Octobre. Mois emblématique sur la roue de l'année, entre deux eaux, précisément entre Mabon et Samhain. Et de cette constellation s'évapore tes pensées les plus vagabondes, mouvantes et indiscutablement profondes. Les températures se font basses, avoisinant les dix degrés, qui par chance ne viennent pas pincer ta peau sous la doudoune ténébreuse. Tes boots frappent le sol en rythme, à la recherche de l'homme de la situation. Ou pas, c'est à prendre avec des pincettes.
Matéo Cooper, intrépide Wright qui se dissimule derrière cette allure nonchalante et détachée. Que tout va bien, ose-t-il marmonner à quiconque accepte bien de le croire. Toi, tu l'entends, mais tu n'acceptes pas d'adhérer à un tel discours. Jamais, bien trop intuitif en la matière, bien trop au fait de ces affreuses ruminations qui assaillent son psychisme. Tu es fin, pertinent et tu ne te trompes que rarement dans tes analyses.
Foulant le sol caillouteux du parc, ton regard se perd au loin, dans l'étendue herbeuse recouverte d'une légère couche de feuillage mort. C'est ce sujet-là dont tu souhaites parler aujourd'hui, ne serait-ce qu'à demi-mot, en aparté. Bien que l'acteur soit ta personne, ce ne sera pas un dialogue individuel. La scène s'ouvrira avant tout sur lui, le plus jeune à l'horrible naïveté. Celle d'espérer qu'il pourrait échapper à tes pérégrinations amicales.
Les cloches, mythiques, au son lourd et profond, invitent à l'arrêt des enseignements. Tu t'adosses contre un mur froid et pavé, à proximité de l'entrée de la salle de médias moldus et sorciers. Cette matière, tu n'as jamais suivi son art, tu préférais l'étude des Non-Majs et de leur existence quotidienne. "Cooper !" lances-tu à travers la foule, ne manquant pas de reconnaître sa touffe d'un noir corbeau. "Il faut qu'on parle, sérieusement et maintenant". Sous-entendu, pas de passe-droit.
- InvitéInvité
Re: we need to talk (matéo)
Dim 24 Oct 2021 - 14:59
J’étais fatigué. Fatigué de ces nuits d’insomnies. Oui, ça ne s’arrangeait pas, pas du tout même. Je pensais que ça allait passer, c’est vrai, que, ce n’était pas grand chose finalement. Mais à croire que j’avais tout faux. Malgré ça, je n’étais pas encore prêt pour demander de l’aide, têtu comme j’étais, j’étais encore persuadé que ça allait s’arranger tout seul. Je ne comprenais pas pourquoi ça me faisait cet effet. Cela faisait plusieurs mois que cet événement avait eu lieu. Au tout départ, il ne s’était pas passé grand-chose, juste un cauchemar par-ci par-là, rien de bien inquiétant. Malheureusement, ces cauchemars sont devenus récurrent. @Catalina Pajares s’en était rendu compte, s’inquiétant de mon état. Mais j’avais essayé, comme je l’avais pu, de la rassurer, lui expliquer que ce n’était pas vraiment rien, que ça n’allait pas durer. Encore une fois, j’avais tort. Ces cauchemars étaient bien présents, revenant quasiment chaque nuit, au point où, je craignais de m'endormir et donc, me voilà aujourd’hui, avec ces insomnies. Toutes personnes qui me connaissaient plutôt bien, constataient que je n’allais pas bien, ça pouvait se lire sur mon visage. Pourtant, je faisais tout pour faire croire que tout allait bien. Souriant, comme d’habitude, faisant des blagues nulles, comme d’habitude. Mais voilà, parfois, j’avais quelques absences, sûrement liées à cette fatigue qui était bien présente.
Au boulot, ce n’était pas beaucoup mieux, je faisais souvent quelques erreurs, oubliant certaines commandes, ce qui n’était pas dans mes habitudes. Mon patron était déjà venu me voir en me demandant s’il y avait quelque chose de particulier qui pourrait me perturber autant. Encore une fois, j’avais fait comme s’il n’y avait rien. Absolument rien. En réalité, je savais qu’il y avait une solution à tout ça, une personne qui pouvait m’aider, mais, la question était: Est-ce que j’étais prêt à être aidé ? Pas si sûr. Je ne voulais inquiéter personne, ni Lina, ni Elio, ni @Kashmiri Sanahuja … Car oui, Kash pourrait être la personne qui puisse m’aider.
Comme chaque jour, me voilà à suivre ces cours, difficilement, mais j’étais présent. D’ailleurs, la sonnerie retentit signalant la fin de ce cours qui me paraissait interminable. Avec mon sac à dos, me voilà sorti de la salle, profitant de ce moment de pause, cherchant à rejoindre la salle de musique, lieu de refuge pour moi quand j’avais un peu de temps devant moi. Je savais Lina non disponible, alors, il fallait bien que je m’occupe. J’entendis mon nom hurler au loin, sur le moment, j’avais un moment d’hésitation, est-ce que c’était bien à moi qu’on s’adressait ? Et bien oui, maintenant que mon frère était de nouveau en étude, je n’étais plus le seul Cooper présent dans l’université. Je me retournais malgré tout, et vis justement Kash levant la main pour bien me faire comprendre que c’était à moi qu’il s’adresser. Et merde. Je ne m’attendais pas à le voir ici. Est-ce que j’avais fait semblant de ne pas l’avoir vu ? Oui, juste un peu. Malheureusement, ce ne fut pas très efficace. Il avait réussi à me rattraper sans trop grande difficulté. Il voulait qu’on parle ? Mais de quoi ? Il n’y avait absolument rien à dire… Je continuais de marcher en lui répondant:
- Qu’on parle sérieusement ? Mais de quoi ? Tout va très bien, j’vois pas de quoi tu veux parler. Je dois aller rejoindre un cours là, désolé, je dois te laisser...
Je sais, ce n’était pas vraiment bien de mentir, surtout pas à un ami, mais je ne me sentais pas prêt de lui parler, pas encore du moins. Un jour, peut-être ?
lumos maxima
- InvitéInvité
Re: we need to talk (matéo)
Ven 29 Oct 2021 - 22:05
we need to talk
Trainer ta carcasse de nouveau ici c’est bien plus qu’invraisemblable. Un trait a été tiré sur l’Université, un peu brutal mais décidé, ce depuis ta rupture avec Katherine Lewis. Il y a eu ces enseignements accordés aux étudiants engagés dans l’étude et l’observation des astres. Pastiche abordable te permettant de mener une existence plus soft, plus tranquille et loin des affres du passé. C’est tellement plus simple d’incarner l’évitement des problèmes.
L’évocation de ces détours remémore en toi ce précieux ami dénommé Matéo. Ce bon vieux Cooper qui, comme beaucoup d’hommes, a du mal avec l’expression de ses émotions. C’est ainsi, c’est une réalité, il faut faire avec. C’est sans compter l’ami que tu es, le loup solitaire mais tranquille sur lequel on peut s’appuyer mais dont le caractère protecteur est parfois envahissant.
Alors, dès qu’il sort de son cours de Médias Moldus et Sorciers, tu interceptes directement ses traits tirés, fatigués, ses cernes aussi, qui trahissent sa lassitude. Son sac à dos paraît bien plus lourd qu’il ne l’est sûrement. Tout cela corrobore avec son allure générale. Le brun choisit de poursuivre sa fuite, allant de l’avant sans te ménager. Par chance, tu rattrapes son pas, la démarche est vive. Ton intuition est la bonne, c’est une évidence.
Tu rêverais de te positionner devant lui pour l’arrêter dans sa course. Une poursuite de quoi, après tout ? ”Matéo …” préviens-tu, le ton qui prend plus la forme d’un grondement. Sanguin, tu peux l’être sous tes airs alcyoniens, mais tu décides qu’il vaut mieux tempérer les événements. Alors, le contournant, jeu des corps, danse des postures, pour te trouver nez-à-nez avec celui qui tente de s’échapper.
”Parler de ce qui te rend comme ça … Différent”. Pas comme d’habitude, en somme. Tu n’hésites pas à le confronter, posant ta paume contre son torse pour l’empêcher d’avancer. ”Accorde-moi quelques minutes”. La demande, simple, sans supplique, mais ferme et ne laissant pas trop le choix. ”Tu ne dors pas, c’est ça ? Tu fais des cauchemars ?” Banalité manifeste pour le psychomage, un symptôme récurrent du mal être. Tu lui fais signe de s’éloigner, de s’isoler plus loin, au bord des fenêtres.
L’évocation de ces détours remémore en toi ce précieux ami dénommé Matéo. Ce bon vieux Cooper qui, comme beaucoup d’hommes, a du mal avec l’expression de ses émotions. C’est ainsi, c’est une réalité, il faut faire avec. C’est sans compter l’ami que tu es, le loup solitaire mais tranquille sur lequel on peut s’appuyer mais dont le caractère protecteur est parfois envahissant.
Alors, dès qu’il sort de son cours de Médias Moldus et Sorciers, tu interceptes directement ses traits tirés, fatigués, ses cernes aussi, qui trahissent sa lassitude. Son sac à dos paraît bien plus lourd qu’il ne l’est sûrement. Tout cela corrobore avec son allure générale. Le brun choisit de poursuivre sa fuite, allant de l’avant sans te ménager. Par chance, tu rattrapes son pas, la démarche est vive. Ton intuition est la bonne, c’est une évidence.
