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mais la lune n'est pas là et le soleil l'attend - jazmin (fb)
Dim 10 Juin 2018 - 10:56
Août 2016 – Londres
Lesté de chaleur et de pollution, le ciel londonien était lourd. Un orage s'annonçait. Elios attendait la fraicheur de la pluie avec impatience. Il avait ouvert grand la porte-fenêtre de sa chambre et déboutonné toute sa chemise. Le blanc du tissu contrastait avec sa peau sombre, hâlée et tatouée. Dans son jean noir troué il était vautré au sol, vaguement assis. Sa main qui portait la chevallière familiale parcourait mollement les pages d'un gros livre posé à même le parquet. Il avait prévu de se replonger dans son cours de sortilèges, histoire de commencer sa septième année avec les idées claires. Ce cours l'ennuyait profondément. C'était un peu ridicule de viser l'entrée dans une brigade d'élite si on n'était pas excellent en sortilèges, mais il semblait au sorcier qu'il se débrouillait suffisamment bien. Il était doué en défense contre les forces du mal et en duel magique. Il n'avait pas besoin de retenir toutes sortes de sortilèges domestiques ou théoriques. Il devait juste savoir se battre, et pour ça il n'était pas en reste, avec ou sans baguette d'ailleurs. Finalement son esprit avait bifurqué sur autre chose et il se retrouvait à relire de vieilles légendes hindoues dans un grimoire offert par sa mère quand il était enfant.
En réalité il ne lisait pas vraiment. Il s'efforçait de concentrer son regard sur les mots, mais son esprit refusait d'entrer dans la lecture. Jazmin. Elle était tout ce à quoi il pensait. Plus il se disait qu'il devait penser à autre chose, plus il détestait ne pas arriver, plus il pensait à elle et à son absence. Il ne l'avait pas vue depuis deux mois. Aucune nouvelle. Elle n'était pas chez elle à Austin, elle n'était pas à Londres. Disparue. Elios était persuadé qu'elle était encore partie en voyage seule, sans rien dire. Elle avait déjà fait ça l'été avant la première rentrée à Hungcalf. Le latino était donc bien moins inquiet que la première fois, où il imaginait tout et n'importe quoi. Cette fois-ci il se doutait de la raison de sa disparition. Cela ne rendait pas sa colère moins forte pour autant. Il ne comprenait pas pourquoi elle recommençait. Qu'elle ait besoin de partir à l'aventure à l'époque, avant de changer de pays, d'entrer à l'université, il pouvait le concevoir -lui avait bien pris une année sabbatique au début de son cursus, il savait ce que c'était de vouloir voyager- mais aujourd'hui ? Pourquoi ? Il tira nerveusement une bouffée sur sa cigarette. Ce qui le rendait dingue, encore plus que la dernière fois, c'était qu'elle ne lui ait rien dit. Il avait clairement exprimé sa colère lors de sa première absence. Elle savait qu'il détestait ça et elle osait lui refaire la même ? Se casser sans un mot ? C'était vraiment une gamine capricieuse. Pour qui se prenait-elle ? Et lui, qui était-il dans l'histoire ?
Alors qu'il rumine au-dessus de son livre, le regard perdu dans la fumée de sa cigarette, il entend dans son dos un bruit caractéristique : quelqu'un venait d'atterrir dans son armoire à disparaître. Cette personne ne pouvait être que Jazmin, ou quelqu'un venant de chez elle. Si c'est elle, elle a un sacré culot, pensa le sorcier. Il ne lui fit donc pas l'honneur de se retourner. Bouillant de colère, il sentit ses mains froides passer autour de sa taille. Il ferma les yeux un instant, pour mettre de l'ordre dans ses pensées. La première seconde fut un soulagement : Jazmin était revenue. Une brève bouffée d'amour orgueilleux passa dans ses poumons : elle était venue chez lui. Un frisson de désir le parcourut ensuite, dû au contact des mains de la sorcière sur sa peau chaude. C'était finalement la fierté qui l'emporta et le jeune homme se retourna mollement, pour repousser Jazmin. On se connaît ? maugréa-t-il en espagnol, clope au bec, faisant quelques pas vers la fenêtre. Elle était venue jusqu'ici, parfait, maintenant elle allait recevoir ce qu'elle méritait.
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Dim 10 Juin 2018 - 16:53
black sun
elios & jazmin
« And if the birds are just all the words flying along, singing a song, what would they do ? If they just knew what they could do. »
Elle est partie. Loin de tout, loin de lui. Elle a toujours été comme ça la gamine, douce alizée ; elle n’est que de passage, un de ces mirages dont on rêve ; mais qu’on n’attrape jamais. Libre. Elle a toujours voulu être libre tel l’aigle qui surplombe le désert ; délivrée des chaînes du devoir, et de la famille. Affranchie de toutes obligations, de tous principes moraux dénuées de sens pour elle. Trejo, un nom trop lourd à porter pour des épaules si petites ; trop prestigieux pour une princesse ayant troquée sa couronne dorée. Elle renie ce qu’elle est, rejetant au passage ce soleil noir qui a toujours été là pour elle. C’est contre nature ; le jasmin se meurt sans lueur après tout. Pourtant, elle l’a fait quand même. Encore. Peut-être la fois de trop. Téméraire, un poil trop audacieuse pour son propre bien-être, elle a toujours été culotée à sa manière. Majeur levée devant le monde entier, esprit rebelle. La fleur se veut si libre, qu’elle s’éloigne de l’évidence qui brille d’un feu ardent au-dessus de sa tête. Elle n’a besoin de rien, elle n’a besoin de personne surtout. C’est ce qu’elle se dit. Elle se persuade, se nourrissant depuis l’enfance de chimères plus grosses qu’elle. Jazmin, ce n’est encore qu’une enfant. Une gamine ignorante. Elle vit dans le déni, rejetant ce qui fâche et chagrine. Ce qui la gêne n’existe pas. Ce qui la chamboule n’est que rêverie. Ça l’arrange, ça la rassure en quelque sorte. Car ça l’angoisse de ne rien contrôler. Voyager est une manière de se prouver à elle-même qu’elle est dans le vrai, que ses ambitions ne sont pas factices ; utopiques. Alors pourquoi t’es rentré ? Encore, qui plus est. Tout à fait légitime. C’est le genre de question qui fâche pourtant, qu’elle fait semblant d’ignorer. Elle hausse des épaules, mais le lieu où elle se rend répond pour elle. Jazmin est rentrée pour lui. Sans soleil, il n’y a plus rien. Plus de chaleur, plus de lumière. Rien. Et qu’elle le veuille ou non, Elios a toujours été cet astre fait de flammes, ampli d’ardeur. Lui, qui a toujours été là ; et qui restera toujours n’est-ce pas ? C’est qu’elle est capricieuse en plus la petite. Lui doit rester, alors qu’elle, elle peut partir en toute impunité. Elle est comme ça la gamine. Égoïste, versatile. Faisant ce qui lui plaît quitte à blesser ou à fâcher. Tornade, elle détruit ; elle prend.
