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Prêt à devenir un vrai papa dragon Ft. Wyatt
Sam 29 Jan 2022 - 19:53
Prêt à devenir un vrai papa poule dragon
Le métier de prof peut paraître contraignant. Il y a en tout cas des contraintes à respecter. Surtout quand on s’occupe d’animaux magiques. C’est sûr que les profs de sortilèges ou de métamorphoses peuvent faire la grasse mat’ le dimanche et préparer leur cours la veille. Il suffit d’ouvrir deux bouquins et de recycler des sortilèges déjà connus. Mais Adam n’était pas fait pour ça. C’est une personne très scolaire, pas de problème là-dessus, il l’a toujours été, et il est loin d’être allergique aux bouquins. Mais il a choisi d’étudier les dragons, dans cette prestigieuse université d’Hungcalf. Et, pour le meilleur et pour le pire, le département de dragonologie est équipé d’une couveuse à œufs de dragons. Un fantastique objet d’étude, une super opportunité pour la recherche. Mais également une contrainte quotidienne qui peut devenir fastidieuse quand on n’est pas passionné. Ce bijou de technologie prend la forme d’un dôme couleur rose pastel, qui repose sur une simple cagette en bois pleine de paille. Au milieu de la paille, une dizaine d’œufs de taille, de couleur et de formes éclectiques trônent. Le dôme est parcouru de vagues concentriques dorées qui partent du sommet, s’élargissent pour s’échouer en vague sur les rebords de bois. Le but est d’assurer une température et une hygrométrie constante et adaptées aux œufs. Le montage est impressionnant, rangé dans l’annexe de la salle de cours, il occupe un espace d’environ 1m50 de long sur 1m de large, disposé à hauteur d’homme et repose sur une antique et robuste table en bois. Rangée contre un mur, sous une large fenêtre, personne ne sait plus depuis combien de temps elle est là. Adam passe plusieurs fois par jour pour inspecter ses oeufs, les regarder, les veiller. Tel un papa poule, ou un papa dragon. Il reste parfois plusieurs minutes, fasciné par le balai des cercles dorés qui apparaissent et disparaissent régulièrement à la surface de la couveuse. Il y a des choses que l’on n’explique pas. L’implication d’Adam dans un sujet aussi étrange que la dragonologie en fait partie. Il faut avoir vécu l’adrénaline procurée par la présence de ces majestueuses créatures pour comprendre. Souvent, il se perd dans ses pensées en couvant ses petits œufs. Parfois, il est pressé et ne leur accorde que le minimum de temps nécessaire à surveiller que tout est ok. Il est surqualifié pour cette tâche, il pourrait aisément la déléguer à un.e assitant.e s’il en avait un.e. Lui-même, lorsqu’il était assistant de dragono, à sa sortie d’Hungcalf, il était préposé aux tâches ennuyantes et répétitives. La couveuse, nettoyer la salle, préparer les TD, faire de la bibliographie sur les nouveautés en la matière. Proposer des idées, qui, si elles sont bonnes, seront accaparées par le ou la titulaire de la chaire de professeur. Maintenant, il est professeur. Mais seul, alors il doit gérer également ces tâches ingrates.
Heureusement, elles ne sont pas tous les jours ennuyantes et ingrates. Il y a de très bons moments. Et l’éclosion d’un œuf en fait partie. La magie de la venue au monde d’un dragon nouveau-né est toujours un mélange entre stress, on veut que tout se passe bien, et émerveillement. Et plusieurs éclosions sont prévues dans les jours à venir. Alors il inspecte les œufs avec le double d’attention ce matin. Pour avoir de la compagnie, Adam a invité son ancien élève Wyatt à venir s’occuper de la couveuse avec lui ce matin. Wyatt était en dernière année lorsqu’Adam est arrivé à Hungcalf. Il a tout de suite été l’élève le plus intéressé et le plus remarquable de sa classe. Entre eux, le courant est passé. Pas comme entre un prof et un élève, plutôt comme entre deux personnes qui partagent la même passion. C’est pour ça qu’ils ont gardé contact, même si Wyatt n’est plus étudiant désormais.
