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Killing me softly with his words... [pv]
Mer 5 Mai 2010 - 9:36
KILLING ME SOFTLY
On dit du mois de mai qu’il apporte chaleur et soleil, et pour une fois, les prévisions météorologiques s’étaient révélées exactes. Une fois n’est pas coutumes, soyez en sûrs. La soirée était bien avancée, et malgré l’heure tardive, il subsistait dans mon appartement désert une chaleur étouffante et lourde qui m’agaçait et me faisait suer à chaque mouvements un peu trop rapide. Je n’aimais pas l’été. Je n’aimais pas le sourire niais des gens qui prennent un bain de soleil, je n’aimais pas entendre les gens assurer qu’ils faisaient chaud, alors que tout le monde s’en était rendu compte par lui-même, je n’aimais pas entendre les enfants barboter dans l’eau en poussant des cris stridents, et pis encore, je détestais les gens qui osaient me critiquer en me disant que j’étais bien sotte de ne pas me mettre au soleil. Je ne le pouvais pas, pas plus que je ne le voulais d’ailleurs. Mon corps tacheté de toutes parts, marqué à la cendre de cigarette paternelle, ne supportait pas d’être un peu trop exposé à la vue de tous, et souffrait de la chaleur solaire. Tous les médecins moldus le disent : il faut mettre de la crème solaire sur vos cicatrices pour que votre peau n’en souffre pas trop. Alors j’arborais un corps pâle et terne, comparé à tous ces autres au teint mat et halé. Oui, vraiment, je haïssais l’été, qui m’obligeait à porter des vêtements trop chauds pour cacher les blessures d’enfances. Je vous vois déjà venir, me disant que c’était puéril de ma part, que d’accorder autant d’importance au regard des autres, mais sachez que les élèves et les hommes sont sans pitié face à de tels défauts, et je préférais garder mon passé bien secret pour ne pas avoir à répondre à toutes les questions ridicules et pesantes de mes chers collègues et élèves. Je n’avais d’ailleurs jamais compris le comportement de Lust face à ces plaies, qu’il semblait adorer au lieu de les haïr, comme tous ceux qui étaient passés avant lui, notamment dans mon adolescence. Car l’adolescent est méchant et moqueur, il ne tarde pas à rire de vos imperfection, sans jamais réaliser qu’il est lui-même imparfait. Au fond, qu’importait, le principal était de plaire à Lust, du moment qu’il ne me prenait pas pour un monstre, je crois que je pouvais être heureuse. D’un geste pensif et légèrement rageur, j’ouvris la fenêtre de ma chambre et m’y penchai un instant, dans l’espoir vain d’être victime d’une brise légère. Elle ne se montra point, et je n’eus pour seule réconfort que quelques degrés en moins. Passant une main sur mon front moite, je remontai mes cheveux en un chignon négligé, dans le seul objectif de désencombrer ma nuque enflammée. Ciel, qu’il faisait chaud, c’en était insupportable. Songeuse, je me perdis un instant dans mes pensées les plus intimes, avant de me décider enfin. Pourquoi ne pas le lui proposer aujourd’hui après tout, je n’avais rien à y perdre, si ce n’était d’essayer un refus. Je n’avais pas revu Lust depuis la soirée du bal, et si je n’en avais que de brèves images succinctes, je mettais ma baguette au feu que ce ne fut pas une soirée des plus passionnée et des plus romantiques que j’avais pu offert à mon bel amant. Je m’étais réveillée avec une gueule de bois monumentale, sans parler de cette nausée indescriptible qui m’avait tenaillé l’estomac toute la journée.
Le fait était que je voulais m’excuser de ne pas avoir était capable de lui offrir la soirée de rêve promise, et j’avais enfin décidé, après mûre réflexion, de l’inviter passer quelques jours dans mon pays natal. Je voulais qu’il découvre mes origines, qu’elle comprenne d’où je venais. Nous étions de deux mondes tout à fait différents : il venait du luxe et de la richesse, quand moi je naissais de la pauvreté et de la décadence, et pourtant, je ne m’étais jamais sentie aussi proche de quelqu’un en trente ans d’existence. Soit. Ce soir, je lui proposerai un week end romantique et amoureux dans la capitale française, sinon ma ville natale, le berceau de ma jeunesse de débauche. Un petit sourire en coin naquit sur mes lèvres, je ne pouvais pas attendre demain, j’étais excitée à l’idée de voir sa tête au moment où je lui proposerai cela, et je voulais le faire maintenant. Refermant d’un claquement sec la fenêtre que je venais d’ouvrir, je me dirigeai vers mon armoire que j’ouvris à la volée. J’étais prise d’envie de plaire ce soir, je voulais mettre toutes les chances de mon côté pour qu’il accepte, et pour cela, je me devais de sortir le grand jeu. Sortant toutes les robes qui trônaient dans le meuble ancien, j’optais finalement pour celle en voiles et en soie colorées, aux tons verts et bleus. J’étais excitée à l’idée de l’y trouver dans sa chambre et de lui faire la surprise, et très vite, j’enfilai mes chaussures non sans épingler quelques épingles dans ma chevelure de blé. Je sortis en trombe de mon appartement, que je pris soin de fermer : il traînait un peu partout des affaires de Lust qu’il avait oublié ou laissé là, et je ne souhaitais pas éveiller les soupçons. Parcourant les couloirs vides à cette heure ci : bien sûr, un samedi soir, les étudiants faisaient la fête, j’entendais déjà le brouhaha et la lourdeur de la musique au loin. N’y faisant guère attention, enchaînant un pas après l’autre, j’arrivai enfin à destination. Toujours aussi excitée, je ne pris pas même la peine de frapper, et ouvris la porte d’un geste doux, avant de passer ma tête dans l’entrebâillement de celle-ci.
« Lust ? »
Personne ne répondit, sa chambre était vide, et il n’y avait pas âme qui vive. Soupirant, déçue, je pénétrai tout même son antre dans l’espoir de trouver un indice quelque part, qui pourrait m’indiquer là où il était. Sans doute faisait-il la fête, comme chaque week end. Tant pis, je décidai de l’attendre ici jusqu’à ce qu’il revienne, car de toute façon, j’étais bien trop excitée pour m’endormir, et je ne pouvais plus tenir en place. Je devais lui annoncer ce soir. D’un pas lent, je m’approchai de la fenêtre se tenant au dessus de son bureau, et l’ouvris pour les mêmes raisons que j’avais ouvert la mienne quelques secondes plutôt. Dehors, le temps était lourd et orageux, il ne tarda d’ailleurs pas à pleuvoir d’une pluie fine et fraîche qui eut pour avantage de rafraîchir un peu l’atmosphère. M’asseyant sur son bureau, mon regard perdu au loin, je restais un instant sans bouger, tendant l’oreille à chaque bruit que j’entendais, dans l’espoir qu’il s’agisse enfin de Lust. Il ne vint pas cependant. Silencieuse, je laissai mon regard vagabonder dans la chambre impeccablement rangée. Peut être, d’ailleurs, s’il n’avait pas été maniaque, je n’aurais pas remarqué ce petit écrin noir dans le coin de la pièce, et tout cela ne se serait pas passé… Curieuse de nature, je descendis de mon perchoir pour m’approcher de mon pas ondulant jusqu’à l’écrin, posé en vrac dans le coin, à côté de sa table de chevet. Sans doute était-il tombé du petit meuble. Je me penchais pour le ramasser, et l’observais sous toutes les coutures, sans jamais oser l’ouvrir. Ce n’était pas très honnête d’ouvrir une boite qui n’était pas à moi, aussi décidai-je de la reposer dans un petit tiroir que j’ouvris à la volée. Le destin semblait cependant vouloir que j’ouvre l’écrin, car dans le tiroir se trouvait un morceau de papier que je reconnu être une facture. Animée par ma curiosité malsaine, je me penchais pour y déchiffrer la date : cela faisait quinze jours qu’il avait acheté le bijou qui trônait dans l’écrin. M’essayant sur son lit, j’ouvris finalement la boîte de Pandore et y découvrit un magnifique collier d’une finesse que je n’aurais pas imaginé. Chaque passerelle de l’objet avait été finement ciselée, ce qui lui donnait un air féérique que je n’aurais soupçonné chez aucun bijou. Admirant un instant l’objet, je me perdis dans sa contemplation avant de finalement me poser la question légitime : ce collier était-il pour moi ? Je ne pouvais qu’en douter, car il l’avait acheté deux semaines plutôt, et les occasions de me l’offrir n’avaient pas manqué. Ainsi, immanquablement j’en vins à la douloureuse pensée qu’il voyait quelqu’un d’autre.
Au fond, cela ne m’étonnait même pas. Lust était un jeune homme magnifique, et dont les qualités ne manquaient pas, et je n’étais qu’une vieille trentenaire : il couchait avec une femme plus jeune, sans doute une étudiante, et avait décidé de lui offrir ce collier magnifique. Mon cœur, empoigné de jalousie, se pinça à l’idée qu’il ne m’avait jamais rien offert. En soit, cela ne me dérangeait pas, mais je devais avouer que savoir qu’il allait offrir si bel objet à une autre femme me faisait un mal sans pareil. Je sentis la rage monter en moi, et j’étais d’ailleurs sur le point de repartir lorsque j’entendis dans le couloir, de bruits de pas et des rires. Quelques secondes plus tard, Lust entrait dans sa propre chambre. Nos regards se croisèrent, et je me levai subitement, sèche, et raide. D’une main tremblante, je jetai l’objet sur le lit avant de le pointer du doigt et de murmurer avec froideur.
« Qu’est-ce que c’est que ça ? Un petit cadeau pour l’une de tes catins ? Je marquai une pause. Ma voix tremblait sous la rage et la souffrance. Ce collier ne pouvait être pour moi, cela aurait bien trop éveillé les soupçons, Lust le savait. J’ai été trop naïve de croire que je pouvais t’intéresser. Et puis, tu étais si distant ces derniers temps… J’aurais du me douter de quelque chose. »
Je parlais plus à moi-même qu’à Lust, pourtant, je n’en pouvais plus de sentir mon cœur saigner de la sorte.
Le fait était que je voulais m’excuser de ne pas avoir était capable de lui offrir la soirée de rêve promise, et j’avais enfin décidé, après mûre réflexion, de l’inviter passer quelques jours dans mon pays natal. Je voulais qu’il découvre mes origines, qu’elle comprenne d’où je venais. Nous étions de deux mondes tout à fait différents : il venait du luxe et de la richesse, quand moi je naissais de la pauvreté et de la décadence, et pourtant, je ne m’étais jamais sentie aussi proche de quelqu’un en trente ans d’existence. Soit. Ce soir, je lui proposerai un week end romantique et amoureux dans la capitale française, sinon ma ville natale, le berceau de ma jeunesse de débauche. Un petit sourire en coin naquit sur mes lèvres, je ne pouvais pas attendre demain, j’étais excitée à l’idée de voir sa tête au moment où je lui proposerai cela, et je voulais le faire maintenant. Refermant d’un claquement sec la fenêtre que je venais d’ouvrir, je me dirigeai vers mon armoire que j’ouvris à la volée. J’étais prise d’envie de plaire ce soir, je voulais mettre toutes les chances de mon côté pour qu’il accepte, et pour cela, je me devais de sortir le grand jeu. Sortant toutes les robes qui trônaient dans le meuble ancien, j’optais finalement pour celle en voiles et en soie colorées, aux tons verts et bleus. J’étais excitée à l’idée de l’y trouver dans sa chambre et de lui faire la surprise, et très vite, j’enfilai mes chaussures non sans épingler quelques épingles dans ma chevelure de blé. Je sortis en trombe de mon appartement, que je pris soin de fermer : il traînait un peu partout des affaires de Lust qu’il avait oublié ou laissé là, et je ne souhaitais pas éveiller les soupçons. Parcourant les couloirs vides à cette heure ci : bien sûr, un samedi soir, les étudiants faisaient la fête, j’entendais déjà le brouhaha et la lourdeur de la musique au loin. N’y faisant guère attention, enchaînant un pas après l’autre, j’arrivai enfin à destination. Toujours aussi excitée, je ne pris pas même la peine de frapper, et ouvris la porte d’un geste doux, avant de passer ma tête dans l’entrebâillement de celle-ci.
« Lust ? »
Personne ne répondit, sa chambre était vide, et il n’y avait pas âme qui vive. Soupirant, déçue, je pénétrai tout même son antre dans l’espoir de trouver un indice quelque part, qui pourrait m’indiquer là où il était. Sans doute faisait-il la fête, comme chaque week end. Tant pis, je décidai de l’attendre ici jusqu’à ce qu’il revienne, car de toute façon, j’étais bien trop excitée pour m’endormir, et je ne pouvais plus tenir en place. Je devais lui annoncer ce soir. D’un pas lent, je m’approchai de la fenêtre se tenant au dessus de son bureau, et l’ouvris pour les mêmes raisons que j’avais ouvert la mienne quelques secondes plutôt. Dehors, le temps était lourd et orageux, il ne tarda d’ailleurs pas à pleuvoir d’une pluie fine et fraîche qui eut pour avantage de rafraîchir un peu l’atmosphère. M’asseyant sur son bureau, mon regard perdu au loin, je restais un instant sans bouger, tendant l’oreille à chaque bruit que j’entendais, dans l’espoir qu’il s’agisse enfin de Lust. Il ne vint pas cependant. Silencieuse, je laissai mon regard vagabonder dans la chambre impeccablement rangée. Peut être, d’ailleurs, s’il n’avait pas été maniaque, je n’aurais pas remarqué ce petit écrin noir dans le coin de la pièce, et tout cela ne se serait pas passé… Curieuse de nature, je descendis de mon perchoir pour m’approcher de mon pas ondulant jusqu’à l’écrin, posé en vrac dans le coin, à côté de sa table de chevet. Sans doute était-il tombé du petit meuble. Je me penchais pour le ramasser, et l’observais sous toutes les coutures, sans jamais oser l’ouvrir. Ce n’était pas très honnête d’ouvrir une boite qui n’était pas à moi, aussi décidai-je de la reposer dans un petit tiroir que j’ouvris à la volée. Le destin semblait cependant vouloir que j’ouvre l’écrin, car dans le tiroir se trouvait un morceau de papier que je reconnu être une facture. Animée par ma curiosité malsaine, je me penchais pour y déchiffrer la date : cela faisait quinze jours qu’il avait acheté le bijou qui trônait dans l’écrin. M’essayant sur son lit, j’ouvris finalement la boîte de Pandore et y découvrit un magnifique collier d’une finesse que je n’aurais pas imaginé. Chaque passerelle de l’objet avait été finement ciselée, ce qui lui donnait un air féérique que je n’aurais soupçonné chez aucun bijou. Admirant un instant l’objet, je me perdis dans sa contemplation avant de finalement me poser la question légitime : ce collier était-il pour moi ? Je ne pouvais qu’en douter, car il l’avait acheté deux semaines plutôt, et les occasions de me l’offrir n’avaient pas manqué. Ainsi, immanquablement j’en vins à la douloureuse pensée qu’il voyait quelqu’un d’autre.
Au fond, cela ne m’étonnait même pas. Lust était un jeune homme magnifique, et dont les qualités ne manquaient pas, et je n’étais qu’une vieille trentenaire : il couchait avec une femme plus jeune, sans doute une étudiante, et avait décidé de lui offrir ce collier magnifique. Mon cœur, empoigné de jalousie, se pinça à l’idée qu’il ne m’avait jamais rien offert. En soit, cela ne me dérangeait pas, mais je devais avouer que savoir qu’il allait offrir si bel objet à une autre femme me faisait un mal sans pareil. Je sentis la rage monter en moi, et j’étais d’ailleurs sur le point de repartir lorsque j’entendis dans le couloir, de bruits de pas et des rires. Quelques secondes plus tard, Lust entrait dans sa propre chambre. Nos regards se croisèrent, et je me levai subitement, sèche, et raide. D’une main tremblante, je jetai l’objet sur le lit avant de le pointer du doigt et de murmurer avec froideur.
« Qu’est-ce que c’est que ça ? Un petit cadeau pour l’une de tes catins ? Je marquai une pause. Ma voix tremblait sous la rage et la souffrance. Ce collier ne pouvait être pour moi, cela aurait bien trop éveillé les soupçons, Lust le savait. J’ai été trop naïve de croire que je pouvais t’intéresser. Et puis, tu étais si distant ces derniers temps… J’aurais du me douter de quelque chose. »
Je parlais plus à moi-même qu’à Lust, pourtant, je n’en pouvais plus de sentir mon cœur saigner de la sorte.
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Re: Killing me softly with his words... [pv]
Jeu 6 Mai 2010 - 22:42
La lourdeur de l'atmosphère nous avait tous saisis de plein fouet tandis que la moiteur du château chassait son humidité ambiante. Je commençais à arborer pour ma part de simples T-shirt à défaut de mes sempiternelles chemises : plus simple à ôter lorsque le soleil nous étouffait, moins de minutes passées devant mon miroir le matin également lorsque l'attrait du ciel bleu du dehors était le plus fort. J'avais toujours détesté être ainsi enfermé entre quatre murs, mon amour éperdu de la liberté me poussant à respirer l'air vivifiant du dehors, qu'il neige ou qu'il vente, j'aspirais à des horizons lointains sans barrières, sans briques et sans entraves. Le parc immense de Hungcalf m'offrait ainsi cette alternative, et ce n'était pas pour rien que je préférais me prélasser dans les herbes vertes plutôt que de me rendre en cours : l'odeur du gazon fraîchement coupé plutôt que la rudesse du papier sous mes doigts, tel était mon credo. Ce soir, l'atmosphère chaude et lourde nous offrait l'excuse stupide de nous désaltérer : improvisant une fête au dernier moment sur les toits de la faculté, nous avions convenu vider autant de bouteilles que possible. Les américains avaient leur spring break, quand nous avions notre marathon alcoolisé du printemps, c'était aussi simple que cela. J'aimais les rayons du soleil caressant ma peau paradoxalement pâle voire cadavérique, poudrée par mes mauvaises manies de junkie en manque, j'aimais cette chaleur me réchauffant le corps et quelque peu mon palpitant, j'aimais me sentir loin du froid, moi qui pourtant était un enfant du Nord. Sans doute étais-je fait pour vivre dans des contrées arides, car en somme je trouvais les méfaits du soleil absolument fascinants : la chaleur perfide, décuplait les bactéries provoquant de mortelles maladies, pouvait vous assommer sans crier garde, vous asséchant les sens et le gosier. J'avais ce sentiment d'habiter les géhennes lorsque je sentais la chaleur m'étouffer, et dieu qu'en fait, cela me faisait du bien. Moi et mon groupe d'amis marchions donc dans les couloirs du château menant à nos chambres estudiantines, de bonne humeur grâce à l'atmosphère ambiante, nous nous laissions aller à rire au détour de nos conversations légères se répercutant autour de nous. Je me stoppais soudain, une main sur la poignée de ma chambre, dardant de mes yeux ambrés mes camarades avant de leur certifier que je les rejoindrais une heure plus tard : le temps de prendre une douche fraîche et vivifiante, mais aussi de mettre la main sur des bouteilles ou autres cachetons que je me devais d'amener en soirée, ne me sentant pas capable d'en faire l'impasse. Mes amis me laissèrent alors sur place non sans un brouhaha qui me fit sourire ; rictus qui s'effaça néanmoins sitôt que j'eus passé le seuil de la porte et refermé cette dernière derrière moi. En effet, mes yeux noisettes avaient accroché cette silhouette intruse que je reconnus aussitôt, mais l'espace d'un instant la surprise me prit de court. Cassandra, l'air furibond, les mains tremblantes, me toisait d'une colère défiante, tandis que je fronçais les sourcils : ne comprenant guère ce qui se passait, je ne pus qu'entreouvrir les lèvres sans qu'un seul son ne sorte alors, ma jolie blonde me devançant non sans quelques larmes furieuses dans ses yeux bleus. Qu'avais-je fait pour mériter pareil regard : savait-elle pour Lux ? Quoique Cassandra était alors bien mal placée pour me le reprocher, elle qui couchait après tout avec un autre étudiant que moi-même.
« Qu’est-ce que c’est que ça ? Un petit cadeau pour l’une de tes catins ? »
Mon regard se durcissant, car la colère de Cassandra étant malheureusement communicative, je posais mes obsidiennes sur le collier jeté sur mon lit qu'elle pointa du doigt. Ma voix enfin, daigna se libérer tandis que je rétorquai d'une voix suave mais froide.
« Tu fouilles dans mes affaires maintenant ? » soufflais-je d'une voix glaçante.
« J’ai été trop naïve de croire que je pouvais t’intéresser. Et puis, tu étais si distant ces derniers temps… J’aurais du me douter de quelque chose. »
Mes yeux ambrés vinrent soutenir les siens dans une froideur que j'aurais dû abattre : je savais sa colère légitime, ses pensées sombres également, mais je ne pouvais m'empêcher d'agir avec distance glaciale depuis la soirée du bal. Ces images d'elle et lui me revenant sans cesse à l'esprit durcissaient mon coeur et le rendaient alors indomptable. Je sentais notre couple proche du gouffre, rongé par les affres de la jalousie et de l'infidélité ; sa fin semblait proche. Un sourire en coin mauvais et cynique se dessina sur mes lèvres alors que je renchéris enfin :
« Il était pour toi. Je voulais te l'offrir le jour du dîner avec mon père. » Mes yeux noisette se posèrent sur le bracelet fin à son bras, avant de remonter vivement à la charge de ses yeux bleus. « Mais il semblerait que quelqu'un soit passé avant moi. Et pas que dans ce domaine là. »
Implicitement, je lui reprochais ces histoires de coucheries avec cet autre élève que les rumeurs portaient avec un peu plus d'intensité chaque jour. Je n'avais au final pas vu l'intérêt de lui offrir un bijou, si un autre que moi l'avait fait en parallèle : la dardant une dernière fois, je lui tournais le dos avant de me diriger dans ma salle de bain. Loin de vouloir en parler, il me semblait que le débat était clos.
« Qu’est-ce que c’est que ça ? Un petit cadeau pour l’une de tes catins ? »
Mon regard se durcissant, car la colère de Cassandra étant malheureusement communicative, je posais mes obsidiennes sur le collier jeté sur mon lit qu'elle pointa du doigt. Ma voix enfin, daigna se libérer tandis que je rétorquai d'une voix suave mais froide.
« Tu fouilles dans mes affaires maintenant ? » soufflais-je d'une voix glaçante.