Tu rêverais de te positionner devant lui pour l’arrêter dans sa course. Une poursuite de quoi, après tout ? ”Matéo …” préviens-tu, le ton qui prend plus la forme d’un grondement. Sanguin, tu peux l’être sous tes airs alcyoniens, mais tu décides qu’il vaut mieux tempérer les événements. Alors, le contournant, jeu des corps, danse des postures, pour te trouver nez-à-nez avec celui qui tente de s’échapper.
”Parler de ce qui te rend comme ça … Différent”. Pas comme d’habitude, en somme. Tu n’hésites pas à le confronter, posant ta paume contre son torse pour l’empêcher d’avancer. ”Accorde-moi quelques minutes”. La demande, simple, sans supplique, mais ferme et ne laissant pas trop le choix. ”Tu ne dors pas, c’est ça ? Tu fais des cauchemars ?” Banalité manifeste pour le psychomage, un symptôme récurrent du mal être. Tu lui fais signe de s’éloigner, de s’isoler plus loin, au bord des fenêtres.
SIAL ; icons bazzart
- InvitéInvité
Re: we need to talk (matéo)
Dim 31 Oct 2021 - 7:42
Je ne pensais pas le voir ici, dans les couloirs de l'université, chercher à tout prix à me parler. J'aurai pu m'en douter, mais j'étais sûrement trop fatigué pour le voir venir. Pour moi, ce n'était pas le lieu approprié pour en discuter, pas là, pas au milieu de tout le monde. Il y avait des yeux et des oreilles partout, manqué plus que ça atterrisse dans le Chineur, non merci. Pas ce sujet… Mais apparemment, @Kashmiri Sanahuja en avait décidé autrement. Ce qui pouvait m'agacer le plus, qu'on décide pour moi. Je n'étais pas un grand garçon qui était capable de se débrouiller seul ? Il fallait croire que non. Je savais très bien pourquoi il était là, à me suivre, voulant me faire face. C'était un ami, bien sûr, qui devait s'inquiéter, mais ce n'était pas que ça. C'était un psychomage, c'était son métier aussi. Alors, de quelle manière il allait me parler, comme avec un ami, ou avec un patient ?
Je pouvais difficilement faire le poids quand Kash se positionna en face de moi. Nous n'avions pas la même carrure. Même si j'avais fait quelques entraînements avec lui, ça n'allait jamais être suffisant. J'avais malgré tout tenté, mais cette main sur mon torse, c'était plutôt clair. Je la regardais avant de replonger mon regard dans le sien. Il comptait faire quoi si je forçais le passage ? Me plaquer au sol ? Me mettre la camisole ? Je croisai les bras, écoutant ce qu'il avait à me dire.
- Différent ? Je suis différent pour toi ? Quoi ? Effectivement, je porte des nouveaux vêtements, tu peux féliciter @Catalina Pajares pour ça, tu l'as remarqué, c'est cool…
Est-ce que je jouais au con ? Oui, juste un peu. Peut-être que si je l'agaçais vraiment, il allait lâcher l'affaire et se casser de lui-même. C'était une technique comme une autre, non ? Lui accorder quelques minutes ? C'est tout ? C'est tout ce qu'il demandait ? Je regardais ma montre sur mon poignet, ok, juste quelques minutes.
- Ok, je peux t'accorder 15 min….
En vrai, j'avais la possibilité de lui accorder plus que ça, mais encore une fois, c'était dans l'idée de rester un petit couillon jusqu'au bout. Cauchemars. Un léger frisson parcouru mon corps en entendant ce mot. Donc, il attaquait direct. Mais d'ailleurs, comment il le savait ? Il était legilimens maintenant ? Il avait pénétré mon esprit pour le deviner ? Je le suivais pour pouvoir se mettre un peu plus tranquille, pour ça, je voulais bien le suivre. Maintenant qu'il avait attaqué le sujet, je ne préférerais pas que ça s'ébruite. Une fois à part, je m'exprimai:
- Donc maintenant tu m'espionnes ? J'peux savoir comment tu peux être au courant de ça ? Quasiment personne n'est au courant, j'en ai parlé à personne… Juste Lina commençait à s'inquiéter mais c'est tout et…
Ça commençait à faire tilte dans la tête. Si personne d'autre, à part Lina était au courant… Serais-ce donc elle qui en a parlé à Kash ? Elle aurait fait ça ? Est-ce que je commençais à devenir parano… Peut-être bien, mais je ne voyais aucune autre explication. Il y avait éventuellement mon frère, mais je ne lui en avais pas parlé de ces cauchemars, et, il était trop occupé dans ses études, travail, Juliet, pour vraiment le remarquer.
- Elle t'en a parlé ? C'est ça ? Elle est venue te voir ? Elle t'a dit quoi exactement ?
Est-ce que c'était vraiment utile d'avoir ses réponses, pas si sûr, maintenant, il était au courant, et en lui demandant ce genre de question, ça ne pouvait que confirmer que c'était bien le cas, ces insomnies et ces cauchemars.
- C'est juste quelques cauchemars… Rien de bien grave. Elle s'inquiète, mais, il n'y a pas de raison de l'être. Ça va passer, juste une phase compliqué, c'est tout, pas besoin d'en faire tout un drame.
Je minimisais beaucoup la chose, comme si Kash allait être aussi dupe et me croire...
lumos maxima
- InvitéInvité
Re: we need to talk (matéo)
Dim 31 Oct 2021 - 19:42
we need to talk
La rumeur alentour pourrait bien te détourner de l’objet de ta venue à Hungcalf. Or, cela n’est pas le cas, le psychomage sait que l’ambigu se trame dans les errements de l’ami. A la mesure d’un enfant rebelle, l’étudiant croise les bras, toise ta main sur sa poitrine mais cet air insupportable tu parviens à en faire fi. Cela n’a pourtant rien de banal. Il ne s’est jamais vraiment comporté comme cela avec toi, sauf peut-être une ou deux fois, c’est dire au regard des années écoulées.
Tu retiens donc la bravade, celle qui consisterait à lui en tenir rigueur. Le loup préfère se contenir même s’il gronde sur le plus jeune des Cooper. Qu’aurait fait son frère, Elio, à ta place ? A-t-il seulement notion de ces changements ? Les traits de ton faciès l’expriment : l’incompréhension. Que vient donc faire la Pajares dans le flot de ses associations ? ”Non … Bien sûr que non …’’ commences-tu, sans vraiment qu’il ne te laisse l’opportunité de poursuivre.
Paranoïa l’emporte, accompagnée de l’attitude d’un vrai petit con. Tout ce que tu détestes, rah, il pourrait presque t’énerver si tu n’avais pas une pleine maîtrise de toi sur l’instant. ”Arrête …”, tu essaies de le prévenir qu’il vaudrait mieux ne pas jouer sur ce terrain-là. ”Je m’en fous de tes vêtements”, bien qu’ils ne soient pas de mauvais goût, il te faut l’admettre. Il jette un œil à sa montre, ne t’accorde qu’une poignée de minutes. Tu retiens un soupir d’agacement.
Ton épaule droite plaquée contre le rebord d’une fenêtre, tes prunelles se perdent au loin, dans ces hauteurs qui entourent le château, puis plus bas, vers le l’immense lac noir. Cet endroit est inspirant pour l’artiste que tu es, sensible à tout l’esthétique du monde. Les cauchemars, tu sembles avoir pointé une problématique centrale. La méfiance redouble, c’est classique quand on attaque le problème frontalement. Mais tu es son acolyte, pas son thérapeute.
Longue expiration qui trahit ton impatience. ”Je n’espionne personne, Mat’, c’est juste un truc de psy”, sous-entendu l’empathie, l’habitude aussi, de déceler ce qui est en filigrane, et les cauchemars comme symptôme principal de l’être humain oppressé par son existence. ’’Et personne ne me dit rien, je suis en contact avec personne à ton propos, je m’inquiète, c’est tout’’. Le rassurer risque de prendre du temps, mais tu n’es pas là non plus pour prendre des pincettes.
Ta main se perd dans ta barbe brune, caresses distraites qui te permettent de maintenir la concentration. ’’Lina ne m’a rien dit. Tes cernes, par contre, elles parlent d’elles-mêmes”. Tu plantes tes iris sombres dans les siennes, sans être légilimens, on dit régulièrement que tu es capable de percer les carapaces les plus solides. S’en est déstabilisant. ’’Écoute, je n’en fais pas tout un drame, je veux juste m’assurer que tu ne sois pas au plus mal. C’est ce que font les amis, non ? Les cauchemars, ça n’a jamais rien de bon”. Tu ne forces pas la mise, il parlera de lui-même s’il le désire.
Tu retiens donc la bravade, celle qui consisterait à lui en tenir rigueur. Le loup préfère se contenir même s’il gronde sur le plus jeune des Cooper. Qu’aurait fait son frère, Elio, à ta place ? A-t-il seulement notion de ces changements ? Les traits de ton faciès l’expriment : l’incompréhension. Que vient donc faire la Pajares dans le flot de ses associations ? ”Non … Bien sûr que non …’’ commences-tu, sans vraiment qu’il ne te laisse l’opportunité de poursuivre.
Paranoïa l’emporte, accompagnée de l’attitude d’un vrai petit con. Tout ce que tu détestes, rah, il pourrait presque t’énerver si tu n’avais pas une pleine maîtrise de toi sur l’instant. ”Arrête …”, tu essaies de le prévenir qu’il vaudrait mieux ne pas jouer sur ce terrain-là. ”Je m’en fous de tes vêtements”, bien qu’ils ne soient pas de mauvais goût, il te faut l’admettre. Il jette un œil à sa montre, ne t’accorde qu’une poignée de minutes. Tu retiens un soupir d’agacement.
