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Inventaire Sorcier
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Stranger in the night | ALCY ♥
Sam 14 Jan 2017 - 23:32
stranger in the night
Lucy & Alphonse
Ah ! S'il en est un dans les cieux qui ait jamais veillé sur toi, que devient-il en ce moment ? Il est assis devant un orgue ; ses ailes sont à demi ouvertes, ses mains étendues sur le clavier d'ivoire ; il commence un hymne éternel, l'hymne d'amour et d'immortel oubli.
Le bruit de leurs pas se propageait comme une traînée de poudre dans l’obscurité des couloirs tandis que les vieux chandeliers s’allumaient un à un sur leur passage. La nuit était étrangement calme, paisible… Et rien ne semblait pouvoir troubler les lieux, hormis quelques jurons de tableaux bougons - gênés par la lumière tamisée des chandelles.
Cela faisait maintenant quelques minutes que les deux étudiants avaient quitté les tours d’astronomie pour rejoindre leur salle commune, et ni l’un ni l’autre n’avait pris la peine d’engager la conversation. Seuls quelques regards et sourires gênés s’étaient échangés en silence durant leur trajet. La situation dans laquelle ils s’étaient retrouvés - quelques instants auparavant – avait-elle jeté un froid ? Les sourcils froncés, Alphonse ne put s’empêcher d'y repenser et ressasser cette scène dans sa tête - comme pour se persuader que tout ceci était bien réel et qu’il n’était pas en train de rêver…
« Nous y voilà » finit-il par dire à la jolie rousse, quelques minutes plus tard, en levant sa main en direction de la grosse porte ronde qui menait à leur maison « … Passe devant ». Comme pour accompagner ses dires, Alphonse se recula légèrement et laissa passer Lucy avant de refermer doucement la porte derrière eux. Une fois à l’intérieur, Alphonse fut ravi de constater que la salle commune était déserte. Tant mieux. Il n’avait aucune envie de se retrouver avec ses camarades de chambrée et encore moins en compagnie de Lucy. Il savait pertinemment que ces gros lourds n’auraient fait que les chambrer et ce n’était vraiment pas ce dont ils avaient besoin, là, tout de suite.
« Hmm, tu veux boire quelque chose ? » Demanda Alphonse à la rouquine tandis qu’il se dirigeait vers la table accolée au canapé, tout près de la cheminée et des confortables fauteuils. « Chocolat chaud et une cuillère de miel, c’est ça ? » Continua-t-il avant de se rendre compte de sa bourde. Et merde … jura-t-il en silence, avant de se rattraper : « Enfin, je veux dire… Tout le monde prend ça d’habitude. Moi aussi. Hm … ». Ou pas asshole ! Mais comment pouvait-il lui dire qu’il savait pertinemment ce qu’elle prenait le soir, lorsqu’elle lisait un livre au coin du feu ? À tous les coups, elle l’aurait pris pour un psychopathe ! Bien qu’évidemment, ce n’était pas le cas. En fait, Alphonse était simplement quelqu’un de très observateur, et il retenait – malgré lui – des détails aussi insignifiants qu’importants.
Les lèvres pincées, Alphonse fit comme si de rien n’était - espérant que sa question ne suscite aucune interrogation de la part de la summerbee – et prépara les boissons à l’aide de sa baguette, avant de la rejoindre sur le canapé situé juste en face de la cheminée. « Fais attention, c’est chaud… » Marmonna t’il en lui tendant maladroitement une tasse fumante.
Cela faisait maintenant quelques minutes que les deux étudiants avaient quitté les tours d’astronomie pour rejoindre leur salle commune, et ni l’un ni l’autre n’avait pris la peine d’engager la conversation. Seuls quelques regards et sourires gênés s’étaient échangés en silence durant leur trajet. La situation dans laquelle ils s’étaient retrouvés - quelques instants auparavant – avait-elle jeté un froid ? Les sourcils froncés, Alphonse ne put s’empêcher d'y repenser et ressasser cette scène dans sa tête - comme pour se persuader que tout ceci était bien réel et qu’il n’était pas en train de rêver…
« Nous y voilà » finit-il par dire à la jolie rousse, quelques minutes plus tard, en levant sa main en direction de la grosse porte ronde qui menait à leur maison « … Passe devant ». Comme pour accompagner ses dires, Alphonse se recula légèrement et laissa passer Lucy avant de refermer doucement la porte derrière eux. Une fois à l’intérieur, Alphonse fut ravi de constater que la salle commune était déserte. Tant mieux. Il n’avait aucune envie de se retrouver avec ses camarades de chambrée et encore moins en compagnie de Lucy. Il savait pertinemment que ces gros lourds n’auraient fait que les chambrer et ce n’était vraiment pas ce dont ils avaient besoin, là, tout de suite.
