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Phoenix *You make them feel so small & they love it
Dim 31 Oct 2010 - 19:59
Phoenix E. Edelstein GRYMM ♦ ÂGE ET DATE DE NAISSANCE : 20 ans, née le 28 mai 1990 à Londres.Fille unique de Wilma et Mederick Edelstein. Agé d’à peine 23 ans, son père Mederick quitte l’Allemagne avec Wilma pour s’installer en Angleterre suite à la grossesse accidentelle de sa compagne. Pheonix naît à Londres 5 mois plus tard. ♦ ORIGINES : Anglaises et allemandes.Elle parle les deux langues et séjourné un an à Berlin où vit la famille de son père. ♦ ORIENTATION SEXUELLE : Bisexuelle. Phoenix ira plus naturellement vers les femmes. Mais elle n’est pas du genre à se fermer des portes et s’il lui arrive plus rarement d’être charmée par un jeune homme, elle ne fait pas de vraie différence. ♦ OPTIONS : Potions, Défense contre les forces du mal, Soin aux créatures magiques. ♦ ÉTAT CIVIL : Célibataire. ♦ ISSUE D'UNE FAMILLE : Sang pur. Il existe peu de familles de sorciers dont la lignée est telle qu’aucun moldu ne figure dans les liens sacrés de l’arbre généalogique. Il y a, comme dans beaucoup de familles, quelques exceptions chez les Edelstein. La sœur de Wilma partage par exemple sa vie avec un moldu. Phoenix en revanche est née de parents sorciers. ♦ BAGUETTE : Roseau avec un cheveu de vélane, 14cm ♦ PATRONUS : Un lapin blanc ♦ CLASSE SOCIALE : Elevée. Mederick est issu d’une famille aristocratique allemande mais contrairement à lui, sa femme Wilma provient d’un milieu très modeste. L’éducation de Phoenix a fait d’elle une jeune femme à la fois ouverte d’esprit et très critique. ♦ CARACTÈRE DU PERSONNAGE : Anticonformiste – Aguicheuse – Arrogante – Cynique – Fêtarde – Désinvolte – Lâche – Rancunière – Extravertie – Provocatrice – Baroudeuse – Artiste ♦ |
EACH OF US HIS OWN STORY
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Elle marche un pied devant l’autre et fixe ses ongles pour finalement les passer lentement sur ses lèvres entrouvertes. Elle s’appuie nonchalamment sur un mur les jambes croisées et penche la tête en arrière puis, pour finir, sa main replace une mèche rebelle de ses cheveux derrière son oreille.
Gamine espiègle et prête au pire comme au meilleur lorsqu’elle l’a décidé, elle peut tout aussi bien se montrer digne de confiance qu’assassine. Provocatrice, elle joue avec vos nerfs, s’amuse à vous faire les yeux doux, vous glisse un mot à l’oreille et au dernier moment écrase sa cigarette et s’échappe dans un nuage de fumée grisâtre. La Phoenix inconnue, celle du premier regard échangé, envoutante et si lointaine vous intimera peut être de plonger avec elle ou plus probablement de fuir mais au fond, juger une personne sur son apparence, n’est-ce pas un peu comme délaisser un livre à cause de sa reliure ?
“L’enfance sait ce qu’elle veut, elle veut sortir de l’enfance.” Jean Cocteau
Phoenix, petite blonde au regard sombre s’éveilla lentement d’une longue nuit dans ses draps de satin. Elle cligna doucement des yeux, maman n’était pas loin et la douce odeur de tartines grillées se faufilait délicieusement dans la chambre, pour venir chatouiller ses narines. Hiver 1995, l’innocence d’une enfance heureuse enrobée d’amour, de manèges et de sucres d’orges. Maman vint caresser sa frimousse et s’installa à ses côtés.
« Phoenix ma douce, ton petit déjeuner est prêt ».
Chaque matin, la jeune femme aimait être présente au moment du réveil de sa fille. Sa frimousse blonde aux joues rosies, ses yeux mi-clos suite à une nuit bien remplie de doux rêves d’enfants était comme un spectacle quotidien. La gamine attrapa son ours en peluche, cacha ses petits yeux et s’enroula dans ses draps en gémissant doucement.
« Fais flambios maman…et je me réveillerai».
Elle enfourna son pouce dans la bouche et ferma les yeux tandis que Wilma souriait d’amour.
« D’accord, je vais chercher ma baguette, mais après ça pas d’histoires ! ».
Quelques instants plus tard lorsque maman revint, Phoenix s’était redressée pleine d’attention et un sourire impatient ornait ses lèvres au moment où Wilma prit place contre elle et tendit sa baguette vers le plafond. Le sortilège faisait partie du quotidien de l’enfant depuis ses trois ans où elle avait pu découvrir avec émerveillement à quoi pouvait servir ce bout de bois que ses parents gardaient sur eux la plupart du temps. « Flambios ! » un crépitement et des étincelles jaillirent de la baguette que Wilma dirigea adroitement jusqu’à dessiner dans les airs un bel hippogriffe vert et bleu dont les ailes s’animèrent majestueusement sous le regard attentif de la fillette. Soudain l’animal disparût derrière une rangée de flammes roses et une fée dorée vint déposer un baiser sur le nez de Phoenix qui applaudit d’admiration en riant.
« Encore ! »
« Non, c’est terminé Phoenix, ton professeur arrive bientôt. Allez hop, Gigi a préparé ton petit déjeuner. »
Les petits pieds nus épousèrent enfin le parquet et direction la cuisine où l’elfe de maison s’était attelée à préparer un déjeuner royal à la petite princesse. Phoenix s’assit puis demanda enfin comme chaque matin qu’on lui fasse couler un bon bain chaud et parfumé. Rien n’était plus agréable qu’une matinée bien commencée avant d’entamer une longue journée d’enseignements divers avec son professeur particulier d’initiation à la magie.
Papa était souvent absent. Son travail au ministère de la magie occupait une grande partie de son temps et maman recommandait toujours de ne pas l’embêter quand il rentrait à la maison le soir. Il avait, en effet, l’air souvent très fatigué et las. Au fond Phoenix ne le connaissait que très peu mais sa mère lui avait expliqué que grâce à lui, les galions circulaient dans cette famille comme une nuée de trolls dans un souterrain. Il fallait donc être très reconnaissante et obéissante. Mederick Edelstein était ce genre d’homme grand, imposant et respecté de tous. Le son rauque et sévère de sa voix imposait immédiatement l’écoute et le respect et son regard perçant inculquait à chacun de baisser les yeux. Lorsqu’il rentrait à la maison, on ne devait pas manger avec les doigts ni courir autour de la table, l’histoire avant de dormir était proscrite et maman ne souriait plus autant que d’habitude.
C’était exactement le genre d’homme avec lequel Wilma n’aurait jamais imaginé passer sa vie. Petite femme fluette aux yeux clairs, souriante et à la voix chantante et envoutante. Elle regrettait de n’avoir pas de belle histoire d’amour à raconter à sa fille lorsque la curiosité insatisfaite de l’enfant s’évertuait à connaître le passé de ses parents. Les toilettes insalubres d’un bar quelconque n’ont pas le romantisme de la loge d’un bateau lors d’un voyage de noces. La grossesse accidentelle n’a pas le charme de l’enfant désiré attendu. Pourtant Wilma enrobait la vie de Phoenix d’un joli papier acidulé où le passé n’existait pas plus que la marque des ténèbres tatouée sur le torse de papa depuis la chute de Voldemort.
Le 28 mai 1999, la poupée blonde souffla ses neuf bougies d’anniversaire entourée de ses amis du parc de loisir après avoir fait le vœu de devenir un jour une belle vélane. Pour l’occasion, Wilma avait fait venir sa mère : mamie Aisling qui savait organiser les meilleures fêtes même sans user de la magie lorsque certains enfants moldus faisaient partie des convives. Gigi, l’elfe de maison cachée dans la cuisine gonflait gaiement des ballons tandis qu’Aisling organisait une course au trésor dans le salon.
« Tu fais flambios maman ? ».
Wilma fronça les sourcils et attrapa sa fille pour la faire tournoyer dans ses bras puis lui glissa à l’oreille
« Tu n’as pas oublié Phoenix, si tu as des amis moldus tu ne réclames pas ce genre de chose ». Le semblant de sévérité que la fillette n’avait pas l’habitude d’entendre de la part de sa mère la dissuada de réclamer toute autre chose. Il fallait faire attention et ça semblait important. La fête battait toujours son plein lorsque Mederick Edelstein débarqua à la maison et fit claquer la porte dans un grand fracas qui provoqua le sursaut général. Les enfants étaient rassemblés autour d’Aisling, qui avait organisé un concours de devinette. Face à son gendre, cette dernière baissa le ton sans oublier de sourire aux enfants d’un air bienveillant afin de leur faire comprendre qu’il n’y avait pas d’inquiétude à avoir.
La voix de Wilma était tremblante, ses gestes peu assurés lorsqu’elle vint aider son mari à retirer cette grande capuche qui lui voilait le visage.
« Je ne savais pas que tu comptais rentrer aujourd’hui… »
« Moi non plus ».
Renchérit Mederick en s’éclaircissant la voix.
« Mais mon cher ami Macnair m’a laissé entendre ce matin qu’on s’était permis d’inviter des moldus chez moi ? ».
D’un geste il releva le menton de Wilma avec son index tout en l’interrogeant du regard comme s’il avait s’agit d’une enfant fautive.
« Ce n’est qu’une rumeur n’est-ce pas ? ». Le silence avait empli la pièce toute entière comme si la minuterie d’une bombe à retardement avait été lancée à l’instant même où Merderick avait prit la parole.
« Il n’y a ici que des amis de Phoenix… ».
Répondit calmement Wilma tout en dégageant lentement le bras de son mari.
« Ne fais pas de scandale devant ta fille et les enfants, c’est son anniversaire, tu ne voudrais pas gâcher ça ».
La seule présence de cet intrus avait terni les mines de chacun des enfants réunis, Phoenix tenait la main de sa grand-mère tout en retenant son souffle tandis qu’Aisling lui caressait doucement les cheveux. Un semblant de sourire vint alors décrisper le dur visage du père qui posa enfin les yeux sur sa fille.
«Tu ne viens pas m’embrasser ? » La petite hésita un instant puis levant les yeux vers sa grand-mère qui lui fit signe de s’exécuter, elle rejoignit son père et déposa furtivement ses lèvres sur sa joue parfaitement lisse.
« Bon anniversaire ma Phoenix » Il glissa un bras autour de sa taille dont l’enfant se dégagea pour aller se coller à sa mère. En se relevant l’homme de la famille adressa un signe de tête à sa belle-mère qu’il n’avait pas saluée jusqu’alors et tourna les talons avant d’affirmer d’une voix autoritaire : « Nous en discuteront ce soir ».
Le soir même, Phoenix fut envoyée dans sa chambre immédiatement après le dîner et resta un long moment la tête repliée sur ses genoux à tendre l’oreille pour essayer de comprendre le sens des éclats de voix qui lui parvenaient. Chaque haussement de ton de Mederick provoquait des frissons de culpabilité chez la fillette qui ne retenait plus ses larmes. Elle se décida enfin à se lever et sur la pointe des pieds se faufila jusqu’à l’escalier où elle s’assit sans bruit et cala sa tête entre deux barreaux. Wilma s’était tapie contre la fenêtre et son regard vide semblait fixer l’obscurité de la nuit à travers la vitre.