Ton épaule droite plaquée contre le rebord d’une fenêtre, tes prunelles se perdent au loin, dans ces hauteurs qui entourent le château, puis plus bas, vers le l’immense lac noir. Cet endroit est inspirant pour l’artiste que tu es, sensible à tout l’esthétique du monde. Les cauchemars, tu sembles avoir pointé une problématique centrale. La méfiance redouble, c’est classique quand on attaque le problème frontalement. Mais tu es son acolyte, pas son thérapeute.
Longue expiration qui trahit ton impatience. ”Je n’espionne personne, Mat’, c’est juste un truc de psy”, sous-entendu l’empathie, l’habitude aussi, de déceler ce qui est en filigrane, et les cauchemars comme symptôme principal de l’être humain oppressé par son existence. ’’Et personne ne me dit rien, je suis en contact avec personne à ton propos, je m’inquiète, c’est tout’’. Le rassurer risque de prendre du temps, mais tu n’es pas là non plus pour prendre des pincettes.
Ta main se perd dans ta barbe brune, caresses distraites qui te permettent de maintenir la concentration. ’’Lina ne m’a rien dit. Tes cernes, par contre, elles parlent d’elles-mêmes”. Tu plantes tes iris sombres dans les siennes, sans être légilimens, on dit régulièrement que tu es capable de percer les carapaces les plus solides. S’en est déstabilisant. ’’Écoute, je n’en fais pas tout un drame, je veux juste m’assurer que tu ne sois pas au plus mal. C’est ce que font les amis, non ? Les cauchemars, ça n’a jamais rien de bon”. Tu ne forces pas la mise, il parlera de lui-même s’il le désire.
SIAL ; icons bazzart
- InvitéInvité
Re: we need to talk (matéo)
Dim 7 Nov 2021 - 15:03
Arrête… Ah ? Je commençais à l'agacer alors ? Parfait, c'était un peu ce que je recherchais de toute manière. Mon comportement actuel n'était pas le mien de d'habitude. Je n'étais pas du genre à repousser un vieil ami, encore moins à lui rentrer dedans. Peut-être que ça allait faire l'effet inverse, qu'ayant ce comportement anormal, @Kashmiri Sanahuja allait se rendre compte que je n'allais vraiment pas bien, et donc creuser un peu plus en profondeur. Le truc, c'est que je ne voyais pas d'autres solutions, la fuite ? Non, ça n'avait pas été très efficace. Je n'avais fait que ça depuis maintenant, et malgré ça, il était là, devant moi, à vouloir comprendre.
Je savais très bien ce qu'il voulait dire dans "j'étais différent" et je savais parfaitement que ça n'avait rien à voir avec mes nouveaux vêtements. C'était une manière de détourner le sujet, faire comme si tout allait pour le mieux, qu'il n'y avait rien d'autre. L'entendre dire qu'il s'en foutait de mes vêtements, je pris un air choqué, comme si ces mots m'avaient blessés. Pas du tout en réalité. Encore une fois, je jouais au petit con, j'étais sur cette lancée, pourquoi s'arrêter en si bon chemin ?
Je n'arrivais pas à comprendre comment il avait si bien deviné. Genre, sur mon visage on pouvait lire que je faisais des cauchemars et par la suite des insomnies ? Un truc de psy. C'est bien ce que je pensais, donc quoi, j'étais un de ses patients ? Il voulait me psychanalyser ? Genre là, au milieu de Hungcalf ? Drôle de méthode, n'est-ce pas ?
- Ouai, bien sûr, un truc de psy, évidemment…
Ouai, je n'étais pas spécialement convaincu. Du mal à croire que c'était grâce à ses années d'études dans la psychomagie que Monsieur savait parfaitement que c'était dû à des cauchemars que je n'étais pas bien. En vrai, ça pouvait être n'importe quoi d'autre, non ?
- Oh ? Tu t'inquiètes ? Donc quoi, tu viens en tant qu'ami ou en tant que médecin là ? Hein ? De toute manière, qu'est-ce que ça changeait… ?
Alors oui, peut-être que je commençais à être parano, mais je ne voyais qu'une solution pour le moment: Une autre personne lui en avait parlé. Je ne voyais juste pas comment il pouvait être au courant autrement. Alors oui, c'était peut-être mal, mais je ne voyais que Lina. C'était la seule à être vraiment au courant, depuis le début. Ce n'était pas totalement débile comme raisonnement, elle s'inquiète, va voir Kash pour avoir de l'aide et le voilà devant moi.
- Ah, donc c'est juste avec mes cernes que tu peux constater qu'effectivement, je me tape des putains de cauchemars quasiment chaque nuit ? Genre c'est des cernes typiques ? Y'a différents types de cernes, les cernes de lendemain de soirée, les cernes d'insomnie… ? T'arrive à faire la différence entre les deux ? C'est tes années d'études qui t'ont appris ça alors ?
Oui, j'étais un réel petit con, au pays des emmerdeurs. Voyant son regard plonger dans le mien, dire ces derniers mots… C'est ce que font les amis, non ? Il s'inquiétait vraiment ? Il venait vraiment que, en tant qu'ami ?
- Qu'est-ce que ça va changer si je t'en parle ? Hein ? Dis moi ? Ils sont là, chaque nuit, j'ai beau y faire, ça revient… Qu'est-ce que tu vas bien pouvoir faire de plus ? Dis moi ! C'est déjà arrivé une fois, et la dernière fois, c'est bien parti, pourquoi ça ne ferait pas la même chose ? J'en chie, je ne dors plus… Mais ça va passer… Ça va passer…
A vrai dire, j'essayais plus de me convaincre moi-même, mais au fond de moi, je savais que ça n'était pas si simple. Non, vu comme c'était parti, ça ne risquait pas de partir aussi rapidement…
lumos maxima
- InvitéInvité
Re: we need to talk (matéo)
Mer 17 Nov 2021 - 20:36
we need to talk
Devant le danger, l’humain n’est pas si différent de l’animal. Soit il prend la fuite, soit il se fige, soit il attaque. Le garçon en face de toi semble avoir fait son choix, inconscient, instinctif, tout du moins tu le crois. Son opposition est massive, comment s’y confronter sans accéder à la violence ? Le but n’étant pas de l’agresser en retour ; et puis tu n’es pas comme cela, Sanahuja. Tu penses être plus réfléchi, plus mesuré. Bien que cela ne t'empêche pas d’apposer ta paume contre son torse. Pour le maintenir.
Son air choqué répond à ton incitation. Tu n’y es pas allé de main morte, tu l’as ouvertement provoqué. Le loup a toujours eu ce côté rebelle, ce caractère qui fait que tu puisses à la fois rester de marbre et contrecarrer quelqu’un en une réplique. La parade sera celle de la bravade. ”Un truc de psy’’, donc, tu joues cette carte jusqu’au bout. En vérité tu détiens une ferme empathie, habitué à détecter sur le faciès les affres de l’existence. L’humeur en berne, c’est une évidence. Les cauchemars n’en sont que déduction.
”Je viens en tant qu’ami …” commences-tu, long soupir qui te permet de maintenir une certaine contenance. Il tente de te pousser dans tes derniers retranchements, il se débat. Le Cooper est ingénieux, il pique là où ça fait mal. Il lance l’assaut contre ta fonction, celle qui mêle ton identité personnelle. ”Une simple déduction. J’aurais simplement pu dire que tu ne dors pas”. Mais les cauchemars, ce symptôme si récurrent dans ta patientèle.
Ses paroles sont fortes, tu les attrape, tu les prends de plein fouet. C’est lourd à encaisser de savoir que l’ami ne va pas bien. ”Ton cerveau essaie d’intégrer ce que tu as vu. C’est l’impensable, il essaie d’y mettre du sens, de comprendre”. D’où la répétition des images qui elles sont irreprésentables pour l’esprit humain. ”La dernière fois c’est parti, oui, mais là les choses se répètent, tu accumules”.
Il ne peut continuer ainsi, la soupape menace d’exploser à tout instant. Et tu serais en première loge, directement positionné sur le front. Et si tu prenais un coup ? Et s’il ne se contrôlait pas ? Tant pis. Au pire tu plaquerais sa stature contre le sol. Et quoi ? Et rien. Rien, parce que tu ne peux l’affronter de la sorte. Pas ce frère, cet ami si cher à tes yeux. Il souffre, ça te rend malade. ”Je préfère en parler avec toi plutôt que te voir te morfondre”. Car la parole est un soin, le cœur de ton métier.
Tel un gardien de pierre, tu maintiens une posture forte et inébranlable. Les bras croisés sur ton buste. ”On devrait s’isoler. Tout ça ne regarde que nous”. Tu fais signe vers la droite, désignant une salle de classe libre. Rien ne dit qu’il engagera le pas, en tout cas toi tu ne le feras pas, tu attends qu’il s’empare de cela. Ce sera une première victoire, le témoin de son acceptation de l’échange. Tu pries pour que cela fonctionne. Allez Matéo !
