instant où il posait la question, l'Helvète se dirigeait vers l'armoire à potions pour lui prescrire ce qu'il lui fallait. Elle sortit un antidépresseur et une fiole d'anxiolytique. La question de son nom resta en suspens.
En revenant à lui, elle avait pesé le pour et le contre et consentait à répondre. Ballarini. Son nom de famille, pointe douloureuse dans sa bouche, ce nom factice qui ne lui correspondait pas, celui dont elle détestait l'aura : on l'associait tout de suite au monde de la danse classique, à cause de la carrière internationale de son père. Alors la ténébreuse ajouta finalement son prénom. Elsbeth. De toute façon il n'y avait pas de raison qu'un autre étudiant doive l'appeler par son nom. Elle n'était que stagiaire ici, pas médicomage. Et puis ce prénom d'apparat n'était pas réellement le sien, aussi aucune intimité ne se tissait en le donnant. Here. Elle lui présenta les deux fioles, en débouchant prioritairement celle qui calmerait sa crise d'angoisse.
Do you want to lie down ? I can draw the curtains for you. Cela camouflerait un peu le bruit, et surtout la luminosité serait moindre. Dalia attendait la réponse. Elle ne ferait rien si le jeune homme n'acceptait pas la proposition. Son véritable travail commença ensuite, une épreuve pour elle. Faire la conversation pour aider l'étudiant à se concentrer sur autre chose et faire baisser l'angoisse. So, first year huh ? Do you like the campus ? Elle restait auprès de lui pour récupérer la fiole vide après qu'il eût bu. What are you studying ? I'm in medimagic - obviously. Ce genre de discussion était d'une banalité mortelle, mais elle savait que c'était utile pour aider à redescendre après un épisode de panique.
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Re: Les âmes d'artiste en perdition # Elsran
Jeu 25 Nov 2021 - 22:24
Mes prunelles douloureuses observèrent la stagiaire aller chercher mes prescriptions dans une armoire, luttant contre les images qui revenaient sans cesse dans mon esprit. Les mêmes, encore et encore. L'accident en boucle, les cris de terreur, le bruit terrible du choc et le silence de mort qui a suivi. Prenant une grande inspiration, je cherchais à calmer mes angoisses en me concentrant sur chacun des gestes de l'étudiante qui s'occupait de mon cas. Sa voix trancha l'air, comme une lame aiguisée. Elle n'était pas agressive, ni douce, juste particulièrement neutre. Pourtant, j'avais l'impression qu'elle essayait de créer un lien entre nous. Qu'elle essayait de jouer à l'infirmière bienveillante. Mais ce rôle ne semblait pas lui coller à la peau. Il y avait quelque chose de dur chez elle, de mystérieux, de sombre. Enfin, la belle brune décida de me donner son prénom et j'haussais un sourcil curieux. Sourire en coin malgré la douleur, je rétorquais avec une pointe de curiosité: "Oh. This is weird. I mean, it's a pretty name but... I don't know. I imagined you had the name of an artist... Or of an ancient goddess maybe. But I've too much imagination..." Haussant les épaules, j'attrapais les fioles qu'elle me tendait. Une grimace dégoûtée. Je connaissais le goût de ces potions et je ne les avais jamais aimées. J'en avais trop pris. Trop souvent. Certains devenaient accro à ce genre de médicaments. Pour ma part, c'était plutôt l'inverse. Avalant la première que l'étudiante avait débouchée, je secouais la tête quand elle me proposa de m'allonger. Je préférais rester assis. "No. I'd rather stay this way. For the curtains, yes, I'd like that. Thanks." répondis-je, un brin embarrassé qu'on s'occupe de moi de cette façon. Jouer l'enfant en manque d'affection ne m'intéressait pas. Il n'y avait bien qu'avec @Aveleen O’Donnell que je pouvais me montrer affectueux - et encore, quand elle ne décidait pas de m'étouffer. Assis en tailleur sur le lit, mon regard fiévreux suivit les lignes de sa chevelure sombre. Mon rythme cardiaque continuait d'être trop important, pourtant, le fait qu'elle attire mon attention en tentant de me faire parler m'aidait un peu. "It's... really huge here. I like it though. I'm in architecture. To create. Invent. That's kind of my thing..."
