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sinner of the styx. (fergus i)
Mar 11 Avr 2023 - 17:48
sinner of the styx | et toi t'es où, pour me sauver? tu m'laisses fou sur le pavé. |
(tenue) That which is the most personal is also the most universal. Qu’y avait-il de plus commun que la lutte entre une enfant et sa mère? Car peu importait l’âge, même les adultes demeuraient petits, aux yeux de leurs parents. C’en aurait été vexant, presque, et ça l’était certainement – Bree était consciente de la manœuvre de Camelia, ce qui se cachait derrière l’air parfaitement balancé entre d’égales mesures de supplication et de devoir filial. « Mon incapable d’adjoint s’est trompé dans les dates, ma chérie. Il s’agit d’un client important, d’amis de ton frère. » Inutile, de faire remarquer que Phillip n’avait qu’à y aller lui-même : l’arcaniste était occupé par une mission de débouchés chez des collègues français. « Comme c’est pratique, n’est-ce pas? », avait demandé la sorcière, capable de deviner l’air que prendrait sa mère à l’autre bout du fil métaphorique. « Je ne vois pas de quoi tu parles, Crina. C’est tout à fait désagréable de devoir changer des plans ainsi à quelques heures à peine de préavis. Tu nous rendrais terriblement service, à ton père et moi. » Le sous-texte, inutile à prononcer, car elle l’entendait : nous t’avons recueillie à nouveau alors que tu nous avais abandonnés, la moindre des choses serait de nous aider.
Et tu sais ce qu’elle entend lorsqu’elle te sourit,
Avec dans ses prunelles l’air vorace d’une tendre araignée –
T’es une proie consentante à enchaîner.
« Ok. » Comme un constat d’échec, nulle sédition dans le regard car elle n’avait pas l’énergie de lutter contre sa mère, pas alors que son équilibre reposait en grande partie sur sa famille. C’est grâce à eux que tu peux le garder, n’oublie pas. Avait exigé de la gestionnaire qu’on lui envoie la documentation pour se familiariser avec le dossier, d’un « Si c’est moi qui vous rends service, tu peux envoyer un camelot me donner la filière. » Elle cachait depuis plusieurs mois l’état de sa magie à ses parents, dans un curieux alliage de honte et de désir de se débrouiller seule. Bree ne souhaitait transplaner qu’en cas d’extrême nécessité, ayant souffert deux ou trois douloureuses désartibulations depuis sa première transformation. Comme si, au fond du crâne, les volontés contradictoires brouillaient toutes les intentions de sa magie. La sorcière avait feuilleté le dossier de la pensine créée pour cet endroit. « Il s’agit de faire un suivi sur l’utilisation de la pensine pour futur développement. Si on te pose des questions techniques, tu n’auras qu’à les transmettre à ta sœur, c’est elle qui a travaillé sur la conception de l’outil », lui avait dit Camelia.
Le Styx.
Vêtue d’un habit seyant qui lui donnait de nettes allures d’androgynéité, Bree avait rejoint le contact mentionné, présentant à l’entrée la rune qui lui donnerait le droit de passage. S’était dit, vaguement, que le système était habile mais que des pièces auraient pu mieux convenir que cette vague carte – mais que peu lui importait, au final, puisqu’elle n’était là que pour rendre service, pas pour du développement d’affaires. Elle n’avait jamais accordé une attention particulière à son apparence avant sa morsure. À présent, son style presque masculin que venaient uniquement tempérer sa crinière et ses traits fins lui donnait une confiance dérobée par sa nouvelle nature. Mal à l’aise, mal dans sa peau, mal de vivre, mal-mal-mal – mâle.