Ce qui explique sa présence dans cette armoire à disparaître. La Mexicaine hésite une seconde à ouvrir les portes, le muscle de la poitrine qui palpite ; prêt à sortir. Elle sait. Elle sent qu’il bouillonne prêt à exploser. Elle sait que ça va péter en ouvrant les portes qui les sépare. Et elle le fait quand même … Elle a toujours aimé les problèmes Jazmin. Il faut croire. Ce qui explique certainement ses choix douteux concernant les hommes. Elle ouvre, une quiétude la recouvre ; enferme ses doutes. Il est là, si proche et à la fois si loin. Toujours aussi étincelant, éblouissant. Au milieu de la chambre, le soleil rayonne. Il lui tourne le dos, ignorance qu’elle sait volontaire ; mais la gamine s’en fiche. Elle se glisse derrière lui ; et elle l’enlace. Ça se veut timide, comme une excuse silencieuse et subtil. Oui, parce qu’elle n’est pas ce genre de fille. Elle n’est pas de celles qui s’excuse, ou qui regrette. Et elle le paye. Son meilleur ami se retourne ; il n’est pas content. Pas du tout même. La rage aux bords des lèvres, un regard noir sur elle. Ils n’ont jamais eu besoin de mots pour s’exprimer. « Tu veux que je m’en aille peut-être ? » Elle esquisse un petit sourire qui ouvre les hostilités. Douce mélodie de la provocation dans la voix, elle n’est pas non plus de celle qui calme les tempêtes. Jamais. Elle, elle les engendre. Toujours. Fougueuse, sans doute stupide. C’est une incendiaire, véritable pyromane émotionnelle. Elle n’aime pas qu’on la rejette, d’ailleurs il n’y a que lui qui le fait. Ça l’énerve. Petite vengeance puérile. Idiote.
Ce qui explique sa présence dans cette armoire à disparaître. La Mexicaine hésite une seconde à ouvrir les portes, le muscle de la poitrine qui palpite ; prêt à sortir. Elle sait. Elle sent qu’il bouillonne prêt à exploser. Elle sait que ça va péter en ouvrant les portes qui les sépare. Et elle le fait quand même … Elle a toujours aimé les problèmes Jazmin. Il faut croire. Ce qui explique certainement ses choix douteux concernant les hommes. Elle ouvre, une quiétude la recouvre ; enferme ses doutes. Il est là, si proche et à la fois si loin. Toujours aussi étincelant, éblouissant. Au milieu de la chambre, le soleil rayonne. Il lui tourne le dos, ignorance qu’elle sait volontaire ; mais la gamine s’en fiche. Elle se glisse derrière lui ; et elle l’enlace. Ça se veut timide, comme une excuse silencieuse et subtil. Oui, parce qu’elle n’est pas ce genre de fille. Elle n’est pas de celles qui s’excuse, ou qui regrette. Et elle le paye. Son meilleur ami se retourne ; il n’est pas content. Pas du tout même. La rage aux bords des lèvres, un regard noir sur elle. Ils n’ont jamais eu besoin de mots pour s’exprimer. « Tu veux que je m’en aille peut-être ? » Elle esquisse un petit sourire qui ouvre les hostilités. Douce mélodie de la provocation dans la voix, elle n’est pas non plus de celle qui calme les tempêtes. Jamais. Elle, elle les engendre. Toujours. Fougueuse, sans doute stupide. C’est une incendiaire, véritable pyromane émotionnelle. Elle n’aime pas qu’on la rejette, d’ailleurs il n’y a que lui qui le fait. Ça l’énerve. Petite vengeance puérile. Idiote.
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Lun 11 Juin 2018 - 12:47
Un jeu permanent. Il jouait avec le feu, elle jouait avec ses nerfs. Il prétendait l'ignorer superbement au lieu de la serrer contre lui et elle feignait la provocation alors qu'elle avait besoin de lui. Tu veux que je m'en aille peut-être ? Mélodie insolente, sourire de la souris qui cherchait le chat. Joue avec moi. Encore. Quelque part il voudrait rire en l'entendant ouvrir les hostilités. C'était tellement elle. Il l'avait retrouvée. Mais la tempête devait d'abord éclater avant de laisser place à la complicité rieuse. Il était trop tard pour se calmer. Jetant la cigarette terminée par la fenêtre, Elios revint dans la chambre et posa enfin son regard noir sur Jazmin. Tu pointes le bout de ton nez après deux mois d'absence, crois pas que je vais te laisser repartir si facilement. Ton sec, paternaliste. Il sait très bien qu'il ne la contrôle pas, qu'elle est un électron libre. S'il savait mettre de côté sa rage sourde, il aurait pu lui dire qu'elle lui avait manqué, qu'il voulait qu'elle reste un peu. Il était rare qu'il lui parle ainsi. Elle faisait ressortir le pire de lui, mais uniquement parce qu'elle le voulait.
Pas une lettre, que dalle. Tu joues à quoi ? Il lui tournait autour sans s'approcher, la main fébrile dans son paquet de cigarettes. Il ne pouvait pas la toucher. Pas tout de suite. Il en crevait d'envie mais il savait qu'il ne pourrait pas se contrôler s'il sentait sa peau sous la sienne. De désir ou de colère ? Difficile de distinguer les deux. Amer, sombre, il la toisait du regard, cette gamine qui ne voulait pas s'excuser. Qui le traitait comme un jouet qu'on oublie dans un coin. Il savait très bien quelle place il avait au fond de son coeur, il savait pertinemment qu'il lui pardonnerait tout, mais ce n'était pas lui qui parlait, c'était sa fierté enragée. Un jeu ? Pas entièrement. Entre les taquineries et les sentiments, Elios était perdu. Jazmin ne lui appartenait pas. Elle n'était ni sa sœur, ni sa fiancée, ni son épouse. Et quand bien même, il la perdrait toujours. C'était un oiseau libre. Si elle avait les ailes coupées, elle ne partirait plus, mais alors elle ne serait plus un oiseau. Et lui, c'était l'oiseau qu'il aimait. L'insolente liberté, le feu de sa bouche imprenable, l'illusion qui glisse entre les doigts. Celle qui le frôlait et revenait pourtant à chaque fois, toujours depuis vingt ans. Il allait la prendre dans ses bras, oui. Parce qu'elle y avait sa place, parce qu'il avait besoin de retrouver son contact. Mais pas tout de suite. Voyons d'abord qui mènera le jeu et qui cèdera.