Soudain, j'attrapais mon sac qui se trouvait à côté du lit et j'en sortais un carnet de croquis avec un crayon. Mes mains tremblaient encore légèrement. Je contrôlais autant que je le pouvais ma respiration pour contrôler ma crise. Un demi-sourire sur le visage, je rajoutais d'une voix presque timide: "I know it's... weird... But can I draw your portrait? Drawing has always been the best medicine for me." L'art comme une bouée de secours, comme un exutoire, comme un remède aux malaises de mon esprit.
@Elsbeth Ballarini
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Re: Les âmes d'artiste en perdition # Elsran
Dim 5 Déc 2021 - 13:53
(look) Quand l'étudiant commença son commentaire sur le prénom d'apparat de Dalia, celle-ci haussa un sourcil, froide, prête à le pétrifier d'un regard. Pourquoi les hommes se sentaient autorisés à commenter son prénom, comme si elle allait se sentir flattée ? Mais les propos de Ciaran ne furent pas ceux qu'elle imaginait. Oh. This is weird. I mean, it's a pretty name but... I don't know. I imagined you had the name of an artist... Or of an ancient goddess maybe. But I've too much imagination... Touché. L'Helvète s'irrita de se sentir réellement complimentée et feignit l'indifférence. Elle regardait toutefois le jeune homme d'un autre oeil, partagée sur ses intentions. D'ordinaire, elle était habituée au flirt minable typique de la gent masculine, mais cette fois-ci elle avait un doute : Ciaran essayait-il vraiment de la séduire ? Elle n'avait pas le temps d'analyser la situation : son devoir l'appelait. Elle donna donc les fioles à son patient et reprit sa voix d'infirmière. Do you want to lie down ? I can draw the curtains for you. Il fit d'abord non de la tête. No. I'd rather stay this way. For the curtains, yes, I'd like that. Thanks. Son embarras était perceptible et Dalia apprécia sa pudeur. D'un geste de sa baguette, elle tira donc les rideaux autour de lui et d'elle, les plongeant dans une luminosité tamisée.
D'une voix monotone, la Pokeby lança la conversation afin de distraire le patient de son angoisse. So, first year huh ? Do you like the campus ? What are you studying ? I'm in medimagic - obviously. Elle récupéra les fioles vides, attendant sans trop d'intérêt les réponses de Ciaran. It's... really huge here. I like it though. I'm in architecture. To create. Invent. Au moins ce n'était pas un abruti en arts sportifs ou en forces publiques. Un créateur. Quelque part, c'était touchant - honorable, du moins. En tant qu'artiste, Dalia respectait cette filière. That's kind of my thing, poursuivit le jeune homme en sortant de son sac ce qui semblait être un carnet de croquis. Dalia fut surprise malgré elle. Oh. Elle faillit lui dire qu'elle aussi transportait partout son carnet à dessin, amusée par leur point commun inattendu, mais se retint, farouche. Le jeune homme prit une petite voix timide. I know it's... weird... But can I draw your portrait ? Drawing has always been the best medicine for me.
Désarçonnée, la Pokeby en perdit sa réserve professionnelle. Really ? Elle n'avait pas vu venir cette demande. Etait-ce inapproprié ? Après tout elle connaissait très bien ce sentiment d'urgence, cette envie, ce besoin de dessiner un visage qui l'avait marquée. Elle-même avait déjà osé poser cette question à des inconnues, espérant une autorisation qu'elle dérobait sinon en dessinant de mémoire. Elle savait que ça pouvait être une vraie demande désintéressée, mue par la passion pour l'art. Pourtant elle avait des scrupules à accepter la requête d'un inconnu, masculin qui plus était. I don't know if it's the right place... commença-t-elle pour gagner du temps. Elle recula d'un pas pour traverser le rideau et jeter un oeil au monde qui les entourait. Murphy s'occupait de ses patients et ne semblait pas avoir besoin d'aide. Après tout, si ça pouvait aider Ciaran à s'apaiser, n'était-ce pas son devoir ? Quelque chose chez lui la poussait à baisser la garde, une forme de sensibilité, de jeunesse, de vulnérabilité.
Hum, I guess you... can ? bredouilla-t-elle, incertaine, les sourcils froncés. Elle n'avait pas envie de céder à une excuse bateau pour la draguer, mais quelque part, alors qu'elle était si méfiante d'ordinaire, elle n'avait pas l'impression que ce soit la démarche de Ciaran. Elle se tint debout devant lui sans bouger, l'autorisant à la dessiner. C'était tellement inhabituel mais elle se comportait comme elle espérait que ses modèles se comportent. Alors elle joignit les mains et laissa le jeune homme crayonner. I'm not used to this. Usually I'm the one drawing, confia-t-elle alors, dévoilant qu'elle partageait cette passion.
