- InvitéInvité
Now the sun is up, and I'm going blind | A R O H A
Ven 20 Avr 2018 - 9:48
Now the sun is up, and I'm going blind
a r o h a & l a o g h a i r e
Encore une fois, Laoghaire n’avait que peu dormi de la nuit. Encore une fois, elle avait été éveillée en sursaut par des bruits de sabots galopant et d’immenses arbres se brisant au sol, provenant des tréfonds les plus sombres de sa mémoire. Cette peur ne la quittait jamais, ne lui laissait aucun répit. Elle la suivait comme son ombre, plus fidèle encore que son défunt mari. Laoghaire luttait constamment pour rester capable de faire la différence entre ses souvenirs du passé et le présent, entre ses peurs et la réalité. Sa potion psychotrope l’y aidait. Et son psychomage lui avait également assuré que garder quelques rituels quotidiens l’aideraient à se reconstruire un sentiment de sécurité.
Alors Laoghaire ne se privait pas. Dès les premières lueurs du jour, Laoghaire enfilait des vêtements confortables et s’élançait à toutes jambes sur le domaine de Hungcalf. Une course d’endurance habituelle se faisait à petites foulées, mais Laoghaire n’était pas tout à fait une sorcière ordinaire. Elle avait été une Jeger, une chasseuse de créatures magiques dangereuses, et son endurance allait déjà au-dessus de la moyenne. Pour se maintenir en forme, c’était une véritable course que Laoghaire devait mener… Bien qu’après tout, elle ne se voyait jamais redevenir Jeger. Elle ne pensait pas retrouver jamais le courage d’affronter à nouveau une créature. Toute sa vie, elle s’était entraînée à courir principalement pour poursuivre, pour chasser. Mais après avoir passé trois jours et trois nuits à la place de la proie, à courir non pas pour traquer, mais pour survivre et s’échapper, ces parcours matinaux n’avaient plus la même signification… A présent, Laoghaire courrait, et laissait pleinement sa peur s’exprimer. Ses terreurs nocturnes lui donnaient de l’élan. La certitude que cet être était toujours vivant, toujours quelque part dans une forêt du nord, en liberté, la faisait courir aussi vite que si elle se trouvait sur un balai.
Laoghaire traversait le parc en quelques secondes, puis longeait la lisière de la forêt. C’était là qu’elle allait le plus vite. Hors de question d’y pénétrer ne serait-ce que d’un orteil. Elle arrivait ensuite aux murailles qui délimitaient une partie du domaine, le long desquelles elle courrait jusqu’à l’étang. C’était sa partie préférée. Son sentiment d’angoisse se relâchait quelque peu après s’être éloignée de la forêt, et à cette période de l’année, les rayons du soleil matinal frappaient la surface sous un angle parfait, transformant toute son eau en or lumineux. Laoghaire en faisait tout le tour, puis se dirigeait vers l’enclos où les cours de Soins aux Créatures Magiques se déroulaient, habituellement vide. Elle y croisait parfois Aroha qu’elle saluait d’un signe de main, mais ce matin-là, il devait sans doute être en train de finir son petit-déjeuner. Laoghaire passait à présent devant les serres, sa course bientôt finie. Elle n’avait pour autant pas ralenti d’une once. Et ce fût donc à pleine vitesse que Laoghaire percuta de plein fouet une figure massive, à l’angle mort que formait le coin de la quatrième serre. Toute la force de sa vitesse lui fût renvoyée au visage, et Laoghaire fût jetée au sol, alors qu’elle n’avait pas senti l’obstacle en face d’elle ne serait-ce même que bouger. Elle aurait tout aussi bien pu prendre un mur…
Mais sous l’impact de sa chute, quelque chose d’étrange se passa, l’espace de quelques secondes. Laoghaire écarta ses cheveux de son visage, mais au lieu de se trouver dans le domaine d’Hungcalf, à proximité des serres, elle était dans le noir, allongée sur un sol humide de mousse et d’humus, cernée de branches de résineux aussi solides que des lances. Et devant elle, une créature immense, belle et terrible, se hissait sur ses pattes arrières… Il n’y avait pas le moindre son, seule sa vue était troublée. Laoghaire cligna des yeux, et aussitôt, les serres de Hungcalf réapparurent, et Laoghaire reconnu aussitôt la silhouette d’Aroha devant elle.
« Pardon, je… Je ne regardais pas où j’allais… » dit-elle d’une voix absente, les sourcils froncés.