Pas une lettre, que dalle. Tu joues à quoi ? Il lui tournait autour sans s'approcher, la main fébrile dans son paquet de cigarettes. Il ne pouvait pas la toucher. Pas tout de suite. Il en crevait d'envie mais il savait qu'il ne pourrait pas se contrôler s'il sentait sa peau sous la sienne. De désir ou de colère ? Difficile de distinguer les deux. Amer, sombre, il la toisait du regard, cette gamine qui ne voulait pas s'excuser. Qui le traitait comme un jouet qu'on oublie dans un coin. Il savait très bien quelle place il avait au fond de son coeur, il savait pertinemment qu'il lui pardonnerait tout, mais ce n'était pas lui qui parlait, c'était sa fierté enragée. Un jeu ? Pas entièrement. Entre les taquineries et les sentiments, Elios était perdu. Jazmin ne lui appartenait pas. Elle n'était ni sa sœur, ni sa fiancée, ni son épouse. Et quand bien même, il la perdrait toujours. C'était un oiseau libre. Si elle avait les ailes coupées, elle ne partirait plus, mais alors elle ne serait plus un oiseau. Et lui, c'était l'oiseau qu'il aimait. L'insolente liberté, le feu de sa bouche imprenable, l'illusion qui glisse entre les doigts. Celle qui le frôlait et revenait pourtant à chaque fois, toujours depuis vingt ans. Il allait la prendre dans ses bras, oui. Parce qu'elle y avait sa place, parce qu'il avait besoin de retrouver son contact. Mais pas tout de suite. Voyons d'abord qui mènera le jeu et qui cèdera.
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Lun 11 Juin 2018 - 15:12
black sun
elios & jazmin
« And if the birds are just all the words flying along, singing a song, what would they do ? If they just knew what they could do. »
Accalmie inexistante dans cette relation, ça a toujours été houleux et torrentueux entre eux. Feu contre feu. Deux caractères, deux tempêtes trop puissantes pour qu’elles se côtoient trop longtemps. Pourtant, quelque chose fait que la Mexicaine s’accroche depuis tout ce temps. A lui, à eux. A ce qu’ils ont vécu, à ce qu’ils vont vivre. Indicible et dérangeante vérité. Elios, c’est son meilleur ami. Une partie d’elle. Il comble un peu ce vide qu’elle ressent depuis toujours ; la réconforte quand ça ne va pas. C’est le soleil, elle gravite autour de lui ; loi immuable. C’est bancal, tordu, malsain, dérangeant ; mais ce n’est pas grave. Le monde tout entier de la Latina déraille. « Tu pointes le bout de ton nez après deux mois d'absence, crois pas que je vais te laisser repartir si facilement. » Elle l’entend, l’écoute. Elle ressent l’amertume, palpe l’aigreur. Jazmin le regarde en silence, et si elle plonge un instant ses yeux dans les siens, elle se perd vite plus bas. Son regard glisse sur ce torse tatoué qu’elle ne connait que trop bien, contrastant avec cette chemise immaculée. Belle gueule, corps de rêve ; petit con par contre. Il en a fait tourner des têtes. Pourtant, il est fait comme elle. Jamais d’attache, il n’est que de passage ; salissant les draps de quelques filles au hasard. « Qui a dit que je voulais repartir ? » Je suis là maintenant. Elle monte d’un cran sur l’échelle de la provocation. Elle est rentrée, et va rester bien ‘sagement’ ici, quitte à se faire malmener par cet orage qui gronde. Parce qu’elle en a envie, parce qu’il lui a manqué lui aussi. « Pas une lettre, que dalle. Tu joues à quoi ? » Bonne question. Elle ne sait pas vraiment elle-même. La Wright est partie parce qu’elle en avait envie ; elle n’a rien dit parce que c’était trop difficile. Difficile de lui dire au revoir ; difficile d’admettre qu’elle aurait du mal à vivre sans le Grimm. Encore une fois elle a joué la carte du déni, occultant cette vérité qui la gêne tant depuis trop longtemps déjà. « Tu voulais une petite carte postale peut-être ? Que je t’envoie un hibou tous les jours pour te dire à quel point le monde est moche sans soleil ? » L’ironie s’entend dans sa voix. Elle lâche son sac, le laissant choir sur le sol de la chambre, et si elle l’a laissé lui tourner autour comme un lion ; elle l’arrête net. Elle s’approche. Un peu trop. « Dis-moi juste que je t’ai manqué. » Qu’un de nous deux soit honnête. Elle pose ses doigts fins sur ses tatouages, les glissant le long d’un de ses bras. Elle touche, caresse cette fleur de jasmin qu’il a fait pour elle. Elle est vilaine Jazmin ; elle touche, pointe du doigt ce qui fait mal. « Je sais que t’en crève d’envie. » Présomptueuse ? Non. La sorcière le connait juste trop bien.
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Lun 11 Juin 2018 - 16:25
Les doigts trop fébriles pour tenir délicatement une cigarette, Elios y renonça et balança le paquet à travers la pièce. Le tabac ne pouvait rien pour le calmer de toute façon. Il faudrait prendre quelque chose de plus fort, ce qu'il ferait probablement plus tard dans la soirée. En attendant il fulminait, la peau chaude et tendue par le climat orageux et le bouillon de son coeur en flammes. A une distance variable mais prudente de sa cible, le latino fit remarquer à la revenante qu'elle aurait pu lui écrire ne serait-ce qu'un mot explicatif. Jazmin prit sa plus belle voix ironique pour répondre, déformant ses propos comme s'il voulait qu'elle se comporte avec lui comme une petite amie dépendante ou une grand-mère envahissante. Tu voulais une petite carte postale peut-être ? Que je t’envoie un hibou tous les jours pour te dire à quel point le monde est moche sans soleil ? Le jeune homme soupira avec mépris. Mais il l'est, non ? Elios savait pertinemment que Jazmin mourait sans son soleil, tout comme il se sentait incomplet sans elle. Il aurait voulu lui cracher ça au visage, l'écraser de cette certitude, mais ce n'était pas le bon moment. Puisqu'elle avait disparu sans donner de nouvelles, elle pourrait prétendre qu'il ne lui avait pas manqué, à elle. Ce serait faux mais ça ferait mal.
Évidemment, garce, elle se rapprocha. Dis-moi juste que je t’ai manqué, miaula la tigresse. Ses doigts glissèrent sur son corps pour redessiner les tatouages, qu'on sentait parfois comme un léger relief sous la peau. Je sais que t’en crèves d’envie. Le sorcier repoussa sa main d'un geste vif, comme on interdirait à une enfant de toucher un pot de confiture en lui tapant sur les doigts. Pas touche. Parce qu'il voulait lui retirer ce privilège. Parce qu'il voulait désarçonner son jeu d'allumeuse. Parce qu'il voulait garder la tête froide. Son corps le trahirait. Son corps le trahit d'ailleurs. Le contact évité d'un côté, l'envie reprit le dessus l'instant d'après. Il saisit son menton dans sa main en se rapprochant d'elle. Pas trop violemment puisque c'était un jeu mais un peu brutalement pour qu'elle kiffe la légère sensation du danger. T'es vraiment qu'une peste. Les mots en anglais étaient dits presque avec tendresse, avec une douceur persiflée d'orgueil. La tentation de ses lèvres. L'odeur de son souffle. Elios contracta la mâchoire pour retenir ses pulsions et relâcha sa princesse. Il faut que tout le monde soit à tes pieds, à ta disposition en claquant des doigts, pas vrai ? reprit-il, blasé et faussement amusé ou l'inverse, en ouvrant grands les bras comme pour figurer l'immensité du royaume de Jazmin. Oui, elle aimait ça. Et oui, il était à ses pieds. Il ne pouvait pas la rejeter. Jamais pour de vrai. La différence entre lui et les autres sujets de sa majesté, c'était sa place dans son cou. Soleil noir, brûlant, permanent.
