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Merchi}} L'aube n'attend pas l'âme d'une artiste
Ven 15 Juin 2018 - 10:46
L'aube n'attend pas l'âme d'une artiste
Samedi 7 juillet
L’été, les vacances, que demander de plus, Mercy ? Honnêtement, rien. Comme tout le monde, tu as décidé de profiter du Camp d’été au Kelpie’s Camp pour déconnecter un peu. L’avantage de ces camps organisés par la communauté sorcière d’Inverness, c’est que tout le monde, adulte comme étudiants, enseignants – et membres du personnel – comme sorciers salariés, tous, vous y êtes conviés. Ici, tu peux oublier pendant quelques semaines ta destinée brisée. Ici, tu peux souffler et te détendre. Ici, tu n’es plus Mercy l’infirmière, Mercy la ratée (comme tu te surnommes toi-même) mais juste Mercy l’indomptable. Car, ça, tu l’es… Comme peut le témoigner ta crinière brune volant au vent, ton short en jean et ton tee-shirt noué sur le côté de la taille. Tu finis par rassembler tes cheveux avec ta baguette, histoire de l’avoir avec toi, et tu t’empares de ton chevalet portable. Tu n’as pas eu le temps de te poser dans le parc de l’université depuis que tu y es arrivée le 15 janvier – une date gravée au fer rouge dans ta mémoire – mais là, tu es bien décidée à profiter du merveilleux décor du loch beinn a mheadhoin. Une prochaine fois, tu tenteras les activités de groupe. Pour aujourd’hui, c’est ton âme d’artiste qui a besoin de s’exprimer, et il est hors de question que tu la réprimes.
Lorsque tu t’éloignes, il fait nuit encore. Tu veux trouver le bon endroit avant le lever du soleil. Après avoir marché une bonne heure pour trouver le spot idéal, tu installes ton chevalet les pieds dans l’eau – et les tiens aussi, d’ailleurs, pour profiter de la fraicheur de celle-ci. Tu sais pertinemment qu’au bout d’un moment, tu iras faire trempette dans l’eau. Mais pour l’instant, autant profiter de la tranquillité. Il est tôt, encore… Le soleil se lève à peine. Le meilleur moment pour peindre de belles couleurs. Bientôt, il sera haut dans le ciel, et tu n’auras plus que tes souvenirs pour achever ton aquarelle. Peut-être reviendras-tu demain, pour être sûre de n’avoir raté aucune nuance. En attendant… Les couleurs sont magnifiques. Etonnantes. Clairement, tu ne regrettes pas de t’être levée aussi tôt.
Particulièrement inspirée, tu ne vois pas le temps passer. Les bleus se succèdent, plus ou moins clairs, ponctués de rose orangé. Bientôt, ton dessin sera terminé. Même s’il faudra que tu reviennes demain, en espérant avoir le même lever de soleil. Tu te recules finalement d’un pas pour observer ce que tu as fait et te rends compte alors que tu n’es plus seule. Une jeune fille est là à vous observer, ton travail et toi.
l'aquarelle
@Chihiro Fujisaki
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Re: Merchi}} L'aube n'attend pas l'âme d'une artiste
Ven 15 Juin 2018 - 11:56
Voilà presque un an que Chihiro était venu s’installer en Ecosse, cependant les cours lui prenaient la majorité de sa semaine tandis que les révisions et devoirs s’étalaient sur le weekend. En dehors de la ville d’Inverness et de son Myrddin Wyllt, elle n’avait pas eu le temps de voyager et de découvrir ce pays hors normes. Son escapade au Japon, lors de la sortie scolaire de fin d’année, lui avait permis de négocier avec ses parents un retour plus tardif à la maison. Chihiro voulait profiter des vacances estivales pour explorer les Highlands. Plutôt que de partir seule, elle avait opté pour le Kelpie’s camp qui semblait réunir les conditions optimales : un environnement sorcier, où elle connaitrait quelques personnes et qui lui permettrait de sortir du château d’Hungcalf. De plus, quelques camarades plus âgés lui avaient déjà vantés les mérites de ce lieu de vacances : les nombreuses activités, le calme des bois et de son lac ou au contraire les fêtes endiablées qui y étaient organisées. Elle avait opté pour l’option cabane en bois plutôt que la tente pour s’éviter de grelotter les nuits pluvieuses et pour offrir un espace sécurisé à Nimbus son lapin bélier. Elle lui avait aménagé un petit espace sous son lit avec sa litière, son foin et de quoi se blottir confortablement. Le petit mammifère semblait apprécier le changement des pierres froides au bois brut. Il avait fait plusieurs expéditions dehors et avait commencé à creuser un terrier digne d’accueillir sa future et nombreuse progéniture… Autant dire que ceux qui avaient eu le malheur de poser le pied près d’un bord instable avaient bien ronchonnés en trébuchant.