Cela faisait plusieurs mois qu’elle n’avait pas eu d’hallucination. Mais c’était sans doute simplement son corps qui venait de se rappeler de sa chute à Rollagsfjell, tenta-t-elle de se rassurer. Comment son psychomage avait-il appeler ça ? La mémoire de la chair ? Cela ne voulait pas forcément dire qu’elle faisait une rechute. Elle pouvait encore faire la part des choses.
Alors Laoghaire ne se privait pas. Dès les premières lueurs du jour, Laoghaire enfilait des vêtements confortables et s’élançait à toutes jambes sur le domaine de Hungcalf. Une course d’endurance habituelle se faisait à petites foulées, mais Laoghaire n’était pas tout à fait une sorcière ordinaire. Elle avait été une Jeger, une chasseuse de créatures magiques dangereuses, et son endurance allait déjà au-dessus de la moyenne. Pour se maintenir en forme, c’était une véritable course que Laoghaire devait mener… Bien qu’après tout, elle ne se voyait jamais redevenir Jeger. Elle ne pensait pas retrouver jamais le courage d’affronter à nouveau une créature. Toute sa vie, elle s’était entraînée à courir principalement pour poursuivre, pour chasser. Mais après avoir passé trois jours et trois nuits à la place de la proie, à courir non pas pour traquer, mais pour survivre et s’échapper, ces parcours matinaux n’avaient plus la même signification… A présent, Laoghaire courrait, et laissait pleinement sa peur s’exprimer. Ses terreurs nocturnes lui donnaient de l’élan. La certitude que cet être était toujours vivant, toujours quelque part dans une forêt du nord, en liberté, la faisait courir aussi vite que si elle se trouvait sur un balai.
Laoghaire traversait le parc en quelques secondes, puis longeait la lisière de la forêt. C’était là qu’elle allait le plus vite. Hors de question d’y pénétrer ne serait-ce que d’un orteil. Elle arrivait ensuite aux murailles qui délimitaient une partie du domaine, le long desquelles elle courrait jusqu’à l’étang. C’était sa partie préférée. Son sentiment d’angoisse se relâchait quelque peu après s’être éloignée de la forêt, et à cette période de l’année, les rayons du soleil matinal frappaient la surface sous un angle parfait, transformant toute son eau en or lumineux. Laoghaire en faisait tout le tour, puis se dirigeait vers l’enclos où les cours de Soins aux Créatures Magiques se déroulaient, habituellement vide. Elle y croisait parfois Aroha qu’elle saluait d’un signe de main, mais ce matin-là, il devait sans doute être en train de finir son petit-déjeuner. Laoghaire passait à présent devant les serres, sa course bientôt finie. Elle n’avait pour autant pas ralenti d’une once. Et ce fût donc à pleine vitesse que Laoghaire percuta de plein fouet une figure massive, à l’angle mort que formait le coin de la quatrième serre. Toute la force de sa vitesse lui fût renvoyée au visage, et Laoghaire fût jetée au sol, alors qu’elle n’avait pas senti l’obstacle en face d’elle ne serait-ce même que bouger. Elle aurait tout aussi bien pu prendre un mur…
Mais sous l’impact de sa chute, quelque chose d’étrange se passa, l’espace de quelques secondes. Laoghaire écarta ses cheveux de son visage, mais au lieu de se trouver dans le domaine d’Hungcalf, à proximité des serres, elle était dans le noir, allongée sur un sol humide de mousse et d’humus, cernée de branches de résineux aussi solides que des lances. Et devant elle, une créature immense, belle et terrible, se hissait sur ses pattes arrières… Il n’y avait pas le moindre son, seule sa vue était troublée. Laoghaire cligna des yeux, et aussitôt, les serres de Hungcalf réapparurent, et Laoghaire reconnu aussitôt la silhouette d’Aroha devant elle.
« Pardon, je… Je ne regardais pas où j’allais… » dit-elle d’une voix absente, les sourcils froncés.
Cela faisait plusieurs mois qu’elle n’avait pas eu d’hallucination. Mais c’était sans doute simplement son corps qui venait de se rappeler de sa chute à Rollagsfjell, tenta-t-elle de se rassurer. Comment son psychomage avait-il appeler ça ? La mémoire de la chair ? Cela ne voulait pas forcément dire qu’elle faisait une rechute. Elle pouvait encore faire la part des choses.
