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No one can save us from ourselves. & Nemesis.
Mer 15 Sep 2010 - 13:06
Norwich. Jolie petite cité anglaise, réputée pour, paraît-il, receler de nombreux charmes. Hungcalf. Université magique qui, d’après notre bien aimé doyen, était l’une des moins cotées du pays. Un endroit où la débauche est la règle faisait curieusement tâche dans un lieu aussi coquet. Tout comme la jeunesse de l’université magique était une injure à la population de Norwich. J’avouais sans honte aucune être de ceux là. Des déchets humains, probablement radioactifs, avec un faciès qui n’avait sans doute rien à envier aux zombies hantant les films d’horreur moldus. Oui, il n’y avait pas à dire, nous n’étions guère reluisants. Nous aurions traversé les neuf cercles de l’enfer que cela serait revenu au même. À la sortie d’un tel taudis, qui avait tantôt des allures de bordel, tantôt de repaire à dealers, nul ne pouvait se vanter de rester pur, chaste, et innocent. Hungcalf, c’était comme le pandémonium quand on fréquentait les mauvaises personnes. La quintessence de la décadence, un cliché dépeignant sans fioritures un portrait peu flatteur de nous tous. Il y avait bien entendu des exceptions, qui venaient immanquablement confirmer la règle. Hungcalf, c’était l’enfer, et pourtant, plus que jamais, j’y avais ma place. J’étais un de ces dealers qui revendait sa marchandise aux plus naïfs, j’étais de ces hommes qui préféraient courir les jupons plutôt que d’aller en cours. J’étais un de ces déchets humains qui se complaisait dans sa pourriture, trop foutu pour que je puisse être sauvé. Je haïssais cette école, je haïssais cette endroit. Je haïssais ces gens qui allaient et venaient en ces murs, bravant toujours plus les interdits, je haïssais ces personnes qui au final me faisaient inévitablement à moi-même. Il y avait toujours les mêmes gueules de cons, ces gueules à l’envers, rongées par la jalousie, l’envie, et le désir grandissant d’être à la place de l’autre. L’humanité me dégoûtait au plus profond de mon être, et c’est ça qui prétendait avoir l’hégémonie sur cette foutue planète? Mais laissez moi rire! A-t-on seulement une quelconque espèce de crédibilité en nous comportant de façon aussi primitive? Sûrement pas. Et pourtant, on n’en avait rien à branler, on continuait sur notre lancée pourtant désastreuse. Décadence et Huncalf, on n’aura rarement vu mieux comme pléonasme.
J’aurais voulu tout plaquer, partir loin de ce qui m’écoeurait et qui pourtant faisait partie intégrante de moi, mais à la place j’étais assis sur un muret, comme un con, à regarder les gens qui passent, clope au bec. Mon regard scrutateur et moqueur notait les moindres défauts et les exacerbait, les rendant cocasses à souhait. Toute cette agitation citadine me donnait envie de les coucher sur papier. Clope coincée entre mes lèvres fines qui s’étiraient en un mince sourire sardonique, je me plaisais à critiquer mentalement, cela allait de soi, les grotesques personnages qui passaient. Il y avait cette dame à l’air pincé, qui promenait son chien, et qui avait le nez comme une patate. Son visage gras et porcin surmontait un cou au moins aussi gros qu’un tronc d’arbre. Sa peau semblait tendue à l’extrême sur une chair adipeuse. Elle semblait transpirer l’amabilité et la prévenance. Ironie extrême quand j’y pense, Madame n’accordait pas un regard aux passants. C’était sans aucun doute le genre de personne qui ne s’intéressait à nul autre hormis elle-même, et son chien à la limite. Inintéressant. Exactement du même genre que les sordides individus qui faisaient d’Hungcalf un théâtre pour l’absurde. L’école était habitée par des êtres sans personnalité, sans identité, sans intérêt. Un lieu de perdition parmi tant d’autres. Chaque jour qui passe me faisait m’enfoncer davantage dans la décadence, ce gouffre sans fin dont je ne voyais ni le fond, ni la surface. Je me contentais de survivre tout en galérant passablement là où d’autres savaient vivre sans difficultés. La vie était sans doute injuste, mais j’avais choisi mon chemin. On ne m’a jamais mis de pistolet sur la tempe pour que je devienne ce que j’étais à présent, ni plus ni moins qu’un fantôme. J’étais aussi fade, sans couleurs, sans expressions, d’une laideur à faire peur. Je surgissais au détour d’un couloir, d’une démarche de zombie, sans trop savoir où aller. Lassé de la rue, pensant trouver mieux ailleurs, je l’avais quittée, me rendant dans un lieu encore plus infect, et qui me faisait déjà regretter ma brève fugue. Je haïssais ces murs, qui me donnaient l’impression d’être enfermé. D’autant plus que notre cher doyen s’était mis en tête d’instaurer des méthodes d’avant-guerre, archaïques à souhait. Le mauvais rêve devenait cauchemar, si toutefois c’était encore possible d’aller de mal en pis. N’avait-on pas encore touché le fond?
J’hésitais à présent entre plusieurs options. De toute manière, quoique je puisse faire, elles ne m’emballaient pas vraiment. Je n’y voyais simplement pas d’intérêt. J’aurais bien voulu passer un peu de temps avec ma Breeony, mais elle n’était pas là. Je n’avais pas vu sa sublime chevelure blonde depuis hier soir, et sa présence me manquait déjà. Néanmoins, la soirée d’hier demeurait toujours flou. Bordel, j’en avais vraiment marre! Marre d’oublier ce qui s’apparentait clairement à quelques bribes d’un bonheur que je n’avais plus connu depuis belle lurette, marre de gâcher ma vie, marre de risquer de tout perdre à chaque fois. Mais n’était-ce pas là le piment de mon existence, ma principale raison de vivre? « Hey, Aldéric! » Un murmure me fit perdre le fil de ma réflexion plutôt intense, laissant voir le visage d’un type dont je ne me rappelais plus le nom. Je l’avais sans doute déjà croisé à plusieurs soirées, quand je n’avais pas encore totalement l’esprit à cause de l’alcool. Mais rien à faire, je n’ai jamais réussi à retenir son foutu nom. Je ne pris pas la peine de le saluer, déjà désireux de fuir sa compagnie que je trouvais plus qu’envahissante. Cela ne le dissuada pour autant de m’adresser la parole. Parce qu’en plus, il était obstiné. « ça te dirait d’aller prendre un verre au Pony? Jerry a eu une super note à son devoir, tu comprends, comme ça arrive tous les trente-six du mois il voudrait marquer le coup. » Je rivai mon regard clair et impénétrable sur le visage de l’envahisseur. Je ne connaissais même pas le dénommé Jerry. Au vu de la rareté de ses bonnes notes, soit il était vraiment nul, soit c’était un branleur, comme nous tous. Et je n’avais aucune envie de rejoindre d’autre branleurs. Putain d’étiquette qui un jour me jouera des tours! Je finis par soupirer, avant de répondre, blasé. « Et alors, qu’est-ce que ça peut me faire? Jerry a eu une bonne note, youhou! Désolé mec, mais ça sera sans moi. Trouvez-vous quelqu’un d’autre pour adhérer à vos conneries. » Voilà, ça c’est fait. Et sans autre forme de préambule. Déjà, je m’éloignais, à la recherche de quelque chose de mieux à faire. J’étais toujours réticent à boire un verre avec des gens que je ne connaissais pas. D’une part, parce que j’étais asocial de nature. J’étais dans ma phase où les gens, ce sont tous des cons. D’autre part, parce que je ne tenais pas l’alcool. Et quand j’étais déjà alcoolisé, ma langue se déliait plus facilement. J’étais plus enclin à raconter certaines choses, dirons-nous, et tant qu’à faire je préférerais éviter que mes petits secrets soient disséminés ça et là dans tout Hungcalf, vu les commères qu’il y avait parfois.