« J’ai été trop naïve de croire que je pouvais t’intéresser. Et puis, tu étais si distant ces derniers temps… J’aurais du me douter de quelque chose. »
Mes yeux ambrés vinrent soutenir les siens dans une froideur que j'aurais dû abattre : je savais sa colère légitime, ses pensées sombres également, mais je ne pouvais m'empêcher d'agir avec distance glaciale depuis la soirée du bal. Ces images d'elle et lui me revenant sans cesse à l'esprit durcissaient mon coeur et le rendaient alors indomptable. Je sentais notre couple proche du gouffre, rongé par les affres de la jalousie et de l'infidélité ; sa fin semblait proche. Un sourire en coin mauvais et cynique se dessina sur mes lèvres alors que je renchéris enfin :
« Il était pour toi. Je voulais te l'offrir le jour du dîner avec mon père. » Mes yeux noisette se posèrent sur le bracelet fin à son bras, avant de remonter vivement à la charge de ses yeux bleus. « Mais il semblerait que quelqu'un soit passé avant moi. Et pas que dans ce domaine là. »
Implicitement, je lui reprochais ces histoires de coucheries avec cet autre élève que les rumeurs portaient avec un peu plus d'intensité chaque jour. Je n'avais au final pas vu l'intérêt de lui offrir un bijou, si un autre que moi l'avait fait en parallèle : la dardant une dernière fois, je lui tournais le dos avant de me diriger dans ma salle de bain. Loin de vouloir en parler, il me semblait que le débat était clos.
- InvitéInvité
Re: Killing me softly with his words... [pv]
Ven 7 Mai 2010 - 16:16
Je ne savais pas quoi rajouter, je ne savais plus quoi penser, et espérai avec douleur qu’il ne s’agissait que d’un mauvais rêve. Pourtant, tout était bien réel, plus que je ne l’aurais souhaité… Mon cœur se serrait dans ma cage thoracique, ne sachant pas comment réagir face à douleur si vive, tous mes membres tremblaient terriblement, et s’entrechoquaient, la tête me tournait, et le sang battait à mes tempes hargneusement, d’une force insoupçonnée. Ma gorge nouée retenait à grande peine les sanglots qui n’aspiraient qu’à sortir de mes lèvres scellées, quant à mes yeux bleus, ils battaient irrégulièrement dans l’unique espoir d’empêcher les larmes de couler sur mes joues de porcelaines si livides qu’elles en devenaient inquiétantes. Jamais pareille douleur ne m’avait assaillit avec tant de rage, et je ne comprenais plus vraiment ce qu’il m’arrivait. Je réalisai cependant que je n’avais jamais autant souffert que ce soir là, et compris avec horreur que la douleur que j’avais ressenti lors de notre rupture était bien minimum à côté de celle provoquée par mon imagination et mes spéculations. Je comprenais dès lors ce qu’il avait ressenti lorsque je lui avais avoué que je l’avais trompé avec Gregory, je comprenais son désarroi, sa déception, sa rancœur. Ciel, que je lui en voulais d’avoir été si distant ces derniers temps, et que je m’en voulais, à moi, d’avoir était si naïve. Il me semblait que j’étais quelqu’un d’assez lucide pour comprendre ce genre de chose, pourtant, lorsqu’il s’agissait de Lust, j’étais aveuglée d’un amour sans faille et sans limite qui me retirait toute lucidité, pour m’achever de crédulité. Le monde semblait s’être soudain arrêté de tourner, tout autant que les aiguilles dans le cadran de ma montre. Je ne voyais plus la chambre autour de moi, je ne voyais ni le lit, ni l’armoire, je ne voyais que lui, et ce foutu collier qui trônait sur le lit. Ce bijou était une vraie petite merveille, ciselée à l’or blanc et incrusté de ce que je crus reconnaître comme étant des diamants, je jalousai insatiablement la beauté de l’objet et sans doute celle de sa destinataire. Je nous revoyais le soir du bal, je voyais son air froid et mauvais. Sous l’influence de l’alcool je n’avais pas réalisait l’ampleur des dégâts : il ne m’aimait plus, tout sourire tendre avait disparu de ses lèvres ces derniers jours, en y repensant il ne m’avait pas même rendu visite une seule fois depuis le bal. J’avais crus que c’était pour ne pas éveiller les soupçons quand en réalité c’était pour mieux passer du temps avec sa maîtresse. Tout semblait plus clair, et bien plus douloureux aussi. Je lui en voulais de m’avoir bercée d’illusions, quand je lui offrais mon cœur sur un plateau d’argent. Bien sûr, je savais Ô combien je l’avais blessé depuis notre rupture, c’était pour cela que je m’étais montrée tolérante, à la limite du soumise. J’avais accepté l’horrible idée qu’il ne me susurrerait plus qu’il m’aimait, j’avais abandonné l’espoir d’entendre de mots trop doux, et accepté la réalité de le voir plus brusque, parce que je l’aimais et que jamais je n’aurai pu me passer de lui. Mais je n’arrivais pas à le comprendre, s’il ne m’aimait plus, pourquoi ne m’avait-il pas tout simplement quitté ? Cela aurait été sans doute moins douloureux que d’apprendre qu’il me trompait depuis le début.
De nouveau, des larmes amères glissèrent le long de mes joues, naissant dans mes yeux pour mourir sur mes lèvres rosées et tremblantes. J’avais l’horrible impression que le cauchemar se répété, mais que nous avions échangé les rôles. Je ne parvenais pas à le comprendre. Je l’avais blessé en le trompant, mais ce n’était qu’une seule fois, et sous l’effet de l’alcool, et voilà qu’il voyait une autre femme assez régulièrement pour songer à lui offrir un collier. Sans doute l’avait-il présenté à ses parents, et son père l’avait trouvé plus à son goût, plus jeune… Passant une main sur mes yeux d’un geste rageur, je ne détournais pas mon regard du sien, le soutenant avec défit. Il semblait surpris de me voir dans sa chambre, peut être attendait-il son amante ? Peut être avait-il dans l’optique de faire l’amour à une autre, de lui murmurer qu’il l’aimait et d’enfin lui offrir le collier ? Je n’osais d’ailleurs plus regarder ce dernier, objet vengeur qui venait de mettre dès lors d’un terme à notre relation, bien que je ne me l’avouais pas encore. L’aurais-je vraiment quitté ? S’il m’apprenait ce soir qu’il avait une liaison avec une étudiante ? Sans doute serais-je restée s’il m’avait certifié tenir à moi, ma naïveté entretenue par notre relation m’aurait conjurée de croire à sa déclaration… Son regard ambré et marbré d’argent se durcit lorsqu’il rencontra le mien, et je compris dès lors que ma colère s’était insufflée jusqu’à ses veines. Quel déveine d’avoir un tempérament si proche de son âme sœur, d’être impulsif et mauvais, quand il s’agissait de conserver cette carapace que nous nous étions crées. En effet, depuis la plus tendre enfance, je m’étais forgée une forteresse émotionnelle que j’avais refusé d’ouvrir à qui que se soit, sinon Lust. Mais maintenant que je me sentais plus trahie que jamais, je n’aspirais qu’à relever le pont levis pour ne plus jamais l’abaisser et me faire avoir à la manière d’une débutante.
« Tu fouilles dans mes affaires maintenant ? »
Je ne me justifierai pas. Qu’il pense ce qu’il veut, je n’étais au début pas venir dans l’intention de chercher le présent qu’il comptait faire à son amante, mais puisque ma curiosité malsaine m’avait menée jusque là, il fallait croire que c’était un signe du destin qui nous faisait comprendre que nous n’étions pas faits l’un pour l’autre. Soupirant avec rage, j’hochai négativement la tête, interdite. Dire que j’étais venue pour m’excuser d’avoir gâchée la soirée inoubliable que je lui avais promise, le soir du bal, j’étais venue lui proposer de partir en France, avec moi, pour vivre, le temps de quelques jours, notre idylle au grand jour, car sans personne ne nous connaissant autour de nous, nous aurions eu le droit de nous tenir la main dans la rue, et de nous embrasser dans les boutiques. Un bonheur simple qui parait bien futile pour un couple normal, mais qui était si important à mes yeux de pauvre amante. Nous n’avions pas le droit, Lust et moi, et voilà qu’une fois encore, je me voyais retirer le droit au bonheur. Mes yeux, à la fois colériques et perdus plongèrent dans ceux de Lust qui s’étaient fait mauvais et sournoisement dangereux. Une lueur machiavélique au coin des lèvres, je l’entendis murmurer de sa voix froide.
« Il était pour toi. Je voulais te l'offrir le jour du dîner avec mon père. » J’étais sur le point de répliquer lorsque je compris le sens de sa phrase. Pour moi ? Ma bouche resta entrouverte à cette annonce que je n’attendais pas. Il avait l’air sincère pourtant… Je réalisai alors ô combien je m’étais fait bien rapidement des idées, et combien je devais avoir l’air ridicule. Mon visage ne s’adoucit par pour autant, car ses yeux aux lueurs amères descendirent le long de mon bras pour s’attarder un instant sur mon poigné orné du seul bijou que l’on ne m’ait jamais offert. « Mais il semblerait que quelqu'un soit passé avant moi. Et pas que dans ce domaine là. »
Je baissai à mon tour les yeux sur mon poigné et redécouvris le bracelet que m’avait offert Tyler. Que racontait-il ? Tyler m’avait offert le bijou pour fêter nos trois ans d’amitié, dans une période où je n’allais pas très bien, puisque Lust avait rompu quelques semaines plutôt. Je n’avais d’ailleurs pas imaginé que le regard minutieux de Lust l’eut remarqué, et comme il ne m’avait jamais posé de question à propos de ce bracelet, j’en avais déduit qu’il n’y avait pas fait spécialement attention. Mon cœur battait à vive allure dans ma poitrine, alors que je ne comprenais pas ce qu’il se passait. Interdite, pensive, je le vis se diriger d’un pas lent vers sa salle de bain, sans m’adresser un dernier regard. Il ne voulait pas en parler ? Mais moi, j’avais un tas de questions à lui poser. Que racontait-il ? Pourquoi ne pas m’avoir offert le collier, finalement ? A cause d’un bracelet que j’avais autour du poigné ? Le suivant sans un bruit, je me plantai devant lui avant qu’il ne puisse fermer la porte à clef et ne me demande de partir. Je comprenais enfin ce qu’il avait derrière la tête, mais je ne lâchais cependant pas l’idée qu’il puisse avoir une maîtresse. Sans doute pensait-il que je le trompais encore, avec quelqu’un qui m’avait offert ce bracelet. Il ne savait pas qu’il s’agissait de Tyler cependant, et peut être s’imaginait-il que je remettais ça avec un enseignant. Je n’arrivai pas à croire qu’il puisse avoir pareilles pensées, car je n’avais pas tenu plus de deux jours, avant de lui avouer que j’avais couché avec Hartigan – paix à son âme – alors pourquoi en serait-il autrement ?
« Pourquoi ne me poses-tu pas simplement la question qui te brûles les lèvres ? J’affichai un air de défit tel qu’il était impossible de ne pas deviner que j’avais la provocation dans la peau, malgré mon air doux et tendre que je me devais d’afficher pour ne pas laisser l’autre moi, la junkie dévergondée, prendre le dessus sur moi. Ce n’est pas mon amant qui m’a offert ce bracelet, Lust. Pour la simple et bonne raison qu’il n’y a que toi. »
Ma voix était sincère, et plus calme, elle tremblait néanmoins encore, et j’avais du mal à cacher ma désorientation et ma crainte d’apprendre des choses blessantes. Je voulais mettre les choses au clair cependant, et je ne pouvais pas vivre ce genre de relation uniquement basée sur le sexe. N’étais-je pas tombée amoureuse de Lust pour ses paroles et son intelligence avant ses prouesses sous une couverture ? Si bien sûr que si.
De nouveau, des larmes amères glissèrent le long de mes joues, naissant dans mes yeux pour mourir sur mes lèvres rosées et tremblantes. J’avais l’horrible impression que le cauchemar se répété, mais que nous avions échangé les rôles. Je ne parvenais pas à le comprendre. Je l’avais blessé en le trompant, mais ce n’était qu’une seule fois, et sous l’effet de l’alcool, et voilà qu’il voyait une autre femme assez régulièrement pour songer à lui offrir un collier. Sans doute l’avait-il présenté à ses parents, et son père l’avait trouvé plus à son goût, plus jeune… Passant une main sur mes yeux d’un geste rageur, je ne détournais pas mon regard du sien, le soutenant avec défit. Il semblait surpris de me voir dans sa chambre, peut être attendait-il son amante ? Peut être avait-il dans l’optique de faire l’amour à une autre, de lui murmurer qu’il l’aimait et d’enfin lui offrir le collier ? Je n’osais d’ailleurs plus regarder ce dernier, objet vengeur qui venait de mettre dès lors d’un terme à notre relation, bien que je ne me l’avouais pas encore. L’aurais-je vraiment quitté ? S’il m’apprenait ce soir qu’il avait une liaison avec une étudiante ? Sans doute serais-je restée s’il m’avait certifié tenir à moi, ma naïveté entretenue par notre relation m’aurait conjurée de croire à sa déclaration… Son regard ambré et marbré d’argent se durcit lorsqu’il rencontra le mien, et je compris dès lors que ma colère s’était insufflée jusqu’à ses veines. Quel déveine d’avoir un tempérament si proche de son âme sœur, d’être impulsif et mauvais, quand il s’agissait de conserver cette carapace que nous nous étions crées. En effet, depuis la plus tendre enfance, je m’étais forgée une forteresse émotionnelle que j’avais refusé d’ouvrir à qui que se soit, sinon Lust. Mais maintenant que je me sentais plus trahie que jamais, je n’aspirais qu’à relever le pont levis pour ne plus jamais l’abaisser et me faire avoir à la manière d’une débutante.
« Tu fouilles dans mes affaires maintenant ? »
Je ne me justifierai pas. Qu’il pense ce qu’il veut, je n’étais au début pas venir dans l’intention de chercher le présent qu’il comptait faire à son amante, mais puisque ma curiosité malsaine m’avait menée jusque là, il fallait croire que c’était un signe du destin qui nous faisait comprendre que nous n’étions pas faits l’un pour l’autre. Soupirant avec rage, j’hochai négativement la tête, interdite. Dire que j’étais venue pour m’excuser d’avoir gâchée la soirée inoubliable que je lui avais promise, le soir du bal, j’étais venue lui proposer de partir en France, avec moi, pour vivre, le temps de quelques jours, notre idylle au grand jour, car sans personne ne nous connaissant autour de nous, nous aurions eu le droit de nous tenir la main dans la rue, et de nous embrasser dans les boutiques. Un bonheur simple qui parait bien futile pour un couple normal, mais qui était si important à mes yeux de pauvre amante. Nous n’avions pas le droit, Lust et moi, et voilà qu’une fois encore, je me voyais retirer le droit au bonheur. Mes yeux, à la fois colériques et perdus plongèrent dans ceux de Lust qui s’étaient fait mauvais et sournoisement dangereux. Une lueur machiavélique au coin des lèvres, je l’entendis murmurer de sa voix froide.
« Il était pour toi. Je voulais te l'offrir le jour du dîner avec mon père. » J’étais sur le point de répliquer lorsque je compris le sens de sa phrase. Pour moi ? Ma bouche resta entrouverte à cette annonce que je n’attendais pas. Il avait l’air sincère pourtant… Je réalisai alors ô combien je m’étais fait bien rapidement des idées, et combien je devais avoir l’air ridicule. Mon visage ne s’adoucit par pour autant, car ses yeux aux lueurs amères descendirent le long de mon bras pour s’attarder un instant sur mon poigné orné du seul bijou que l’on ne m’ait jamais offert. « Mais il semblerait que quelqu'un soit passé avant moi. Et pas que dans ce domaine là. »
Je baissai à mon tour les yeux sur mon poigné et redécouvris le bracelet que m’avait offert Tyler. Que racontait-il ? Tyler m’avait offert le bijou pour fêter nos trois ans d’amitié, dans une période où je n’allais pas très bien, puisque Lust avait rompu quelques semaines plutôt. Je n’avais d’ailleurs pas imaginé que le regard minutieux de Lust l’eut remarqué, et comme il ne m’avait jamais posé de question à propos de ce bracelet, j’en avais déduit qu’il n’y avait pas fait spécialement attention. Mon cœur battait à vive allure dans ma poitrine, alors que je ne comprenais pas ce qu’il se passait. Interdite, pensive, je le vis se diriger d’un pas lent vers sa salle de bain, sans m’adresser un dernier regard. Il ne voulait pas en parler ? Mais moi, j’avais un tas de questions à lui poser. Que racontait-il ? Pourquoi ne pas m’avoir offert le collier, finalement ? A cause d’un bracelet que j’avais autour du poigné ? Le suivant sans un bruit, je me plantai devant lui avant qu’il ne puisse fermer la porte à clef et ne me demande de partir. Je comprenais enfin ce qu’il avait derrière la tête, mais je ne lâchais cependant pas l’idée qu’il puisse avoir une maîtresse. Sans doute pensait-il que je le trompais encore, avec quelqu’un qui m’avait offert ce bracelet. Il ne savait pas qu’il s’agissait de Tyler cependant, et peut être s’imaginait-il que je remettais ça avec un enseignant. Je n’arrivai pas à croire qu’il puisse avoir pareilles pensées, car je n’avais pas tenu plus de deux jours, avant de lui avouer que j’avais couché avec Hartigan – paix à son âme – alors pourquoi en serait-il autrement ?
« Pourquoi ne me poses-tu pas simplement la question qui te brûles les lèvres ? J’affichai un air de défit tel qu’il était impossible de ne pas deviner que j’avais la provocation dans la peau, malgré mon air doux et tendre que je me devais d’afficher pour ne pas laisser l’autre moi, la junkie dévergondée, prendre le dessus sur moi. Ce n’est pas mon amant qui m’a offert ce bracelet, Lust. Pour la simple et bonne raison qu’il n’y a que toi. »
Ma voix était sincère, et plus calme, elle tremblait néanmoins encore, et j’avais du mal à cacher ma désorientation et ma crainte d’apprendre des choses blessantes. Je voulais mettre les choses au clair cependant, et je ne pouvais pas vivre ce genre de relation uniquement basée sur le sexe. N’étais-je pas tombée amoureuse de Lust pour ses paroles et son intelligence avant ses prouesses sous une couverture ? Si bien sûr que si.
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Re: Killing me softly with his words... [pv]
Sam 8 Mai 2010 - 12:44
Ses larmes parvenaient tout de même à étreindre mon palpitant dur comme le roc : j'avais cette impression désagréable que notre idylle n'avait été que coup de foudre, folie, et larmes. Cela faisait déjà des mois que nous partagions le même amour brûlant, mué dans une passion si ardente que la brutalité de notre tendresse y avait fait écho. Des mois déjà que nous nous aimions dans cette même complicité, que nous refaisions le monde lors de nos nuits blanches, que nos rires enfermés dans ses appartements ne demandaient qu'à être libérés de leur geôle pour mieux se montrer au grand jour. Nous avions tout vécu, intensément, en si peu de temps : d'un mariage annulé à la rencontre avec nos parents respectifs, je me souvenais encore de notre première nuit, où amoureux transi j'étais venu la réveiller d'un baiser. Je me souvenais pourtant que, lors de notre rencontre véritablement concrète et physique dans les cellules humides des cachots, j'avais voulu la faire mienne, mué dans une indécence obscène, trop porté par la drogue et l'alcool. Je me souvenais de chacun de nos regards échangés, de nos disputes, de nos retrouvailles, de nos aventures dépeignant mon irresponsabilité sans faille et qui paradoxalement nous rendaient heureux. Je me souvenais aussi de la douleur des coups durs de notre amour, de la tromperie, des spéculations, de la froideur de notre rupture. Plus que jamais, j'avais en ce moment même la mémoire de cette infidélité qui jamais ne daignerait quitter mon coeur : car n'ayant plus confiance en Cassandra, j'étais intimement persuadé de son infidélité. Je n'avais jamais été de ceux croyant aux rumeurs des couloirs pourtant, mais je ne pouvais nier la réalité des choses : à la voir lui sourire avec tant de tendresse, à la voir si proche de lui quand nous nous refusions en public pareille proximité, à la voir arborer un bijou dont mes soupçons avaient posé le Summerbee comme celui lui ayant offert, j'avais fini par me persuader d'une nouvelle tromperie. Tant et si bien d'ailleurs, que je n'avais pas eu de scrupules à froisser les draps d'une autre : jolie russe qui, ayant des sentiments forts pour moi, me confortait dans l'idée égoïste qu'elle au moins, ne me tromperait pas. Quel cynisme indécent quand j'étais moi même volage : j'exigeais la perfection lorsque j'étais son antithèse. On ne se refait pas.
Ce collier pourtant aurait pu être l'aboutissement de notre amour passionné, la beauté du bijou éclatant et pur égalait celle, plus transcendante, de Cassandra. Néanmoins je m'étais résigné à ne plus le lui offrir, persuadé du pathétisme de mon geste : l'homme trompé offrant un présent des plus radieux à sa dulcinée, y a-t-il vraiment plus pitoyable ? Je ne voulais pas être le second, l'amant de trop, celui pour qui l'on murmure de belles paroles non tenues. Et avouons le également, cette idylle sérieuse demeurait ma première expérience, tout autant que cet amour fort que je portais alors. Je ne savais guère comment m'y prendre, pas plus que je savais contrôler mes émotions et ma personne. Mué dans trop d'impulsivité, j'agissais sans réfléchir, me laissant porter par mes sentiments ardents ce qui entraînait fatalement une issue douloureuse. Je n'avais pas voulu qu'elle porte ce collier qu'elle aurait arboré à son autre amant, j'avais en moi, et malgré mon amour fort, cette envie de tout laisser tomber, d'arrêter notre idylle, pour qu'enfin mon palpitant meurtri ne cesse de se contorsionner. Dieu que j'exécrais ma jalousie. Tournant alors les talons, j'entrai dans ma salle de bain avant de poser mes mains sur la faïence du lavabo d'une propreté parfaite : bras tendus et corps raidi, je baissai la tête dans un soupir tandis que je vins clore mes paupières. Je ne savais plus rien... Plus rien, hormis ces incessantes pensées maudites et haïes de petit génie que j'avais pour moi, sans cesse, à chaque instant, tout le temps, et que je souhaitais plus que tout effacer : combien de statistiques y avait-il pour qu'elle n'entre ici, ne trouve le collier, et que la fatalité ne nous pousse à nous expliquer. En faisant la conjecture de la théorie du lancer de dés relevant du hasard, dans une arithmétique poussée, j'en venais à trente-sept pour cent. Trente-sept pour cent de chances, que nous nous confrontions ce soir là. Interrompant mes pensées trop cartésiennes, j'entendis les pas de Cassandra se poser sur le seuil de la porte, sans que je ne daigne lever mon regard sur sa silhouette frêle, mes paupières toujours fermées. La jalousie, l'amour meurtri, les questionnements, les spéculations, le chagrin... J'étais épuisé de tout cela. Et mon coeur peu entraîné aux valses amoureuses, cessait de battre sous cette fatigue accumulée.