Plongé dans la contemplation de la dizaine présents dans la couveuse ce matin, Adam est concentré sur le plus gros, il mesure au moins trente centimètres de haut, d’une couleur rouge cramoisie et parsemée de reliefs bossus dorés, c’est un œuf de Boutefeu Chinois. Ce n’est pas le dragon le plus complexe à faire éclore, mais chaque naissance d’un tel animal reste une petite victoire pour Adam. A côté, des œufs bleus, noirs et un autre œuf rouge foncé se tiennent tranquille. Certains sont là depuis longtemps, l’espoir de les voir éclore est presque perdu. D’autres viennent d’arriver, des spécimens plus ou moins rares. Perdu dans sa contemplation, il entend la petite porte en chêne frotter sur le parquet en s’ouvrant. Sans lever les yeux il salue son ancien élève.
« Hé Wyatt. Salut ! Viens voir. Je pense que le Boutefeu ne va pas tarder à percer sa coquille. »
L’œuf en question s’agite sur lui-même un peu pendant une seconde. Puis redevient immobile. La naissance ne sera peut-être pas pour ce matin. Le professeur se tourne vers son ancien élève et lui sourit.
« Je pourrais dormir ici pour être sûr de ne pas en rater une miette, alors que je n’en suis pas à ma première naissance de dragon. »
L’invitation d’Adam n’est peut-être pas tout à fait désintéressée. Il trouve que Wyatt ferait un parfait assistant. Il espère le convaincre. Et pouvoir ainsi allier l’utile à l’agréable : se décharger de tâches ingrates sur un ami. Il se dirige vers un vieux buffet poussiéreux pourvu de deux portes. Il en sorti deux tasses blanches pimpées du logo de Hungcalf.
« Tu veux boire un truc ? Café ou Bierreaubeurre ? Rattrapons un peu le temps perdu en attendant de voir ce que veut faire ce Boutefeu »
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Re: Prêt à devenir un vrai papa dragon Ft. Wyatt
Dim 30 Jan 2022 - 15:02
Prêt à devenir un vrai papa dragon ft. @Adam Park | 27.01.22Ce début dans la vie active ne se passe pas comme il l’imaginait. Wyatt, en terminant ses examens, s’était dit que ce serait le commencement de nouvelles aventures avec des dragons. Mais la réalité est bien loin du fantasme. Non seulement il se tient bien éloigné des dragons, mais en plus son travail ne le touche ni de près, ni de loin. Il s’est toujours dit qu’il ne voulait pas travailler derrière un bureau donc intégrer le département des créatures magiques du Ministère ne l’a jamais intéressé. Cependant, il semble dernièrement bien plus attrayant que le métier qu’il occupe actuellement, qui consiste à servir des plats aux autres qu’il n’a même pas concoctés lui-même. Heureusement pour eux, d’ailleurs. Malgré tout, l’ex-étudiant est resté en contact avec certains de ses camarades d’école et, plus étonnamment pour son entourage, son professeur de dragonologie. Pour lui, cela n’a rien de surprenant car le Professeur Park a toujours été un modèle à ses yeux - enfin, pendant un an, ce qui est suffisamment long lorsque l’on parle de l’attention du Nightingal pour quelque chose. Mais contrairement à lui, il ne se voit pas devenir professeur, ce n’est pas sa vocation. Bien qu’il aime la dragonologie, il ne se voit pas passer son temps à l’enseigner - mais plutôt à la pratiquer. Ce qu’il veut, c’est le contact direct et constant avec les dragons, quitte à en mourir trop jeune. Cela ne lui fait clairement pas peur.