Ce n’était pas tout, mais je ne savais toujours pas quoi faire, éternel indécis. J’avais finalement aucune envie de retourner dans ma chambre. Je n’y faisais rien d’autre à part jouer de la guitare, dormir ou traîner sur Facebook. Depuis que nous avions ce truc moldu à la fac, j’y passais déjà beaucoup trop de temps. Je continuai donc à errer, n’ayant que cela à faire. J’avais des devoirs à boucler, mais je n’étais vraiment pas pressé de m’y mettre. Tout en me laissant aller à mon errance, je vis une silhouette s’enfermer dans une salle, s’enfuyant comme une voleuse. J’arquai un sourcil interrogatif, me demandant qui était bien le cinglé qui était pressé de rentrer dans une salle de cours Sans doute avait-il loupé le début de son heure de classe et s’était dépêché pour ne pas être en retard. Mh. Peut-être que je devrais m’intéresser à la chose moi aussi, cela me ferait sans doute une bonne distraction. Il devait sûrement y avoir dans le coin la salle de DCFM et je ne sais plus trop quoi. Mouarf, je n’avais même pas pris la peine de mémoriser mon emploi du temps pour cette année, de toute manière, pisser dans un violon en reviendrait au même, ça ne servirait à rien, même si on est d’accord, ce type d’acte constitue un véritable blasphème pour tout musicien qui se respecte. Au pire, je m’incrusterais dans un cours inconnu, cela me fera passer le temps intelligemment. Je poussai ainsi la porte d’entrée de la salle où la silhouette était venue se réfugier. Je pus voir de cette façon que cette pièce n’était en aucun cas un lieu où des cours étaient susceptibles d’être dispensés. L’endroit était trop…rouge. Et le rouge avait tendance à énerver. Rien de tel pour inciter des élèves à tout faire, sauf suivre le cours. Je retins un juron en voyant la personne qui était dans cette salle. Nemesis, garce notoire, de première classe. Je méprisais cette fille, de tout mon être. Dire que c’est elle qui m’avait dépucelé à l’époque, j’étais atterré de voir que j’avais si mauvais goût. Néanmoins, étant sans doute un peu masochiste sur les bords, je me risquai à l’asticoter un tant soit peu, ne perdant pas une seule occasion de la chercher. Un jeu parmi tant d’autre, même si immanquablement le piège finissait par se refermer sur moi. « Nemesis, j’aurais dû m’en douter. » Qui d’autre était susceptible de s’enfuir comme une voleuse, si ce n’était pas quelqu’un qui ne pouvait être que le suspect idéal? « Qui est la malheureuse victime de ce que tu es en train de comploter, cette fois? Je ne voudrais pas être à sa place. » Je tendais clairement le bâton pour me faire battre. Mais d’un côté, c’était jouissif. Parce que la venimeuse Grymm démarrait toujours au quart de tour. « Dis moi tout. Sans doute aurais-je l’extrême amabilité de te donner un coup de main. Après tout, je suis dans mon jour de bonté. » Langage pompeux, mots prononcés comme autant d’injures, nul doute, je n’étais pas enclin à collaborer avec cette fille, ce poison. J'étais clairement en train de me foutre de sa gueule. Iil faisait vraiment trop chaud dans cette pièce, et j’avais l’impression d’étouffer. « Tu me pardonneras ma jolie, mais je vais me poser dans le canapé là bas. J'ai vraiment trop la flemme pour bouger, la chaleur a tendance à me tuer à petit feu. » Déjà, je m’asseyais, bras derrière la tête, complètement affalé dans le canapé. « Juste pour info, je ne compte pas partir d’ici avant un petit moment. J’y suis, j’y reste, penses-y à deux fois avant de me faire dégager. »
- InvitéInvité
Re: No one can save us from ourselves. & Nemesis.
Dim 19 Sep 2010 - 18:54
Il n'y avait encore eut aucune couple à casser, aucun idiot à envoyer balader, aucune pétasse à ridiculiser. Décidément, il y avait eut de meilleures journées. Les cours avaient été comme des cours, rien de bien palpitant mais rien de dramatique. Folle que j'étais, une des seules à oser se lever pour assister aux cours du matin, j'aimais le calme et la sérénité des amphis. Pour dire vrai, j'aimais les cours. Certains m'ennuyaient un peu comme les potions que je trouvais d'une simplicité enfantine, mais dans l'ensemble, je n'avais pas de réel problème avec les matières qui nous étaient enseignées à la fac. J'aimais apprendre et j'avais tendance à me plonger un peu trop dans les cours et les exercices. Quand la majeure partie des élèves restaient ronfler dans leur chambre pour dessoûler comme des idiots, j'étais sur pieds dès sept heure. Si jamais j'avais abusé de l'alcool la veille, je me contentais d'une petite potion qui me redonnait la forme. Et si un chanceux mais rare inconnu avait échoué dans mon lit pendant la nuit, je l'y abandonnait en lui laissant un mot où il était spécifié qu'il n'avait pas intérêt à être encore là quand je rentrerais.
Bref. Ce matin là, il n'y avait eut aucun mot à laisser, et à vrai dire, cela commençait à me manquer. Il faudrait que je trouve un de ces jours un gus plutôt attirant pour combler mes besoins naturels. Enfin, le principal besoin que j'avais pour le moment, était de trouver quelqu'un à pourrir. Je n'ai jamais compris pourquoi j'ai toujours aimé ça. Pourquoi j'aime faire le mal. C'est à mon avis une activité bien plus noble que celle qui consiste à offrir son cul au premier venu sans lui demander son nom, sans lui demander d'argent. Faire ma vipère me semblait être un moyen pour rehausser mon estime de moi. Celle-ci n'était jamais bien basse selon ceux qui m'entouraient. Certes, je suis une pimbêche prétentieuse, imbue d'elle-même, supérieure à tous ces petits merdeux qui grouillent à Hungcalf... La vermine d'Hungcalf comme j'avais l'usage de les appeler avec Ivan, l'héritier de mon père, me permettait de me sentir bien. Et rappeler à cette vermine sa bassesse et son côté pitoyable m'avait toujours réjouie. "Écraser la vermine est une chose que peu de gens approuvent, mais c'est le plus grand plaisir qu'on peut trouver en ce monde..." Mon père, cet homme de bien et de justesse savait tout de ce monde où je me lancerais et il m'avait prévenue.
Son souvenir me laissa un gout amer. Je décidais alors de m'isoler. Si être une peste était mon activité favorite, j'étais parfois une fille calme. Dans ce genre de moment, j'aimais être seule. Penser à mon père était la principale raison qui semblait me lier la langue. Je devenais alors un ange de douceur que je ne laissais voir à personne. Mon père n'aurait pas voulu que je me dévoile ainsi. Je me dépêchais jusqu'à ma chambre pour récupérer quelques affaire et aller vers la pièce qui était ma favorite dans cette université glauque et pourrie. Dans ce lieu qui pourrissait de l'intérieur, j'avais trouvé mon sauna avec la pièce ardente. C'était là que j'avais l'habitude de m'isoler et de savourer la chaleur qui m'ôtait toute réflexion.
Mais cette journée n'était pas comme les autres, et j'entendis quelqu'un d'autre entrer dans la pièce à peine avais-je enlevé mon gilet. Je retins un léger soupir et me retournait pour rester figer quelques secondes. Je forçais un sourire moqueur glisser sur mes lèvres. Quelque soit mon état d'esprit, je devais redevenir la vipère la plus horrible du monde. Aldéric méritait bien ça.
« Nemesis, j’aurais dû m’en douter. » Je pensais un instant lui répliquer qu'il aurait pu dans ce cas s'abstenir de venir me subir. La haine inutile et déraisonnable qu'on se vouait était presque ma raison de vivre, mais je me demandais toujours pourquoi il continuait à me supporter. Je ne pouvais pas m'en plaindre évidemment, mais il devait être maso pour me subir ainsi. Enfin, il aurait pu dire la même chose de moi. Mais j'étais aussi insistante avec tout le monde, c'était en tout cas ce qu'il devait croire. Il ne devait surtout pas savoir qu'il avait le droit à un traitement de faveur. S'il l'apprenait, elle savait qu'elle était perdue. « Qui est la malheureuse victime de ce que tu es en train de comploter, cette fois? Je ne voudrais pas être à sa place. » Il interrompit mes pensées et je lui jetai un regard brûlant. Agressif mais accompagné de cet éternel sourire moqueur. Cependant aucun mot ne sortit de ma bouche. A vrai dire, j'avais l'esprit un peu embrouillé et je n'aimais pas hésiter sur mes mots. Il était toujours préférable de se taire que de tenter de sortir quelques répliques qui tomberaient à plat. Je n'avais qu'à attendre le moment où je pourrais titiller son ego et le mettre à mal. « Dis moi tout. Sans doute aurais-je l’extrême amabilité de te donner un coup de main. Après tout, je suis dans mon jour de bonté. »
Je soupirais enfin d'un air lassé et lui lançais un regard accusateur. Il ne fallait pas pousser mémé dans les orties non plus! « Parce que tu crois vraiment qu'un attardé comme toi pourrait m'aider? T'es même pas capable de baiser une fille correctement... » Bon, le niveau n'était pas excellent, les mots trop simples pour mériter d'être prononcés par mes lèvres, mais il fallait que je m'échauffe. Mon père commençait déjà à me sortir de la tête. Et c'était aussi pour ça que j'adorais être avec Aldéric. Il n'était pas une simple vermine. Il était LA Vermine. Et quand il était là, il occupait toutes mes pensées. Certains auraient pu voir la une déclaration d'amour. C'était plutôt de la haine passionnelle. « Tu me pardonneras ma jolie, mais je vais me poser dans le canapé là bas. J'ai vraiment trop la flemme pour bouger, la chaleur a tendance à me tuer à petit feu. » Je le suivais du regard, et devait bien admettre au fond de ma petite tête de vipère qu'il s'était amélioré avec l'âge. Avoir accepté de coucher avec lui quand il était encore qu'un enfant avait été sans aucun doute l'erreur de ma vie. J'avais alors eut la malchance d'être celle qui avait testé le Aldé-mauvais-coup. Je le regardais sans même penser à répondre. Il allait finir par me trouver bizarre, mais je m'en contrefichais. Je savais qu'il n'irait pas s'inquiéter pour moi.