« Phoenix recevra l’éducation que j’ai décidé de lui donner, ira à serpentard comme tous les Edelstein l’ont fait jusqu’à alors et ce n’est certainement pas à toi d’en décider autrement. ».
Le ton était méprisant mais Wilma ne bronchait pas.
« Tes fréquentations, ta vie et tes lubies d’artiste ratée, idéaliste et dépravée et n’ont pas lieu d’exister dans cette maison tant que j’y suis et que je gagne ma vie pour ma fille et pour toi. Sans moi tu serai quoi à présent ? » Il s’approcha d’elle.
« Répond-moi ! Qu’est-ce que tu serai devenue ? Tu aurai certainement terminé avec l’un de ces moldus peintres, junkies et j’en passe, à vivre dans la misère la plus totale. »
« Ma mère aurait… »
« Ta mère n’a jamais rien fait pour t’aider. Contente-toi de t’estimer heureuse que je te permette de rester ici avec ta fille»
La salle peu éclairée grandissait l’ombre de Mederick qui déposa ses lèvres contre la nuque de sa femme tandis que d’un geste ferme il saisissait l’une de ses hanches afin de l’attirer contre lui.
«Allons, ne pleure pas Wilma, la vérité est toujours dure à entendre mais les femmes comme toi doivent être rappelées à l’ordre quelques fois. Je t’aime beaucoup tu sais…Mais tu es chez moi ici et tu te dois de respecter certaines règles..» . Finit-il par lui glisser à l’oreille tandis que la perversité de son regard s’attardait sur l’épaule dénudée de sa femme qui se dégagea de son étreinte malsaine.
« Ne me touche pas. »
Une expression de dégout dessinait à présent le regard de Wilma submergée par la propre honte de sa soumission et de sa faiblesse face à cet homme qu’elle haïssait. Elle replaça enfin la manche de son gilet sur son épaule et recula d’un pas alors qu’il s’emparait de son poignet.
« Tu te permets encore de faire la difficile ?» Sa voix s'était presque adoucie et Mederick la pressa enfin d’un geste ferme contre le mur de tuffeau ses doigts froids effleurant la joue humide de Wilma sous le regard choqué de Phoenix.
« Je serai prêt à te pardonner si tu y mettais un peu du tien »
Un sanglot étouffé du haut de l’escalier interrompit les deux adultes et accompagnés d'un hoquet de surprise le yeux apeurés de Wilma se figèrent sur Phoenix. L’expression de chacun des deux parents s’était figée un instant, réalisant lentement de l’impact que pouvait avoir cette scène de dispute dans l’esprit de leur fille. C’est en semblant faire preuve d’une grande diplomatie que le maitre de maison s’avança enfin vers les escaliers et intima à sa fille de descendre. .
« Ce n’est rien Phoenix, maman et moi discutions un peu fort, ça arrive à tous les parents » . Son gros pouce essuya les larmes de chacun des deux yeux clairs et un sourire qui se voulait réconfortant vint atténuer la dureté de ses traits.
Après avoir reçu les doux baisers de sa mère qui la serra dans ses bras aussi fort qu’elle le pouvait, Phoenix se remit peu à peu de ce qu’elle venait de voir et se laissa convaincre que la relation de ses parents était tout à fait normale. Il était d’usage chez les grandes personnes d’être parfois en désaccord, lui expliqua son père tout en ajoutant que Wilma et lui s’aimaient beaucoup. Assise contre maman la tête calée contre sa poitrine, les yeux ronds de Phoenix observaient attentivement chaque acquiescement de sa mère avant de se convaincre de croire à tout ce qu’expliquait calmement Mederick dont la voix était à présent douce et mielleuse.
L’anniversaire de ses onze ans approchant, Phoenix atteignait enfin l’âge difficile durant lequel elle prit conscience d’une réalité qu’elle avait toujours refusé de voir. Les tours de magie de Wilma, le discours solide de Mederick devinrent absurdes et ridicules et ses yeux s’ouvrirent enfin sur les choses qu’elle ne voulait pas voir. Seule Gigi, l’elfe de maison se révéla être la meilleure confidente possible lors de nuits interminables dans la cuisine à refaire le monde autour d’un paquet de chocogrenouilles et d’un bon chocolat chaud qu’elle préparait à merveille. La demoiselle avait prit l’habitude de descendre tenir compagnie à l’elfe une fois ses parents endormis et les orages de la journée passés. Lorsqu’ils en venaient à parler de Mederick, dont les venues au logis familial se faisaient rares, Gigi en venait toujours à s’infliger de nombreuses punitions pour avoir parlé de son maître en mal. Elle révéla de précieuses choses à Phoenix à propos de sa famille allemande, anciens mangemorts aux principes sévères pour laquelle l’elfe avait travaillé. Mederick était quelqu’un de fondamentalement mauvais, un maître chanteur lâche et odieux en quête d’autorité et de pouvoir. Il avait travaillé pour Voldemort et torturé de nombreux sorciers. Dès ce moment là l’enfant se mit à haïr profondément son père et se promit qu’à sa rentrée à Poudlard, elle refuserait pertinemment d’aller à serpentard si le choixpeau l’y envoyait.
“My bat lightning heart wants to fly away”
Le cœur de Phoenix, chancelant, oscillait entre une multitude de sentiments à la fois. La peur de l’inconnu et la hâte de ce moment si attendu, la douleur d’abandonner Gigi à son effrayant maître et enfin l’exaltation d’un voyage qui la transporterait loin de la morosité de son quotidien. Les jours derniers avaient été employés à courir les boutiques du chemin de traverse afin de réunir chaudrons, baguette, manuels et enfin à choisir à Phoenix un petit compagnon tout noir qui miaulait comme un sourd, interloqué par le brouhaha de la gare de King Cross. Les voyageurs hâtaient le pas, sans prendre garde à l’étrange manège des jeunes sorciers qui traversaient le mur de brique afin d’accéder à la voie 9 ¾. Sans savoir pourquoi, elle n’avait pas prit la peine de se retourner lorsque Wilma, le visage larmoyant, agitait la main en signe d’adieu. Comme si une frontière indélébile traçait à présent une ligne entre l’enfance et la vie nouvelle qui l’attendait.
Il s’agissait à présent de se faufiler dans un wagon, peu importe lequel et avec qui. Elle tira enfin une porte au hasard et pénétra dans un compartiment où était déjà installée une jeune fille. Elle s’appelait Juliet Nilsen et ce nom de famille sonna malheureusement faux aux oreilles de la blondinette lui évoquant la venue de ces aristocrates coincés à la dernière réception qu’avait organisée son père.
« Tu dois voir qui est mon père ? Mederick Edelstein »
Juliet sembla acquiescer et le visage de chacune se rembrunit sans chercher plus loin. Le destin s’était-il décidé à poursuivre Phoenix jusque dans ses premières rencontres ? Elle adressa l’un de ces sourires faussement poli et gêné à Juliet et sortit l’un de ses manuels de cour qu’elle se força à parcourir sans en avoir l’envie. Par miracle, l’entrée d’une jeune fille aux longs cheveux roux vint briser le malaise qui s’était installé et une discussion de convenance permit au temps de filer plus vite.
Serdaigle, la maison des érudits serait à présent celle de Phoenix. Le choixpeau avait soufflé serpentard, puis face aux strictes refus de la jeune fille un « SERDAIGLE» franc et intense avait retentit dans la grande salle comme le cri d’une victoire sur les Edelstein qui fit frissonner Phoenix de plaisir.
C’est en cours de Métamorphose que Juliet Nilsen se manifesta une seconde fois. Le professeur semblait très dubitatif à propos des résultats aux tests réalisés au dernier cour. La copie déposée au coin de la table ne manqua pas de faire sourire sa voisine qui accompagna sa réplique cinglante d’un rire méprisant et tout à fait déstabilisant.
« T’as pas fait fort pour une serdaigle ! » . Sentant la colère monter et son visage, si pâle d’habitude, s’empourprer, Phoenix garda pourtant son calme et ne prononça pas un mot de plus. Nous verrons bien qui est la plus maligne Nilsen. Et la vengeance n’arriva pas longtemps plus tard.
« Wingardium Leviosa », tandis que la serpentard s’escrimait à faire bouger sa plume qui restait immobile, Phoenix qui maîtrisait enfin le sortilège s’était amusée à l’observer un moment du fond de la classe. Soudain, sa main vrilla et le sortilège, prenant une direction tout à fait inhabituelle vint s’abattre sur Juliet Nilsen qui s’éleva dans les airs en hurlant pour finir agrippée de toutes ses forces à une poutre. Il n’était pas difficile de prendre l’air surprise aux yeux du professeur qui se leva enfin pour calmer les rires et s’approcher de Juliet. Un groupe de serdaigle s’était regroupé autour de Phoenix lorsqu’en souriant discrètement elle chuchota pour que seuls certains l’entendent
« Pas très rusée cette Nilsen pour une serpentard » .
Au centre des regards, la jeune serpentard finit par lâcher cette poutre à laquelle elle s’était agrippée tenacement durant un bon quart d’heure par peur du vide. Le professeur de métamorphose fit en sorte qu’elle retombe en douceur et c’est une Juliet échevelée et ahurie qui braqua son regard d’un gris glacial sur Phoenix qui souriait.
« Décidemment tu avais raison, je ne suis pas douée pour une Serdaigle. Excuse-moi, je visai la plume. »
Elle tendit une main à la serpentard que l’autre toisa et évita fièrement. Cet incident fut l’origine de longues années de mésaventures, de duels et autres péripéties impliquant toujours les deux fillettes qui s’étaient forgé à Poudlard une réputation de chipies provocatrices et indisciplinées souvent au centre des potins et des rumeurs. On entendait chuchoter dans les couloirs « Edelstein est à l’infirmerie, il paraît que Nilsen lui a transformé le nez en groin », et on riait des ces deux spécimens qui faisaient le malheur du personnel poudlarien et en particulier de Mme Padoue l’infirmière.
Au fil des années, Phoenix s’était forgée une image et si certains riaient d’elle, la plupart des élèves de son année la respectait et un première année notamment l’avait prise en grippe et l’adulait. Le petit jeu de défi entre les deux jeunes filles s’était plus ou moins calmé au fil du temps mais c’est pourtant au bal de quatrième année que les choses se gâtèrent vraiment. Un douloureux hasard avait voulu que les deux sorcières assistent à la fête parées de la même robe rouge et majestueuse qui, au comble de leur colère, ne fit pas leur fierté mais leur désarroi. Au centre des moqueries, la colère s’empara de chacune, incapable de s’avouer qu’il ne s’agissait pas d’une malchance mais d’un stratagème monté de toutes pièces par l’une ou par l’autre. Les sorts fusèrent, tant et si bien que la foule de sorciers s’était écartée des deux furies. C’est Juliet qui eu le dessus avec le sortilège de découpe et Phoenix retint sa robe autant qu’elle le pouvait sur son corps dénudé exposé aux regards moqueurs. Même ses amis, d’habitude solidaires, ne purent s’empêcher de rire à la vue de Phoenix, qui avait passé des heures à se pomponner dans la salle commune. Le lendemain, la sentence ne se fit pas attendre longtemps et les deux rebelles qui avaient été interdites de bal se rejoignirent dans le bureau du directeur pour subir ce long discours moral et rébarbatif qu’elles avaient entendu maintes et maintes fois les années précédentes. Une nuit de retenue dans la forêt interdite avec comme unique accompagnateur, Salarius, le garde chasse, leur servirait peut être de leçon. La nuit annoncée fut en effet une épreuve longue et éprouvante. Les deux jeunes filles avaient d’abord marché silencieusement jusqu’à la cabane du semi géant puis au seuil de la porte, Phoenix s’était tournée vers la serpentard, un rictus étirant faiblement ses lèvres.
