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(fiche) siobhan blackwell + it is only in damnation that you will find true resurrection
Lun 29 Aoû 2011 - 18:39
✤ lufkin Salut !!! Moi c'est Siobhan Lust Blackwell , j'ai 22 ans , et je suis d'origine irlandaise et russe . Puisque je suis ici, je crois que tu dois savoir quelques petits trucs sur moi. Tout d'abord, sache que je suis bisexuelle , mais aussi célibataire et issu d'une famille 50/50. A Hungcalf, j'ai choisi justice magique - options étude des runes, métamorphose & enchantements , et j'espère que ce sera cool ! Ma baguette? Ah, c'est une grande histoire d'amour ! C'est une baguette en sureau, 29 cm et sang de vampire et avec, je suis capable de réaliser un patronus en forme de sombral . tumblr |
Et donc, dirons-nous qu'elle est superficielle? Que c'est une poupée, une poupée de cire, de son, de porcelaine, même? Et ressent-elle de l'amour, la belle? En est-elle seulement capable? non. oui. non. oui. oui. Fermez les yeux. Fermez les yeux lorsqu'elle parle. Enchantéés, vos oreilles sont caressées par une voix douce, mélodieuse, aux modulations juste assez fortes pour être entendues, et assez suaves pour titiller votre curiosité. Écoutez-la. Écoutez-la... Écoute-moi. Ne me regarde pas, ne me regarde pas ou tu serais comme les autres: ébahi. Et alors, alors tu ne m'entendrais plus. Pourquoi écouter ce que j'ai à dire, vraiment, alors que tu peux te contenter de me regarder aller...? Jeune, ça l'amusait, de voir que les gens autour se pliaient à ses caprices parce qu'elle battait des cils. Adolescente, ça lui plaisait, lorsqu'elle levait la main, et peu importe le nombre de mains levées, de se faire immédiatement nommer par ses professeurs. En grandissant, en constatant qu'elle aurait pu hurler sans être entendue ... Elle a eu le coeur brisé. Parce qu'on a un beau visage, donc, on ne peut plus parler? Son épouvantard est son propre reflet. Une femme magnifique, mais baillonnée.
Siobhan, elle est surdouée ● douce ● fragile ● têtue ● charmeuse ● charmante ● éclatante ● sombre ● moqueuse ● sans-gêne ● brillante ● subtile ● claustrophobe ● perspicace ● peu loquace ● orgueilleuse ● cultivée ● brillante ● paradoxale ● ambigue ● agressive ● optimiste ● blessée ● méfiante ● possessive ● infidèle ● persévérante ● charmeuse ● rêveuse ● manipulatrice ● froide ● noble ● courageuse ● indépendante ● rieuse ● attentive ● attachante ● talentueuse ● virtuose au piano ● calme ● exigeante ● Mais quel drame, quel drame ... vous ne le saurez probablement jamais.✎...j0ker // lady madonna
Dans la vraie vie, j'ai 18 ans . J'ai connu ce magnifique forum grâce à Ju, comme toujours et je ferais de mon mieux pour être là 5 jours / 7 ! Si j'ai un double compte? non . Mon personnage est un perso inventé . Et bien entendu, je ne pouvais pas partir sans vous dire que BAZINGA (l) .
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Re: (fiche) siobhan blackwell + it is only in damnation that you will find true resurrection
Lun 29 Aoû 2011 - 18:39
« Tu penses que j'aurais le droit de venir te voir avant les vacances de Noel, dis? » Les yeux couleur d'azur de la gamine de 11 ans se posèrent sur son père, plongé dans la lecture de la liste des effets scolaires qu'il devait acheter pour la rentrée à Poudlard de sa fille. Le médicomage haussa les sourcils avant d'ébouriffer la tête argentée de sa fille unique. « Hmm. D'ici là, ma puce, tu seras bien trop occupée à étudier et à travailler pour venir t'occuper de ton père. » Les yeux de George Blackwell étaient remplis de tendresse à l'endroit de la petite sorcière qui sautillait partout devant lui, tellement énervée qu'elle faillit renverser son propre chaudron flambant neuf, dans lequel s'accumulaient fournitures et bonbons achetés par son paternel. Tellement énergique, mais absolument minuscule: on ne lui aurait jamais donné ses onze ans, à cette gamine dont les boucles couleur de lune coulaient en douces cascades jusqu'à sa taille. Elle s'arrêta un instant, et sourcilla. « T'as même pas encore de cheveux gris, comment tu veux me faire croire que t'es vieux? » Riant, le sorcier l'embarqua sur ses épaules avant de se frayer un chemin jusqu'au mur les séparant du Chaudron Baveur. Il était son univers, et elle était sa petite fée. Enfant unique d'un homme ayant perdu sa famille, parfois, du haut de ses onze ans, elle le fixait, cet homme qui l'avait toujours élevée seul. Siobhan savait qu'elle survivrait, seule, à Poudlard: malgré sa petitesse, malgré son air si fragile et la délicatesse de ses traits, la gamine était à la fois coriace et indépendante. Orgueilleuse, elle aurait préféré mourir plutôt que d'admettre ressentir de l'anxiété par rapport à la rentrée. Le regard soudain très sérieux, elle prit place à une table, face à son père. « Mais hem .. Papa, qui va s'occuper de toi? Tu vas pas t'ennuyer, tout seul? » Le petit air inquiet et si sérieux de sa fille le fit rire. « Fort simple: je vais passer le temps en m'occupant davantage des autres et en prenant plus d'heures à Sainte-Mangouste. Ils m'ont offert une promotion lorsqu'ils ont apprs que je ne t'aurais plus dans les basques », fit-il en lui décernant un clin d'oeil taquin. Feignant un air offusqué, Siobhan se redressa sur sa chaise, tentant tant bien que mal de se hisser à la hauteur de son père. « Je pensais pas que j'étais dans tes basques, moi ... Dans celles de maman, peut-être, mais pas les tiennes... » Elle se tut, réalisant ce qu'elle venait de dire. Le sujet maternel était quelque peu tabou: Siobhan en connaissait les grandes lignes, mais ne cherchait jamais à évoquer le souvenir de sa mère, Berlioz. La douleur qu'elle voyait dans les yeux de son père lui faisait mal au coeur.