« Juste pour info, je ne compte pas partir d’ici avant un petit moment. J’y suis, j’y reste, penses-y à deux fois avant de me faire dégager. » Enfin, c'était intéressant. Je sentais déjà un sourire satisfait fleurir sur mes lèvres alors que sa réponse ne les avait pas franchies... Ce qui ne tarda pas. « Tant mieux, si t'es pas dans les parages, Breeony pourra trouver la satisfaction sexuelle dans les bras de Sawyer. » Je laissais un léger temps pour qu'il encaisse avant de reprendre sans lui laisser le temps de parler. « Je me sacrifie pour la bonne cause tu vois... » Je laissais de nouveau échapper un soupir avec un air faussement désespéré : « J'aurais du comprendre la leçon quand je t'ai dépucelé pourtant. Donner de soi pour la bonne cause est vraiment écoeurant. »
Bref. Ce matin là, il n'y avait eut aucun mot à laisser, et à vrai dire, cela commençait à me manquer. Il faudrait que je trouve un de ces jours un gus plutôt attirant pour combler mes besoins naturels. Enfin, le principal besoin que j'avais pour le moment, était de trouver quelqu'un à pourrir. Je n'ai jamais compris pourquoi j'ai toujours aimé ça. Pourquoi j'aime faire le mal. C'est à mon avis une activité bien plus noble que celle qui consiste à offrir son cul au premier venu sans lui demander son nom, sans lui demander d'argent. Faire ma vipère me semblait être un moyen pour rehausser mon estime de moi. Celle-ci n'était jamais bien basse selon ceux qui m'entouraient. Certes, je suis une pimbêche prétentieuse, imbue d'elle-même, supérieure à tous ces petits merdeux qui grouillent à Hungcalf... La vermine d'Hungcalf comme j'avais l'usage de les appeler avec Ivan, l'héritier de mon père, me permettait de me sentir bien. Et rappeler à cette vermine sa bassesse et son côté pitoyable m'avait toujours réjouie. "Écraser la vermine est une chose que peu de gens approuvent, mais c'est le plus grand plaisir qu'on peut trouver en ce monde..." Mon père, cet homme de bien et de justesse savait tout de ce monde où je me lancerais et il m'avait prévenue.
Son souvenir me laissa un gout amer. Je décidais alors de m'isoler. Si être une peste était mon activité favorite, j'étais parfois une fille calme. Dans ce genre de moment, j'aimais être seule. Penser à mon père était la principale raison qui semblait me lier la langue. Je devenais alors un ange de douceur que je ne laissais voir à personne. Mon père n'aurait pas voulu que je me dévoile ainsi. Je me dépêchais jusqu'à ma chambre pour récupérer quelques affaire et aller vers la pièce qui était ma favorite dans cette université glauque et pourrie. Dans ce lieu qui pourrissait de l'intérieur, j'avais trouvé mon sauna avec la pièce ardente. C'était là que j'avais l'habitude de m'isoler et de savourer la chaleur qui m'ôtait toute réflexion.
Mais cette journée n'était pas comme les autres, et j'entendis quelqu'un d'autre entrer dans la pièce à peine avais-je enlevé mon gilet. Je retins un léger soupir et me retournait pour rester figer quelques secondes. Je forçais un sourire moqueur glisser sur mes lèvres. Quelque soit mon état d'esprit, je devais redevenir la vipère la plus horrible du monde. Aldéric méritait bien ça.
« Nemesis, j’aurais dû m’en douter. » Je pensais un instant lui répliquer qu'il aurait pu dans ce cas s'abstenir de venir me subir. La haine inutile et déraisonnable qu'on se vouait était presque ma raison de vivre, mais je me demandais toujours pourquoi il continuait à me supporter. Je ne pouvais pas m'en plaindre évidemment, mais il devait être maso pour me subir ainsi. Enfin, il aurait pu dire la même chose de moi. Mais j'étais aussi insistante avec tout le monde, c'était en tout cas ce qu'il devait croire. Il ne devait surtout pas savoir qu'il avait le droit à un traitement de faveur. S'il l'apprenait, elle savait qu'elle était perdue. « Qui est la malheureuse victime de ce que tu es en train de comploter, cette fois? Je ne voudrais pas être à sa place. » Il interrompit mes pensées et je lui jetai un regard brûlant. Agressif mais accompagné de cet éternel sourire moqueur. Cependant aucun mot ne sortit de ma bouche. A vrai dire, j'avais l'esprit un peu embrouillé et je n'aimais pas hésiter sur mes mots. Il était toujours préférable de se taire que de tenter de sortir quelques répliques qui tomberaient à plat. Je n'avais qu'à attendre le moment où je pourrais titiller son ego et le mettre à mal. « Dis moi tout. Sans doute aurais-je l’extrême amabilité de te donner un coup de main. Après tout, je suis dans mon jour de bonté. »
Je soupirais enfin d'un air lassé et lui lançais un regard accusateur. Il ne fallait pas pousser mémé dans les orties non plus! « Parce que tu crois vraiment qu'un attardé comme toi pourrait m'aider? T'es même pas capable de baiser une fille correctement... » Bon, le niveau n'était pas excellent, les mots trop simples pour mériter d'être prononcés par mes lèvres, mais il fallait que je m'échauffe. Mon père commençait déjà à me sortir de la tête. Et c'était aussi pour ça que j'adorais être avec Aldéric. Il n'était pas une simple vermine. Il était LA Vermine. Et quand il était là, il occupait toutes mes pensées. Certains auraient pu voir la une déclaration d'amour. C'était plutôt de la haine passionnelle. « Tu me pardonneras ma jolie, mais je vais me poser dans le canapé là bas. J'ai vraiment trop la flemme pour bouger, la chaleur a tendance à me tuer à petit feu. » Je le suivais du regard, et devait bien admettre au fond de ma petite tête de vipère qu'il s'était amélioré avec l'âge. Avoir accepté de coucher avec lui quand il était encore qu'un enfant avait été sans aucun doute l'erreur de ma vie. J'avais alors eut la malchance d'être celle qui avait testé le Aldé-mauvais-coup. Je le regardais sans même penser à répondre. Il allait finir par me trouver bizarre, mais je m'en contrefichais. Je savais qu'il n'irait pas s'inquiéter pour moi.
« Juste pour info, je ne compte pas partir d’ici avant un petit moment. J’y suis, j’y reste, penses-y à deux fois avant de me faire dégager. » Enfin, c'était intéressant. Je sentais déjà un sourire satisfait fleurir sur mes lèvres alors que sa réponse ne les avait pas franchies... Ce qui ne tarda pas. « Tant mieux, si t'es pas dans les parages, Breeony pourra trouver la satisfaction sexuelle dans les bras de Sawyer. » Je laissais un léger temps pour qu'il encaisse avant de reprendre sans lui laisser le temps de parler. « Je me sacrifie pour la bonne cause tu vois... » Je laissais de nouveau échapper un soupir avec un air faussement désespéré : « J'aurais du comprendre la leçon quand je t'ai dépucelé pourtant. Donner de soi pour la bonne cause est vraiment écoeurant. »
- InvitéInvité
Re: No one can save us from ourselves. & Nemesis.
Mer 22 Sep 2010 - 21:54
Il n’y avait pas de vie après la mort. Pas de Paradis, pas d’Enfer. Parce que l’Enfer, il est sur Terre. Plus précisément sous mes yeux, une fois que j’eus franchi la porte de cette nouvelle salle, que je n’avais jamais visitée auparavant. Le décor infernal était planté. Le rouge côtoyait l’obscurité, comme si un immense brasier occupait les lieux. La vision était d’autant juste qu’il régnait une chaleur des plus étouffantes. Bon nombre d’anciens se seraient mépris en investissant un tel lieu, Hungcalf n’avait jamais aussi bien mérité son titre d’antichambre des enfers. Il semblerait même que le Diable en personne avait investi la pièce, régnant en maître absolu sur son royaume ténébreux. Un diable qui s’était présenté à moi sous ses plus précieux atours. Il ne s’agit pas là du délire psychotique d’un junkie sous l’empire d’hallucinogènes, mais ni plus ni moins qu’une sombre métaphore qui n’aura jamais été aussi proche de la réalité. Nemesis portait parfaitement son prénom. Dans la mythologie grecque, Nemesis était la déesse de la vengeance. On n’avait pas pu faire mieux pour une fille qui a passé les six dernières années à me pourrir la vie. Je n’étais pas non plus une victime toute désignée, je l’avais cherchée, je pouvais bien l’admettre. La Grymm n’était pas le genre de fille que l’on pouvait provoquer impunément. Elle n’était guère impressionnante lorsqu’on la regardait vite fait, elle n’était ni plus ni moins qu’une jolie poupée blonde aux yeux clairs des plus désirables, il fallait le reconnaître, même si concéder une telle abomination m’écorchait la gueule. Elle n’était ni plus ni moins que la personnification parfaite de l’adage les apparences sont souvent trompeuses. Quiconque ne connaîtrait pas la jolie Grymm seraient volontiers happés par la beauté de ses prunelles céruléennes, se perdraient tout naturellement dans les reflets hypnotiques de ses cheveux clairs. Mais un tel charme dissimulait quelque chose d’autant plus redoutable. Cette beauté était empoisonnée, telle un cheval de Troie, un poison violent qui une fois dans nos veines finissait immanquablement par provoquer la gangrène. Nemesis était un piège mortel où j’ai eu l’inconscience de tomber.