Son air choqué répond à ton incitation. Tu n’y es pas allé de main morte, tu l’as ouvertement provoqué. Le loup a toujours eu ce côté rebelle, ce caractère qui fait que tu puisses à la fois rester de marbre et contrecarrer quelqu’un en une réplique. La parade sera celle de la bravade. ”Un truc de psy’’, donc, tu joues cette carte jusqu’au bout. En vérité tu détiens une ferme empathie, habitué à détecter sur le faciès les affres de l’existence. L’humeur en berne, c’est une évidence. Les cauchemars n’en sont que déduction.
”Je viens en tant qu’ami …” commences-tu, long soupir qui te permet de maintenir une certaine contenance. Il tente de te pousser dans tes derniers retranchements, il se débat. Le Cooper est ingénieux, il pique là où ça fait mal. Il lance l’assaut contre ta fonction, celle qui mêle ton identité personnelle. ”Une simple déduction. J’aurais simplement pu dire que tu ne dors pas”. Mais les cauchemars, ce symptôme si récurrent dans ta patientèle.
Ses paroles sont fortes, tu les attrape, tu les prends de plein fouet. C’est lourd à encaisser de savoir que l’ami ne va pas bien. ”Ton cerveau essaie d’intégrer ce que tu as vu. C’est l’impensable, il essaie d’y mettre du sens, de comprendre”. D’où la répétition des images qui elles sont irreprésentables pour l’esprit humain. ”La dernière fois c’est parti, oui, mais là les choses se répètent, tu accumules”.
Il ne peut continuer ainsi, la soupape menace d’exploser à tout instant. Et tu serais en première loge, directement positionné sur le front. Et si tu prenais un coup ? Et s’il ne se contrôlait pas ? Tant pis. Au pire tu plaquerais sa stature contre le sol. Et quoi ? Et rien. Rien, parce que tu ne peux l’affronter de la sorte. Pas ce frère, cet ami si cher à tes yeux. Il souffre, ça te rend malade. ”Je préfère en parler avec toi plutôt que te voir te morfondre”. Car la parole est un soin, le cœur de ton métier.
Tel un gardien de pierre, tu maintiens une posture forte et inébranlable. Les bras croisés sur ton buste. ”On devrait s’isoler. Tout ça ne regarde que nous”. Tu fais signe vers la droite, désignant une salle de classe libre. Rien ne dit qu’il engagera le pas, en tout cas toi tu ne le feras pas, tu attends qu’il s’empare de cela. Ce sera une première victoire, le témoin de son acceptation de l’échange. Tu pries pour que cela fonctionne. Allez Matéo !
SIAL ; icons bazzart
- InvitéInvité
Re: we need to talk (matéo)
Jeu 9 Déc 2021 - 21:37
Alors, il venait donc en tant qu'ami ? Est-ce que je pouvais le croire à cent pour cent ? Est-ce que ce n'était pas une déformation professionnelle ? Du genre à chercher, à tout prix, de venir en aide ? Là, oui, c'était complètement son domaine. Ça se passait là dedans, dans ma tête. Mon cerveau me jouait des tours, ressassant cette découverte macabre, le tout en le mélangeant avec la tentative de suicide de mon frère. Un beau mélange, n'est-ce pas ? Voilà pourquoi je n'arrivais plus à dormir, ne voulant pas revoir ces images dans mon sommeil. J'étais à l'ouest complet. Si je me voyais, là maintenant, je me mettrais des claques. Sur le moment, je n'avais pas conscience à tel point j'étais con. Un symptôme de la fatigue ? On allait dire que oui.
Je trouvais tout suspect. Comment @Kashmiri Sanahuja pouvait savoir aussi facilement que j'avais bien ces soucis, et notamment ces cauchemars qui me hantaient la nuit. Oui, j'attaquais fort. J'essayais de me débarrasser de cet ami qui, finalement, me voulait du bien. Je n'avais pas la tête à discuter, je n'avais pas envie d'en parler, pas maintenant. Mais il était là, et il insistait. Alors, de mon côté, j'enchainais à nouveau aussi…
- Simple déduction hein ? Et bien, t'as fait fort, du premier coup, t'as eu juste ! Ne pas réussir à dormir ne veut pas forcément dire que c'est dû à des cauchemars… Mais bon, c'est toi l'expert n'est-ce pas ?
Je commençais à en avoir marre. Comment pouvait-il m'aider ? Je ne voyais pas comment ça pouvait s'améliorer juste en discutant, avec lui, de mes cauchemars. En parlant, j'essayais aussi de me rassurer, que ça allait partir tout seul, comme ça avait pu être le cas la première fois. Mais au fond de moi, je savais que c'était différent. C'était plus long dans la durée, et ça m'atteignait physiquement aussi. Beaucoup plus qu'avant. Oui, j'étais fatigué, et ça engendrait pas mal de choses. J'étais exécrable, m'énervant rapidement, m'engueulant avec des proches, des difficultés à suivre les cours, mais aussi et surtout, moins performant au Quidditch. Et ça, ça impactait toute l'équipe.
Kash m'expliquait une raison pour laquelle mon cerveau me jouait des tours, mais ça ne m'avançait pas plus que ça…
- Et donc, je te repose la question : Qu'est-ce que tu peux faire toi ? Hein ? Genre y'a une solution miracle pour remettre de l'ordre dans ma tête ? C'est juste en papotant que ça va vraiment m'aider ? Laisse moi en douter…
Je dénigrais complètement son travail, alors que je savais que Kash était très bon dans son domaine. Tu accumules. Donc quoi ? Mon cerveau n'était pas capable d'assimiler tout ce bordel ? J'étais si faible que ça ? Il insistait, encore et encore. Discuter encore et encore. Je me demandais s'il en avait discuté avec mon frère, ou bien, peut-être qu'il était venu directement me voir. Je n'arrivais plus à réfléchir correctement. Je regardais autour de moi quand il m'expliquait qu'il valait mieux s'isoler. Effectivement, il y avait quelques regards indiscrets… Il indiqua cette salle de cours vide. J'eus un moment d'hésitation. Est-ce que j'avais envie d'aller mieux ? Oui, j'avais envie de retrouver mes nuits de sommeil, dormir de nouveau comme une marmotte, être de nouveau performant dans le sport que j'adorais.
- T'as 10 min… Pas plus. disais-je en me dirigeant vers cette salle.
Oui, il fallait bien que je reste une tête de con jusqu'au bout.
lumos maxima
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Re: we need to talk (matéo)
Mer 15 Déc 2021 - 21:43
we need to talk
Convaincre le benjamin d'une fratrie imaginaire est peine perdue. Depuis toutes ces années tu le vois comme un frère. Ce n'est pas pour rien que tu acceptes de t'entrainer avec lui. Tu ne le fais pas avec d'autres, ou rarement. Il décide de poursuivre sur sa lancée, il se montre pénible une fois de plus. Que peux-tu faire pour lui venir en aide s'il te refoule avec autant d'ardeur ?
L'expert, oui il paraît. Bien que tu n'aies ni la prétention ni le souhait de l'incarner cette posture. Pas avec lui, pas comme ça. Ici, c'est la Fraternité qui s'exprime, celle du devoir et de la noblesse de l'âme. Ne pas le laisser seul, du moins le lui faire comprendre ce sera déjà un premier objectif rempli. Tu maintiens ton regard dans le sien, stoïque, tu ne répondras pas sur ce terrain.
Tu reprends, la voix plus grave que d'habitude. "Tu as le droit d'en douter, Matéo. Mais la psychomagie est une science, pas une croyance. La psychothérapie est un soin, pas juste de la parlotte". Le brun exerce un mouvement de recul. C'est ce que son attitude laisse penser. Il se reprend et accepte l'incitation. Tu rejoins donc la salle de cours la plus proche. Tu prends soins de fermer la porte à double tour.
"Assurdiato". Le murmure est à peine audible mais du bout de ta baguette un écrin velouté traverse les cloisons de la pièce. Personne ne pourra entendre, un principe auquel tu tiens beaucoup. "Je le redis, je n'ai pas prétention à te faire parler. Je ne compte pas te convaincre non plus. Tu veux jouer au con, tu peux y aller. Dans tous les cas je serais là si tu as besoin de moi".
S'il souhaite hurler, décharger sa haine, il peut y aller. S'il désire juste étreindre ta stature il peut tout autant. "Je sais que tu as mal, Mat', exprime cette douleur. Qu'est-ce que tu vois dans tes cauchemars ? Tu dois t'en libérer, ose le dire que tu souffres !" Là, tu ne serais pas qualifié de bon psychothérapeute, tu vas dans le vif sans le ménager. Mais c'est ce qu'il lui faut. Tu confrontes ce frère d'une autre mère.
L'expert, oui il paraît. Bien que tu n'aies ni la prétention ni le souhait de l'incarner cette posture. Pas avec lui, pas comme ça. Ici, c'est la Fraternité qui s'exprime, celle du devoir et de la noblesse de l'âme. Ne pas le laisser seul, du moins le lui faire comprendre ce sera déjà un premier objectif rempli. Tu maintiens ton regard dans le sien, stoïque, tu ne répondras pas sur ce terrain.
Tu reprends, la voix plus grave que d'habitude. "Tu as le droit d'en douter, Matéo. Mais la psychomagie est une science, pas une croyance. La psychothérapie est un soin, pas juste de la parlotte". Le brun exerce un mouvement de recul. C'est ce que son attitude laisse penser. Il se reprend et accepte l'incitation. Tu rejoins donc la salle de cours la plus proche. Tu prends soins de fermer la porte à double tour.