« Pardon.. Je pensais pas quand j'ai parlé, j'aurais pas dû ... » La gamine se mordit doucement les lèvres, visiblement agacée envers elle-même. Il ne fallait pas parler de sa mère. Mais quel meilleur moment, réellement? Quel meilleur moment que cette journée, juste avant la séparation? Quelle journée plus douloureuse, aussi, celle au cours de laquelle l'homme perdait pour de longs mois la seule présence féminine dans sa vie qui avait subsisté depuis le départ de Berlioz? Elle s'en serait donné une grande claque sur le front. George sourit avec douceur, posant ses longs doigts sur sa propre tempe. « Ce n'est pas grave, Siobhan. Tu sais bien que je n'ai pas de secrets pour toi ... mais tu sais que certains sujets sont moins faciles, dont celui qui concerne ta mère... » Le regard de la semi-vélane se posa sur le poignet de son père, elle qui n'osait plus le regarder dans les yeux, culpabilisant. « Parle-moi d'elle, papa ... S'il te plait. Juste cette fois. Cette fois, et je ne te le demanderai plus. S'il te plait. » L'homme prit son temps. Il reprit son souffle. Il chercha ses mots. « Ce n'est pas une nature facile qu'est la sienne, Siobhan. La vôtre, devrais-je dire, tu l'effleures à peine. Ta mère était une vélane à part entière ... C'est difficile à expliquer. Elle n'était que passion, qu'impulsions... Berlioz n'agissait pas de manière réfléchie... Elle agissait par instinct. C'était dur de la suivre, parfois. Elle est partie rapidement, parce que nous étions ... Nous étions des liens, des liens de dépendance. Nous la rendions dépendants, chérie. Et ta mère.. Ce n'était pas dans sa nature de se laisser devenir dépendante. Elle avait l'impression de perdre ce contrôle qui lui était si cher, Siobhan. Alors elle est partie. Je pense ... Je pense qu'à un certain point, elle aurait souhaité devenir une simple humaine, qu'elle en est venue à détester sa magnifique nature de vélane. » Siobhan haussa un sourcil à la mention de la dernière phrase de son père. Elle ne comprenait pas encore la malédiction dissimulée derrière le plus pur des visages ... Elle le comprendrait plus tard, amèrement. « Alors elle est partie parce qu'elle se sentait dépendante? » Il secoua la tête, puis se ravisa. « Tu comprendras sûrement plus tard, mais je pense que la vraie raison pour laquelle elle est partie ... C'est qu'elle voulait détruire quelque chose de magnifique. Quelqu'un de magnifique. »
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seize ans.Le souffle du vent nocturne parcourait ses cheveux couleur de lune, alors que les yeux de Siobhan étaient fixés sur les étoiles, douces compagnes qui ne jugent pas, ne chuchotent pas, ne blâment pas. Ses doigts parcouraient machinalement les arêtes des tuiles de la fenêtre, brisant la parfaite immobilité dans laquelle la semi-vélane se trouvait. Lust. Siobhan. Lust. Berlioz l'avait nommée ainsi, au grand désarroi de George Blackwell. Après tout quel père aurait souhaité appeler sa fille "Lust"? Siobhan. Lust. C'est qu'elle était belle, la diablesse au visage d'ange. Non seulement était-elle belle, mais Siobhan avait un esprit vif. Elle avait généralement la réponse aux questions; il était simplement malheureux que les seuls disposant de la capacité de cesser de la regarder et de simplement l'écouter se limitaient à la gent féminine du corps professoral. Son intégration était à peine faite à Poudlard. Chez elle, tenir les gens à distance était presque maladif, une seconde nature, inconsciente et nécessaire. Chez les Serdaigle, souvent se retrouvait-elle en compagnie des rares qu'elle laissait approcher, ou de ses chers livres. Elle s'était découvert une prédisposition pour les potions et la métamorphose, et se jetait avec plus ou moins de conviction au travail, selon son humeur, sa motivation ... et le talent de l'enseignant. Siobhan les sentaient, ces regards constants sur sa nuque, le soupir d'aise à sa vue lorsqu'elle se levait de son siège et faisait virevolter ses cheveux. Leywis Oulianov ne faisait pas exception: il ne la quittait pas des yeux. Et elle n'aurait jamais cédé à ses avances douces, en temps normal. Mais ce soir-là, elle se sentait plus seule que jamais; la solitude, le cidre, l'envie d'oubli, l'envie d'ailleurs ... Nommez votre poison. Alors elle lui avait souri, et s'était assise près de lui. Ils avaient parlé, mais, comme tous, il ne pouvait possiblement l'avoir entendue, occupé qu'il était à fixer ses yeux d'azur. Douceur. Elle n'était que douceur, et lorsque le gryffondor lui parlait, la serdaigle écoutait, charmée malgré elle par l'humour contagieux du jeune homme. Elle souriait, et faisait entendre son rire, si semblable au son d'une clochette. Car il n'aurait pas été le premier homme à avoir été attiré dans le lit de Siobhan parce que la jeune fille se sentait seule.. Si elle se donnait en acceptant d'être partiellement ignorée, ils accepteraient d'être utilisés afin de combler temporairement un vide. Social retard. Elle était si habituée à ne pas être écoutée que parfois, elle disait des idioties. « Et donc, je vais rentrer chez moi pour Noel, à Westminster. Mon père m'attends à la maison, il trépigne déjà d'impatience- » Il avait froncé les sourcils, surpris. « Je pensais que tu avais dit, l'autre jour, que tu n'habitais plus Westminster depuis la 4e...? » Silence. Choc. C'était idiot? Pas tellement. Les gens ne lui rappelaient jamais ce qu'elle avait dit auparavant. Siobhan, elle, était convaincue, peut-être à tort, que c'était parce qu'ils ne l'écoutaient pas vraiment. Il l'avait entendue. Leywis l'avait écoutée. Elle se redressa, se hissant à sa hauteur, ses yeux pleins d'une expectative à laquelle elle ne s'était jamais donné droit. Doucement, elle pressa ses lèvres contre les siennes.