« Pourquoi ne me poses-tu pas simplement la question qui te brûles les lèvres ? » Je ne relevai pas. Je ne voulais pas relever. Pas plus ses mots que mon regard par ailleurs. Qu'elle me laisse tranquille, qu'elle retrouve son amant, qu'elle me dise que tout est fini, mais qu'elle cesse de jouer avec le poignard planté en mon palpitant à l'agonie. « Ce n’est pas mon amant qui m’a offert ce bracelet, Lust. Pour la simple et bonne raison qu’il n’y a que toi. »
« Je t'en prie. » fis-je enfin, la coupant dans son élan et lui laissant à peine le temps de finir sa phrase. Redressant enfin ma tête brune, pour mieux laisser mon regard ambré se poser sur le plafond comme je laissai s'échapper un bref rire jaune dans un sourire peiné, je repris alors sans même la regarder. « Arrête ces foutaises, la dernière fois que tu as sorti ces mêmes mots, ça ne nous a pas réussi. »
Bien sûr, qu'il y avait longtemps que je ne la croyais plus. Car ses dernières paroles touchantes teintées du même discours et murmurées dans ce bain brûlant avant même notre toute première fois, avaient finalement précédé une tromperie qui m'avait laissé deviner le contraire. Laissant le silence s'installer, je hochai négativement la tête, à la recherche des mots adéquats.
« Je ne voulais pas t'offrir ce bijou en me disant que j'étais le second. Les rumeurs courent Cassandra. Et même si je ne voulais pas les croire, il y a des regards et des sourires qui ne trompent pas... Même Riley est persuadée de tout ce qu'on raconte sur Tyler et toi, ose me dire que'il n'y a jamais rien eu entre vous. » Ma voix n'avait pas sa froideur qu'elle aurait du avoir, au contraire résigné et blessé, je lui avouai enfin toutes les pensées sinistres hantant mon esprit, quand enfin je posai mon regard ambré, à la fois attristé et plein de prestance, dans le sien. Soupirant une dernière fois sous l'agonie d'un coeur chagriné et l'assaut d'une gorge serrée, je lui soufflais enfin, non sans un timbre tristement résigné et sincère. « Ce n'est pas la drogue qui me tuera finalement, c'est toi. Toi, et ma jalousie. Je n'en peux plus de tout cela, je suis fatigué. Vraiment. »
Etait-ce notre fin ? Mes paroles semblaient le présager, tandis que je ne daignais plus détourner mon regard meurtri du sien, tout autant brillant de détresse.
Ce collier pourtant aurait pu être l'aboutissement de notre amour passionné, la beauté du bijou éclatant et pur égalait celle, plus transcendante, de Cassandra. Néanmoins je m'étais résigné à ne plus le lui offrir, persuadé du pathétisme de mon geste : l'homme trompé offrant un présent des plus radieux à sa dulcinée, y a-t-il vraiment plus pitoyable ? Je ne voulais pas être le second, l'amant de trop, celui pour qui l'on murmure de belles paroles non tenues. Et avouons le également, cette idylle sérieuse demeurait ma première expérience, tout autant que cet amour fort que je portais alors. Je ne savais guère comment m'y prendre, pas plus que je savais contrôler mes émotions et ma personne. Mué dans trop d'impulsivité, j'agissais sans réfléchir, me laissant porter par mes sentiments ardents ce qui entraînait fatalement une issue douloureuse. Je n'avais pas voulu qu'elle porte ce collier qu'elle aurait arboré à son autre amant, j'avais en moi, et malgré mon amour fort, cette envie de tout laisser tomber, d'arrêter notre idylle, pour qu'enfin mon palpitant meurtri ne cesse de se contorsionner. Dieu que j'exécrais ma jalousie. Tournant alors les talons, j'entrai dans ma salle de bain avant de poser mes mains sur la faïence du lavabo d'une propreté parfaite : bras tendus et corps raidi, je baissai la tête dans un soupir tandis que je vins clore mes paupières. Je ne savais plus rien... Plus rien, hormis ces incessantes pensées maudites et haïes de petit génie que j'avais pour moi, sans cesse, à chaque instant, tout le temps, et que je souhaitais plus que tout effacer : combien de statistiques y avait-il pour qu'elle n'entre ici, ne trouve le collier, et que la fatalité ne nous pousse à nous expliquer. En faisant la conjecture de la théorie du lancer de dés relevant du hasard, dans une arithmétique poussée, j'en venais à trente-sept pour cent. Trente-sept pour cent de chances, que nous nous confrontions ce soir là. Interrompant mes pensées trop cartésiennes, j'entendis les pas de Cassandra se poser sur le seuil de la porte, sans que je ne daigne lever mon regard sur sa silhouette frêle, mes paupières toujours fermées. La jalousie, l'amour meurtri, les questionnements, les spéculations, le chagrin... J'étais épuisé de tout cela. Et mon coeur peu entraîné aux valses amoureuses, cessait de battre sous cette fatigue accumulée.
« Pourquoi ne me poses-tu pas simplement la question qui te brûles les lèvres ? » Je ne relevai pas. Je ne voulais pas relever. Pas plus ses mots que mon regard par ailleurs. Qu'elle me laisse tranquille, qu'elle retrouve son amant, qu'elle me dise que tout est fini, mais qu'elle cesse de jouer avec le poignard planté en mon palpitant à l'agonie. « Ce n’est pas mon amant qui m’a offert ce bracelet, Lust. Pour la simple et bonne raison qu’il n’y a que toi. »
« Je t'en prie. » fis-je enfin, la coupant dans son élan et lui laissant à peine le temps de finir sa phrase. Redressant enfin ma tête brune, pour mieux laisser mon regard ambré se poser sur le plafond comme je laissai s'échapper un bref rire jaune dans un sourire peiné, je repris alors sans même la regarder. « Arrête ces foutaises, la dernière fois que tu as sorti ces mêmes mots, ça ne nous a pas réussi. »
Bien sûr, qu'il y avait longtemps que je ne la croyais plus. Car ses dernières paroles touchantes teintées du même discours et murmurées dans ce bain brûlant avant même notre toute première fois, avaient finalement précédé une tromperie qui m'avait laissé deviner le contraire. Laissant le silence s'installer, je hochai négativement la tête, à la recherche des mots adéquats.
« Je ne voulais pas t'offrir ce bijou en me disant que j'étais le second. Les rumeurs courent Cassandra. Et même si je ne voulais pas les croire, il y a des regards et des sourires qui ne trompent pas... Même Riley est persuadée de tout ce qu'on raconte sur Tyler et toi, ose me dire que'il n'y a jamais rien eu entre vous. » Ma voix n'avait pas sa froideur qu'elle aurait du avoir, au contraire résigné et blessé, je lui avouai enfin toutes les pensées sinistres hantant mon esprit, quand enfin je posai mon regard ambré, à la fois attristé et plein de prestance, dans le sien. Soupirant une dernière fois sous l'agonie d'un coeur chagriné et l'assaut d'une gorge serrée, je lui soufflais enfin, non sans un timbre tristement résigné et sincère. « Ce n'est pas la drogue qui me tuera finalement, c'est toi. Toi, et ma jalousie. Je n'en peux plus de tout cela, je suis fatigué. Vraiment. »
Etait-ce notre fin ? Mes paroles semblaient le présager, tandis que je ne daignais plus détourner mon regard meurtri du sien, tout autant brillant de détresse.
- InvitéInvité
Re: Killing me softly with his words... [pv]
Sam 8 Mai 2010 - 20:42
Comme par magie, toutes mes pensées sur son infidélité probable et la douleur qui m’assaillait, disparues de mon esprit embrumé pour laisser place à la douleur d’une autre personne que moi-même : celle de Lust. Son visage crispé, ses yeux fermés, au dessus du lavabo de faïence laissaient à penser qu’il souffrait d’un mal que je n’arrivais pas à cerner. Il me reprochait de le tromper, une fois encore, mais j’avais retenu la leçon, depuis la dernière fois, et n’étais pas prête de recommencer une telle erreur. J’avais tellement souffert de l’avoir perdu une fois, que je n’étais pas sur le point de renouveler l’expérience, mais plutôt de m’en écarter le plus possible pour vivre une vie heureuse dans les bras de mon amant. Bien sûr, je savais bien qu’il ne devait guère plus avoir confiance en moi, c’était évident, comment aurait-il pu en être autrement ? Mais je n’aspirais pourtant qu’à lui prouver que je ne voyais que lui, que je n’offrais mon corps qu’au sien, et qu’il était le seul à obtenir de mes lèvres des sourires rayonnant d’amour et de tendresse. Ô, je vous vois déjà venir, avec le prénom de Tyler collé aux lèvres, mais bien malgré ce que vous pensez, jamais je n’ai accordé un sourire aussi resplendissant à mon ami qu’à mon amant. C’était difficile à avouer, mais j’aurais absolument tout plaqué pour Lust, alors que je n’aurais plaqué Lust pour rien au monde. Pitoyable sentiment qui vous assaille sans crier gare et vous berce d’illusions le temps que ça dure. J’avais la désagréable sensation que notre conversation ne serait pas des plus douces, et peut être même qu’elle se solderait par un échec de ma part, celui de ne pas avoir su le convaincre que je ne voyais que lui. J’avais cependant ma conscience pour moi, et savais plus que quiconque que jamais, Ô grand jamais, je n’aurais pris le risque de perdre Lust une seconde fois. Plantée devant lui, je cherchais son regard, dans l’espoir vain de lui faire comprendre qu’il se trompait sur toute la ligne. Je savais dors et déjà, qu’il me serait difficile de trouver les arguments pour lui prouver le contraire de ce qu’il pensait, car Lust n’était pas réputé pour être des plus manipulables, mais bien têtu et cartésiens. J’avais peur qu’il soit de ceux qui ne croient que ce qu’ils voient, et dans ce cas, j’aurais été bien peu aise de lui démontrer que je n’avais pas d’autre amant dans mon lit que lui-même. J’étais sur le point d’ailleurs de continuer mon argumentation, lorsque la voix suave et étrangement calme de Lust me coupa dans mon élan de sincérité amoureuse.
« Je t'en prie. » Il releva sa tête splendide pour mieux poser ses yeux d’ambre sur le plafond craquelé, prenant soin de ne jamais croiser le mien tendrement amoureux. Un rire jaune et pourtant peu méprisant s’échappa d’entre ses lèvres si désirables, accompagnés d’un sourire sincèrement triste, à la limite de la résignation. « Arrête ces foutaises, la dernière fois que tu as sorti ces mêmes mots, ça ne nous a pas réussi. »
Je restai bouche bée, silencieuse devant de telles paroles. Ma gorge se noua, pour empêcher un nouveau sanglot de naître sur mes lèvres, tandis que les larmes continuaient à couler le long de mes joues blêmes, sillonnant ma peau d’une douleur meurtrie. Etait-ce la fin de notre idylle que j’avais pris tant de soin à rebâtir dans l’espoir de lui prouver que je pouvais être à la hauteur de ses espérances ? C’était si injuste, qu’il me quitte pour une raison qui n’avait pas lieu d’être : je ne l’avais plus trompé depuis ma mésaventure alcoolisée avec Gregory, et voilà qu’il me soupçonnait d’être l’une de ces traitresses sans nom ? J’avais pourtant fait tous les efforts du monde pour lui prouver le contraire, et j’avais espéré, au fond de mon âme, reconquérir un jour sa confiance envolée. J’avais eu bien tort d’y croire, car il semblait que plus jamais je n’aurais droit à ce regard complice et confiant qu’il m’adressait autrefois. J’avais changé pourtant. Pour lui. Uniquement pour lui. Pas pour un quelconque amant, juste pour lui. J’avais arrêté de boire, pour lui prouver que je pouvais être digne d’intérêt et de confiance, j’avais écarté ma dignité et mon orgueil pour mieux me lancer, tête baissée, dans un groupe de soutien contre mon alcoolisme chronique, tout ça pour quoi ? Pour qui ? Pour notre idylle, et pour lui. Au nom de tout l’amour que je lui portais et que j’espérai qu’il me porterait jusqu’à notre toute fin. J’avais été bien naïve, une fois encore, de croire que j’aurais pu le persuader que j’avais changé pour lui. Toute aussi silencieuse, je passai une main blanche et tremblante sur mon front fiévreux. J’étais atteinte de la maladie d’amour, et à mon plus grand dam, il n’y avait aucun remède, si ce n’était les étreintes amoureuses d’un amant passionné.
« Je ne voulais pas t'offrir ce bijou en me disant que j'étais le second. Les rumeurs courent Cassandra. Et même si je ne voulais pas les croire, il y a des regards et des sourires qui ne trompent pas... Même Riley est persuadée de tout ce qu'on raconte sur Tyler et toi, ose me dire que'il n'y a jamais rien eu entre vous. » Je l’écoutai avec stupeur, comprenant soudain le fond de ses pensées. Depuis combien de temps gardait-il cela pour lui ? Depuis combien de temps ruminait-il ces sombres pensées sans jamais m’en avoir parlé une seule fois ? Sans jamais y avoir fait la moindre allusion ? C’était donc Tyler qu’il accusait d’être mon amant ? Qu’il jalousait injustement ? Bien sûr, je me sentais coupable de m’être montrée si proche de lui, quand je refusais de l’être tout autant avec Lust… Mais je crois qu’inconsciemment, le fait de savoir que je ne sortais pas avec Tyler me faisait penser que le monde entier le savait aussi. Alors qu’avec Lust, mon amour pour lui était si fort que je ne pouvais mon convaincre que personne ne le voit. J’en souffrais. Je souffrais du fait de ne pouvoir lui offrir la relation normale que toute autre aurait pu lui donner, et c’était pour cela que je pensais régulièrement à quitter Hungcalf pour le lui offrir. Tout était de ma faute, égoïstement, je n’avais pas pensé un traitre instant que Lust ait pu ressentir autant de jalousie à l’égard d’un homme qui n’était qu’un ami. J’étais touchée, bien sûr, de cette preuve d’amour inattendue, mais dieu que je m’en voulais de lui avoir fait penser de pareilles choses. Hochant la tête, je ne savais comment réagir face à son sourire résigné et pourtant sincère, alors que je sentais nos deux cœurs saigner à l’unisson. Pourquoi était-ce toujours de ma faute lorsque notre couple battait de l’aile ? D’abord, c’était à cause de moi que nous ne pouvions vivre notre amour au grand jour, ensuite, je l’avais trompé, une fois certes, mais cela restait un fait, et maintenant, voilà que sans le vouloir, je lui avais fait penser des choses tout à fait fausses. « Ce n'est pas la drogue qui me tuera finalement, c'est toi. Toi, et ma jalousie. Je n'en peux plus de tout cela, je suis fatigué. Vraiment. » Réalisait-il seulement à quel point ses mots pouvaient me faire mal ? Car je savais plus que jamais qu’il avait raison, et ne supportais pas de savoir que j’aurais pu causer sa perte, autant qu’il pouvait être à l’origine de la mienne. Eblouie par cette douleur sans nom qui émanait de lui, je cherchais à toute vitesse quelques arguments à lui servir sur un plateau d’argent pour lui prouver Ô combien je l’aimais.
« C’est injuste Lust. Je sais que tout laisse à penser le contraire, mais je ne te trompe pas, ni avec Tyler, ni avec personne d’autre d’ailleurs. J’avalais ma salive avec difficulté, cherchant les mots le plus sincères et les plus percutants, pour qu’il comprenne vraiment ce que je ressentais pour lui. Je sais bien que tu ne me fais plus confiance, je ne me fais pas d’illusions, mais c’est cruel de ta part de me dire de telles choses. J’ai changé Lust. Parce que tu me l’as demandé, et parce que je t’aime. J’ai arrêté l’alcool, je vois un groupe de soutien, pour toi, dans l’espoir vain d’un jour te prouver que j’en vaux la peine. Ma respiration s’était faite saccadée, tandis que les larmes n’en pouvaient plus d’inonder mes joues. J’étais perdue, je ne savais plus quoi faire pour lui prouver que je n’étais pas assez stupide pour faire une erreur deux fois. Tu peux me reprocher bien des choses, mais pas celle d’être assez stupide pour renouveler une erreur qui m’a fait tant souffrir. J’ai perdu trop gros à cause d’une connerie pareille. Et je suis prête à tout pour te le prouver. »
J’avais perdu sa confiance, sa tendresse, ses mots doux, car il ne m’en avait plus dis depuis notre rupture. Je m’étais faite à cette idée, tout était de ma faute, mais j’avais osé espérer qu’il ne me pensait pas assez stupide pour faire deux fois la même erreur. Qu’il m’accuse de tous les crimes qu’il souhaite, mais certainement pas de celui d’être allée voir ailleurs, quand je ne jurée que par lui. J’étais même allée jusqu’à me disputer avec Tyler pour lui, j’avais fait l’effort d’arrêter de boire alors que lui-même n’avait jamais cessé la drogue. Et quelle récompense j’avais de tout cela ? Un regard blessé et triste, et peut être même la fin d’une idylle trop passionnée.
« Je t'en prie. » Il releva sa tête splendide pour mieux poser ses yeux d’ambre sur le plafond craquelé, prenant soin de ne jamais croiser le mien tendrement amoureux. Un rire jaune et pourtant peu méprisant s’échappa d’entre ses lèvres si désirables, accompagnés d’un sourire sincèrement triste, à la limite de la résignation. « Arrête ces foutaises, la dernière fois que tu as sorti ces mêmes mots, ça ne nous a pas réussi. »
Je restai bouche bée, silencieuse devant de telles paroles. Ma gorge se noua, pour empêcher un nouveau sanglot de naître sur mes lèvres, tandis que les larmes continuaient à couler le long de mes joues blêmes, sillonnant ma peau d’une douleur meurtrie. Etait-ce la fin de notre idylle que j’avais pris tant de soin à rebâtir dans l’espoir de lui prouver que je pouvais être à la hauteur de ses espérances ? C’était si injuste, qu’il me quitte pour une raison qui n’avait pas lieu d’être : je ne l’avais plus trompé depuis ma mésaventure alcoolisée avec Gregory, et voilà qu’il me soupçonnait d’être l’une de ces traitresses sans nom ? J’avais pourtant fait tous les efforts du monde pour lui prouver le contraire, et j’avais espéré, au fond de mon âme, reconquérir un jour sa confiance envolée. J’avais eu bien tort d’y croire, car il semblait que plus jamais je n’aurais droit à ce regard complice et confiant qu’il m’adressait autrefois. J’avais changé pourtant. Pour lui. Uniquement pour lui. Pas pour un quelconque amant, juste pour lui. J’avais arrêté de boire, pour lui prouver que je pouvais être digne d’intérêt et de confiance, j’avais écarté ma dignité et mon orgueil pour mieux me lancer, tête baissée, dans un groupe de soutien contre mon alcoolisme chronique, tout ça pour quoi ? Pour qui ? Pour notre idylle, et pour lui. Au nom de tout l’amour que je lui portais et que j’espérai qu’il me porterait jusqu’à notre toute fin. J’avais été bien naïve, une fois encore, de croire que j’aurais pu le persuader que j’avais changé pour lui. Toute aussi silencieuse, je passai une main blanche et tremblante sur mon front fiévreux. J’étais atteinte de la maladie d’amour, et à mon plus grand dam, il n’y avait aucun remède, si ce n’était les étreintes amoureuses d’un amant passionné.
« Je ne voulais pas t'offrir ce bijou en me disant que j'étais le second. Les rumeurs courent Cassandra. Et même si je ne voulais pas les croire, il y a des regards et des sourires qui ne trompent pas... Même Riley est persuadée de tout ce qu'on raconte sur Tyler et toi, ose me dire que'il n'y a jamais rien eu entre vous. » Je l’écoutai avec stupeur, comprenant soudain le fond de ses pensées. Depuis combien de temps gardait-il cela pour lui ? Depuis combien de temps ruminait-il ces sombres pensées sans jamais m’en avoir parlé une seule fois ? Sans jamais y avoir fait la moindre allusion ? C’était donc Tyler qu’il accusait d’être mon amant ? Qu’il jalousait injustement ? Bien sûr, je me sentais coupable de m’être montrée si proche de lui, quand je refusais de l’être tout autant avec Lust… Mais je crois qu’inconsciemment, le fait de savoir que je ne sortais pas avec Tyler me faisait penser que le monde entier le savait aussi. Alors qu’avec Lust, mon amour pour lui était si fort que je ne pouvais mon convaincre que personne ne le voit. J’en souffrais. Je souffrais du fait de ne pouvoir lui offrir la relation normale que toute autre aurait pu lui donner, et c’était pour cela que je pensais régulièrement à quitter Hungcalf pour le lui offrir. Tout était de ma faute, égoïstement, je n’avais pas pensé un traitre instant que Lust ait pu ressentir autant de jalousie à l’égard d’un homme qui n’était qu’un ami. J’étais touchée, bien sûr, de cette preuve d’amour inattendue, mais dieu que je m’en voulais de lui avoir fait penser de pareilles choses. Hochant la tête, je ne savais comment réagir face à son sourire résigné et pourtant sincère, alors que je sentais nos deux cœurs saigner à l’unisson. Pourquoi était-ce toujours de ma faute lorsque notre couple battait de l’aile ? D’abord, c’était à cause de moi que nous ne pouvions vivre notre amour au grand jour, ensuite, je l’avais trompé, une fois certes, mais cela restait un fait, et maintenant, voilà que sans le vouloir, je lui avais fait penser des choses tout à fait fausses. « Ce n'est pas la drogue qui me tuera finalement, c'est toi. Toi, et ma jalousie. Je n'en peux plus de tout cela, je suis fatigué. Vraiment. » Réalisait-il seulement à quel point ses mots pouvaient me faire mal ? Car je savais plus que jamais qu’il avait raison, et ne supportais pas de savoir que j’aurais pu causer sa perte, autant qu’il pouvait être à l’origine de la mienne. Eblouie par cette douleur sans nom qui émanait de lui, je cherchais à toute vitesse quelques arguments à lui servir sur un plateau d’argent pour lui prouver Ô combien je l’aimais.