Depuis son arrivée Chihiro s’était inscrite à autant d’activités que possible, tout en se réservant des créneaux de liberté, elle ne comptait pas perdre une minute sauf pour se poser calmement et lire. Ce matin, elle n’avait rien de prévu et s’était accordé de dormir un peu plus que d’habitude, c’était sans compter sur une chouette qui avait décidé de s’installer pile au-dessus de sa cabane et d’hululer à n’en plus finir. Elle avait fini par trouver un demi-sommeil, peu réparateur. En ouvrant les yeux un peu plus tard, elle avait entraperçu le soleil qui commençait à filtrer entre les rideaux de la fenêtre. Un coup d’œil à sa montre lui indiqua que mieux valait se lever que de tenter de se rendormir une nouvelle fois. Dans son planning bien organisé elle avait prévu un petit jogging pour se détendre et profiter des abords du lac, avant d’y plonger aux heures les plus chaudes. Elle s’habilla en passant un maillot deux pièces, sous un jogging et un t-shirt lâche. En passant la tête par la fenêtre elle fut déstabilisée par le ciel où filaient de longs nuages bleutés qui prouvaient que le soleil n’avait pas encore complètement percé. S’il faisait froid, elle se réchaufferait vite en courant.
Après quelques étirements elle mit le nez dehors. C’est à ce moment-là qu’elle réalisa son erreur : Nimbus venait de filer entre ses pieds à toute allure. Elle claqua rapidement la porte pour tenter de le rattraper. Elle aurait mieux fait de lui donner de quoi grignoter avant de se risquer de sortir car son compagnon à quatre pattes ne désirait qu’une seule chose : profiter des espaces verts. C’était sans compter sur tous les dangers possibles qu’il ignorait royalement.
Nimbus, reviens !
La nipponne n’avait pas prévu de débuter par une course à 40km/h à travers les fourrés. Elle avait peur de le perdre de vue et de le voir disparaitre à jamais… Chihiro réussi tant bien que mal à rattraper sa baguette qu’elle avait coincée dans une de ses poches, tout en continuant de courir.
Accio, Nimbus !
Comment évaluer la concentration de la japonaise à ce moment-là ? Son professeur de sortilège de Mahoutokoro l’aurait simplement qualifiée de : médiocre. Cependant le sort fonctionna… à sa manière puis qu’elle fut violemment frappée par derrière par un balai à toute vitesse. Une demi-réussite. Chihiro n’hésita pas à longtemps tout en se massant le bras (un futur bleu à supprimer rapidement), elle enfourcha le balai et partit à la poursuite du lagomorphe. C’était bien plus rapide et facile d’être en hauteur pour éviter toutes les racines, mais il fallait être deux fois plus attentive aux branches. « Allez Chihiro, dis-toi que Nimbus est un vif d’or. Comment tu le coincerais ? Le lac ! ».
Se rapprochant du sol, elle incita son lapin à prendre le chemin qu’elle désirait, jusqu’à le pousser vers la grande étendue d’eau qui déplairait à l’animal à quatre pattes très mauvais nageur. Se rapprocher, doucement et hop… dans les bras !
Elle ralentit doucement tout en murmurant dans mots rassurant à celui qui tremblait de sa longue course. Chihiro fini par mettre pied à terre pour reprendre haleine à son tour. Le paysage était magnifique, plongé dans les bleutés, à croire qu’Yves Klein s’était enfin décidé à peindre un tableau réaliste mais n’avait pas pu abandonner sa couleur fétiche. Elle en resta bouche bée un moment avant d’apercevoir une silhouette debout un peu plus loin. Elle s’approcha discrètement, un lapin sur le bras et un balai dans la main. Elle contempla la jeune femme finir de mettre quelques touches au tableau, améliorant certains détails. On voyait bien que le temps avait dû changer entre le début de la peinture et son arrivée, les nuages s’étaient déplacés et la lumière avait déjà commencé à s’éclaircir. Elle tenta de se faire le plus discrète possible, cependant l’inconnue fini par tourner son regard vers Fujisaki, qui par réflexe s’inclina en bafouillant…
Pardon… je ne voulais pas vous déranger ou paraître indiscrète… Je suis arrivée par hasard.
