Tu as eu la chance de pouvoir enfin sortir de l’hôpital, et même si tu as manqué certains cours et le bal de l’école, tu sais que c’est pour mieux te remettre d’un accident qui n’es en aucun cas la faute de ta sœur. Tu ne sais pas tellement comment tout ça est arrivé, mais ce qui est certains, c’est que ça ne dois plus jamais se produire à nouveau. Votre famille, c’est tout ce qu’il te reste après tout alors ce n’est pas une option de la mettre en danger comme tu as réussi à le faire alors que tu as échappé à la mort de très peu. Tu as bien pris le temps de remercier chaque médicomage et membre du personnel pour la gentillesse et le boulot apporté pendant ton long séjour, tu ne sais vraiment pas comment remercier chacun d’entre eux, mais tu sais que les gens bien sont encore présent tout autours de vous. Tu avais eu la chance de pouvoir passer du temps avec les personnes de ta famille à ton retour et surtout avec ta meilleure amie Lya qui n’a pas mis longtemps à sauter dans tes bras pour discuter avec toi toute la nuit. Enfin, elle était la seule à pouvoir parler. Cependant, tu n’avais pas eu vraiment une minute pour toi et pouvoir être à nouveau seule pendant quelques minutes, c’est tout ce qu’il te fallait. C’est d’ailleurs, en ce moment même alors que tu n’as cours seulement dans deux heures que tu arrives à te permettre au bord de l’étang assise en tailleur de prendre du temps pour respirer tout simplement et profiter de ce beau temps. Le bruit de l’eau t’apaise alors que tu viens doucement fermer les yeux pour entendre ce qui semble être les portes du paradis, ce même endroit dont tu n’as pas idée s’il existe ou non mais tu n’espères pas de toute ton âme. Un jour, tu pourras en être certaine.

Assise le temps n’a plus de limite et tu n’arrives même pas à penser à autre chose que le silence même si dans quelques heures, tu devras à nouveau aller dans tes bouquins et écouter un professeur, dans le moment présent ça n’a plus d’importance. Tu as eu le temps de faire le point à l’hôpital et plusieurs choses doivent impérativement changer, à commencer par ses larmes qui arrivent toujours trop facilement. Tu n’es plus une enfant et c’est parce que tu es la petite dernière de la famille que tu penses pouvoir continuer à l’être, mais ce n’est plus le cas et à bientôt 22 ans, il faut commencer à devenir une adulte. Tu dois le faire comprendre à tout le monde, maintenant, tu es une femme. Alors que ta main passe délicatement dans l’herbe, tu regardes l’étendue d’eau calmement en pensant à tout ça, tu n’as plus besoin de pleurer pour un oui ou pour un non et tu dois être forte pour ta famille que se soit concernant l’histoire Eustache qui doit épouser ta grande sœur ou encore tous les soucis que peuvent avoir Marius, Sasha et tous les autres. Tu dois être là pour eux, comme un soleil qui pourrait éclairer la terre chaque jour, tu veux donner de la lumière à ceux que tu aimes et tu as décidé de commencer maintenant. Tu dois être forte et ne plus jamais baisser les yeux, tu vas te battre que se soit aussi pour tes parents, pour Lilas ou pour Octave. Tu aimes chaque membre de la famille, chacun d’eux est merveilleux à tes yeux et il faudrait qu’ils soient un peu au courant. Il se trouve que tu as l’impression qu’un changement se fait en toi, tu avais peur qu’ils te laissent pour toujours, mais grâce à la présence de chacun à l’hôpital, tu sais maintenant qu’ils sont tous là pour toi et que votre famille est plus forte que jamais. Ton cœur est remplis d’amour, un amour que rien ne pourra arrêter.

Ta main revient doucement sur ta jambe alors que quelque chose commence à chatouiller ta peau, tu regardes instinctivement et aperçois un insecte avant de pousser comme un cri de surprise. « Nooon ! » C’est insupportable ce genre de chose et tu ne sais pas pourquoi, mais tu ne pourra jamais t’y faire à ce genre de bestiole alors que tu commences à sourire heureuse d’être seule dans un élément qui te ressemble. Tout à coup, tu commences à ouvrir les yeux de plus en prenant conscience de ce qu’il vient de se passer, tu mets une main sur ta bouche et la retires aussitôt comme pour être certaine que tu n’as pas rêvé. « Non ? » Ta main revient au même endroit et ton cœur fait un demi-tour sur lui-même alors que tu n’arrives pas à y croire toi même, il faut croire que l’amour de ta famille n’a pas débloqué que ton courage. C’est donc à ça que ressemble ta propre voix, tu avais oubliée depuis toutes ces années, tu n’arrives pas à le croire, tu viens de dire un mot et deux fois de suite. « Scy..Lla.. » Tu baisses le visage, tu n’as pas envie d’arrêter et tu ne sais pas encore comment, mais tu arrives à nouveau à parler, c’est comme le vélo, ça ne se perd pas réellement. Tu as un peu de mal, mais ta bouche n’est pas bloqué et tu n’avais même pas eu l’envie d’essayer alors que tu pouvais à nouveau dire quelques mots. Sûrement depuis ton accident. « Ma..Rius.. » Une larme commence à couler le long de ta joue alors que tu avais fait la promesse plus tôt de ne plus pleurer, il faut dire que pour une fois se sont des larmes de joie. « Helga. » Oui, c’est toi, c’est ton prénom et tu arrives enfin à le murmure, à le dire distinctement. « Je suis.. Helga.. ».

L’instant d’après tu es déjà sur tes jambes alors que le reste ne compte maintenant plus, tu prends le chemin du parc à toute vitesse pour l’annoncer à la première connaissance que tu vas croiser, tu ne peux pas garder ça pour toi une seconde de plus. Tout le monde sera tellement heureux. Tu arrives rapidement sur place et la première personne qui au loin croise ton regard est ton cousin et parrain, Sasha qui ne dissimule pas sa joie de te voir. Tu es son bébé après tout. Tu arrives en courant dans sa direction et ouvrant les bras pour lui faire la surprise, mais tu n’arrives pas à tenir une seconde de plus alors que ta langue est enfin démêlée. « SASHAAAA ! » Tu cris et lui saute dans les bras en fermant les yeux, tu ne sais pas ce qu’il devrait entendre, vu qu’il ne connaissait pas ta voix est doit être sous le choc, mais tu sais déjà ce que tu as envie de lui dire depuis toutes ces années, alors sans perdre une seconde, tu lances la machine en levant les yeux vers lui. « Je t’aime. »

Il arrive à surprendre ta petite bouille encore à l’heure actuelle alors que le temps d’adaptation n’est pas au rendez-vous, après tout, il n’avait sûrement pas mis dans son agenda que tu pouvais récupérer ta voix aujourd’hui sans prévenir. Ça devait être une journée normale, en revenant du lac, tu aurais sûrement fait un petit détour pour aller voir ta sœur avant de terminer dans la salle commune à passer du temps avec ta meilleure amie, mais il semblerait que le sort en ai décidé autrement. « moi aussi ma ch... mais … ». Il t’entoure doucement de ses bras avant de te soulever légèrement, alors que tes pieds ne touchent plus le sol, tu t’accroches presque à lui pendant qu’il prend conscience de ce qu’il vient d’arriver. Tu ne sais même pas si tu dois rire ou pleurer, après tout, tu as promis de ne plus jamais verser de larme inutilement pour devenir une femme plus forte, ça commence par un gros câlin. Tu arrives à nouveau lentement sur le sol et relèves le visage pour regarder ton cousin qui avec surprise attrape tes joues affectueusement. « Helga ... Tu parles ?! » Tu lèves les mains au niveau de tes épaules en reculant d’un comme pour jouer une pièce de théâtre en ouvrant légèrement la bouche armée d’un grand et agréable sourire. « Je parle ! ». Tu rigoles l’instant d’après et approche à nouveau pour venir poser ta main sur sa joue à ton tour alors qu’un sourire pleins de tendresse arrive sur ton visage, tes yeux se perdent dans ceux de ton cousin. « Je parle… Sasha… ». Tu le sais, c’est un moment tout aussi fort pour lui, peut-être même plus encore parce que même si tu attendais ce jour depuis pratiquement toujours, tu n’avais pas cette peur que peuvent ressentir les membres de ta famille à ce sujet. On peut dire, que tu reviens de loin.

Tu tournes sur toi-même pour amener une légère transition, c’es tout toi ça de parler à l’aide des gestes, mais tu vas devoir t’habituer à nouveau à utiliser les mots et c’est un véritable bonheur rien que d’y penser. « Je ne sais pas comment… » Tu hausses les épaules un instant avant de continuer. « Je ne sais même pas pourquoi… Mais je suis tellement heureuse. ». Tu poses les mains sur tes joues et ouvres la bouche pour faire croire à une stupéfaction, en réalité, tu es tout simplement heureuse. « Je dois le dire à Scylla ! Marius ! Caël ! Octave ! ». Tu marques une pause et regardes le sol un instant avant de souffler légèrement. « Et même à Lilas… » Tu grimaces une seconde, peut-être que tu aimes beaucoup ta grande sœur et que d’une certaine façon cet accident à aidé à ce que tu retrouves la voix, mais ça reste un très mauvais souvenir, et même si tu pourras toujours tout lui pardonner, tu n’es pas très à l’aise de dire son prénom pour le moment. Tu portes à nouveau ton attention sur le grand brun sans perdre ton sourire et balance les bras de gauche à droite comme pour donner l’impression que tu vas te mettre à danser. « Je suis contente ! J’ai envie de parler. Non, j’ai plutôt envie de chanter ! » Tu commences à sautiller et à tourner autour de ton cousin comme une enfant qui vient de retrouver un jouet qu’elle avait perdu depuis si longtemps et il faut dire que d’une certaine façon, c’est le cas. « I Beliiiiieve i can fly ! I Beliiiieve I can touch the Sky ! » Tu penches la tête en même temps et t’arrête devant ton cousin en levant les mains dans sa direction. « BOUH ! » Tu es sûrement insupportable en ce moment même, mais le plus important c’est que tu as retrouvé la voix et c’est normal de ne pas tenir en place après ce genre d’événement, sûrement que ta soeur et le reste de tes amies seront dans le même état en apprenant la nouvelle.

Tu attrapes la main du garçon et l’emmènes avec toi vers le banc le plus proche avant de l’obliger à se mettre dessus et tu lui fais presque face en le regardant dans les yeux pour commencer les explications. « Il faut faire la surprise à tout le monde ! ». Tu poses une main sur ton menton pour réfléchir une seconde, tu veux trouver la meilleure des façons pour lui annoncer quelque chose de classe de préférence. Tu pourrais chanter un opéra. Mauvaise idée. Tu veux voir la tête de tout le monde quand ils vont savoir ce qu’il se passe et tu es déjà impatiente pour le coup d’y être. Tu pourras foncer dans le château pour aller les voir, mais tu aimes jouer ça a toujours été comme ça après tout. Tu es une petite princesse, mais une petite princesse diabolique.

Sasha n’arrive toujours pas à en revenir et quoi de plus normal quand sa cousine qui est aussi sa filleule retrouve la voix après plus de dix ans de mutisme total, tu n’arrives pas à trouver les mots toi-même et tu sais que ça sera la même chose pour Marius, Scylla et tous les autres quand tu pourras enfin le dire. Tu es contente que Sasha soit le premier au courant, c’est un peu à tes yeux le chef de famille si on enlève les parents et il aura une grande place dans la famille Muller dans quelques années, c’est une évidence. « Tu as une très jolie voix » Il est toujours aussi adorable, il ne manque pas une seule seconde pour te faire un compliment, tu l’aimes tellement. « Merci. » Tu hausses les épaules un instant, apparemment, on ne peut pas entendre la même chose que son entourage quand il est question de sa propre voix, c’est prouvé et ça peut surprendre parfois de s’entendre soi-même que se soit sur un enregistrement ou ailleurs. « Et tu trouves que j’ai toujours une belle voix maintenant. » Tu viens d’imiter un vieux camionneur, une très mauvaise imitation, mais qui a pour effet d’accentuer ton sourire qui se transforme en rire l’instant d’après, tu es une très mauvaise imitatrice. « Ils vont être tellement heureux ! On t’aime tous énormément ! » Tu fais des tours sur toi-même sans perdre un fil de la conversation alors que tu es toujours aussi heureuse, c’est certains que tout le monde sera heureux. « J’ai hâte ! » Alors que tu commences un concert, il ne peut pas s’empêcher de faire une petite remarque qui tu le sais est là pour rigoler même s'il est plutôt évident que tu chantes moins bien qu’une casserole. « On ne demande pas ce genre de chose à une princesse, voyons. » Tu relèves le menton d’un seul coup en fermant les yeux comme pourrait le faire une petite peste et croise les bras comme indignés de ce qu’il vient de faire, avant de sourire en ouvrant les yeux une nouvelle fois dans sa direction.

C’est une très bonne idée qu’il vient d’avoir pour ce qui est de chanter devant les autres, le petit problème, c’est que ça demande une certaine organisation et la nouvelle va rapidement se répandre alors que certains élèves sont déjà témoins du miracle. Puis, tu n’arriveras tout simplement pas à tenir, il faut que tu commences à courir pour l’annoncer à tout le monde à commencer par le reste de la famille et tes meilleurs amis. Tu ne sais même pas si tu voudras le dire aux adultes, ils ne veulent sûrement pas perdre leur précieux temps à lire une lettre de ce genre, envoyé par l’enfant non désiré de la fratrie. « tu sais que tu viens de me faire le plus beau des cadeaux aujourd’hui ? » Tu sautilles sur place en tapant des mains rapidement comme une enfant et secoue la tête de gauche à droite sans perdre un instant, contente de ce qu’il vient de te dire. « Tu n’auras rien d’autre à ton anniversaire, de toute façon, c’est déjà passé depuis un petit moment. » Tu lui tires la langue en lui accordant un léger clin d’œil avant de sauter sur le banc à ses côtés pour te positionner correctement et lève les yeux vers le ciel. « Je vais reprendre un peu mon souffle avant d’aller voir les autres, c’est que c’est fatiguant d’être une princesse. » Une touche d’humour et d’ironie, c’est toi et pour tout dire ça a toujours été toi, simplement jusqu’à maintenant tout ça, tu devais le faire dans ta tête ou en silence attendant le bon moment pour passer ce genre de moment avec une personne que tu aimes. Et ce Sasha, tu sais à quel point tu l’aimes, mais lui, il ne le sait peut-être pas. « Je t’aime, grande perche. » Tu rigoles et lui tape sur l’épaule avant de hausser une nouvelle fois les épaules, c’est une nouvelle Helga qui vient de voir le jour et tu es fière de celle que tu vas devenir dans les jours suivant.