« C’est injuste Lust. Je sais que tout laisse à penser le contraire, mais je ne te trompe pas, ni avec Tyler, ni avec personne d’autre d’ailleurs. J’avalais ma salive avec difficulté, cherchant les mots le plus sincères et les plus percutants, pour qu’il comprenne vraiment ce que je ressentais pour lui. Je sais bien que tu ne me fais plus confiance, je ne me fais pas d’illusions, mais c’est cruel de ta part de me dire de telles choses. J’ai changé Lust. Parce que tu me l’as demandé, et parce que je t’aime. J’ai arrêté l’alcool, je vois un groupe de soutien, pour toi, dans l’espoir vain d’un jour te prouver que j’en vaux la peine. Ma respiration s’était faite saccadée, tandis que les larmes n’en pouvaient plus d’inonder mes joues. J’étais perdue, je ne savais plus quoi faire pour lui prouver que je n’étais pas assez stupide pour faire une erreur deux fois. Tu peux me reprocher bien des choses, mais pas celle d’être assez stupide pour renouveler une erreur qui m’a fait tant souffrir. J’ai perdu trop gros à cause d’une connerie pareille. Et je suis prête à tout pour te le prouver. »
J’avais perdu sa confiance, sa tendresse, ses mots doux, car il ne m’en avait plus dis depuis notre rupture. Je m’étais faite à cette idée, tout était de ma faute, mais j’avais osé espérer qu’il ne me pensait pas assez stupide pour faire deux fois la même erreur. Qu’il m’accuse de tous les crimes qu’il souhaite, mais certainement pas de celui d’être allée voir ailleurs, quand je ne jurée que par lui. J’étais même allée jusqu’à me disputer avec Tyler pour lui, j’avais fait l’effort d’arrêter de boire alors que lui-même n’avait jamais cessé la drogue. Et quelle récompense j’avais de tout cela ? Un regard blessé et triste, et peut être même la fin d’une idylle trop passionnée.
- InvitéInvité
Re: Killing me softly with his words... [pv]
Lun 10 Mai 2010 - 22:54
Si ses larmes n'en pouvaient plus de couler, blasphémant ses joues blêmes et creuses, je n'en pouvais plus de laisser la jalousie me lanciner le coeur de son javelot fiévreux et perfide. Combien de temps encore pourrais-je tenir, mué dans cette douleur incomprise de personne et connue que par moi-même... Ma confiance envolée pour Cassandra, laissait libre court à toutes les spéculations possibles et inimaginables : une femme vous ayant trompé une fois recommencera, peu importe que l'alcool en son sang brille par son absence ou non. Et parce que j'avais trouvé en cette injustice une revanche à prendre, je m'étais laissé aller dans les bras d'une autre, me faisant moi-même infidèle à notre idylle que je pensais terminée. Dès lors que mes soupçons avaient enflés au même titre que les bruits de couloir, envers ce nouveau couple atypique d'une professeur et de son étudiant, je n'avais guère eu de scrupules à me lancer dans une autre aventure purement charnelle. Je n'allais pas jusqu'à scander qu'il n'y avait là que pure attitude vengeresse ; je noyais aussi ma peine et ma douleur dans autre chose que la drogue ou l'alcool, par le simple besoin de luxure embrasant mes ardeurs pour mieux les calmer par la suite. Notre couple touchait à sa fin, lentement mais sûrement, il mourrait sous les affres brûlantes d'une passion trop consumée. Quel sarcasme s'affichait là devant nos yeux attristés : c'était notre amour excessif qui nous menait à notre perte, car perdu dans les méandres de la jalousie, et tiraillé par cette confiance envolée, je ne pouvais plus voir les hommes approchant Cassandra d'un peu trop près que comme de potentiels amants. Et chaque nuit n'étant pas passée en la compagnie de mon amante, m'amenait à m'imaginer trop de scènes insoutenables à mon âme déjà torturée : pour soulagée les flammes de l'enfer, je me jetais alors dans les bras de ma russe au regard de satin. Mes yeux de braise se posèrent enfin sur Cassandra, d'une oeillade résignée et lasse ; mon corps, mon coeur, et mon âme, me suppliaient à l'unisson d'y mettre un terme, de cesser de me contorsionner de douleur pour elle lorsque je n'entrevoyais que sa silhouette dans mes pensées torturées, s'offrant à un autre. En mettant fin à notre idylle, je savais que j'aurais alors cette vision bien plus supportable, car de ce fait notre séparation aurait constitué en elle-même une excuse que je pourrais attribuer à ses infidélités. Sans doute était-ce mon regard dénué de colère, ou bien ma voix suave mais déterminée qui lui fit comprendre que les mots fatals allaient s'échapper de mes lèvres carmin, demandant un arrêt définitif. J'allais par ailleurs pour les entrouvrir, prêt à lâcher les terribles mots si durs à mon coeur qui mutilaient mon âme autant que ma raison, lorsque Cassandra me coupa dans mon élan, de justesse.
« C’est injuste Lust. Je sais que tout laisse à penser le contraire, mais je ne te trompe pas, ni avec Tyler, ni avec personne d’autre d’ailleurs. »
Dans un soupir, je posais mes yeux pensifs au sol tandis que j'affichais un visage trouble et perdu. Je ne savais que penser, ni que faire, et en somme je ne pouvais me résoudre à croire Cassandra. Quand bien même je savais que ses efforts pour endiguer ses problèmes d'alcool avaient été colossaux, quand bien même je l'avais entendue susurrer un soir à sa mère sans gêne que j'étais l'homme de sa vie, je n'étais guère à l'abri d'une pensée tortueuse me soumettant une autre infidélité de sa part. Sans confiance, pouvait-il vraiment y avoir amour ?
« Je ne sais pas. »
Je ne sais plus, auraient été les mots justes. Mais mes paroles envolées dans un murmure terriblement bas qui en vérité ne s'adressaient qu'à moi-même, ne purent être retenues avec désinvolture par mes soins. J'ignorais si je devais me fier à ses paroles, et pourtant je savais qu'avec quelques arguments bien plus convaincants, je pouvais me résigner à accepter la sincérité de ses dires.
« Je sais bien que tu ne me fais plus confiance, je ne me fais pas d’illusions, mais c’est cruel de ta part de me dire de telles choses. J’ai changé Lust. Parce que tu me l’as demandé, et parce que je t’aime. » Je secouai la tête d'un signe négatif, ne sachant plus que penser. Comment osait-elle prétendre mes paroles cruelles, quand la seule cruauté ici était la jalousie qu'elle avait embrasé en moi ? N'avait-elle vraiment pas vu ces regards tournés vers eux, ce rapprochement étrange entre Riley et moi, n'avait-elle pas pensé un seul instant que de les voir si proches, sous mes yeux, me soulèverait le coeur d'une douleur ignoble ? Et voilà qu'après tout ces constats, c'était moi, que l'on traitait d'égocentrique ? « J’ai arrêté l’alcool, je vois un groupe de soutien, pour toi, dans l’espoir vain d’un jour te prouver que j’en vaux la peine. » continua-t-elle sous l'assaut de larmes salées venant couler sur ses joues pâles. « Tu peux me reprocher bien des choses, mais pas celle d’être assez stupide pour renouveler une erreur qui m’a fait tant souffrir. J’ai perdu trop gros à cause d’une connerie pareille. Et je suis prête à tout pour te le prouver. »
« Et bien prouve-le ! »
Ma gorge alors desserrée, j'avais lâché ces mots avec trop de virulence, trahissant ma douleur meurtrie, alors que je relevais mon regard d'ambre dans le sien, humide. Je n'ignorais pas qu'aucune preuve concrète ne pouvait vraiment soulager mon âme, mais égoïstement – ou même légitimement – j'avais ce besoin de sentir ces preuves qui ne seraient plus abstraites. Me redressant alors afin de me tourner un peu plus vers Cassandra, je laissais un léger silence s'installer, involontaire toutefois car plus provoqué par mon incapacité à libérer aisément des mots plutôt que sur mon habituelle manie de jouer sadiquement sur les silences de ce genre.
« Vos regards, vos sourires, cette manie de vous toucher, Paris, ce foutu bal... » murmurais-je avec quelque peu de tressaillement dans ma voix, ne développant pas d'avantage sur la capitale française. Car je n'ignorais pas son escapade romantique avec son élève, le secret m'étant révélé par Riley elle-même. Certes, cela s'était passé durant notre rupture, mais cela ne faisait que renforcer d'avantages mes soupçons, de façon purement légitime après tout. « Comment tu peux m'expliquer tout ça ? Est-ce que ça ne t'a pas traversé l'esprit un seul instant, une seule fois Cassandra, que je n'en pouvais plus de te voir au grand jour avec Monsieur perfection quand je devais attendre docilement une heure tardive pour venir te rejoindre en soirée ? Tu ne crois pas que mes questions sont légitimes ? » achevai-je d'une voix plus dure mais aussi résignée.
« C’est injuste Lust. Je sais que tout laisse à penser le contraire, mais je ne te trompe pas, ni avec Tyler, ni avec personne d’autre d’ailleurs. »
Dans un soupir, je posais mes yeux pensifs au sol tandis que j'affichais un visage trouble et perdu. Je ne savais que penser, ni que faire, et en somme je ne pouvais me résoudre à croire Cassandra. Quand bien même je savais que ses efforts pour endiguer ses problèmes d'alcool avaient été colossaux, quand bien même je l'avais entendue susurrer un soir à sa mère sans gêne que j'étais l'homme de sa vie, je n'étais guère à l'abri d'une pensée tortueuse me soumettant une autre infidélité de sa part. Sans confiance, pouvait-il vraiment y avoir amour ?
« Je ne sais pas. »
Je ne sais plus, auraient été les mots justes. Mais mes paroles envolées dans un murmure terriblement bas qui en vérité ne s'adressaient qu'à moi-même, ne purent être retenues avec désinvolture par mes soins. J'ignorais si je devais me fier à ses paroles, et pourtant je savais qu'avec quelques arguments bien plus convaincants, je pouvais me résigner à accepter la sincérité de ses dires.
« Je sais bien que tu ne me fais plus confiance, je ne me fais pas d’illusions, mais c’est cruel de ta part de me dire de telles choses. J’ai changé Lust. Parce que tu me l’as demandé, et parce que je t’aime. » Je secouai la tête d'un signe négatif, ne sachant plus que penser. Comment osait-elle prétendre mes paroles cruelles, quand la seule cruauté ici était la jalousie qu'elle avait embrasé en moi ? N'avait-elle vraiment pas vu ces regards tournés vers eux, ce rapprochement étrange entre Riley et moi, n'avait-elle pas pensé un seul instant que de les voir si proches, sous mes yeux, me soulèverait le coeur d'une douleur ignoble ? Et voilà qu'après tout ces constats, c'était moi, que l'on traitait d'égocentrique ? « J’ai arrêté l’alcool, je vois un groupe de soutien, pour toi, dans l’espoir vain d’un jour te prouver que j’en vaux la peine. » continua-t-elle sous l'assaut de larmes salées venant couler sur ses joues pâles. « Tu peux me reprocher bien des choses, mais pas celle d’être assez stupide pour renouveler une erreur qui m’a fait tant souffrir. J’ai perdu trop gros à cause d’une connerie pareille. Et je suis prête à tout pour te le prouver. »
« Et bien prouve-le ! »
Ma gorge alors desserrée, j'avais lâché ces mots avec trop de virulence, trahissant ma douleur meurtrie, alors que je relevais mon regard d'ambre dans le sien, humide. Je n'ignorais pas qu'aucune preuve concrète ne pouvait vraiment soulager mon âme, mais égoïstement – ou même légitimement – j'avais ce besoin de sentir ces preuves qui ne seraient plus abstraites. Me redressant alors afin de me tourner un peu plus vers Cassandra, je laissais un léger silence s'installer, involontaire toutefois car plus provoqué par mon incapacité à libérer aisément des mots plutôt que sur mon habituelle manie de jouer sadiquement sur les silences de ce genre.
« Vos regards, vos sourires, cette manie de vous toucher, Paris, ce foutu bal... » murmurais-je avec quelque peu de tressaillement dans ma voix, ne développant pas d'avantage sur la capitale française. Car je n'ignorais pas son escapade romantique avec son élève, le secret m'étant révélé par Riley elle-même. Certes, cela s'était passé durant notre rupture, mais cela ne faisait que renforcer d'avantages mes soupçons, de façon purement légitime après tout. « Comment tu peux m'expliquer tout ça ? Est-ce que ça ne t'a pas traversé l'esprit un seul instant, une seule fois Cassandra, que je n'en pouvais plus de te voir au grand jour avec Monsieur perfection quand je devais attendre docilement une heure tardive pour venir te rejoindre en soirée ? Tu ne crois pas que mes questions sont légitimes ? » achevai-je d'une voix plus dure mais aussi résignée.
- InvitéInvité
Re: Killing me softly with his words... [pv]
Mar 11 Mai 2010 - 21:22
Plus que jamais, dans l’histoire de notre couple, je trouvais la situation fort étrange. Il me reprochait quelque chose que je n’avais pas fait, et moi qui avais habituellement réponse à tout, je n’avais aucune preuve concrète à lui offrir. Comment prouver à l’homme que vous aimez que vous ne voyez que lui, que vous n’aimez que lui, que vous ne voulez que lui ? Comment lui faire comprendre que mise à part lui-même rien d’autre ne vous intéresse. Car, et c’était bien malheureux, j’étais à nouveau tombée dans la dépendance de substance illicite : Lust. Il était devenu ma drogue, et j’étais redevenue une junkie, d’une manière différente, certes, mais une junkie tout de même. Sa junkie. Il m’était interdit et pourtant, à chaque fois que je le pouvais je me faisais une injection de son être à même la peau, dans une caresse de tendresse ou un baiser passionné. Quelle sensation à la fois horriblement geôlière et délicieusement libératrice que de goûter au fruit interdit sous le nez de tout le monde sans que personne ne s’en rende jamais compte. C’était délectable, jouissif que de les narguer de notre histoire inédite et interdite, et pourtant, c’est terriblement dangereux de ma part que de jouer avec mon avenir et surtout, celui de Lust. Qu’en serait-il de sa réputation si l’on venait à apprendre qu’il couche régulièrement avec son professeur, une blonde trentenaire qui n’a rien d’enviable par les fraîches jeunes étudiantes de Hungcalf ? Encore une fois, je ne pus m’empêcher de penser que je rêvais cette histoire qui n’était pas réelle, qu’il ne s’agissait que d’un fantasme. Tout cela n’avait rien d’onirique cependant, les bons moments, tout autant que les mauvais d’ailleurs, et il semblait que celui-ci en faisait parti. Je me tenais raide comme un piquée à l’entrée de sa salle de bain, à la recherche d’un peu de tendresse dans son regard, d’un sentiment autre que cette résignation qui m’assassinait sereinement, rien cependant. Il était d’une impassibilité à toute épreuve, contre toute attente. Et mes larmes n’en pouvaient plus de couler, épuisant la moindre hydratation de mon corps, la vie était si injuste de nous mettre autant de bâtons dans les rues. Fallait-il qu’il soit de nature jalouse ? Comme si notre couple atypique n’avait pas assez de difficulté à survivre, sinon à vivre. Plus que jamais, je réalisais que la vie n’était qu’une chienne qui ne nous laisserait jamais assez de répit pour être heureux… et pourtant, j’aurais sans doute vendu mon âme pour une passerelle de bonheur dans les bras de mon bel ange déchu. Car malgré tout, je ne pouvais m’empêcher de le voir splendide, d’une beauté qui m’était inconnue jusqu’alors, si pure qu’elle en devenait céleste, si transcendante qu’elle en était surréaliste. Je ne l’avais jamais imaginé jaloux, peut être parce que selon moi il avait déjà tout. Jaloux de Tyler alors qu’il n’avait rien à lui envié, je conservais mes plus beaux sourires à mon Grymm et aurais sans doute tout plaqué, jusqu’à mon amitié avec Tyler pour ses beaux yeux. Ciel, que l’amour rend nais, et pourtant que c’est bon, parfois, d’être niais d’amour.
« Et bien prouve-le ! »
Le lui prouver… J’aurais donné tout ce que j’avais pour avoir la moindre preuve concrète de ma fidélité et ainsi regagner un fil de confiance, mais aucune solution ne s’offrit à mon esprit désespérément amoureux. L’inverse m’aurait paru tellement plus simple. Si c’était moi qui avais eu des soupçons sur sa fidélité, le seul fait qu’il me jure n’avoir rien fait de luxurieux avec une autre m’aurait suffit, tant ma confiance en lui était aveugle, et pourtant, ciel que j’avais tort, mais je n’en savais rien. Passant une main sur ma nuque, je baissais mes yeux sur le sol, incapable de répondre à sa requête. Je n’avais pas de preuve, ne pouvais pas en fabriquer, alors que faire, quand la déveine s’acharne contre vous ? Sa voix s’était faite soudain plus violente, comme s’il n’avait pas contrôlé les mots qui s’étaient échappés de ses lèvres, comme s’il répondait à un besoin primitif, celui d’être rassuré. Je voulais m’approcher, glisser mes mains autour de son cou, me serrer contre lui, et lui murmurer qu’il ne devait pas craindre cela… Je l’aimais bien plus que je ne l’avais jamais aimé à cet instant présent. Un peu plus chaque jour, c’était malheureusement la maladie d’amour qui m’accablait. Je l’aimais un peu plus que la veille, un peu moins que le lendemain, et jamais mon amour ne diminuait. Qu’aurais-je fait s’il m’avait quitté, une seconde fois, pour une raison qui n’était point fondée ? Si j’avais su survivre lors de notre première victime, c’était parce que j’avais espéré le reconquérir, et que je savais que tout était de ma faute, mais tout était si différent cette fois. J’avais peur qu’il ne m’annonce la fin de notre idylle pour une infidélité fictive qu’il s’était inventé de toutes pièces, et sans espoir de le reconquérir un jour, je n’ai pas peur d’avoir que j’aurais lâchement mis fin à mon professorat, mon séjour en Angleterre, mon vœux de non-alcoolisme et qui sait, peut être même à ma vie.
« Vos regards, vos sourires, cette manie de vous toucher, Paris, ce foutu bal... » Je retins ma respiration lorsque je l’entendis énoncer toutes ces choses qui me ramenaient à la dure réalité. « Comment tu peux m'expliquer tout ça ? Est-ce que ça ne t'a pas traversé l'esprit un seul instant, une seule fois Cassandra, que je n'en pouvais plus de te voir au grand jour avec Monsieur perfection quand je devais attendre docilement une heure tardive pour venir te rejoindre en soirée ? Tu ne crois pas que mes questions sont légitimes ? »
« Bien sûr que tes questions sont légitimes… Mais réfléchis Lust. La seule fois où je t’ai trompé, je n’ai pas tenu deux jours sans te l’avouer, et tu penses vraiment que je pourrais en voir un autre depuis des semaines sans jamais t’en voir dit mot ? »
J’avais décidé de jouer toutes mes cartes ce soir, jusqu’à épuise ma dernière et de battre en retraite s’il n’était toujours pas convaincu de mon innocence. Commençons par les arguments logiques, c’étaient sans doute ceux que l’esprit de cartésien de Lust assimileraient le plus rapidement, et peut être, le plus efficacement. Il le savait aussi bien que moi, j’avais tant souffert la première fois, que je m’étais empressée de le lui avouer, juste pour ne pas avoir à le regarder dans les yeux, et lui dire que je l’aimais et qu’il n’y avait que lui, alors que je l’avais trompé. Une seule fois cependant. Rien qu’une seule petite fois. La fois de trop. Celle qui avait ébranlé toute la confiance et l’idéalisme qu’il avait placé en moi. Aime moi Lust, et crois en moi, je t’en supplie. Sans doute seras-tu le seul fou à le faire, mais tu es le seul qui compte.
« Je ne t’ai jamais demandé de ne pas venir à l’improviste chez moi, je ne t’ai jamais posé de lapin pour mieux aller retrouver un autre que toi, j’ai toujours accepté n’importe le quel de nos rendez vous, jusqu’à la rencontre avec ton père – et dieu que ça me faisait peur. »
Je lui adressai un petit sourire timide, en souvenir au déjeuner singulier que nous avions passé en compagnie de sa chère famille. Croisant un instant son regard du mien, je tentai, comme je le pus, de lui montrer tout l’amour que j’avais pour lui, de lui offrir mon cœur à travers une œillade amoureuse, de lui ouvrir mon âme d’un simple sourire. Je me dis que ce jour là aurait pu être celui de toutes les tendresses, celui où il m’aurait offert ce magnifique collier et où nous aurions peut être fait l’amour, à l’arrière de sa voiture, juste pour rire et prendre des risques, comme on les aimait.
« Lust, regarde-moi… Je… Je ne sais pas comment te le prouver. Je ne pensais pas que tu en souffrirais autant, tu es si… Impassible. Que crois-tu que je ressens quand je vois cette horde de jeunes femmes graviter autour de toi ? Elles sont toutes si jeunes, si belles… Elles peuvent t’offrir plus que je ne le peux. » Cela faisait des semaines que j’y pensais, sans jamais lui en avoir réellement parlé, sur un autre ton que celui de la rigolade en tout cas. Car je pensais vraiment ce que je venais dire, et je voulais qu’il le comprenne, puisque ce jour semblait être celui de la vérité et de la sincérité. Je ne pouvais pas lui offrir les joies d’un couple officiel, nous ne pouvions pas nous promener main dans la main, nous ne pouvions pas nous plus nous voir quand cela nous chantait, nous ne pouvions pas assister à des fêtes, en tant que couple, mais plutôt en tant que professeur et élève. Et c’était insupportable, autant pour lui que pour moi d’ailleurs. Sans parler de mon âge et du sien, de mon corps pas aussi parfait que celui de ses anciennes conquêtes. Je ne voyais pas ce qu’il me trouvait, et j’avais bien peur qu’il ne prenne ce prétexte d’infidélité pour mettre un terme à notre idylle. « Tyler n’est qu’un ami, Lust. Et je suis prête à passer sous veritaserum si tu y tiens. Je n’ai rien à cacher. Surtout pas à toi qui en sais mieux sur moi que tout le monde réunit. »
Regard de défit, sourire crispé, le sang bouillonnait déjà en moi. J’étais prête à tout. Pour lui, pour nous, pour moi.
« Et bien prouve-le ! »
Le lui prouver… J’aurais donné tout ce que j’avais pour avoir la moindre preuve concrète de ma fidélité et ainsi regagner un fil de confiance, mais aucune solution ne s’offrit à mon esprit désespérément amoureux. L’inverse m’aurait paru tellement plus simple. Si c’était moi qui avais eu des soupçons sur sa fidélité, le seul fait qu’il me jure n’avoir rien fait de luxurieux avec une autre m’aurait suffit, tant ma confiance en lui était aveugle, et pourtant, ciel que j’avais tort, mais je n’en savais rien. Passant une main sur ma nuque, je baissais mes yeux sur le sol, incapable de répondre à sa requête. Je n’avais pas de preuve, ne pouvais pas en fabriquer, alors que faire, quand la déveine s’acharne contre vous ? Sa voix s’était faite soudain plus violente, comme s’il n’avait pas contrôlé les mots qui s’étaient échappés de ses lèvres, comme s’il répondait à un besoin primitif, celui d’être rassuré. Je voulais m’approcher, glisser mes mains autour de son cou, me serrer contre lui, et lui murmurer qu’il ne devait pas craindre cela… Je l’aimais bien plus que je ne l’avais jamais aimé à cet instant présent. Un peu plus chaque jour, c’était malheureusement la maladie d’amour qui m’accablait. Je l’aimais un peu plus que la veille, un peu moins que le lendemain, et jamais mon amour ne diminuait. Qu’aurais-je fait s’il m’avait quitté, une seconde fois, pour une raison qui n’était point fondée ? Si j’avais su survivre lors de notre première victime, c’était parce que j’avais espéré le reconquérir, et que je savais que tout était de ma faute, mais tout était si différent cette fois. J’avais peur qu’il ne m’annonce la fin de notre idylle pour une infidélité fictive qu’il s’était inventé de toutes pièces, et sans espoir de le reconquérir un jour, je n’ai pas peur d’avoir que j’aurais lâchement mis fin à mon professorat, mon séjour en Angleterre, mon vœux de non-alcoolisme et qui sait, peut être même à ma vie.