L’édile en formation aurait préféré détester son entretien, se trouver hors de sa zone de confort. Elle aurait dû l’être, peu habituée à ce genre de tractations. Mais il y avait quelque chose dans le bluff et les échanges de bons procédés qui lui plaisait plus que de raison – et elle percevait très bien l’intérêt tout à fait inexistant des jumeaux lorsqu’il s’agissait des quid pro quo à échanger avec des clients ou des partenaires potentiels. Son interlocutrice était fine et habile, et Bree s’était vaguement dit qu’elle avait un air de poupée dangereuse. Elle serait restée plus longtemps, tranchant entre la ligne fine de flirt-menace qui s’était installée entre elle, si lady Pride ne lui avait pas indiqué, « à regrets, miss Jenkins », devoir s’éclipser pour un prochain rendez-vous. « Vous resterez bien pour un verre? Lust vous servira, au comptoir. »
La sorcière avait quitté le bureau en compagnie du péché d’Orgueil, se dirigeant vers le bar. Ses mains brûlantes posées sur le zinc, un frisson lui traversa l’échine comme si une alarme s’était déclenchée au fond de son crâne. Quelque chose allait de travers. Terriblement. La silhouette qui se retourna pour lui faire face lui fit l’effet d’un coup en plein plexus solaire. Les mâchoires serrées, Bree s’installa, avec tous les efforts que lui permettait sa psyché pour ne pas hurler ou décamper. toi. Elle l’avait habilement évité, se doutant qu’il était encore ici – mais s’était promis de ne pas devenir une ombre par crainte de croiser le père de son enfant. toi qui faisais chanter mon cœur fracturé. « Je suppose que Lust est un pseudonyme adéquat pour toi », lâcha-t-elle. « Un mojito, je te prie. » Bonjour, Fergus.
Et tu sais ce qu’elle entend lorsqu’elle te sourit,
Avec dans ses prunelles l’air vorace d’une tendre araignée –
T’es une proie consentante à enchaîner.
« Ok. » Comme un constat d’échec, nulle sédition dans le regard car elle n’avait pas l’énergie de lutter contre sa mère, pas alors que son équilibre reposait en grande partie sur sa famille. C’est grâce à eux que tu peux le garder, n’oublie pas. Avait exigé de la gestionnaire qu’on lui envoie la documentation pour se familiariser avec le dossier, d’un « Si c’est moi qui vous rends service, tu peux envoyer un camelot me donner la filière. » Elle cachait depuis plusieurs mois l’état de sa magie à ses parents, dans un curieux alliage de honte et de désir de se débrouiller seule. Bree ne souhaitait transplaner qu’en cas d’extrême nécessité, ayant souffert deux ou trois douloureuses désartibulations depuis sa première transformation. Comme si, au fond du crâne, les volontés contradictoires brouillaient toutes les intentions de sa magie. La sorcière avait feuilleté le dossier de la pensine créée pour cet endroit. « Il s’agit de faire un suivi sur l’utilisation de la pensine pour futur développement. Si on te pose des questions techniques, tu n’auras qu’à les transmettre à ta sœur, c’est elle qui a travaillé sur la conception de l’outil », lui avait dit Camelia.
Le Styx.
Vêtue d’un habit seyant qui lui donnait de nettes allures d’androgynéité, Bree avait rejoint le contact mentionné, présentant à l’entrée la rune qui lui donnerait le droit de passage. S’était dit, vaguement, que le système était habile mais que des pièces auraient pu mieux convenir que cette vague carte – mais que peu lui importait, au final, puisqu’elle n’était là que pour rendre service, pas pour du développement d’affaires. Elle n’avait jamais accordé une attention particulière à son apparence avant sa morsure. À présent, son style presque masculin que venaient uniquement tempérer sa crinière et ses traits fins lui donnait une confiance dérobée par sa nouvelle nature. Mal à l’aise, mal dans sa peau, mal de vivre, mal-mal-mal – mâle.