Pourtant, lorsque le Professeur Park l’a invité à le rejoindre au département de dragonologie, il s’est convaincu d’y aller. La curiosité est la plus forte chez Wyatt, même s’il a une idée de ce qu’attendrait potentiellement de lui le Coréen. Leur lien est plutôt stable, voire profond, concernant leur passion commune pour les dragons. Ensemble, ils ne parlent pratiquement que de cela et il fut d’un grand soutien lors de l’élaboration de sa thèse. À vrai dire, elle n’existe et ne tient debout que grâce à lui. Le Nightingal n’a jamais été doué en rédaction de papiers formels sans l’aide d’un professeur aussi passionné par le sujet que lui, il n’aurait jamais réussi à venir à bout de ce challenge. Il sait qu’il lui doit beaucoup - sa graduation, tout du moins.
Le Britannique essaye de ne pas se mettre en retard en saluant d’anciens camarades sur son parcours le menant à sa destination finale. Très difficile pour le jeune homme très sociable qu’il est et qui a constamment envie de discuter de tout et de rien pendant des heures. Il n’est pas un grand amateur de la ponctualité mais pour une fois, il fait un réel effort. Sa main pousse finalement la porte et il aperçoit le professeur Park dos à lui, occupé à observer un grand dôme sur une table robuste qui attire aussitôt son regard. Il n’est jamais entré dans cette salle, bien que sa curiosité lui ait souvent commandé de le faire. Wyatt n’a pas le temps de s’annoncer que le Coréen l’accueille sans même un regard à son encontre.
« Bonjour Professeur Park ! » chantonne-t-il presque gaiement, émerveillé par la nouvelle que vient de lui annoncer l’homme. Il ne se fait pas prier pour s’approcher de l’énorme couveuse comportant quelques œufs de dragons et son regard se met aussitôt à pétiller d’enchantement. Il lui semble même que son cœur bat un peu plus vite face à une telle force de la nature. L’œuf en question, un sublime alliage de rouge et d’or, s’ébranle quelques secondes avant de retourner dans l’immobilité la plus complète. Les propos de Park ne rentrent pas dans l’oreille d’un sourd et viennent confirmer les premiers soupçons de Wyatt. En le faisant venir ici, le professeur a une idée en tête mais le Nightingal a l'habitude de se faire désirer. Un art qui se perd. Il veut voir le Coréen ramer un peu avant d’accéder à sa demande.
« Ce serait une première pour moi » insiste-t-il en se redressant légèrement, les yeux rivés sur l’œuf d’un noir de jais, qui reflète les cercles enchanteurs évoluant sur le dôme. Il s’imagine déjà un magnifique dragon des Hébrides en sortir - son espèce favorite. Il lui tarde d’en côtoyer un, de pouvoir regarder dans ses grands yeux jaunes. Le jeune homme se tourne enfin vers son ancien professeur et hoche de la tête.
« Un café, ce sera très bien. Je préfère garder l’esprit parfaitement clair, si jamais il se décide à sortir aujourd’hui. » Il ne veut pas avoir ses souvenirs déformés par l’alcool, même si sa tolérance est plus qu’élevée, à ce stade de sa vie. Il ne peut s’empêcher de retourner regarder les œufs endormis et se dit même qu’il pourrait passer des heures à ne faire que ça, tellement c’est fascinant.
« Je ne vous ai jamais demandé quelle espèce vous affectionnez le plus parmi toutes celles que l’on connaît ? » Car il est certain qu’il en existe plus, sans qu’ils ne le sachent. Découvrir une nouvelle espèce de dragon serait le rêve de sa vie. Un accomplissement parfait. Un but unique.
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Re: Prêt à devenir un vrai papa dragon Ft. Wyatt
Jeu 10 Fév 2022 - 13:16
Prêt à devenir un vrai papa poule dragon
« Un café ce sera très bien. »
Adam approuve d’un hochement de tête. Il prendra la même chose. Il pose les deux tasses sur le buffet et, d’un coup de baguette magique, elles se remplissent d’un breuvage chaud et noir. Les gens qui n’aiment pas le café ne doivent pas être sains d’esprit. Il prend une tasse dans chaque main et se retourne vers son ancien élève. Il le voit contempler les œufs de dragons, complètement absorbé par le spectacle qui se déroule devant ses yeux. Il lui tend l’un des cafés et garde l’autre pour lui. Il l’approche de sa bouche et la fumée dégagée par la boisson trop chaude vient lui chatouiller les narines. Il souffle légèrement dessus pour la refroidir et se demande comment un dragon ferait pour refroidir son café. Surement pas en soufflant dessus. Wyatt interrompt sa réflexion.