« Vos regards, vos sourires, cette manie de vous toucher, Paris, ce foutu bal... » Je retins ma respiration lorsque je l’entendis énoncer toutes ces choses qui me ramenaient à la dure réalité. « Comment tu peux m'expliquer tout ça ? Est-ce que ça ne t'a pas traversé l'esprit un seul instant, une seule fois Cassandra, que je n'en pouvais plus de te voir au grand jour avec Monsieur perfection quand je devais attendre docilement une heure tardive pour venir te rejoindre en soirée ? Tu ne crois pas que mes questions sont légitimes ? »
« Bien sûr que tes questions sont légitimes… Mais réfléchis Lust. La seule fois où je t’ai trompé, je n’ai pas tenu deux jours sans te l’avouer, et tu penses vraiment que je pourrais en voir un autre depuis des semaines sans jamais t’en voir dit mot ? »
J’avais décidé de jouer toutes mes cartes ce soir, jusqu’à épuise ma dernière et de battre en retraite s’il n’était toujours pas convaincu de mon innocence. Commençons par les arguments logiques, c’étaient sans doute ceux que l’esprit de cartésien de Lust assimileraient le plus rapidement, et peut être, le plus efficacement. Il le savait aussi bien que moi, j’avais tant souffert la première fois, que je m’étais empressée de le lui avouer, juste pour ne pas avoir à le regarder dans les yeux, et lui dire que je l’aimais et qu’il n’y avait que lui, alors que je l’avais trompé. Une seule fois cependant. Rien qu’une seule petite fois. La fois de trop. Celle qui avait ébranlé toute la confiance et l’idéalisme qu’il avait placé en moi. Aime moi Lust, et crois en moi, je t’en supplie. Sans doute seras-tu le seul fou à le faire, mais tu es le seul qui compte.
« Je ne t’ai jamais demandé de ne pas venir à l’improviste chez moi, je ne t’ai jamais posé de lapin pour mieux aller retrouver un autre que toi, j’ai toujours accepté n’importe le quel de nos rendez vous, jusqu’à la rencontre avec ton père – et dieu que ça me faisait peur. »
Je lui adressai un petit sourire timide, en souvenir au déjeuner singulier que nous avions passé en compagnie de sa chère famille. Croisant un instant son regard du mien, je tentai, comme je le pus, de lui montrer tout l’amour que j’avais pour lui, de lui offrir mon cœur à travers une œillade amoureuse, de lui ouvrir mon âme d’un simple sourire. Je me dis que ce jour là aurait pu être celui de toutes les tendresses, celui où il m’aurait offert ce magnifique collier et où nous aurions peut être fait l’amour, à l’arrière de sa voiture, juste pour rire et prendre des risques, comme on les aimait.
« Lust, regarde-moi… Je… Je ne sais pas comment te le prouver. Je ne pensais pas que tu en souffrirais autant, tu es si… Impassible. Que crois-tu que je ressens quand je vois cette horde de jeunes femmes graviter autour de toi ? Elles sont toutes si jeunes, si belles… Elles peuvent t’offrir plus que je ne le peux. » Cela faisait des semaines que j’y pensais, sans jamais lui en avoir réellement parlé, sur un autre ton que celui de la rigolade en tout cas. Car je pensais vraiment ce que je venais dire, et je voulais qu’il le comprenne, puisque ce jour semblait être celui de la vérité et de la sincérité. Je ne pouvais pas lui offrir les joies d’un couple officiel, nous ne pouvions pas nous promener main dans la main, nous ne pouvions pas nous plus nous voir quand cela nous chantait, nous ne pouvions pas assister à des fêtes, en tant que couple, mais plutôt en tant que professeur et élève. Et c’était insupportable, autant pour lui que pour moi d’ailleurs. Sans parler de mon âge et du sien, de mon corps pas aussi parfait que celui de ses anciennes conquêtes. Je ne voyais pas ce qu’il me trouvait, et j’avais bien peur qu’il ne prenne ce prétexte d’infidélité pour mettre un terme à notre idylle. « Tyler n’est qu’un ami, Lust. Et je suis prête à passer sous veritaserum si tu y tiens. Je n’ai rien à cacher. Surtout pas à toi qui en sais mieux sur moi que tout le monde réunit. »
Regard de défit, sourire crispé, le sang bouillonnait déjà en moi. J’étais prête à tout. Pour lui, pour nous, pour moi.
- InvitéInvité
Re: Killing me softly with his words... [pv]
Jeu 20 Mai 2010 - 22:59
C'est terminé. Ces mots me brûlaient l'œsophage autant que mes lèvres carmin dont l'acidité d'un poison souffreteux venait chérir d'une cruauté immonde. Le monde entier s'était arrêté lorsque confronté enfin à la réalité, confronté enfin à Cassandra, je cherchais en ses yeux bleus cette vérité que je pourrais arracher d'une simple oeillade à l'agonie. De ses tremblements à ses larmes, de son regard humide à ses lèvres frémissantes mourant dans un rouge cerise, j'attendais un souffle court de sa part qui enfin mettrait un terme à mon terrible supplice : qu'elle parle et qu'elle avoue, mais qu'elle ne me laisse pas dans le trouble obscur où je ne pourrais plus la trouver. La contemplant de mon regard douloureux et froid, je me laissais aller à l'admiration de sa beauté ébranlée par le sel de ses larmes : ses cils n'étaient que crispation de douleur, à la parfaite courbe de ses yeux éteints, regard à la fois suppliant et abattu. Tous, ignoraient qui elle était vraiment, mais je pouvais affirmer la regarder avec véracité, sondant son âme comme je lui offrais la mienne. Ses rétines satinées dénonçaient l'impuissance des autres à la comprendre et à l'aimer, elle reposait entourée par les rocs tranchants, emportée, elle tenait à peine en équilibre, tandis que je m'étais fait la promesse de toujours la chérir et la garder en mes bras. Quel songe stupide et absurde, que l'on est naïf lorsqu'on tombe pour la première fois dans les filets de l'amour, sentiment traître et mesquin qui vous offrait tant de bonheur pour mieux vous torturer de ses plaintes lancinantes. En ma poitrine, je sentais mon myocarde se tordre d'une douleur consumée sans qu'aucun gémissement ne passe mes lèvres trop fières : l'impassibilité de mon être à l'agonie ne trahissait aucunement mes doutes et angoisses véritables. Aujourd'hui pourtant, était venue l'heure des aveux quand je sentais l'implosion de mon coeur imminente. C'était une chose de s'imaginer celle qu'on aimait dans les bras d'un autre, parfait et aux airs chevaleresques, de la voir lui offrir des sourires rayonnants et des oeillades plus que chaleureuses... c'en était une autre que de mettre des mots à son supplice et de les entendre résonner entre les murs pour mieux les sentir se heurter en échos cruels autour de soi. La jalousie, perfide poison rongeant l'âme et la raison, me faisait réfléchir d'une incohérence emportée qui me scandait sans cesse que la belle française m'avait trompé encore une fois. Et pourtant anesthésié par les soubresauts amoureux d'un coeur en détresse, je n'avais su que fermer les yeux, renonçant à lui offrir un bijou monté d'or blanc et de diamants fins, jusqu'à ce que les plaies béantes de mon âme ne s'ouvrent lorsque le soir du bal je les avais aperçus côte à côte. J'étais resté pourtant ce soir là auprès d'elle, lorsque par ma faute elle était tombée de nouveau dans le piège sournois de l'alcool et de son ivresse, j'étais présent cette nuit-là lorsque persuadé qu'elle aurait préféré le passer avec son autre amant, j'avais mué ma douleur en un silence sifflant une peine endolorie, j'étais présent, encore, lorsque la belle incendiaire avait promis de me tuer. Chose déjà faite.
« Bien sûr que tes questions sont légitimes… Mais réfléchis Lust. La seule fois où je t’ai trompé, je n’ai pas tenu deux jours sans te l’avouer, et tu penses vraiment que je pourrais en voir un autre depuis des semaines sans jamais t’en voir dit mot ? »
Je hochais la tête d'un signe négatif, ne sachant plus que dire ni quoi penser, je sentais chaque parcelle de ma raison me quitter pour mieux gagner en incohérence. J'ignorais tout, ne savais plus rien, je n'étais que l'ombre d'un sentiment me rendant alors aveugle, et sous ce flot vacillant de mon propre être, il m'était impossible d'y déceler la vérité. Les paroles de Cassandra, dont le ton sincère et emporté souhaitait me piquer au vif par une vérité pure, me revenaient en écho par vague successive : ne saisissant qu'un mot sur deux, il me fallait les assembler pour mieux résoudre ce puzzle qu'était mon âme disloquée. J'allais enfin pour rétorquer avec froideur, lui affirmer que si cette tromperie de trop avait été tue par ses soins, c'était simplement parce qu'elle savait que cette fois, je la quitterais pour de bon. Mes mots cruels et cinglants restèrent coincés dans ma gorge sèche qui se refusait d'être libératrice, tant mon coeur étreint en une tristesse douloureuse se muait en une colère irradiante.
« Je ne t’ai jamais demandé de ne pas venir à l’improviste chez moi, je ne t’ai jamais posé de lapin pour mieux aller retrouver un autre que toi, j’ai toujours accepté n’importe le quel de nos rendez vous, jusqu’à la rencontre avec ton père – et dieu que ça me faisait peur. »
Cette fois, elle marquait un point. Mon regard sombre piqueté d'or et d'acier croisa le sien, profond et amoureux, mais tel un loup en cage condamné à affronter ses sentiments, je ne pus m'empêcher de lui tourner le dos, ma main masculine passant dans mes cheveux d'ébène dans un soupir las. Tant de pensées s'enchevêtraient en mon esprit trouble et complexe, que j'aurais donné n'importe quoi en l'instant pour un simple cachet coloré dont l'euphorie chimique aurait éteint cette anxiété de ne plus rien y comprendre. Commençant à faire les cents pas, je m'appropriais à moi seul tout l'espace vital de la salle de bain aux dimensions modestes dans cette dernière manie de tourner en rond tel un félin pris au piège ; le manque d'espace, le manque d'air frais, ces murs trop étroits feintant une prison de briques, nourrissaient plus que jamais mon âme de cette envie de liberté si chère à mon coeur. Notre idylle s'apparentait à mon désarroi face aux chaines que je portais en l'instant : je me sentais happé dans un tourbillon parsemé d'obstacles et contraint à m'enfermer moi-même dans les cellules de la jalousie geôlière. Pourtant, Cassandra visait juste, et peu à peu mes troubles se dissipèrent au profit d'une lumière qu'elle m'apportait avec douceur.
« Lust, regarde-moi… » souffla-t-elle entre deux larmes ternies par la lueur d'un chagrin consumé. « Je… Je ne sais pas comment te le prouver. Je ne pensais pas que tu en souffrirais autant, tu es si… Impassible. » Serrant la mâchoire, je détournais alors le regard de la belle d'une moue agacée et froide. J'avais toujours eu horreur de ce mot, peut-être sans doute parce qu'il était celui qui me seyait le plus et que je portais en étendard malgré moi. Qu'y pouvais-je si mon palpitant s'était si longuement fermé au panel sentimental, qu'y pouvais-je si, maintes fois, on m'avait traité de sans coeur... C'était là une faute dont on m'accusait, et dont je m'avouais criminel, mais n'ayant jamais cherché le remède à cette maladie d'un coeur inconstant, je n'aimais guère qu'on me rappelle à ce défaut aussi grand que la froideur de mon âme. « Que crois-tu que je ressens quand je vois cette horde de jeunes femmes graviter autour de toi ? Elles sont toutes si jeunes, si belles… Elles peuvent t’offrir plus que je ne le peux. »
Mes yeux alors d'abord étonnés, se radoucirent lorsqu'ils vinrent se poser de nouveau sur le visage angélique de mon amante qui soudain s'était tue. Je pouvais lire sur ses traits fins un appel au secours quant à des aveux qu'elle dissimulait depuis bien trop longtemps : un mal la rongeait depuis toujours, celui de me voir si souvent entouré d'une cour de demoiselles en pâmoison. Mon égocentrisme exacerbé ne m'avait jamais ouvert les yeux quant à cette évidence frappante : Cassandra craignait l'arrivée de rivales qui oseraient prétendre à lui ravir sa beauté, son amour, sa présence auprès de moi. Je ne m'étais jamais demandé si ma belle française ne craignait pas que chaque jour ne soit le dernier de notre idylle, avec tant de prétendantes tournant autour de mon univers fermé. J'entrouvris les lèvres pour mieux la rassurer, lui affirmer qu'aucune autre ne me déroberait à elle, que mon amour et mon attention n'étaient tournés que vers son être tout entier seulement... Mais l'image de Lux allongée dans mes draps me rappela à la terrible réalité : si Cassandra ne m'avait pas trompé, alors quelle erreur n'avais-je pas commise...
« Tyler n’est qu’un ami, Lust. Et je suis prête à passer sous veritaserum si tu y tiens. Je n’ai rien à cacher. Surtout pas à toi qui en sais mieux sur moi que tout le monde réunit. »
Le silence se fit, salvateur cependant pour notre couple sauvé par les dires de Cassandra. Elle avait ainsi sorti les bons arguments que mon esprit cartésien avait saisi avec intensité, aussi la froideur de mon être s'était envolée au profit d'une incompréhension qui persistait, et qui passa la barrière de mes lèvres souffreteuses.
« Non... » fis-je alors dans un murmure quant à sa proposition de se soumettre à l'épreuve de la potion de vérité, preuve ultime de la sincérité qu'elle avançait. « Je ne veux pas de ça, je veux simplement savoir. Pourquoi lui à ce bal quand les bruits de couloir ne parlent que de vous. Pourquoi pas quelqu'un d'autre ? »
Si ce que tu me dis est vrai, alors pourquoi pas moi, se lisait alors en filigrane dans mon ultime question avant de dénouer enfin tous ces quiproquos.
« Bien sûr que tes questions sont légitimes… Mais réfléchis Lust. La seule fois où je t’ai trompé, je n’ai pas tenu deux jours sans te l’avouer, et tu penses vraiment que je pourrais en voir un autre depuis des semaines sans jamais t’en voir dit mot ? »
Je hochais la tête d'un signe négatif, ne sachant plus que dire ni quoi penser, je sentais chaque parcelle de ma raison me quitter pour mieux gagner en incohérence. J'ignorais tout, ne savais plus rien, je n'étais que l'ombre d'un sentiment me rendant alors aveugle, et sous ce flot vacillant de mon propre être, il m'était impossible d'y déceler la vérité. Les paroles de Cassandra, dont le ton sincère et emporté souhaitait me piquer au vif par une vérité pure, me revenaient en écho par vague successive : ne saisissant qu'un mot sur deux, il me fallait les assembler pour mieux résoudre ce puzzle qu'était mon âme disloquée. J'allais enfin pour rétorquer avec froideur, lui affirmer que si cette tromperie de trop avait été tue par ses soins, c'était simplement parce qu'elle savait que cette fois, je la quitterais pour de bon. Mes mots cruels et cinglants restèrent coincés dans ma gorge sèche qui se refusait d'être libératrice, tant mon coeur étreint en une tristesse douloureuse se muait en une colère irradiante.
« Je ne t’ai jamais demandé de ne pas venir à l’improviste chez moi, je ne t’ai jamais posé de lapin pour mieux aller retrouver un autre que toi, j’ai toujours accepté n’importe le quel de nos rendez vous, jusqu’à la rencontre avec ton père – et dieu que ça me faisait peur. »
Cette fois, elle marquait un point. Mon regard sombre piqueté d'or et d'acier croisa le sien, profond et amoureux, mais tel un loup en cage condamné à affronter ses sentiments, je ne pus m'empêcher de lui tourner le dos, ma main masculine passant dans mes cheveux d'ébène dans un soupir las. Tant de pensées s'enchevêtraient en mon esprit trouble et complexe, que j'aurais donné n'importe quoi en l'instant pour un simple cachet coloré dont l'euphorie chimique aurait éteint cette anxiété de ne plus rien y comprendre. Commençant à faire les cents pas, je m'appropriais à moi seul tout l'espace vital de la salle de bain aux dimensions modestes dans cette dernière manie de tourner en rond tel un félin pris au piège ; le manque d'espace, le manque d'air frais, ces murs trop étroits feintant une prison de briques, nourrissaient plus que jamais mon âme de cette envie de liberté si chère à mon coeur. Notre idylle s'apparentait à mon désarroi face aux chaines que je portais en l'instant : je me sentais happé dans un tourbillon parsemé d'obstacles et contraint à m'enfermer moi-même dans les cellules de la jalousie geôlière. Pourtant, Cassandra visait juste, et peu à peu mes troubles se dissipèrent au profit d'une lumière qu'elle m'apportait avec douceur.
« Lust, regarde-moi… » souffla-t-elle entre deux larmes ternies par la lueur d'un chagrin consumé. « Je… Je ne sais pas comment te le prouver. Je ne pensais pas que tu en souffrirais autant, tu es si… Impassible. » Serrant la mâchoire, je détournais alors le regard de la belle d'une moue agacée et froide. J'avais toujours eu horreur de ce mot, peut-être sans doute parce qu'il était celui qui me seyait le plus et que je portais en étendard malgré moi. Qu'y pouvais-je si mon palpitant s'était si longuement fermé au panel sentimental, qu'y pouvais-je si, maintes fois, on m'avait traité de sans coeur... C'était là une faute dont on m'accusait, et dont je m'avouais criminel, mais n'ayant jamais cherché le remède à cette maladie d'un coeur inconstant, je n'aimais guère qu'on me rappelle à ce défaut aussi grand que la froideur de mon âme. « Que crois-tu que je ressens quand je vois cette horde de jeunes femmes graviter autour de toi ? Elles sont toutes si jeunes, si belles… Elles peuvent t’offrir plus que je ne le peux. »
Mes yeux alors d'abord étonnés, se radoucirent lorsqu'ils vinrent se poser de nouveau sur le visage angélique de mon amante qui soudain s'était tue. Je pouvais lire sur ses traits fins un appel au secours quant à des aveux qu'elle dissimulait depuis bien trop longtemps : un mal la rongeait depuis toujours, celui de me voir si souvent entouré d'une cour de demoiselles en pâmoison. Mon égocentrisme exacerbé ne m'avait jamais ouvert les yeux quant à cette évidence frappante : Cassandra craignait l'arrivée de rivales qui oseraient prétendre à lui ravir sa beauté, son amour, sa présence auprès de moi. Je ne m'étais jamais demandé si ma belle française ne craignait pas que chaque jour ne soit le dernier de notre idylle, avec tant de prétendantes tournant autour de mon univers fermé. J'entrouvris les lèvres pour mieux la rassurer, lui affirmer qu'aucune autre ne me déroberait à elle, que mon amour et mon attention n'étaient tournés que vers son être tout entier seulement... Mais l'image de Lux allongée dans mes draps me rappela à la terrible réalité : si Cassandra ne m'avait pas trompé, alors quelle erreur n'avais-je pas commise...
« Tyler n’est qu’un ami, Lust. Et je suis prête à passer sous veritaserum si tu y tiens. Je n’ai rien à cacher. Surtout pas à toi qui en sais mieux sur moi que tout le monde réunit. »
Le silence se fit, salvateur cependant pour notre couple sauvé par les dires de Cassandra. Elle avait ainsi sorti les bons arguments que mon esprit cartésien avait saisi avec intensité, aussi la froideur de mon être s'était envolée au profit d'une incompréhension qui persistait, et qui passa la barrière de mes lèvres souffreteuses.
« Non... » fis-je alors dans un murmure quant à sa proposition de se soumettre à l'épreuve de la potion de vérité, preuve ultime de la sincérité qu'elle avançait. « Je ne veux pas de ça, je veux simplement savoir. Pourquoi lui à ce bal quand les bruits de couloir ne parlent que de vous. Pourquoi pas quelqu'un d'autre ? »
Si ce que tu me dis est vrai, alors pourquoi pas moi, se lisait alors en filigrane dans mon ultime question avant de dénouer enfin tous ces quiproquos.
- InvitéInvité
Re: Killing me softly with his words... [pv]
Lun 24 Mai 2010 - 21:01
Les mots s’étaient échappés de mes lèvres tremblantes sans que je ne puisse les retenir. Ils s’étaient évadés de ma gorge nouée tels des prisonniers innocents, injustement arrêté et enfermés derrières des barreaux de fer. Je ne savais plus vraiment où j’étais, ni même qui j’étais, mais s’il y eut bien une chose que je savais, c’était bien que j’aimais Lust plus que mon cœur n’avait jamais aimé, et qu’il m’aurait été mortel de le perdre. Dépendante de ses yeux, de ses lèvres, de ses rires et de ses souffles, j’avais développé, il me semble, une véritable toxicomanie à son égard, et il m’était tout bonne impossible de me défaire de son emprise sans prendre le risque de sombrer dans les bas fonds de l’amour impossible et de la passion transcendante. Je n’avais plus peur de rire, j’en étais arrivée à un point de ma vie où même la mort me semblait douce, à côté de la perte d’un être si cher. Jamais je n’avais crus pouvoir aimer avec tant de fougue, et pourtant, tout était bien réel, de mon cœur tressaillant jusqu’à mon sang bouillonnant, je savais que mon être entier ne subsistait que pour lui. C’était dangereux, et dieu, que j’en étais consciente, mais il m’était impossible de briser ses chaînes si douces qui m’attachaient à Lust, et je m’étais faite prisonnière de mon propre cœur. Car finalement, ce n’était pas de Lust que je dépendais, mais bien de mon cœur amoureux qui guidait chacune de mes pulsions, chacun de mes désirs, chaque minute de ma vie d’amoureuse transie. Il n’avait plus confiance en moi, et pourtant, j’étais déterminée à lui prouver que j’étais digne de regagner sa confiance, car je savais, inconsciemment, que je ne pourrais supporter plus longtemps cette lourde vérité : sans confiance, son amour pour moi ne subsisterait guère longtemps, et je sentais la dangereuse épée de Damoclès vaciller au dessus de ma tête. Que n’aurais-je pas donné pour lui arracher un sourire, un regard amoureux, une preuve de confiance. Oh, bien sûr, j’étais consciente que j’avais perdu beaucoup lors de mon infidélité pathétique, et mon cœur en souffrait un peu plus chaque jour, mais j’espérai en éternelle naïve, que le temps changerait les choses et qu’un jour, oui, qu’un beau jour, au petit matin peut être, Lust viendrait murmurer les mots tant désirés « Je t’aime ». Combien de fois me les avait-il susurrés ? Deux, peut être fois, rien de bien conséquent en somme, mais je me souvenais parfaitement des papillonnements dans mon estomac à chaque fois que les mots s’étaient échappés de ses lèvres, je me remémorais mon cœur bondissant à ces mots inattendus, et la joie intense, à l’état pur qui avait envahis mes veines. Car, fidèle à lui-même, c’était à chaque fois dans des moments inattendus et insoupçonnés qu’il m’avait chuchoté ces deux mots, et à chaque fois, ils avaient eut l’effet escompté.