"Assurdiato". Le murmure est à peine audible mais du bout de ta baguette un écrin velouté traverse les cloisons de la pièce. Personne ne pourra entendre, un principe auquel tu tiens beaucoup. "Je le redis, je n'ai pas prétention à te faire parler. Je ne compte pas te convaincre non plus. Tu veux jouer au con, tu peux y aller. Dans tous les cas je serais là si tu as besoin de moi".
S'il souhaite hurler, décharger sa haine, il peut y aller. S'il désire juste étreindre ta stature il peut tout autant. "Je sais que tu as mal, Mat', exprime cette douleur. Qu'est-ce que tu vois dans tes cauchemars ? Tu dois t'en libérer, ose le dire que tu souffres !" Là, tu ne serais pas qualifié de bon psychothérapeute, tu vas dans le vif sans le ménager. Mais c'est ce qu'il lui faut. Tu confrontes ce frère d'une autre mère.
SIAL ; icons bazzart
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Re: we need to talk (matéo)
Jeu 16 Déc 2021 - 13:56
Je le savais ça. Je savais parfaitement que la psychomagie était une science, qu'elle avait fait ses preuves, que c'est une branche comme une autre dans la médecine. Mais j'étais con. Je jouais au con. Je voulais blesser mon ami, @Kashmiri Sanahuja, voulant qu'il me laisse tranquille. Alors, toutes les solutions étaient bonnes, au point d'essayer de lui faire du mal. Dans ma tête, c'était complètement contradictoire. Je voulais qu'il lâche l'affaire, mais d'un autre côté, j'en avais juste marre d'être dans cette situation. Ces insomnies, ces cauchemars, avaient un vrai impact dans mon quotidien, sur mes proches et notamment sur Lina. Je ne voulais pas briser mon couple juste parce que je n'arrivais juste plus à dormir.
Mais fier comme j'étais, je ne voulais pas lui avouer, pas dans l'immédiat du moins. Déjà, j'avais accepté de me poser, juste un peu, pour parler avec lui. S'isoler dans cette salle, c'était peut-être la meilleure idée que j'avais eu, mais je ne m'en rendais pas encore compte. Les bras croisés, signifiant clairement que je n'étais pas prêt à m'ouvrir, j'écoutais ce qu'il avait à me dire. Il était vraiment têtu quand il le voulait. En soit, ça me touchait. Qu'il puisse dire ce genre de chose, qu'il comptait être toujours présent, même si je cherchais à le repousser encore et encore.
La mâchoire serré, je ne savais pas encore quoi répondre. Oui, j'avais mal, très mal même. Ça me bouffait. Je ne voyais aucune issue. Il voulait vraiment que je lui parle de ces putains de cauchemars, que j'explique en détail ce que je voyais quasiment chaque nuit ? Il commençait à hausser le ton, et ça n'allait pas le faire. Enfin, au final, il était très malin, car c'était exactement comme ça que j'allais péter un câble, et donc m'ouvrir. Je ne pouvais plus tenir en place, je commençais à faire les cents pas avant d'exploser :
- Tu veux que je te dise que je souffre ? C'est ça ?! OUAI, JE SOUFFRE ! Ouai, j'en ai ma claque d'avoir ces fucking cauchemars, de ne pas réussir à dormir, d'être aussi fatigué, d'avoir un caractère de merde à cause de tout ce bordel ! Tu veux que je te raconte mes cauchemars hein ? Mais je t'en prie, installe toi confortablement ! disais-je en lui montrant une chaise qui était non loin de nous.
J'allais vraiment tout déballer ? Là, maintenant ? Et puis fuck ! Peut-être qu'il avait raison au fond, peut-être qu'en parler, parler enfin à une personne, ça pouvait me libérer, juste un peu.
- Je revis juste cette fichu soirée. Ce match, là où on a découvert ce… Enfin tu vois. Chaque nuit, mon cerveau est en mode repeat! Il me fait même des petits délires, en mode "tiens, et si on remplaçait ce joueur mort par mon frère ? Ou encore mieux, MOI!" disais-je en me pointant du doigt. Alors, maintenant, je n'arrive juste plus à dormir, me disant que je ne verrais plus ces cauchemars… Très bonne idée n'est-ce pas ? En quoi moi, j'arriverais pas à encaisser ? Pourquoi mon cerveau ne veut juste pas passer à autre chose ? MERDE PUTAIN
Je ne m'étais pas rendu compte qu'une larme s'était écoulée sur ma joue. Je l'effaçais très rapidement, ne voulant pas plus montrer mes faiblesses, c'était déjà assez comme ça…
lumos maxima
- InvitéInvité
Re: we need to talk (matéo)
Sam 18 Déc 2021 - 18:41
we need to talk
La seule et unique victoire en l’instant serait peut-être qu’il ait accepté de pénétrer dans cette salle de cours. Les cent pas, la mâchoire crispée, les bras croisés. Tous ces signes sont en total désaccord avec ton attitude platonique. Tu l’as provoqué, certes, mais tu restes d’un calme alcyonien, s’en serait même déconcertant. Et lorsqu’il se met à hausser le ton, tu te dis que oui, tu as bien fait d’installer cet enchantement protecteur.
Il souffre, oui, c’est une évidence. Ces cauchemars, donc, qui empêchent toute tentative de trouver le sommeil. Tu niches ta stature contre une paroi murale, t’adossant contre les pierres réchauffées par la cheminée la plus proche. Ton regard mordoré suit le parcours qu’il emprunte, tu n’es pas étonné par cette manifestation motrice. L’angoisse parle à travers son comportement, il est humain, c’est tout.
Tu ne réponds pas à la provocation de la chaise. Tu restes debout, tu préfères te concentrer sur ce qu’il y a de profond dans ses dires. Les bravades ne sont pas importantes, du moins, elles ne représentent pas un matériel clinique primordial pour l’aide que tu souhaites lui apporter. Comme tu pouvais t’y attendre, il revoit ces scènes lourdes et teintées de ce qu’il y a de plus catastrophique. ”Je vois”, confirmes-tu seulement, la voix parfaitement posée.
”Tu vois Elio à la place de ce joueur ? Mais toi aussi ?”, répètes-tu pour bien assimiler ce qu’il se passe dans son esprit. Tu as besoin que chaque chose soit confirmée, reformulée. Une larme coule sur sa joue, avec l’expérience du métier tu es attentif à tous ces éléments, même s’ils sont presque imperceptibles. ”Ton cerveau rejoue cet événement dans le but de l’inclure dans ta mémoire. Actuellement, le souvenir est bloqué car impensable, trop horrible”.
Tu essaies de rendre ton discours le plus intelligible possible. ”Il arrivera un temps où les choses s’apaiseront. Ou le souvenir ne reviendra plus de façon aussi intense. En attendant, je pense te prescrire un philtre de paix, si tu es d’accord avec ça ? Il réduira l’anxiété et te permettra de trouver le sommeil plus facilement”. Tu disposes d’une petite réserve personnelle dans laquelle tu peux taper dans un premier temps.
”Tu peux passer dès demain à la maison, j’ai quelques flasques de réserve. J’en préparerais d’autres en fonction des besoins”. Tu marques une pause, retour sur les informations partagées. ”Tu as réfléchi, un peu, à ce que ça veut dire de te voir toi, ou de voir Elio à la place de ce joueur de Quidditch ?” L’inconscient parle, il s’exprime là où on ne l’attend pas toujours.
Il souffre, oui, c’est une évidence. Ces cauchemars, donc, qui empêchent toute tentative de trouver le sommeil. Tu niches ta stature contre une paroi murale, t’adossant contre les pierres réchauffées par la cheminée la plus proche. Ton regard mordoré suit le parcours qu’il emprunte, tu n’es pas étonné par cette manifestation motrice. L’angoisse parle à travers son comportement, il est humain, c’est tout.
Tu ne réponds pas à la provocation de la chaise. Tu restes debout, tu préfères te concentrer sur ce qu’il y a de profond dans ses dires. Les bravades ne sont pas importantes, du moins, elles ne représentent pas un matériel clinique primordial pour l’aide que tu souhaites lui apporter. Comme tu pouvais t’y attendre, il revoit ces scènes lourdes et teintées de ce qu’il y a de plus catastrophique. ”Je vois”, confirmes-tu seulement, la voix parfaitement posée.
”Tu vois Elio à la place de ce joueur ? Mais toi aussi ?”, répètes-tu pour bien assimiler ce qu’il se passe dans son esprit. Tu as besoin que chaque chose soit confirmée, reformulée. Une larme coule sur sa joue, avec l’expérience du métier tu es attentif à tous ces éléments, même s’ils sont presque imperceptibles. ”Ton cerveau rejoue cet événement dans le but de l’inclure dans ta mémoire. Actuellement, le souvenir est bloqué car impensable, trop horrible”.
Tu essaies de rendre ton discours le plus intelligible possible. ”Il arrivera un temps où les choses s’apaiseront. Ou le souvenir ne reviendra plus de façon aussi intense. En attendant, je pense te prescrire un philtre de paix, si tu es d’accord avec ça ? Il réduira l’anxiété et te permettra de trouver le sommeil plus facilement”. Tu disposes d’une petite réserve personnelle dans laquelle tu peux taper dans un premier temps.
”Tu peux passer dès demain à la maison, j’ai quelques flasques de réserve. J’en préparerais d’autres en fonction des besoins”. Tu marques une pause, retour sur les informations partagées. ”Tu as réfléchi, un peu, à ce que ça veut dire de te voir toi, ou de voir Elio à la place de ce joueur de Quidditch ?” L’inconscient parle, il s’exprime là où on ne l’attend pas toujours.
