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♌ tainted love (moira)
Mer 30 Aoû 2017 - 21:41
À Hungcalf, l’été arrivait à sa fin et les étudiants préparaient lentement leur rentrée : certains achetaient tout ce qui était recensé sur la liste scolaire – ainsi que les lectures complémentaires pour les plus consciencieux – d’autres remplissaient des sachets de thé à ras-bord et dissimulaient les cadavres de bouteilles ci et là. Si pendant la période estivale, Reagan avait profité de la désertion de ses camarades, elle avait ressenti un pincement au cœur sur les derniers jours et avait donc décidé de descendre jusqu’à Cardiff pour rendre une rapide visite de quelques jours à son frère, avant de n’être trop occupée pour pouvoir le faire. Elle avait donc pris un billet de train jusqu’au pays du Dragon Rouge – à défaut d’être capable de transplaner, Reagan faisant partie de cette rare catégorie de sorciers à ne pas maîtriser ce moyen de locomotion, du moins, pas sans systématiquement laisser un membre derrière elle (c’était d’ailleurs pour ça que quelques années plus tôt, elle avait passé son permis de conduire moldu). Pour rejoindre Londres, elle avait prévu de prendre sa voiture – une vieille Ford Anglia qui appartenait autrefois à sa mère. Ça allait lui faire du bien de récupérer le véhicule et de conduire quelques kilomètres toute seule.
Londres, 30 août 2017, 22h52.
Reagan se gara sur le bas-côté de la chaussée et éteignit ses phares. Elle frotta ses yeux avec insistance, comme pour chasser la fatigue qui s’était installée sur ses traits et sortie de sa voiture. Il faisait nuit, elle n’aurait jamais dû partir de chez Dewey aussi tard. Elle avait eu énormément de mal à prendre la route, ce qui était assez paradoxal, dans la mesure où la jeune sorcière avait évité le foyer de son frère tout l’été. C’était sans doute ça, d’avoir oublié la sensation de se sentir chez soi, et devoir s’en arracher à nouveau. Une fois sortie, elle s’étira longuement et verrouilla ses portières. Une enseigne de bar clignotait un peu plus loin et l’envie d’un verre lui chatouilla le bout de la langue. Allez, ça t’aidera à mieux t’endormir comme ça. Les mains dans les poches, elle s’y dirigea.
Lorsqu’elle entra, une chaleur pesante la saisit directement à la gorge et elle retira sa veste, dévoilant ses épaules nues et faisant danser sa chevelure de feu – s’attirant au passage quelques regards appréciateurs. La Bale alla directement au bar, commanda un verre de Jack on the rocks et s’assit nonchalamment sur un tabouret haut. Ses muscles se détendirent progressivement, dans cette cacophonie ambiante, elle se sentait étrangement bien. Une fois servie, elle porta le liquide ambré à ses lèvres pleines et balaya la pièce de son regard bleuté. La musique pulsait contre les murs au rythme de « Tainted Love » de Marylin Manson. Les gens se déchaînaient sur la piste de danse, entre les tables, et même sur celles-ci… C’est alors que son regard tomba sur une silhouette familière. Reagan faillit s’étrangler lorsqu’elle reconnut le visage de Moira. Cette dernière se déhanchait lascivement sur une table recouverte de verres vides et entourée de jeunes hommes aux regards lubriques. Elle eut à peine le temps de se redresser pour la rejoindre, qu’elle descendit de son perchoir et entraîna un des hommes à sa suite, disparaissant avec les dernières notes de la chanson…
« Putain… »
Reagan était éberluée. Moira ne lui avait donné strictement aucune nouvelle ces derniers mois. La jeune galloise ne s’en serait pas souciée, s’il ne s’était pas s’agit de la jeune McPherson : cette dernière n’obéissait pas au proverbe « pas de nouvelles, bonnes nouvelles », non. Au contraire, son amie avait plutôt tendance à se volatiliser lorsque son monde s’effrondrait autour d’elle, comme pour échapper aux débris notoires de son existence. Reagan vida son verre cul sec, lâcha un billet de 10£ et prit la même direction que la McPherson : pas besoin de s’appeler Holmes pour comprendre qu’ils avaient rejoint les toilettes pour dame.
Une femme complètement éméchée frappait à la porte, mécontente.