Il s'éloigna encore, enjambant les quelques livres et fringues qui trainaient sur le parquet. Une nouvelle bouffée de colère le saisit, augmentant le son de sa voix. T'es pas croyable. Revenir la bouche en coeur. Putain de bouche en plus. Tu pensais quoi, que j'allais sauter de joie ? C'était ce que ferait un ami, non ? Un simple ami, un ami qui accepterait Jazmin comme elle était. Elios ne voulut pas penser à ça. Il n'était pas son ami. Il était plus que cela. Sans étiquette, sans norme, sans case dans laquelle rentrer. Il n'avait rien à foutre de ce que voudraient les convenances. Il lui en voulait et son ego démesuré ne voulait pas passer outre. Va falloir faire mieux que ça. Tu t'es foutue de ma gueule en partant comme ça, pour la seconde fois. Il ne supportait pas d'être traité comme un moins que rien, lui qui était tout, surtout pour elle. Il voulait que ce soit elle qui rampe, elle qui lui dise qu'il lui avait manqué. Qu'elle touche sa peau encore, qu'elle se fait plus douce, la féline.
Évidemment, garce, elle se rapprocha. Dis-moi juste que je t’ai manqué, miaula la tigresse. Ses doigts glissèrent sur son corps pour redessiner les tatouages, qu'on sentait parfois comme un léger relief sous la peau. Je sais que t’en crèves d’envie. Le sorcier repoussa sa main d'un geste vif, comme on interdirait à une enfant de toucher un pot de confiture en lui tapant sur les doigts. Pas touche. Parce qu'il voulait lui retirer ce privilège. Parce qu'il voulait désarçonner son jeu d'allumeuse. Parce qu'il voulait garder la tête froide. Son corps le trahirait. Son corps le trahit d'ailleurs. Le contact évité d'un côté, l'envie reprit le dessus l'instant d'après. Il saisit son menton dans sa main en se rapprochant d'elle. Pas trop violemment puisque c'était un jeu mais un peu brutalement pour qu'elle kiffe la légère sensation du danger. T'es vraiment qu'une peste. Les mots en anglais étaient dits presque avec tendresse, avec une douceur persiflée d'orgueil. La tentation de ses lèvres. L'odeur de son souffle. Elios contracta la mâchoire pour retenir ses pulsions et relâcha sa princesse. Il faut que tout le monde soit à tes pieds, à ta disposition en claquant des doigts, pas vrai ? reprit-il, blasé et faussement amusé ou l'inverse, en ouvrant grands les bras comme pour figurer l'immensité du royaume de Jazmin. Oui, elle aimait ça. Et oui, il était à ses pieds. Il ne pouvait pas la rejeter. Jamais pour de vrai. La différence entre lui et les autres sujets de sa majesté, c'était sa place dans son cou. Soleil noir, brûlant, permanent.
Il s'éloigna encore, enjambant les quelques livres et fringues qui trainaient sur le parquet. Une nouvelle bouffée de colère le saisit, augmentant le son de sa voix. T'es pas croyable. Revenir la bouche en coeur. Putain de bouche en plus. Tu pensais quoi, que j'allais sauter de joie ? C'était ce que ferait un ami, non ? Un simple ami, un ami qui accepterait Jazmin comme elle était. Elios ne voulut pas penser à ça. Il n'était pas son ami. Il était plus que cela. Sans étiquette, sans norme, sans case dans laquelle rentrer. Il n'avait rien à foutre de ce que voudraient les convenances. Il lui en voulait et son ego démesuré ne voulait pas passer outre. Va falloir faire mieux que ça. Tu t'es foutue de ma gueule en partant comme ça, pour la seconde fois. Il ne supportait pas d'être traité comme un moins que rien, lui qui était tout, surtout pour elle. Il voulait que ce soit elle qui rampe, elle qui lui dise qu'il lui avait manqué. Qu'elle touche sa peau encore, qu'elle se fait plus douce, la féline.
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Lun 11 Juin 2018 - 18:23
black sun
elios & jazmin
« And if the birds are just all the words flying along, singing a song, what would they do ? If they just knew what they could do. »
Une tape sur la main, la gamine est remise à sa place. Elle est sans doute partie trop longtemps, tant, qu’elle en a oublié qu’il était différent. Différent des autres garçons ; à l’opposé de tous ces jouets qu’elle prend, qu’elle malmène, et qu’elle brise par pur caprice. Détail d’importance capitale. Il n’est pas de ceux qui succombe au charme de la Mexicaine, du moins, pas aussi facilement qu’elle le voudrait. Parce qu’il la connait, alter-ego masculin ; jumeau d’âme. Dommage. Elle qui fonctionne presque toujours comme ça. Oui, parce que les situations gênantes, elle les maitrise de quelques battements de cils, par de nombreux sourires. Petits mots doux glisser à l’oreille pour terminer l’entourloupe, charmeuse en herbe. Ça marche. Souvent ; tout le temps. Jazmin mène les gens par le bout du nez quand ça l’arrange. Un jour ça va te retomber dessus. Petite peste. Il a raison, Elios. Saleté de gamine qui crache par fierté au visage de ce soleil qui brille. Elle ne prend jamais conscience de ce qu’elle fait, comme une enfant, les responsabilités sont inexistantes jusqu’à ce que ça lui revienne en pleine figure. Que ça la fracasse avec violence comme une gifle. Comme ici. Il lui prend son menton lui accordant une proximité significative, et elle le regarde encore avec défi. Duel incessant qui existe depuis la nuit des temps ; soleil ou lune ? Ça a toujours été à celui qui domine l’autre. « Il faut que tout le monde soit à tes pieds, à ta disposition en claquant des doigts, pas vrai ? » Jazmin, princesse d’un monde, de son monde. Dans le mille, il vise juste. Toujours. « Non … » Elle n’est pas foncièrement méchante pourtant, ne le fait pas exprès comme les mauvaises langues le prétendent. Par contre, son égoïsme est sans fond. C’est vrai. Elle prend, mais ne rend jamais. Avec tout le monde, même avec Elios. C’est qu’elle ose tout la petite ; sans principe, ni limite. Elle se permet bien des choses avec le soleil ; le malmène, parce qu’elle pense, croit à tort ou à raison qu’il sera toujours là. Un ciel sans étoile, ça n’a aucun sens, n’est-ce pas ?
