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nul besoin de marcher quand on sait voler (WHIL)
Jeu 1 Déc 2016 - 9:54
Whilhelmina & Merim
Merim savait que la force physique découle d'une bonne santé et d'exercices réguliers. C'était également pour cela qu'il suivait un régime strict où alcool et sucreries n'étaient guère autorisées - et de toute façon, il n'aimait pas ça. Sa régularité était devenue source d'admiration et de moquerie, quand les élèves le voyaient arriver de son footing matinal dans le hall, alors qu'ils venaient juste de finir de se préparer pour le petit déjeuner. Durant ses entraînements, il expliquait également que l'agilité, la souplesse, la résistance et un bon grain d'imagination pouvait permettre des passes, des voltiges et des cabrioles digne de ce nom, tout en leur montrant de quoi il parlait - tactiques connues, mais également celles qu'il avait utilisées avec son équipe, quand il était joueur professionnel. Il avait un peu vieilli, depuis, et son corps couturé de cicatrices protestait parfois. Mais il n'entendait rien - et il tirait parfois un peu trop sur la corde.
Il était exigeant, envers lui-même et ses élèves, mais ils lui avaient également le bonheur d'avoir droit à ses sourires rares quand ils le méritaient. Ce matin-là, il venait de finir ses cours un peu plus tôt et il se laissa glisser au bas de son balai. Il aimait voler avec ses élèves : c'était un moment de partage unique, où l'enseignement se mêlait au plaisir simple d'être avec des gens qui partageaient sa passion. Il essuya d'un geste distrait le bois du plat de sa main gantée, puis l'instrument de bois sur l'épaule, il se dirigea vers les vestiaires ; la plupart des élèves s'y étaient déjà rués, et certains plus rapides que d'autres s'en allaient déjà, rêvant sûrement du repas de midi, rendus affamés par l'entraînement poussé. Un coup d'oeil rapide lui révéla la présence, près des gradins, d'une élève qui n'était pas dans sa filière, mais qu'il appréciait pourtant. Il eut un léger sourire en coin, en se rappelant des débuts difficiles avec Whilhelmina, et s'approcha d'elle à pas félins, souples et légers.
« Tu es venue nous admirer ? » fit-il en s'arrêtant à un ou deux mètres d'elle, autant pour lui éviter l'odeur de fennec et de sueur qu'il dégageait que pour garder son propre espace privé. Il n'aimait pas la proximité, Merim ; elle le mettait mal à l'aise. D'une voix qui gardait son amusement ironique, il lança : « Tu sais ce qu'il te reste à faire pour monter sur ces balais. » Il connaissait le dilemme de la jeune fille, tiraillée entre deux passions, le quidditch et la botanique. Si il avait pu se montrer rude, au début, argumentant que les plantes n'étaient guère aussi passionnantes que le vol, il prenait à présent la situation au sérieux, et si il n'hésitait pas à lancer des piques, il respectait le choix - ou plutôt le non choix - de la brune. « Comment vas-tu ? » Il venait de se rappeler qu'il fallait être poli. Il détourna les yeux, observant le groupe d'élèves qui quittait les vestiaires ; il n'était pas encore midi, et le soleil donnait agréablement de ses rayons pour réchauffer l'air humide. Merim s'appuya sur une barrière, offrant toute son attention et un regard inquisiteur à Whilhelmina ; ses prunelles d'onyx scintillaient de curiosité et d'une certaine appréciation. C'est qu'elle était douée, la petite, même si elle savait rester humble. Il aurait aimé qu'elle choisisse sa voie, celle des joueurs de Quidditch. Il détestait voir un tel potentiel gâché.
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Re: nul besoin de marcher quand on sait voler (WHIL)
Lun 5 Déc 2016 - 17:49
nul besoin de marcher quand on sait voler
J'vais finir par le buter.
Et j'rigole même pas. Leopold Nott va mourir de mes mains, c'est obligé. Impossible que ça se passe autrement. Ce type est un connard, une ordure, une pourriture, et j'ai besoin de me détendre. Soit en écrasant son petit crâne contre un mur, soit en allant m'entraîner. Vous vous en doutez bien, j'ai pas réellement envie d'me retrouver à Azkaban, alors j'me contenterais de m'entraîner, aujourd'hui. P'têt que demain j'lui exploserais le crâne à coup de batte de baseball, en revanche. Ça serait fort probable, ouais. Voir carrément faisable, en fait. Putain, j'vais le buter, ce p'tit con. Ce p'tit jeu, là, ça commence à me gaver. 23 ans que ça dure, va bien falloir que ça s'arrête un jour, non ? Ou peut-être pas. Peut-être qu'on continuera toute notre vie, et peut-être que cette rage sourde qui sommeille en moi ne s'éteindra jamais vraiment. Peut-être que j'serais toujours cette fille constamment énervée, constamment sur les nerfs, constamment avec des jours sans, et que la seule chose qui réussira un peu à me calmer, ça sera toujours Marie-Jeanne, ainsi que le Quidditch, bien évidemment.