L’édile en formation aurait préféré détester son entretien, se trouver hors de sa zone de confort. Elle aurait dû l’être, peu habituée à ce genre de tractations. Mais il y avait quelque chose dans le bluff et les échanges de bons procédés qui lui plaisait plus que de raison – et elle percevait très bien l’intérêt tout à fait inexistant des jumeaux lorsqu’il s’agissait des quid pro quo à échanger avec des clients ou des partenaires potentiels. Son interlocutrice était fine et habile, et Bree s’était vaguement dit qu’elle avait un air de poupée dangereuse. Elle serait restée plus longtemps, tranchant entre la ligne fine de flirt-menace qui s’était installée entre elle, si lady Pride ne lui avait pas indiqué, « à regrets, miss Jenkins », devoir s’éclipser pour un prochain rendez-vous. « Vous resterez bien pour un verre? Lust vous servira, au comptoir. »
La sorcière avait quitté le bureau en compagnie du péché d’Orgueil, se dirigeant vers le bar. Ses mains brûlantes posées sur le zinc, un frisson lui traversa l’échine comme si une alarme s’était déclenchée au fond de son crâne. Quelque chose allait de travers. Terriblement. La silhouette qui se retourna pour lui faire face lui fit l’effet d’un coup en plein plexus solaire. Les mâchoires serrées, Bree s’installa, avec tous les efforts que lui permettait sa psyché pour ne pas hurler ou décamper. toi. Elle l’avait habilement évité, se doutant qu’il était encore ici – mais s’était promis de ne pas devenir une ombre par crainte de croiser le père de son enfant. toi qui faisais chanter mon cœur fracturé. « Je suppose que Lust est un pseudonyme adéquat pour toi », lâcha-t-elle. « Un mojito, je te prie. » Bonjour, Fergus.
BY CΔLΙGULΔ ☾
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Re: sinner of the styx. (fergus i)
Lun 17 Avr 2023 - 12:44
Le nom sur l'agenda ne lui a pas échappé lorsqu'il est passé dans le bureau ce matin, mais il n'a pas fait de commentaires. Pourquoi en aurait-il fait ? Il l'a aperçue plus d'une fois dans les couloirs de l'université depuis septembre sans que leurs chemins ne se croisent jamais réellement. Il ne serait pas surpris de découvrir un acte délibéré de la part de la nouvelle Ethelred.
Il n'a pas non plus cherché à forcer le destin, à la rencontrer malgré elle au détour d'un couloir, quand bien même ça aurait été facile. Il n'a jamais su pourquoi elle était partie du jour au lendemain, sans un mot, sans une explication. Il avait songé à l'époque à lui poser la question. Il avait retrouvé sa trace sans trop de difficultés. L'amertume laissée par son départ l'y avait finalement fait renoncer. Stupide rancune qui l'avait poussé considérer le geste de la brune comme une preuve supplémentaire qu'envisager de s'attacher à nouveau était une perte de temps.
Pourtant son expression ne laisse rien paraître de tout ça alors qu'il se retourne pour faire face à celle qui se décide enfin à croiser à nouveau sa route. Les deux mains à plat sur le comptoir, il la laisse prendre la parole la première, sourire de façade aussi charmeur qu'indifférent sur les lèvres. Intérieurement, il remarque les subtiles changements, dans l'attitude, dans le look. Les questions émergent dans son esprit mais il les chasse d'un revers mental de la main. Pourquoi devrait-il s'y intéresser ? Sitôt la commande passée, il prépare le cocktail avec un automatisme qui trahit l'habitude. Le ton est plus nonchalant que les mots alors qu'il dépose le verre devant elle.
- Grudge n'était pas disponible, répond-il simplement. Ton rendez-vous s'est bien passé ? Bonjour à toi aussi, Bree.
- InvitéInvité
Re: sinner of the styx. (fergus i)
Sam 29 Avr 2023 - 22:00
sinner of the styx | et toi t'es où, pour me sauver? tu m'laisses fou sur le pavé. |
(tenue) Elle aurait dû avoir mal. S’imaginait dotée d’un tempérament trop pragmatique pour être véritablement à même de se lancer dans des mélodrames, de ces relations tragi-comiques qui pouvaient faire rire (jaune), à posteriori. Et pourtant, qu’est-ce que ton cœur se serre de le voir ainsi, qui se détourne vers toi avec ses prunelles de ciel à la con et son sourire suffisant, comme s’il était resté figé dans le temps – toujours les lippes boudeuses à offrir à la première qui lui sourirait, mais jamais son cœur, oh jamais le reste, tu le sais trop bien et – et peut-être qu’elle avait mal, de l'affronter. Palpitant serré, de se présenter à lui, un souvenir qui lui dérobait les années les ayant séparés – l’assurance solide qui provenait de qui se connaissait, à défaut de s’aimer parfaitement. Briseis se savait criblée de défauts, mais celle qu’elle était devenue était un persona confortable pour elle, dont la sorcière se savait avoir le droit d’être fière. S’était pardonné ses erreurs idiotes d’étourdie de vingt-deux ans amoureuse de qui n’avait jamais été disponible pour se faire aimer d’elle – et malgré l’amertume qui l’envahissait parfois, elle n’avait pas une tendance forte vers les regrets. Et pourtant.