« Hmm, tu veux boire quelque chose ? » Demanda Alphonse à la rouquine tandis qu’il se dirigeait vers la table accolée au canapé, tout près de la cheminée et des confortables fauteuils. « Chocolat chaud et une cuillère de miel, c’est ça ? » Continua-t-il avant de se rendre compte de sa bourde. Et merde … jura-t-il en silence, avant de se rattraper : « Enfin, je veux dire… Tout le monde prend ça d’habitude. Moi aussi. Hm … ». Ou pas asshole ! Mais comment pouvait-il lui dire qu’il savait pertinemment ce qu’elle prenait le soir, lorsqu’elle lisait un livre au coin du feu ? À tous les coups, elle l’aurait pris pour un psychopathe ! Bien qu’évidemment, ce n’était pas le cas. En fait, Alphonse était simplement quelqu’un de très observateur, et il retenait – malgré lui – des détails aussi insignifiants qu’importants.
Les lèvres pincées, Alphonse fit comme si de rien n’était - espérant que sa question ne suscite aucune interrogation de la part de la summerbee – et prépara les boissons à l’aide de sa baguette, avant de la rejoindre sur le canapé situé juste en face de la cheminée. « Fais attention, c’est chaud… » Marmonna t’il en lui tendant maladroitement une tasse fumante.
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Re: Stranger in the night | ALCY ♥
Mar 17 Jan 2017 - 19:41
#alcy
stranger in the night
Vous quittez la tour d'astronomie comme tu en as exprimé la demande et la situation devient embarrassante. Ou plutôt, le reste-t-elle. T'arrives pas encore à réaliser et il semble que vous soyez tous les deux en train de penser la même chose : qu'est-ce qu'il vient de se passer ? Mais bien évidemment, vous n'en dites rien. Vous gardez vos masques de fierté, faites comme si tout allait bien, échangez des regards et sourires comme si la situation était normale, mais qui trahissent tout simplement un malaise tangible. Tu en aurais presque l'envie de rire, si ça te préoccupait pas autant. T'avais l'impression de connaître Alphonse jusqu'ici, entre vous c'était presque réglé comme une horloge, des piques bien senties, on se fait la tronche quelques jours, on revient comme si de rien n'était. Sauf que là, on dirait que les règles ont changées. Sauf que tu les connais pas encore, c'est Alphonse qui les modifie et tu sais pas encore très bien ou te situer. Alors, t'attends de voir. Ça te plait pas forcément de te diriger vers l'inconnu, mais t'es prête à le suivre.
Vous arrivez à la salle commune, il te laisse passer devant, en vrai gentleman. Ça te change. Enfin, il est pas malotru en temps normal, mais tu te comprends. L'heure doit s'avoisiner aux alentours de deux heures du matin, tu sais pas très bien, en tout cas la salle commune est vide, ce qui était à prévoir. Tu sais pas trop quoi faire, alors tu t'apprêtes à souhaiter la bonne nuit à Alphonse et aller rejoindre ton lit, cependant il ne l'entend pas de cette oreille. Il te demande plutôt si tu veux boire quelque chose. Tiens, pourquoi pas. Tu dois avouer que même si la situation est étrange, t'es pas pressée de le quitter, non plus.
- Je veux bien. Un chocolat..., tu commences, mais il t'interrompt en disant exactement la commande que tu t'apprêtais à passer. Exact, tu lui dis, ne pouvant empêcher ton regard de se plisser, suspicieux. Tu te rappelles pas lui en avoir parlé un jour. Il semble répondre à ton regard inquisiteur en prétextant que tout le monde boit ça, chez les Summerbee, même lui. Tu ne le crois pas. Mais tu ne dis rien. J'ai des goûts banals, faut croire, tu lui réponds en haussant les épaules et en t'asseyant dans l'un des confortables fauteuils de votre salle aux couleurs chaudes. Juste pour le faire culpabiliser. Tu sais très bien qu'Alphonse est un garçon qui fait attention à tout, et c'est sûrement pour ça qu'il s'est rapproché de toi au début. Il sait bien qu'il y a quelque chose d'anormal chez toi, c'est juste qu'il n'a pas encore trouvé quoi. Et ça, tu ne lui diras pas. Déjà parce que tu ne le dis à personne. Ensuite, parce qu'il se désintéresserait tout simplement de toi s'il finissait par avoir la réponse à sa question.