Le Quidditch, parlons-en.
J'venais tout juste d'arriver au bord du terrain, mon balais bien fermement tenu par ma main. J'avais besoin de me défouler, de taper dans ma batte pour extérioriser toute cette angoisse, toute cette rage, tout cet ouragan qui m'obsédait. J'avais besoin de taper sur quelques choses, et à défaut de pouvoir le faire sur la tête du fils Nott, j'avais bien envie d'le faire sur un Cognard. Jusqu'à ce que, oh, surprise, déception, je découvre que le terrain était envahi d'autres joueurs. Ça aurait pu ne pas m'empêcher, oui, bien sûr. Sauf que parmi eux se trouvaient Merim Whiteclaw, professeur de vol, mais aussi et surtout ancien joueur professionnel de l'équipe de Roumanie. Un grand homme, ce Merim, vous vous en doutez bien. Un tel homme que j'en suis devenue fan dès que j'ai commencé à m'intéresser au Quidditch. Je devais avoir 14 ans, tout au plus. J'avais directement accrochée avec sa technique, et je m'étais documentée au maximum sur lui, de ses débuts jusqu'à son départ tragique de l'équipe de Roumanie. Et puis, et puis j'étais arrivée à Hungcalf. J'étais arrivée à Hungcalf et, un jour, au détour d'un couloir, alors que rien ne m'y prédisposait, j'étais tombée sur lui. Totalement par hasard. Et putain, qu'est-ce que ça avait été flippant. J'étais partie en courant, tétanisé que l'un de mes joueurs favoris se trouve face à moi. Je n'avais plus osée le croiser pendant des mois, après ça. Mais c'était lui qui était revenu vers moi, au final, et si j'avais toujours une appréhension, une légère angoisse, chaque fois qu'il s'approchait de moi, je finissais toujours par me détendre et reprendre mes moyens.
Et il était là, face à moi, encore une fois.
Bon, j'avoue, les premières secondes, j'en menais pas large. Tant et si bien que j'ai pas du tout entendu ce qu'il m'a dit en premier. Sa deuxième phrase, en revanche, a réussi à me déclencher un grognement. Il ne m'aidait pas, là. Quand un professeur de vol — et ancien joueur professionnel — vous poussait à aller vers le Quidditch, alors que votre passion première avait toujours été la botanique, il était dur de résister. Du coup, ouais, j'hésitais toujours.
« Je sais mais.. Je sais pas. » Toujours la même rengaine. Habituelle, inébranlable. Cette question qui tournait toujours en rond dans ma tête, en boucle. « Et si ça ne fonctionnait pas ? Si je n'étais pas suffisamment douée, si je me ratais ? » D'ailleurs, ma douleur à l'épaule se réveilla au même moment, me rappelant ma dernière chute. « On fait aller... Les examens de mi-année arrivent bientôt, alors, bon.. Je bosse, quoi. Et vous ? Comment ça se passe ? »
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Re: nul besoin de marcher quand on sait voler (WHIL)
Lun 5 Déc 2016 - 19:30
Whilhelmina & Merim
Merim n'était pas doué pour deviner les émotions des gens - les cris, les pleurs, il comprenait, mais pour ce qui était du langage corporel, du déchiffrement des faciès, mieux valait s'adresser à quelqu'un de plus sociable et sensible que lui. Pourtant, il était peut-être réceptif, ce jour-là : il sentit que quelque chose contrariait Whilhelmina, et il se força à se montrer sous un jour plus joyeux, plus souriant - à dire vrai, il n'avait pas besoin de se forcer la main. La présence de la jeune femme était en elle-même agréable. Sa compagnie ne l'avait jamais gênée, même si les débuts avaient été fastidieux. Il n'avait compris que tardivement que, fan, elle s'était enfuie en le voyant la première fois à cause de l’incongruité de l'évènement. Il en avait été flatté.
Il chercha les yeux de la demoiselle, penchant la tête sur le côté ; une mèche de cheveux retomba sur son front, bouclée, ondulant sous la brise fraîche de l'hiver approchant. Il n'avait cependant pas froid - l'entraînement avait échauffé son corps, et si il ne frissonnait pas encore, il se sentait au contraire pour le moment très bien. Il retint une grimace devant les mots habituels - encore un choix à faire, et elle ne savait pas lequel. Il s'était promis de prendre à coeur ses décisions et de ne pas tenter de l'influencer - difficile pari, mais il se mordit la lèvre pour retenir diverses remarques sur combien le vol était le sport rêvé. C'était ce qu'il pouvait faire de mieux.
« Dans la vie, ne faut-il pas essayer avant de croire en son échec ? Ce serait triste de gâcher un tel talent, juste par peur de ne pas en posséder assez. Ce serait ironiquement triste » déclara t-il en haussant les épaules, feintant de s'en ficher, alors qu'intérieurement, il s'indignait de la voir au sol quand elle pouvait voler tel un oiseau. Il aimait ça - offrir des ailes au gens, même des ailes de bois et de sciure ; les plumes, il les laissait aux oiseaux. « Je sais que c'est cliché, mais tu ne peux savoir si tu réussiras ou non avant d'avoir essayé » finit-il par dire d'une voix grave.