le voir ainsi te taraude le cœur,
te percute la psyché –
il t’a brisé le myocarde sans savoir,
et a le culot de se présenter à toi inchangé.
Intact, comme un souvenir qui effaça qui elle était devenue, un instant. À nouveau, une lufkin écervelée trop heureuse de tomber dans ses bras, convaincue qu’elle pourrait le faire changer d’avis sur eux, certaine de pouvoir se faire aimer de lui. Don’t call yourself an idiot, darling et la voix protectrice pour panser les blessures qui se traçaient d’elles-mêmes sur son âme. Il lui fallut une inspiration discrète pour s’installer face à lui et paraître de marbre. Ses prunelles acérées affrontèrent les cérulés de Fergus sans broncher. Différente. Elle était différente, avait changé, devenue autre chose que l’adulescente étourdie qui s’était amourachée de lui. Une main languide sur le comptoir, son autre dissimulée dans une poche, ses doigts faisant tourner machinalement ses bagues dans une vague tentative de s’ancrer dans le présent et se convaincre qu’elle était capable de survivre à cet affrontement.
Et lui sourit aimablement en retour. « J’aurais cru qu’il fallait donner de l’importance aux choses, pour souffrir de rancune », glissa la lycane en repoussant distraitement une longue mèche de cheveux vers l’arrière. Dégagea son visage tout à fait avec l’intention de le présenter sans tache à son ancien amant. Au père de son enfant. Neutralité qui aurait pu être joueuse, avec un autre, mais elle n’avait pas l’intention d’entrer dans une joute véritable avec le wright – comptait simplement prouver que même prise de court, elle avait su s’asseoir face à lui et tenir une conversation polie, que ce n’était pas parce qu’elle n’avait pas spécialement cherché à reprendre contact avec lui qu’elle l’avait évité – elle n’avait simplement pas trouvé d’intérêt à sa présence, voilà pourquoi. To your lover, you’d never lie, darling. Et chassa du revers d’une main onirique cette pensée déjà chargée de reproches. Elle ne devait rien à Fergus – que la courtoisie imposée à un partenaire d’affaires, et inventerait bien une excuse vis-à-vis de Camelia pour excuser son indisponibilité pour entretenir ce lien particulier à l'avenir. « Oui. Suivi routinier, vous êtes un client privilégié de la Jenkins. Ma mère étant autrement indisponible, elle souhaitait vous rassurer sur l’importance de notre … relation. » Mais certainement pas de la nôtre. Elle voulait – que souhaitait-elle? N’en savait rien. À présent que la lycane était face à lui, elle se trouvait incapable de faire marche arrière. Aurait voulu pouvoir chronométrer mentalement quelques minutes, le temps d’entretenir une conversation polie d’affaires et s’excuser le plus rapidement possible.
ses yeux te fixent, ses prunelles et sa voix –
et t’es clouée sur place comme si t’étais sa proie.
le voir ainsi te taraude le cœur,
te percute la psyché –
il t’a brisé le myocarde sans savoir,
et a le culot de se présenter à toi inchangé.