J’ai subi ses affres plus d’une fois, je sais de quoi je parle. Tout a commencé à cause d’une stupide histoire, comme tous les autres litiges je suppose. De toute manière, l’être humain, par essence, avait la propension à tout exagérer. Depuis la nuit des temps, ce qu’on lui faisait, il le rendait au centuple. C’est en quelques sortes un résumé très succinct d’une longue guéguerre dont je me serais bien passé, et elle aussi je suppose. C’était tout simplement épuisant de se bouffer le nez pour les mêmes histoires, d’autant plus que nous n’avons pas vraiment changé de disque depuis le début de cette blague sordide. L’usure cédait à l’animosité, de mon côté en tout cas. J’étais suffisamment blindé pour que chaque coup porté par Nemesis soit comme un coup d’épée dans l’eau, autrement dit, inefficace. Mais ce qui changeait considérablement la donne, c’est que la jolie Grymm ne manquait pas d’imagination pour trouver des nouvelles crasses à me faire. J’étais épaté de voir à quel point la saloperie humaine pouvait aller loin, à quel point un individu peut avoir l’imagination tordue. Je n’étais pas par définition un mauvais type. Je n’emmerdais pas le monde si on ne m’emmerdait pas. Je ne voulais pas spécialement le mal des gens qui m’entourent, même ceux que je ne pouvais pas encadrer. En revanche, j’étais incapable de me retenir quand on me provoquait délibérément. J’appliquais toujours le principe primitif œil pour œil, dent pour dent. Mais parfois, ce postulat avait des effets pervers. Le cercle vicieux se formait dans la surenchère, et l’escalade dans la violence physique ou verbale était bel et bien effective. Ce qui existait entre elle et moi n’était ni plus ni moins que le résultat de cette surenchère, c’était à ne plus savoir si on devait plutôt en rire, ou en pleurer. La situation actuelle avait un aspect encore plus pitoyable que les faits qui ont été à la genèse de notre incessant bras-de-fer, qui durait tout de même depuis au moins six ans.
C’était vraiment une putain d’histoire. Une de celles qui laissaient un goût amer dans la bouche, pire encore, qui révulsaient. J’avais semé le vent, j’avais récolté la tempête. J‘avais ouvert le bal des hostilités, avec de l’alcool dans le sang et une audace à toute épreuve. C’était pendant une soirée, il y a bien longtemps. J’avais une trop grande gueule pour être appréciable, et je m’étais déjà fait rembarrer plusieurs fois. Nemesis m’avait tout de suite plu, elle était mon genre de filles. J’aimais beaucoup les blondes. Quelques mots avaient suffi à la séduire, quand bien même il se murmurait à Poudlard que la russe était inaccessible. Les nouveaux défis ne me posaient pas de problème particulier, à la seconde près où j’ai posé mon regard sur sa silhouette si désirable, l’ex-Serpentard un brin éméchée et davantage prompte à obéir à sa libido, j’avais su que la gageure allait être du gâteau, et ça avait presque été le cas. J’avais été déçu de voir qu’elle avait été si coopérative, tout en étant si peu lucide, je préférais me heurter à la difficulté, mon amour pour le jeu et le hasard n’était plus qu’un secret de polichinelle. Et la garce savait se rappeler à mon bon souvenir, invoquant à satiété ma soi-disant impuissance. Quand elle ne s’attaquait pas à mes carences en matière grises. Tout était bon pour me rabaisser. La partie s’était à nouveau engagée, les paris étaient lancés. « Parce que tu crois vraiment qu'un attardé comme toi pourrait m'aider? T'es même pas capable de baiser une fille correctement... » J’arquai un sourcil tandis qu’un sourire sardonique s’était épanoui sur mes lèvres. L’envie de lever le pouce en signe de congratulation était fort présente. C’est qu’elle venait de faire un tir groupé, la petite Donskoï. Elle avait décidé de combiner les deux reproches qu’elle me faisait d’ordinaire individuellement. Je ne répondis rien, pas même des yeux levés au ciel. Elle avait bien dû sentir mon indifférence à sa remarque, c’est pourquoi elle m’agressa sur un terrain beaucoup plus vicieux, autrement plus sensible. « Tant mieux, si t'es pas dans les parages, Breeony pourra trouver la satisfaction sexuelle dans les bras de Sawyer. [...]Je me sacrifie pour la bonne cause tu vois... » Je tentais de me maîtriser, bien que j’avais senti une bouffée de colère déferler en moi. J’adorais Sawyer, il faisait partie de mes meilleurs amis, un de ceux avec qui je traînais quand j’avais treize ans et quand j’étais encore puceau. Mais voilà, il avait Breeony, que je n’aurais sans doute jamais. Elle en était encore fort éprise, et cela me tuait. Et cette garce de Donskoï ne faisait que remuer le couteau dans la plaie, me saignant à blanc. C’était son but de me flinguer, petit à petit. Et pourtant, seul Merlin savait si ça faisait mal. Elle pouvait cependant dire ce qu’elle voulait, je savais que ce n’était pas vrai. Mon côté naïf, qui vouait une confiance absolue à la jolie Summerbee refusait d’admettre qu’elle soit capable de tels actes.
Les yeux clos, je m’efforçais de regagner mon calme, toutefois engourdi par la chaleur écrasante qui régnait dans la pièce. Je portais une simple veste, une chemise et un jean troué aux genoux. Mon écharpe d’anarchiste était enroulée autour de mon cou, augmentant cette sensation d’étouffement. Rien n’avait vraiment changé depuis la fois où j’avais quatorze ans. J’avais gagné en maturité, mais j’étais toujours aussi con. Cependant, je n’étais plus un semblant de punk. J’avais laissé tombé la crête et les piercings. J’avais cependant la même pensée anarchiste, qui s’était étoffée au fil de mes lectures et des théories parano qui jalonnaient le net. Je lisais beaucoup Nietzche et Marx, j’étais passionné par l’histoire et la philosophie. Je n’étais pas l’espèce de primate que Nemesis se plaisait à imaginer. Et comme cela ne suffisait apparemment pas, elle se permit d’en rajouter une couche. « J'aurais du comprendre la leçon quand je t'ai dépucelé pourtant. Donner de soi pour la bonne cause est vraiment écoeurant. » cette fois, je levai clairement les yeux au ciel. Mon silence n’était que plus éloquent, hautement désapprobateur. Néanmoins, je ressentis le besoin de mettre les points sur les i. « Tu peux pas changer de disque pour une fois? Quand tu n’attaques pas mon impuissance, tu mets en avant mon manque d’intelligence, c’est lassant à la force. Je te pensais davantage imaginative, Nemesis, tu me déçois. J’ai en l’espace d’un instant cru au progrès quand tu as fait mention des deux en une seul phrase, mais je me suis trompé. C’est toi qui manques d’intelligence pour le coup, tu te montres incapable d’évoluer et de t’adapter. C’est ce qui a permis à l’espèce humaine de s’établir et de perdurer, tu sais? » Ce petit parallèle entre la genèse de l’humanité et Nemesis n’était pas innocent, pour garder sa couronne, la reine des garces devait non seulement innover en matière de fourberie mais aussi de s’adapter à son adversaire. Honnêtement, de sa part, je m’attendais à un niveau plus élevé, elle m’avait habitué à mieux. « Quant à Breeony…Je te serais gréé de ne pas parler de ce que tu ne connais pas. Et quand on ne sait pas, sagesse est de se taire. Si tu doutes tellement de mes performances sexuelles dirons nous, la théorie de l’évolution et de l’adaptation fonctionne tout aussi bien. Fort heureusement j’ai progressé depuis notre rencontre, il n’empêche que je me suis adapté à ma partenaire du moment, toi en l’occurrence. Si tu es aussi intelligente que tu le prétends, tu devrais savoir lire entre les lignes, et comprendre où je veux en venir. » Un sourire satisfait étira mes lèvres, tandis que je consentis enfin à laisser mon écharpe de côté. « Et si tu ne crois pas en la véracité de mes propos, si pour toi mon évolution n’est que factice, je t’invite à te procurer les preuves qui te seront nécessaires pour étayer ton hypothèse. Mais dis-toi que contrairement à toi, j’apprends de mes erreurs, puisque je ne fais jamais deux fois la même. » Cette fois, je venais d’ôter ma veste, pour être complètement à l’aise. Ma chaleur corporelle s’alignait déjà à la température de la pièce, diminuant l’impression de malaise. « Et puisque nous parlons problèmes, sache que la réciproque est également vraie…Donner de soi pour la bonne cause est écoeurant. » Je l’avais clairement singée sur la dernière phrase, imitant du mieux possible sa voix aigrelette et ses airs de princesse ridicules. Comme si elle n’avait pas compris, je lui assénai ma dernière claque. « Puisqu’il faut bien commencer quelque part, tu m’en vois profondément désolé d’avoir eu affaire à toi. Moi aussi je sais donner de ma personne. » Un clin d’œil et un sourire satisfait plus tard, j’avais ouvert deux boutons sur ma chemise.