D'une voix monotone, la Pokeby lança la conversation afin de distraire le patient de son angoisse. So, first year huh ? Do you like the campus ? What are you studying ? I'm in medimagic - obviously. Elle récupéra les fioles vides, attendant sans trop d'intérêt les réponses de Ciaran. It's... really huge here. I like it though. I'm in architecture. To create. Invent. Au moins ce n'était pas un abruti en arts sportifs ou en forces publiques. Un créateur. Quelque part, c'était touchant - honorable, du moins. En tant qu'artiste, Dalia respectait cette filière. That's kind of my thing, poursuivit le jeune homme en sortant de son sac ce qui semblait être un carnet de croquis. Dalia fut surprise malgré elle. Oh. Elle faillit lui dire qu'elle aussi transportait partout son carnet à dessin, amusée par leur point commun inattendu, mais se retint, farouche. Le jeune homme prit une petite voix timide. I know it's... weird... But can I draw your portrait ? Drawing has always been the best medicine for me.
Désarçonnée, la Pokeby en perdit sa réserve professionnelle. Really ? Elle n'avait pas vu venir cette demande. Etait-ce inapproprié ? Après tout elle connaissait très bien ce sentiment d'urgence, cette envie, ce besoin de dessiner un visage qui l'avait marquée. Elle-même avait déjà osé poser cette question à des inconnues, espérant une autorisation qu'elle dérobait sinon en dessinant de mémoire. Elle savait que ça pouvait être une vraie demande désintéressée, mue par la passion pour l'art. Pourtant elle avait des scrupules à accepter la requête d'un inconnu, masculin qui plus était. I don't know if it's the right place... commença-t-elle pour gagner du temps. Elle recula d'un pas pour traverser le rideau et jeter un oeil au monde qui les entourait. Murphy s'occupait de ses patients et ne semblait pas avoir besoin d'aide. Après tout, si ça pouvait aider Ciaran à s'apaiser, n'était-ce pas son devoir ? Quelque chose chez lui la poussait à baisser la garde, une forme de sensibilité, de jeunesse, de vulnérabilité.
Hum, I guess you... can ? bredouilla-t-elle, incertaine, les sourcils froncés. Elle n'avait pas envie de céder à une excuse bateau pour la draguer, mais quelque part, alors qu'elle était si méfiante d'ordinaire, elle n'avait pas l'impression que ce soit la démarche de Ciaran. Elle se tint debout devant lui sans bouger, l'autorisant à la dessiner. C'était tellement inhabituel mais elle se comportait comme elle espérait que ses modèles se comportent. Alors elle joignit les mains et laissa le jeune homme crayonner. I'm not used to this. Usually I'm the one drawing, confia-t-elle alors, dévoilant qu'elle partageait cette passion.
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Re: Les âmes d'artiste en perdition # Elsran
Mer 5 Jan 2022 - 22:36
L'apprentie infirmière me posa des questions, sans doute dans l'espoir que cela me fasse oublier ma crise d'angoisse. Technique classique de détourner l'attention du problème pour dissiper et soulager les douleurs. Si je savais que ça ne m'aidait pas forcément, je décidais de répondre à ses questions avec honnêteté et franchise. Parce qu'elle me plaisait. Ou plutôt que son aura et sa noirceur derrière ses yeux clairs me fascinaient. L'artiste en moi ne tarda pas à s'éveiller afin de permettre à l'angoissé de trouver une voie de secours pour échapper à la crise. Sortant très vite de mon sac un carnet de croquis, je finis par lui demander d'une voix presque timide si je pouvais dessiner son portrait. Dessiner l'essence de son personnage, de ce que je ressentais en elle. Hypersensible, empathique, les émotions de ceux qui m'entouraient s'insinuaient dans chaque parcelle de ma peau. Si l'on me disait lunatique et irascible, je dirai plutôt que mon comportement reflète ce que je ressens chez les autres. La réaction directe de la jeune fille en face de moi me fit sourire, parce que sa réponse avait été si naturelle, si spontanée, que je savais que c'était la 'vraie' elle qui venait de me parler. Jamais je n'aurais osé lui poser cette question si je n'avais pas senti qu'elle pouvait être d'accord. Et