« D’après toi, qu’est-ce qui est le pire, Salarius ou la forêt interdite ? » . Juliet était restée un instant surprise par cette prise de parole qui semblait pour le moins amicale, puis avait murmuré en baissant sa capuche sur ses épaules « Salarius évidemment » .
Etonnamment, un sourire futile s’était dessiné sur les deux visages et, rassurées de voir qu’elles pourraient peut être s’entendre pour une nuit, elles franchirent le seuil de la porte.
La retenue ne fut finalement pas si désagréable, l’heure avançant, les deux jeunes filles finirent par décider d’un commun accord de semer Salarius. C’est dans une course effrénée qu’elles plongèrent au cœur de la forêt, trébuchant et riant du tour qu’elles venaient de jouer au pauvre garde chasse. Il faut toujours jouer avec et non pas selon les règles et parce qu’une vie sans danger ce n’est pas une vie, les deux chipies se sentirent ralliées par une même cause ce soir là. Abritées dans la souche d’un arbre elles attendirent enfin d’avoir semé Hagrid puis allumèrent finalement leurs deux baguettes.
« Maintenant je vais devoir lutter pour ne pas te suspendre à cette branche par les pieds »
« T’inquiètes sexy Phoenix, t’étais mieux sans ta robe ! »
« Menteuse, t’as rien vu…t’as vu ? »
« J’ai bien vu »
« C’est pas vrai.. ». Laissant le doute s’installer, Juliet leva les yeux au ciel et finit par rassurer la serdaigle.
« Non c’est pas vrai »
Elles discutèrent jusqu’à l’aube, se rendant finalement compte de la quasi similarité de leurs caractères respectifs. Le matin même, alors qu’Hagrid était rentré penaud de cette escapade dans la forêt interdite, une grande battue fut organisée pour les retrouver.
La vie est parfois surprenante et c’est ainsi que les meilleures ennemies devinrent le duo choc de leur génération poudlarienne. Toujours là pour franchir les interdits, dès leur cinquième année elles purent assister à certaines des fêtes secrètes organisées dans la salle sur demande par les septièmes années à serdaigle et serpentard. En apprenant à connaître Juliet, Phoenix s’était rendu compte de l’erreur de son premier jugement et malgré leurs avis différents sur certains points, elle trouva en elle la sœur qu’elle avait toujours désirée.
A la fin de sa septième année à Poudlard, alors qu’elle rentrait chez les Edelstein, le père de Phoenix décida qu’il serait bon pour sa fille de partir étudier en Allemagne. La jeune fille logerait alors chez sa tante dans une famille cadrée, respectable, qui lui apprendrait enfin à se tenir comme il faut. C’est la larme à l’œil que Phoenix dû faire ses adieux aux belles années qui l’attendaient à Londres avec Juliet et ses amis, et embarquer pour l’Allemagne dans la ford mustang de Mederick.
« Phoenix ma douce, ton petit déjeuner est prêt ».
Chaque matin, la jeune femme aimait être présente au moment du réveil de sa fille. Sa frimousse blonde aux joues rosies, ses yeux mi-clos suite à une nuit bien remplie de doux rêves d’enfants était comme un spectacle quotidien. La gamine attrapa son ours en peluche, cacha ses petits yeux et s’enroula dans ses draps en gémissant doucement.
« Fais flambios maman…et je me réveillerai».
Elle enfourna son pouce dans la bouche et ferma les yeux tandis que Wilma souriait d’amour.
« D’accord, je vais chercher ma baguette, mais après ça pas d’histoires ! ».
Quelques instants plus tard lorsque maman revint, Phoenix s’était redressée pleine d’attention et un sourire impatient ornait ses lèvres au moment où Wilma prit place contre elle et tendit sa baguette vers le plafond. Le sortilège faisait partie du quotidien de l’enfant depuis ses trois ans où elle avait pu découvrir avec émerveillement à quoi pouvait servir ce bout de bois que ses parents gardaient sur eux la plupart du temps. « Flambios ! » un crépitement et des étincelles jaillirent de la baguette que Wilma dirigea adroitement jusqu’à dessiner dans les airs un bel hippogriffe vert et bleu dont les ailes s’animèrent majestueusement sous le regard attentif de la fillette. Soudain l’animal disparût derrière une rangée de flammes roses et une fée dorée vint déposer un baiser sur le nez de Phoenix qui applaudit d’admiration en riant.
« Encore ! »
« Non, c’est terminé Phoenix, ton professeur arrive bientôt. Allez hop, Gigi a préparé ton petit déjeuner. »
Les petits pieds nus épousèrent enfin le parquet et direction la cuisine où l’elfe de maison s’était attelée à préparer un déjeuner royal à la petite princesse. Phoenix s’assit puis demanda enfin comme chaque matin qu’on lui fasse couler un bon bain chaud et parfumé. Rien n’était plus agréable qu’une matinée bien commencée avant d’entamer une longue journée d’enseignements divers avec son professeur particulier d’initiation à la magie.
Papa était souvent absent. Son travail au ministère de la magie occupait une grande partie de son temps et maman recommandait toujours de ne pas l’embêter quand il rentrait à la maison le soir. Il avait, en effet, l’air souvent très fatigué et las. Au fond Phoenix ne le connaissait que très peu mais sa mère lui avait expliqué que grâce à lui, les galions circulaient dans cette famille comme une nuée de trolls dans un souterrain. Il fallait donc être très reconnaissante et obéissante. Mederick Edelstein était ce genre d’homme grand, imposant et respecté de tous. Le son rauque et sévère de sa voix imposait immédiatement l’écoute et le respect et son regard perçant inculquait à chacun de baisser les yeux. Lorsqu’il rentrait à la maison, on ne devait pas manger avec les doigts ni courir autour de la table, l’histoire avant de dormir était proscrite et maman ne souriait plus autant que d’habitude.
C’était exactement le genre d’homme avec lequel Wilma n’aurait jamais imaginé passer sa vie. Petite femme fluette aux yeux clairs, souriante et à la voix chantante et envoutante. Elle regrettait de n’avoir pas de belle histoire d’amour à raconter à sa fille lorsque la curiosité insatisfaite de l’enfant s’évertuait à connaître le passé de ses parents. Les toilettes insalubres d’un bar quelconque n’ont pas le romantisme de la loge d’un bateau lors d’un voyage de noces. La grossesse accidentelle n’a pas le charme de l’enfant désiré attendu. Pourtant Wilma enrobait la vie de Phoenix d’un joli papier acidulé où le passé n’existait pas plus que la marque des ténèbres tatouée sur le torse de papa depuis la chute de Voldemort.
Le 28 mai 1999, la poupée blonde souffla ses neuf bougies d’anniversaire entourée de ses amis du parc de loisir après avoir fait le vœu de devenir un jour une belle vélane. Pour l’occasion, Wilma avait fait venir sa mère : mamie Aisling qui savait organiser les meilleures fêtes même sans user de la magie lorsque certains enfants moldus faisaient partie des convives. Gigi, l’elfe de maison cachée dans la cuisine gonflait gaiement des ballons tandis qu’Aisling organisait une course au trésor dans le salon.
« Tu fais flambios maman ? ».
Wilma fronça les sourcils et attrapa sa fille pour la faire tournoyer dans ses bras puis lui glissa à l’oreille
« Tu n’as pas oublié Phoenix, si tu as des amis moldus tu ne réclames pas ce genre de chose ». Le semblant de sévérité que la fillette n’avait pas l’habitude d’entendre de la part de sa mère la dissuada de réclamer toute autre chose. Il fallait faire attention et ça semblait important. La fête battait toujours son plein lorsque Mederick Edelstein débarqua à la maison et fit claquer la porte dans un grand fracas qui provoqua le sursaut général. Les enfants étaient rassemblés autour d’Aisling, qui avait organisé un concours de devinette. Face à son gendre, cette dernière baissa le ton sans oublier de sourire aux enfants d’un air bienveillant afin de leur faire comprendre qu’il n’y avait pas d’inquiétude à avoir.
La voix de Wilma était tremblante, ses gestes peu assurés lorsqu’elle vint aider son mari à retirer cette grande capuche qui lui voilait le visage.
« Je ne savais pas que tu comptais rentrer aujourd’hui… »
« Moi non plus ».
Renchérit Mederick en s’éclaircissant la voix.
« Mais mon cher ami Macnair m’a laissé entendre ce matin qu’on s’était permis d’inviter des moldus chez moi ? ».
D’un geste il releva le menton de Wilma avec son index tout en l’interrogeant du regard comme s’il avait s’agit d’une enfant fautive.
« Ce n’est qu’une rumeur n’est-ce pas ? ». Le silence avait empli la pièce toute entière comme si la minuterie d’une bombe à retardement avait été lancée à l’instant même où Merderick avait prit la parole.
« Il n’y a ici que des amis de Phoenix… ».
Répondit calmement Wilma tout en dégageant lentement le bras de son mari.
« Ne fais pas de scandale devant ta fille et les enfants, c’est son anniversaire, tu ne voudrais pas gâcher ça ».
La seule présence de cet intrus avait terni les mines de chacun des enfants réunis, Phoenix tenait la main de sa grand-mère tout en retenant son souffle tandis qu’Aisling lui caressait doucement les cheveux. Un semblant de sourire vint alors décrisper le dur visage du père qui posa enfin les yeux sur sa fille.
«Tu ne viens pas m’embrasser ? » La petite hésita un instant puis levant les yeux vers sa grand-mère qui lui fit signe de s’exécuter, elle rejoignit son père et déposa furtivement ses lèvres sur sa joue parfaitement lisse.
« Bon anniversaire ma Phoenix » Il glissa un bras autour de sa taille dont l’enfant se dégagea pour aller se coller à sa mère. En se relevant l’homme de la famille adressa un signe de tête à sa belle-mère qu’il n’avait pas saluée jusqu’alors et tourna les talons avant d’affirmer d’une voix autoritaire : « Nous en discuteront ce soir ».
Le soir même, Phoenix fut envoyée dans sa chambre immédiatement après le dîner et resta un long moment la tête repliée sur ses genoux à tendre l’oreille pour essayer de comprendre le sens des éclats de voix qui lui parvenaient. Chaque haussement de ton de Mederick provoquait des frissons de culpabilité chez la fillette qui ne retenait plus ses larmes. Elle se décida enfin à se lever et sur la pointe des pieds se faufila jusqu’à l’escalier où elle s’assit sans bruit et cala sa tête entre deux barreaux. Wilma s’était tapie contre la fenêtre et son regard vide semblait fixer l’obscurité de la nuit à travers la vitre.
« Phoenix recevra l’éducation que j’ai décidé de lui donner, ira à serpentard comme tous les Edelstein l’ont fait jusqu’à alors et ce n’est certainement pas à toi d’en décider autrement. ».
Le ton était méprisant mais Wilma ne bronchait pas.
« Tes fréquentations, ta vie et tes lubies d’artiste ratée, idéaliste et dépravée et n’ont pas lieu d’exister dans cette maison tant que j’y suis et que je gagne ma vie pour ma fille et pour toi. Sans moi tu serai quoi à présent ? » Il s’approcha d’elle.