Il l'avait entendue.
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Re: (fiche) siobhan blackwell + it is only in damnation that you will find true resurrection
Lun 29 Aoû 2011 - 18:40
18 ans, l'été avant la première année à Hungcalf, Oulianovsk.
« Et toi, pourquoi tu le fais? » Siobhan n'avait pas besoin de tourner la tête pour deviner qui avait parlé. Elle reconnaissait chaque impulsion, chaque inspiration du groupe qu'elle avait dû rejoindre. Malgré l'air sévère et dur qu'il tentait de se donner, celui qui avait ouvert la bouche avait trahi, par sa question, sa jeunesse et son inexpérience. Ils attrapaient des gens recherchés par la filiale russe du Ministère de la Magie... Pour l'argent. Pour le plaisir du danger... ou par couardise. Peu importe la raison, ils n'en parlaient pas: ils ne feignaient pas de s'intéresser aux autres. Ils faisaient équipe par intérêt, pas par compassion. Et ils étaient nombreux à avoir voulu la rejoindre, elle. La semi-vélane. Elle lui aurait dit qu'elle était ici parce qu'elle était lâche. Lâche et amoureuse. Mais pas maintenant. Pas ici. Elle était devenue si froide que, à la fois moqueurs et impressionnés, certains la qualifiaient de reine de glace ... Avec raison. Pour cause: elle se sentait froide, vide... Si vide qu'il lui semblait qu'il aurait pu pleuvoir au travers. Si Leywis l'avait su... Il lui aurait probablement craché au visage. Lui, le gryffondor, si brave, si solide... Lorsqu'ils étaient en sixième année, ils avaient commencé à se fréquenter, et il lui avait permis de commencer à se voir sous un nouvel angle. Siobhan s'était souvent sentie déconnectée, comme si elle n'avait qu'un pied dans la réalité des autres. Ce n'était même pas une question de pureté de sang ... Elle n'était même pas complètement humaine. Lui, si solide... Mais Siobhan n'avait jamais prétendu être assez forte pour continuer sans lui. Et ils l'avaient mis aux fers, dans les sombres entrailles du Ministère de la Magie russe, pour un démêlé dont il ne saisissait probablement pas les implications lui-même.
Siobhan avait été convoquée dans sa Russie natale, et on lui avait "offert" une position nécessitant de la "diplomatie".. pour acheter la liberté de Leywis. Elle n'était pourtant que douceur, la belle, qui avait durci son visage, s'était forgée une expression de glace qui était devenue le visage qu'elle présentait aux autres. Distante, Silencieuse: les gens autour avaient fini par l'entourer d'une sorte de mythe. Ce qu'elle ne disait pas, ils l'embellissaient, le rendaient plus sombre, pour leur bon plaisir, pour l'entourer davantage encore de mystère. Glacée. Il lui semblait à peine sentir son coeur battre dans sa poitrine. Perdue. Siobhan ne savait plus qui elle était. Ses actions transformaient-elles définitivement qui elle était? Il fallait qu'il lui revienne... Mais au sortir, lui, l'aimerait-il toujours, s'il savait? Son père ne le saurait, quant à lui, jamais. Il pensait qu'elle était partie loin, à l'étranger, et qu'elle recherchait de nouvelles propriétés de certaines plantes dans le domaine des potions. Lâche. Glacée. Perdue. Traître. Elle était devenue une traître à ses propres convictions. Alors que faisait-elle là, en vérité? Siobhan se rapprocha du jeune homme, ses cheveux argentés luisant contre sa gorge blanche, en parfait contraste avec sa cape de ténèbres. Doucement, féline, elle approcha son visage du sien. Froide. Elle était froide, douce et suave... et il émanait d'elle une aura de danger diffus. Elle vit ses yeux s'agrandit à la vue de ses traits parfaits... Cela faisait partie du personnage, après tout. « Pourquoi l'aigle fond-il sur le lièvre? »
Lâche.
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18 ans, l'été avant la première année à Hungcalf, Oulianovsk. (suite)- Spoiler:
- Mise en contexte: Leywis Oulianov, amour de Siobhan, a été mis aux fers dans la filiale russe du Ministère de la Magie. Espérant faire d'une pierre, deux coups, un marché a été proposé à la jeune femme: traquer des fugitifs recherchés par la filiale russe en usant de ses charmes de semi-vélane -faut dire qu'il n'y en a pas beaucoup de disponibles sur le marché (a)- et ainsi, 'gagner' la liberté dudit jeune homme. Vladislav Markov est l'intermédiaire entre le Ministère russe et Siobhan: il récolte ses proies. Il est également celui qui lui annoncera par la suite que Leywis est mort.
Siobhan se sentait mourir chaque fois un peu plus, toutes les fois où elle posait les pieds sur le portique de l'imposante demeure. Reniant qui elle était, au profit de ce nouvel être qu'elle ne reconnaissait pas, qui prenait lentement possession d'elle. Siobhan perdait du terrain face à cette étrangère, ce costume qu'elle avait confectionné sur mesure dans le but de se protéger elle-même, cette créature de glace qui chassait sans répit et qui s'était fermée au monde. Incapable de ressentir la chaleur humaine, semblait-il. Cette mascarade, ce déguisement était pourtant si attrayant... Cette femme, ce superbe masque vengeur... Cette vélane. Devenir moins humaine, empêtrée dans un univers de délices, une véritable toile dont elle tirait les ficelles vers elle, contrôlant tous ces pantins suppliants... Et elle ne voulait pas se l'avouer, mais une part d'elle aimait cela. Son sang de vélane hurlait de joie, pulsait dans ses veines lorsque la sorcière faisait ce que sa nature lui dictait de faire. Séduire. Humilier. Dominer. Écraser ... Cette femme, cette mascarade... Son masque devenait lentement son visage. Siobhan devenait Lust. Et chaque fois qu'elle posait les pieds sur le portique du manoir Markov, elle se demandait combien de fois encore elle pourrait enfiler le costume de Lust en entrant et en sortir indemne. Combien de fois pourrait-elle encore, au sortir de la demeure, redevenir Siobhan sans dommage?