Un silence s’abattu entre nous, et il me sembla qu’il était libérateur. Le regard de Lust s’était adoucit, et je n’y trouvais plus la colère triste qui habitait ses prunelles quelques secondes plus tôt. Avais-je trouvé les bons mots, et apaisé ses peines en dispersant ses doutes ? Je ne pouvais guère le blâmé d’avoir eut des doutes, quant à ma fidélité, car, avec le recul, il fallait avouer que je n’avais pas été très prudente avec Tyler, et lui avais donné plus d’attention que je ne me permettais d’en donner à Lust. Je voulais me faire pardonner de l’avoir ainsi accablé de tant de souffrance, et je me promis sur le champ, si bien sûr il n’était pas résolu à me quitter, de lui faire oublier cette mésaventure. Je me sentais affreusement coupable, et pourtant, j’étais soulagée de voir qu’il semblait aller mieux, et que la vague rageuse qui avait menacé de s’abattre sur notre couple s’était envolée au profit de quelques nuages grisonnants mais facilement effaçables. Mon cœur tambourinait dans ma poitrine à vive allure, mais sans doute était-ce plus de soulagement que de douleur, car le nœud qui obstruait ma gorge sembla se délier en quelques instants. Mes larmes cessèrent de couler, et je retrouvais un peu de contenance. Observant Lust d’un œil amoureux et passionné, je fus envahis pour une vague de tendresse inattendue et le désir intarissable de laisser mes mains effleurer sa peau sucré l’espace de quelques secondes, juste pour me souvenir de la douceur de son épiderme, et de chacune de ses courbes, me les approprier, car depuis combien de temps n’avais-je point eut le droit de goûter aux plaisirs charnels dans les bras de mon bel amant ? Il me sembla que cela faisait une éternité, car en y réfléchissant, nous n’avions guère partagé de moments très intimes depuis une ou deux semaines. Aucune de nos rencontres n’avaient été propice à ce genre de relation d’ailleurs, puisque notre dernière soirée s’était soldée par une lamentable cuite et un mal de crâne intarissable de ma part… J’avais bien des choses à me faire pardonner, il fallait l’avouer, et je devais le faire au plus vite, pour ne pas mettre notre couple en péril. Finalement, après quelques secondes qui me semblèrent interminables, je retins mon souffle pour entendre le verdict de mon amant, ou bien ses interrogations aux quelles je répondrais avec toute la sincérité du monde dans l’ultime espoir de le persuader de ma fidélité et de mon amour sans limite.
« Non... » Murmura-t-il en réponse à mon ultime argument pour lui prouver ma sincérité. Etrangement, je fus soulagée de sa réponse. Non pas que j’avais quoi que se soit à lui cacher, mais le fait même qu’il s’y refuse prouvait qu’il avait finalement un minimum de confiance en moi. Oh, bien sûr, je savais pertinemment que nous étions loin de celle qu’il m’avait accordé autrefois, mais j’osais espérer que ce minimum grandirait et pousserait à la manière d’une plante cultivée, et qu’un beau jour, je pourrais me vanter d’avoir sa confiance. Ma gorge se dénoua un peu plus, et je sentis l’air s’accaparer mes poumons avec plus de liberté que jamais. Je revivais. Je sentais cependant en Lust quelques questionnements qui restaient sans réponse, et je ne dis rien, attendant patiemment qu’il m’interroge sur tout ce qu’il souhaitait, car plus que jamais, j’étais prête à répondre à chacune de ses questions, sans le moindre mensonge. « Je ne veux pas de ça, je veux simplement savoir. Pourquoi lui à ce bal quand les bruits de couloir ne parlent que de vous. Pourquoi pas quelqu'un d'autre ? »
Je restai muette face à cette question Ô combien légitime. En réalité, j’avais secrètement espéré qu’il ne me la pose pas, car la réponse était confuse et diffuse dans mon esprit embrumé, et je me retrouvais soudain obligée à mettre de l’ordre dans ma pensée pour lui donner une réponse cohérente. Songeuse, j’accumulais les plusieurs raisons, les passant au peigne fin, les unes après les autres, cherchant les bons mots pour le convaincre et lui prouver que, malgré mon tort, je n’avais jamais eu l’idée de le tromper avec Tyler. Bien sûr, je comprenais le sens caché de sa question, et je rougis lorsque la réponse s’offrit à moi comme une véritable révélation. Quelques secondes s’écoulèrent encore, lorsqu’enfin, je m’éclaircis la gorge enrouée par les sanglots qui avaient précédé mes mots, et déclarai d’une voix douce et pourtant triste.
« Il y a plusieurs raisons, je crois… En fait, je n’avais pas vraiment prévu de l’inviter à venir à ce bal avec moi, mais nous nous sommes disputés quelques jours plutôt, à propos de Riley, et de toi… La conversation douloureuse que j’avais eu avec Tyler revint à ma mémoire, et ses mots aiguisés à propos de Lust revirent en échos. Je me souvins de l’attitude de louve protectrice que j’avais eue lorsqu’il avait osé critiquer mon bel amant, et le sentiment de violence que j’avais ressentis à cet instant précis. Je l’ai invité plus par défit que par autre chose, à la fin de notre violente discussion, et puis, il a accepté. Ce bal était un symbole pour nos réconciliations. Et puis… Tout est si difficile, Lust. Je sais que je ne peux pas t’offrir une relation normale, et je culpabilise plus que je ne l’ai jamais fais pour quoi que se soit… avouai-je à demi mot. Bien sûr que j’ai pensé à t’inviter… Mais je trouvais égoïste de ma part de te faire endurer cela, et j’ai préféré te laisser l’occasion de passer une soirée normale avec tes amis. J’avais d’ailleurs été sur le point de l’inviter le matin même de ma dispute avec Tyler, mais déjà, les rumeurs couraient dans les couloirs : Lust Whitaker avait choisit sa cavalière, une belle lufkin à la chevelure flamboyante qui en faisait tomber plus d’un. Sans doute par jalousie et par provocation, mais aussi par amour, j’avais décidé de ne pas l’encombrer d’un professeur. Je sais que ce n’était pas prudent, mais inconsciemment, le fait de savoir qu’il ne se passe absolument rien entre Tyler et moi, me donne l’impression d’être innocente aux yeux de tous. Pourtant, je sais bien qu’il n’y a pas écrit « Je sors avec Lust Whitaker » sur mon front, mais je me serais sentie affreusement coupable de te voler ta soirée et peut être même ta répuation… Ma voix tremblait, et pourtant, j’étais plus que jamais intimement persuadée de mes dires. Et j’espérai qu’il me comprendrait, qu’il me pardonnerait. Je suis tellement désolée, mon amour… Les mots doux s’échappèrent de mes lèvres dans ma langue naturelle, d’un français doux et amoureux. »
Un silence s’abattu entre nous, et il me sembla qu’il était libérateur. Le regard de Lust s’était adoucit, et je n’y trouvais plus la colère triste qui habitait ses prunelles quelques secondes plus tôt. Avais-je trouvé les bons mots, et apaisé ses peines en dispersant ses doutes ? Je ne pouvais guère le blâmé d’avoir eut des doutes, quant à ma fidélité, car, avec le recul, il fallait avouer que je n’avais pas été très prudente avec Tyler, et lui avais donné plus d’attention que je ne me permettais d’en donner à Lust. Je voulais me faire pardonner de l’avoir ainsi accablé de tant de souffrance, et je me promis sur le champ, si bien sûr il n’était pas résolu à me quitter, de lui faire oublier cette mésaventure. Je me sentais affreusement coupable, et pourtant, j’étais soulagée de voir qu’il semblait aller mieux, et que la vague rageuse qui avait menacé de s’abattre sur notre couple s’était envolée au profit de quelques nuages grisonnants mais facilement effaçables. Mon cœur tambourinait dans ma poitrine à vive allure, mais sans doute était-ce plus de soulagement que de douleur, car le nœud qui obstruait ma gorge sembla se délier en quelques instants. Mes larmes cessèrent de couler, et je retrouvais un peu de contenance. Observant Lust d’un œil amoureux et passionné, je fus envahis pour une vague de tendresse inattendue et le désir intarissable de laisser mes mains effleurer sa peau sucré l’espace de quelques secondes, juste pour me souvenir de la douceur de son épiderme, et de chacune de ses courbes, me les approprier, car depuis combien de temps n’avais-je point eut le droit de goûter aux plaisirs charnels dans les bras de mon bel amant ? Il me sembla que cela faisait une éternité, car en y réfléchissant, nous n’avions guère partagé de moments très intimes depuis une ou deux semaines. Aucune de nos rencontres n’avaient été propice à ce genre de relation d’ailleurs, puisque notre dernière soirée s’était soldée par une lamentable cuite et un mal de crâne intarissable de ma part… J’avais bien des choses à me faire pardonner, il fallait l’avouer, et je devais le faire au plus vite, pour ne pas mettre notre couple en péril. Finalement, après quelques secondes qui me semblèrent interminables, je retins mon souffle pour entendre le verdict de mon amant, ou bien ses interrogations aux quelles je répondrais avec toute la sincérité du monde dans l’ultime espoir de le persuader de ma fidélité et de mon amour sans limite.
« Non... » Murmura-t-il en réponse à mon ultime argument pour lui prouver ma sincérité. Etrangement, je fus soulagée de sa réponse. Non pas que j’avais quoi que se soit à lui cacher, mais le fait même qu’il s’y refuse prouvait qu’il avait finalement un minimum de confiance en moi. Oh, bien sûr, je savais pertinemment que nous étions loin de celle qu’il m’avait accordé autrefois, mais j’osais espérer que ce minimum grandirait et pousserait à la manière d’une plante cultivée, et qu’un beau jour, je pourrais me vanter d’avoir sa confiance. Ma gorge se dénoua un peu plus, et je sentis l’air s’accaparer mes poumons avec plus de liberté que jamais. Je revivais. Je sentais cependant en Lust quelques questionnements qui restaient sans réponse, et je ne dis rien, attendant patiemment qu’il m’interroge sur tout ce qu’il souhaitait, car plus que jamais, j’étais prête à répondre à chacune de ses questions, sans le moindre mensonge. « Je ne veux pas de ça, je veux simplement savoir. Pourquoi lui à ce bal quand les bruits de couloir ne parlent que de vous. Pourquoi pas quelqu'un d'autre ? »
Je restai muette face à cette question Ô combien légitime. En réalité, j’avais secrètement espéré qu’il ne me la pose pas, car la réponse était confuse et diffuse dans mon esprit embrumé, et je me retrouvais soudain obligée à mettre de l’ordre dans ma pensée pour lui donner une réponse cohérente. Songeuse, j’accumulais les plusieurs raisons, les passant au peigne fin, les unes après les autres, cherchant les bons mots pour le convaincre et lui prouver que, malgré mon tort, je n’avais jamais eu l’idée de le tromper avec Tyler. Bien sûr, je comprenais le sens caché de sa question, et je rougis lorsque la réponse s’offrit à moi comme une véritable révélation. Quelques secondes s’écoulèrent encore, lorsqu’enfin, je m’éclaircis la gorge enrouée par les sanglots qui avaient précédé mes mots, et déclarai d’une voix douce et pourtant triste.
« Il y a plusieurs raisons, je crois… En fait, je n’avais pas vraiment prévu de l’inviter à venir à ce bal avec moi, mais nous nous sommes disputés quelques jours plutôt, à propos de Riley, et de toi… La conversation douloureuse que j’avais eu avec Tyler revint à ma mémoire, et ses mots aiguisés à propos de Lust revirent en échos. Je me souvins de l’attitude de louve protectrice que j’avais eue lorsqu’il avait osé critiquer mon bel amant, et le sentiment de violence que j’avais ressentis à cet instant précis. Je l’ai invité plus par défit que par autre chose, à la fin de notre violente discussion, et puis, il a accepté. Ce bal était un symbole pour nos réconciliations. Et puis… Tout est si difficile, Lust. Je sais que je ne peux pas t’offrir une relation normale, et je culpabilise plus que je ne l’ai jamais fais pour quoi que se soit… avouai-je à demi mot. Bien sûr que j’ai pensé à t’inviter… Mais je trouvais égoïste de ma part de te faire endurer cela, et j’ai préféré te laisser l’occasion de passer une soirée normale avec tes amis. J’avais d’ailleurs été sur le point de l’inviter le matin même de ma dispute avec Tyler, mais déjà, les rumeurs couraient dans les couloirs : Lust Whitaker avait choisit sa cavalière, une belle lufkin à la chevelure flamboyante qui en faisait tomber plus d’un. Sans doute par jalousie et par provocation, mais aussi par amour, j’avais décidé de ne pas l’encombrer d’un professeur. Je sais que ce n’était pas prudent, mais inconsciemment, le fait de savoir qu’il ne se passe absolument rien entre Tyler et moi, me donne l’impression d’être innocente aux yeux de tous. Pourtant, je sais bien qu’il n’y a pas écrit « Je sors avec Lust Whitaker » sur mon front, mais je me serais sentie affreusement coupable de te voler ta soirée et peut être même ta répuation… Ma voix tremblait, et pourtant, j’étais plus que jamais intimement persuadée de mes dires. Et j’espérai qu’il me comprendrait, qu’il me pardonnerait. Je suis tellement désolée, mon amour… Les mots doux s’échappèrent de mes lèvres dans ma langue naturelle, d’un français doux et amoureux. »
- InvitéInvité
Re: Killing me softly with his words... [pv]
Mer 26 Mai 2010 - 20:51
Il me semblait que jamais, je n'avais autant souffert des affres de la jalousie. Son poison vicieux et mauvais me tailladait les veines à la pointe des spéculations qu'elle me soufflait : plus perverse encore que la drogue, plus destructrice encore que l'amour, je me sentais rongé de l'intérieur par ce mal dont je n'avais plus le remède. Mon coeur à l'agonie avait cessé de battre depuis des semaines, se tenant pour mort comme il l'avait toujours été avant ma rencontre avec Cassandra : je la pensais infidèle, et m'en accommodais en prétextant ne pas en souffrir. Et pourtant des tressaillements désagréables fourmillaient jusqu'à l'extrémité de mes doigts chaque fois que je le voyais avec lui, transperçant mon coeur d'un javelot invisible et enfiellé. Ma gorge s'asséchait, mon estomac se nouait, et ma légendaire assurance s'ébranlait au profit d'une colère noire qui m'avait poussé dans les bras d'une autre, à la recherche de réconfort. Aujourd'hui néanmoins, je percevais dans les poids des mots de ma jolie française que cette dernière n'avait jamais failli à son devoir de fidélité, du moins pas depuis l'affaire de Hartigan. Je ressentais en moi la culpabilité d'une confiance que je ne lui offrais plus, aveuglé par la jalousie et persuadé qu'elle me tromperait encore, je me rendais coupable d'avoir hissé Cassandra au même titre que toutes les autres : durant de longues semaines, j'étais alors persuadé qu'elle ne valait pas mieux que d'autres prétendantes superficielles, papillonnant d'un éphèbe à l'autre à la recherche de plaisir. Et certes si j'étais moi-même de cette race-là d'individus trop lubriques, j'avais figé ma manie de don juan invétéré pour Cassandra, porté par un amour transcendant et visiblement stupide. Ce soir pourtant, je découvrais que trop de quiproquos et de non-dits recouvraient la plus légère des vérités : les bruits de couloir s'étaient égarés dans les échos des langues des commères, et avaient inventé une idylle entre elle et un élève qui n'existait pas. Toisant le regard humide de Cassandra d'une oeillade trouble qui ne demandait plus qu'à comprendre, je me faisais l'étudiant qui n'aspirait plus qu'à la réponse de son professeur, celle dont vous pensez qu'elle prêche la parole évangile et qui vous sera sacerdoce. Le dénouement n'était guère loin, logé au coin des lèvres vermeil de mon amante que j'avais pourtant voulu laisser derrière moi quelques minutes auparavant... Dieu que les mots avaient pour eux cette calomnie destructrice autant que cette aura salvatrice : de simples paroles allégeant nos âmes se faisaient héroïques en sauvant notre couple plus que branlant.
« Il y a plusieurs raisons, je crois… En fait, je n’avais pas vraiment prévu de l’inviter à venir à ce bal avec moi, mais nous nous sommes disputés quelques jours plutôt, à propos de Riley, et de toi… »
Je fronçais les sourcils non sans un léger agacement, avant de comprendre que ce Summerbee savait pour notre idylle. Il avait beau être disculpé par les paroles de ma douce, j'avais encore à son encontre quelques ressentiments amers : si je pouvais jauger véridique les aveux de Cassandra, je n'ignorais pas comment fonctionnait un homme et redoutais que la pseudo amitié de Tyler n'était en fait qu'un prétexte pour la mettre dans son lit. Il était par ailleurs à mes yeux plus qu'évident, au vu de leur proximité ambiguë, que ces derniers avaient partagé bien plus qu'une complicité chaste et avaient sans doute déjà froissé les draps. Cette pensée écoeurante me souleva l'estomac et dessina sur mon visage une moue à la fois agacée et méprisante qui trahit alors mon état d'esprit, néanmoins je n'en touchais mot, pour le bien-être de notre discussion qui allait en s'améliorant. Une fois n'était pas coutume cependant, car je n'avais guère confiance en cet étudiant ; je ne pouvais néanmoins pas me permettre d'imposer un ultimatum avec Cassandra quand moi-même demeurais si proche avec Meteora. Mais là était aussi toute la source de mes questionnements ; j'avais été si proche de la belle Lufkin que cette dernière avait fini par porter mon enfant... Pourquoi aurait-ce été différent dans le lien unissant Cassandra à Tyler ? Ma question douloureuse resta en suspens dans mon esprit, l'empoisonnant farouchement et brûlant mes lèvres qui restèrent cependant muettes. Persuadé de la bonne grâce de mon silence, alors même que sans doute j'aurais du lui faire part de mes pensées puisque nous étions à l'heure des aveux nous apaisant l'âme, je restais taciturne et écoutais avec attention la réplique de ma française dont les larmes s'étaient envolées dans un soupir. Plongeant mes obsidiennes dans l'immensité de son regard satiné, j'analysais chacune de ses paroles, de ses explications, chacun de ses gestes également, cherchant malgré moi une éventuelle gêne qui aurait pu la trahir. Persuadé de la véracité de ses aveux, je n'avais pas encore ma confiance envers elle assez affutée pour ne pas tenter d'y déceler quelques mensonges... Bien malgré moi cependant, car ma Cassandra demeurait en tout point sincère.
« ...Pourtant, je sais bien qu’il n’y a pas écrit « Je sors avec Lust Whitaker » sur mon front, mais je me serais sentie affreusement coupable de te voler ta soirée et peut être même ta réputation… » Sur cette dernière phrase que je pensais sur le moment inappropriée, je détournais le regard dans un soupir avant de souffler un 'Cassie' qui passa la barrière de mes lèvres, empli de tendres réprimandes. A ses yeux donc, notre idylle ne pouvait être que mauvaise pour ma réputation, et je m'en voulais de l'avoir laissée penser ainsi. Il n'y avait ni crime ni honte à aimer une personne, quand bien même cette dernière était plus âgée voire votre professeur : peu m'importait son nom, son titre, son compte en banque, je n'aspirais qu'à toujours la prendre dans mes bras protecteurs et écouter la sonata harmonieuse de son coeur. Peu m'importait les autres au final, tant que je pouvais vivre de la fraîcheur de notre idylle. « Je suis tellement désolée, mon amour… »
Ce fut d'une voix tremblante qu'elle me profila des excuses, alors même qu'elle était rendue coupable d'aucun crime, sinon d'avoir été la cible d'un coeur jalousement amoureux. Mes yeux d'ambre posés sur sa peau d'albâtre, je la toisais quelques secondes dans un silence religieux, tandis que mes doutes enfin éteints sous la cendre chaude de ses aveux soufflés avec tendresse et véracité, soulageaient mon âme par leur absence. Je hochais la tête négativement, sans qu'aucun mot ne vienne exprimer néanmoins ce que je ressentais : j'étais rendu coupable de jalousie excessive, de spéculations déshonnêtes sur mon amante, et pire encore d'une infidélité avec une jeune russe... Il était évident, à présent que le tribunal de nos palpitants avait lâché son verdict, que je ne me laisserais plus aller dans les bras d'une autre, néanmoins mon estomac se contorsionna de douleur sous ma faute impardonnable, lorsque je fus soumis à ses yeux amoureux. Ne me regarde pas ainsi ma Cassandra, je ne mérite pas tant d'estime et d'adoration... Dieu que j'avais envie de lui souffler de me détester, de l'entendre crier que je n'étais qu'un monstre, et pourtant mon envie de la garder pour moi fit taire l'accusation de mon crime : je ne pus lui avouer en l'instant mon infidélité de plusieurs nuits. Un jour très certainement, mais pas ce soir... Ne parvenant pas à crier parjure ni à lui souffler de ne pas s'excuser puisque des deux, c'était à moi de demander pardon, j'avançais finalement vers elle avant de la prendre enfin dans mes bras, paupières closes et soupir brûlant de soulagement, lorsque mes lèvres vinrent poser un baiser chaste sur son front blanc. Aucun mot n'était alors nécessaire à notre échange amoureux ; mon étreinte tendre avait les senteurs parfumées d'une réconciliation.