Intact, comme un souvenir qui effaça qui elle était devenue, un instant. À nouveau, une lufkin écervelée trop heureuse de tomber dans ses bras, convaincue qu’elle pourrait le faire changer d’avis sur eux, certaine de pouvoir se faire aimer de lui. Don’t call yourself an idiot, darling et la voix protectrice pour panser les blessures qui se traçaient d’elles-mêmes sur son âme. Il lui fallut une inspiration discrète pour s’installer face à lui et paraître de marbre. Ses prunelles acérées affrontèrent les cérulés de Fergus sans broncher. Différente. Elle était différente, avait changé, devenue autre chose que l’adulescente étourdie qui s’était amourachée de lui. Une main languide sur le comptoir, son autre dissimulée dans une poche, ses doigts faisant tourner machinalement ses bagues dans une vague tentative de s’ancrer dans le présent et se convaincre qu’elle était capable de survivre à cet affrontement.
Et lui sourit aimablement en retour. « J’aurais cru qu’il fallait donner de l’importance aux choses, pour souffrir de rancune », glissa la lycane en repoussant distraitement une longue mèche de cheveux vers l’arrière. Dégagea son visage tout à fait avec l’intention de le présenter sans tache à son ancien amant. Au père de son enfant. Neutralité qui aurait pu être joueuse, avec un autre, mais elle n’avait pas l’intention d’entrer dans une joute véritable avec le wright – comptait simplement prouver que même prise de court, elle avait su s’asseoir face à lui et tenir une conversation polie, que ce n’était pas parce qu’elle n’avait pas spécialement cherché à reprendre contact avec lui qu’elle l’avait évité – elle n’avait simplement pas trouvé d’intérêt à sa présence, voilà pourquoi. To your lover, you’d never lie, darling. Et chassa du revers d’une main onirique cette pensée déjà chargée de reproches. Elle ne devait rien à Fergus – que la courtoisie imposée à un partenaire d’affaires, et inventerait bien une excuse vis-à-vis de Camelia pour excuser son indisponibilité pour entretenir ce lien particulier à l'avenir. « Oui. Suivi routinier, vous êtes un client privilégié de la Jenkins. Ma mère étant autrement indisponible, elle souhaitait vous rassurer sur l’importance de notre … relation. » Mais certainement pas de la nôtre. Elle voulait – que souhaitait-elle? N’en savait rien. À présent que la lycane était face à lui, elle se trouvait incapable de faire marche arrière. Aurait voulu pouvoir chronométrer mentalement quelques minutes, le temps d’entretenir une conversation polie d’affaires et s’excuser le plus rapidement possible.
ses yeux te fixent, ses prunelles et sa voix –
et t’es clouée sur place comme si t’étais sa proie.
BY CΔLΙGULΔ ☾
- InvitéInvité
Re: sinner of the styx. (fergus i)
Jeu 22 Juin 2023 - 21:50
De touts les défauts du Wright - et ils sont nombreux - la rancune est certainement le plus gros. Sans elle, peut-être aurait-il cherché de lui-même à reprendre contact avec la brune lorsqu'il avait retrouvé sa trace des années plus tôt. Sans elle, peut-être aurait-il poussé les recherches à son sujet depuis son retour en Écosse. Alors il aurait su qu'ils étaient liés par davantage qu'une histoire passée, il aurait su pourquoi elle était finalement revenue dans la région. Il aurait compris. Il aurait même peut-être pardonné. Mais c'est un exercice pour lequel il n'est pas doué.
Pourtant, en souvenir des sentiments qu'il a pu un jour éprouver - éprouve toujours ? - à son égard, il se contient. Il ne lui avouera pas à quel point son départ l'a blessé, il ne lui parlera pas de ce trou béant dans sa poitrine qu'elle était parvenue à commencer à combler pour mieux le redéchirer ensuite.
- Je vois, répond-il d'un ton neutre puisqu'il ne montre pas d'importance aux choses.
Le silence s'installe, lourd de tous leurs non-dits. Un instant il songe à le laisser peser sur les épaules de la brune qu'il devine moins à l'aise qu'elle ne le laisse paraitre. Pourtant il ne peut pas s'en empêcher, il doit lui faire comprendre que son départ ne l'a pas laissé indifférent.
- C'était bien la Roumanie ? lâche-t-il nonchalamment, bien conscient qu'elle devinera que s'il sait où elle était, c'est qu'il l'a cherchée quand elle est partie.
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