© code . by . ellcrys
- InvitéInvité
Re: Now the sun is up, and I'm going blind | A R O H A
Dim 8 Juil 2018 - 8:44
Les premières lueurs de l'aube. T'as toujours aimé ça, les regarder déchirer la nuit, parer le ciel d'ocre et de lavande, jusqu'à ce que l'obscurité disparaisse complètement. Tu sors de ta grotte, un thé au lait à la main, et tu vas t'asseoir près de l'étendue d'eau, loin du bâtiment de l'université pour ne pas trop risquer de croiser un élève, dans le silence et tu sirotes ta tasse tranquillement. C'est un rituel que peu te connaissent, en réalité, mais à cet heure, tu as assez peu de compagnie il faut dire. T'as bien aperçu la silhouette d'une collègue une fois ou deux au loin dans son jogging matinal, mais t'as jamais eu l'outrecuidance d'aller jusqu'à elle, et t'es de toute façon la plupart du temps bien trop dans ta bulle pour la remarquer.
Parfois, tu retournes à l'enclos où tu passes le plus clair de tes journées dans la foulée, croise ta collègue qui te salue, et poursuis tes activités. Ce matin, c'est pas là que tu la croises, cependant, parce que t'es resté à observer le ciel et l'eau se confondre à l'horizon un peu plus longtemps que d'ordinaire. Peut-être que t'avais besoin d'être seul avec toi-même un peu plus aujourd'hui. Peut-être que t'avais besoin de continuer de parler aux esprits, un peu, même si ta tante t'entend peut-être pas, qu'elle a déjà bien assez à faire à veiller sur ta cousine. Et t'es pas reparti directement chez toi ou à l'enclos, mais t'as commencé par passer par les serres, chercher un ingrédient nécessaire à un onguent que tu es en train de confectionner. T'aurais pas imaginé que ce petit changement de routine vous emmènerait là, pourtant...
Le choc fut plus rude pour elle que pour toi, mais t'as ce physique de montagne, cette masse qui permet pas à grand monde de faire le poids, et elle arrivait à toute vitesse. Tu l'as même pas vue arriver, comme tu tournais juste à l'angle de la serre, et elle non plus visiblement. T'as bien entendu des pas mais t'as pas été suffisamment attentif à leur proximité, perdu dans tes pensées. Et la voilà au sol, et t'en es tellement désolé ! Tu te penchez pour t'assurer qu'elle n'a rien, lui tends la main pour l'aider à se relever.
« Pardon, je… Je ne regardais pas où j’allais…
- Ne vous excusez pas, je ne vous ai pas vue non plus... »
Et c'est elle qui est par terre, pas toi. Toi, tu sais pas trop comment réagir, comment l'aider, sans que ça passe pour de la pitié, et tu restes la main tendue, espérant qu'elle la saisisse pour pas avoir l'impression d'être le dernier des malotrus. Et ton regard s'arrête sur les cicatrices qui lacèrent sa peau, que sa tenue de sport ne dissimule pas autant que d'ordinaire. Tu les a déjà aperçues par le passé, quand vous vous êtes croisés quelque matin, mais tu n'as jamais eu l'occasion de les détailler autant qu'à cet instant, et peut-être que ça te donne un mauvais genre, mais tu peux pas t'empêcher de les observer. Ca a pourtant rien à voir avec un désir charnel, non, tu cherches l'identité de la créature qui a pu être à l'origine de ce genre de blessure, et tu vois pas trente six mille solutions : ça serait presque humain, mais pas tout à fait, et ça l'est trop en terme de griffures pour la plupart des créatures connues. T'as jamais rencontré le Jotun, mais on te l'a suffisamment décrit - et t'as suffisamment cherché à ce qu'on le fasse - pour que l'hypothèse se forme dans ta tête et tu te dis que si tes soupçons sont fondés, t'as face à toi une survivante... T'en as pas rencontré tant que ça, et le peu qui ont pu témoigné en sont restés marqués de façon indélébile, tu le sais. Et elle ?
« Vous êtes blessée ? »
La question devrait avoir trait à sa chute, mais t'as du mal à détacher ton regard des marques sur sa gorge, même si ça peut donner un air pervers qui est loin d'être le tien, et ça pourrait clairement porter à confusion.
Parfois, tu retournes à l'enclos où tu passes le plus clair de tes journées dans la foulée, croise ta collègue qui te salue, et poursuis tes activités. Ce matin, c'est pas là que tu la croises, cependant, parce que t'es resté à observer le ciel et l'eau se confondre à l'horizon un peu plus longtemps que d'ordinaire. Peut-être que t'avais besoin d'être seul avec toi-même un peu plus aujourd'hui. Peut-être que t'avais besoin de continuer de parler aux esprits, un peu, même si ta tante t'entend peut-être pas, qu'elle a déjà bien assez à faire à veiller sur ta cousine. Et t'es pas reparti directement chez toi ou à l'enclos, mais t'as commencé par passer par les serres, chercher un ingrédient nécessaire à un onguent que tu es en train de confectionner. T'aurais pas imaginé que ce petit changement de routine vous emmènerait là, pourtant...