J’ai subi ses affres plus d’une fois, je sais de quoi je parle. Tout a commencé à cause d’une stupide histoire, comme tous les autres litiges je suppose. De toute manière, l’être humain, par essence, avait la propension à tout exagérer. Depuis la nuit des temps, ce qu’on lui faisait, il le rendait au centuple. C’est en quelques sortes un résumé très succinct d’une longue guéguerre dont je me serais bien passé, et elle aussi je suppose. C’était tout simplement épuisant de se bouffer le nez pour les mêmes histoires, d’autant plus que nous n’avons pas vraiment changé de disque depuis le début de cette blague sordide. L’usure cédait à l’animosité, de mon côté en tout cas. J’étais suffisamment blindé pour que chaque coup porté par Nemesis soit comme un coup d’épée dans l’eau, autrement dit, inefficace. Mais ce qui changeait considérablement la donne, c’est que la jolie Grymm ne manquait pas d’imagination pour trouver des nouvelles crasses à me faire. J’étais épaté de voir à quel point la saloperie humaine pouvait aller loin, à quel point un individu peut avoir l’imagination tordue. Je n’étais pas par définition un mauvais type. Je n’emmerdais pas le monde si on ne m’emmerdait pas. Je ne voulais pas spécialement le mal des gens qui m’entourent, même ceux que je ne pouvais pas encadrer. En revanche, j’étais incapable de me retenir quand on me provoquait délibérément. J’appliquais toujours le principe primitif œil pour œil, dent pour dent. Mais parfois, ce postulat avait des effets pervers. Le cercle vicieux se formait dans la surenchère, et l’escalade dans la violence physique ou verbale était bel et bien effective. Ce qui existait entre elle et moi n’était ni plus ni moins que le résultat de cette surenchère, c’était à ne plus savoir si on devait plutôt en rire, ou en pleurer. La situation actuelle avait un aspect encore plus pitoyable que les faits qui ont été à la genèse de notre incessant bras-de-fer, qui durait tout de même depuis au moins six ans.
C’était vraiment une putain d’histoire. Une de celles qui laissaient un goût amer dans la bouche, pire encore, qui révulsaient. J’avais semé le vent, j’avais récolté la tempête. J‘avais ouvert le bal des hostilités, avec de l’alcool dans le sang et une audace à toute épreuve. C’était pendant une soirée, il y a bien longtemps. J’avais une trop grande gueule pour être appréciable, et je m’étais déjà fait rembarrer plusieurs fois. Nemesis m’avait tout de suite plu, elle était mon genre de filles. J’aimais beaucoup les blondes. Quelques mots avaient suffi à la séduire, quand bien même il se murmurait à Poudlard que la russe était inaccessible. Les nouveaux défis ne me posaient pas de problème particulier, à la seconde près où j’ai posé mon regard sur sa silhouette si désirable, l’ex-Serpentard un brin éméchée et davantage prompte à obéir à sa libido, j’avais su que la gageure allait être du gâteau, et ça avait presque été le cas. J’avais été déçu de voir qu’elle avait été si coopérative, tout en étant si peu lucide, je préférais me heurter à la difficulté, mon amour pour le jeu et le hasard n’était plus qu’un secret de polichinelle. Et la garce savait se rappeler à mon bon souvenir, invoquant à satiété ma soi-disant impuissance. Quand elle ne s’attaquait pas à mes carences en matière grises. Tout était bon pour me rabaisser. La partie s’était à nouveau engagée, les paris étaient lancés. « Parce que tu crois vraiment qu'un attardé comme toi pourrait m'aider? T'es même pas capable de baiser une fille correctement... » J’arquai un sourcil tandis qu’un sourire sardonique s’était épanoui sur mes lèvres. L’envie de lever le pouce en signe de congratulation était fort présente. C’est qu’elle venait de faire un tir groupé, la petite Donskoï. Elle avait décidé de combiner les deux reproches qu’elle me faisait d’ordinaire individuellement. Je ne répondis rien, pas même des yeux levés au ciel. Elle avait bien dû sentir mon indifférence à sa remarque, c’est pourquoi elle m’agressa sur un terrain beaucoup plus vicieux, autrement plus sensible. « Tant mieux, si t'es pas dans les parages, Breeony pourra trouver la satisfaction sexuelle dans les bras de Sawyer. [...]Je me sacrifie pour la bonne cause tu vois... » Je tentais de me maîtriser, bien que j’avais senti une bouffée de colère déferler en moi. J’adorais Sawyer, il faisait partie de mes meilleurs amis, un de ceux avec qui je traînais quand j’avais treize ans et quand j’étais encore puceau. Mais voilà, il avait Breeony, que je n’aurais sans doute jamais. Elle en était encore fort éprise, et cela me tuait. Et cette garce de Donskoï ne faisait que remuer le couteau dans la plaie, me saignant à blanc. C’était son but de me flinguer, petit à petit. Et pourtant, seul Merlin savait si ça faisait mal. Elle pouvait cependant dire ce qu’elle voulait, je savais que ce n’était pas vrai. Mon côté naïf, qui vouait une confiance absolue à la jolie Summerbee refusait d’admettre qu’elle soit capable de tels actes.
Les yeux clos, je m’efforçais de regagner mon calme, toutefois engourdi par la chaleur écrasante qui régnait dans la pièce. Je portais une simple veste, une chemise et un jean troué aux genoux. Mon écharpe d’anarchiste était enroulée autour de mon cou, augmentant cette sensation d’étouffement. Rien n’avait vraiment changé depuis la fois où j’avais quatorze ans. J’avais gagné en maturité, mais j’étais toujours aussi con. Cependant, je n’étais plus un semblant de punk. J’avais laissé tombé la crête et les piercings. J’avais cependant la même pensée anarchiste, qui s’était étoffée au fil de mes lectures et des théories parano qui jalonnaient le net. Je lisais beaucoup Nietzche et Marx, j’étais passionné par l’histoire et la philosophie. Je n’étais pas l’espèce de primate que Nemesis se plaisait à imaginer. Et comme cela ne suffisait apparemment pas, elle se permit d’en rajouter une couche. « J'aurais du comprendre la leçon quand je t'ai dépucelé pourtant. Donner de soi pour la bonne cause est vraiment écoeurant. » cette fois, je levai clairement les yeux au ciel. Mon silence n’était que plus éloquent, hautement désapprobateur. Néanmoins, je ressentis le besoin de mettre les points sur les i. « Tu peux pas changer de disque pour une fois? Quand tu n’attaques pas mon impuissance, tu mets en avant mon manque d’intelligence, c’est lassant à la force. Je te pensais davantage imaginative, Nemesis, tu me déçois. J’ai en l’espace d’un instant cru au progrès quand tu as fait mention des deux en une seul phrase, mais je me suis trompé. C’est toi qui manques d’intelligence pour le coup, tu te montres incapable d’évoluer et de t’adapter. C’est ce qui a permis à l’espèce humaine de s’établir et de perdurer, tu sais? » Ce petit parallèle entre la genèse de l’humanité et Nemesis n’était pas innocent, pour garder sa couronne, la reine des garces devait non seulement innover en matière de fourberie mais aussi de s’adapter à son adversaire. Honnêtement, de sa part, je m’attendais à un niveau plus élevé, elle m’avait habitué à mieux. « Quant à Breeony…Je te serais gréé de ne pas parler de ce que tu ne connais pas. Et quand on ne sait pas, sagesse est de se taire. Si tu doutes tellement de mes performances sexuelles dirons nous, la théorie de l’évolution et de l’adaptation fonctionne tout aussi bien. Fort heureusement j’ai progressé depuis notre rencontre, il n’empêche que je me suis adapté à ma partenaire du moment, toi en l’occurrence. Si tu es aussi intelligente que tu le prétends, tu devrais savoir lire entre les lignes, et comprendre où je veux en venir. » Un sourire satisfait étira mes lèvres, tandis que je consentis enfin à laisser mon écharpe de côté. « Et si tu ne crois pas en la véracité de mes propos, si pour toi mon évolution n’est que factice, je t’invite à te procurer les preuves qui te seront nécessaires pour étayer ton hypothèse. Mais dis-toi que contrairement à toi, j’apprends de mes erreurs, puisque je ne fais jamais deux fois la même. » Cette fois, je venais d’ôter ma veste, pour être complètement à l’aise. Ma chaleur corporelle s’alignait déjà à la température de la pièce, diminuant l’impression de malaise. « Et puisque nous parlons problèmes, sache que la réciproque est également vraie…Donner de soi pour la bonne cause est écoeurant. » Je l’avais clairement singée sur la dernière phrase, imitant du mieux possible sa voix aigrelette et ses airs de princesse ridicules. Comme si elle n’avait pas compris, je lui assénai ma dernière claque. « Puisqu’il faut bien commencer quelque part, tu m’en vois profondément désolé d’avoir eu affaire à toi. Moi aussi je sais donner de ma personne. » Un clin d’œil et un sourire satisfait plus tard, j’avais ouvert deux boutons sur ma chemise.
- InvitéInvité
Re: No one can save us from ourselves. & Nemesis.
Dim 26 Sep 2010 - 23:18
Pourquoi m'étais-je laissée embarquer dans cette histoire? Je me le demandais encore souvent. Si j'avais, sous l'influence de l'alcool, accepté de coucher avec le jeune gryffondor, c'était pour plusieurs raisons. La plus évidente était évidemment pour qu'il me foute la paix. Il avait déjà plusieurs fois tenté de me séduire et à vrai dire, si les premières fois m'avaient amusées, je m'étais vite lassée. Je me lassais toujours très rapidement. De toute évidence, je ne m'étais pas réellement débarassée de lui, mais ce genre de relation me plaisait plus. Une autre raison me demandez-vous? Une simple envie de dédramatiser. Mon viol avait eut lieu les vacances précédentes et je voulais plus que tout faire disparaître cette désagréable sensation d'être une fragile poupée, maléable à souhait. Si ce pauvre Aldéric avait su... Depuis j'en avais fait mon jouet. Mon jouet favori à dire vrai.