Siobhan avait d'abord été tentée de refuser l’invitation du Russe, et de simplement quitter se réfugier dans les bras de Morphée. Après tout, elle n'avait certes pas besoin de l’homme pour dormir. En elle, néanmoins, Lust attendait, attentive, la poussant à accepter l'offre du sorcier à la haute stature. Siobhan était fatiguée. Fatiguée et blessée, mais surtout ... Seule. Lui tendait-il inconsciemment la main, ou s’agissait-il de l'un de ses jeux? Manipuler ou être manipulée... Un minuscule instant d'honnêteté, de pure honnêteté: un mot, et une véritable reconnaissance dans un regard si bleu, dans un visage si beau. Magnifique. En cet instant, l'espace d'un battement de cils, si court qu'il aurait pu être pris pour une illusion d'optique, Siobhan redevint Siobhan. Et elle était Belle. Mais déjà, l'instant était passé. Ceux qui étaient assez intelligents pour le faire avaient appris à mesurer le poids de ses paroles brèves. Parfois, elle se laissait aller jusqu'à parler plus longuement avec Vladislav, car Siobhan disposait d'un esprit riche et vif argent, et lorsqu'elle s'en donnait la peine, la sorcière faisait preuve d'une grande éloquence. Il la guida jusqu'à une pièce discrète, où le seul mobilier était constitué de quelques fauteuils et d'un foyer dont le feu ronronnait déjà. L'homme la fit asseoir, avant de se pencher pour que leurs visages soient au même niveau, semblant étudier la profondeur -grande- de sa blessure. Pourtant, il semblait également détailler son visage. Surprise, elle continua simplement de le fixer dans les yeux alors qu'il guérissait la plaie. Un sourire en coin s'étira à la commissure droite de ses lèvres, au milieu de son visage dont le seul rouge résidait désormais en sa bouche. Elle avait tout de même des questions, certaines trop naïves pour lui être posées. « Es-tu seul, ce soir? » Il savait probablement que s’il répondait par l’affirmative, Siobhan s’attarderait. La jeune femme n’aimait pas s’attarder à parler avec lui lorsque d’autres êtres circulaient dans les couloirs du manoir.
Un léger pli se creusa au bord des lèvres de la demoiselle, dont la bouche était généralement fendue d'une moue languide et amusée. Un pli de douce ironie, de subtil mépris ... Un demi-sourire dont l'apparition lui devenait beaucoup trop familière. Peut-être croyait-il qu'elle se dévouait corps et âme à la tâche par idéalisme, et c'était très bien ainsi. Sa diligence et son sens du travail vite fait, bien fait, servaient après tout également les intérêts du Markov. Siobhan n'osait jamais poser la question qui lui brûlait les lèvres, craignant la réponse.Leywis était-il encore en vie? Il devait l'être. Il l'était, elle s'en était convaincue. Il l'était... Car si ce n'était pas le cas, elle serait perdue pour de bon. Il devait être sa corde de cerf-volant, son fil d'Ariane dans la nuit ... Car peu importe les profondeurs abyssales dans lesquelles la vélane s'embourberait, le sorcier serait là, à la fin. Plutôt que de laisser filer entre ses dents le commentaire arrogant qui menaçait de sortir, Siobhan accepta la coupe que lui tendait le sorcier, en engloutissant une longue gorgée, ressentant avec un plaisir cruel et légèrement masochiste la douloureuse mais ô combien satisfaisante brûlure qui courait dans sa bouche, dans sa gorge dénudée couleur d'albâtre... Il restait encore dans le verre une quantité appréciable du liquide ambré, Siobhan n'était tout de même pas une sauvage qui vidait d'un trait son verre, son ascendant paternel l'ayant élevée à respecter et apprécier les usages en cours. Une vague lueur de plaisir mélancolique habita son regard, alors qu'elle tournait une fois de plus ses prunelles perçantes vers Vladislav. « Tu m'offres là plus grand plaisir que tu ne le crois.» Était-ce l'effet de l'alcool, ou la présence presque rassurante d'un humain à ses côtés? A travers la longue crinière de cheveux blonds et quelque peu emmêlée, malgré les cernes, malgré la barbe de trois jours, Siobhan reconnaissait en lui cette noblesse qu'elle avait longtemps chérie chez sa propre famille.
Comprenait-il seulement la portée de ses paroles? Elle avait été élevée pour devenir l'une des leurs. Héritière d'une des plus vieilles familles de sorciers de l'Irlande, on l'avait choyée pour sa beauté. On avait loué son intelligence. On avait applaudi son talent de pianiste. Aujourd'hui, elle n'osait même pas revenir au manoir familial, car LUI le saurait. George Blackwell saurait immédiatement que plus rien n'allait. Et lorsqu'il lui demanderait, Siobhan ne saurait lui mentir. Le regard magnétique de l'homme arrêta ses pensées alors qu'il lui affirmait être seul. Tant mieux. Pourquoi n'était-elle un tant soit peu à l'aise que lorsqu'ils étaient seuls tous deux? Elle n'aurait su affirmer quoi que ce soit de concret. Ce serait les réduire tous deux à des comparaisons, et ils étaient au-dessus de cela. Peut-être lui aurait-elle offert de le quitter pour le laisser profiter de cette demeure qui, clairement, n'était plus réellement sienne. N'était-ce donc qu'ainsi qu'il pouvait réellement en reprendre possession, lorsqu'il était le seul sorcier entre ces murs de pierre froide, dont semblaient suinter mille et un secrets, et un millier d'indicibles souffrances dont les hurlements s'étaient depuis longtemps éteints dans les gorges glacées des victimes? C'est qu'elle faisait contraste avec l'air ambiant, la jeune femme. Le manoir transpirait le malaise, la noirceur. Pourtant, même pendant les temps les plus sombres, Siobhan resplendissait. La semi-vélane savait que si elle ne faisait pas marche arrière, toutes les parties de son être périraient lentement, remplacées par cette magnifique créature de vengeance; toutes, sauf une, un minuscule détail, si fragile, mais qui représenterait la seule chose en son monde qui pourrait avoir une quelconque valeur: la pureté. Une pureté qui était due à son rang. Au sang pur de son père. Au sang de vélane de sa mère. À son sang mêlé, de cette étrange jeune femme, plus aristocrate que roturière, mais encore à mi-chemin entre la vélane et l'humaine...