« Je ne vous ai jamais demandé quelle espèce vous affectionnez le plus parmi toutes celles que l’on connaît ? »
Oh. La question est ardue. S’il devait en choisir une, une seule. C’est presque impossible. Il les aime tous. Ce sont des animaux spectaculaires, presque indomptables. Tellement puissants que vouloir rivaliser de force avec eux est stupide. Ils peuvent vous tuer de diverses façons mais toujours en moins de temps qu’il n’en faut pour dire « Oups ». Non il faut les amadouer, les avoir par la ruse. Ou la gourmandise. Adam réfléchit. Sa tasse dans la main droite, il porte la main gauche à son menton. Les lèvres plissées. Il réfléchit intensément car il n’arrive pas à se décider sur la réponse à donner.
« Mmh.. je crois que.. » Il hésite. Il laisse échapper un éclat de rire sonore. « C’est vraiment une question difficile. » Il hésite encore. « J’ai connu les dragons via les espèces les plus courantes en Angleterre. On n’oublie jamais vraiment son premier amour n’est-ce pas ? » Il sourit. « Dans ce cas, j’ai une affection particulière pour le Vert Gallois. » Il marque une pause. « Mais si je devais choisir l’espèce que je trouve la plus fascinante. Je ne vais pas être très original. Comme beaucoup de passionnés, je trouve l’Opaloeil des antipodes absolument magnifique. Il a la réputation d’avoir un caractère plus doux, ce qui le rend encore plus beau à mes yeux. Un animal aussi majestueux n’a pas besoin d’être cruel pour être respecté. »
Comme souvent lorsqu’il parle de dragons, Adam a le regard perdu dans le vague, non loin de ses œufs qui sommeillent gentiment. Il se rend compte que sa tirade aurait pu durer encore quelques minutes, mais il se contient. Pendant son adolescence il avait peu d’amis avec qui partager sa passion pour les créatures à écailles. Bien sûr, ses compagnons à Serdaigle avaient toujours de la curiosité pour le sujet. Parfois, ils écoutaient simplement poliment Adam déblatérer pendant de longues minutes sur la beauté du vol du Norvégien à Crête, mais jamais ils ne l’interrompaient. Les élèves des autres maisons pouvaient être plus moqueurs. Alors il a appris à se modérer et à ne partager ces informations qu’avec d’autres passionnés.
Le silence se fait. Les deux hommes observent la couveuse avec concentration. Il boit une gorgée de café, avant de reprendre la parole.
« Et toi ? Laisse moi deviner.. Je suis sûr que tu apprécies les dragons très vifs et imprévisibles. Quelque chose comme un Magyar à Pointes ? »
Il regarde son interlocuteur, en attendant sa réponse. Wyatt est-il comme lui, un éternel indécis qui ne sait pas quelle décision prendre ? Il en profite pour rebondir sur la fin de sa phrase. « Parmi celles que l’on connaît ». C’est là que l’on saisi la vivacité d’esprit du jeune Nightingal, celle là même qui a tout de suite charmé Adam lorsqu’ils se sont rencontrés. Bien sûr que le monde vivant magique possède encore de nombreux secrets à percer, et certainement de nombreuses espèces à découvrir. L’objectif d’une vie pour certains magizoologistes, avides de nouveautés et de pouvoir marquer l’histoire par leur découverte – ou même donner leur nom à une nouvelle espèce ! Adam n’est pas un homme de terrain, il a renoncé il y a bien longtemps à ce genre d’aventures. Par contre, il a toujours eu la secrète (ou pas) ambition de marquer le monde magique de ses recherches. Recherches qu’il effectuerait bien en sécurité et au chaud dans un laboratoire.