Il vient s'asseoir à côté de toi, en te tendant une tasse fumante qui dégage une alléchante odeur de chocolat. Tu le remercies, en attendant de voir s'il va faire la grimace puisqu'il s'est servi la même chose que toi, mais que tu es certaine qu'il n'en a pas l'habitude. Un sourire entendu sur les lèvres, tu souffles sur la boisson sans le lâcher des yeux.
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Inventaire Sorcier:
Re: Stranger in the night | ALCY ♥
Mer 18 Jan 2017 - 23:58
stranger in the night
Lucy & Alphonse
Ah ! S'il en est un dans les cieux qui ait jamais veillé sur toi, que devient-il en ce moment ? Il est assis devant un orgue ; ses ailes sont à demi ouvertes, ses mains étendues sur le clavier d'ivoire ; il commence un hymne éternel, l'hymne d'amour et d'immortel oubli.
MUSIQUE | Plus les minutes défilaient, et plus la situation était étrange. Mais que faisiez-vous là, tous les deux, assis dans votre salle commune à boire un chocolat chaud en pleine nuit ? Pourquoi faisiez-vous semblant d'être de bons amis ? Allons, vous ne trompez personne avec votre mascarade, alors à quoi bon jouer la comédie ? Et toi sombre imbécile, qu'est-ce qui te pousse à adopter une attitude aussi familière avec elle ? Tu l'apprécies enfin ? Comme ça, du jour au lendemain ? Sans explications ? À d'autres ... Tes yeux fuient son regard alors qu'elle te fixe avec insistance, un sourire suspendu au bord des lèvres. Tu n'oses pas affronter ses yeux émeraude ... Car tu sais – au fond de toi – qu'elle te fera chavirer, elle, la sang-de-bourbe qui avait emprisonné ta tête et ton cœur. La jeune femme aux mille secrets qui n'avait de cesse de t'intriguer et te rendre fou. Elle, qui te changeait au fil des années, des mois, des semaines et des jours, sans même que tu ne t'en rendes compte.
« Des goûts banals ? » Demandes-tu les sourcils froncés, en t’enfonçant un peu plus dans les coussins mordorés. « Faut croire ... Mais ce n'est pas forcément un mal » Te rattrapes-tu, conscient de ta maladresse, avant de replonger à nouveau ton nez dans la tasse fumante. Outch. Belle pirouette blaireau ! Tu t'en sors plutôt bien… Mais la summerbee n'est pas dupe, et tu ferais mieux de rester sur tes gardes si tu ne veux pas te prendre un sévère retour de bâton. « Enfin, je veux dire ... Parfois, ce n’est pas plus mal d'être comme tout le monde ». Les yeux dans le vague, tu tripotes nerveusement l’extrémité de la hanse que tu tiens entre tes mains. Tu sais très bien qu’il serait vain d’attendre une réponse de sa part – qu’elle feindra sans doute de ne pas comprendre ton sous-entendu. Pourtant, tu oses espérer qu’elle finira par se confier dans l’intimité que vous offraient la chaleur et l’obscurité de la salle commune.