« Je ne saisis pas, Siobhan... Tu devrais véritablement abandonner ces traîne-la-patte au lieu de t'incommoder de leur inefficacité, tu n'as pas besoin d'avoir recours à leur soi-disant aide, et tu gagnerais à cheminer seule. A moins que tu ne craignes la solitude ? » Siobhan retint une grimace, son visage dont la beauté égalait le froid demeurant impassible sous les insinuations du Russe. Comment lui expliquer cette nécessité complexe de rester avec les autres, si incompétents soient-ils? De un, la différence. Seule ou accompagnée, Siobhan n'avait jamais passé inaperçue. Néanmoins, si belle soit-elle, c'est lorsqu'elle se trouvait en présence d'humaines que sa beauté devenait plus extravagante: par comparaison. Par comparaison. A question cruciale, réponse cruciale, dans la langue de sa mère, qu’elle avait apprise au cours de ses premières jeunes années passées à Omsk. « Феникс, если это кажется великолепным замеченный только, становится исключительным, когда мы сравниваем его (это) с квартирой другие птицы, Владислав. »* Ce n'était qu'une part de la vérité, la part que leur relation lui autorisait de divulguer. Il comprendrait peut-être la seconde part, pourtant trop intime pour lui être révélée. Tellement plus complexe ... Elle les gardait à ses côtés pour encore mesurer la différence, pour se prouver qu'elle n'était pas encore comme eux. Quant à sa crainte de la solitude... Il aurait été si facile de lui envoyer une pique. Mais Siobhan ne le ferait pas, non pas par crainte, mais plutôt par respect. « Mieux que quiconque, tu devrais comprendre que mon sang me prédispose à être seule. Mon sang pur ou mon sang de vélane. » Car elle ne s'était jamais considérée comme un mélange réel des deux... Elle était vélane... et sorcière à sang pur. C'était ainsi qu'on l'avait traitée toute sa vie. Il avait été direct, elle serait aussi franche. Il ne mettait pas de gants, mais il n'avait jamais été dans la nature de Siobhan d'en mettre avec un interlocuteur tel que le sien. La demoiselle trempa à nouveau ses lèvres dans le doux nectar.
Et alors, jeune fille, lui feras-tu face? Te laisseras-tu aller jusqu'à lui dire quoi que ce soit de franc? Entre tes lèvres couleur d'un cœur brisé, laisseras-tu passer un soupir de tristesse, de peur, d'amertume? Entre tes dents serrées, laisseras-tu filer un cri, le dernier hurlement d'une mourante? Lui laisseras-tu observer ta profonde désillusion, ta lente agonie? Petite fille, tu joues avec le chat, à présent. Te risquerais-tu à lui parler, au risque qu'il te gobe? Ni stupide ni tête brûlée, un peu naive, tu as depuis longtemps perdu toute trace d'innocence, mais sombreras-tu dans la folie? Te permettras-tu un instant de futile repos, pour te laisser penser, vider ta tête et ton cœur de tout ce que tu n'oses plus avouer, de ce que tu ne souhaites pas admettre? Perdras-tu tout, magnifique créature? Renieras-tu complètement qui tu es? Tu sais bien que c'est pratiquement déjà fait... Et lorsqu'enfin, tu rencontreras la fin de tout, l'Abysse... Plongeras-tu ton regard océan dans sa glaciale immensité? Tellement froide, misérable enfant, tellement froide que tout ce qu'il reste d'humain en toi -si c'est bien humain que ton cœur est demeuré- risquerait de s'y brûler? Tellement froide, tellement vide... Il pourrait pleuvoir à travers. Et alors, animal blessé que tu seras devenue, tu contempleras ce qu'il reste de toi, ce minuscule détail qui, tu l'espères, demeurera: la pureté. Mais, pauvre folle, il n'y aura plus rien de pur en toi, hormis ce physique que tu maudis chaque fois que tu croises un miroir: crois-tu réellement être pure, après tout ce que tu as fait? Certes, tu n'as jamais tué... Mais tu les as menés à leur perte, ces misérables vers. Tu les as condamnés, Siobhan. Lust. Tu aurais pu tenir la baguette, qu'ils soient au moins pris avec, au fond des yeux, le plus beau des visages, plutôt qu'un obscur masque de mort? Gamine, ni cupide ni stupide, croyais-tu réellement pouvoir lui revenir indemne? Tu prétends avoir été forcée, c'est ce que tu t'acharnes à te faire croire. Ont-ils guidé ta main, chaque fois que tes doigts experts ont effleuré d'un contact suave l'épaule d'une proie? Ont-ils décidé de l'intensité avec laquelle tu laisserais ton regard séducteur les fixer? Ont-ils dirigé ta baguette vers eux, lorsque tu les as froidement maîtrisés? T'ont-ils montré le chemin du manoir, où tu as vendu ton âme pour ce marché? Tu les as charmés de ta voix mélodieuse, de tes yeux couleur de paradis. Tu les as froidement maîtrisés. Tu les as livrés avec indifférence. Indifférence? Comment aurais-tu pu ressentir autre chose que de l'indifférence face à ces misérables? Ah, c'est vrai: ton masque. Il sait, Vladislav, que tu en portes un: comment pourrait-il l'ignorer? Il ignore pourtant que ton costume prend possession de qui tu es. Tu ne sais plus qui tu es, pauvre enfant chérie? Sournoise sorcière, vicieuse vélane...? Tu es damnée, de toute manière. Mais il ne sait pas. Il ne sait pas que tu te sens devenir insensible. Détachée. Et parce que tu le sens, ça te dérange, à un point que tu voudrais hurler... Lâche prise, ne sombre pas dans la folie, célèbre plutôt l'iniquité de ton existence. Sois cruelle. Magnifique. Sois aussi dominatrice que ta nature te hurle de l'être. Oublie-le, lui. Tu penses réellement qu'il te reprendrait, sachant ce que tu as fait, sachant que tu as envoyé des gens à l'abattoir en espérant le sauver? Non. Il te cracherait dessus, et s'arracherait les yeux pour les avoir laissés se poser sur toi, ensorcelés dès le premier regard.