« Je suis persuadé qu’il nous reste tant d’espèces à découvrir. J’ai réalisé ma thèse sur des espèces très particulières de dragons orientaux. C’était un sujet très prometteur, sans vouloir me vanter. » Il se vantait. Son sujet était certes prometteur, mais il n’avait abouti à aucune découverte révolutionnaire et aucun contrat privé. S’en était suivi de longues années dans un bureau, à faire un boulot inintéressant. « Il y a encore tant à apprendre sur ces animaux. Tant de choses à faire..»
Il boit une gorgée de café. Il s’est à nouveau lancé dans un monologue dragonesque. Intarissable. Il laisse passer une seconde de silence avant de reprendre, sur un tout autre sujet.
« Comment ça se passe toi, depuis ta sortie de l'université ? »
Adam change le sujet d’une façon peut être un peu maladroite, qu’il essaie de masquer avec un air nonchalant. Il ne veut pas brusquer Wyatt. Mais il sait que le jeune homme s’est largement éloigné de leur passion commune. C’était un élève prometteur pourtant. Peut être trop actif pour supporter une carrière universitaire. Et le professeur ne l’a jamais poussé à bosser avec les dragons. Lui-même en garde une vieille et vilaine cicatrice. Dangereux, beaucoup trop dangereux, même pour un vrai casse-cou tel que son ancien élève. Sauf qu’il sait aussi qu’il n’arrivera jamais à lui faire entendre raison.
Absorbés par leur conversation, l’attention du professeur s’était détournée de la couveuse. Rien ne s’y passait depuis quelques minutes. Mais soudain, l’œuf de Boutefeu, qui s’agitait quelques temps plus tôt, reprends sa danse sur place. Il se balance sur lui-même, comme s’il cherchait à se déplacer, bien plus rapidement qu’auparavant.
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Re: Prêt à devenir un vrai papa dragon Ft. Wyatt
Ven 11 Fév 2022 - 21:12
Prêt à devenir un vrai papa dragon ft. @Adam Park | 27.01.22Il peut comprendre l’hésitation de Park. Éliminer toutes les sortes de dragons pour n’en choisir qu’un seul, c’est comme devoir choisir un seul bonbon parmi tout un paquet de friandises. Impossible. Chaque espèce a ses particularités et ce serait une honte de dire qu’un dragon vaut plus qu’un autre. Wyatt, en tout cas, ne dira jamais ces mots. Mais au fond, chacun d’entre eux a des affinités un peu plus poussées avec l’une des races existantes. Tout comme lui, Adam a gardé un profond attachement pour une espèce du territoire britannique/écossais. On obtient plus facilement des informations sur les créatures traitées par le Ministère que sur celles se trouvant sur d’autres continents. Le Vert Gallois est un choix plutôt standard mais pas dénué d’intérêt. Plutôt paisible, il va rarement de lui-même à la rencontre d’êtres humains et les évite au possible - sûrement pour s’éviter autant de dommages qu’à eux. Une bête sensible et intelligente, en somme.
« Je suis bien d’accord. Je donnerais beaucoup pour en voir un de près. » Un magnifique dragon, l’un des plus beaux de ce que l’on dit. Ses représentations dans les livres sont stupéfiantes et marquées par sa robe nacrée, semblable à nul autre dragon. Il faudrait se déplacer en Nouvelle-Zélande ou encore en Australie pour espérer en apercevoir un, mais le voyage n’a jamais fait peur à Wyatt. Pour un but aussi noble, il est prêt à tout. Le jeune homme a un rire lorsque son ex-professeur tente de découvrir son espèce favorite et à bien des égards, il n’est pas loin du compte. Il a une affinité particulière avec les animaux qui, tout comme lui, sont impatients et imprévisibles.