« La porrrrrrrrrrte ! J’veux pisser, merde ! * BAM * OUVRRRRREZ ! »
« Va pisser dehors » lui ordonna calmement Reagan. « Allez casses-toi » ajouta-t-elle plus durement en la voyant hésiter. Le ton de la jeune Bale parut la dissuader de toute opposition, et elle s’éloigna d’un pas traînant, sans demander son reste. De loin, Reagan la vit s’accroupir derrière le bar, dissimulant son affaire aux yeux de tous. Ewww.
Soudain, la jeune sorcière tendit l’oreille. Elle venait d’entendre un bruit sourd, assez inquiétant, à l’intérieur de la salle. Et d’un coup, la voix tremblante de colère de Moira éclata dans l’air. Reagan dégaina sa baguette pour déverrouiller la porte et entra brusquement dans la pièce. Elle y découvrit une scène qui l’espace d’une seconde, la laissa sans voix.
Moira, le haut du corps partiellement dénudé, enfonçait le bout de sa baguette magique contre la gorge du moldu.
« Putain, mais qu’est-ce que tu fous, bordel ? »
Londres, 30 août 2017, 22h52.
Reagan se gara sur le bas-côté de la chaussée et éteignit ses phares. Elle frotta ses yeux avec insistance, comme pour chasser la fatigue qui s’était installée sur ses traits et sortie de sa voiture. Il faisait nuit, elle n’aurait jamais dû partir de chez Dewey aussi tard. Elle avait eu énormément de mal à prendre la route, ce qui était assez paradoxal, dans la mesure où la jeune sorcière avait évité le foyer de son frère tout l’été. C’était sans doute ça, d’avoir oublié la sensation de se sentir chez soi, et devoir s’en arracher à nouveau. Une fois sortie, elle s’étira longuement et verrouilla ses portières. Une enseigne de bar clignotait un peu plus loin et l’envie d’un verre lui chatouilla le bout de la langue. Allez, ça t’aidera à mieux t’endormir comme ça. Les mains dans les poches, elle s’y dirigea.
Lorsqu’elle entra, une chaleur pesante la saisit directement à la gorge et elle retira sa veste, dévoilant ses épaules nues et faisant danser sa chevelure de feu – s’attirant au passage quelques regards appréciateurs. La Bale alla directement au bar, commanda un verre de Jack on the rocks et s’assit nonchalamment sur un tabouret haut. Ses muscles se détendirent progressivement, dans cette cacophonie ambiante, elle se sentait étrangement bien. Une fois servie, elle porta le liquide ambré à ses lèvres pleines et balaya la pièce de son regard bleuté. La musique pulsait contre les murs au rythme de « Tainted Love » de Marylin Manson. Les gens se déchaînaient sur la piste de danse, entre les tables, et même sur celles-ci… C’est alors que son regard tomba sur une silhouette familière. Reagan faillit s’étrangler lorsqu’elle reconnut le visage de Moira. Cette dernière se déhanchait lascivement sur une table recouverte de verres vides et entourée de jeunes hommes aux regards lubriques. Elle eut à peine le temps de se redresser pour la rejoindre, qu’elle descendit de son perchoir et entraîna un des hommes à sa suite, disparaissant avec les dernières notes de la chanson…
« Putain… »
Reagan était éberluée. Moira ne lui avait donné strictement aucune nouvelle ces derniers mois. La jeune galloise ne s’en serait pas souciée, s’il ne s’était pas s’agit de la jeune McPherson : cette dernière n’obéissait pas au proverbe « pas de nouvelles, bonnes nouvelles », non. Au contraire, son amie avait plutôt tendance à se volatiliser lorsque son monde s’effrondrait autour d’elle, comme pour échapper aux débris notoires de son existence. Reagan vida son verre cul sec, lâcha un billet de 10£ et prit la même direction que la McPherson : pas besoin de s’appeler Holmes pour comprendre qu’ils avaient rejoint les toilettes pour dame.
Une femme complètement éméchée frappait à la porte, mécontente.
« La porrrrrrrrrrte ! J’veux pisser, merde ! * BAM * OUVRRRRREZ ! »
« Va pisser dehors » lui ordonna calmement Reagan. « Allez casses-toi » ajouta-t-elle plus durement en la voyant hésiter. Le ton de la jeune Bale parut la dissuader de toute opposition, et elle s’éloigna d’un pas traînant, sans demander son reste. De loin, Reagan la vit s’accroupir derrière le bar, dissimulant son affaire aux yeux de tous. Ewww.