« Répond-moi ! Qu’est-ce que tu serai devenue ? Tu aurai certainement terminé avec l’un de ces moldus peintres, junkies et j’en passe, à vivre dans la misère la plus totale. »
« Ma mère aurait… »
« Ta mère n’a jamais rien fait pour t’aider. Contente-toi de t’estimer heureuse que je te permette de rester ici avec ta fille»
La salle peu éclairée grandissait l’ombre de Mederick qui déposa ses lèvres contre la nuque de sa femme tandis que d’un geste ferme il saisissait l’une de ses hanches afin de l’attirer contre lui.
«Allons, ne pleure pas Wilma, la vérité est toujours dure à entendre mais les femmes comme toi doivent être rappelées à l’ordre quelques fois. Je t’aime beaucoup tu sais…Mais tu es chez moi ici et tu te dois de respecter certaines règles..» . Finit-il par lui glisser à l’oreille tandis que la perversité de son regard s’attardait sur l’épaule dénudée de sa femme qui se dégagea de son étreinte malsaine.
« Ne me touche pas. »
Une expression de dégout dessinait à présent le regard de Wilma submergée par la propre honte de sa soumission et de sa faiblesse face à cet homme qu’elle haïssait. Elle replaça enfin la manche de son gilet sur son épaule et recula d’un pas alors qu’il s’emparait de son poignet.
« Tu te permets encore de faire la difficile ?» Sa voix s'était presque adoucie et Mederick la pressa enfin d’un geste ferme contre le mur de tuffeau ses doigts froids effleurant la joue humide de Wilma sous le regard choqué de Phoenix.
« Je serai prêt à te pardonner si tu y mettais un peu du tien »
Un sanglot étouffé du haut de l’escalier interrompit les deux adultes et accompagnés d'un hoquet de surprise le yeux apeurés de Wilma se figèrent sur Phoenix. L’expression de chacun des deux parents s’était figée un instant, réalisant lentement de l’impact que pouvait avoir cette scène de dispute dans l’esprit de leur fille. C’est en semblant faire preuve d’une grande diplomatie que le maitre de maison s’avança enfin vers les escaliers et intima à sa fille de descendre. .
« Ce n’est rien Phoenix, maman et moi discutions un peu fort, ça arrive à tous les parents » . Son gros pouce essuya les larmes de chacun des deux yeux clairs et un sourire qui se voulait réconfortant vint atténuer la dureté de ses traits.
Après avoir reçu les doux baisers de sa mère qui la serra dans ses bras aussi fort qu’elle le pouvait, Phoenix se remit peu à peu de ce qu’elle venait de voir et se laissa convaincre que la relation de ses parents était tout à fait normale. Il était d’usage chez les grandes personnes d’être parfois en désaccord, lui expliqua son père tout en ajoutant que Wilma et lui s’aimaient beaucoup. Assise contre maman la tête calée contre sa poitrine, les yeux ronds de Phoenix observaient attentivement chaque acquiescement de sa mère avant de se convaincre de croire à tout ce qu’expliquait calmement Mederick dont la voix était à présent douce et mielleuse.
L’anniversaire de ses onze ans approchant, Phoenix atteignait enfin l’âge difficile durant lequel elle prit conscience d’une réalité qu’elle avait toujours refusé de voir. Les tours de magie de Wilma, le discours solide de Mederick devinrent absurdes et ridicules et ses yeux s’ouvrirent enfin sur les choses qu’elle ne voulait pas voir. Seule Gigi, l’elfe de maison se révéla être la meilleure confidente possible lors de nuits interminables dans la cuisine à refaire le monde autour d’un paquet de chocogrenouilles et d’un bon chocolat chaud qu’elle préparait à merveille. La demoiselle avait prit l’habitude de descendre tenir compagnie à l’elfe une fois ses parents endormis et les orages de la journée passés. Lorsqu’ils en venaient à parler de Mederick, dont les venues au logis familial se faisaient rares, Gigi en venait toujours à s’infliger de nombreuses punitions pour avoir parlé de son maître en mal. Elle révéla de précieuses choses à Phoenix à propos de sa famille allemande, anciens mangemorts aux principes sévères pour laquelle l’elfe avait travaillé. Mederick était quelqu’un de fondamentalement mauvais, un maître chanteur lâche et odieux en quête d’autorité et de pouvoir. Il avait travaillé pour Voldemort et torturé de nombreux sorciers. Dès ce moment là l’enfant se mit à haïr profondément son père et se promit qu’à sa rentrée à Poudlard, elle refuserait pertinemment d’aller à serpentard si le choixpeau l’y envoyait.
“My bat lightning heart wants to fly away”
Le cœur de Phoenix, chancelant, oscillait entre une multitude de sentiments à la fois. La peur de l’inconnu et la hâte de ce moment si attendu, la douleur d’abandonner Gigi à son effrayant maître et enfin l’exaltation d’un voyage qui la transporterait loin de la morosité de son quotidien. Les jours derniers avaient été employés à courir les boutiques du chemin de traverse afin de réunir chaudrons, baguette, manuels et enfin à choisir à Phoenix un petit compagnon tout noir qui miaulait comme un sourd, interloqué par le brouhaha de la gare de King Cross. Les voyageurs hâtaient le pas, sans prendre garde à l’étrange manège des jeunes sorciers qui traversaient le mur de brique afin d’accéder à la voie 9 ¾. Sans savoir pourquoi, elle n’avait pas prit la peine de se retourner lorsque Wilma, le visage larmoyant, agitait la main en signe d’adieu. Comme si une frontière indélébile traçait à présent une ligne entre l’enfance et la vie nouvelle qui l’attendait.
Il s’agissait à présent de se faufiler dans un wagon, peu importe lequel et avec qui. Elle tira enfin une porte au hasard et pénétra dans un compartiment où était déjà installée une jeune fille. Elle s’appelait Juliet Nilsen et ce nom de famille sonna malheureusement faux aux oreilles de la blondinette lui évoquant la venue de ces aristocrates coincés à la dernière réception qu’avait organisée son père.
« Tu dois voir qui est mon père ? Mederick Edelstein »
Juliet sembla acquiescer et le visage de chacune se rembrunit sans chercher plus loin. Le destin s’était-il décidé à poursuivre Phoenix jusque dans ses premières rencontres ? Elle adressa l’un de ces sourires faussement poli et gêné à Juliet et sortit l’un de ses manuels de cour qu’elle se força à parcourir sans en avoir l’envie. Par miracle, l’entrée d’une jeune fille aux longs cheveux roux vint briser le malaise qui s’était installé et une discussion de convenance permit au temps de filer plus vite.
Serdaigle, la maison des érudits serait à présent celle de Phoenix. Le choixpeau avait soufflé serpentard, puis face aux strictes refus de la jeune fille un « SERDAIGLE» franc et intense avait retentit dans la grande salle comme le cri d’une victoire sur les Edelstein qui fit frissonner Phoenix de plaisir.
C’est en cours de Métamorphose que Juliet Nilsen se manifesta une seconde fois. Le professeur semblait très dubitatif à propos des résultats aux tests réalisés au dernier cour. La copie déposée au coin de la table ne manqua pas de faire sourire sa voisine qui accompagna sa réplique cinglante d’un rire méprisant et tout à fait déstabilisant.
« T’as pas fait fort pour une serdaigle ! » . Sentant la colère monter et son visage, si pâle d’habitude, s’empourprer, Phoenix garda pourtant son calme et ne prononça pas un mot de plus. Nous verrons bien qui est la plus maligne Nilsen. Et la vengeance n’arriva pas longtemps plus tard.
« Wingardium Leviosa », tandis que la serpentard s’escrimait à faire bouger sa plume qui restait immobile, Phoenix qui maîtrisait enfin le sortilège s’était amusée à l’observer un moment du fond de la classe. Soudain, sa main vrilla et le sortilège, prenant une direction tout à fait inhabituelle vint s’abattre sur Juliet Nilsen qui s’éleva dans les airs en hurlant pour finir agrippée de toutes ses forces à une poutre. Il n’était pas difficile de prendre l’air surprise aux yeux du professeur qui se leva enfin pour calmer les rires et s’approcher de Juliet. Un groupe de serdaigle s’était regroupé autour de Phoenix lorsqu’en souriant discrètement elle chuchota pour que seuls certains l’entendent
« Pas très rusée cette Nilsen pour une serpentard » .
Au centre des regards, la jeune serpentard finit par lâcher cette poutre à laquelle elle s’était agrippée tenacement durant un bon quart d’heure par peur du vide. Le professeur de métamorphose fit en sorte qu’elle retombe en douceur et c’est une Juliet échevelée et ahurie qui braqua son regard d’un gris glacial sur Phoenix qui souriait.
« Décidemment tu avais raison, je ne suis pas douée pour une Serdaigle. Excuse-moi, je visai la plume. »
Elle tendit une main à la serpentard que l’autre toisa et évita fièrement. Cet incident fut l’origine de longues années de mésaventures, de duels et autres péripéties impliquant toujours les deux fillettes qui s’étaient forgé à Poudlard une réputation de chipies provocatrices et indisciplinées souvent au centre des potins et des rumeurs. On entendait chuchoter dans les couloirs « Edelstein est à l’infirmerie, il paraît que Nilsen lui a transformé le nez en groin », et on riait des ces deux spécimens qui faisaient le malheur du personnel poudlarien et en particulier de Mme Padoue l’infirmière.
Au fil des années, Phoenix s’était forgée une image et si certains riaient d’elle, la plupart des élèves de son année la respectait et un première année notamment l’avait prise en grippe et l’adulait. Le petit jeu de défi entre les deux jeunes filles s’était plus ou moins calmé au fil du temps mais c’est pourtant au bal de quatrième année que les choses se gâtèrent vraiment. Un douloureux hasard avait voulu que les deux sorcières assistent à la fête parées de la même robe rouge et majestueuse qui, au comble de leur colère, ne fit pas leur fierté mais leur désarroi. Au centre des moqueries, la colère s’empara de chacune, incapable de s’avouer qu’il ne s’agissait pas d’une malchance mais d’un stratagème monté de toutes pièces par l’une ou par l’autre. Les sorts fusèrent, tant et si bien que la foule de sorciers s’était écartée des deux furies. C’est Juliet qui eu le dessus avec le sortilège de découpe et Phoenix retint sa robe autant qu’elle le pouvait sur son corps dénudé exposé aux regards moqueurs. Même ses amis, d’habitude solidaires, ne purent s’empêcher de rire à la vue de Phoenix, qui avait passé des heures à se pomponner dans la salle commune. Le lendemain, la sentence ne se fit pas attendre longtemps et les deux rebelles qui avaient été interdites de bal se rejoignirent dans le bureau du directeur pour subir ce long discours moral et rébarbatif qu’elles avaient entendu maintes et maintes fois les années précédentes. Une nuit de retenue dans la forêt interdite avec comme unique accompagnateur, Salarius, le garde chasse, leur servirait peut être de leçon. La nuit annoncée fut en effet une épreuve longue et éprouvante. Les deux jeunes filles avaient d’abord marché silencieusement jusqu’à la cabane du semi géant puis au seuil de la porte, Phoenix s’était tournée vers la serpentard, un rictus étirant faiblement ses lèvres.
« D’après toi, qu’est-ce qui est le pire, Salarius ou la forêt interdite ? » . Juliet était restée un instant surprise par cette prise de parole qui semblait pour le moins amicale, puis avait murmuré en baissant sa capuche sur ses épaules « Salarius évidemment » .
Etonnamment, un sourire futile s’était dessiné sur les deux visages et, rassurées de voir qu’elles pourraient peut être s’entendre pour une nuit, elles franchirent le seuil de la porte.