Le choc fut plus rude pour elle que pour toi, mais t'as ce physique de montagne, cette masse qui permet pas à grand monde de faire le poids, et elle arrivait à toute vitesse. Tu l'as même pas vue arriver, comme tu tournais juste à l'angle de la serre, et elle non plus visiblement. T'as bien entendu des pas mais t'as pas été suffisamment attentif à leur proximité, perdu dans tes pensées. Et la voilà au sol, et t'en es tellement désolé ! Tu te penchez pour t'assurer qu'elle n'a rien, lui tends la main pour l'aider à se relever.
« Pardon, je… Je ne regardais pas où j’allais…
- Ne vous excusez pas, je ne vous ai pas vue non plus... »
Et c'est elle qui est par terre, pas toi. Toi, tu sais pas trop comment réagir, comment l'aider, sans que ça passe pour de la pitié, et tu restes la main tendue, espérant qu'elle la saisisse pour pas avoir l'impression d'être le dernier des malotrus. Et ton regard s'arrête sur les cicatrices qui lacèrent sa peau, que sa tenue de sport ne dissimule pas autant que d'ordinaire. Tu les a déjà aperçues par le passé, quand vous vous êtes croisés quelque matin, mais tu n'as jamais eu l'occasion de les détailler autant qu'à cet instant, et peut-être que ça te donne un mauvais genre, mais tu peux pas t'empêcher de les observer. Ca a pourtant rien à voir avec un désir charnel, non, tu cherches l'identité de la créature qui a pu être à l'origine de ce genre de blessure, et tu vois pas trente six mille solutions : ça serait presque humain, mais pas tout à fait, et ça l'est trop en terme de griffures pour la plupart des créatures connues. T'as jamais rencontré le Jotun, mais on te l'a suffisamment décrit - et t'as suffisamment cherché à ce qu'on le fasse - pour que l'hypothèse se forme dans ta tête et tu te dis que si tes soupçons sont fondés, t'as face à toi une survivante... T'en as pas rencontré tant que ça, et le peu qui ont pu témoigné en sont restés marqués de façon indélébile, tu le sais. Et elle ?
« Vous êtes blessée ? »
La question devrait avoir trait à sa chute, mais t'as du mal à détacher ton regard des marques sur sa gorge, même si ça peut donner un air pervers qui est loin d'être le tien, et ça pourrait clairement porter à confusion.
- InvitéInvité
Re: Now the sun is up, and I'm going blind | A R O H A
Ven 13 Juil 2018 - 8:49
Now the sun is up, and I'm going blind
a r o h a & l a o g h a i r e
Laoghaire attendit quelques secondes, par prudence. Quelques secondes où elle retint son souffle, espérant que sa vue ne serait troublée par aucune vision cauchemardesque de forêt hantée par un monstre inconnu. Pour rien au monde ne voulait-elle retomber dans cet état, dans ces jours où son esprit s'était égaré entre présent et souvenir. Pour rien au monde ne voulait-elle revivre ces horribles hallucinations à nouveau. Pour rien au monde ne voulait-elle encore faire l'expérience de ces terribles moments de lucidité, où elle se rendait compte qu'elle avait tout bonnement perdu la tête...
Ainsi, guère plus que quelques battements de cœur s'écoulèrent, où Laoghaire ne quittait pas des yeux l'immense sorcier se tenant en face d'elle, une main tendue pour l'aider à se relever.
-Ne vous excusez pas, je ne vous ai pas vue non plus...
Laoghaire eut un léger sourire accompagné d'un soupir de soulagement. Pas tant parce que le Pr Hawkins ne lui en voulait pas que parce qu’elle se sentait bel et bien débarrassée de ses intrusions sensitives. C'est alors qu'elle se rendit compte que Aroha ne la regardait plus dans les yeux. Le regard du sorcier était descendu sur son corps, ce qui surpris profondément Laoghaire, qui n'avait plus exactement les formes de sa vingtaine. Elle-même baissa les yeux, se demandant si ce n'était pas ses bois d'élan tatoués sur ses clavicules qui auraient davantage pu attirer l'attention du sorcier, ou bien ses runes encrées sur ses bras... Et puis elle les vit. Quelques unes de ses cicatrices étaient nettement visible au creu de sa poitrine, trois des cinq petites perforations, presque en forme d'étoile à cinq branches, comme si la créature avait directement chercher à prendre son cœur à main nue sans y parvenir. Bien que Laoghaire n'avait aucun souvenir de ce moment précis, ni ne cherchait particulièrement à en avoir... Laoghaire posa machinalement sa main dessus, un geste plus protecteur que pudique...