« Quand on y pense… » Reprends-tu, l’air pensif. « Être quelqu’un d’hors-norme, d’inclassable ou même d’incompris peut être parfois fatiguant. Attention, je n’ai pas la prétention de dire que je suis ce genre de personne, mais disons que je ne peux qu’imaginer le fardeau que cela doit être… » Finis-tu par lâcher en plongeant finalement ton regard dans le sien. Avait-elle compris ton sous-entendu ? L’étincelle qui brillait timidement au fond de ses yeux te laissait croire que oui. Après-tout, qui mieux que Lucy pouvait comprendre tes insinuations ? Un sourire vint se loger délicatement à la commissure de tes lèvres. Merlin. Comment cette fille pouvait-elle te rendre aussi dingue ? Tu avais beau retourner la question dans tous les sens, impossible de trouver la réponse. Mais une chose était sûre : tu voulais savoir. Tu voulais comprendre. Tu voulais détenir la vérité et faire éclater les barrières qu’elle s’évertuait à mettre sans relâche entre vous depuis des années. Tu en voulais plus. Toujours plus. À quel prix ? Et pourquoi ? Tu t’en savais foutrement rien. Mais plus les pièces de l’échiquier avançaient, et plus tu te sentais perdre pied. Où tout cela allait-il vous mener ? Et au fond, pourquoi souhaitais-tu tellement découvrir la part d’ombre d’Oberlin ? Pourquoi ne pouvais-tu pas tout simplement profiter des bons moments et laisser les choses se faire ? À croire que t’es vraiment le roi des cons…
« Des goûts banals ? » Demandes-tu les sourcils froncés, en t’enfonçant un peu plus dans les coussins mordorés. « Faut croire ... Mais ce n'est pas forcément un mal » Te rattrapes-tu, conscient de ta maladresse, avant de replonger à nouveau ton nez dans la tasse fumante. Outch. Belle pirouette blaireau ! Tu t'en sors plutôt bien… Mais la summerbee n'est pas dupe, et tu ferais mieux de rester sur tes gardes si tu ne veux pas te prendre un sévère retour de bâton. « Enfin, je veux dire ... Parfois, ce n’est pas plus mal d'être comme tout le monde ». Les yeux dans le vague, tu tripotes nerveusement l’extrémité de la hanse que tu tiens entre tes mains. Tu sais très bien qu’il serait vain d’attendre une réponse de sa part – qu’elle feindra sans doute de ne pas comprendre ton sous-entendu. Pourtant, tu oses espérer qu’elle finira par se confier dans l’intimité que vous offraient la chaleur et l’obscurité de la salle commune.
« Quand on y pense… » Reprends-tu, l’air pensif. « Être quelqu’un d’hors-norme, d’inclassable ou même d’incompris peut être parfois fatiguant. Attention, je n’ai pas la prétention de dire que je suis ce genre de personne, mais disons que je ne peux qu’imaginer le fardeau que cela doit être… » Finis-tu par lâcher en plongeant finalement ton regard dans le sien. Avait-elle compris ton sous-entendu ? L’étincelle qui brillait timidement au fond de ses yeux te laissait croire que oui. Après-tout, qui mieux que Lucy pouvait comprendre tes insinuations ? Un sourire vint se loger délicatement à la commissure de tes lèvres. Merlin. Comment cette fille pouvait-elle te rendre aussi dingue ? Tu avais beau retourner la question dans tous les sens, impossible de trouver la réponse. Mais une chose était sûre : tu voulais savoir. Tu voulais comprendre. Tu voulais détenir la vérité et faire éclater les barrières qu’elle s’évertuait à mettre sans relâche entre vous depuis des années. Tu en voulais plus. Toujours plus. À quel prix ? Et pourquoi ? Tu t’en savais foutrement rien. Mais plus les pièces de l’échiquier avançaient, et plus tu te sentais perdre pied. Où tout cela allait-il vous mener ? Et au fond, pourquoi souhaitais-tu tellement découvrir la part d’ombre d’Oberlin ? Pourquoi ne pouvais-tu pas tout simplement profiter des bons moments et laisser les choses se faire ? À croire que t’es vraiment le roi des cons…
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- InvitéInvité
Re: Stranger in the night | ALCY ♥
Jeu 19 Jan 2017 - 16:25
#alcy
stranger in the night
Tu continues à l'observer. On peut même dire que tu le dévores des yeux. Tout son comportement passe au crible de ton regard. Ses yeux qui se dérobent aux tiens. Il t'évite. Ses sourcils qui se froncent. Il se dépêtre de la situation dans laquelle il s'est fourré. Ses doigts qui s'agitent contre sa tasse. Il réfléchit. Ses lèvres qui s'animent... Pour dire des bêtises.