La retenue ne fut finalement pas si désagréable, l’heure avançant, les deux jeunes filles finirent par décider d’un commun accord de semer Salarius. C’est dans une course effrénée qu’elles plongèrent au cœur de la forêt, trébuchant et riant du tour qu’elles venaient de jouer au pauvre garde chasse. Il faut toujours jouer avec et non pas selon les règles et parce qu’une vie sans danger ce n’est pas une vie, les deux chipies se sentirent ralliées par une même cause ce soir là. Abritées dans la souche d’un arbre elles attendirent enfin d’avoir semé Hagrid puis allumèrent finalement leurs deux baguettes.
« Maintenant je vais devoir lutter pour ne pas te suspendre à cette branche par les pieds »
« T’inquiètes sexy Phoenix, t’étais mieux sans ta robe ! »
« Menteuse, t’as rien vu…t’as vu ? »
« J’ai bien vu »
« C’est pas vrai.. ». Laissant le doute s’installer, Juliet leva les yeux au ciel et finit par rassurer la serdaigle.
« Non c’est pas vrai »
Elles discutèrent jusqu’à l’aube, se rendant finalement compte de la quasi similarité de leurs caractères respectifs. Le matin même, alors qu’Hagrid était rentré penaud de cette escapade dans la forêt interdite, une grande battue fut organisée pour les retrouver.
La vie est parfois surprenante et c’est ainsi que les meilleures ennemies devinrent le duo choc de leur génération poudlarienne. Toujours là pour franchir les interdits, dès leur cinquième année elles purent assister à certaines des fêtes secrètes organisées dans la salle sur demande par les septièmes années à serdaigle et serpentard. En apprenant à connaître Juliet, Phoenix s’était rendu compte de l’erreur de son premier jugement et malgré leurs avis différents sur certains points, elle trouva en elle la sœur qu’elle avait toujours désirée.
A la fin de sa septième année à Poudlard, alors qu’elle rentrait chez les Edelstein, le père de Phoenix décida qu’il serait bon pour sa fille de partir étudier en Allemagne. La jeune fille logerait alors chez sa tante dans une famille cadrée, respectable, qui lui apprendrait enfin à se tenir comme il faut. C’est la larme à l’œil que Phoenix dû faire ses adieux aux belles années qui l’attendaient à Londres avec Juliet et ses amis, et embarquer pour l’Allemagne dans la ford mustang de Mederick.
- InvitéInvité
Re: Phoenix *You make them feel so small & they love it
Dim 31 Oct 2010 - 20:23
"And your kisses at night are replaced with tears"
En cet été 1998, nous nous rendions donc à Oldenbourg en Allemagne, suite à la rigide décision de mon père qui voulait prendre en main mon éducation et surtout ma réputation qui n’était pas des meilleures après ces belles années passées à Poudlard. Il avait pourtant eu l’air heureux lorsque les Nilsen lui avaient annoncé que leur fille et moi nous étions liées d’amitié à Poudlard. Honteux pourtant de voir que Juliet avait suivi, laissez moi rire, une scolarité exemplaire chez les serpentards, contrairement à moi qui avait lamentablement échoué chez les serdaigles, il se mit en tête qu’il fallait agir. Ma tante allemande, Magda Edelstein, était tout ce que je détestais. Une pimbêche aux lèvres pincées, au visage aigri par l’absence totale d’amour dans son couple et aux yeux glacials de vipère, qui vous fixaient avec défi, l’air de dire « N’essaie même pas de poser ce pied sale sur mon tapis neuf ».
Elle était l’exemple même de la mère parfaite, paraissait-il, même si elle n’avait jamais eu d’enfants. « Ça te changera de Wilma » avait lancé mon père sur le ton de la rigolade. J’avais trouvé ça tellement hors de propos que mes yeux avaient vrillé instinctivement sur la gauche pour ne plus se tourner du voyage. Ma joue collée contre la vitre embuée de la Ford Mustang volante, la voix de mon père me réveilla dans une semi-torpeur, et j’émergeai de mon sommeil au milieu des nuages qui défilaient lentement sous mes yeux et semblaient s’étendre à l’infini.
« Réveille toi, nous sommes juste au dessus de chez Magda, prête pour l’atterrissage ? ».
Je haussais un sourcil l’air de dire, je ne suis plus une enfant et ma joue vint se caller sur ma main accompagnée par un soupir. Quelle horreur de devoir supporter ça à 18 ans. Je pensais à Juliet qui me manquait déjà, à son petit ami du moment dont je n’avais même pas retenu le prénom, puis à Gigi, mon elfe de maison à qui j’avais à peine eu le temps de dire au revoir avant de partir.
« Phoenix ! C’est à peine si je te reconnais, comme tu as grandi ! »
Sa voix aigüe et débordante de bons sentiments résonna à mes oreilles comme une terrible sentence qui s’abattait sur moi. Elle m’embrassa du bout des lèvres sur chaque joue, puis jeta un regard furtif à ma jupe sans doute un peu trop courte à son gout. Un froncement de ses narines retroussées m’indiqua que j’avais vu juste et on m’invita à entrer dans le joli salon fleuri et décoré de napperons de toutes tailles.
« Je vous sert un thé ? »
Mederick répondit à ma place, craignant avec justesse une réponse négative de ma part.
« Phoenix en prendra un, moi je ne reste pas, je dois m’envoler pour Oxford, une affaire assez urgente me presse ! ».
Après m’avoir fait ses adieux, mon père braqua son regard d’inquisiteur sur moi et partit froidement, me laissant seule avec mes bagages tandis que tante Magda sur le pas de la porte lui adressa de grands gestes jusqu’à voir la voiture disparaître dans la brume nuageuse. Une fois le thé et les gâteaux infects engloutis en un temps record, Magda me laissa la grande liberté de regagner ma chambre qu’un elfe de maison m’indiqua. Je m’écroulais sur le lit avec désespoir, me refusant à déballer mes bagages et incapable de me résigner à rester ici plus de temps. J’attendais alors patiemment que le soleil se couche, que le repas se passe en silence ou presque, que ma tante et son mari montent se coucher après m’avoir aimablement souhaité une bonne nuit. Alors que la lune répandait une douce lumière à travers les vitres de ma chambre, je rangeais le strict nécessaire de mes affaires dans un sac à dos. J’enfilais enfin l’un de ces vieux jeans dans lequel je me sentais le plus à mon aise, ainsi qu’un vieux tee shirt à l’effigie de l’un de ces groupes de rock’n’roll moldus que j’avais longtemps aimé en secret. Je ne voulais pas avoir l’air d’une clocharde, mais pas non plus d’une bourgeoise perdue dans les sombres rues de Berlin. La cheminée de ma tante était, comme toutes les maisons de sorciers, reliée au réseau qui permettait de se déplacer facilement en Allemagne. Je descendais alors sans aucun bruit dans la maison silencieuse et allumait un semblant de feu. Une fois à l’intérieur de la cheminée, comme le protocole l’exigeait, je lançai la poudre de cheminette tout en formulant ma destination dans une voix claire et distincte. La décision avait été rapide, je connaissais à peu près bien la capitale pour y être allée plus jeune et il serait certainement plus difficile de me retrouver là bas. Ma tante fut sans doute réveillée sur le moment mais j’étais déjà bien assez loin pour m’en soucier.
Les premiers jours s’avérèrent être plus difficiles que je l’avais imaginé. Après tout, on n’apprend pas à se débrouiller seul du jour au lendemain mais après avoir été recueillie une nuit dans le pub où j’avais atterri grâce à la poudre de cheminette, je décidai de fuir le monde des sorciers dans lequel mon père comptait nombre de connaissances aux quatre coins du monde et surtout en Allemagne. Une auberge de jeunesse fit l’affaire un certain temps et ayant presque épuisé mes économies au bout du premier mois, j’eu la chance d’obtenir un job de serveuse au Maria am Ostbahnhof, bar branché aux abords de la ville.
Je découvrais la vie nocturne des moldus à Berlin, les concerts, le cinéma, tout m’enthousiasmai et les soirées alcoolisées aidant, j’apprenais à connaître certains habitués du bar et à me forger un petit réseau de relation. L’hiver arriva vite, je n’avais eu aucune nouvelles de ma mère ni de Juliet et je me décidai enfin à m’aventurer dans le quartier sorcier de Berlin afin d’envoyer un hibou à chacune d’elles. La réponse de Juliet ne se fit pas attendre et éclaira ma journée, heureuse d’avoir de mes nouvelles et surtout surexcitée à l’idée de découvrir cette nouvelle aventure Berlinoise, elle promettait de me rejoindre en Allemagne dès qu’elle le pourrait.
Il m’arrivait souvent de rester boire un verre au Maria les soirs où je ne travaillai pas. J’avais fini par apprécier l’éclairage aux néons, l’ambiance électro de ce gigantesque hangar transformé en club de nuit et surtout la facilité des gens à s’emmêler entre eux le temps d’une danse ou d’une nuit. L’authenticité de ces soirées électriques, où chacun s’oubliait dans la musique, les rayons de lumières, la foule ou l’alcool dans cet espace clos de liberté, tout cela était devenu pour moi une évidence et je profitai autant que je le pouvais de chaque moment passé là bas. J’avais d’ailleurs bu plus que de raisons ce fameux soir où je rencontrai Liah, la sœur de Lorenz, le barman qui m’avait prise sous son aile depuis mon arrivée à Berlin. Petite fille ingénue ou junkie rebelle, le charme de Liah m’avait immédiatement serré le ventre de je ne sais quel sentiment étrange. Peut-être était-elle la fille que j’avais toujours désiré être. Son assurance m’intimidait, ses lèvres teintées d’un rouge vermeil et le maquillage noir de ses yeux sombres charbonnés s’imposèrent à moi comme une sorte d’évidence ou de révélation. On me la présentait et je la saluais d’un mouvement bref de la tête alors que tout semblait s’être effacé autour d’elle. Tandis qu’elle parlait avec Lorenz, je me sentais simple, tellement simple et banale face à son blouson de cuir noir, sa démarche nonchalante et soignée, la pointe d’ironie qui émanait de chacun de ses gestes et son regard perçant. Alors que je détournai enfin les yeux, Liah posa ses doigts vernis sur mon épaule et, dans l’éclat d’un sourire, m’invita à boire quelque chose avec elle.
« Alors c’est toi la demoiselle en fuite dont mon frère me parle depuis quelques mois ? »
J’acquiesçais d’un sourire, son anglais était parfait tout comme le reste d’ailleurs.
« J’avais hâte de te connaître, je ne sais pas pourquoi. Peut être parceque tu t’appelles Phoenix et que ça me fait penser à cet oiseau légendaire. Tu dois bien voir ? Au plumage de feu…qui renaissent de leurs cendres ? »
J’avais envie de lui répondre que leur plumage ne prenait feu qu’au moment de leur mort et que le meilleur attribut des Phénix était plutôt leurs larmes guérisseuses mais évidement je me contentais de sourire timidement et de couper court à cette discussion qui aurait pu me mener à parler de magie, l’alcool aidant.
Oui je vois très bien, mais ce n’est pas la même orthographe.
Liah sembla s’amuser de ma réponse et après avoir avalé plusieurs gorgées de bières en une seule fois elle s’appuya sur le comptoir puis croisa ses longues jambes en s’approchant de moi pour ne plus avoir à forcer sa voix.