Mon jouet favori dont les mots me percutèrent de plein fouet. S'il ne répondait plus par la villenie et l'insolence, que devenait mon jeu? Il n'avait pas le droit de changer de disque, il n'avait pas le droit de ne pas s'énerver. Il n'avait pas le droit de changer sans mon autorisation. Je me doutais bien évidemment qu'un jour ce petit jeu l'agacerait, mais je ne pensais pas que ce serait aussi rapide. Certes, 6ans pouvait paraître une longue durée pour les gens normaux. Mais moi, je ne me lassais pas vraiment pour une fois. Et voir Aldéric qui souhaitait m'échapper tout en restant là à me déverser son venin, je le trouvais toujours plus dégueulasse. Parce qu'un wright doit être propre sur lui, il n'avait pas le droit de parler ainsi. Il n'avait de toute façon pas le droit d'être ce qu'il était.
Et si chacun de ses mots frappait mon âme, je ne bougeais pas un cil. Froide comme la pierre, je me contentais de le regarder avec le mépris qu'il méritait. S'il voulait arrêter le petit jeu, il ne me restait plus qu'à l'emmener vers le fond. Je m'étais toujours promis de lui pourrir la vie comme il ne pourrait jamais l'imaginer, mais je n'avais encore rien fait. A vrai dire, il ne savait rien de ce dont j'étais capable et je m'en frottais les mains à l'avance. Détruire cette pourriture de junkie serait un délice. Mais Aldé était tellement insupportable qu'il était capable de me faire une overdose avant que je ne vienne à bout de mes plans. Je me décidais à répondre quand il eut finit sa tirade. Un sourire étirait alors mes lèvres pendant j'affichais mon air le plus calme.
« Tu sais Van Achthoven, je n'ai pas à m'adapter car je n'insulte jamais des gens qui évoluent, je n'insulte que la vermine qui grouille, pue et macère. » Quand je m'énervais, j'avais cette manie d'appeler les gens par leur nom de famille, mais seuls ceux qui me connaissaient bien pouvaient deviner à cet indice ma sourde colère. J'espérais que le wright n'y verrait rien alors que je le toisais d'un dédain des plus calmes. « Et bonne nouvelle : si je t'ennuie, je m'en fous. Je ne suis pas ton clown. » Je me décidais à ne pas répondre à sa provocation ni à son invitation à lui procurer une preuve. Si mes yeux avaient pétillé de plaisir à ces simples mots, je préférais lui faire une belle suprise. Il serait servi monsieur Van Achthoven, je m'en faisais la promesse, et ce quoi qu'il m'en coute. Cela serait un joli cadeau.
Et monsieur avait commencé à se déshabiller surement pour échapper à la chaleur oppressante de la pièce. Pour ma part, je portait un short très court et un chemisier sans manches. je savais quels vêtements prévoir pour entrer dans une telle pièce. « Tu n'es qu'un macaque, Van Achthoven, et tu n'es même pas capable de me singer avec succès. » C'était inutile, mais c'était le fond de ma pensée. Son nom de famille me plaisait quand il était question de l'insulter. Pour un peu, j'aurais adopté cette façon de l'appeler. Mais la distance que cela instaurait entre nous me semblait trop fausse. Nous n'étions pas distant. Je pouvais même dire que nous nous connaissions mieux que personne. Et pour cause, je cherchais à tout savoir de lui dans le simple but de lui pourrir la vie, alors je savais pas mal de choses... « Il faudra que je demande à cette chère Bree pourquoi elle a laché le bellâtre de Sawyer pour un macaque... Des fois, elle n'est vraiment pas nette... » Je lui lançai un regard supris en arquant un sourcil. « Tu ne l'aurais pas droguée pour qu'elle te suive tout de même? »
Je le regardais avoir chaud alors que j'étais presque habituée à la température de cette pièce. « Et je sais que tu ne peux pas te passer de moi, mais si t'es pas à l'aise, la porte est juste là. Hésite surtout pas, elle adorerait que tu la prennes... Y en a au moins une! » Le jeu de mot qui m'était venu spontanément me fit sourire même si je le savais pourri. Aldéric qui se plaignait de mon manque d'originalité serait peut-être ravi d'une telle nouveauté. Sur ce, je me détournai de lui pour m'installer un peu plus loin. De fait, ces satanés canapés étaient tous en face les uns des autres, aussi, je m'asseyais de manière à être le moins exposée à son regard. Cela n'était peut-être pas à mon habitude, mais de toute façon, le résultat était si peu probant qu'il ne pouvait remarquer mon changement d'attitude. En effet, le canapé le moins exposé s'avérait être de trois-quart face à celui où Aldéric était assis. Mais je ne lui adressais pas un regard alors que je déboutonnais ma chemise pour mieux profiter de la chaleur ambiante.
Mon jouet favori dont les mots me percutèrent de plein fouet. S'il ne répondait plus par la villenie et l'insolence, que devenait mon jeu? Il n'avait pas le droit de changer de disque, il n'avait pas le droit de ne pas s'énerver. Il n'avait pas le droit de changer sans mon autorisation. Je me doutais bien évidemment qu'un jour ce petit jeu l'agacerait, mais je ne pensais pas que ce serait aussi rapide. Certes, 6ans pouvait paraître une longue durée pour les gens normaux. Mais moi, je ne me lassais pas vraiment pour une fois. Et voir Aldéric qui souhaitait m'échapper tout en restant là à me déverser son venin, je le trouvais toujours plus dégueulasse. Parce qu'un wright doit être propre sur lui, il n'avait pas le droit de parler ainsi. Il n'avait de toute façon pas le droit d'être ce qu'il était.
Et si chacun de ses mots frappait mon âme, je ne bougeais pas un cil. Froide comme la pierre, je me contentais de le regarder avec le mépris qu'il méritait. S'il voulait arrêter le petit jeu, il ne me restait plus qu'à l'emmener vers le fond. Je m'étais toujours promis de lui pourrir la vie comme il ne pourrait jamais l'imaginer, mais je n'avais encore rien fait. A vrai dire, il ne savait rien de ce dont j'étais capable et je m'en frottais les mains à l'avance. Détruire cette pourriture de junkie serait un délice. Mais Aldé était tellement insupportable qu'il était capable de me faire une overdose avant que je ne vienne à bout de mes plans. Je me décidais à répondre quand il eut finit sa tirade. Un sourire étirait alors mes lèvres pendant j'affichais mon air le plus calme.
« Tu sais Van Achthoven, je n'ai pas à m'adapter car je n'insulte jamais des gens qui évoluent, je n'insulte que la vermine qui grouille, pue et macère. » Quand je m'énervais, j'avais cette manie d'appeler les gens par leur nom de famille, mais seuls ceux qui me connaissaient bien pouvaient deviner à cet indice ma sourde colère. J'espérais que le wright n'y verrait rien alors que je le toisais d'un dédain des plus calmes. « Et bonne nouvelle : si je t'ennuie, je m'en fous. Je ne suis pas ton clown. » Je me décidais à ne pas répondre à sa provocation ni à son invitation à lui procurer une preuve. Si mes yeux avaient pétillé de plaisir à ces simples mots, je préférais lui faire une belle suprise. Il serait servi monsieur Van Achthoven, je m'en faisais la promesse, et ce quoi qu'il m'en coute. Cela serait un joli cadeau.
Et monsieur avait commencé à se déshabiller surement pour échapper à la chaleur oppressante de la pièce. Pour ma part, je portait un short très court et un chemisier sans manches. je savais quels vêtements prévoir pour entrer dans une telle pièce. « Tu n'es qu'un macaque, Van Achthoven, et tu n'es même pas capable de me singer avec succès. » C'était inutile, mais c'était le fond de ma pensée. Son nom de famille me plaisait quand il était question de l'insulter. Pour un peu, j'aurais adopté cette façon de l'appeler. Mais la distance que cela instaurait entre nous me semblait trop fausse. Nous n'étions pas distant. Je pouvais même dire que nous nous connaissions mieux que personne. Et pour cause, je cherchais à tout savoir de lui dans le simple but de lui pourrir la vie, alors je savais pas mal de choses... « Il faudra que je demande à cette chère Bree pourquoi elle a laché le bellâtre de Sawyer pour un macaque... Des fois, elle n'est vraiment pas nette... » Je lui lançai un regard supris en arquant un sourcil. « Tu ne l'aurais pas droguée pour qu'elle te suive tout de même? »
Je le regardais avoir chaud alors que j'étais presque habituée à la température de cette pièce. « Et je sais que tu ne peux pas te passer de moi, mais si t'es pas à l'aise, la porte est juste là. Hésite surtout pas, elle adorerait que tu la prennes... Y en a au moins une! » Le jeu de mot qui m'était venu spontanément me fit sourire même si je le savais pourri. Aldéric qui se plaignait de mon manque d'originalité serait peut-être ravi d'une telle nouveauté. Sur ce, je me détournai de lui pour m'installer un peu plus loin. De fait, ces satanés canapés étaient tous en face les uns des autres, aussi, je m'asseyais de manière à être le moins exposée à son regard. Cela n'était peut-être pas à mon habitude, mais de toute façon, le résultat était si peu probant qu'il ne pouvait remarquer mon changement d'attitude. En effet, le canapé le moins exposé s'avérait être de trois-quart face à celui où Aldéric était assis. Mais je ne lui adressais pas un regard alors que je déboutonnais ma chemise pour mieux profiter de la chaleur ambiante.