« Je ne veux plus que tu penses de telles sottises. » murmurais-je alors en référence à ses mots troubles quant à mes soupirantes qu'elle pensait au-dessus d'elle. « Je ne veux plus de doutes, je ne veux plus de secrets entre nous. Je veux la promesse que nous nous dirons tout, à présent. »
Promesse dont je me gardais bien de tenir finalement, puisque mon crime d'infidélité n'avait pas été encore murmuré. Profitant cependant de cet instant qui affola mon palpitant sous les effluves sucrées de son parfum que je capturais dans mes poumons avides pour toujours en avoir le souvenir, je me détachais enfin de Cassandra avant de lui esquisser un sourire en coin, plein de malice et pétillant d'une entreprise nouvelle. Nouant ses doigts autour des miens, je l'entraînais hors de la salle de bain avant de la diriger vers mon lit, où trônait le bijou responsable de notre dispute mais aussi de nos réconciliations. D'un toucher respectueux, j'attrapai le collier du plus pur travail d'orfèvre, avant de me tourner vers Cassandra, un air sérieux et princier sur le visage. Mes obsidiennes dévorantes vinrent couler sur sa peau pâle, les os saillants de la naissance de son cou de cygne, si dévêtu... Mes mains porteuses de mon témoignage amoureux, vinrent alors se hisser jusqu'à sa nuque gracile tandis qu'elle rehaussa ses cheveux blonds retombant en une cascade topaze une fois le somptueux collier habillant sa peau d'albâtre.
« On dit que les diamants sont réputés être indomptables comme les femmes qui les portent. » soufflais-je alors de ma voix rauque et sensuelle, avant de poser les ténèbres de mon regard tendre sur son visage angélique. « J'aurai du te l'offrir dans d'autres circonstances, mais il me semble que nous n'avons jamais fait dans les normes... Mme Whitaker. »
Un sourire, et une dernière taquinerie tendre pour la rappeler à l'un de nos actes porté par la folie d'un amour transcendant, et qui nous avait en ce sens guidés hors d'une normalité demandée : se marier ivres mais portés par des sentiments purs, allant jusqu'à menacer un prêtre pour qu'il fasse son office... Rien ne tournait rond, en compagnie de Cassandra, et dieu que j'aimais ces imprévus grisants.
« Il y a plusieurs raisons, je crois… En fait, je n’avais pas vraiment prévu de l’inviter à venir à ce bal avec moi, mais nous nous sommes disputés quelques jours plutôt, à propos de Riley, et de toi… »
Je fronçais les sourcils non sans un léger agacement, avant de comprendre que ce Summerbee savait pour notre idylle. Il avait beau être disculpé par les paroles de ma douce, j'avais encore à son encontre quelques ressentiments amers : si je pouvais jauger véridique les aveux de Cassandra, je n'ignorais pas comment fonctionnait un homme et redoutais que la pseudo amitié de Tyler n'était en fait qu'un prétexte pour la mettre dans son lit. Il était par ailleurs à mes yeux plus qu'évident, au vu de leur proximité ambiguë, que ces derniers avaient partagé bien plus qu'une complicité chaste et avaient sans doute déjà froissé les draps. Cette pensée écoeurante me souleva l'estomac et dessina sur mon visage une moue à la fois agacée et méprisante qui trahit alors mon état d'esprit, néanmoins je n'en touchais mot, pour le bien-être de notre discussion qui allait en s'améliorant. Une fois n'était pas coutume cependant, car je n'avais guère confiance en cet étudiant ; je ne pouvais néanmoins pas me permettre d'imposer un ultimatum avec Cassandra quand moi-même demeurais si proche avec Meteora. Mais là était aussi toute la source de mes questionnements ; j'avais été si proche de la belle Lufkin que cette dernière avait fini par porter mon enfant... Pourquoi aurait-ce été différent dans le lien unissant Cassandra à Tyler ? Ma question douloureuse resta en suspens dans mon esprit, l'empoisonnant farouchement et brûlant mes lèvres qui restèrent cependant muettes. Persuadé de la bonne grâce de mon silence, alors même que sans doute j'aurais du lui faire part de mes pensées puisque nous étions à l'heure des aveux nous apaisant l'âme, je restais taciturne et écoutais avec attention la réplique de ma française dont les larmes s'étaient envolées dans un soupir. Plongeant mes obsidiennes dans l'immensité de son regard satiné, j'analysais chacune de ses paroles, de ses explications, chacun de ses gestes également, cherchant malgré moi une éventuelle gêne qui aurait pu la trahir. Persuadé de la véracité de ses aveux, je n'avais pas encore ma confiance envers elle assez affutée pour ne pas tenter d'y déceler quelques mensonges... Bien malgré moi cependant, car ma Cassandra demeurait en tout point sincère.
« ...Pourtant, je sais bien qu’il n’y a pas écrit « Je sors avec Lust Whitaker » sur mon front, mais je me serais sentie affreusement coupable de te voler ta soirée et peut être même ta réputation… » Sur cette dernière phrase que je pensais sur le moment inappropriée, je détournais le regard dans un soupir avant de souffler un 'Cassie' qui passa la barrière de mes lèvres, empli de tendres réprimandes. A ses yeux donc, notre idylle ne pouvait être que mauvaise pour ma réputation, et je m'en voulais de l'avoir laissée penser ainsi. Il n'y avait ni crime ni honte à aimer une personne, quand bien même cette dernière était plus âgée voire votre professeur : peu m'importait son nom, son titre, son compte en banque, je n'aspirais qu'à toujours la prendre dans mes bras protecteurs et écouter la sonata harmonieuse de son coeur. Peu m'importait les autres au final, tant que je pouvais vivre de la fraîcheur de notre idylle. « Je suis tellement désolée, mon amour… »
Ce fut d'une voix tremblante qu'elle me profila des excuses, alors même qu'elle était rendue coupable d'aucun crime, sinon d'avoir été la cible d'un coeur jalousement amoureux. Mes yeux d'ambre posés sur sa peau d'albâtre, je la toisais quelques secondes dans un silence religieux, tandis que mes doutes enfin éteints sous la cendre chaude de ses aveux soufflés avec tendresse et véracité, soulageaient mon âme par leur absence. Je hochais la tête négativement, sans qu'aucun mot ne vienne exprimer néanmoins ce que je ressentais : j'étais rendu coupable de jalousie excessive, de spéculations déshonnêtes sur mon amante, et pire encore d'une infidélité avec une jeune russe... Il était évident, à présent que le tribunal de nos palpitants avait lâché son verdict, que je ne me laisserais plus aller dans les bras d'une autre, néanmoins mon estomac se contorsionna de douleur sous ma faute impardonnable, lorsque je fus soumis à ses yeux amoureux. Ne me regarde pas ainsi ma Cassandra, je ne mérite pas tant d'estime et d'adoration... Dieu que j'avais envie de lui souffler de me détester, de l'entendre crier que je n'étais qu'un monstre, et pourtant mon envie de la garder pour moi fit taire l'accusation de mon crime : je ne pus lui avouer en l'instant mon infidélité de plusieurs nuits. Un jour très certainement, mais pas ce soir... Ne parvenant pas à crier parjure ni à lui souffler de ne pas s'excuser puisque des deux, c'était à moi de demander pardon, j'avançais finalement vers elle avant de la prendre enfin dans mes bras, paupières closes et soupir brûlant de soulagement, lorsque mes lèvres vinrent poser un baiser chaste sur son front blanc. Aucun mot n'était alors nécessaire à notre échange amoureux ; mon étreinte tendre avait les senteurs parfumées d'une réconciliation.
« Je ne veux plus que tu penses de telles sottises. » murmurais-je alors en référence à ses mots troubles quant à mes soupirantes qu'elle pensait au-dessus d'elle. « Je ne veux plus de doutes, je ne veux plus de secrets entre nous. Je veux la promesse que nous nous dirons tout, à présent. »
Promesse dont je me gardais bien de tenir finalement, puisque mon crime d'infidélité n'avait pas été encore murmuré. Profitant cependant de cet instant qui affola mon palpitant sous les effluves sucrées de son parfum que je capturais dans mes poumons avides pour toujours en avoir le souvenir, je me détachais enfin de Cassandra avant de lui esquisser un sourire en coin, plein de malice et pétillant d'une entreprise nouvelle. Nouant ses doigts autour des miens, je l'entraînais hors de la salle de bain avant de la diriger vers mon lit, où trônait le bijou responsable de notre dispute mais aussi de nos réconciliations. D'un toucher respectueux, j'attrapai le collier du plus pur travail d'orfèvre, avant de me tourner vers Cassandra, un air sérieux et princier sur le visage. Mes obsidiennes dévorantes vinrent couler sur sa peau pâle, les os saillants de la naissance de son cou de cygne, si dévêtu... Mes mains porteuses de mon témoignage amoureux, vinrent alors se hisser jusqu'à sa nuque gracile tandis qu'elle rehaussa ses cheveux blonds retombant en une cascade topaze une fois le somptueux collier habillant sa peau d'albâtre.
« On dit que les diamants sont réputés être indomptables comme les femmes qui les portent. » soufflais-je alors de ma voix rauque et sensuelle, avant de poser les ténèbres de mon regard tendre sur son visage angélique. « J'aurai du te l'offrir dans d'autres circonstances, mais il me semble que nous n'avons jamais fait dans les normes... Mme Whitaker. »
Un sourire, et une dernière taquinerie tendre pour la rappeler à l'un de nos actes porté par la folie d'un amour transcendant, et qui nous avait en ce sens guidés hors d'une normalité demandée : se marier ivres mais portés par des sentiments purs, allant jusqu'à menacer un prêtre pour qu'il fasse son office... Rien ne tournait rond, en compagnie de Cassandra, et dieu que j'aimais ces imprévus grisants.
- InvitéInvité
Re: Killing me softly with his words... [pv]
Jeu 27 Mai 2010 - 22:00
L’attente était insoutenable, tout autant que le verdict que j’espérai être favorable. Ce soir là semblait être placé sous le signe de la sincérité, et en si peu de temps, j’avais appris que Lust était un jaloux impulsif, que j’aimais cependant éperdument, et je lui avais avoué mes doutes quant à notre relation, car, je le savais, je faisais bien pâle figure face aux que trop nombreuses prétendantes qui papillonnaient et ondulaient avec lascivité autour de mon amant. J’avais peur qu’il ne me croit pas, peur qu’il ne m’accorde plus jamais sa confiance, peur, bien sûr, qu’il me quitte pour ce crime d’infidélité que je n’avais pas commis, mais au fond… Oui, au fond, je savais bien que notre couple était voué à l’apocalypse, que nous ne serions jamais totalement stables. Nous formions un couple singulier, peut être trop marginal même, et à mes yeux, il était évident qu’un jour ou l’autre, mon bel amant se ferait la malle pour trouver plaisirs charnels et amour passionné dans des bras plus jeunes et plus tendres que les miens. Je secouais doucement la tête dans l’espoir de faire partir toutes ces idées lugubres, en vain cependant, car j’attendais toujours, un pincement au cœur, le verdict de mon juge, Lust. Finalement, après mes derniers aveux, après mes mots libérateurs et sincères contre toute attente, Lust, dont la gorge semblait trop serrée pour prononcer quelques mots, s’approcha de moi pour enfin venir enlacer mon corps frémissant de ses bras forts et protecteurs. L’effet fut immédiat. En quelques secondes seulement, mon cœur tambourinant se calma aussitôt que ma poitrine eut effleuré son torse et capté le rythme de son palpitant. Ciel que cette mélodie me paraissait douce, après tant d’aveux qui me semblaient interminables, dieu que cette réconciliation ôta un poids de ma poitrine, un fardeau de mes épaules. Ses mains enserrèrent mes épaules, et ses lèvres brûlantes vinrent poser un baiser protecteur sur mon front avide de plus de baisers encore. Timidement, et pourtant amoureusement, je glissai mes deux bras dans son dos, les nouant au dessus de ses fesses, effleurant parfois le creux de ses reins chaleureux de mes doigts tremblants. Je posai délicatement ma tête contre son épaule, et fermai les yeux pour mieux profiter de cette étreinte tant attendue, de ce renouement avec l’autre moitié de mon âme. Car n’est-ce pas cela que l’on appelle les âmes sœurs ? Ce moment de tendresse valait bien toutes les paroles du monde, peut être même plus. Depuis notre rupture, il fallait avouer que les moments de tendresses s’étaient fait plus rares, laissant place à une bestialité plus abrupte, mais pas moins amoureuse, aussi, ce moment d’intimité tendre et douce me fit chavirer le cœur plus qu’il ne l’avait jamais fait, car je réalisais enfin que cela faisait bien longtemps que nous n’avions pas autant parlé à cœur ouvert.
Les paupières toujours clauses, le rythme cardiaque plus lent, plus calme, je me laissai enfin aller contre mon bel amant, m’enivrant de son parfum d’épices comme s’il avait s’agit de notre dernière étreinte. Ce parfum somptueux que je n’avais trouvé chez aucun autre homme, c’était lui qui me rassurait, plus que ses bras protecteurs ou ses œillades bienveillantes. Car sa présence seule suffisait à apaiser mon organisme désorganisé et à abréger mes peines et mes souffrances, lorsque j’en avais. Déposant un bref baisé sur l’épaule de Lust, je resserrai une ultime fois mes bras autour de sa taille imposante, avant de me reculer légèrement pour mieux écouter ses paroles, que je bus d’une seule traite, sans en perdre la moindre syllabe.
« Je ne veux plus que tu penses de telles sottises. » Un bref instant, je ne compris pas de quoi il parlait, jusqu’à ce qu’enfin, mes dernières paroles me reviennent en tête. Bien malheureusement pour moi, je n’arrivais cependant pas à me sortir ces idées de la tête, car je me savais bien proche de la vérité. Je ne pouvais qu’espérer que le jour où il me quitterait pour une plus jeune ne soit pas trop proche. Je ne voulu point m’attarder sur ce genre de chose, car j’avais un tas d’arguments à lui soumettre pour lui montrer ô combien j’avais raison de penser cela, mais je préférai ne point en parler pour ne pas l’accabler. Sans doute était-ce pour cela que j’étais si permissive avec Lust. Enfin, permissive, le mot était fort, je n’étais pas sa mère après tout. Mais j’entendais par là que j’aurais pu lui faire de bien nombreuses crises de jalousie moi aussi, avec toute cette ruche d’abeilles qui n’aspire qu’à butiner dans le lit de Lust. Oui j’aurais pu. Mais à quel prix ? J’avais bien trop peur de le perdre, et je préférai donc refouler cette jalousie bien présente, quitte à en souffrir plus fortement, plutôt que de perdre la seconde moitié de mon cœur. Sans doute même, par amour, n’aurais-je pas osé lui en vouloir de me tromper avec quelques unes de ces catins, car en juste retour des choses, je ne méritais que la part des choses. Ne pensez pas que je me flagelle ou encore que je suis victime d’un quelconque complexe d’infériorité, car en réalité, l’amour rend niais et ridicule et j’en étais l’exemple flagrant. « Je ne veux plus de doutes, je ne veux plus de secrets entre nous. Je veux la promesse que nous nous dirons tout, à présent. »
Je cachais un petit sourire en coin, à ses mots, car c’était bien aisé de sa part de dire de telles choses. Combien de temps avait-il gardé pour lui cette jalousie excessive sans m’en faire part une seule fois ? M’en aurait-il parlé, s’il n’y avait pas eu cette soirée de révélation ? J’en doutais fortement, et pourtant, je fus attendrie par la promesse qu’il me demandait de faire. Je ne lui avais jamais rien caché, et je ne comptais pas commencer ce jour là. Hochant doucement la tête, je finis par murmurer avec douceur et raillerie. « Promis. Et toi, tu me promets d’arrêter de te faire des films ? Parce que de nous deux, c’est quand même à moi d’être le plus jalouse. Tu es un véritable aimant à beautés-divines-aux-jambes-extra-longues ». Un rire bref et sincère s’échappa de mes lèvres rosées, tandis que je plongeai un regard de défit dans ceux de mon Lust. Qu’il ose me contredire, et j’étais prête à sortir l’artillerie lourde pour lui prouver par A+B que j’avais de bien plus nombreuses raisons d’être jalouse que lui n’en avait réellement. Au fond, j’étais touchée par ce comportement néanmoins, car cela ne signifiait-il pas qu’il tenait à moi ? J’espérais que si. Finalement, nos deux corps s’écartèrent l’un de l’autre, et les doigts de Lust vinrent à la recherche des miens pour mieux s’en emparer et m’entraîner hors de la salle de bain. Nous avions des endroits étranges pour parler, il fallait l’avouer, mais j’aimais cette originalité qui s’était instauré entre Lust et moi. Nous fîmes quelques pas en direction de son lit, devant le quel nous nous arrêtâmes. Je ne voyais pas vraiment où il voulait en venir, jusqu’à ce que je le voie se pencher sur le lit pour récupérer d’un geste délicat et soigné le précieux bijou, objet de notre dispute, mais sans doute aussi, de nos aveux et de nos réconciliations. Mon beau Lust se retourna vers moi, un air extrêmement sérieux qui me fit éclater de rire, avant de finalement passer le collier autour de mon cou nu de tout bijou. Qui m’en aurait offert après tout ? J’étais issu d’une famille si pauvre et si marginale que les seuls gains que mes parents faisaient, ils les investissaient dans la drogue et l’alcool. Sans doute était-ce l’un des premiers cadeaux que l’on me faisait, et le plus beau de tous à n’en pas douter. Je relevai ma chevelure d’or pour lui facilité le travail, et je sentis ses mains s’activer contre ma peau. Une vague de frissons me submergea, et sans doute mon bel amant aperçu la chair de poule qui s’était logée sur mon épiderme.
Enfin, après quelques secondes, je sentis ses mains douces et masculines se retirer de ma peau, et je compris que le bijou était dès lors accroché. Laissant tomber mes cheveux sur mes épaules, je pivotai doucement pour échanger un regard avec Lust. « On dit que les diamants sont réputés être indomptables comme les femmes qui les portent. » A ses mots, j’esquissai un petit sourire. Me considérait-il comme indomptable, lui qui avait su me faire fléchir en quelques paroles passionnées ? « J'aurai du te l'offrir dans d'autres circonstances, mais il me semble que nous n'avons jamais fait dans les normes... Mme Whitaker. » J’éclatai d’un rire clair et léger, lorsque j’entendis cette appellation en souvenir à notre magnifique mariage alcoolisé. Nous étions bien fous, n’est-ce pas ? Je n’avais jamais osé retourner voir le prêtre que nous avions importuné pour nous marier, afin de m’excuser, car au fond, j’avais trouvé ce mariage drôle et plein d’amour, bien qu’annulé dans les heures qui suivirent. Plus que beaucoup d’autres unions, la nôtre avait été sincère, du moins, je l’espérai.
« Je ne sais pas quoi dire Lust… Je… C’est la première fois que l’on m’offre quelque chose de si beau. »
Je ne savais pas quoi dire, que dit-on lorsque l’un de vos élèves, dont vous êtes éperdument amoureuse, vous offre le plus beau bijou qu’il vous eut été donné de voir ? Peut être que notre cas était unique, et sans doute était-ce pour cela que je n’avais rien à lui offrir d’autre en échange qu’une œillade amoureusement passionnée et un baiser que je vins apposer lubriquement sur ses lèvres. Passant mes mains dans ses cheveux d’Ebène, je collais doucement mon corps contre le sien pour mieux venir épouser ses formes. Ma langue, avec toute l’impudeur du monde, vint quémander la sienne d’un titillement amoureux, et je l’embrassai avec la fougue de nos premiers émois, comme si je retrouvais un amant perdu, comme si nous nous étions éloignés, pour mieux nous retrouver. Notre baiser s’acheva au bout de plusieurs secondes, peut être même minutes, qui me parurent bien trop courtes et frustrantes, car comme toujours, j’en voulais bien plus, et je n’aspirai qu’à allonger mon bel Apollon sur son lit, pour mieux profiter de son corps délicieux. Cependant, je voulais lui parler d’autre chose, de la raison de ma venue dans sa chambre ce soir, d’ailleurs, d’une chose qui me tenait à cœur. Mon myocarde tambourinait dans ma poitrine, tant je craignais qu’il refuse mon offre, pourtant, je savais bien que qui ne tentait rien n’avait rien, aussi décidais-je de tenter le tout pour le tout, non sans prendre la bonne résolution de ne pas me vexer s’il refusait.
« Je dois te parler de quelque chose, Lust. C’est la raison de ma venue ici, d’ailleurs. Cela fait plusieurs jours que j’y pense… En réalité, cela faisait plusieurs semaines que j’y pensais, et que j’économisais pour me permettre de lui proposer une telle chose. J’en ai marre de nous cacher, tout le temps, de ne pas pouvoir t’embrasser quand je l’entends, et te prendre la main quand j’en ai envie. Et j’ai pensé que nous éloigner un peu de Hungcalf serait peut être une bonne idée… histoire de prendre l’air, et de vivre comme un couple « normal » Je n’aimais pas tellement cette notion de normalité, mais ce fut le seul mot que je trouvai néanmoins, aussi ne m’attardais-je pas la dessus, avant de reprendre, cette fois ci, sans plus tourner autour du pot. J’avais pensé à un week end en France. Tu es sans doute la personne qui sait le plus de choses sur moi, mais, faute de pouvoir te présenter toute ma famille au grand complet, je voudrais te montrer mon pays d’origine, mon village, ma maison, et puis Paris bien sûr, qui est sans doute la vie qui a essuyé mes plus grosses cuites. »
Je lui adressai un petit sourire amusé, tentant de lui montrer que je prenais cela de façon désinvolte et qu’il avait absolument le choix de refuse ma requête. Je n’étais pas là pour me faire sa geôlière, mais bien pour le voir heureux, et peut être ne voulait-il pas passer une week end entier en ma compagnie, après tout, cela ne nous était jamais arrivé de nous comporter comme un couple normal…
Les paupières toujours clauses, le rythme cardiaque plus lent, plus calme, je me laissai enfin aller contre mon bel amant, m’enivrant de son parfum d’épices comme s’il avait s’agit de notre dernière étreinte. Ce parfum somptueux que je n’avais trouvé chez aucun autre homme, c’était lui qui me rassurait, plus que ses bras protecteurs ou ses œillades bienveillantes. Car sa présence seule suffisait à apaiser mon organisme désorganisé et à abréger mes peines et mes souffrances, lorsque j’en avais. Déposant un bref baisé sur l’épaule de Lust, je resserrai une ultime fois mes bras autour de sa taille imposante, avant de me reculer légèrement pour mieux écouter ses paroles, que je bus d’une seule traite, sans en perdre la moindre syllabe.