Et qu'en est-il de l'autre, cet homme qui croit t'avoir percée à jour, qui te parle comme s'il savait tout? Vladislav Markov. Tu aimes son regard sur toi, admets-le. On ne t'a pas habituée à être contemplée avec ce mélange subtil d'admiration, de consternation et d'arrogance. Admets-le. Tu ressens un plaisir masochiste à vouloir lui prouver qu'il a tort. Tort de te regarder avec autre chose qu’une admiration béate. Ton regard change, magnifique créature: en un battement de cils, tu passes de renfermée à sulfureuse. Désormais debout, tu abandonnes ta lourde cape noire au sol, tes bras enveloppent ta silhouette plus que gracieuse alors que tu laisses ton regard suivre le furieux ballet des flammes. Tu es perdue. Tu es égarée, mais tu n'en montres rien. Glaciale. Il parle, lui. Tu n'éprouves aucun mépris à son égard, contrairement aux autres. Tu as appris à voir la valeur chez certains. C'est qu'il te rend curieuse, avoue-le. Il te fascine, mais tu ne veux pas te l'avouer. Il le sait, que tu es différente: il l'a admis lui-même. Nul crédit ne lui sera cependant rendu, à cet homme: il a des yeux, après tout. Et il parle. Il ne comprend pas ce que tu dis, n'est-ce pas? Tu voulais tendre la main vers lui, pour, à travers quelques paroles, à défaut de douceur, entretenir une conversation intelligente au cours de laquelle tu n'aurais pas à te préoccuper d'utiliser ces mots qui plaisent tant à ton esprit. Et son esprit, à lui, il t'attire, ne le nie pas, car tu as depuis longtemps su reconnaître la valeur du sens de la répartie chez les autres. Mais il ne comprend pas, le sot. Ce n'est pas de sa faute. Comment pourrait-il? Ou peut-être croit-il si bien comprendre qu'il s'égare. Remets sa pendule à l'heure. « Nos choix ne déterminent pas forcément ce que nous devenons. Regarde-toi... Ne te plais-tu pas, dans ton nouveau rôle, à poursuivre des sorciers qui n'en portent que le nom ? Ton ancienne vie en deviendrait presque risible... Et elle l'est. » Un rictus se dessine sur tes lèvres, car tu es désormais amusée. Il ne comprend pas. Comment le pourrait-il? Tu te dégoûtes, n'est-ce pas? Pourtant, tu t'y habitues, à cette sensation enivrante de pouvoir. Ce n'est plus toi qui parles, te dis-tu? Non, ce n'est pas ça. Tu laisses cette autre part de toi enfin s'exprimer. Sublime. Ne vois-tu pas que tu étais destinée à être ainsi, à embrasser cette grandeur en toi? Dis-lui. Tu te penches vers lui, qui est callé dans son fauteuil. Tu poses tes mains aux longs doigts de pianiste sur ses accoudoirs, et tu avances ton torse jusqu'à ce que vos visages soient l'un en face de l'autre. Et il te voit. Comme il te voit... Tu es magnifique. Aussi froide et terrible que l'aurore lorsque tu fais entendre ta voix plus douce que l'éternité. « Похоть слишком, которую много выиграл так что это возвращение возможно. » **
Le connaît-il, ce deuxième prénom? Crois-tu qu'il comprendrait? Même maintenant, dénudée comme tu l'es, tu n'oses pas lui dire que non, tu ne reviendrais pas en arrière. Admets-le. Tu l'aimes, Leywis. C'est vrai. Mais tu ne dirais plus adieu à toutes ces nuits de chasse. Tu n'effacerais pas toutes ces nuits au cours desquelles tu es devenue une véritable déesse. Tu l'aimes, c'est vrai. Mais tu ne reviendrais plus en arrière. Leywis verra bien qui tu es. Puissante. Tu as plongé une fois encore dans les globes de Vladislav, laissant l'intensité refoulée de tes prunelles se déverser sur lui. Tu entrouvres tes lèvres couleur de sang, comme si tu allais rajouter quelque chose, quelque secret. Mais tu te ravises et te relèves, et comme tu t'éloignes, tu n'entends plus le cœur de l'homme, dont les pulsations avaient augmenté. Tu t'éloignes de son fauteuil, ta silhouette fine s'affichant devant le feu qui crée des reflets d'or dans ta chevelure. C'est que tu es si belle, si pâle, si unique, même dans cette simple robe noire qui moule si délicatement ta silhouette parfaite... « Je ne m'attends pas à ce que tu me comprennes, Vladislav, sans parler de nos motifs. Ensorceler quelqu'un sans avoir besoin d'une baguette n'est pas une sensation qui, à la longue, provoque un attachement à la compagnie d'autrui. » Une réponse était si simple à ton affirmation... Mais elle est indigne de lui, tu en es persuadée. Trop facile, de parler de lui. Trop lâche.
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* Le phénix, s'il semble magnifique vu seul, devient exceptionnel lorsqu'on le compare aux fades autres oiseaux, Vladislav.
** Lust a trop gagné pour que ce retour soit possible
* Le phénix, s'il semble magnifique vu seul, devient exceptionnel lorsqu'on le compare aux fades autres oiseaux, Vladislav.