« T'es pas croyable. Revenir la bouche en cœur. Tu pensais quoi, que j'allais sauter de joie ? » Oui, c’était l’idée. C’est qu’elle est naïve en plus la gamine. Ou pas. Elle fait sans doute semblant. Elle est rentrée parce qu’il lui manquait ; parce qu’elle voulait le sentir près d’elle. Envie égocentrique certes, mais tout aussi sincère. Elle se mordille la lèvre, un peu boudeuse. Elle est fautive, elle le sait. Pire, si les rôles avaient été inversé la sorcière lui en aurait fait baver. Fait ce que je te dis, et ne fais pas ce que je fais surtout. Saloperie d’hypocrite. « Oui, exactement. » Elle provoque encore ; petite effrontée. Elle joue avec ses nerfs. Elle le sait, elle sait que c’est un nerveux. Elle joue avec sa patience, ça la soulage, mieux ; ça l’amuse au fond. Agacer, narguer ; c’est pour mieux se cacher. Mauvaise habitude. Jouer avec le feu et se brûler, elle le fait un peu trop souvent. Surtout quand il s’agit de lui, parce qu’encore une fois, dans leur bulle, les limites il n’y en a aucune. « Va falloir faire mieux que ça. Tu t'es foutue de ma gueule en partant comme ça, pour la seconde fois. » Elle souffle, elle est prête à taper du pied. Elle n’aime pas les reproches, même quand elle a tort. Et elle n’a pas envie de dire pardon, ça lui écorcherai bien trop la langue. Alors elle reste là, sans bouger le regardant s’éloigner. « Si j’avais su, je serais allé voir ailleurs, j’aurais été sans doute mieux accueilli. » La ferme Jazmin. Vraiment. Mais c’est trop tard, elle glisse sur un terrain dangereux.
« T'es pas croyable. Revenir la bouche en cœur. Tu pensais quoi, que j'allais sauter de joie ? » Oui, c’était l’idée. C’est qu’elle est naïve en plus la gamine. Ou pas. Elle fait sans doute semblant. Elle est rentrée parce qu’il lui manquait ; parce qu’elle voulait le sentir près d’elle. Envie égocentrique certes, mais tout aussi sincère. Elle se mordille la lèvre, un peu boudeuse. Elle est fautive, elle le sait. Pire, si les rôles avaient été inversé la sorcière lui en aurait fait baver. Fait ce que je te dis, et ne fais pas ce que je fais surtout. Saloperie d’hypocrite. « Oui, exactement. » Elle provoque encore ; petite effrontée. Elle joue avec ses nerfs. Elle le sait, elle sait que c’est un nerveux. Elle joue avec sa patience, ça la soulage, mieux ; ça l’amuse au fond. Agacer, narguer ; c’est pour mieux se cacher. Mauvaise habitude. Jouer avec le feu et se brûler, elle le fait un peu trop souvent. Surtout quand il s’agit de lui, parce qu’encore une fois, dans leur bulle, les limites il n’y en a aucune. « Va falloir faire mieux que ça. Tu t'es foutue de ma gueule en partant comme ça, pour la seconde fois. » Elle souffle, elle est prête à taper du pied. Elle n’aime pas les reproches, même quand elle a tort. Et elle n’a pas envie de dire pardon, ça lui écorcherai bien trop la langue. Alors elle reste là, sans bouger le regardant s’éloigner. « Si j’avais su, je serais allé voir ailleurs, j’aurais été sans doute mieux accueilli. » La ferme Jazmin. Vraiment. Mais c’est trop tard, elle glisse sur un terrain dangereux.
(c) DΛNDELION
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Re: mais la lune n'est pas là et le soleil l'attend - jazmin (fb)
Lun 11 Juin 2018 - 22:05
Il arpentait la chambre comme un lion en cage. Prisonnier de son tempérament, de sa fierté, de l'intensité de son lien avec Jazmin. Prisonnier alors qu'elle était si libre. Libre de ses allées et venues, de son silence ou de ses mots doux. C'était librement qu'elle l'avait rejoint, pour l'enlacer en premier élan. Seulement il ne l'avait pas laissée s'en tirer aussi facilement, malgré l'envie ardente de son corps. Il fallait se battre, toujours. Leur amitié n'était belle que pimentée, profonde que tourmentée. L'ordinaire serait trop fade pour eux. Un roi et sa reine ne se contenteraient pas de sentiments polis et convenus. Entre eux ça brûlait, ça claquait dans l'air. L'orage ne tombait pas encore sur Londres mais il avait lieu dans l'appartement de l'héritier Flores.
Si j’avais su, je serais allée voir ailleurs, j’aurais été sans doute mieux accueillie. Il se figea un instant. Elle vient pas de dire ça. Mieux accueillie, alors qu'elle était en tort ? Soufflé par son culot incommensurable, il hésita entre rire et hurler mais le rire se perdit sous la boule de colère qui lui nouait la gorge. Son regard fiché dans le sien comme pour la transpercer et lui clouer le bec, il avait l'impression de vivre la scène au ralenti. Plusieurs scénarios lui passèrent par la tête. Tous agités, tous regrettables. Il ne voyait plus Jazmin qu'au travers un nuancier de rouge. Ah ouais, et par qui ? T'as personne d'autre que moi. Les autres te lèchent les pieds comme des cons parce qu'ils pensent pouvoir obtenir quelque chose, alors qu'ils ne t'arrivent même pas à la cheville. Moi je vaux la peine que tu reviennes, seulement tu te comportes comme une petite conne. La mâchoire serrée, il ravala ses pensées amères et empoisonnées, préférant les laisser le ronger de l'intérieur. La violence qui enflait en lui le torturait, jouait avec ses nerfs, se fit plus charnelle. Arrête de dire de la merde, putain, viens dans mes bras. Le goût de ta peau m'a manqué comme une foutue drogue. Bien sûr que tu m'as manquée, lâcheuse. J'te déteste. I hate you, I love you, I have that I want you.
Dans un élan peu contrôlable, il revint vers elle. D'un pas saccadé et lent. Il avait l'impression d'être habité par un fauve qui voulait dévorer le visage princier de la latina. Faire mal sans détruire, mais piétiner suffisamment fort pour ne pas perdre la face. Il fit un effort pour se maîtriser, le visage assombri par le mépris. Ouais, peut-être bien. Moi en tout cas j'ai été voir ailleurs et clairement on me traite bien mieux. Mensonge. Les femmes n'étaient que de passage dans ses bras, objets sans noms pour assouvir des pulsions ponctuelles. Rares étaient celles qui accrochaient vraiment son attention, et Jazmin prenait de toute façon toujours la première place. Même quand son trône était vide, aucune demoiselle aux yeux doux ne pouvait y prétendre. Mensonge mais qui jouait sur la jalousie de Jazmin. Lui aussi savait appuyer au bon endroit.
Il ramassa le sac de la sorcière pour lui balancer au visage. Alors, tu fais quoi ? T'attends quoi ? Elle avait osé suggérer qu'elle aurait mieux fait de ne pas venir. Il ne faisait que la suivre sur la pente glissante qu'elle avait choisie. Essouflé par la colère et la chaleur, le tissu blanc de la chemise légèrement soulevé par sa respiration, il la toisait. Ne pars pas. T'as pas le droit.