« Je ne veux plus que tu penses de telles sottises. » Un bref instant, je ne compris pas de quoi il parlait, jusqu’à ce qu’enfin, mes dernières paroles me reviennent en tête. Bien malheureusement pour moi, je n’arrivais cependant pas à me sortir ces idées de la tête, car je me savais bien proche de la vérité. Je ne pouvais qu’espérer que le jour où il me quitterait pour une plus jeune ne soit pas trop proche. Je ne voulu point m’attarder sur ce genre de chose, car j’avais un tas d’arguments à lui soumettre pour lui montrer ô combien j’avais raison de penser cela, mais je préférai ne point en parler pour ne pas l’accabler. Sans doute était-ce pour cela que j’étais si permissive avec Lust. Enfin, permissive, le mot était fort, je n’étais pas sa mère après tout. Mais j’entendais par là que j’aurais pu lui faire de bien nombreuses crises de jalousie moi aussi, avec toute cette ruche d’abeilles qui n’aspire qu’à butiner dans le lit de Lust. Oui j’aurais pu. Mais à quel prix ? J’avais bien trop peur de le perdre, et je préférai donc refouler cette jalousie bien présente, quitte à en souffrir plus fortement, plutôt que de perdre la seconde moitié de mon cœur. Sans doute même, par amour, n’aurais-je pas osé lui en vouloir de me tromper avec quelques unes de ces catins, car en juste retour des choses, je ne méritais que la part des choses. Ne pensez pas que je me flagelle ou encore que je suis victime d’un quelconque complexe d’infériorité, car en réalité, l’amour rend niais et ridicule et j’en étais l’exemple flagrant. « Je ne veux plus de doutes, je ne veux plus de secrets entre nous. Je veux la promesse que nous nous dirons tout, à présent. »
Je cachais un petit sourire en coin, à ses mots, car c’était bien aisé de sa part de dire de telles choses. Combien de temps avait-il gardé pour lui cette jalousie excessive sans m’en faire part une seule fois ? M’en aurait-il parlé, s’il n’y avait pas eu cette soirée de révélation ? J’en doutais fortement, et pourtant, je fus attendrie par la promesse qu’il me demandait de faire. Je ne lui avais jamais rien caché, et je ne comptais pas commencer ce jour là. Hochant doucement la tête, je finis par murmurer avec douceur et raillerie. « Promis. Et toi, tu me promets d’arrêter de te faire des films ? Parce que de nous deux, c’est quand même à moi d’être le plus jalouse. Tu es un véritable aimant à beautés-divines-aux-jambes-extra-longues ». Un rire bref et sincère s’échappa de mes lèvres rosées, tandis que je plongeai un regard de défit dans ceux de mon Lust. Qu’il ose me contredire, et j’étais prête à sortir l’artillerie lourde pour lui prouver par A+B que j’avais de bien plus nombreuses raisons d’être jalouse que lui n’en avait réellement. Au fond, j’étais touchée par ce comportement néanmoins, car cela ne signifiait-il pas qu’il tenait à moi ? J’espérais que si. Finalement, nos deux corps s’écartèrent l’un de l’autre, et les doigts de Lust vinrent à la recherche des miens pour mieux s’en emparer et m’entraîner hors de la salle de bain. Nous avions des endroits étranges pour parler, il fallait l’avouer, mais j’aimais cette originalité qui s’était instauré entre Lust et moi. Nous fîmes quelques pas en direction de son lit, devant le quel nous nous arrêtâmes. Je ne voyais pas vraiment où il voulait en venir, jusqu’à ce que je le voie se pencher sur le lit pour récupérer d’un geste délicat et soigné le précieux bijou, objet de notre dispute, mais sans doute aussi, de nos aveux et de nos réconciliations. Mon beau Lust se retourna vers moi, un air extrêmement sérieux qui me fit éclater de rire, avant de finalement passer le collier autour de mon cou nu de tout bijou. Qui m’en aurait offert après tout ? J’étais issu d’une famille si pauvre et si marginale que les seuls gains que mes parents faisaient, ils les investissaient dans la drogue et l’alcool. Sans doute était-ce l’un des premiers cadeaux que l’on me faisait, et le plus beau de tous à n’en pas douter. Je relevai ma chevelure d’or pour lui facilité le travail, et je sentis ses mains s’activer contre ma peau. Une vague de frissons me submergea, et sans doute mon bel amant aperçu la chair de poule qui s’était logée sur mon épiderme.
Enfin, après quelques secondes, je sentis ses mains douces et masculines se retirer de ma peau, et je compris que le bijou était dès lors accroché. Laissant tomber mes cheveux sur mes épaules, je pivotai doucement pour échanger un regard avec Lust. « On dit que les diamants sont réputés être indomptables comme les femmes qui les portent. » A ses mots, j’esquissai un petit sourire. Me considérait-il comme indomptable, lui qui avait su me faire fléchir en quelques paroles passionnées ? « J'aurai du te l'offrir dans d'autres circonstances, mais il me semble que nous n'avons jamais fait dans les normes... Mme Whitaker. » J’éclatai d’un rire clair et léger, lorsque j’entendis cette appellation en souvenir à notre magnifique mariage alcoolisé. Nous étions bien fous, n’est-ce pas ? Je n’avais jamais osé retourner voir le prêtre que nous avions importuné pour nous marier, afin de m’excuser, car au fond, j’avais trouvé ce mariage drôle et plein d’amour, bien qu’annulé dans les heures qui suivirent. Plus que beaucoup d’autres unions, la nôtre avait été sincère, du moins, je l’espérai.
« Je ne sais pas quoi dire Lust… Je… C’est la première fois que l’on m’offre quelque chose de si beau. »
Je ne savais pas quoi dire, que dit-on lorsque l’un de vos élèves, dont vous êtes éperdument amoureuse, vous offre le plus beau bijou qu’il vous eut été donné de voir ? Peut être que notre cas était unique, et sans doute était-ce pour cela que je n’avais rien à lui offrir d’autre en échange qu’une œillade amoureusement passionnée et un baiser que je vins apposer lubriquement sur ses lèvres. Passant mes mains dans ses cheveux d’Ebène, je collais doucement mon corps contre le sien pour mieux venir épouser ses formes. Ma langue, avec toute l’impudeur du monde, vint quémander la sienne d’un titillement amoureux, et je l’embrassai avec la fougue de nos premiers émois, comme si je retrouvais un amant perdu, comme si nous nous étions éloignés, pour mieux nous retrouver. Notre baiser s’acheva au bout de plusieurs secondes, peut être même minutes, qui me parurent bien trop courtes et frustrantes, car comme toujours, j’en voulais bien plus, et je n’aspirai qu’à allonger mon bel Apollon sur son lit, pour mieux profiter de son corps délicieux. Cependant, je voulais lui parler d’autre chose, de la raison de ma venue dans sa chambre ce soir, d’ailleurs, d’une chose qui me tenait à cœur. Mon myocarde tambourinait dans ma poitrine, tant je craignais qu’il refuse mon offre, pourtant, je savais bien que qui ne tentait rien n’avait rien, aussi décidais-je de tenter le tout pour le tout, non sans prendre la bonne résolution de ne pas me vexer s’il refusait.
« Je dois te parler de quelque chose, Lust. C’est la raison de ma venue ici, d’ailleurs. Cela fait plusieurs jours que j’y pense… En réalité, cela faisait plusieurs semaines que j’y pensais, et que j’économisais pour me permettre de lui proposer une telle chose. J’en ai marre de nous cacher, tout le temps, de ne pas pouvoir t’embrasser quand je l’entends, et te prendre la main quand j’en ai envie. Et j’ai pensé que nous éloigner un peu de Hungcalf serait peut être une bonne idée… histoire de prendre l’air, et de vivre comme un couple « normal » Je n’aimais pas tellement cette notion de normalité, mais ce fut le seul mot que je trouvai néanmoins, aussi ne m’attardais-je pas la dessus, avant de reprendre, cette fois ci, sans plus tourner autour du pot. J’avais pensé à un week end en France. Tu es sans doute la personne qui sait le plus de choses sur moi, mais, faute de pouvoir te présenter toute ma famille au grand complet, je voudrais te montrer mon pays d’origine, mon village, ma maison, et puis Paris bien sûr, qui est sans doute la vie qui a essuyé mes plus grosses cuites. »
Je lui adressai un petit sourire amusé, tentant de lui montrer que je prenais cela de façon désinvolte et qu’il avait absolument le choix de refuse ma requête. Je n’étais pas là pour me faire sa geôlière, mais bien pour le voir heureux, et peut être ne voulait-il pas passer une week end entier en ma compagnie, après tout, cela ne nous était jamais arrivé de nous comporter comme un couple normal…
- InvitéInvité
Re: Killing me softly with his words... [pv]
Sam 29 Mai 2010 - 15:39
Un aimant à beautés divines, peut-être... sans doute, puisque j'avais bien Cassandra dans mes bras en cet instant de retrouvailles qui nous soulageait l'âme et nous allégeait le coeur. Notre idylle avait été dès le début vouée aux tourments souffreteux que méritait toute histoire difficile : il fallait avoué que l'un comme l'autre n'avions pas choisi la voie la plus aisée, moi en m'amourachant de mon professeur, et elle d'un junkie quand elle n'avait désiré que d'une vie paisible et rangée. Notre discussion teintée de larmes et de propos virulents s'était fort heureusement terminée sur une issue bien plus glorieuse que ce que j'aurai pu en entrevoir à ses débuts ; au moins ma certitude de ne pas être fait pour elle, et que ma douce méritait tellement mieux, s'évaporait quelque peu au profit d'un palpitant plus vivant et transi. L'espace d'un instant je me remémorais ces mots que je lui avais susurré dans cette boîte de nuit, quand jouant avec le feu nous nous étions faits insouciants à nous tenter l'un l'autre : ces mots qui de mes lèvres soudain sérieuses lui avaient soufflé la vérité première que je n'étais pas parfait, que je n'étais peut-être pas son âme soeur, qu'ailleurs très probablement l'attendait l'homme qui pouvait lui offrir ce que moi ne pouvais pas. Des paroles prononcées sous cette douleur vive et sûre de me penser trompé par Cassandra, quand en fait je m'étais tellement fourvoyé. Mais était-ce un mal que de douter d'une idylle quand l'objet de vos désirs pose son attention avec tendresse sur un autre que vous ? Qu'avais-je fait de mal pour me sentir exclu, hors de sa bulle et de son champ de vision lorsque cet autre était dans les parages... Peu à peu, au profit de ses explications me scandant une simple amitié, tout s'évaporait ; certes certaines questions demeuraient en suspens, mais je voulais tant m'abreuver de ce moment unique que mon esprit chassa toutes les idées noires et outrageantes à notre bonheur. Je n'étais plus habité que d'insouciance et d'apaisement, exorcisant ainsi le venin acide de mon sang déjà souillé. De cette étreinte qui raviva en moi le feu éteint d'une passion tendre et princière, balayant d'un souffle ce trop plein d'animalité brusque qui avait pris possession de moi ces derniers temps envers Cassandra, je me sentais plus léger quand l'entraînant hors de la salle d'eau, je finis par la mener au collier appelant à la polémique et aux retrouvailles afin de mieux le porter à son cou de cygne.
« Je ne sais pas quoi dire Lust… Je… C’est la première fois que l’on m’offre quelque chose de si beau. »
« Et bien ne dis rien. »
Un sourire échangé, et sous l'impulsion de notre souffle nouveau, il me semblait que nous laissions tous nos troubles derrière nous pour mieux affubler nos palpitants de délires amoureux ardents et passionnés, englobés d'une tendresse qui m'avait si longtemps quitté. Les mains douces de Cassandra posée sur ma nuque puissante me firent frémir d'une satisfaction qui s'envola de mes lèvres en un gémissement murmuré, tandis que ses mains fines vinrent glisser dans mes cheveux non sans provoquer un battement plus intensif de mon palpitant sous le désire brûlant. Le baiser échangé dans une langueur attendrie, m'affubla d'un nouveau souffle et vint regorger mes poumons d'une oxygène vivifiante. Son odeur, son parfum, le galbe rebondi de ses lèvres cerises, sa langue humide et dansante dans un soubresaut amoureux, tout ne fit que rappeler à mon coeur combien j'aimais cette femme, malgré la lutte froide de nos dernières semaines. Mes mains masculines vinrent s'accaparer de la féminité gracieuse des hanches saillantes de mon amante, remontant d'une douceur ardente sous son tissu pour mieux caresser la peau d'albâtre de son dos fin. Néanmoins je ne pouvais céder à la tentation d'aller plus loin ; me souvenant que quelques camarades m'attendaient, je craignais que ces derniers dans une impatience revêche, ne reviennent toquer à ma porte. Fort heureusement, Cassandra interrompit notre baiser que je savais tentateur à mon âme de pêcheur, avant de reprendre la parole non sans une oeillade étrangement anxieuse. Fidèle à moi-même, je me complaisais dans mon jeu lubrique et insouciant, ne comprenant pas dans l'immédiat que ma belle Cassandra désirait aborder un sujet sérieux ; c'était dans ce genre de moment qu'on pouvait reconnaître en notre idylle l'adulte qu'elle était, et le jeune insouciant que je demeurais. Car ma main frivole perdue sur le collier, vint d'un doigt joueur descendre dans une douceur brûlante et joueuse jusqu'à l'échancrure de sa poitrine désirable, un sourire vicieux se dessinant au coin de mes lèvres.
« Je dois te parler de quelque chose, Lust. C’est la raison de ma venue ici, d’ailleurs. Cela fait plusieurs jours que j’y pense… » Et mes doigts de venir frôler avec sensualité la peau fine de sa poitrine, soulevant quelques frissons à son épiderme, et quelques battements envieux à mon coeur lubrique. Je n'écoutais qu'à moitié les dires de ma douce, trop emporté par ce nouveau tourbillon qui me rappelait de trop à nos premiers instants. « J’en ai marre de nous cacher, tout le temps, de ne pas pouvoir t’embrasser quand je l’entends, et te prendre la main quand j’en ai envie. Et j’ai pensé que nous éloigner un peu de Hungcalf serait peut être une bonne idée… histoire de prendre l’air, et de vivre comme un couple « normal » » Ce dernier mot acheva de ramener mon esprit sur terre : arquant les sourcils et ôtant mes doigts joueurs des courbes de ma douce, je posais mon regard interrogatif dans le sien. Car n'ayant écouté que d'une oreille les dires de Cassandra, bien que j'avais cependant tout assimilé, ce mot résonnait comme une étrangeté au sein de notre idylle marginale. « J’avais pensé à un week end en France. Tu es sans doute la personne qui sait le plus de choses sur moi, mais, faute de pouvoir te présenter toute ma famille au grand complet, je voudrais te montrer mon pays d’origine, mon village, ma maison, et puis Paris bien sûr, qui est sans doute la vie qui a essuyé mes plus grosses cuites. »
Un bref rire amusé vint franchir la barrière de mes lèvres sous les dernières paroles de Cassandra, avant que ma main pensive ne vienne glisser dans mes cheveux bruns. La simple entente de la capitale française semblait me donner des soubresauts nauséeux, dotés de l'arrière-goût amer de la jalousie, celle-là même que je devais éradiquer. Je devais m'avouer qu'il s'agissait surtout d'un coup à mon ego bien trop vorace : savoir que Cassandra était allée à Paris avec un autre que moi et ne me le propose que maintenant, m'affligeait de cette désagréable impression d'être le second. J'avais ce pressentiment agaçant de ne pas être privilégié, mais bien comme embarqué dans une sorte de rituel dans lequel Cassandra semblait se délectait d'y amener ses élèves mâles. Malgré tout, malgré cette amertume contre le palais, je ne pouvais refuser.
« Paris hein... » murmurais-je alors non sans esquisser une moue que j'aurais voulue moins frustrée. « C'est une sorte de rituel, tu y emmènes tous tes amants ? » Un sourire fin vint orner mes lèvres, perdu entre la moquerie et le cynisme que je désirais cacher ; mon naturel cassant m'empêchait de feindre la joie de m'y rendre, et pourtant j'étais dévoré de cette envie d'en savoir plus sur Cassandra, et d'enfin vivre quelques jours sans avoir à nous cacher. Je hochais finalement la tête, une lueur tendre luisant dans l'alcôve de mes yeux bruns, lorsque perdant soudainement tout mordant, je rétorquais avec sincérité. « C'est une très bonne idée, nous pourrons refaire la décoration de ta maison, et en faire notre maison de vacances. » D'un regard taquin après ces mots destinés à alléger la tension éprouvée par ma faute, je finis par me diriger vers mon bureau afin d'y ouvrir le tiroir et d'en retirer une clé en argent, la remettant alors dans la paume de ma douce. Fermant sa main sur l'objet donnant accès à mon antre, je la portais à mes lèvres afin d'y sceller un baiser. « Je dois y aller, on m'attends, et je ne voudrais pas que des curieux nous surprennent ici. Ne m'attends pas ce soir, je crains que je ne serais pas en très bon état... Ferme derrière toi, minn àst. »
D'un autre baiser tendre et transi, je déposais la coupe de mes lèvres sur les siennes, ma main conquérante venant se poser sur la grâce de ses joues rosées. Je me sentais enfin plus léger, plus touché par la maladie de l'amour aussi également, lorsque je passais le seuil de ma porte, laissant derrière moi celle pour qui j'aurais sans doute tout donné.
« Je ne sais pas quoi dire Lust… Je… C’est la première fois que l’on m’offre quelque chose de si beau. »
« Et bien ne dis rien. »
Un sourire échangé, et sous l'impulsion de notre souffle nouveau, il me semblait que nous laissions tous nos troubles derrière nous pour mieux affubler nos palpitants de délires amoureux ardents et passionnés, englobés d'une tendresse qui m'avait si longtemps quitté. Les mains douces de Cassandra posée sur ma nuque puissante me firent frémir d'une satisfaction qui s'envola de mes lèvres en un gémissement murmuré, tandis que ses mains fines vinrent glisser dans mes cheveux non sans provoquer un battement plus intensif de mon palpitant sous le désire brûlant. Le baiser échangé dans une langueur attendrie, m'affubla d'un nouveau souffle et vint regorger mes poumons d'une oxygène vivifiante. Son odeur, son parfum, le galbe rebondi de ses lèvres cerises, sa langue humide et dansante dans un soubresaut amoureux, tout ne fit que rappeler à mon coeur combien j'aimais cette femme, malgré la lutte froide de nos dernières semaines. Mes mains masculines vinrent s'accaparer de la féminité gracieuse des hanches saillantes de mon amante, remontant d'une douceur ardente sous son tissu pour mieux caresser la peau d'albâtre de son dos fin. Néanmoins je ne pouvais céder à la tentation d'aller plus loin ; me souvenant que quelques camarades m'attendaient, je craignais que ces derniers dans une impatience revêche, ne reviennent toquer à ma porte. Fort heureusement, Cassandra interrompit notre baiser que je savais tentateur à mon âme de pêcheur, avant de reprendre la parole non sans une oeillade étrangement anxieuse. Fidèle à moi-même, je me complaisais dans mon jeu lubrique et insouciant, ne comprenant pas dans l'immédiat que ma belle Cassandra désirait aborder un sujet sérieux ; c'était dans ce genre de moment qu'on pouvait reconnaître en notre idylle l'adulte qu'elle était, et le jeune insouciant que je demeurais. Car ma main frivole perdue sur le collier, vint d'un doigt joueur descendre dans une douceur brûlante et joueuse jusqu'à l'échancrure de sa poitrine désirable, un sourire vicieux se dessinant au coin de mes lèvres.
« Je dois te parler de quelque chose, Lust. C’est la raison de ma venue ici, d’ailleurs. Cela fait plusieurs jours que j’y pense… » Et mes doigts de venir frôler avec sensualité la peau fine de sa poitrine, soulevant quelques frissons à son épiderme, et quelques battements envieux à mon coeur lubrique. Je n'écoutais qu'à moitié les dires de ma douce, trop emporté par ce nouveau tourbillon qui me rappelait de trop à nos premiers instants. « J’en ai marre de nous cacher, tout le temps, de ne pas pouvoir t’embrasser quand je l’entends, et te prendre la main quand j’en ai envie. Et j’ai pensé que nous éloigner un peu de Hungcalf serait peut être une bonne idée… histoire de prendre l’air, et de vivre comme un couple « normal » » Ce dernier mot acheva de ramener mon esprit sur terre : arquant les sourcils et ôtant mes doigts joueurs des courbes de ma douce, je posais mon regard interrogatif dans le sien. Car n'ayant écouté que d'une oreille les dires de Cassandra, bien que j'avais cependant tout assimilé, ce mot résonnait comme une étrangeté au sein de notre idylle marginale. « J’avais pensé à un week end en France. Tu es sans doute la personne qui sait le plus de choses sur moi, mais, faute de pouvoir te présenter toute ma famille au grand complet, je voudrais te montrer mon pays d’origine, mon village, ma maison, et puis Paris bien sûr, qui est sans doute la vie qui a essuyé mes plus grosses cuites. »
Un bref rire amusé vint franchir la barrière de mes lèvres sous les dernières paroles de Cassandra, avant que ma main pensive ne vienne glisser dans mes cheveux bruns. La simple entente de la capitale française semblait me donner des soubresauts nauséeux, dotés de l'arrière-goût amer de la jalousie, celle-là même que je devais éradiquer. Je devais m'avouer qu'il s'agissait surtout d'un coup à mon ego bien trop vorace : savoir que Cassandra était allée à Paris avec un autre que moi et ne me le propose que maintenant, m'affligeait de cette désagréable impression d'être le second. J'avais ce pressentiment agaçant de ne pas être privilégié, mais bien comme embarqué dans une sorte de rituel dans lequel Cassandra semblait se délectait d'y amener ses élèves mâles. Malgré tout, malgré cette amertume contre le palais, je ne pouvais refuser.
« Paris hein... » murmurais-je alors non sans esquisser une moue que j'aurais voulue moins frustrée. « C'est une sorte de rituel, tu y emmènes tous tes amants ? » Un sourire fin vint orner mes lèvres, perdu entre la moquerie et le cynisme que je désirais cacher ; mon naturel cassant m'empêchait de feindre la joie de m'y rendre, et pourtant j'étais dévoré de cette envie d'en savoir plus sur Cassandra, et d'enfin vivre quelques jours sans avoir à nous cacher. Je hochais finalement la tête, une lueur tendre luisant dans l'alcôve de mes yeux bruns, lorsque perdant soudainement tout mordant, je rétorquais avec sincérité. « C'est une très bonne idée, nous pourrons refaire la décoration de ta maison, et en faire notre maison de vacances. » D'un regard taquin après ces mots destinés à alléger la tension éprouvée par ma faute, je finis par me diriger vers mon bureau afin d'y ouvrir le tiroir et d'en retirer une clé en argent, la remettant alors dans la paume de ma douce. Fermant sa main sur l'objet donnant accès à mon antre, je la portais à mes lèvres afin d'y sceller un baiser. « Je dois y aller, on m'attends, et je ne voudrais pas que des curieux nous surprennent ici. Ne m'attends pas ce soir, je crains que je ne serais pas en très bon état... Ferme derrière toi, minn àst. »
D'un autre baiser tendre et transi, je déposais la coupe de mes lèvres sur les siennes, ma main conquérante venant se poser sur la grâce de ses joues rosées. Je me sentais enfin plus léger, plus touché par la maladie de l'amour aussi également, lorsque je passais le seuil de ma porte, laissant derrière moi celle pour qui j'aurais sans doute tout donné.
- RP CLOS -
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