** Lust a trop gagné pour que ce retour soit possible
- InvitéInvité
Re: (fiche) siobhan blackwell + it is only in damnation that you will find true resurrection
Lun 29 Aoû 2011 - 18:40
« Les premières fleurs ont éclos, près du lac ». La voix grave, à l'accent menaçant mais comme toujours si tendre de Paul se fit entendre, alors que Siobhan tournait rapidement la tête pour admirer les traits de celui qui l'avait épiée alors qu'elle se plongeait dans un traité d'histoire de la magie. Un sourire discret s'étira sur les lèvres de la jeune femme de 19 ans, comme un signal rouge s'épanouissant sur la neige, d'une beauté si fragile, mais dont se dégageait pourtant tant de force. Patiemment, elle releva la tête vers le jeune homme, sachant bien que trop souvent, les désirs d'autrui s'arrêtaient là où ceux de Paul débutaient. Siobhan déposa son livre, avant de délier ses jambes. « Irons-nous les voir, Lacombe? » Un espoir diffus se déployait en elle, l'envahissait à la pensée de s'étendre dans l'herbe du lac, parmi les fleurs, avec lui. Il la rendait folle, mais avec lui, elle avait retrouvé des couleurs. Il était venu la chercher, l'avait sortie de l'hiver ayant envahi son cœur. L'été, néanmoins, était encore bien loin. Il posa sa main, doucement, avec prudence, sur sa joue, s'attristant du mouvement de recul instinctif qu'avait réprimé la jeune fille. Malgré tout, il sourit ; elle revenait de si loin, et il ne l'abandonnerait pas. L’ouragan qu’elle était devenue à l’annonce de la mort de Leywis n’y était pas étranger : elle avait mis presque deux ans à retrouver celle qu’elle était, prenant enfin le dessus sur cette vélane ayant pris possession d’elle, blessée et ravageuse, cruelle et incontrôlable.
L'événement qui s’était produit au cours de sa première année d'études à Hungcalf avait beau être derrière, son ombre la hantait toujours. Pourtant, il y avait le mince fétu, auquel elle s'était accrochée, tendu par le jeune homme qui se tenait devant elle, qui lui tendait justement la main, encore aujourd'hui. « Je ne les apprécierai pas autant sans toi, tu le sais bien. » Au contact de sa paume chaude, elle se sentit rassurée. « Tu prends mon sac ? » Il sourit. « A quoi d’autre crois-tu que je pourrais bien servir? Viens, Siobhan. Elles sont si belles... » Le commentaire, en apparence innocent et pur, impliquait, dans ses yeux, le compliment, l'admiration à demi-voilée. Il y avait le désir aussi, un désir ténu dans ses yeux si chaleureux malgré l'inquiétude, dissimulé, à cause de ce qui lui avait été fait. A cause de ce qu'elle était devenue.
• • •
vingt-deux ans.
La lune claire semble flotter sur l’étang. Rapidement, tu chemines : tu n’as jamais aimé t’attarder près de l’eau alors que le vent cingle ta peau fine. La forêt est si près… Ta respiration se fait lente. Tremblantes, tes mains touchent instinctivement la peau si tendre de ta gorge blanche, si pâle que l’on voit les veines bleutées qui zèbrent l’albâtre de ta poitrine. Ton cœur qui bat faiblement résonne pourtant dans ton corps : tu l’entends distinctement entre tes tempes. Il est temps, tu le sais : la folie ne te submergera pas. Pas cette fois. Siobhan. Tu as si mal, n’est-ce pas? Tu souffres tant, dans ton corps en entier, que tu ne sais plus vers où te tourner, comment te soigner. Ton esprit subtil dédaigne hurler. Tu veux te contrôler, n’est-ce pas? Tu veux oublier ses yeux, ses lèvres. Ses mains sur toi, plus douces qu’un soupir de paradis. Il est mort, Siobhan. Ce que tu as fait, tout ce que tu as fait pour le sauver n’aura servi à rien. Il est mort le cœur brisé, emportant le tien. Tu envies les fous, leur monde à part. Tu te hais, doucement, sans plaintes, sans colère. Froidement. A genoux, tu tombes… sans tomber. Ta peau blanche s’est couverte d’une fourrure noire, et enfin, tu cours. Sans faire un son, tes larges pattes de velours se posent au sol et tes yeux, plutôt que le jaune traditionnel des panthères noires, ont conservé le bleu électrique colorant tes iris.
Tu cours, ombre parmi les ombres, ta robe de nuit se mariant avec le ciel nocturne. Le vent qui cingle ne t’importune plus, et tu te plais à ressentir la puissance de tes foulées souples alors que le paysage autour de toi se confond en ombres diffuses. Il t’a fallu de longues années avant de pouvoir maîtriser ta nouvelle forme pour échapper aux autres, aux regards, à tout. De douce, tu deviens dangereuse. Tes pensées se font plus claires. Ton sang ne hurle plus en tes veines. Sous le dôme formé par les branches entrelacées des arbres, tu t’arrêtes enfin, pour apercevoir un être pâle et diaphane courant vers toi. Rapide, mais pas impossible à semer. Imposant, ton corps souple s’arque une fois de plus alors qu’un accès de plaisir traverse ton âme. Trop éloignée pour être reconnue. Qu’importe, te dis-tu. Tu l’attires dans la forêt, te faisant proie par procuration. Jouer pour oublier. Feuler, montrer tes crocs acérés, avant de disparaitre dans la nuit, abandonnant celle qui te poursuit à son sort, au cœur de la nuit, avec pour seule berceuse le silence froid de l’astre lunaire. Les pas de ta poursuivante se font plus rapides, tu le sens dans les vibrations du sol, car elle ne fait aucun bruit. Tu contournes brusquement un arbre, alors qu’un feulement de dépit parvient à tes oreilles. Puis, la douleur, aigue et lancinante déchire ta cuisse et tu chutes, blessée. Ton regard couleur de glace se fixe sur le visage de ton assaillante. Un visage beau comme la mort, comme le vol de la flèche se plantant dans la chair, comme le chant de l’épée portant un coup fatal. Pâle sous la lune, diaphane, magnifique. De surprise, tu reprends ta forme humaine, incapable de te relever tant la blessure qui déchire la longueur de ta cuisse est profonde. Le sang, poisseux et éclatant, souille déjà le sol sur lequel tu tentes péniblement de te tenir debout, t'appuyant sur un arbre comme un vieillard, ta fierté se rebellant pourtant à cette position de faiblesse que tu es contrainte de prendre. Tu laisses filer entre tes dents serrées de douleur le nom de celle qui t’a attaquée. « Pénélope…? » Incrédule. Sa noirceur répond à ta lumière, l'éclat anormal de ses prunelles répond si ironiquement à ton humanité qui n'est, tu le sais bien, que partielle. Si son corps est le même, sublime, en ses yeux, tu retrouves le même reflet de femme déchue, d’enfant perdue. Et une faim, meurtrière et brutale, aussi sanglante que fatale.