« Ce n’est pas totalement faux ! Mais j’ai plutôt un petit faible pour le Noir des Hébrides. Beaucoup plus agressif que certains de ses camarades, je sais, mais il est d’une majestuosité à couper le souffle. Et puis, il sait ce qu’il veut. Il reste quand même beaucoup plus facile à aborder qu’un Magyar à Pointes… » Lui, au moins, n’est pas forcément connu pour dévorer de l’Humain occasionnellement… Bien qu’il puisse être susceptible de les carboniser de temps en temps. Mais eh, on ne s’approche pas d’un dragon comme d’un chaton, il faut savoir mesurer les limites du possible. Wyatt a toujours su que la voie qu’il emprunte est bourrée de risques et de dangers. Il ressent la peur mais au lieu de la laisser le paralyser, il s’en sert pour booster son ambition et elle canalise son énergie déjà débordante. Peu de dragonniers ou dragonologues sont actuellement intacts, tous ont des marques de leurs rencontres avec cette créature magique mais aucun ne semble réellement le regretter. Ou du moins, il n’en a pas croisé jusqu’à présent. Le Nightingal pourrait finir borgne qu’il continuerait de vouloir travailler avec les dragons.
« Quel en était le sujet exact ? » Il ne peut qu’être d’accord avec cette vision des choses, voilà pourquoi il a toujours tant apprécié les cours du professeur Park. Il ne considère rien comme acquis et laisse le champ des possibilités ouvert. Une nouvelle espèce ? Une évolution ? Tout peut encore les surprendre et c’est la beauté de ces animaux. Bien loin d’être conquis par l’Humain, ils se laissent la chance de les exterminer si l’envie les prend. Sur leur territoire, ils ne sont rien… pas plus épais que des moutons. La magie les rend dangereux, mais là réside leur seule force. Wyatt a un profond respect pour les dragons. Ce dernier prend une grande gorgée de café à la question de Park et se racle la gorge presque instantanément. Il ne peut éviter le sujet plus longtemps.
« Pas aussi bien que je l’espérais, mais je sais qu’il faudrait que je quitte la ville pour trouver ce que je veux. Certaines choses me retiennent encore ici. » À savoir Erwin, dans un premier temps. Il n’arrive pas à se résoudre à partir tant que le sorcier n’aura pas fini son cursus. Une année, ça peut vite être long quand on ne fait pas le travail rêvé… Wyatt se stoppe en voyant l’œuf bouger chaque seconde un peu plus rapidement. Il retient son souffle, prêt à voir la coquille se fendre pour laisser sortir à la lumière du dôme magique la petite physionomie d’un bébé Boutefeu. Il lui semble entendre quelques craquements et brusquement, l’œuf perd toute sa mobilité. La déception se lit sur le visage du sorcier, qui pensait voir son souhait se réaliser.
« Fausse alerte… Mince, j’y ai cru l’espace d’une minute ! » Il soupire, se redresse et reprend une gorgée de son café. « Vous auriez des conseils pour moi, sinon ? » Vouvoyer Park lui a toujours demandé beaucoup d'efforts car Wyatt a tendance à tutoyer tout le monde. C’est la seule force du respect qui le pousse à le faire pour Adam, quand celui-ci le tutoie sans gêne. Maintenant qu’ils ne sont plus dans une relation élève/professeur, peut-il se permettre plus de familiarité ?