« Ah pardon. L’orthographe ce n’est pas mon fort. Je suis étudiante en art, ça n’excuse rien mais je m’y connaît mieux en musique, alcool et jolies filles… mais peut être aussi bientôt en phénix.
Je souriais sans réellement comprendre où elle voulait en venir, les mots semblaient bloqués au fond de ma gorge et je m’emparai de mon verre pour le finir d’une traite.
Plusieurs soirs de suite, Liah m’informait de sa venue au Maria et nous discutions ensemble autour d’un verre. Peu à peu je me sentais moins intimidée par cette provocatrice au cœur tendre et j’appréciai chaque moment passé en sa compagnie où en la compagnie de ses amis. Un jour, alors que je lui avais exposé ma situation, elle m’annonçait le départ de sa colocataire et me proposait alors de venir habiter avec elle dans son appartement en plein centre ville de Dublin. Cette proposition me surpris beaucoup, loin de penser que Liah m’appréciait au point de partager sa vie, je fut à la fois flattée et reconnaissante qu’elle me porte cette attention. J’acceptais bien évidement, à la fois intimidée et exaltée par l’envie de connaître cette fille qui suscitait en moi tant d’admiration et trop heureuse de trouver un logement sans avoir à remplir ces piles de paperasses moldues incompréhensibles.
Enfin installée avec elle, me vie changea du tout au tout. Pour la première fois depuis mon arrivée à Berlin, je me sentais entourée d’amis et de gens sur qui compter. Les soirées s’enchaînaient à l’appartement et les amis de Liah me posaient des tas de questions sur ma vie londonienne. Mon allemand s’était perfectionné et j’arrivai à entretenir de longues discussions sur des sujets moldus qui ne m’étaient jamais venus à l’esprit. Je fréquentai la jeunesse étudiante de Berlin, les friperies et les magasins de mode, les bars branchés et les boites de nuits, le petit marché le matin où les légumes étaient moins chers, l’école d’art quand j’en avais la possibilité. Il m’arriva d’assister à certains des cours de Liah en sa compagnie. Le monde moldu avait quelque chose d’attirant et de simple qui me séduisait.
Un soir, alors que je tournais en rond sans nouvelles de Liah, mes soupçons se confirmèrent et une inconnue fit irruption dans l’appartement au bras de ma colocataire totalement amochée. Elles riaient et me racontèrent leur soirée que je n’avais absolument pas envie d’entendre, leurs rires me serrèrent le ventre et j’abrégeai cette entrevue en prétextant la fatigue. Une fois couchée je percevais, non sans jalousie, les gémissements de plaisir de cette inconnue qui me volait à elle sans le savoir. Je collais mon oreiller contre ma temps et me surpris à verser quelques larmes, imaginant qu’elle passerai la nuit, réfugiée contre elle, entourée de ses bras, tandis que depuis notre rencontre je n’avais jamais eu l’audace de répondre aux avances pourtant explicites de Liah. L’année passa et j’enchaînai les nuits sans suite avec certains garçons qui me plaisaient certe mais envers qui j’étais incapable de ressentir une once des sentiments que j’éprouvais à l’égard de Liah. J’avais besoin d’avoir quelqu’un à mes côtés lorsque la nuit arrivait et que je luttai pour ne pas penser à elle, besoin aussi de sentir sa jalousie et ses sourires moins francs lorsque j’embrassais quelqu’un sous ses yeux et qu’elle détournait le regard.
L’idée de que je sois modèle avait été énoncée tout naturellement autour d’un repas alors que Liah rentrait de l’un de ses cours de dessins. Se plaignant du mauvais éclairage de l’amphi, de son incapacité à se concentrer lorsqu’elle était entourée d’une centaine d’étudiants dessinant la même chose qu’elle. Elle me proposa alors sur le ton de la plaisanterie de poser nue pour l’un de ses travaux d’arts plastiques. Me voyant hésitante au départ, elle se permit alors d’insister un peu plus, me rassurant en me racontant ses propres expériences en tant que modèle. Elle semblait libérée de toute pudeur, indifférente du regard des autres et de tout jugement. J’aimais sa façon de considérer chaque chose à distance sans jamais émettre le moindre mépris pour qui que ce soit. J’acceptais alors, non sans inquiétude et le soir où elle réitéra sa demande, elle retira ses vêtements la première afin de me mettre plus à l’aise, découvrant son corps que je n’osais même pas regarder. J’attendais un instant qu’elle installe son matériel avec grâce, toujours dans sa tenue d’eve, je posais enfin mes yeux sur ses formes féminines et son sourire me détendit un peu. Poussée par son impudeur je finis par retirer un à un mes vêtement enterrant définitivement tous ces faux principes que je m’étais imposée. Je me sentis d’abord gênée par le regard perçant de Liah sur mon corps nu et tremblant, puis la pudeur s’échappant au fil des paroles échangées et des doux sourires qu’elle m’adressait, je pris finalement goût à ces moments privilégiés qui devinrent habituels.
C’est un soir d’hiver dans la chambre de Liah, alors que la bouteille de vodka avait été bien entamée et que le dessin qu’elle faisait de moi n’était pas un projet d'école mais plutôt une envie de me dessiner, qu'elle m'arrêta net au moment de me rhabiller. Agrippant ma main avec laquelle je venais d'attraper ma robe, elle posa mes vêtements et son dessin sur l'un des coussins qui bordaient le lit. Mon regard interloqué l’interrogeait d’abord puis elle se glissa jusqu’à moi sur le lit et entoura mes épaules du drap blanc pour m’attirer contre elle.
«Je sais qu’on ne doit pas embrasser son modèle mais j’ai vraiment du mal à me concentrer sur mon dessin.»
Elle frôla l’une de mes cuisse de sa main et un frisson incontrôlable parcouru mon corps.
« Ne me repousse pas. S’il te plait, ferme les yeux, ne pense à rien d’autre.» Sa voix était douce et envoutante, je me sentais alors enveloppée de chaleur tandis que mon visage s’empourprait et je fermai doucement les yeux. Mon corps dénudé frôlait le tissu de son tee-shirt tandis que musique douce du vinyl qui tournait renvoyait à mes oreilles une mélodie magique que j’étais destinée à ne jamais oublier. Lorsque ses lèvres s’unirent enfin aux miennes, je me sentis fondre contre elle comme si mon corps tout entier ne répondait plus qu’à ce violent désir enfermé si longtemps dans la moindre de mes pensées. Ses doigts de fées, le goût de sa peau, la douceur de sa bouche, jamais le plaisir n’avait été si intense auparavant.
Tandis qu’elle passait son index le long de ma joue avec douceur, je repoussai doucement ses cheveux bruns pour que mes lèvres viennent épouser la moiteur de ses épaules. Le temps semblait s’être arrêté autour du canapé sur lequel nous étions à présent immobiles, mon corps enlacé au sien, mes sens envoûtés par l’odeur suave de sa peau, plus rien n’existait.
A partir de ce moment là, ma vie se transforma et mon admiration pour Liah se métamorphosa en une passion sans limite. J’oubliais presque le monde des sorciers, ma baguette bien cachée au fond de mon placard, la vie que j’avais vécue avant. Plus rien d’autre ne comptait que la douceur de cette vie avec elle. Le regard des autres m’importait et j’aurai presque aimé voir la tête de mon père face à ce premier amour décadent et si unique. Elle était devenue ma confidente, mon âme entière était liée à elle mais je me sentais souvent frustrée de devoir lui mentir sur ma propre nature.
Mon idylle amoureuse avec Liah se ternit au bout d’un an lorsque j’appris que je n’étais pas la seule à partager sa vie amoureuse. Alors qu’elle continuait ses études à l’école d’art, je me sentais bloquée par ma situation, enlisée dans une existence que je n’avais pas vraiment désirée. Je voulais continuer mes études et mon âge me permettait à présent de retourner à Londres sans avoir à rendre des comptes à ma famille. J’étais devenue indépendante, forte, épanouie et débrouillarde. Liah m’avait été d’une aide incomparable et je lui étais reconnaissante pour tout. Malheureusement, notre relation s’était assombrie, précipitée par les substances illicites que Liah m’avait influencée à prendre avec elle lors de soirées étranges dans lesquelles elle m’entraînait. Mon regard avait changé ou bien c’est elle qui avait changé, quoi qu’il en soit, je n’aimais plus ses allures d’artiste et la façon qu’elle avait de séduire toutes ces filles sous prétexte que la polygamie est avant tout une ouverture d’esprit dans un monde trop moral. Je l’aimais toujours lorsque je pris la décision douloureuse d’en finir avec cette histoire qui aurait finit par me détruire. Juliet me rattrapa juste au moment où j’avais besoin d’elle pour ne pas succomber à la tentation destructrice que m’inspira ma rupture avec Liah. Un vide immense m’avait envahie en réalisant que cette fille était devenue une partie intégrante de moi et je passai les derniers moments à Berlin avec Juliet, qui m’aida autant qu’elle le pouvait. Lui faisant découvrir le monde dans lequel j’avais vécu tout ce temps, la joie des retrouvailles me fit le plus grand bien et estompa la douleur de cette perte.
Lorsque je rentrai à Londres après de longs adieux difficiles, ma famille fut mise au courant de mon retour et je me contentais de leur écrire une lettre, leur expliquant que j’avais décidé de poursuivre mes études en m’inscrivant dans le même établissement que Juliet, à Hungcalf. Liah continua à m’écrire pour mon plus grand bien et je fus admise chez les grymm comme la logique le devait pour la serpentard que j’avais failli être.
Elle était l’exemple même de la mère parfaite, paraissait-il, même si elle n’avait jamais eu d’enfants. « Ça te changera de Wilma » avait lancé mon père sur le ton de la rigolade. J’avais trouvé ça tellement hors de propos que mes yeux avaient vrillé instinctivement sur la gauche pour ne plus se tourner du voyage. Ma joue collée contre la vitre embuée de la Ford Mustang volante, la voix de mon père me réveilla dans une semi-torpeur, et j’émergeai de mon sommeil au milieu des nuages qui défilaient lentement sous mes yeux et semblaient s’étendre à l’infini.
« Réveille toi, nous sommes juste au dessus de chez Magda, prête pour l’atterrissage ? ».
Je haussais un sourcil l’air de dire, je ne suis plus une enfant et ma joue vint se caller sur ma main accompagnée par un soupir. Quelle horreur de devoir supporter ça à 18 ans. Je pensais à Juliet qui me manquait déjà, à son petit ami du moment dont je n’avais même pas retenu le prénom, puis à Gigi, mon elfe de maison à qui j’avais à peine eu le temps de dire au revoir avant de partir.
« Phoenix ! C’est à peine si je te reconnais, comme tu as grandi ! »
Sa voix aigüe et débordante de bons sentiments résonna à mes oreilles comme une terrible sentence qui s’abattait sur moi. Elle m’embrassa du bout des lèvres sur chaque joue, puis jeta un regard furtif à ma jupe sans doute un peu trop courte à son gout. Un froncement de ses narines retroussées m’indiqua que j’avais vu juste et on m’invita à entrer dans le joli salon fleuri et décoré de napperons de toutes tailles.
« Je vous sert un thé ? »
Mederick répondit à ma place, craignant avec justesse une réponse négative de ma part.
« Phoenix en prendra un, moi je ne reste pas, je dois m’envoler pour Oxford, une affaire assez urgente me presse ! ».