Soudain, la jeune sorcière tendit l’oreille. Elle venait d’entendre un bruit sourd, assez inquiétant, à l’intérieur de la salle. Et d’un coup, la voix tremblante de colère de Moira éclata dans l’air. Reagan dégaina sa baguette pour déverrouiller la porte et entra brusquement dans la pièce. Elle y découvrit une scène qui l’espace d’une seconde, la laissa sans voix.
Moira, le haut du corps partiellement dénudé, enfonçait le bout de sa baguette magique contre la gorge du moldu.
« Putain, mais qu’est-ce que tu fous, bordel ? »
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Re: ♌ tainted love (moira)
Jeu 7 Sep 2017 - 17:33
Après ta soirée avec Regina et ta mésaventure avec Grace tu avais décidé qu'il était temps de quitter Hungcalf et ses alentours pendant un temps. Tu avais alors rendu une petite visite à tes parents qui se seraient inquiétés si tu ne l'avais pas fait. Tu avais passé quelques jours en leur compagnie avant de comprendre que ce n'était pas ce qu'il te fallait. Tu avais passé le reste de l'été à écumer les bars londoniens. A boire. A danser. A coucher avec des inconnus. Tu ne niais pas avoir fait n'importe quoi. Tu t'étais laissée emporter. Toute la colère, la culpabilité, la peine, la douleur, tout était revenu à la surface d'un coup et t'avais assomée tellement fort que tu n'avais vu qu'une seule solution: boire pour anesthésier tes sentiments. Boire pour oublier en somme. Et ça avait plutôt bien marché cet été. Tu avais tout oublié de ta vie. Tu t'étais même oublié toi-même parfois. Tu n'avais plus eu de soucis, de peine, de peur, de douleur, plus rien. Et d'un côté ça avait été terriblement libérateur. Ne plus être toi avait été génial. C'état tout toi ça: fuir tes problèmes. Tu avais toujours fait ça. Tu l'avais fait avec Ethan. Tu prétendais ne pas avoir eu le choix mais en réalité Ethan avait raison de te détester parce que l'ultimatum de ses parents n'avait fait que révéler ta vraie nature, celle qui te poussait à fuir et tout abandonner quand ça devenait trop difficile.
Voilà que tu commençais à trop penser. Sans hésiter une seconde tu t'enfilas un verre, puis un second, puis un troisième. Une fois assez éméchée tu redevins insouciante, tu dansais, te frottais à des étrangers, tu faisais semblant d'être une autre. Et sans crier gare tu t'éveillas de ce rêve ou ce cauchemar, ça dépendait du point de vue. Reagan était là, elle t'avait suivie. Depuis quand tu ne savais pas et tu t'en foutais. Mais elle était là. Et toi t'étais à moitié nue, collée à un inconnu sur qui tu pointais ta baguette. Il se mit alors à paniquer. "C'est quoi ce délire ? J'veux pas de vos délires chelous ! Bande de weirdos..." et il disparut des toilettes, sûrement prêt à retrouver ses potes en clamant qu'il venait de tirer un coup dans les toilettes - ce qui était faux pour le coup. Tu n'eus pas le temps de dire quoi que ce soit que tu ressentis un violent besoin. Tu te retournas et vomis dans les toilettes. Il fallait bien un soir où rien ne se passe comme prévu après tout... Après t'être rincée la bouche et lavé les mains tu fis face à Reagan, toujours bouche bée devant toi.
"Ecoute si tu viens me proposer ton aide ou je ne sais quoi, t'embête pas, j'en ai pas besoin." lâchas-tu d'un ton amer. Tu n'étais pas d'humeur à être sympa, même avec Reagan qui pourtant était une de tes plus proches amies, une de tes meilleures amies. Tu remis ton haut en place et planta ton regard dans celui de Reagan. "Je suis sérieuse, je vais bien. Tout va bien." répétas-tu, voyant que Reagan ne bougait pas. Tu savais qu'elle ne te laisserait pas aller si facilement. Tu savais aussi que tu regretterais amèrement comment tu t'étais comportée avec elle. Mais pour l'heure tu t'en fichais. La peine et la douleur n'étaient pas encore là, alors tu n'avais pas à t'en faire.