j'espérais sincèrement qu'elle le soit. "Oh... But everywhere is the right place, mh?" répondis-je doucement, une lueur de malice dans le regard. Parce que j'étais sûr que la brune comprenait. La laissant vérifier que personne n'avait besoin d'elle, j'attendais patiemment qu'elle revienne vers moi. Ce qu'elle fit, avant d'accepter ma demande, une note d'hésitation dans la voix. "Thank you!" m'exclamais-je avec un enthousiasme débordant. Il n'y avait pas une trace de mensonge dans ma voix. C'était sorti si naturellement. Mes doigts fins, bien qu'un peu tremblants du fait de mon état émotionnel, s'arrimèrent à mon carnet, l'ouvrant avec beaucoup d'attention pour en trouver une page vierge. Mon crayon en main, mon regard se posa avec attention et expertise sur elle. Comme si je l'observais pour la première fois, réellement. Sa beauté, son éclat, l'orage dans son regard, l'armure qu'elle revêtait sous sa peau de porcelaine. Je voyais tout. Ou au moins, j'en effleurais la surface. Et elle savait y faire. Pour une fois que quelqu'un posait pour moi avec franchise. Mon crayon se promenait d'une main à l'autre, revenant sur certains traits, précisant les détails de sa peau. Et peu à peu, mon rythme cardiaque diminuait, mes tremblements devenaient moins contraignants. Pris dans mon dessin, je ne réagissais pas de suite à sa remarque, jusqu'à ce qu'elle fasse son chemin jusqu'à mon esprit embrouillé. Relevant la tête, un grand sourire sur les lèvres, je m'exclamais à nouveau: "I knew it. You're an artist too, I can feel it. It's... something in your eyes. But I think I'll just draw to show you how I see you." Sur ce, je reprenais mon croquis, enchaînant les traits. Précision, concentration, autant d'états qui me permettaient d'oublier la raison première de ma venue à l'infirmerie. Je n'y étais même plus. Dans ma bulle créative. Avec mon carnet, mon crayon et mon modèle. Plus rien ne comptait. "Don't you feel sometimes people don't really look at each other? They don't know how to see. It's... sad." dis-je, tout en continuant mon dessin. Au bout de quelques minutes de silence - qui n'étaient pas du tout angoissantes, bien au contraire -, je relevais les yeux et lui montrais ce que je venais de dessiner. Une version très réelle, éclatante de la vérité. Ses cheveux sombres semblaient plus "sauvages" sur mon dessin, son regard plus intense, son visage semblait vibrer d'une énergie différente. "What do you think?" finis-je par demander avec une pointe d'appréhension dans le regard.
@Elsbeth Ballarini
- InvitéInvité
Re: Les âmes d'artiste en perdition # Elsran
Dim 23 Jan 2022 - 18:28
(look) Dissimulée derrière les rideaux avec un patient en crise d'angoisse, Dalia n'aurait pas imaginé qu'il lui demande s'il pouvait la dessiner. Là, comme ça. Déstabilisée, la jeune femme hésitait. Everywhere is the right place, mh ? Bien que son ton fût malicieux, toute malice semblait éloignée de Ciaran. C'était probablement parce qu'il paraissait vraiment inoffensif que l'Helvète finit par accepter. Le sorcier la remercia avec enthousiasme, tandis qu'elle referma le rideau derrière elle pour se tourner face à lui. Le jeune homme posa les yeux sur elle attentivement. Dalia se sentit se raidir légèrement : comment poser naturellement ? Elle n'avait pas l'habitude d'être dans cette posture. D'un soupir, elle essaya de déverrouiller ses épaules pour se détendre.
Les mains jointes, elle laissa Ciaran commencer sans chercher à voir ce qu'il esquissait. I'm not used to this. Usually I'm the one drawing, confia-t-elle, plus pour souligner leur point commun que pour manifester son léger inconfort. Le jeune homme finit par sourire grandement. I knew it. Perplexe, l'Helvète haussa un sourcil. You're an artist too, I can feel it. It's... something in your eyes. Là, Dalia remercia sa carnation de ne pas rougir facilement. Cependant, un sourire imperceptible s'étira sur ses lèvres. But I think I'll just draw to show you how I see you. La candeur de Ciaran l'amusa légèrement. Elle se demanda pendant quelques minutes comment il avait pu deviner qu'elle dessinait aussi.