Après m’avoir fait ses adieux, mon père braqua son regard d’inquisiteur sur moi et partit froidement, me laissant seule avec mes bagages tandis que tante Magda sur le pas de la porte lui adressa de grands gestes jusqu’à voir la voiture disparaître dans la brume nuageuse. Une fois le thé et les gâteaux infects engloutis en un temps record, Magda me laissa la grande liberté de regagner ma chambre qu’un elfe de maison m’indiqua. Je m’écroulais sur le lit avec désespoir, me refusant à déballer mes bagages et incapable de me résigner à rester ici plus de temps. J’attendais alors patiemment que le soleil se couche, que le repas se passe en silence ou presque, que ma tante et son mari montent se coucher après m’avoir aimablement souhaité une bonne nuit. Alors que la lune répandait une douce lumière à travers les vitres de ma chambre, je rangeais le strict nécessaire de mes affaires dans un sac à dos. J’enfilais enfin l’un de ces vieux jeans dans lequel je me sentais le plus à mon aise, ainsi qu’un vieux tee shirt à l’effigie de l’un de ces groupes de rock’n’roll moldus que j’avais longtemps aimé en secret. Je ne voulais pas avoir l’air d’une clocharde, mais pas non plus d’une bourgeoise perdue dans les sombres rues de Berlin. La cheminée de ma tante était, comme toutes les maisons de sorciers, reliée au réseau qui permettait de se déplacer facilement en Allemagne. Je descendais alors sans aucun bruit dans la maison silencieuse et allumait un semblant de feu. Une fois à l’intérieur de la cheminée, comme le protocole l’exigeait, je lançai la poudre de cheminette tout en formulant ma destination dans une voix claire et distincte. La décision avait été rapide, je connaissais à peu près bien la capitale pour y être allée plus jeune et il serait certainement plus difficile de me retrouver là bas. Ma tante fut sans doute réveillée sur le moment mais j’étais déjà bien assez loin pour m’en soucier.
Les premiers jours s’avérèrent être plus difficiles que je l’avais imaginé. Après tout, on n’apprend pas à se débrouiller seul du jour au lendemain mais après avoir été recueillie une nuit dans le pub où j’avais atterri grâce à la poudre de cheminette, je décidai de fuir le monde des sorciers dans lequel mon père comptait nombre de connaissances aux quatre coins du monde et surtout en Allemagne. Une auberge de jeunesse fit l’affaire un certain temps et ayant presque épuisé mes économies au bout du premier mois, j’eu la chance d’obtenir un job de serveuse au Maria am Ostbahnhof, bar branché aux abords de la ville.
Je découvrais la vie nocturne des moldus à Berlin, les concerts, le cinéma, tout m’enthousiasmai et les soirées alcoolisées aidant, j’apprenais à connaître certains habitués du bar et à me forger un petit réseau de relation. L’hiver arriva vite, je n’avais eu aucune nouvelles de ma mère ni de Juliet et je me décidai enfin à m’aventurer dans le quartier sorcier de Berlin afin d’envoyer un hibou à chacune d’elles. La réponse de Juliet ne se fit pas attendre et éclaira ma journée, heureuse d’avoir de mes nouvelles et surtout surexcitée à l’idée de découvrir cette nouvelle aventure Berlinoise, elle promettait de me rejoindre en Allemagne dès qu’elle le pourrait.
Il m’arrivait souvent de rester boire un verre au Maria les soirs où je ne travaillai pas. J’avais fini par apprécier l’éclairage aux néons, l’ambiance électro de ce gigantesque hangar transformé en club de nuit et surtout la facilité des gens à s’emmêler entre eux le temps d’une danse ou d’une nuit. L’authenticité de ces soirées électriques, où chacun s’oubliait dans la musique, les rayons de lumières, la foule ou l’alcool dans cet espace clos de liberté, tout cela était devenu pour moi une évidence et je profitai autant que je le pouvais de chaque moment passé là bas. J’avais d’ailleurs bu plus que de raisons ce fameux soir où je rencontrai Liah, la sœur de Lorenz, le barman qui m’avait prise sous son aile depuis mon arrivée à Berlin. Petite fille ingénue ou junkie rebelle, le charme de Liah m’avait immédiatement serré le ventre de je ne sais quel sentiment étrange. Peut-être était-elle la fille que j’avais toujours désiré être. Son assurance m’intimidait, ses lèvres teintées d’un rouge vermeil et le maquillage noir de ses yeux sombres charbonnés s’imposèrent à moi comme une sorte d’évidence ou de révélation. On me la présentait et je la saluais d’un mouvement bref de la tête alors que tout semblait s’être effacé autour d’elle. Tandis qu’elle parlait avec Lorenz, je me sentais simple, tellement simple et banale face à son blouson de cuir noir, sa démarche nonchalante et soignée, la pointe d’ironie qui émanait de chacun de ses gestes et son regard perçant. Alors que je détournai enfin les yeux, Liah posa ses doigts vernis sur mon épaule et, dans l’éclat d’un sourire, m’invita à boire quelque chose avec elle.
« Alors c’est toi la demoiselle en fuite dont mon frère me parle depuis quelques mois ? »
J’acquiesçais d’un sourire, son anglais était parfait tout comme le reste d’ailleurs.
« J’avais hâte de te connaître, je ne sais pas pourquoi. Peut être parceque tu t’appelles Phoenix et que ça me fait penser à cet oiseau légendaire. Tu dois bien voir ? Au plumage de feu…qui renaissent de leurs cendres ? »
J’avais envie de lui répondre que leur plumage ne prenait feu qu’au moment de leur mort et que le meilleur attribut des Phénix était plutôt leurs larmes guérisseuses mais évidement je me contentais de sourire timidement et de couper court à cette discussion qui aurait pu me mener à parler de magie, l’alcool aidant.
Oui je vois très bien, mais ce n’est pas la même orthographe.
Liah sembla s’amuser de ma réponse et après avoir avalé plusieurs gorgées de bières en une seule fois elle s’appuya sur le comptoir puis croisa ses longues jambes en s’approchant de moi pour ne plus avoir à forcer sa voix.
« Ah pardon. L’orthographe ce n’est pas mon fort. Je suis étudiante en art, ça n’excuse rien mais je m’y connaît mieux en musique, alcool et jolies filles… mais peut être aussi bientôt en phénix.
Je souriais sans réellement comprendre où elle voulait en venir, les mots semblaient bloqués au fond de ma gorge et je m’emparai de mon verre pour le finir d’une traite.
Plusieurs soirs de suite, Liah m’informait de sa venue au Maria et nous discutions ensemble autour d’un verre. Peu à peu je me sentais moins intimidée par cette provocatrice au cœur tendre et j’appréciai chaque moment passé en sa compagnie où en la compagnie de ses amis. Un jour, alors que je lui avais exposé ma situation, elle m’annonçait le départ de sa colocataire et me proposait alors de venir habiter avec elle dans son appartement en plein centre ville de Dublin. Cette proposition me surpris beaucoup, loin de penser que Liah m’appréciait au point de partager sa vie, je fut à la fois flattée et reconnaissante qu’elle me porte cette attention. J’acceptais bien évidement, à la fois intimidée et exaltée par l’envie de connaître cette fille qui suscitait en moi tant d’admiration et trop heureuse de trouver un logement sans avoir à remplir ces piles de paperasses moldues incompréhensibles.
Enfin installée avec elle, me vie changea du tout au tout. Pour la première fois depuis mon arrivée à Berlin, je me sentais entourée d’amis et de gens sur qui compter. Les soirées s’enchaînaient à l’appartement et les amis de Liah me posaient des tas de questions sur ma vie londonienne. Mon allemand s’était perfectionné et j’arrivai à entretenir de longues discussions sur des sujets moldus qui ne m’étaient jamais venus à l’esprit. Je fréquentai la jeunesse étudiante de Berlin, les friperies et les magasins de mode, les bars branchés et les boites de nuits, le petit marché le matin où les légumes étaient moins chers, l’école d’art quand j’en avais la possibilité. Il m’arriva d’assister à certains des cours de Liah en sa compagnie. Le monde moldu avait quelque chose d’attirant et de simple qui me séduisait.
Un soir, alors que je tournais en rond sans nouvelles de Liah, mes soupçons se confirmèrent et une inconnue fit irruption dans l’appartement au bras de ma colocataire totalement amochée. Elles riaient et me racontèrent leur soirée que je n’avais absolument pas envie d’entendre, leurs rires me serrèrent le ventre et j’abrégeai cette entrevue en prétextant la fatigue. Une fois couchée je percevais, non sans jalousie, les gémissements de plaisir de cette inconnue qui me volait à elle sans le savoir. Je collais mon oreiller contre ma temps et me surpris à verser quelques larmes, imaginant qu’elle passerai la nuit, réfugiée contre elle, entourée de ses bras, tandis que depuis notre rencontre je n’avais jamais eu l’audace de répondre aux avances pourtant explicites de Liah. L’année passa et j’enchaînai les nuits sans suite avec certains garçons qui me plaisaient certe mais envers qui j’étais incapable de ressentir une once des sentiments que j’éprouvais à l’égard de Liah. J’avais besoin d’avoir quelqu’un à mes côtés lorsque la nuit arrivait et que je luttai pour ne pas penser à elle, besoin aussi de sentir sa jalousie et ses sourires moins francs lorsque j’embrassais quelqu’un sous ses yeux et qu’elle détournait le regard.
L’idée de que je sois modèle avait été énoncée tout naturellement autour d’un repas alors que Liah rentrait de l’un de ses cours de dessins. Se plaignant du mauvais éclairage de l’amphi, de son incapacité à se concentrer lorsqu’elle était entourée d’une centaine d’étudiants dessinant la même chose qu’elle. Elle me proposa alors sur le ton de la plaisanterie de poser nue pour l’un de ses travaux d’arts plastiques. Me voyant hésitante au départ, elle se permit alors d’insister un peu plus, me rassurant en me racontant ses propres expériences en tant que modèle. Elle semblait libérée de toute pudeur, indifférente du regard des autres et de tout jugement. J’aimais sa façon de considérer chaque chose à distance sans jamais émettre le moindre mépris pour qui que ce soit. J’acceptais alors, non sans inquiétude et le soir où elle réitéra sa demande, elle retira ses vêtements la première afin de me mettre plus à l’aise, découvrant son corps que je n’osais même pas regarder. J’attendais un instant qu’elle installe son matériel avec grâce, toujours dans sa tenue d’eve, je posais enfin mes yeux sur ses formes féminines et son sourire me détendit un peu. Poussée par son impudeur je finis par retirer un à un mes vêtement enterrant définitivement tous ces faux principes que je m’étais imposée. Je me sentis d’abord gênée par le regard perçant de Liah sur mon corps nu et tremblant, puis la pudeur s’échappant au fil des paroles échangées et des doux sourires qu’elle m’adressait, je pris finalement goût à ces moments privilégiés qui devinrent habituels.
C’est un soir d’hiver dans la chambre de Liah, alors que la bouteille de vodka avait été bien entamée et que le dessin qu’elle faisait de moi n’était pas un projet d'école mais plutôt une envie de me dessiner, qu'elle m'arrêta net au moment de me rhabiller. Agrippant ma main avec laquelle je venais d'attraper ma robe, elle posa mes vêtements et son dessin sur l'un des coussins qui bordaient le lit. Mon regard interloqué l’interrogeait d’abord puis elle se glissa jusqu’à moi sur le lit et entoura mes épaules du drap blanc pour m’attirer contre elle.
«Je sais qu’on ne doit pas embrasser son modèle mais j’ai vraiment du mal à me concentrer sur mon dessin.»