Si j’avais su, je serais allée voir ailleurs, j’aurais été sans doute mieux accueillie. Il se figea un instant. Elle vient pas de dire ça. Mieux accueillie, alors qu'elle était en tort ? Soufflé par son culot incommensurable, il hésita entre rire et hurler mais le rire se perdit sous la boule de colère qui lui nouait la gorge. Son regard fiché dans le sien comme pour la transpercer et lui clouer le bec, il avait l'impression de vivre la scène au ralenti. Plusieurs scénarios lui passèrent par la tête. Tous agités, tous regrettables. Il ne voyait plus Jazmin qu'au travers un nuancier de rouge. Ah ouais, et par qui ? T'as personne d'autre que moi. Les autres te lèchent les pieds comme des cons parce qu'ils pensent pouvoir obtenir quelque chose, alors qu'ils ne t'arrivent même pas à la cheville. Moi je vaux la peine que tu reviennes, seulement tu te comportes comme une petite conne. La mâchoire serrée, il ravala ses pensées amères et empoisonnées, préférant les laisser le ronger de l'intérieur. La violence qui enflait en lui le torturait, jouait avec ses nerfs, se fit plus charnelle. Arrête de dire de la merde, putain, viens dans mes bras. Le goût de ta peau m'a manqué comme une foutue drogue. Bien sûr que tu m'as manquée, lâcheuse. J'te déteste. I hate you, I love you, I have that I want you.
Dans un élan peu contrôlable, il revint vers elle. D'un pas saccadé et lent. Il avait l'impression d'être habité par un fauve qui voulait dévorer le visage princier de la latina. Faire mal sans détruire, mais piétiner suffisamment fort pour ne pas perdre la face. Il fit un effort pour se maîtriser, le visage assombri par le mépris. Ouais, peut-être bien. Moi en tout cas j'ai été voir ailleurs et clairement on me traite bien mieux. Mensonge. Les femmes n'étaient que de passage dans ses bras, objets sans noms pour assouvir des pulsions ponctuelles. Rares étaient celles qui accrochaient vraiment son attention, et Jazmin prenait de toute façon toujours la première place. Même quand son trône était vide, aucune demoiselle aux yeux doux ne pouvait y prétendre. Mensonge mais qui jouait sur la jalousie de Jazmin. Lui aussi savait appuyer au bon endroit.
Il ramassa le sac de la sorcière pour lui balancer au visage. Alors, tu fais quoi ? T'attends quoi ? Elle avait osé suggérer qu'elle aurait mieux fait de ne pas venir. Il ne faisait que la suivre sur la pente glissante qu'elle avait choisie. Essouflé par la colère et la chaleur, le tissu blanc de la chemise légèrement soulevé par sa respiration, il la toisait. Ne pars pas. T'as pas le droit.
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Re: mais la lune n'est pas là et le soleil l'attend - jazmin (fb)
Mar 12 Juin 2018 - 9:07
black sun
elios & jazmin
« And if the birds are just all the words flying along, singing a song, what would they do ? If they just knew what they could do. »
« Ouais, peut-être bien. Moi en tout cas j'ai été voir ailleurs et clairement on me traite bien mieux. » Pardon ? Il ose. Lui ? Vraiment ? Tu la cherchais sale gamine. Qu’est-ce qui t’as pris ? Subitement le temps se fige ; son palpitant s’arrête présageant une terrible tempête. Pire qu’une tornade, c’est un ouragan qui s’annonce dans l’appartement. La colère s’immisce, gronde ; s’éparpille un peu trop vite. Elle mord chaque cellule de son corps ; infuse un venin dans ses veines. Elle va tout saccager, réduire chaque parole qu’il a sorti avec cruauté. La rage aux bords des lèvres, une lueur bestiale se lit dans ses pupilles. Oh, elle n’est pas jalouse Jazmin, elle est possessive. Elle ne partage pas le soleil, son teint halé le prouve. Cette étoile est à elle comme les nuages appartiennent au ciel. C’est immuable, éternel. Personne ne peut contester. Personne si ce n’est elle. « Alors, tu fais quoi ? T'attends quoi ? » Il lui balance son sac au visage. Il n’y a aucune tendresse dans ses gestes, lui qui peut être si doux pourtant. Elle se souvient petite, genoux écorchés en train de pleurer, c’est lui qui soufflait sur ses bobos ensanglantés. Passé qu’elle n’oublie pas, jamais ; présent qu’elle ravage par contre. Qu’elle piétine sans une once d’hésitation. Ça a toujours été comme ça avec lui. Ils se démolissent, s’unissent. Ils se blessent, ils s’entremêlent. L’extrême comme seul panaché, la demi-mesure n’existe pas chez eux. « Tête de con. » Les hostilités ne font que commencer. Elle ouvre le bal des vilains mots, ceux qui sont douloureux, qui écorchent la langue et la peau. Elle veut lui faire mal ; autant qu’elle a besoin de lui. Etrange procédé, mais elle est comme ça la gamine. Faite de contradictions, d’émotions instables et sauvages.
Elle lui relance le sac comme un ballon, s’approche ; vite, trop vite. Et elle le gifle. Ça claque ; le bruit rebondit contre les murs. Ça résonne, dans ses oreilles ; dans sa poitrine. Le geste lui procure une certaine satisfaction, mais elle est loin d’être calmé la jolie. Reine impétueuse, elle a tous les droits sur le roi. T’es sûre de ça ? « Je sais ce que t’es en train de faire. » Elios veut aussi appuyer là où ça fait mal. Comme elle. Mission réussie. Jazmin se mord de nouveau la lèvre ; elle le regarde, le perce de ses pupilles devenues noires. Ça l’emmerde, ça l’emmerde vraiment de constater que quelqu’un puisse l’atteindre, elle, l’intouchable. Elle devrait avoir l’habitude pourtant, elle qui joue avec lui depuis plus de vingt ans. Sauf qu’elle n’admet pas ; même si on parle de lui. Elle n’admettra jamais qu’on puisse la bouleverser. Ou pas. Le destin lui joue souvent des tours ; attention ‘il’ arrive. « T’as pas le droit. » T’as pas le droit de me faire ça. Prends-moi juste dans tes bras. Sauf que ça ne marche pas comme ça, les règles changent quand le soleil balance ses billes. Si elle fait céder son monde, le soleil lui ne concède ni ne plie. Il est trop haut dans le ciel. Petit con prétentieux qu’elle veut faire redescendre. « Tu m’as manqué. Je n’ai pas arrêté de penser à toi. Je suis rentré à cause de toi. » C’est ça que tu veux entendre ? Le petit soleil noir derrière son oreille la brûle. Marque indélébile ; symbole d’une histoire inaltérable. Ça arrive souvent ; ça arrive quand l’étoile s’effondre, se fond sur elle. Ou l’inverse. Elle agrippe sa chemise, ce bout de tissu qui appelle à la débauche et elle se colle à lui. Front contre torse. « Je mens pas. » Dit l’enfant, qui ne s’excusera pas.