Pendant qu'il dessinait, l'apprentie médicomage ne put s'empêcher d'observer que sa respiration s'apaisait de manière significative. Au moins, elle avait rempli sa mission, même si la méthode était peu orthodoxe. Concentrée sur son patient, elle oublia un peu que c'était elle la principale scrutée, et ses traits se défroissèrent doucement. Elle avait baissé la garde, calme, dans le silence bercé du bruit du crayon sur le papier. Don't you feel sometimes people don't really look at each other ? They don't know how to see. It's... sad. C'était une évidence. Une banalité, pour Dalia, mais elle se souvint que Ciaran était plus jeune qu'elle. Il était touchant de l'entendre s'exprimer à coeur ouvert sans réfléchir. Un coeur innocent et pur. Rafraîchissant.
Yeah, I know what you mean. Regarder les autres, c'était leur pouvoir, à lui et elle, portraitistes. Déceler la lueur secrète dans les regards et la poser sur papier. Seulement cette fois-ci c'était à son tour d'être examinée et révélée. Quand Ciaran dévoila son dessin, une pointe d'appréhension serra le coeur de l'Helvète. Allait-elle aimer ce qu'elle verrait ? Avait-elle eu raison de laisser un inconnu poser ses yeux de mâle sur elle ? What do you think ? Elle l'aima. Sur l'instant. Elle ne se reconnut pas forcément, bien que le portrait soit réaliste, mais elle aima l'impression qui se dégageait de ce visage similaire au sien. Surprise de son sentiment soudain, elle se tut un moment.
Is this... Elle se reprit, réalisant le contexte. Elle avait failli se laisser prendre par surprise, au milieu de l'infirmerie, face à un inconnu, débutant, qui devait utiliser le dessin pour se faire pâmer toutes les pimbêches de l'université. Is this how you see me ? Pathétique. Vexée de sa propre stupidité, la ténébreuse se racla la gorge et se drapa du masque de sang-pur, snob et insensible. It's very good. You have talent. I mean it. Elle lui devait au moins cette honnêteté-là. How do you feel ? Better, I can tell. You should draw everyday, it seems to be a good medicine to you. Though I'm not sure Dr. Fraser would let you draw her. Vu le professionnalisme et le côté mère dragon de @Murphy Fraser, Dalia riait intérieurement en imaginant sa tête face à une telle requête.
Les mains jointes, elle laissa Ciaran commencer sans chercher à voir ce qu'il esquissait. I'm not used to this. Usually I'm the one drawing, confia-t-elle, plus pour souligner leur point commun que pour manifester son léger inconfort. Le jeune homme finit par sourire grandement. I knew it. Perplexe, l'Helvète haussa un sourcil. You're an artist too, I can feel it. It's... something in your eyes. Là, Dalia remercia sa carnation de ne pas rougir facilement. Cependant, un sourire imperceptible s'étira sur ses lèvres. But I think I'll just draw to show you how I see you. La candeur de Ciaran l'amusa légèrement. Elle se demanda pendant quelques minutes comment il avait pu deviner qu'elle dessinait aussi.
Pendant qu'il dessinait, l'apprentie médicomage ne put s'empêcher d'observer que sa respiration s'apaisait de manière significative. Au moins, elle avait rempli sa mission, même si la méthode était peu orthodoxe. Concentrée sur son patient, elle oublia un peu que c'était elle la principale scrutée, et ses traits se défroissèrent doucement. Elle avait baissé la garde, calme, dans le silence bercé du bruit du crayon sur le papier. Don't you feel sometimes people don't really look at each other ? They don't know how to see. It's... sad. C'était une évidence. Une banalité, pour Dalia, mais elle se souvint que Ciaran était plus jeune qu'elle. Il était touchant de l'entendre s'exprimer à coeur ouvert sans réfléchir. Un coeur innocent et pur. Rafraîchissant.
Yeah, I know what you mean. Regarder les autres, c'était leur pouvoir, à lui et elle, portraitistes. Déceler la lueur secrète dans les regards et la poser sur papier. Seulement cette fois-ci c'était à son tour d'être examinée et révélée. Quand Ciaran dévoila son dessin, une pointe d'appréhension serra le coeur de l'Helvète. Allait-elle aimer ce qu'elle verrait ? Avait-elle eu raison de laisser un inconnu poser ses yeux de mâle sur elle ? What do you think ? Elle l'aima. Sur l'instant. Elle ne se reconnut pas forcément, bien que le portrait soit réaliste, mais elle aima l'impression qui se dégageait de ce visage similaire au sien. Surprise de son sentiment soudain, elle se tut un moment.