-Vous êtes blessée ? demande Aroha sans lever son regard, et il ne fait aucun doute du réel sens de sa question. Laoghaire secoue doucement la tête.
-Non... Non, plus maintenant, je vais bien, merci. Laoghaire s'étonne à s'entendre. Vu son lourd traitement de potions psychotropes, on ne peut pas exactement dire qu'elle allait bien. Mais là n'était pas le but. L'intention était surtout d'apaiser les inquiétudes du sorcier.
Avec un léger sourire, elle saisit la main d'Aroha, et fut surprise de la facilité avec laquelle il la hissa sur ses pieds. Laoghaire frissona à la pensée de la dernière fois où elle avait été soulevé avec autant de facilité.
-Merci, dit-elle à nouveau au Pr. Hawkins pour son aide. Encore toutes mes excuses, je ne vais pas vous déranger plus longtemps. ajouta-t-elle avec l'intention de reprendre sa course. Elle savait que le Pr. Hawkins ne traînait pas souvent avec ses collègues et elle ne tenait réellement pas à l'importuner davantage. A bientôt! dit-elle enfin avec un geste de la main cordial en posant un pied devant elle... qui refusa de soutenir son poids. Une douleur fulgurante partit de sa cheville et traversa sa jambe, et Laoghaire n'eut d'autre réflexe de se rattraper de nouveau au solide bras d'Aroha.
Ainsi, guère plus que quelques battements de cœur s'écoulèrent, où Laoghaire ne quittait pas des yeux l'immense sorcier se tenant en face d'elle, une main tendue pour l'aider à se relever.
-Ne vous excusez pas, je ne vous ai pas vue non plus...
Laoghaire eut un léger sourire accompagné d'un soupir de soulagement. Pas tant parce que le Pr Hawkins ne lui en voulait pas que parce qu’elle se sentait bel et bien débarrassée de ses intrusions sensitives. C'est alors qu'elle se rendit compte que Aroha ne la regardait plus dans les yeux. Le regard du sorcier était descendu sur son corps, ce qui surpris profondément Laoghaire, qui n'avait plus exactement les formes de sa vingtaine. Elle-même baissa les yeux, se demandant si ce n'était pas ses bois d'élan tatoués sur ses clavicules qui auraient davantage pu attirer l'attention du sorcier, ou bien ses runes encrées sur ses bras... Et puis elle les vit. Quelques unes de ses cicatrices étaient nettement visible au creu de sa poitrine, trois des cinq petites perforations, presque en forme d'étoile à cinq branches, comme si la créature avait directement chercher à prendre son cœur à main nue sans y parvenir. Bien que Laoghaire n'avait aucun souvenir de ce moment précis, ni ne cherchait particulièrement à en avoir... Laoghaire posa machinalement sa main dessus, un geste plus protecteur que pudique...
-Vous êtes blessée ? demande Aroha sans lever son regard, et il ne fait aucun doute du réel sens de sa question. Laoghaire secoue doucement la tête.
-Non... Non, plus maintenant, je vais bien, merci. Laoghaire s'étonne à s'entendre. Vu son lourd traitement de potions psychotropes, on ne peut pas exactement dire qu'elle allait bien. Mais là n'était pas le but. L'intention était surtout d'apaiser les inquiétudes du sorcier.
Avec un léger sourire, elle saisit la main d'Aroha, et fut surprise de la facilité avec laquelle il la hissa sur ses pieds. Laoghaire frissona à la pensée de la dernière fois où elle avait été soulevé avec autant de facilité.
-Merci, dit-elle à nouveau au Pr. Hawkins pour son aide. Encore toutes mes excuses, je ne vais pas vous déranger plus longtemps. ajouta-t-elle avec l'intention de reprendre sa course. Elle savait que le Pr. Hawkins ne traînait pas souvent avec ses collègues et elle ne tenait réellement pas à l'importuner davantage. A bientôt! dit-elle enfin avec un geste de la main cordial en posant un pied devant elle... qui refusa de soutenir son poids. Une douleur fulgurante partit de sa cheville et traversa sa jambe, et Laoghaire n'eut d'autre réflexe de se rattraper de nouveau au solide bras d'Aroha.
© code . by . ellcrys
- InvitéInvité
Re: Now the sun is up, and I'm going blind | A R O H A
Mer 12 Déc 2018 - 14:04
RP archivé pour cause de suppression de l'un des participants
|
|