Elle lui relance le sac comme un ballon, s’approche ; vite, trop vite. Et elle le gifle. Ça claque ; le bruit rebondit contre les murs. Ça résonne, dans ses oreilles ; dans sa poitrine. Le geste lui procure une certaine satisfaction, mais elle est loin d’être calmé la jolie. Reine impétueuse, elle a tous les droits sur le roi. T’es sûre de ça ? « Je sais ce que t’es en train de faire. » Elios veut aussi appuyer là où ça fait mal. Comme elle. Mission réussie. Jazmin se mord de nouveau la lèvre ; elle le regarde, le perce de ses pupilles devenues noires. Ça l’emmerde, ça l’emmerde vraiment de constater que quelqu’un puisse l’atteindre, elle, l’intouchable. Elle devrait avoir l’habitude pourtant, elle qui joue avec lui depuis plus de vingt ans. Sauf qu’elle n’admet pas ; même si on parle de lui. Elle n’admettra jamais qu’on puisse la bouleverser. Ou pas. Le destin lui joue souvent des tours ; attention ‘il’ arrive. « T’as pas le droit. » T’as pas le droit de me faire ça. Prends-moi juste dans tes bras. Sauf que ça ne marche pas comme ça, les règles changent quand le soleil balance ses billes. Si elle fait céder son monde, le soleil lui ne concède ni ne plie. Il est trop haut dans le ciel. Petit con prétentieux qu’elle veut faire redescendre. « Tu m’as manqué. Je n’ai pas arrêté de penser à toi. Je suis rentré à cause de toi. » C’est ça que tu veux entendre ? Le petit soleil noir derrière son oreille la brûle. Marque indélébile ; symbole d’une histoire inaltérable. Ça arrive souvent ; ça arrive quand l’étoile s’effondre, se fond sur elle. Ou l’inverse. Elle agrippe sa chemise, ce bout de tissu qui appelle à la débauche et elle se colle à lui. Front contre torse. « Je mens pas. » Dit l’enfant, qui ne s’excusera pas.
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Re: mais la lune n'est pas là et le soleil l'attend - jazmin (fb)
Sam 16 Juin 2018 - 16:50
Dans la chambre l'air était lourd d'une moiteur de fin d'été, de l'attente d'un coeur esseulé, du sang qui s'est échauffé. Les deux animaux se cherchaient, aussi ardents l'un que l'autre de se mordre ou de lécher leurs plaies. La sérénité de leur amitié profonde se noyait régulièrement sous le fleuve impétueux de leurs émotions à fleur de peau. Les armes étaient sorties, les sourires narquois furent remplacés par des rictus de défi et les mots percutaient. Alors qu'il ne voulait absolument pas qu'elle parte, Elios n'avait pas eu d'autre choix que d'insinuer que Jazmin ferait mieux de retourner dans l'armoire à disparaître qui menait chez elle. Il lui avait balancé son sac au visage, essoufflé par sa propre connerie d'orgueil mal placé. La sorcière ne tarda pas à répliquer et le sac revint à son envoyeur. Tête de con.
Cela ne pouvait lui suffire, la latina avait besoin de surenchérir, de monter un cran au-dessus. Vive, elle fit le pas qui les séparait pour gifler le jeune homme. Elios lui prit la main juste après, le visage inflexible, la mâchoire serrée. Pour l'empêcher de recommencer ou de fuir ? La gifle en soi ne le choquait pas, il préférait ça à son silence de l'été. C'était charnel, c'était impulsif. C'était elle, c'était eux deux. Ce n'était ni la première ni la dernière de leurs gifles. Je sais ce que t’es en train de faire, cracha Jazmin. Les doigts serrés autour de son poignet, Elios défia son regard noir, attendant la suite, l'explosion de la tension grandissante. Impulsive, la sorcière se colla contre lui, son front fier contre son torse insolent, et agrippa sa chemise. Le sorcier lâcha son poignet pour la laisser libre de ses gestes. T’as pas le droit. Tu m’as manqué. Je n’ai pas arrêté de penser à toi. Je suis rentrée à cause de toi. Voix enfantine qui râlait et qui pestait.
Désarçonné par l'aveu, Elios ne bougea pas tout de suite. Il ferma peu à peu les yeux, le contact de sa peau douce contre son torse chaud s'insinuait dans ses veines comme un shoot de drogue apaisante. Il enlaça lentement la jeune femme de ses bras, sans un mot. Ce corps qu'il connaissait par coeur, qui lui échappait et lui revenait sans cesse, qui provoquait en lui mille sensations contradictoires. Instinctivement, ses doigts effleurèrent le dos de Jazmin, remontant doucement en s'enfonçant un peu plus dans sa peau hâlée. Toi aussi tu m'as manqué, princesa. La voix grave est boudeuse, agacée. Ses mains remontées maintinrent la tête de Jazmin plus fortement contre lui. Il n'avait pas besoin de plus d'excuses. Il ne lui pardonnerait pas vraiment de toute manière, et il savait qu'il ne pouvait pas obtenir davantage. Elle était à lui et ils le savaient. Le reste importait peu. Les colères étaient passagères.
Dehors, l'orage gronda enfin, libérant la douce mélodie de la pluie qui s'abattit sur Londres. Elios soupira en glissant son nez dans ses cheveux, pour un baiser près de son oreille. Peste, murmura-t-il affectueusement, dans un reproche vain, factice. L'odeur de Jazmin et celle de la pluie bienvenue se mêlèrent dans ses narines. Collé contre elle, il s'efforçait de profiter du moment pour calmer la tempête qu'elle avait éveillé en lui. Ils n'étaient plus que deux corps dans un orage crevé, atomes de l'univers, puisqu'elle était lui autant qu'il était elle. Le soleil et son unique fleur, sa rose aux épines adorées.
Cela ne pouvait lui suffire, la latina avait besoin de surenchérir, de monter un cran au-dessus. Vive, elle fit le pas qui les séparait pour gifler le jeune homme. Elios lui prit la main juste après, le visage inflexible, la mâchoire serrée. Pour l'empêcher de recommencer ou de fuir ? La gifle en soi ne le choquait pas, il préférait ça à son silence de l'été. C'était charnel, c'était impulsif. C'était elle, c'était eux deux. Ce n'était ni la première ni la dernière de leurs gifles. Je sais ce que t’es en train de faire, cracha Jazmin. Les doigts serrés autour de son poignet, Elios défia son regard noir, attendant la suite, l'explosion de la tension grandissante. Impulsive, la sorcière se colla contre lui, son front fier contre son torse insolent, et agrippa sa chemise. Le sorcier lâcha son poignet pour la laisser libre de ses gestes. T’as pas le droit. Tu m’as manqué. Je n’ai pas arrêté de penser à toi. Je suis rentrée à cause de toi. Voix enfantine qui râlait et qui pestait.