SIAL ; icons bazzart
- InvitéInvité
Re: we need to talk (matéo)
Mer 29 Déc 2021 - 15:33
Cette manière qu’il avait de me regarder, cette façon de se positionner, cette impression qu’il donnait, comme s’il ne m’écoutait pas. Enfin, si, @Kashmiri Sanahuja était attentif, mais apparemment, il préférait rester debout plutôt que de s'asseoir sur la chaise que je venais de lui proposer. Déjà que j’étais bien tendu, mais là, il ne m’aidait pas. Enfin, c’est ce que je pensais. Au fond, cette manière de se comporter, ça avait permis à ce que je me livre, que je lui raconte enfin ce qui me tracassait, lui détailler plus ou moins ce que je vivais quasiment chaque nuit. C’était dur d’en parler, de revivre ces cauchemars, ceux que j’essayais d’éviter à tout prix. Il fallait que je me fasse à l’idée que ce n’était pas la meilleure solution. Je traînais ça depuis plusieurs semaines maintenant, voire mois, et ça ne faisait qu’empirer. Je pensais que ça allait se tasser avec le temps, s’estomper, mais c’était tout le contraire. Alors oui, c’était difficile, surtout de se dire que j’avais besoin d’aide, et que je ne pouvais pas affronter ça seul.
Je venais de tout déblatérer, et tout ce qu’il avait à dire c’était ”Je vois” ? C’est tout ? Il était sérieux là ? C’était vraiment comme ça qu’il allait m’aider ? Mais avant que je ne réponde quoi que ce soit, il enchaîna. Il était sérieux ? Il avait vraiment écouté ce que je venais de lui raconter ou bien ? Je fronçai les sourcils, ne comprenant pas sa question, qui me paraissait débile.
- T’as entendu ce que je viens de te dire ? Tu veux que je répète le tout ? Oui ! Oui je vois Elio à la place de ce type, et oui, parfois c’est même moi !
C’était ça le but d’une thérapie ? De répèter trente-six fois la même chose ? Au lieu de me demander à nouveau ce que je venais de dire, il n’avait pas plutôt une solution pour arrêter ces cauchemars ? Ce n’était pas le but finalement ? Il commençait à m’expliquer la raison de ces cauchemars. Ok, ça me faisait une belle jambe, mais ça ne m’aidait pas plus que ça.
- Ouai et ? Il compte me le faire répéter combien de fois avant que mon cerveau décide enfin de l’assimiler ? J’sais pas… J’veux dire, ce n’est pas nouveau ? On sait tous que ce genre de chose peut arriver, que oui, malheureusement, il y a des morts tous les jours… En quoi là ça serait différent ? Pourquoi j’arrive pas à digérer ce putain de souvenir ? Hein ?
Il essayait de me rassurer, d’expliquer, qu’un jour, ça allait se calmer, que j’allais retrouver un sommeil normal, comme avant. En attendant, il avait peut-être une solution pour accélérer le processus. Une potion ? Je me méfiais toujours de ce genre de traitement. Après, c’était Kash, un ami de longue date, qui me le proposait. J’imagine qu’il savait de quoi il parlait, qu’il n’allait pas me proposer n’importe quoi…
- Il y a quoi dans ce philtre ? Disais-je malgré tout méfiant. Je ne la prends pas dans l’immédiat, ça va traîner encore et encore ? Durer dans le temps ? C’est vraiment efficace ce truc ? J’vais devoir en prendre régulièrement ? Je ne veux juste pas être accro à ce genre de truc…
Je préférais avoir le maximum d'informations avant de me décider, même si, c’était très tentant d’accepter tout de suite… Je voulais pouvoir dormir correctement. Je pensais que les questions, c’était fini. Apparemment non. Comment pouvais-je répondre à ça ? Je n’avais pas forcément chercher à analyser mes cauchemars, je voulais juste que ça s’arrête…
- Je … J’en sais rien moi… Peut-être que… Concernant Elio, j’avais déjà eu des cauchemars suite à sa… Enfin tu vois quoi… Alors, mon cerveau se fait plaisir en mélangeant les deux ? Après, me concernant… J’sais pas. Le gars qui est mort, c’était un joueur de Quidditch… Alors, j’me dis, pourquoi pas moi ? J’suis aussi un joueur de Quidditch, non ?
J’étais épuisé, mentalement et physiquement. Au final, la chaise que j’avais proposé plus tôt, je la récupérai et vint m’asseoir dessus. Mes coudes posés sur mes jambes, ma tête vint se loger dans mes mains. Mon regard croisa de nouveau celui de mon ami…
- J’en ai juste marre… J’suis fatigué… J’en peux plus… Je veux juste que ça s’arrête…
Nouvelle larme qui s’écoula sur ma joue, je n’avais même plus la force de l’effacer.
lumos maxima
- InvitéInvité
Re: we need to talk (matéo)
Ven 7 Jan 2022 - 22:31
we need to talk
Appuyé contre le mur, tu maintiens un silence total. Le Wright n’y est pas insensible, tu remarques ses sourcils froncés. En général, ce comportement a tendance à désarçonner ton interlocuteur. Tu n’as aucune réaction à son air agacé. Il s’énerve dès lors que tu lui demandes de réitérer ce qu’il vient d’affirmer. Il est parfois difficile pour toi de soutenir cet état d’impuissance. Mais comment pourrais-tu accompagner l’humain si tu n’en étais pas à même ?
Pourquoi il ne parvient pas à le digérer ce souvenir-là ? Ton œil, vif, traverse la pièce. Tu engages une posture basse, ne voulant pas le persécuter davantage par ton simple regard. Il n’est pas question pour toi de perdre cette accroche alors qu’il commence à peine à se dévoiler. ”Une vision traumatique réveille systématiquement des événements passés”. Il y a toujours eu des morts, il y en a tous les jours. ”La confrontation à la mort a été directe”. Tu reprends, le temps de quelques secondes. ”Tout le monde ne réagit pas de la même façon”.
Tu essaies de lui transmettre des informations avec parcimonie mais juste assez pour le rassurer, pour le tranquilliser, au moins sur l’instant. Toutes ses questions traduisent également son état d’agitation physique. Tu peines à le reconnaître, ce frère d’âme que tu as connu par le passé. Il est différent et c’est Ô combien normal. ”De la mandragore, diverses poudres conjurées, de la pierre de lune, de l'ellébore … entre autres”.
Les bras croisés sur tes pectoraux, tu es convaincu qu’il est nécessaire de lui transmettre tous les éléments. ”Si tu acceptes, il te faudra suivre la posologie que je te recommanderais, à faible dose le philtre engendre rarement des effets secondaires. Néanmoins, je dois te prévenir qu’il faudra l’arrêter progressivement. Bien préparée cette potion ne présente aucun risque majeur pour la santé”. Après tout, tu exerces en partie dans le service des empoisonnements par plantes et potions, tes qualités de potionnistes ne sont plus à prouver.
”Pour commencer, il faudra en prendre une dose tous les soirs et éventuellement en si besoin”. Cela dépendra surtout des moments où l’agitation et l’anxiété sont à leur paroxisme. ”Si ce n’était pas efficace, je ne te conseillerais pas ce remède”. Matéo est un ami, un frère, tu tiens à lui. Il s'assied finalement sur la chaise qu’il t’a proposée plus tôt, prostré par le désarroi. Tu as mal pour ton ami. Ton palpitant se resserre.
"Ce qu'il s'est passé avec Elio, on a encore tous du mal avec, et toi encore plus et c'est normal. Tu es son frère. Ton inconscient ne l'a pas digéré, c'est pour cela que le joueur de Quidditch prend son visage… Et la proximité par le Quidditch fait que tu te vois à travers cette image funeste. Pourquoi pas toi, à sa place, c'est ça l'idée… Les paupières fermées, presque la sensation d'en avoir trop dit, d'avoir été trop loin.
Une larme coule sur son visage, une nouvelle, que tu interceptes, humble. "Je te prie de m'excuser, j'ai peut-être été loin". Avec tes patients c'est forcément différent, il n'y a pas le lien affectif qui vous unit tous les deux. Tu finis par décoller de cette foutue cloison, convaincu que parfois les gestes sont plus signifiants que les paroles. Alors tu attrappes une chaise pour venir t'asseoir à ses côtés. Tu saisis son épaule pour le rapprocher de toi. Juste une étreinte.
Pourquoi il ne parvient pas à le digérer ce souvenir-là ? Ton œil, vif, traverse la pièce. Tu engages une posture basse, ne voulant pas le persécuter davantage par ton simple regard. Il n’est pas question pour toi de perdre cette accroche alors qu’il commence à peine à se dévoiler. ”Une vision traumatique réveille systématiquement des événements passés”. Il y a toujours eu des morts, il y en a tous les jours. ”La confrontation à la mort a été directe”. Tu reprends, le temps de quelques secondes. ”Tout le monde ne réagit pas de la même façon”.
Tu essaies de lui transmettre des informations avec parcimonie mais juste assez pour le rassurer, pour le tranquilliser, au moins sur l’instant. Toutes ses questions traduisent également son état d’agitation physique. Tu peines à le reconnaître, ce frère d’âme que tu as connu par le passé. Il est différent et c’est Ô combien normal. ”De la mandragore, diverses poudres conjurées, de la pierre de lune, de l'ellébore … entre autres”.