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Re: Prêt à devenir un vrai papa dragon Ft. Wyatt
Sam 19 Fév 2022 - 19:24
Prêt à devenir un vrai papa poule dragon
Un dragon natif du Royaume Uni, une espèce assez commune mais pas moins agressive et dangereuse que les autres. Et d’une majestuosité à couper le souffle avec ses écailles d’un noir de jais. Plus noires encore qu’une nuit sans lune, a dit un jour un dragonologue chargé de le décrire, comme quoi on peut être poète et aimer les trucs qui crachent des flammes et cherchent à vous réduire en pièce. Cette robe mate est mise en valeur par le regard, le plus souvent violet et étincelant, de ces créatures. Il est très facile de se laisser subjuger par la beauté de ces dragons. On serait presque tentés de les caresser si leurs écailles n’étaient pas coupantes comme des rasoirs. Heureusement, c’est une espèce qui s’attaque peu à l’homme. Elle préfère se nourrir d’animaux sauvages, comme des gros cerfs, et ne s’approche du bétail qu’en dernier recours. Ce sont souvent des individus solitaires, qui aiment vivre seules dans un grand territoire battu par les vents. Ce choix en dit plus long sur Wyatt qu’il ne le voudrait. Adam avait tout de suite accroché au tempérament fougueux de son élève, surement parce qu’il est arrivé alors que Wyatt était en fin de cursus, le plus dur était fait. Le professeur n’avait plus qu’à le guider jusqu’à la ligne d’arrivée. Il n’avait pas eu à lutter pour lui faire rendre des devoirs à temps, ou pour obtenir sa concentration en cours. Le temps qu’ils ont passé ensemble était le plus simple, c’étaient deux adultes, réunis par la même passion. Adam gardait souvent un regard un peu paternaliste sur le jeune étudiant, alors qu’ils ont à peine une dizaine d’années d’écart. Sa position de professeur lui permettait de lui donner des conseils, mais Wyatt n’a jamais été du genre à les écouter. Alors, la plupart du temps, ils se retrouvaient simplement pour parler dragons autour d’un café ou d’une bierreaubeurre, comme aujourd’hui.
« Quel en était le sujet exact ? »
Le professeur bombe imperceptiblement le torse, flatté que quelqu’un s’intéresse à son travail. Il récite, d’un ton professoral, le sujet de sa thèse. C’était il y a au moins dix ans maintenant, mais il n’oubliera jamais les mois passés à travailler dessus. C’était intense et stimulant, un pied à l’université, un pied dans le monde de la recherche.
« Les intérêts du croisement poulet-dragon et leurs implications en médicomagie, l'exemple de la cocatrix asiatique Gye-Ryong. » Il boit une gorgée de café, finissant le breuvage contenu dans sa tasse, avant de continuer. « C’était un travail avec des implications très concrètes. Bien sûr le sujet des cocatrix fait toujours sourire dans le monde de la dragonologie. J’étais vu comme le mec qui étudiait des poules à écailles. Mais ceux qui se moquent ne savent pas voir plus loin que le bout de leur nez. Cela pourrait être la solution à la pénurie de viscères de dragons, et donc de remèdes qui les utilise ! On pourrait même se passer de chasser ces pauvres créatures et de les laisser vivre comme elles l’entendent. Pour cela il suffirait d’élever des hybrides. De les sélectionner sur la base de leur utilité, tel hybride produirait des cœurs de dragons puissants, d’autres pourraient avoir dix griffes par patte. Mais apparemment, tout le monde n’est pas de cet avis… » Adam marque une pause. « Enfin, je garde tout ça au chaud, cette idée est novatrice et n’a pas encore rencontré son public. » Et d’un ton mystérieux avec un petit sourire en coin, il finit « Mais ça ne saurait tarder. »
Il ne veut pas trop en dire. Il fait confiance à son élève mais une bonne idée reste une bonne idée, et s’il n’a pas su en tirer profit pour l’instant il détesterait que quelqu’un le fasse à sa place. Les gens qui se disent désintéressés par la gloire et l’argent ne sont tout simplement pas honnêtes. Qui refuserait la reconnaissance de ses pairs ? La satisfaction de voir son nom sur une carte Chocogrenouille ? Adam rêve de pouvoir s’endormir un soir en sachant que le monde sorcier ne l’oubliera pas. Un poil ambitieux le mec. Et puis l’argent… ce serait le petit plus qui fait briller le quotidien. Il réfléchit à tout cela, à cet espoir de reconnaissance qu’il couve depuis tout ce temps, tout en oblitérant totalement le fait que personne n’a jamais porté d’intérêt à son travail jusqu’à présent. Sa thèse était certes très bien documentée et ses recherches prometteuses, mais personne ne veut élever un animal aussi moche qu’une cocatrix. Et les magnats des affaires, le genre de gens qui se fichent d’élever des animaux moches dans des conditions déplorables, ne s’intéressent pas vraiment aux dragons. Il faudrait harponner quelqu’un qui fait de la médicomagie, qui commercialise des remèdes. Adam n’a jamais eu le réseau nécessaire. Pourtant c’est un homme sociable et sympathique. Peut-être un manque de chance. Et le monde d’aujourd’hui n’apprécie plus vraiment les idées lucratives qui reposent sur l’exploitation de créatures vivantes. Certainement que tous ces facteurs mis ensemble expliquent que le travail d’Adam est resté discret, conduisant le jeune homme à trouver un travail salarié peu intéressant et peu valorisant. Certains diraient qu’il a raté sa chance. Alors il essaie de la reproduire chez d’autres à travers son poste de professeur, encourager la réussite d’un de ses élèves en trouvant le sujet de thèse qui ira bien.