Désarçonné par l'aveu, Elios ne bougea pas tout de suite. Il ferma peu à peu les yeux, le contact de sa peau douce contre son torse chaud s'insinuait dans ses veines comme un shoot de drogue apaisante. Il enlaça lentement la jeune femme de ses bras, sans un mot. Ce corps qu'il connaissait par coeur, qui lui échappait et lui revenait sans cesse, qui provoquait en lui mille sensations contradictoires. Instinctivement, ses doigts effleurèrent le dos de Jazmin, remontant doucement en s'enfonçant un peu plus dans sa peau hâlée. Toi aussi tu m'as manqué, princesa. La voix grave est boudeuse, agacée. Ses mains remontées maintinrent la tête de Jazmin plus fortement contre lui. Il n'avait pas besoin de plus d'excuses. Il ne lui pardonnerait pas vraiment de toute manière, et il savait qu'il ne pouvait pas obtenir davantage. Elle était à lui et ils le savaient. Le reste importait peu. Les colères étaient passagères.
Dehors, l'orage gronda enfin, libérant la douce mélodie de la pluie qui s'abattit sur Londres. Elios soupira en glissant son nez dans ses cheveux, pour un baiser près de son oreille. Peste, murmura-t-il affectueusement, dans un reproche vain, factice. L'odeur de Jazmin et celle de la pluie bienvenue se mêlèrent dans ses narines. Collé contre elle, il s'efforçait de profiter du moment pour calmer la tempête qu'elle avait éveillé en lui. Ils n'étaient plus que deux corps dans un orage crevé, atomes de l'univers, puisqu'elle était lui autant qu'il était elle. Le soleil et son unique fleur, sa rose aux épines adorées.
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Re: mais la lune n'est pas là et le soleil l'attend - jazmin (fb)
Lun 18 Juin 2018 - 2:07
black sun
elios & jazmin
« And if the birds are just all the words flying along, singing a song, what would they do ? If they just knew what they could do. »
T'es comme cette gosse qui s'est fait mal et qui essaye de pousser ses petits copains dans le bac à sable pour qu'ils se fassent mal aussi ... Une gifle impulsive, qui a profané ce visage et qui aurait dû lacérer le cœur. Elle a voulu faire mal pour punir, déchiré l’égo du roi pour le voir au plus mal, et tuer son audace par pur plaisir. Parce que ça fait du bien, parce que ça soulage aussi. Gamine impénétrable, elle est de ces gens qui ne savent pas aimer ; ou qui aime mal plutôt. Vision débridée de la vie en générale, l’enfant est née de l’imprévisible et de la complexité. Elle ne fait rien comme les autres ou alors elle le fait mieux. Et tout ce qu’elle voulait au fond, c’était l’atteindre ; voir briller des putains de larmes dans ses yeux, qu’il crie, qu’il hurle, qu’il fasse une crise. Mais non. Il n’a rien dit, n’a rien fait non plus. Elios ne fait en cet instant que l’enlacer, se mettant à caresser ses boucles brunes ; et te démontre à l’occasion par a + b l’être minable que tu es. Elle est mesquine, vilaine fille. Et pourtant … « Toi aussi tu m'as manqué, princesa. » Ah oui ? Vraiment ? Il ne peut pas le voir, mais Jazmin a un petit sourire en cet instant. Mélange de victoire, mais de plaisir également. Elle est contente de l’entendre dire ça, bien qu’elle le sache déjà. La Wright voulait juste qu’il l’exprime ; qu’il lui montre, lui assure de nouveau que cette vérité est toujours vraie malgré la faute répétée. Petite capricieuse. « Enfin tu le dis, j’ai failli attendre. » Elle chuchote la sale gamine, toujours collé contre son torse. Elle est horrible ; elle saccage et câline ensuite. Mais ce n’est pas grave, rien n’est jamais grave ; parce que c’est lui. Elios. Lui et elle. Ils s’acceptent envers et contre tous ; ensemble depuis toujours. Ils se permettent, et ils consentent. La normalité les aurait ennuyés de toute façon.
« Peste. » Ce n’est pas le premier à le dire, ni le dernier. Jazmin garde ce sourire, rictus qui s’agrandit. Il a raison, le pire c’est qu’elle le sait. Et elle s’en fiche comme d’habitude. Elle ne relève même pas, au lieu de quoi, ses doigts glissent délicatement sur son torse. C’est presque innocent, presque, parce qu’elle sait exactement ce qu’elle fait la gamine. Elle est rodée, ce jeu elle y joue depuis trop longtemps pour ne pas savoir ce qu’elle fait. La jolie hume ce parfum, un mélange subtil de tabac, et de musque. Un parfum qui l’a toujours suivi un peu partout. Mains qui remontent, elles touchent cette peau ambrée, terriblement alléchante, et terminent leur course dans la nuque du sorcier. Elle l’enlace. L’orage alors gronde sur Londres, la pluie tombe. Enfin. Il n’y a plus rien de mesquin. Il n’y a que douceur, et volupté. Parce qu’on ne sait jamais sur quel pied danser avec elle, elle est de ces tempêtes qu’on ne voit jamais arrivé. Trop imprévisible et susceptible. Elle se colle contre lui ; nourrit ce besoin d’être avec lui. « Je ne le referai plus. » De partir loin de lui sans prévenir ; de le laisser derrière. Jazmin se détache un peu de ce corps tentateur, plonge ses pupilles dans les siennes. Au fond, elle n’est pas si méchante. Elle regrette. « Promis. » T’es sûre de pouvoir la tenir cette promesse ?
« Peste. » Ce n’est pas le premier à le dire, ni le dernier. Jazmin garde ce sourire, rictus qui s’agrandit. Il a raison, le pire c’est qu’elle le sait. Et elle s’en fiche comme d’habitude. Elle ne relève même pas, au lieu de quoi, ses doigts glissent délicatement sur son torse. C’est presque innocent, presque, parce qu’elle sait exactement ce qu’elle fait la gamine. Elle est rodée, ce jeu elle y joue depuis trop longtemps pour ne pas savoir ce qu’elle fait. La jolie hume ce parfum, un mélange subtil de tabac, et de musque. Un parfum qui l’a toujours suivi un peu partout. Mains qui remontent, elles touchent cette peau ambrée, terriblement alléchante, et terminent leur course dans la nuque du sorcier. Elle l’enlace. L’orage alors gronde sur Londres, la pluie tombe. Enfin. Il n’y a plus rien de mesquin. Il n’y a que douceur, et volupté. Parce qu’on ne sait jamais sur quel pied danser avec elle, elle est de ces tempêtes qu’on ne voit jamais arrivé. Trop imprévisible et susceptible. Elle se colle contre lui ; nourrit ce besoin d’être avec lui. « Je ne le referai plus. » De partir loin de lui sans prévenir ; de le laisser derrière. Jazmin se détache un peu de ce corps tentateur, plonge ses pupilles dans les siennes. Au fond, elle n’est pas si méchante. Elle regrette. « Promis. » T’es sûre de pouvoir la tenir cette promesse ?
(c) DΛNDELION