Elle frôla l’une de mes cuisse de sa main et un frisson incontrôlable parcouru mon corps.
« Ne me repousse pas. S’il te plait, ferme les yeux, ne pense à rien d’autre.» Sa voix était douce et envoutante, je me sentais alors enveloppée de chaleur tandis que mon visage s’empourprait et je fermai doucement les yeux. Mon corps dénudé frôlait le tissu de son tee-shirt tandis que musique douce du vinyl qui tournait renvoyait à mes oreilles une mélodie magique que j’étais destinée à ne jamais oublier. Lorsque ses lèvres s’unirent enfin aux miennes, je me sentis fondre contre elle comme si mon corps tout entier ne répondait plus qu’à ce violent désir enfermé si longtemps dans la moindre de mes pensées. Ses doigts de fées, le goût de sa peau, la douceur de sa bouche, jamais le plaisir n’avait été si intense auparavant.
Tandis qu’elle passait son index le long de ma joue avec douceur, je repoussai doucement ses cheveux bruns pour que mes lèvres viennent épouser la moiteur de ses épaules. Le temps semblait s’être arrêté autour du canapé sur lequel nous étions à présent immobiles, mon corps enlacé au sien, mes sens envoûtés par l’odeur suave de sa peau, plus rien n’existait.
A partir de ce moment là, ma vie se transforma et mon admiration pour Liah se métamorphosa en une passion sans limite. J’oubliais presque le monde des sorciers, ma baguette bien cachée au fond de mon placard, la vie que j’avais vécue avant. Plus rien d’autre ne comptait que la douceur de cette vie avec elle. Le regard des autres m’importait et j’aurai presque aimé voir la tête de mon père face à ce premier amour décadent et si unique. Elle était devenue ma confidente, mon âme entière était liée à elle mais je me sentais souvent frustrée de devoir lui mentir sur ma propre nature.
Mon idylle amoureuse avec Liah se ternit au bout d’un an lorsque j’appris que je n’étais pas la seule à partager sa vie amoureuse. Alors qu’elle continuait ses études à l’école d’art, je me sentais bloquée par ma situation, enlisée dans une existence que je n’avais pas vraiment désirée. Je voulais continuer mes études et mon âge me permettait à présent de retourner à Londres sans avoir à rendre des comptes à ma famille. J’étais devenue indépendante, forte, épanouie et débrouillarde. Liah m’avait été d’une aide incomparable et je lui étais reconnaissante pour tout. Malheureusement, notre relation s’était assombrie, précipitée par les substances illicites que Liah m’avait influencée à prendre avec elle lors de soirées étranges dans lesquelles elle m’entraînait. Mon regard avait changé ou bien c’est elle qui avait changé, quoi qu’il en soit, je n’aimais plus ses allures d’artiste et la façon qu’elle avait de séduire toutes ces filles sous prétexte que la polygamie est avant tout une ouverture d’esprit dans un monde trop moral. Je l’aimais toujours lorsque je pris la décision douloureuse d’en finir avec cette histoire qui aurait finit par me détruire. Juliet me rattrapa juste au moment où j’avais besoin d’elle pour ne pas succomber à la tentation destructrice que m’inspira ma rupture avec Liah. Un vide immense m’avait envahie en réalisant que cette fille était devenue une partie intégrante de moi et je passai les derniers moments à Berlin avec Juliet, qui m’aida autant qu’elle le pouvait. Lui faisant découvrir le monde dans lequel j’avais vécu tout ce temps, la joie des retrouvailles me fit le plus grand bien et estompa la douleur de cette perte.
Lorsque je rentrai à Londres après de longs adieux difficiles, ma famille fut mise au courant de mon retour et je me contentais de leur écrire une lettre, leur expliquant que j’avais décidé de poursuivre mes études en m’inscrivant dans le même établissement que Juliet, à Hungcalf. Liah continua à m’écrire pour mon plus grand bien et je fus admise chez les grymm comme la logique le devait pour la serpentard que j’avais failli être.
WHO ARE YOU REALLY?
.
QUEL ÂGE AS-TU ? 22 ans
COMMENT AS-TU DÉCOUVERT HUNGCALF ? Par des partenariats
TAUX DE PRÉSENCE ? 5/7
PERSO INVENTE OU SCENARIO ? Perso inventé
SI TU PARLES ZIMBABWÉEN TAPE DANS TES MAINS Ok by Meteo
POSSEDEZ-VOUS UN AUTRE COMPTE ? Non
QUELQUE CHOSE À AJOUTER ? J'aime déjà ce forum (l)
avatar © BABOUCH'
- InvitéInvité
Re: Phoenix *You make them feel so small & they love it
Dim 31 Oct 2010 - 20:29
Magnifique choix d'avatar :brille:
Bienvenuue ! (l)
Bienvenuue ! (l)
- InvitéInvité
Re: Phoenix *You make them feel so small & they love it
Dim 31 Oct 2010 - 20:52
Merci Jane (l)
J'essaie de faire au plus vite pour finir ma fiche !
J'essaie de faire au plus vite pour finir ma fiche !
- InvitéInvité
Re: Phoenix *You make them feel so small & they love it
Dim 31 Oct 2010 - 21:14
- Ginta
J'aime beaucoup le prénom (l) Bienvenue :)
- Hungcalf UniversityΔ PNJ - Temple du Savoir Δ
- » parchemins postés : 5513
» miroir du riséd : castel hungcalf
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» âge : fondée en 1318
» gallions sous la cape : 11067
Inventaire Sorcier
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Re: Phoenix *You make them feel so small & they love it
Dim 31 Oct 2010 - 22:37
Jane M. Holloway a écrit:Magnifique choix d'avatar :brille:
Bienvenuue ! (l)
Pareil ! :brille: Bienvenue ma belle ! (l)
- InvitéInvité
Re: Phoenix *You make them feel so small & they love it
Dim 31 Oct 2010 - 23:09
bienvenue ma belle ! (l)
- InvitéInvité
Re: Phoenix *You make them feel so small & they love it
Lun 1 Nov 2010 - 7:49
Bienvenue ma jolie :brille: Très bon choix d'avatar *.*
- InvitéInvité
Re: Phoenix *You make them feel so small & they love it
Lun 1 Nov 2010 - 15:28
Merci a vous pour l'avatar ^^ J'étais désespérée de voir que Jessica Stam était prise :grandsyeux: mais finalement c'est vrai qu'on trouve de très belles photos de Ginta (l)
Merci Romane pour le prénom
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Re: Phoenix *You make them feel so small & they love it
Lun 1 Nov 2010 - 15:31
Franchement, Ginta est beaucoup mieux que Jessica ! :D (l)
- InvitéInvité
Re: Phoenix *You make them feel so small & they love it
Lun 1 Nov 2010 - 15:34
Ah ça c'est selon les gouts ^^ Jessica est magnifique dans sa période rousse (l) et c'est surtout ses tenues excentriques qui me plaisaient bien pour mon personnage, mais j'ai trouvé mon bonheur avec Ginta, tout ce qui compte c'est qu'elle soit pas commune :brille:
- InvitéInvité
Re: Phoenix *You make them feel so small & they love it
Lun 1 Nov 2010 - 15:35
c'est vrai que les deux ont des beautés particulières :brille: Je trouve que ça change des beautés lisses et brushingées (aa)
Pendant que j'y suis, je t'invite à relire le règlement, comme ça, ça sera fait (l)
Pendant que j'y suis, je t'invite à relire le règlement, comme ça, ça sera fait (l)
- InvitéInvité
Re: Phoenix *You make them feel so small & they love it
Lun 1 Nov 2010 - 16:06
En effet ça m'apprendra à squizzer des parties de règlement tiens :Huuum: ! Ceci dit, j'avoue que j'ai posté tellement vite ce début de fiche que j'ai complètement oublié de laisser un post de plus au cas ou pour mon histoire ! Je m'y met sérieusement cet après-midi (l)
Oui, et je compte avec elles Gemma Ward & Lily Cole dans le rang des beautés surprenantes (l)
Oui, et je compte avec elles Gemma Ward & Lily Cole dans le rang des beautés surprenantes (l)
- InvitéInvité
Re: Phoenix *You make them feel so small & they love it
Lun 1 Nov 2010 - 16:12
Bienvenuuue =)
- InvitéInvité
Re: Phoenix *You make them feel so small & they love it
Lun 1 Nov 2010 - 16:37
Phoenix E. Edelstein a écrit: Ceci dit, j'avoue que j'ai posté tellement vite ce début de fiche que j'ai complètement oublié de laisser un post de plus au cas ou pour mon histoire :louche:
c'est rien j'ai réglé le problème, tu n'auras plus qu'à éditer ton deuxième message miss ;)
- InvitéInvité
Re: Phoenix *You make them feel so small & they love it
Lun 1 Nov 2010 - 16:57
- Lily Cole est ma déesse, et toutes les models rousses sont mes reines :baveuh:
je crois que là je serais capable de te dire je t'aime, mais je ne voudrais pas t'effrayer
- InvitéInvité
Re: Phoenix *You make them feel so small & they love it
Lun 1 Nov 2010 - 17:27
Ginta est un très très très bon choix
Bienvenue parmi nous :brille: (l)
Bienvenue parmi nous :brille: (l)
- InvitéInvité
Re: Phoenix *You make them feel so small & they love it
Lun 1 Nov 2010 - 17:35
Merci de rattraper mes bêtises (l)
N'aie pas peur de tes sentiments Romane! Unissons nous par les liens sacrés des rousses et ajoutons Cintia Dicker à ce magnifique tableau si tu le permet :oh:
Merci Adam ! :)
N'aie pas peur de tes sentiments Romane! Unissons nous par les liens sacrés des rousses et ajoutons Cintia Dicker à ce magnifique tableau si tu le permet :oh:
Merci Adam ! :)
- InvitéInvité
Re: Phoenix *You make them feel so small & they love it
Mar 2 Nov 2010 - 15:40
Bienvenue (l) J'aime beaucoup ton prénom :inlove:
Bonne chance pour ta fiche :brille:
Bonne chance pour ta fiche :brille:
- InvitéInvité
Re: Phoenix *You make them feel so small & they love it
Mer 3 Nov 2010 - 17:34
bienvenuue (l)
- InvitéInvité
Re: Phoenix *You make them feel so small & they love it
Jeu 4 Nov 2010 - 20:21
Bienvenue ma jolie (l) Très joli pseudo! Hâte de lire l'histoire de cette demoiselle :cracrac:
- InvitéInvité
Re: Phoenix *You make them feel so small & they love it
Sam 6 Nov 2010 - 3:00
Merci beaucoup (l) & désolée pour le temps que je me permet de prendre (fac oblige :blunt: ) la fiche avance doucement..mais sûrement ! =)
- InvitéInvité
Re: Phoenix *You make them feel so small & they love it
Dim 7 Nov 2010 - 0:43
Il n'y a pas de réel délai, prends ton temps, il faut juste nous tenir au courant de l'avancée comme tu viens de le faire (l) Courage
- InvitéInvité
Re: Phoenix *You make them feel so small & they love it
Sam 13 Nov 2010 - 7:45
Bienvenue sur le forum et bonne chance pour ta fiche ma belle (l)
- InvitéInvité
Re: Phoenix *You make them feel so small & they love it
Sam 13 Nov 2010 - 18:25
Merci les filles (l) Emy m'a accordé l'honneur :inlove: de choisir Jessica Stam !! Et ma fiche avance, ça devrait bientôt être bon si j'arrive à m'en sortir avec la mise en page :brille:
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