- InvitéInvité
Re: No one can save us from ourselves. & Nemesis.
Sam 2 Oct 2010 - 15:50
Malgré que je me sois presque délesté de ma chemise, laquelle à présent était grande ouverte, j’avais toujours l’impression d’étouffer. La chaleur devenait insupportable à mesure que nos esprits s’échauffaient du fait de notre joute verbale et de la haine sous-jacente qui l’accompagnait. Je laissais mon regard effronté effleurer la silhouette de la russe, avec la plus grande indifférence. Même avec une observation minutieuse, je n’arrivais toujours pas à envisager ce qui avait pu plaire au gamin que j’étais à l’époque. De toute évidence, j’en avais été un. Insouciant, sans gêne, insistant, parfois lourdingue, convaincu que rien ni personne n’était capable de me résister. Chemin faisant, j’avais tenté de l’attirer dans mes filets quand bien même j’y connaissais rien en matière de séduction. J’avais juste la belle gueule et l’audace en plus d’une certaine fougue, ce qui en règle générale plaisait. Si j’avais su…Mais avec des si on pouvait réécrire l’histoire, et j’aurais sans doute recommencé la mienne en prenant soin d’effacer les erreurs monumentales que j’avais pu commettre. Coucher avec Nemesis en avait été une. N’importe qui se serait vanté d’avoir réussi à séduire la jolie blonde, mais à mes yeux un tel exploit était loin d’être une gloire, c’était la première pierre d’un édifice dédié à la débauche à la décadence. Sitôt que j’avais mis le doigt dans l’engrenage, je m’étais laissé happer tout entier, tant et si bien que je n’avais jamais pu en sortir quand bien même je l’aurais voulu. J’avais accumulé les frasques, je m’étais illustré dans les histoires les moins glorieuses de Poudlard, puis plus tard, d’Hungcalf, je ne savais pas m’arrêter, je faisais tout avec excès. Je vivais trop vite, trop fort, à présent, je ne faisais que de survivre, m’abîmant dans les abysses d’une mer déchaînée, m’écorchant parfois sur les récifs que je pouvais tantôt y trouver. Nemesis avait été le coup d’envoi, si je puis dire, de mon existence tumultueuse et je la haïssais pour cela.
Elle n’avait pas fait que de me rendre la vie plus pénible qu’elle ne l’était déjà, elle m’avait modifié jusque dans mon essence même, elle n’avait été qu’un sordide échec et tous les moyens avaient été bons pour passer outre, même les moins recommandables. Bien entendu, tout n’avait pas été de sa faute. Elle avait simplement été l’élément déclencheur, le détonateur d’une bombe qui sommeillait en moi et qui n’avait demandé qu’à m’éclater à la figure. J’avais suivi de mon propre chef le chemin de la débauche, m’en foutant totalement qu’elle avait été ma première fois. A l’époque, je pouvais encore changer de voie, j’étais encore, à peu près, quelqu’un de respectable. Ceci dit, tout est relatif. Je foutais certes le bordel, mais j’étais relativement raisonnable et étrangement lucide pour un gamin de mon âge. La vie ne m’avait pas gâté, entre un père alcoolique qui me haïssait, et une mère dépressive qui m’adorait mais qui perdait chaque fois un peu plus la tête. Mais j’étais fort avant, j’avais appris à me défendre, même contre les racailles du quartier où j’avais vécu toute ma jeunesse avant de me retrouver à la rue. J’étais quelqu’un d’extrêmement vif et d’intelligent, d’après les professeurs et les personnes que j’avais jadis fréquentées. Seulement, je l’avais jamais utilisée à bon escient. J’aurais pu faire de grandes choses, j’avais préféré être une petite frappe, tout en fréquentant des types pas nets, des endroits mal famés avec des habitudes à se faire pendre un moine. Parfois, je regrettais de ne pas avoir pris le bon chemin. Parfois, je me plaisais à imaginer quelle aurait été ma vie s’il en avait été autrement. Peut-être que si je n’avais pas fait toutes ces conneries, sans doute Helena n’aurait jamais manqué de se faire violer lors de cette fête qui m’a valu l’ouverture de mon casier judiciaire, et surtout, peut-être que Jimmy serait toujours en vie.
Mais les faits étaient là. J’étais en proie à un poison violent et insidieux qui me rongeait de l’intérieur. Les remords se réveillaient à chaque fois qu’elle était dans les parages, me dépeignant un tableau sinistre de ma vie, dont je me serais bien passé. Je n’avais pas besoin de piqûre de rappel qui n’aurait fait que de raviver le sentiment cuisant d’échec, je me ressassais suffisamment cela sans aide aucune. Je me défendais contre elle comme je me défendais face à mes sombres réminiscences. Je me battais, frôlant parfois le déni, refusant de voir les choses en face. Mon esprit obtus occultait une partie de la réalité, qui aurait pourtant gagné à être reconnue. Je réfutais chaque argument qu’elle m’opposait avec véhémence, ne voulant rien entendre, désirant continuer à vivre dans un semblant d’illusion auquel je m’estimais en droit d’y prétendre. Et à présent qu’elle me mettait devant les yeux la réalité affligeante que constituait ma vie amoureuse des plus pitoyables, il fallait le reconnaître, je m’efforçais encore de me convaincre du contraire, en me raccrochant à tout et n’importe quoi qui aurait pu faire office de preuve contraire à toutes ces insanités qu’elle me débitait. Elle pouvait m’insulter autant qu’elle le voulait, je ne m’en préoccupais guère. J’avais l’esprit tourné vers celle avec qui j’étais censée être, mais aussi, celle dont beaucoup essayaient de me priver. Nemesis en tête de file. Si ses mots ne m’atteignaient pas, parce que je connaissais ma valeur, il n’en allait pas de même pour le sempiternel argument sensible qu’était le dossier-pas-encore-classé Breeony/Sawyer. J’étais d’une jalousie maladive, et cela m’avait sans douté déjà perdu. Quoiqu’il en soit, je ne tolérais pas qu’on fasse allusion à cet ancien couple devant moi, et à mon grand dam, la vipère semblait l’avoir compris, puisqu’elle appuyait inlassablement là où ça faisait mal. « Il faudra que je demande à cette chère Bree pourquoi elle a laché le bellâtre de Sawyer pour un macaque... Des fois, elle n'est vraiment pas nette...Tu ne l'aurais pas droguée pour qu'elle te suive tout de même? » Ces derniers mots m’avaient tellement obnubilés que j’en avais à moitié écouté les paroles qui suivirent, mon cerveau ayant fait abstraction du reste. Je n’avais même pas relevé le jeu de mot qu’elle fit alors, peut-être qu’en d’autres circonstances il m’aurait peut-être arraché un semblant de sourire moqueur. Mais je n’avais absolument aucune envie de rire, juste un profond dégoût, une haine latente qui ne demandait qu’à exploser. Ce serait l’erreur de plus, Nemesis se ferait une joie de semer la zizanie entre Sawyer et moi en plus d’essayer de casser mon couple.
J’avais espéré que la tâche de Nemesis ne fusse pas aussi facile. J’avais eu l’incommensurable bêtise de croire qu’entre Breeony et moi, c’était bien plus qu’une simple histoire de cul, à laquelle savaient s’inviter les confidences et autres parties de rigolade. Ce qui nous unissait avait été au-delà d’une simple complicité, d’une franche amitié. Et à présent que nous avons consacré ce lien qui nous unissait en sortant ensemble pour de bon, je sentais qu’il se délitait peu à peu, gangrené par les doutes et les non-dits. Peut-être était-ce ma paranoïa qui le voulait, mais j’étais parfois persuadé qu’elle était encore totalement mordue de Sawyer, me reléguant au simple rang de médicament, d’assistance médicale en vue du jour où elle serait guérie de son amour délétère et pourtant encore trop présent pour que je puisse, à moi tout seul, l’éclipser. Je nous avais crus assez forts pour ne pas laisser les doutes s’immiscer entre nous, mais il y avait eu une énorme méprise, une erreur d’évaluation qui pourrait m’être fatale. Cela me bouffait, incontestablement, me rendant davantage haineux quand bien même j’aurais dû connaître un semblant de bonheur avec elle. J’avais été incontestablement heureux les quelques jours où j’ai été avec elle, lors des moments partagés ensemble. Mais à présent, je doutais trop. Quand on chassait le naturel, il revenait immanquablement au galop. Ma fierté naturelle reprenait le dessus, en plus de désapprouver fortement qu’elle me prenne pour un con. Au point même que je ne savais même plus ce que je voulais avec elle, quand bien même j’avais eu une certitude inébranlable sur le sujet quelques semaines auparavant. Résigné, je posai mon regard sombre sur la silhouette hautement nocive de la Grymm, avant de m’humidifier les lèvres d’un coup de langue. « Alors dis moi. » Je tendais probablement le bâton pour me faire battre, mais je n’avais jamais été aussi sérieux qu’en ce moment. J’avais ce besoin dévorant de savoir, de connaître la vérité que je m’étais pourtant efforcé de refuser. Tout en soupirant, je finis par extraire mon paquet de cigarettes de la poche de ma veste, pour en allumer une sur laquelle je tirai sans aucune satisfaction, le geste étant davantage machinal. Sitôt que je me fus réfugié derrière un écran de fumée âcre, je continuai de formuler ma requête avec soin, sans équivoque. « Puisque tu prétends si bien connaître Bree, puisqu’elle ne semble avoir aucun secret pour toi hormis cette incompréhension autour de tout ce qui me concerne, puisque tu prétends être un être raisonné et savant, au paroxysme de son évolution…Alors dis moi. » j’étais autant en train de la défier que de quémander un semblant d’explication, anéantissant toute fierté personnelle qu’il me restait encore. « Explique moi, succinctement, quel est le problème. Ton esprit éclairé et purement objectif devrait pouvoir fournir une explication à tout ce bordel, non? » Le ton un brin moqueur, je savais pourtant que je ne devrais pas la provoquer, j’allais immanquablement la regretter. Je n’attendais pas d’elle qu’elle me répète que j’étais un macaque ayant de sérieuses lacunes en matière d’éducation, ou ô combien Sawyer était tellement mieux que moi. Je m’attendais à des révélations, qui seraient sans doute fracassantes. Peut-être que Bree lui aurait sans doute dit quelques trucs à ce sujet pourtant épineux. Après tout, je les savais bien copines, même si le pourquoi du comment d’une telle absurdité restait obscur à mes yeux.