Tu l'écoutes d'une oreille, tes lèvres étirées en un fin sourire sont dissimulées par la tasse que tu tiens ostensiblement devant, soufflant sur une fumée qui se fait de plus en plus rare. Selon lui, ce n'est pas plus mal d'être comme tout le monde. Si au début cela te fait sourire, pour les raisons qui te sont propres, l'étirement de tes lèvres s'efface peu à peu lorsque tu comprends qu'il continue sur sa lancée. Blackwood va te faire sa démonstration imparable sur le fait d'être commun, juste pour voir ce que tu vas en dire. Tu l'écoutes, sans pour autant lui donner de répit et le quitter des yeux. Si ton attention ne lui était pas toute accordée au début de ton observation, elle est toute à lui désormais. Te pense-t-il aussi dupe que cela ? Voyons Alphonse, il va falloir plus d'un chocolat chaud pour amadouer cette créature-là.
- Comme tout le monde, tu répètes après lui, comme un écho. Même si tes mots peuvent paraître innocents, tu leur donnes une teinte mystique, un peu pensive. La situation t'amuse, même si en vérité, tous les mots qu'il prononce se logent là, quelque part dans ta tête. Lui, il n'est pas comme tout le monde à tes yeux. Et toi, tu n'es pas comme tout le monde.
Ton calque de ses paroles le fait avancer dans sa réflexion. Il prétend comprendre le fardeau que cela peut représenter d'être différent des autres. Attention, non. Blackwood ne prétend pas, il l'imagine. C'est différent. Visiblement, il attend plus qu'une réponse apathique de ta part. Non, il veut la vérité. Tu as toujours su qu'il se doutait de quelque chose, mais là, il se rapproche vraiment trop. Il t'effraie. Une crainte qui fait battre ton coeur, d'adrénaline, mais pas que. Observateur, trop observateur, ce blaireau.
Tu prends une gorgée de la boisson qui a désormais refroidi un peu alors qu'il tourne finalement son regard vers toi. Il te sourit en plus, ce salop. Ça a malheureusement bien plus d'effet que tous les chocolats au miel du monde. En temps normal, tu l'aurais probablement remis à sa place en lui disant qu'il t'avait bien fait comprendre au fil des années que tu n'avais rien de spécial, en tant que née-moldue. Mais tu venais de promettre un peu plus tôt dans la soirée que tu cesserais ces piques qui s'appuient sur des faits du passé. Il te fallait donc trouver une nouvelle tactique de défense, ce qui n'était pas une mince affaire. La prochaine fois il pourrait prévenir, avant de bouleverser ton monde comme ça.
La tasse quitte tes lèvres, que ta langue effleure pour en ôter le potentiel chocolat restant. Tu n'as toujours pas détourné l'attention, alors que tu réfléchis, bien que ta réponse doive sembler rapide et naturelle. Être comme tout le monde, ou du moins normale, c’est la chose que tu as le plus désirée depuis que tu es toute petite.
- Être capable d’imaginer le fardeau que ça peut représenter d’être... Hors norme, ou inclassable, c’est bien beau... Mais être capable de partager ce fardeau, ça doit être autre chose. Tu fais comme lui, tu fais semblant de rien, semblant émettre des hypothèses comme lors d’une discussion normale, alors qu’en vérité tu veux simplement avoir des réponses à tes questions. Qu'il dévoile ce qu’il pense réellement. Ca ne doit pas être facile d’être quelqu’un d’ordinaire dans le quotidien d’une personne spéciale. Ils préfèrent peut-être rester incompris que de devoir infliger ça aux personnes qui les entourent.
Tu hausses les épaules, comme si ce n’était que ton interprétation personnelle de la question. Bien sûr, dans ton cas, il y avait de ce dont tu venais de parler, mais pas que. Le regard des autres comptait aussi pour beaucoup. Finalement, tu finis par détourner ton regard du sien. Les rôles s'inversent. Tu n'es pas très sûre de toi. Tu ne sais pas si tu as envie qu'il continue de creuser, ou si tu préfères qu'il te laisse tranquille. Alors tu retournes la situation.
- Tu ne te sens jamais incompris, toi ? Tu es certaine que le monsieur tout le monde qu'il prétend être, a ses moments de doute et de faille. Et tu as juste envie de lui faire comprendre que les personnes "hors normes" ne sont pas si différentes de "tout le monde". En faisant l'analogie, il comprendra peut-être que tu n'es pas l'une de ces plantes qu'il aime tellement étudier. Puis, ça changera un peu les choses, qu'il devienne l'interrogé...
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