Les bras croisés sur tes pectoraux, tu es convaincu qu’il est nécessaire de lui transmettre tous les éléments. ”Si tu acceptes, il te faudra suivre la posologie que je te recommanderais, à faible dose le philtre engendre rarement des effets secondaires. Néanmoins, je dois te prévenir qu’il faudra l’arrêter progressivement. Bien préparée cette potion ne présente aucun risque majeur pour la santé”. Après tout, tu exerces en partie dans le service des empoisonnements par plantes et potions, tes qualités de potionnistes ne sont plus à prouver.
”Pour commencer, il faudra en prendre une dose tous les soirs et éventuellement en si besoin”. Cela dépendra surtout des moments où l’agitation et l’anxiété sont à leur paroxisme. ”Si ce n’était pas efficace, je ne te conseillerais pas ce remède”. Matéo est un ami, un frère, tu tiens à lui. Il s'assied finalement sur la chaise qu’il t’a proposée plus tôt, prostré par le désarroi. Tu as mal pour ton ami. Ton palpitant se resserre.
"Ce qu'il s'est passé avec Elio, on a encore tous du mal avec, et toi encore plus et c'est normal. Tu es son frère. Ton inconscient ne l'a pas digéré, c'est pour cela que le joueur de Quidditch prend son visage… Et la proximité par le Quidditch fait que tu te vois à travers cette image funeste. Pourquoi pas toi, à sa place, c'est ça l'idée… Les paupières fermées, presque la sensation d'en avoir trop dit, d'avoir été trop loin.
Une larme coule sur son visage, une nouvelle, que tu interceptes, humble. "Je te prie de m'excuser, j'ai peut-être été loin". Avec tes patients c'est forcément différent, il n'y a pas le lien affectif qui vous unit tous les deux. Tu finis par décoller de cette foutue cloison, convaincu que parfois les gestes sont plus signifiants que les paroles. Alors tu attrappes une chaise pour venir t'asseoir à ses côtés. Tu saisis son épaule pour le rapprocher de toi. Juste une étreinte.
SIAL ; icons bazzart
- InvitéInvité
Re: we need to talk (matéo)
Sam 8 Jan 2022 - 11:24
Même si j’étais complètement tendu, sur les nerfs, je prenais le temps de l’écouter. Il faut dire que c’était certainement la personne la plus à même de m’expliquer réellement mon comportement, pourquoi j’avais ces cauchemars, pourquoi c’était si récurrent, et pourquoi je ne m’en sortais pas tout seul. Donc, si j’avais bien compris, le fait d’avoir vécu ce moment, cette découverte, ça me faisait remonter d’autres souvenirs qui étaient loin d’être joyeux ? Comme si un moment tragique ne suffisait pas, il fallait que tout se cumule par la suite. Je pensais que j’avais réussi à digérer concernant mon frère, que c’était du passé. Aujourd’hui, il allait mieux, il était sur la bonne voie, alors pourquoi toutes mes inquiétudes que j’avais pu avoir auparavant refaisait surface ? ”Tout le monde ne réagit pas de la même façon.” Donc, mon cerveau, il fallait qu’il en fasse tout un drame ? Je n’étais pas capable d’encaisser ? Ça voulait dire quoi sur moi ? J’étais faible ? Est-ce que j’étais le seul à réagir de la sorte dans le lot de personne qui était présente ce soir-là ? Je préférais ne pas le savoir…
Selon @Kashmiri Sanahuja , il y aurait un philtre qui pourrait m’aider pour les nuits. J’étais méfiant. Pourtant, c’était une personne proche, en qui j’avais totalement confiance, qui me le proposait, mais je ne pouvais pas m’en empêcher de poser des questions, être certain qu’il n’y avait aucun risque. Si c’était une personne inconnue en face de moi, ça aurait été un “non” catégorique. Il me citait les ingrédients présents dans cette boisson… Ce n’était pas mon fort les potions, et il avait beau m’indiquer la recette, ça n’allait pas plus m’avancer… Je connaissais de nom ces ingrédients, mais sans plus. Voilà qu’il commençait à m’expliquer la manière dont le traitement allait se dérouler. Plus il parlait, moins ça me rassurait…
- “Rarement…” Ça veut dire quoi ? C’est quoi ces effets secondaires ? Parce qu’il peut y en avoir, n’est-ce pas ? La manière dont tu me le présentes ce truc, on dirait limite une drogue et que je risque d’être accro ! T’es sûr de toi là ? T’es sûr de me proposer ce genre de chose ?
J’étais donc obligé de passer par ce philtre pour aller mieux ? C’était impossible que je m’en remette tout seul ? Certains mots qu’il employait, ça ne me rassurait pas du tout. ”Bien préparé…” Il était obligé de le préciser ? Et si j’avais une boisson qui était mal préparée ? Il se passait quoi ? Je n’étais pas encore cent pour cent convaincu… Il essayait de me rassurer comme il le pouvait, en précisant qu’il ne me la proposerait pas s’il n’était pas lui-même convaincu de son efficacité.
- Ouai, mais à quel prix ? Hein ? C’est toi qui préparera ce philtre ?
Ça avait son importance. Si effectivement c’était bien lui, peut-être que je le prendrais… Peut-être…
C’était difficile pour moi de parler de ces cauchemars, détailler ce que je vivais quasiment chaque nuit, y mettre des mots, essayer d’avoir des théories, des explications. J’en pouvais plus. Assis sur cette chaise, je n’avais plus la force physique mais aussi mentale pour supporter tout ça. Le pire, c’est que ce manque de sommeil me rendait dingue. Je pétais des câbles pour n’importe quoi, à tel point que je mettais en péril certaines amitiés, ou même mon couple. Encore hier, je m’étais embrouillé avec Lina, foutu un bordel monstre à son boulot… Et aujourd'hui ? C’était avec un de mes plus anciens amis que je me prenais la tête.
Je ne l’avais pas sentie se rapprocher, jusqu’au moment où il essuya cette larme qui coulait de nouveau sur ma joue. Je levai mes yeux humides vers lui. Il s’excusait ? Mais pourquoi ? Ça devrait plutôt être moi qui devait dire une chose pareille. Mon comportement était insupportable, et je m’en rendais compte maintenant. Une nouvelle larme qui s’écoule, je sentais que je n’avais plus la force de les arrêter. Sans un mot de plus, il se mit à mes côtés et me serra contre lui. Tout ce que j’avais pu accumulé depuis tout ce temps, tout ce que j’avais retenu, je me lâchai maintenant. J’ouvrais les vannes, comme on disait. C’était très rare qu’on me voyait dans cet état. Finalement, ce n’était que la famille ou amis très proches qui avait déjà pu me voir comme ça.
Au bout de quelques minutes, les sanglots commençaient à se calmer. Je me redressai, essuyant mon visage à nouveau. Je n’aimais pas me retrouver dans cette position, mais il fallait dire que ça m’avait fait du bien malgré tout…
- J’suis désolé… Pour mon comportement et… Pour ton haut… Disais-je avec un semblant de sourire en voyant l’état dans lequel je l’avais laissé. Tu penses sérieusement que ce philtre, c’est la meilleure solution ?
lumos maxima
- InvitéInvité
Re: we need to talk (matéo)
Dim 16 Jan 2022 - 10:36
we need to talk
Tu t'es rapproché dans le silence le plus complet. Tu t'es assis à ses côtés. Ses demandes se tournent vers le supposé risque iatrogénique. "Il peut y en avoir, oui", commences-tu, la parole simple et la plus rassurante possible. Tes griffes passent dans ta barbe, tu perçois bien sa difficulté à faire confiance. Sa crainte est légitime.
"Il peut y avoir des troubles de la mémoire et des chutes principalement …" Tu marques un temps, plus préoccupé par cette difficulté à suivre tes indications. Ce n'est pas évident de le gérer, il y a quelque chose du travail de l'impuissance derrière tout cela. "Si tu suis attentivement mes consignes il n'y aura pas de risque".
Tu tentes de croiser son regard. "En prendre plus que la posologie prescrite n'aidera pas à aller mieux, il faut se cantonner strictement à mes recommandations". Tu connais son caractère de feu, sa tendance à se comporter comme il l'entend. Tu mesures déjà bien le risque que la gestion du traitement comportera.
"Je m'occuperais de la préparation du philtre. Je pourrais te livrer les flasques au fur et à mesure en fonction des besoins". Ce qui implique par ailleurs une gestion des stocks qu'il devra assurer avec sérieux et parcimonie. Ce qui présuppose une confiance totale de ta part. "Tu sais, j'ai aussi besoin de garanties de mon côté, je dois être sûr que tu ne prendras que la dose prescrite".
Les larmes coulent, il apparaît bien impossible de les arrêter. Alors tu ne saurais faire autrement qu'incarner une présence bienveillante à son égard. Être disponible, c'est tout. Et c'est déjà beaucoup tu en es conscient. Dans ces sociétés modernes où nous ne maîtrisons plus vraiment grand chose. Où tout va trop vite.
Une mince esquisse sur le visage, il ne peut y avoir que cette réaction à ses excuses et à la mention de ton haut désormais mouillé. "J'ai l'habitude des réticences", le rassures-tu, préférant l'humour à la réprimande. "Ça peut être une solution. Je ne saurais que te conseiller d'essayer. Il n'y a qu'en essayant que l'on sait si ça fonctionne. S'il faut modifier la composition du philtre, c'est envisageable aussi".