Depuis son arrivée Chihiro s’était inscrite à autant d’activités que possible, tout en se réservant des créneaux de liberté, elle ne comptait pas perdre une minute sauf pour se poser calmement et lire. Ce matin, elle n’avait rien de prévu et s’était accordé de dormir un peu plus que d’habitude, c’était sans compter sur une chouette qui avait décidé de s’installer pile au-dessus de sa cabane et d’hululer à n’en plus finir. Elle avait fini par trouver un demi-sommeil, peu réparateur. En ouvrant les yeux un peu plus tard, elle avait entraperçu le soleil qui commençait à filtrer entre les rideaux de la fenêtre. Un coup d’œil à sa montre lui indiqua que mieux valait se lever que de tenter de se rendormir une nouvelle fois. Dans son planning bien organisé elle avait prévu un petit jogging pour se détendre et profiter des abords du lac, avant d’y plonger aux heures les plus chaudes. Elle s’habilla en passant un maillot deux pièces, sous un jogging et un t-shirt lâche. En passant la tête par la fenêtre elle fut déstabilisée par le ciel où filaient de longs nuages bleutés qui prouvaient que le soleil n’avait pas encore complètement percé. S’il faisait froid, elle se réchaufferait vite en courant.
Après quelques étirements elle mit le nez dehors. C’est à ce moment-là qu’elle réalisa son erreur : Nimbus venait de filer entre ses pieds à toute allure. Elle claqua rapidement la porte pour tenter de le rattraper. Elle aurait mieux fait de lui donner de quoi grignoter avant de se risquer de sortir car son compagnon à quatre pattes ne désirait qu’une seule chose : profiter des espaces verts. C’était sans compter sur tous les dangers possibles qu’il ignorait royalement.
Nimbus, reviens !
La nipponne n’avait pas prévu de débuter par une course à 40km/h à travers les fourrés. Elle avait peur de le perdre de vue et de le voir disparaitre à jamais… Chihiro réussi tant bien que mal à rattraper sa baguette qu’elle avait coincée dans une de ses poches, tout en continuant de courir.
Accio, Nimbus !
Comment évaluer la concentration de la japonaise à ce moment-là ? Son professeur de sortilège de Mahoutokoro l’aurait simplement qualifiée de : médiocre. Cependant le sort fonctionna… à sa manière puis qu’elle fut violemment frappée par derrière par un balai à toute vitesse. Une demi-réussite. Chihiro n’hésita pas à longtemps tout en se massant le bras (un futur bleu à supprimer rapidement), elle enfourcha le balai et partit à la poursuite du lagomorphe. C’était bien plus rapide et facile d’être en hauteur pour éviter toutes les racines, mais il fallait être deux fois plus attentive aux branches. « Allez Chihiro, dis-toi que Nimbus est un vif d’or. Comment tu le coincerais ? Le lac ! ».
Se rapprochant du sol, elle incita son lapin à prendre le chemin qu’elle désirait, jusqu’à le pousser vers la grande étendue d’eau qui déplairait à l’animal à quatre pattes très mauvais nageur. Se rapprocher, doucement et hop… dans les bras !
Elle ralentit doucement tout en murmurant dans mots rassurant à celui qui tremblait de sa longue course. Chihiro fini par mettre pied à terre pour reprendre haleine à son tour. Le paysage était magnifique, plongé dans les bleutés, à croire qu’Yves Klein s’était enfin décidé à peindre un tableau réaliste mais n’avait pas pu abandonner sa couleur fétiche. Elle en resta bouche bée un moment avant d’apercevoir une silhouette debout un peu plus loin. Elle s’approcha discrètement, un lapin sur le bras et un balai dans la main. Elle contempla la jeune femme finir de mettre quelques touches au tableau, améliorant certains détails. On voyait bien que le temps avait dû changer entre le début de la peinture et son arrivée, les nuages s’étaient déplacés et la lumière avait déjà commencé à s’éclaircir. Elle tenta de se faire le plus discrète possible, cependant l’inconnue fini par tourner son regard vers Fujisaki, qui par réflexe s’inclina en bafouillant…
Pardon… je ne voulais pas vous déranger ou paraître indiscrète… Je suis arrivée par hasard.
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Re: Merchi}} L'aube n'attend pas l'âme d'une artiste
Ven 15 Juin 2018 - 16:22
L'aube n'attend pas l'âme d'une artiste
Samedi 7 juillet
Tu ne t’attendais pas à être surprise. Pas aussi tôt, en tout cas. Il te faut un moment d’ailleurs pour réaliser que c’est une fille qui te fait face. Une fille qui s’incline devant toi. