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[Angleterre] Aislin ♦ escapade en campagne moldue
Dim 13 Mai 2018 - 21:25
Escapade en campagne moldue
Vacances d'Avril
Quand Esme entrouvrit la portière de sa voiture, elle fut accueillie par un vent doux et par l'odeur, moins douce, elle, du crottin. En pleine campagne anglaise, à vingt minutes du manoir Conyngham, se situait la réserve créée avec le soutien financier de la famille, un an auparavant. Un projet qui avait été vivement soutenu par Esme, cavalière assidue dans sa jeunesse et qui continuait de nourrir son affection pour les chevaux. Elle réajusta son coupe-vent sur ses épaules, enfila ses bottes de pluie, s'extirpa du véhicule et se dirigea vers les écuries. Bienvenue à la réserve ! Elle n'y était venue qu'une seule fois, en juillet dernier, et y avait sympathisé avec Aislin, sorcière d'Hungcalf qui par hasard, était venue y faire du bénévolat auprès des chevaux. A l'ouverture, ils étaient sept ; aujourd'hui, ils étaient douze chevaux, des haras de Frederiksborg, une race provenant du Danemark en voie d'extinction.
Elle fit le tour des boxes, caressant les quelques chevaux qui passaient leur tête par-dessus les portes. Chez les Conyngham, c'était soit l'équitation, soit le tennis. Esme, ayant développé une certaine affinité avec les chevaux, avait choisi la première option. Petite, elle visitait souvent les écuries du manoir. Elle y passait toujours après l'école, et saluait les écuyers. Sa visite à la réserve, l'été dernier, lui avait fait véritablement prendre conscience du travail que cela représentait. Et durant les jours qui venaient, elle allait, pour la première fois, travailler aux côtés des bénévoles. Pas seulement donner un coup de main, non : elle mettrait la main à la pâte. Ce faisant, elle concrétisait l'engagement des Conyngham envers la sauvegarde du haras de Frederiksborg, une bonne action auprès de ses parents.
En s'avançant au dehors, Esme salua Margaret, une femme d'une cinquantaine d'années qu'elle avait déjà croisé l'été dernier, qui dirigeait les bénévoles. Aislin, derrière elle, se tenait contre la barrière qui fermait un grand enclos extérieur. Esme lui sourit, et lui fit la bise. "Tu vas bien ? T'es là depuis longtemps ?", s'enquit-elle. Cette escapade pendant le Spring Break, c'était la Pokeby qui la lui avait proposée, une semaine plus tôt. Elle ne l'avait pas croisée de l'hiver, avec sa dépression, et elles avaient bien besoin de rattraper le temps perdu. Le vent soufflait dans les cheveux ondulés de la brune, elle croisa les bras. Il manquait juste le soleil.
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Re: [Angleterre] Aislin ♦ escapade en campagne moldue
Lun 14 Mai 2018 - 21:55
escapade en campagne moldue
Feat Esme Conyngham
Feat Esme Conyngham
Il ne m’adressait plus la parole. C’était vraiment dur. Je n’avais jamais eu de chance avec les mecs mais cette fois-ci on crevait tous les records. Combien de chance y avait-il que je rencontre un garçon génial, beau, qui adorait les chevaux, qui acceptait mes exubérances pour que finalement, il se révèle être un crac mol qui haïssait les sorciers ? Il ne m’avait même pas laissé la chance de lui dire que nous n’étions pas tous comme ça, que dans ma famille il y avait des moldus, des cracmol et que je n’avais aucun souci avec ça. Mais non, maintenant il m’évitait comme la peste et je me retrouvais, seule, près de l’enclos d'Honesty. Je n’aurais pas dû être honnête. Et vraiment, rien que d’avoir ce genre de pensé, j’en souffrais énormément.
Adam et moi s’étions terminés. Cuit. Mort avant même d’avoir la chance de vraiment commencer. Dire que j’étais déçu c’était presque hilarant et mes vacances tant attendues au ranch se transformaient en prison à l’air libre. Au moins les chevaux, eux, ne me rejetaient pas comme une vieille chaussette. Est-ce qu’être une sorcière s’était mal ? Non, je savais que non mais je ne comprenais pas pourquoi certains moldus n’acceptaient pas les sorciers, ni certains sorciers n’acceptaient les moldus. C’était aussi raciste d’un cas comme dans l’autre que de faire des différences à la couleur de peau. Personne n’y pouvait rien, alors pourquoi se haïr ? J’avais quand même de la peine pour Adam. Se faire rejeter des siens, être abandonné pour quoi ? Parce qu’il n’était pas exactement comme le voulaient ses parents. C’était triste et même si je souffrais de cet amour perdu, au fond de moi, je lui pardonnais déjà.
Accoudé à la barrière, je vis arriver vers moi un sourire qui me rendait les miens. Arrivé à ma haute, elle me fit la bise et se posa près de moi. « Tu vas bien ? Tu es là depuis longtemps . » Esme et moi nous nous étions rencontré l’an dernier, lorsque sa famille avait financé une partie du ranch pour accueillir une espèce en voie d’extinction. C’était d’ailleurs pour cette raison que j’avais postulée ici. Et qu’elle surprise de la revoir à Hungcalf ! Nous étions vite devenues amies toute les deux. D’ailleurs, sa famille à elle était moldu et il me semblait qu’elle m’avait dit une fois qu’ils n’aimaient pas trop la magie. On en revenait toujours à la même dure réalité. « Depuis quelques jours à peine, et pour être honnête, pas trop non. » je regardais au loin Adam passer avec un sceau un peu plus loin. « Adam m’a quitté. »
FRIMELDA
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Re: [Angleterre] Aislin ♦ escapade en campagne moldue
Sam 19 Mai 2018 - 23:04
Escapade en campagne moldue
Mis à part les bottes, Esme n'était pas vraiment habillée en circonstance. Elle s'en rendit compte en comparant son accoutrement à celui des deux femmes qui se tenaient devant elle. L'étudiante portait un gilet de fine laine, un tailleur noir et un collier de valeur pendait à son cou. Elle avait été trop enthousiaste le matin même, à la vue dans son dressing des vêtements qu'elle avait laissé au manoir depuis les dernières vacances, et ne s'était pas fait la réflexion que de les porter directement, alors qu'elle s’en allait travailler avec les bêtes, n'était pas la meilleure idée du monde. Trop tard, elle incarnait le cliché de la femme urbaine totalement perdue dans les champs.
La réponse d'Aislin à ce qu'Esme avait posé comme une formalité la fit dériver de ses préoccupations vestimentaires. "Adam m’a quitté", annonça simplement la rousse. Esme haussa les sourcils, étonnée, et posa instinctivement son bras sur l'épaule de son amie. C'était très inattendu : leur couple était très frais et lui semblait bien parti, la Lufkin ne comprenait pas comment cela pouvait déjà être fini. Elle avait eu l'air si heureuse que les choses se soit concrétisés entre eux, la semaine précédente ! Aislin semblait regarder au travers d'elle ; la brune tourna la tête pour apercevoir le jeune homme, quelques mètres plus loin, au travail. Quand on parle du loup...
Elle tourna la tête et planta ses yeux dans ceux de son amie, avant de lui dire sincèrement : "Je suis désolée...". Elle la scruta quelques instants, jaugeant si oui ou non, Aislin avait besoin d'un câlin de réconfort. La pauvre avait une petite mine. Et travailler une semaine aux côtés de son ex n'était sans doute pas ce qu'Aislin s'était imaginé pour passer les vacances. Surtout qu'Esme ne restait que les quatre premiers jours, et qu'elle devrait ensuite les laisser seuls, à deux. "Tu te sens prête à travailler ? Je peux travailler davantage pour que tu puisses prendre une pause, si tu veux". Ironique, puisqu'Esme n'avait pas l'habitude du travail aux écuries, et qu'elle serait sans doute bien moins rapide que Margaret et Aislin, surtout au début. Mais elle tenait à rassurer son amie et à lui montrer qu'elle était là pour elle. En espérant que cette rupture ne lui rappelle pas trop la sienne...
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Re: [Angleterre] Aislin ♦ escapade en campagne moldue
Mer 23 Mai 2018 - 0:01
escapade en campagne moldue
Feat Esme Conyngham
Feat Esme Conyngham
Esme était l’incarnation de la belle bourgeoise ; elle avait toujours la classe, même les pieds dans le purin. J’étais un peu jalouse de sa beauté d’ailleurs. À côté d’elle, j’avais le sentiment d’être le laideron campagnard dont jamais personne ne voudrait tandis qu’elle était riche, belle et tellement gentille que j’enviais le garçon dont elle était amoureuse, Zeno. Son grand amour. Ce type-là, il ne savait pas la chance qu’il avait d’avoir quelqu’un comme elle auprès de lui. Déjà lors des dernières vacances, lorsque nous avions fait bien plusieurs connaissances, Esme et moi étions devenues plutôt proches, ou plutôt, j’avais trouvé en elle une confidente idéale et j’étais très heureuse que ce soit réciproque. Alors regarder Adam au loin, dans son marcel trop moulant pour que ce soit légal, j’avais une boule au ventre que je mourrais d’envie de crever avec elle. Margaret ne resta pas trop longtemps avec nous dès qu’Esme se joignit à notre duo et tant mieux. J’avais tellement de choses à lui raconter.
D’ailleurs, c’était un peu comme si elle lisait en moi puisqu’elle ne tard pas une seconde à pointer du doigt le souci Adam. « Je suis désolée... Tu te sens prête à travailler . Je peux travailler davantage pour que tu puisses prendre une pause, si tu veux » Elle était adorable mais pour le moment, j’avais vraiment envie de travailler et penser à autre chose. d’autant que ses allers et venus de l’autre côté de la barrière étaient sans discontinuer, un peu comme s'il m’imposait sa présence continuellement pour me faire davantage souffrir. Et j’avais conscience que je n’arrêtais pas de le regarder. « Je lui ai avoué que j’étais une sorcière. » Avouer ce genre de chose conduisait souvent à des ruptures lorsque l’on était face à des moldus, je le savais. Certains sorciers se voyaient même contraints d’effacer la mémoire de leur amour parce que ce dernier n’arrivait pas à vivre en sachant cela. Certaines cellules psychologiques existaient à sainte mangouste à Londres pour ça. Mais dans mon cas c’était bien différent. « Et ben devine quoi ? ...c’est un cracmol. » mais bien que ces paroles auraient dû être génial, ma voix devenait de plus en plus cassée. « Apparemment, ses parents étaient des sangs purs qui l’ont rejeté et du coup, il déteste tout ce qui se rapporte de près ou de loin à la magie, donc moi, qui suis une sorcière, maintenant je le dégoûte. »
Je ne m’attendais pas à ce qu’Esme lui jette une pierre parce que concrètement, je ne lui en voulais pas non plus. Mais aussi parce qu’elle vivait un peu cette situation dans l’autre sens ; être la seule sorcière de sa famille créait aussi des tensions. « Du coup je souffre, mais je ne peux pas le détester pour ça. »
FRIMELDA
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Re: [Angleterre] Aislin ♦ escapade en campagne moldue
Dim 27 Mai 2018 - 19:38
Escapade en campagne moldue
Esme se dit que cela devait être très pénible, pour Aislin, de voir Adam s'activer en toile de fond ; la Lufkin se décala sur la droite pour faire totalement face à son amie, et ainsi lui boucher la vue. C'était un mal pour un bien. Il fallait agir au plus vite, ou bien la rousse prendrait l'habitude de ruminer cet amour avorté, et finirait comme elle, clouée au lit, passée pour morte, pendant des mois. Merveilleuse perspective pour passer l'été. Non, plus sérieusement, Esme ne pensait pas qu'il s'agissait de la même situation : sa propre dépression avait succédé à deux ans de relation passionnelle, tandis qu'Aislin n'avait eue qu'une brève aventure avec Adam. La sorcière savait que son amie ne serait pas abattue comme elle l'avait été, mais elle ne sous-estimait pas non plus la douleur qu'elle ressentait à cet instant. Très intriguée par cette nouvelle, la curiosité d'Esme fut vite assouvie : "Je lui ai avoué que j’étais une sorcière".
Elle n'avait pas encore osé lui demander la raison de leur rupture, et voilà qu'elle lui était servie sur un plateau. Pauvre Aislin. Leur nature de sorcières, c'était vrai, pouvait en effrayer plus d'un. Et pourtant, Aislin était sang-mêlée, née de l'alliance des deux sangs, la preuve même qu'ils pouvaient s'accorder : mais la peur de l'inconnu, pour beaucoup de gens, prend le dessus sur la raison et la tolérance. "Et ben devine quoi ?". Esme fut sortie de sa triste réflexion."C’est un cracmol". Les yeux de la brune s'agrandirent soudain, affichant clairement sa stupéfaction. Les sorciers ne couraient pas les rues, étant en sous-nombre comparé aux moldus ; qu'un cracmol se cachait depuis des années dans un centre équestre écossais en pleine campagne était pour le moins inattendu. Esme s'était toujours sentie gênée, par rapport aux cracmols. Ils étaient son antipode, puisqu'elle avait été dotée de pouvoirs magiques de manière inexpliquée, et qu'ils en avaient été privés sans plus de raison. Aislin lui expliqua le retrait d'Adam par rapport à la communauté magique, sans qu'elle ait à lui poser la question : elle avait besoin de parler, et Esme était ravie d'être sa confidente, totalement disposée à l'écouter. L'histoire du cracmol était touchante et expliquait beaucoup de choses ; le mot "dégoût" était fort, sûrement insupportable à utiliser pour Aislin, et Esme ne pouvait que compatir. "Du coup je souffre, mais je ne peux pas le détester pour ça". C'en était trop ; la Lufkin enlaça la Pokeby et lui tapota gentiment entre les omoplates en guise de consolation.
"Non, tu ne peux pas", lui confirma-t-elle. Elle mit fin à leur étreinte, mais prit son amie par les épaules, pour appuyer ses propos : "Mais il est assez grand pour savoir discerner les bons des mauvais sorciers. Ce n'est pas parce qu'un chien te mors un jour que tous les chiens sont dangereux, n'est-ce pas ?". Bien sûr, elles ne pouvaient pas en vouloir à Adam pour sa réaction. Le traumatisme causé par ses parents empêchait sûrement la remise en question de ses certitudes sur les sorciers. Mais Esme espérait au moins qu'il avait essayé de voir Aislin telle qu'elle était, au lieu de directement la cataloguer comme une sorcière tyrannique, à l'image de ses parents, et de tourner la page. Une telle rigidité d'esprit serait à plaindre. "Bon, on va essayer de te changer les idées, d'accord ? T'as pas envie de finir comme moi", lança Esme, tentant de la faire sourire. Non pas que sa dépression soit un sujet de franche rigolade, mais maintenant qu'elle avait pris du recul par rapport à celle-ci, elle s'autorisait à y faire référence de temps en temps, sinon à en rire.
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Re: [Angleterre] Aislin ♦ escapade en campagne moldue
Mar 29 Mai 2018 - 14:36
escapade en campagne moldue
Feat Esme Conyngham
Feat Esme Conyngham
Sans attendre une seconde de plus, je sentais les bras d’Esme se refermer sur moi et je me laissais tomber dans ses siens. Je m’autorisais même une petite larme et refermais mes étreintes sur elle. C’était bête, je le savais. Ce n’était même pas comparable à ce qu’elle avait vécu mais… C’était dur. Je me donnais toujours à fond dans ce que j’entreprenais et les relations amoureuses ne faisaient pas exception. Ma petite sœur m’avait elle-même dit, si ce n’était pas risible, qu’un jour j’allais me faire souffrir bêtement à cause de ça. Et ce jour était arrivé. Avant même que ses sentiments n’éclosent, les miens avaient été arraché et jeté aux déchets. « Non, tu ne peux pas. Mais il est assez grand pour savoir discerner les bons des mauvais sorciers. Ce n'est pas parce qu'un chien te mort un jour que tous les chiens sont dangereux, n'est-ce pas ?.» C’est vrai. J’approuvais d’un mouvement de tête. On ne pouvait pas mettre tout le monde dans le même panier même si, visiblement, lui, c’est ce qu’il faisait. « Bon, on va essayer de te changer les idées, d'accord ? Tu n'as pas envie de finir comme moi » Je sentais mon cœur se pincer. J’avais vraiment mal pour elle. Je ne pouvais même pas imaginer ce qui s’était passé dans sa tête, dans son cœur à ce moment-là. Et aussi terrible que c’était de le penser, j’étais rassuré parce que je me disais que j’étais encore très loin de l’état dans lequel, elle, avait été.
Je me forçais à lui faire un petit sourire, aussi pour la rassurer. « Non t’inquiète pas. Ça n’arrivera pas. » Je pris une grande respiration et époussetais un peu mes vêtements. J’avais l’impression d’être une grosse paysanne malpropre à côté d’elle. « Et puis, comme on dit, il y a plein d’autres beau garçon dans l’univers non ? Il faut croire que ce n’était pas mon âme sœur. » J’avais pourtant envie d’y croire, à l’âme sœur. Même si tous les garçons que je fréquentais me quittaient comme une vieille chaussette. Qu’est-ce qui n’allait pas chez moi ? Quand j’en rencontrais un, soit il me trompait, soit il m’utilisait et m’abandonnait une fois obtenue ce qu’il voulait. J’étais trop naïve !
J’avançais un peu vers la grange, je voulais qui quitte cet endroit où je n’arrêtais pas de le voir se trémousser torse nu de l’autre côté et bon sang qu’il était sexy ! Vraiment je me demandais presque s’il ne le faisait pas pour me faire souffrir. Pouvait-on être sadique comme ça ? Maintenant je doutais de tout. « Tu crois que c’est moi qui aie quelque chose qui cloche ? Je veux dire… » Je m’arrêtais et la regardais. « Regarde-nous. Tu es belle, tu sens bon…moi je pue et j’ai l’air de dormir dans du fumier. C’est pour ça qu’on ne s’intéresse jamais à moi ? Tu crois que je fais trop passer mes passions en priorité dans ma vie ? » Je soupirais. « J’aimerais rencontrer quelqu’un qui m’aime pour ce que je suis mais même si ma demande me semble simple, j’ai l’impression d’être presque trop exigeante. » Je laissais passer un temps. « Faut-il changer pour se faire aimer ? »
FRIMELDA
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Re: [Angleterre] Aislin ♦ escapade en campagne moldue
Jeu 31 Mai 2018 - 18:28
Escapade en campagne moldue
Esme connaissait et partageait le rêve de son amie : celui, d'un jour, faire la rencontre du grand amour, le vrai, l'éternel. Elle savait aussi pertinemment que ce rêve avait pour vocation, dans biens des cas, à ne causer que déception, pour en avoir fait les frais. C'est donc consciencieusement qu'elle tâchait de limiter la casse, en recueillant la jeune femme, d'habitude si joviale et lumineuse, entre ses bras. La voir aussi frêle lui rappelait son état alors qu'elle s'était confiée à elle, l'été précédent, sur la mort de son père. Mais cette blessure, contrairement à celle de la perte d'un être cher, était fort heureusement guérissable. C'était un chagrin d'amour, une frustration certaine qui durerait quelques semaines, jusqu'à ce qu'un homme nouveau ne fasse tourner sa tête, ou simplement qu'elle se soit faite à l'idée du non-lieu de la relation. Ces perspectives d'avenir proche ne changeaient strictement rien à l'instante, car Esme le savait, pour qu'un chagrin d'amour s'envole, il fallait d'abord qu'il soit vécu. Elle se souvenait trop bien du mois de septembre, alors qu'elle avait réprimé le sien, se persuadant que la rentrée scolaire allait remettre sa vie en place, jusqu'à ce que la réalité du manque et de la tristesse ne revienne à grand pas, et ne la barricade dans des mois d'agonie cérébrale.
Peut importait, finalement, ce que pensait Adam des sorciers : pour une raison A ou B, il avait refusé d'évoluer pour elle et avait, que cela soit justifié ou non, préféré la solitude et l'intolérance à sa compagnie. A ses paroles, la Pokeby réagit par un léger rire, prouvant à la brune que la situation était sous contrôle. "Et puis, comme on dit, il y a plein d’autres beau garçon dans l’univers non ? Il faut croire que ce n’était pas mon âme sœur", continua Aislin. Son ton ne semblait pas en adéquation avec la phrase ; elle était trop peu convaincue. En même temps, on ne pouvait pas trop en demander à une fille qui venait tout juste de se faire larguer, et le fait qu'Aislin résonne déjà de façon positive était, en soi, une très bonne chose. "Evidemment !", confirma Esme, pleine d'espoir. Elle se montrait encourageante, en riait même, mais au fond d'elle, un murmure courrait sans que l'on puisse tout à fait l’arrêter : il y a plein d'autres garçons, le seul problème, c'est que ce sont des autres garçons. Elle se fit taire en se disant qu'elle n'allait pas trouver l'équivalent de Zeno en un claquement de doigts, et puis elle fit également taire cette première idée: le but n'était pas de trouver l'équivalent de son ex, sinon elle ne s'en sortirait jamais, et le regretterait encore dans sa tombe.
La Lufkin suivit Aislin qui se dirigeait vers la grange : avec tout ça, il allait bien falloir qu'elles se mettent au travail. Esme regardait précautionneusement où elle marchait, faisant attention à ne pas tâcher son tailleur avec les éclaboussures de boue qui gravissaient jusqu'en haut de ses bottes. Et c'est pile à ce moment-là, alors que la petite aristocrate se sentait ridicule dans sa tenue, que son amie s'interrogea : "Tu crois que c’est moi qui aie quelque chose qui cloche ? Je veux dire… Regarde-nous. Tu es belle, tu sens bon…moi je pue et j’ai l’air de dormir dans du fumier. C’est pour ça qu’on ne s’intéresse jamais à moi ? Tu crois que je fais trop passer mes passions en priorité dans ma vie ?". Esme, éberluée, la laissa terminer sa phrase. Elle s'adossa contre le premier box de la rangée, laissant transparaître sa surprise.
"Je me ramène en tailleur classe pour une journée de travail à la ferme et tu trouves que je suis belle et que je sens bon ? Je suis surtout carrément à côté de la plaque !", commença-t-elle en rigolant. "Tu es belle au naturel, Aislin, c'est un fait : ne laisse pas cette rupture t'en dissuader. Tu n'as aucun besoin de changer ! La vérité, c'est que tu es impressionnante, et que c'est peut-être pour ça que les garçons n'osent pas prétendre à te conquérir". Esme lui souriait, guettant un signe que son amie n'avait pas totalement perdu espoir, tandis qu'elle entrebâillait la porte du box et saluait le cheval. "C'est vrai, quoi, regarde-toi, quelle femme du terroir !", s'exclama la brune, en feignant de s'évanouir devant la beauté de la rousse, mais son rire la trahissait grandement. Apparemment, Aislin traversait une phase de remise en question : il fallait lui redonner confiance, par la raison ou par la plaisanterie.
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Re: [Angleterre] Aislin ♦ escapade en campagne moldue
Jeu 5 Juil 2018 - 15:07
escapade en campagne moldue
Feat Esme Conyngham
Feat Esme Conyngham
« Je me ramène en tailleur classe pour une journée de travail à la ferme et tu trouves que je suis belle et que je sens bon ?Je suis surtout carrément à côté de la plaque ! » Esme se mit à rire et franchement, je la suivais de bon cœur. C’est vrai que vu comme ça… elle avait l’air parfaitement ridicule ! Même si personnellement, je l’imaginais pas faire des tâches bas de gamme comme ramasser le fumier. Esme c’était la petite princesse qui voulait connaître le vrai monde mais qui, soyons honnête, resterait la petite princesse. Personnellement, ça ne me dérangeait pas. Je la trouvais tellement mignonne dans ce rôle ! « Tu es belle au naturel, Aislin, c'est un fait : ne laisse pas cette rupture t'en dissuader. Tu n'as aucun besoin de changer ! La vérité, c'est que tu es impressionnante, et que c'est peut-être pour ça que les garçons n'osent pas prétendre à te conquérir» Ouais, ça j’en étais beaucoup moins bien convaincu. C’était un peu le genre de phrase qu’on sortait pour remonter le moral. Si j’avais perdu un concours elle m’aurait dit que le plus important c’était de participer. Même avec une grosse verrue sur le front, elle m’aurait dit que le plus important c’était la beauté intérieure. C’était n’importe quoi, enfin non… mais voilà quoi. En revanche, il fallait qu’elle soit vraiment mon amie pour me mentir aussi impunément. Et ça me réchauffait le cœur.
« C'est vrai, quoi, regardes-toi, quelle femme du terroir ! » Je pouffais de rire. Elle m’avait vraiment remonté le moral cette fois-là. « Femme du terroir ? J’ai vraiment l’air d’une paysanne du fin fond de l’Angleterre alors . C’est encore pire que ce que j’imaginais. » À ce moment-là Adam passa devant Esme et moi en nous dévisageant du regard. Je pense qu’il avait compris qu’elle aussi était comme moi. Maintenant nous étions deux à se faire détester. Les rires se dissipèrent aussitôt mais je ne retombais pas dans ma tristesse de tout à l’heure. Je tentais même un sourire hypocrite envers Adam. Après tout elle avait raison. Pourquoi m’en faire ? J’étais belle et je sentais le fumier. Un vieux paysan breton voudrait forcément de moi au cas où tous mes espoirs d’amour seraient vains. Je m’attendais à ce qu’il nous fasse une remarque sur le fait que nous ne travaillions pas mais Esme était là, et elle était la propriétaire des lieux, ou presque. Elle pouvait demander à le virer quand elle voulait donc il se taisait. Ah le pouvoir ! Mais je n’aurais jamais souhaité qu’on en arrive là. C’était stupide, et nous n’étions pas des gamines.
« Tu sais quoi ? » Entrepris-je dès qu’il s’éloigna. « J’ai envie de faire une pause. Une vraie pause. Et si on allait boire un verre en ville ? Une bonne bouteille de vin et quelques séduisant garçons qui nous rappelons que dans le fond, les mecs c’est tous des chiens qui demandent qu’à nous lécher les bottes ! »
@Esme Conyngham
FRIMELDA