Elle n’avait pas fait que de me rendre la vie plus pénible qu’elle ne l’était déjà, elle m’avait modifié jusque dans mon essence même, elle n’avait été qu’un sordide échec et tous les moyens avaient été bons pour passer outre, même les moins recommandables. Bien entendu, tout n’avait pas été de sa faute. Elle avait simplement été l’élément déclencheur, le détonateur d’une bombe qui sommeillait en moi et qui n’avait demandé qu’à m’éclater à la figure. J’avais suivi de mon propre chef le chemin de la débauche, m’en foutant totalement qu’elle avait été ma première fois. A l’époque, je pouvais encore changer de voie, j’étais encore, à peu près, quelqu’un de respectable. Ceci dit, tout est relatif. Je foutais certes le bordel, mais j’étais relativement raisonnable et étrangement lucide pour un gamin de mon âge. La vie ne m’avait pas gâté, entre un père alcoolique qui me haïssait, et une mère dépressive qui m’adorait mais qui perdait chaque fois un peu plus la tête. Mais j’étais fort avant, j’avais appris à me défendre, même contre les racailles du quartier où j’avais vécu toute ma jeunesse avant de me retrouver à la rue. J’étais quelqu’un d’extrêmement vif et d’intelligent, d’après les professeurs et les personnes que j’avais jadis fréquentées. Seulement, je l’avais jamais utilisée à bon escient. J’aurais pu faire de grandes choses, j’avais préféré être une petite frappe, tout en fréquentant des types pas nets, des endroits mal famés avec des habitudes à se faire pendre un moine. Parfois, je regrettais de ne pas avoir pris le bon chemin. Parfois, je me plaisais à imaginer quelle aurait été ma vie s’il en avait été autrement. Peut-être que si je n’avais pas fait toutes ces conneries, sans doute Helena n’aurait jamais manqué de se faire violer lors de cette fête qui m’a valu l’ouverture de mon casier judiciaire, et surtout, peut-être que Jimmy serait toujours en vie.
Mais les faits étaient là. J’étais en proie à un poison violent et insidieux qui me rongeait de l’intérieur. Les remords se réveillaient à chaque fois qu’elle était dans les parages, me dépeignant un tableau sinistre de ma vie, dont je me serais bien passé. Je n’avais pas besoin de piqûre de rappel qui n’aurait fait que de raviver le sentiment cuisant d’échec, je me ressassais suffisamment cela sans aide aucune. Je me défendais contre elle comme je me défendais face à mes sombres réminiscences. Je me battais, frôlant parfois le déni, refusant de voir les choses en face. Mon esprit obtus occultait une partie de la réalité, qui aurait pourtant gagné à être reconnue. Je réfutais chaque argument qu’elle m’opposait avec véhémence, ne voulant rien entendre, désirant continuer à vivre dans un semblant d’illusion auquel je m’estimais en droit d’y prétendre. Et à présent qu’elle me mettait devant les yeux la réalité affligeante que constituait ma vie amoureuse des plus pitoyables, il fallait le reconnaître, je m’efforçais encore de me convaincre du contraire, en me raccrochant à tout et n’importe quoi qui aurait pu faire office de preuve contraire à toutes ces insanités qu’elle me débitait. Elle pouvait m’insulter autant qu’elle le voulait, je ne m’en préoccupais guère. J’avais l’esprit tourné vers celle avec qui j’étais censée être, mais aussi, celle dont beaucoup essayaient de me priver. Nemesis en tête de file. Si ses mots ne m’atteignaient pas, parce que je connaissais ma valeur, il n’en allait pas de même pour le sempiternel argument sensible qu’était le dossier-pas-encore-classé Breeony/Sawyer. J’étais d’une jalousie maladive, et cela m’avait sans douté déjà perdu. Quoiqu’il en soit, je ne tolérais pas qu’on fasse allusion à cet ancien couple devant moi, et à mon grand dam, la vipère semblait l’avoir compris, puisqu’elle appuyait inlassablement là où ça faisait mal. « Il faudra que je demande à cette chère Bree pourquoi elle a laché le bellâtre de Sawyer pour un macaque... Des fois, elle n'est vraiment pas nette...Tu ne l'aurais pas droguée pour qu'elle te suive tout de même? » Ces derniers mots m’avaient tellement obnubilés que j’en avais à moitié écouté les paroles qui suivirent, mon cerveau ayant fait abstraction du reste. Je n’avais même pas relevé le jeu de mot qu’elle fit alors, peut-être qu’en d’autres circonstances il m’aurait peut-être arraché un semblant de sourire moqueur. Mais je n’avais absolument aucune envie de rire, juste un profond dégoût, une haine latente qui ne demandait qu’à exploser. Ce serait l’erreur de plus, Nemesis se ferait une joie de semer la zizanie entre Sawyer et moi en plus d’essayer de casser mon couple.
J’avais espéré que la tâche de Nemesis ne fusse pas aussi facile. J’avais eu l’incommensurable bêtise de croire qu’entre Breeony et moi, c’était bien plus qu’une simple histoire de cul, à laquelle savaient s’inviter les confidences et autres parties de rigolade. Ce qui nous unissait avait été au-delà d’une simple complicité, d’une franche amitié. Et à présent que nous avons consacré ce lien qui nous unissait en sortant ensemble pour de bon, je sentais qu’il se délitait peu à peu, gangrené par les doutes et les non-dits. Peut-être était-ce ma paranoïa qui le voulait, mais j’étais parfois persuadé qu’elle était encore totalement mordue de Sawyer, me reléguant au simple rang de médicament, d’assistance médicale en vue du jour où elle serait guérie de son amour délétère et pourtant encore trop présent pour que je puisse, à moi tout seul, l’éclipser. Je nous avais crus assez forts pour ne pas laisser les doutes s’immiscer entre nous, mais il y avait eu une énorme méprise, une erreur d’évaluation qui pourrait m’être fatale. Cela me bouffait, incontestablement, me rendant davantage haineux quand bien même j’aurais dû connaître un semblant de bonheur avec elle. J’avais été incontestablement heureux les quelques jours où j’ai été avec elle, lors des moments partagés ensemble. Mais à présent, je doutais trop. Quand on chassait le naturel, il revenait immanquablement au galop. Ma fierté naturelle reprenait le dessus, en plus de désapprouver fortement qu’elle me prenne pour un con. Au point même que je ne savais même plus ce que je voulais avec elle, quand bien même j’avais eu une certitude inébranlable sur le sujet quelques semaines auparavant. Résigné, je posai mon regard sombre sur la silhouette hautement nocive de la Grymm, avant de m’humidifier les lèvres d’un coup de langue. « Alors dis moi. » Je tendais probablement le bâton pour me faire battre, mais je n’avais jamais été aussi sérieux qu’en ce moment. J’avais ce besoin dévorant de savoir, de connaître la vérité que je m’étais pourtant efforcé de refuser. Tout en soupirant, je finis par extraire mon paquet de cigarettes de la poche de ma veste, pour en allumer une sur laquelle je tirai sans aucune satisfaction, le geste étant davantage machinal. Sitôt que je me fus réfugié derrière un écran de fumée âcre, je continuai de formuler ma requête avec soin, sans équivoque. « Puisque tu prétends si bien connaître Bree, puisqu’elle ne semble avoir aucun secret pour toi hormis cette incompréhension autour de tout ce qui me concerne, puisque tu prétends être un être raisonné et savant, au paroxysme de son évolution…Alors dis moi. » j’étais autant en train de la défier que de quémander un semblant d’explication, anéantissant toute fierté personnelle qu’il me restait encore. « Explique moi, succinctement, quel est le problème. Ton esprit éclairé et purement objectif devrait pouvoir fournir une explication à tout ce bordel, non? » Le ton un brin moqueur, je savais pourtant que je ne devrais pas la provoquer, j’allais immanquablement la regretter. Je n’attendais pas d’elle qu’elle me répète que j’étais un macaque ayant de sérieuses lacunes en matière d’éducation, ou ô combien Sawyer était tellement mieux que moi. Je m’attendais à des révélations, qui seraient sans doute fracassantes. Peut-être que Bree lui aurait sans doute dit quelques trucs à ce sujet pourtant épineux. Après tout, je les savais bien copines, même si le pourquoi du comment d’une telle absurdité restait obscur à mes yeux.
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