- InvitéInvité
Re: ♌ tainted love (moira)
Dim 10 Sep 2017 - 17:57
Reagan n’aurait pas dévisagé son amie différemment si cette dernière avait été une inconnue. Le regard vitreux et perdu dans le vide, l’instabilité de ses jambes qui s’entrechoquent, sa voix traînante et son rire gras… Elle ne la reconnaissait tout simplement pas, le masque de l’alcool s’étant étroitement collé à ses traits, annihilant tout le reste.
« C’est ça, dégage » Cracha-t-elle à l’attention du jeune homme qui s’empressa de tituber vers la sortie des toilettes.
Pendant une fraction de seconde, Reagan fut tentée de l’oublietter. Ou du moins, de lui asséner un coup suffisamment violent derrière le crâne pour le faire douter, à son réveil, de la réalité dont il avait été témoin : une sorcière pointant sa baguette magique contre sa gorge. Sa paume se resserrait déjà autour de sa baguette magique, lorsqu’un inattendu bruit d’éclaboussures détourna son attention de sa cible. Moira, à genoux sur le carrelage d’une propreté douteuse, se purgeait de tout ce que son estomac avait pu ingurgiter au cours de la soirée… Reagan grimaça, dégoûtée par l’état dans lequel s’était visiblement complu la jeune McPherson. Elle n’esquissa pas même un geste pour retenir sa longue chevelure brune, voire même pour l’aider à relever – et de toute manière, Moira ne se serait pas laissée approcher aussi aisément. Reagan savait pertinemment que, dans son état, Moira pouvait se laisser caresser inlassablement par la main vicieuse et mordre violemment la main secourable. Reagan resta silencieuse, suivant chacun des mouvements de la jeune femme du coin de l’œil. Une fois nettoyée, cette dernière lui fit enfin face.
« Ecoute si tu viens me proposer ton aide ou je ne sais quoi, t'embête pas, j'en ai pas besoin. »
Reagan haussa légèrement un sourcil, dubitative. Apparemment, Moira semblait croire que cette petite réunion ne relevait en rien du hasard et que sa présence ici visait à l’aider – mais dans un monde comme le leur, pouvait-on réellement croire au hasard ? Pouvait-on croire que chaque pas effectué par telle personne n’était pas destiné à rejoindre ceux d’une autre ? Pouvait-on croire que chaque événement se déclenchant les uns après les autres… N’arrivaient pas pour une excellente raison ? L’heure n’était certainement pas à la philosophie et très honnêtement, Reagan n’avait aucune réponse à ces débats introspectifs.
« Pourquoi je viendrais te proposer mon aide ? » répliqua sèchement la Bale. « Après tout, ce n’est pas sur toi qu’on pointait une baguette il n’y a pas cinq minutes. »
Les rétines bleutées de Reagan transperçaient son amie du part en part. Une bile amère s’introduisait peu à peu dans sa bouche. Tout aussi ivre, idiot, malsain, con, un moldu pouvait être, Reagan ne cautionnait pas qu’on leur fasse du mal ou quoi que ce soit d’autre par l’intermédiaire de la magie. Venant d’un sorcier de bonne famille arrogeant, dédaigneux, elle n’aurait pas été surprise de se retrouver dans une situation pareille. Mais venant de Moira…
« Il se serait passé quoi si j’étais arrivée dix minutes plus tard dis-moi ? Quand on sort sa baguette, on le fait pour s’en servir. Généralement, pas devant ou sur un moldu. » Sa voix était dure et impassible. Elle ne trahissait en rien la colère sous-jacente qui commençait à crépiter en elle. Le fait de retrouver Moira dans un état pareil au bout de deux mois de silence… C’était intolérable.
Reagan l’observa tandis qu’elle réajustait son haut et sa coiffure. Elles n’étaient séparées que de quelques mètres, mais il lui semblait qu’une immense frontière s’était dressée entre elles. Les rendant inaccessibles, l’une pour l’autre.