Il pose la tasse désormais vide sur le vieux meuble poussiéreux et écoute attentivement la réponse de son ancien élève.
« Pas aussi bien que je l’espérais, mais je sais qu’il faudrait que je quitte la ville pour trouver ce que je veux. Certaines choses me retiennent encore ici. Vous auriez des conseils pour moi, sinon ? »
Adam sourit en coin. Une petite ride se forme sur le côté de sa bouche, trahissant l’approche de la quarantaine. D’habitude il aurait cherché à connaître les ‘certaines choses qui le retiennent ici’, il est d’un naturel curieux, voir adepte de potins. Mais il a un autre objectif en tête. Il garde un ton mystérieux, bien que ce qu’il va dire n’est pas un secret.
« Tu n’es peut-être pas obligé de quitter la ville. » Il regarde Wyatt. « Tu pourrais être assistant de dragonologie ici. » Il marque une pause. Ce n’est pas une idée folle ou nouvelle. C’est plutôt une idée intéressée. Il pourrait se délester d’une partie fastidieuse de son travail. Tout en ayant un nouveau collègue qu’il connait et apprécie déjà. D’une pierre deux coups comme on dit. « Ce n’est pas un boulot très gratifiant mais ça ne te prendrait pas non plus beaucoup de temps. Il suffirait d’encadrer quelques TP avec les premières années, de gérer un peu les œufs ici.. » Il montre la couveuse de la main. « Et puis un peu de biblio par ci par là. Bref, ce n’est pas la place de rêve mais si tu cherches à rester dans le coin, ça peut toujours dépanner. »
Il reste vague sur les tâches à accomplir, les places d’assistants ne sont jamais des places convoitées. Il le sait, il l’a fait pendant de nombreuses années. On se retrouve souvent à être le larbin d’un vieux professeur en attendant que celui-ci parte à la retraite ou décède malencontreusement en donnant à manger de trop près à un Magyar – oui à l’époque il a souhaité ça très fort, bien qu’il appréciait le vieux professeur en question. Il aurait tout fait pour obtenir une bonne place le plus tôt possible.
« Mais bon. Depuis quand tu écoutes les conseils des autres ? » Il rit franchement. Il sait que le jeune homme n’en fera qu’à sa tête et ne perdra pas d’énergie à le convaincre. « Et d’ailleurs, un autre conseil, arrête de me vouvoyer. Ça me vieillit. » Et il a horreur de ça. Il est bien trop superficiel pour accepter de se voir vieillir. « Je ne suis plus le prof et tu n’es plus l’élève, on est juste deux personnes qui apprécient un peu trop des créatures majestueuses capables de nous dévorer sur place. On les apprécie tellement qu’on est capable de réunir un dimanche matin dans l’espoir d’en voir une éclore. »
codage par aqua