Is this... Elle se reprit, réalisant le contexte. Elle avait failli se laisser prendre par surprise, au milieu de l'infirmerie, face à un inconnu, débutant, qui devait utiliser le dessin pour se faire pâmer toutes les pimbêches de l'université. Is this how you see me ? Pathétique. Vexée de sa propre stupidité, la ténébreuse se racla la gorge et se drapa du masque de sang-pur, snob et insensible. It's very good. You have talent. I mean it. Elle lui devait au moins cette honnêteté-là. How do you feel ? Better, I can tell. You should draw everyday, it seems to be a good medicine to you. Though I'm not sure Dr. Fraser would let you draw her. Vu le professionnalisme et le côté mère dragon de @Murphy Fraser, Dalia riait intérieurement en imaginant sa tête face à une telle requête.
- InvitéInvité
Re: Les âmes d'artiste en perdition # Elsran
Sam 5 Mar 2022 - 21:45
Dessiner était salvateur dans mon cas. Tandis que le crayon s'appliquait sur le grain du papier, mes angoisses laissaient peu à peu la place à de la concentration à l'état pur. Sans même m'en rendre compte, mon rythme cardiaque revenait à la normale, ma respiration s'apaisait. Si toute crainte n'était pas envolée, cela allait déjà beaucoup mieux. Peut-être était-ce en partie grâce à la potion, mais je préférais croire que l'art en était la principale cause. Des bienfaits évidents, et pourtant, un bon nombre de psychomages que j'avais croisés accordait très peu de crédit à ce type de thérapie. Même s'il y avait un changement de mentalité. Après tout, le problème, c'était surtout que je n'accordais plus ma confiance à des professionnels qui ne m'avaient jamais réellement aidé. Tandis que je dessinais son portrait, je me laissais aller à des divagations, partageant mes pensées sur le moment. Elle ne répondit pas de suite, mais je sentais que l'apprentie infirmière était attentive et qu'elle prenait à coeur de poser pour que je puisse dessiner au mieux. Et puis sa réponse me fit sourire, car en tant qu'artiste, notre regard était différent. Sur les personnes autour de nous, sur les lieux, les objets... Une vision du monde autre, qui ne s'arrêtait pas à des préjugés et des réflexions superficielles. Il s'agissait d'aller au delà de ce qui était visible. Enfin, l'heure de dévoiler mon oeuvre arriva. Une lueur anxieuse darda dans mon regard tandis que j'attendais son retour. Observant ses réactions. Craignant qu'elle ne déteste mon travail. Je lus la surprise sur les traits de la jeune femme mais ne préférais rien dire. Les lèvres pincées, je retenais ma respiration. Deux mots... puis silence. Puis une question. Empreinte d'émotions. Je m'apprêtais à répondre, ouvrant la bouche. Mais je la refermais aussitôt, comme touché au coeur par le changement d'attitude de la jeune femme. D'une seconde à l'autre, l'artiste touchante que j'avais décelée avait disparu pour laisser de nouveau la place à la jeune femme plus froide et distante. Je ne répondis rien, fronçant les sourcils. Comme vexé. Qu'est-ce que j'avais fait pour qu'elle me rejette d'un seul coup? Etait-ce un mot que j'avais utilisé? Etait-ce mon dessin? "Thanks..." dis-je du bout des lèvres avant de rajouter, l'air perplexe. "I hope I didn't upset you with my drawing. T'wasn't my meaning." Mais c'était comme si je parlais dans le vide. Elle ne semblait plus prête à me laisser l'atteindre à nouveau, et c'était vraiment dommage. La déception se lisait surement sur mon visage, tandis que je haussais les épaules à ces derniers mots. Pas une seule trace d'un sourire sur mon visage. Non. Je ne comprenais pas quelle était mon erreur. Et la jeune femme pouvait très bien essayer de me duper, je n'étais pas idiot. Alors, oui, mon ton se fit plus distant, plus triste aussi. "I'm already drawing everyday but thanks for the advice. Can I go now?" demandais-je soudainement, n'ayant plus très envie de rester en sa compagnie et surtout dans l'infirmerie. Aller à la bibliothèque ou dans le parc du domaine, voilà qui me paraissait beaucoup plus attractif d'un coup.
@Elsbeth Ballarini
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