« Je suis sérieuse, je vais bien. Tout va bien. »
« Garde tes inepties pour quelqu’un qui saura les gober, Moira. » répondit la Bale avec un claquement de langue agacé. « Tu mens très mal à une personne qui te connait depuis bien trop longtemps pour se laisser berner. Qu’est-ce qu’il t’arrive ? »
De la même manière que Moira se transformerait en ouragan durant les prochaines minutes ou l’intégralité de leur rencontre, Reagan serait une montagne, inébranlable tout du long.
« C’est ça, dégage » Cracha-t-elle à l’attention du jeune homme qui s’empressa de tituber vers la sortie des toilettes.
Pendant une fraction de seconde, Reagan fut tentée de l’oublietter. Ou du moins, de lui asséner un coup suffisamment violent derrière le crâne pour le faire douter, à son réveil, de la réalité dont il avait été témoin : une sorcière pointant sa baguette magique contre sa gorge. Sa paume se resserrait déjà autour de sa baguette magique, lorsqu’un inattendu bruit d’éclaboussures détourna son attention de sa cible. Moira, à genoux sur le carrelage d’une propreté douteuse, se purgeait de tout ce que son estomac avait pu ingurgiter au cours de la soirée… Reagan grimaça, dégoûtée par l’état dans lequel s’était visiblement complu la jeune McPherson. Elle n’esquissa pas même un geste pour retenir sa longue chevelure brune, voire même pour l’aider à relever – et de toute manière, Moira ne se serait pas laissée approcher aussi aisément. Reagan savait pertinemment que, dans son état, Moira pouvait se laisser caresser inlassablement par la main vicieuse et mordre violemment la main secourable. Reagan resta silencieuse, suivant chacun des mouvements de la jeune femme du coin de l’œil. Une fois nettoyée, cette dernière lui fit enfin face.
« Ecoute si tu viens me proposer ton aide ou je ne sais quoi, t'embête pas, j'en ai pas besoin. »
Reagan haussa légèrement un sourcil, dubitative. Apparemment, Moira semblait croire que cette petite réunion ne relevait en rien du hasard et que sa présence ici visait à l’aider – mais dans un monde comme le leur, pouvait-on réellement croire au hasard ? Pouvait-on croire que chaque pas effectué par telle personne n’était pas destiné à rejoindre ceux d’une autre ? Pouvait-on croire que chaque événement se déclenchant les uns après les autres… N’arrivaient pas pour une excellente raison ? L’heure n’était certainement pas à la philosophie et très honnêtement, Reagan n’avait aucune réponse à ces débats introspectifs.
« Pourquoi je viendrais te proposer mon aide ? » répliqua sèchement la Bale. « Après tout, ce n’est pas sur toi qu’on pointait une baguette il n’y a pas cinq minutes. »
Les rétines bleutées de Reagan transperçaient son amie du part en part. Une bile amère s’introduisait peu à peu dans sa bouche. Tout aussi ivre, idiot, malsain, con, un moldu pouvait être, Reagan ne cautionnait pas qu’on leur fasse du mal ou quoi que ce soit d’autre par l’intermédiaire de la magie. Venant d’un sorcier de bonne famille arrogeant, dédaigneux, elle n’aurait pas été surprise de se retrouver dans une situation pareille. Mais venant de Moira…
« Il se serait passé quoi si j’étais arrivée dix minutes plus tard dis-moi ? Quand on sort sa baguette, on le fait pour s’en servir. Généralement, pas devant ou sur un moldu. » Sa voix était dure et impassible. Elle ne trahissait en rien la colère sous-jacente qui commençait à crépiter en elle. Le fait de retrouver Moira dans un état pareil au bout de deux mois de silence… C’était intolérable.
Reagan l’observa tandis qu’elle réajustait son haut et sa coiffure. Elles n’étaient séparées que de quelques mètres, mais il lui semblait qu’une immense frontière s’était dressée entre elles. Les rendant inaccessibles, l’une pour l’autre.
« Je suis sérieuse, je vais bien. Tout va bien. »
« Garde tes inepties pour quelqu’un qui saura les gober, Moira. » répondit la Bale avec un claquement de langue agacé. « Tu mens très mal à une personne qui te connait depuis bien trop longtemps pour se laisser berner. Qu’est-ce qu’il t’arrive ? »
De la même manière que Moira se transformerait en ouragan durant les prochaines minutes ou l’intégralité de leur rencontre, Reagan serait une montagne, inébranlable tout du long.
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