Il hocha doucement la tête - oui, pas mal d'élèves en parlaient déjà. Certains avec confiance ; beaucoup avec angoisse. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres - un souvenir fugace de ses propres examens, autrefois. Cela paraissait si loin. « Tu te sens prête ? » demanda t-il, en balayant du regard les alentours ; les interrogations de la jeune femme se plantaient droit dans son palpitant. Il ne pouvait décemment pas parler du sosie de sa femme qui faisait irruption dans sa vie, ni de ses cauchemars, et encore moins de ses déboires. Il préféra sortir de la poche de sa veste un cône de tabac, enroulé amoureusement dans une feuille blanche ; il eut un sourire amusé, dévoilant des dents très blanches ; « Tu en veux ? » La proposition simple d'un adulte à un autre ; de quelqu'un qui veut partager ce petit bonheur. Il alluma sa propre cigarette roulée ; un tabac fort, Roumain, blond comme les blés, au goût de raisin, de vigne, de liberté. Le goût du vice. « L'hiver sera bientôt là ; je vais devoir m'atteler aux séances plus vigoureusement, et faire attention à ce que nous puissions continuer les matchs. » Il poursuivait la conversation avec douceur ; les autres étaient partis, et il se sentait un peu plus libre de parler.
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Re: nul besoin de marcher quand on sait voler (WHIL)
Ven 23 Déc 2016 - 19:48
nul besoin de marcher quand on sait voler
« Vous savez aussi bien que moi que je ne suis pas douée, pour essayer. » Putain, c'était si vraie. Essayer, prendre des décisions. Ça n'avait jamais été mon fort, et j'crois bien que ça ne le sera jamais. Probablement que je n'étais pas faite pour ça. Faut dire que c'était tellement bien, d'être dans l'indécision. De ne pas savoir de quoi demain sera fait. Peut-être était-ce ça, au fond, mon problème. Oui, c'était sans doute ça, en réalité. « Je sais que je suis douée... Mais je suis aussi douée en botanique. Et ce sont les deux choses que j'aime le plus au monde... » À mesure que je parlais, je me rendais compte de combien j'étais tiraillée dans mon cœur. Ouais, c'était réellement les deux choses que j'aimais le plus au monde. En réalité, si j'avais pu, j'aurais choisi les deux. J'aurais fais un double-cursus. Ç'aurait été laborieux mais... Je l'aurais fais, tant bien que mal. « Dîtes, vous pourriez pas discuter avec le doyen pour faire un cursus qui mêle équitablement botanique et quidditch ? Ça serait vraiment cool, en fait... »
Oui, ç'aurait été parfait, en effet. L'idée de mêler mes deux hobbies me paraissait même l'idée la plus parfaite. Mais bon, j'imagine que je peux pas tout avoir, hein ? Au moins, pour le moment, Leo semble s'être effacé de mes pensées, ce qui est un plus énorme. Puis Merim semble vouloir se focaliser plutôt sur les examens approchant, ce qui, au final, me terrifie aussi un peu. Un soupir, un haussement d'épaule, puis un petit sourire contrit. « Est-ce que j'ai réellement le choix, d'être prête ? » J'en peux plus. J'bosse tout le temps, j'pense qu'à ça. Si j'étais pas une aussi grosse morfale, j'pense que j'en oublierais même de manger. Dans ma tête se bousculent les noms de toutes les plantes que j'ai déjà rencontré, les meilleures manières de soigner telle ou telle bête en fonction de la blessure. Ouais, j'en peux plus, vraiment. « J'comprend même pas pourquoi on a des examens, en quatrième année... » Mon regard est perdu dans l'herbe, près de mon pied qui gratte le sol, et quand je relève les yeux, c'est pour découvrir le professeur de vol avec une cigarette à la bouche. Et lui qui me demande négligemment si j'en veux une, adorable.
Un simple signe de la tête pour lui indiquer que, non, ça va, je peux me débrouiller, puis ma main qui se glisse dans ma poche à la recherche de la pochette de tabac que je garde toujours sur moi. J'en sors rapidement un joint, que j'allume tout aussi rapidement. Aucune gêne de fumer devant mon professeur, non. Pour le coup, j'm'en fou. Il pourrait bien me dire ce qu'il veut, ça changerait strictement rien à la chose. « Vous pensez que le froid va être problématique, cette année ? » L'idée de ne plus pouvoir jouer durant la saison hivernale était toujours source de terreur pour tous les joueurs. En même temps, on vivait pour ça. Être sur le terrain, avec les autres. Voler, de manière générale. Mais fallait avouer que, lorsque l'hiver était rude, c'était jamais évident. Le vent nous faisait dériver de nos trajectoires, les chutes étaient plus dangereuses. Ouais, c'était vraiment pas évident.
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