- InvitéInvité
Re: (fiche) siobhan blackwell + it is only in damnation that you will find true resurrection
Lun 29 Aoû 2011 - 19:34
Bienvenue sur le forum ( Re ? )
Bon courage pour le reste de ta fiche ! Je te réserve (j'allais dire offre ) Clémence pour une durée de 7 jours (l). Si tu as besoin n'hésite pas :brille:
Bon courage pour le reste de ta fiche ! Je te réserve (j'allais dire offre ) Clémence pour une durée de 7 jours (l). Si tu as besoin n'hésite pas :brille:
- InvitéInvité
Re: (fiche) siobhan blackwell + it is only in damnation that you will find true resurrection
Lun 29 Aoû 2011 - 19:44
Garry, mon Garry :baveuh: !
Je sens que je vais adorer Sio'
Je sens que je vais adorer Sio'
- InvitéInvité
Re: (fiche) siobhan blackwell + it is only in damnation that you will find true resurrection
Lun 29 Aoû 2011 - 19:50
hmph.... toi je vais te bouffer :brille: :baveuh:
- InvitéInvité
Re: (fiche) siobhan blackwell + it is only in damnation that you will find true resurrection
Lun 29 Aoû 2011 - 21:04
Merci beaucoup Emy! :D
Amy, j'espère bien que oui! (l) et pis on se fera un aussi bon lien que le dernier :baveuh:
Garde tes crocs chez toi ma saleté (l)
(si jte laisse me bouffer, c'est toi qui valides ma fiche? (a) )
Amy, j'espère bien que oui! (l) et pis on se fera un aussi bon lien que le dernier :baveuh:
Garde tes crocs chez toi ma saleté (l)
(si jte laisse me bouffer, c'est toi qui valides ma fiche? (a) )
- InvitéInvité
Re: (fiche) siobhan blackwell + it is only in damnation that you will find true resurrection
Lun 29 Aoû 2011 - 21:05
done deal (aa)
- InvitéInvité
Re: (fiche) siobhan blackwell + it is only in damnation that you will find true resurrection
Lun 29 Aoû 2011 - 21:47
Re-bienvenue (l) (l) Excellent choix d'avatar :baveuh:
- InvitéInvité
Re: (fiche) siobhan blackwell + it is only in damnation that you will find true resurrection
Mar 30 Aoû 2011 - 13:01
Merci beaucoup Sara (l)
(et merci ... Clémence est :baveuh: )
(et merci ... Clémence est :baveuh: )
- InvitéInvité
Re: (fiche) siobhan blackwell + it is only in damnation that you will find true resurrection
Mar 30 Aoû 2011 - 13:03
Bienvenue sur Hung :oh: (l) Clémence :baveuh:
- InvitéInvité
Re: (fiche) siobhan blackwell + it is only in damnation that you will find true resurrection
Mar 30 Aoû 2011 - 15:25
Re dans mon cas, mais merci Lenka! (l)
avec Abbey :baveuh: *crève*
avec Abbey :baveuh: *crève*
- InvitéInvité
Re: (fiche) siobhan blackwell + it is only in damnation that you will find true resurrection
Mar 30 Aoû 2011 - 17:15
Re-Bienvenue ma jolie =) (l)
- InvitéInvité
Re: (fiche) siobhan blackwell + it is only in damnation that you will find true resurrection
Mar 30 Aoû 2011 - 21:47
Rebienvenue avec la belle Clémence :baveuh:
- InvitéInvité
Re: (fiche) siobhan blackwell + it is only in damnation that you will find true resurrection
Dim 4 Sep 2011 - 21:36
Merci Lou-B et Louve (l) (l)
je termine la fiche ce soir! :brille:
je termine la fiche ce soir! :brille:
- InvitéInvité
Re: (fiche) siobhan blackwell + it is only in damnation that you will find true resurrection
Dim 4 Sep 2011 - 23:03
Désolée du double-post, mais c'est simplement pour mentionner que ma fiche est terminée! :hysteric:
Aussi, la combinaison semi-vélane/animagus pouvant sembler potentiellement excessive, j'en avais fait la demande à Lust au préalable, pour m'assurer que ce n'était pas trop ^^
(et je ferai bien entendu la demande officielle dans la section appropriée ^^)
Aussi, la combinaison semi-vélane/animagus pouvant sembler potentiellement excessive, j'en avais fait la demande à Lust au préalable, pour m'assurer que ce n'était pas trop ^^
(et je ferai bien entendu la demande officielle dans la section appropriée ^^)
- InvitéInvité
Re: (fiche) siobhan blackwell + it is only in damnation that you will find true resurrection
Dim 4 Sep 2011 - 23:51
Chere étudiante
Félicitations, tu es admise à l'université magique de Hungcalf !
Nous t'invitons à aller déposer tes valises dans ta chambre universitaire ou ton appartement à Norwich avant de laisser ton hibou à la volière. Si tu es perdu dans l'université et ne retrouve plus tes horaires de cours ni celles de ton club d'échecs sorciers, n'hésite pas à aller faire un tour au panneau d'affichage.
Enfin, le système de parrainage sorcier est à ta disposition à tout moment du jeu !
N'hésite pas à envoyer des hiboux au staff si tu as des questions,
Have fun !
Note personnelle : J'ai beaucoup aimé ta fiche, d'ailleurs je me suis même pas rendue compte que j'ai mis trente minutes pour la lire...Vraiment, tu m'as emporté dans ton univers et celui de Sio :brille: . Je te valide évidemment ! (l) Contente que tu sois de retour :D
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