"Il peut y avoir des troubles de la mémoire et des chutes principalement …" Tu marques un temps, plus préoccupé par cette difficulté à suivre tes indications. Ce n'est pas évident de le gérer, il y a quelque chose du travail de l'impuissance derrière tout cela. "Si tu suis attentivement mes consignes il n'y aura pas de risque".
Tu tentes de croiser son regard. "En prendre plus que la posologie prescrite n'aidera pas à aller mieux, il faut se cantonner strictement à mes recommandations". Tu connais son caractère de feu, sa tendance à se comporter comme il l'entend. Tu mesures déjà bien le risque que la gestion du traitement comportera.
"Je m'occuperais de la préparation du philtre. Je pourrais te livrer les flasques au fur et à mesure en fonction des besoins". Ce qui implique par ailleurs une gestion des stocks qu'il devra assurer avec sérieux et parcimonie. Ce qui présuppose une confiance totale de ta part. "Tu sais, j'ai aussi besoin de garanties de mon côté, je dois être sûr que tu ne prendras que la dose prescrite".
Les larmes coulent, il apparaît bien impossible de les arrêter. Alors tu ne saurais faire autrement qu'incarner une présence bienveillante à son égard. Être disponible, c'est tout. Et c'est déjà beaucoup tu en es conscient. Dans ces sociétés modernes où nous ne maîtrisons plus vraiment grand chose. Où tout va trop vite.
Une mince esquisse sur le visage, il ne peut y avoir que cette réaction à ses excuses et à la mention de ton haut désormais mouillé. "J'ai l'habitude des réticences", le rassures-tu, préférant l'humour à la réprimande. "Ça peut être une solution. Je ne saurais que te conseiller d'essayer. Il n'y a qu'en essayant que l'on sait si ça fonctionne. S'il faut modifier la composition du philtre, c'est envisageable aussi".
SIAL ; icons bazzart
- InvitéInvité
Re: we need to talk (matéo)
Sam 22 Jan 2022 - 16:47
" Il peut y en avoir, oui." Autant dire que ça ne me rassurait pas vraiment … Une chose est sûre, c'est qu'il était franc, je ne pouvais pas le lui reprocher. S'il avait essayé de me cacher quoi que ce soit, ça se serait su, et ce n'était pas la bonne à jouer. Maintenant la question, c'était quoi ? Quels étaient ces effets secondaires ? À quel point ils pouvaient être dangereux ? S'il y avait une dangerosité ? Et voilà d'autres questions qui se rajoutaient encore et encore… Pour cette fois, je n'avais pas eu besoin de formuler la question, @Kashmiri Sanahuja s'aventura à énumérer ces effets de lui-même.
Trouble de la mémoire, des chutes… Rien de tout ça ne m'aidait à choisir. Mais finalement, est-ce que j'avais le choix justement ? C'était soit ça, soit je continuais à vivre avec ces cauchemars… Enfin, vivre, c'était un bien grand mot. Je survivais plus qu'autre chose. Je sentais que je n'allais pas tenir, plus tenir pour être exact. Jusqu'à maintenant, j'avais résisté, mais je n'avais plus la force. Plus la force de faire semblant, de faire comme si tout allait bien alors que c'était loin d'être le cas. Cela avait eu des conséquences, blessé au Quidditch, pris des coups au styx, dispute avec Lina… Non, je n'avais pas le choix.
Apparemment, je n'avais qu'à suivre correctement les prescriptions qu'il allait me donner. Ça n'allait pas être si compliqué que ça, si ? Il avait l'air d'insister sur ce point d'ailleurs… Il était donc probablement là le risque. Que je ne suis pas correctement le traitement et que ça part en couille… Je n'avais plus la force de dire quoi que ce soit. Je commençais à avoir la gorge nouée. Je ne faisais que hocher la tête en signalant que j'avais compris, entendu.
Je refis la même chose quand il voulait être certain, cette garantie que j'allais respecter ces dosages et l'écouter encore par la suite. Cette conversation m'avait épuisé, à vrai dire, un rien pouvait m'épuiser, mais là, c'était aussi moralement. Le coup fatal arriva, quand il se rapprocha pour cette étreinte. C'était la goutte de trop, littéralement parlant. Voilà que je n'étais plus capable de me retenir et tout ce que j'avais réussi à garder jusqu'à maintenant, ça lâchait.
Voilà maintenant que je m'excusais. Pour mon comportement, pour tout. Même si je m'adressais à mon ami, je le pensais pour tous ceux qui ont subi mes sautes d'humeur ces dernières semaines. Je voulais vraiment que ça change. J'esquissais un léger sourire en attendant sa réponse. J'en profitai pour essuyer mes joues qui étaient encore bien humides.
Je voulais avoir une dernière confirmation, être sûr que c'était la solution… Apparemment, pour le moment, oui.
- Ok ok… Je veux bien essayer alors… Je te fais confiance. On commence à partir de quand ?
Autant que je me prépare déjà à savoir quand j'allais peut-être pouvoir enfin dormir. Je regardais un court instant ma montre, j'étais déjà en retard… Je devais me rendre à mon prochain cours, mais bon, c'était sortilège, si j'avais un peu de retard, ce n'était pas bien gênant… Mais il fallait tout de même que je prenne la direction…
- Je suis désolé… Je dois y aller… Finis-je par dire en me levant. Je suis prêt. Tu me dis quand c'est bon pour toi, et je veux bien essayer ce philtre… Merci… Pour tout.
Je récupérai mes affaires, et commençai à prendre la direction de la sortie. Je pris une grande respiration, histoire de me remettre un peu de mes émotions et sortir comme si de rien n'était. Je me tournai une dernière fois vers Kash pour lui parler une dernière fois:
- Tu me tiendras au courant ?
lumos maxima
- InvitéInvité
Re: we need to talk (matéo)
Dim 23 Jan 2022 - 12:12
we need to talk
Si l’insistance est marquée à propos du respect des posologies c’est bien parce qu’un risque demeure à cet endroit. Les effets secondaires précédemment cités en découlent tout droit. S’il hoche la tête en guise d’acceptation, peut-être même de compréhension, tu restes sur tes gardes. Il n’est pas rien de prescrire un tel traitement et ton statut professionnel pourrait bien en être menacé si l’Ordre des Psychomages a vent d’une erreur.
C’est cette étreinte qui a le don de le faire s’épancher davantage. Vous n’êtes pas des habitués de ces conversations à tonalité émotionnelle - pour ne pas dire dramatiques. En principe, il y a toujours une pointe d’humour qui réussit à maintenir un niveau acceptable et un minimum de pudeur. Cette fois il n’en est rien. Il confirme son désir d’essayer quelque chose. Bien, c’est un début.
”Je t’apporte la première flasque demain, je dois en avoir une en réserve. Au cas où”. Oui, c’est un prérequis avec ton métier. Une sorte de trousse d’urgence, des fois que. ”Je t’apporterais sous deux jours une deuxième prescription, et ainsi de suite”. Il adresse sa confiance, ce qui n’est pas peu dire au regard de ses craintes passées. ”Tu devras gérer de façon autonome”.
Remerciements sincères, il se lève et se dirige vers la sortie. Tu acquiesces, humble face à ce qu’il vient de se passer. ”OK, je te tiens au courant”. Il n’y a pas plus de cérémonie, pas besoin de cela entre vous. Et tu repars d’ici comme tu es venu, discret, à pas de loup, foulant l’étendue d’herbe gelée.
Une fois les immenses grilles du domaine dépassées, tu transplanes jusqu’à ton bureau à Sainte-Mangouste. Tu dois y prélever une fiole de ce célèbre Philtre de Paix, variante plus prononcée du Philtre calmant et, préparé par tes soins. Tu es convaincu que cela viendra en aide à ton ami. Tu espères du moins, car tout ne t’appartient pas, tu n’auras pas le contrôle sur tout.
C’est cette étreinte qui a le don de le faire s’épancher davantage. Vous n’êtes pas des habitués de ces conversations à tonalité émotionnelle - pour ne pas dire dramatiques. En principe, il y a toujours une pointe d’humour qui réussit à maintenir un niveau acceptable et un minimum de pudeur. Cette fois il n’en est rien. Il confirme son désir d’essayer quelque chose. Bien, c’est un début.
”Je t’apporte la première flasque demain, je dois en avoir une en réserve. Au cas où”. Oui, c’est un prérequis avec ton métier. Une sorte de trousse d’urgence, des fois que. ”Je t’apporterais sous deux jours une deuxième prescription, et ainsi de suite”. Il adresse sa confiance, ce qui n’est pas peu dire au regard de ses craintes passées. ”Tu devras gérer de façon autonome”.
Remerciements sincères, il se lève et se dirige vers la sortie. Tu acquiesces, humble face à ce qu’il vient de se passer. ”OK, je te tiens au courant”. Il n’y a pas plus de cérémonie, pas besoin de cela entre vous. Et tu repars d’ici comme tu es venu, discret, à pas de loup, foulant l’étendue d’herbe gelée.
Une fois les immenses grilles du domaine dépassées, tu transplanes jusqu’à ton bureau à Sainte-Mangouste. Tu dois y prélever une fiole de ce célèbre Philtre de Paix, variante plus prononcée du Philtre calmant et, préparé par tes soins. Tu es convaincu que cela viendra en aide à ton ami. Tu espères du moins, car tout ne t’appartient pas, tu n’auras pas le contrôle sur tout.
terminé
SIAL ; icons bazzart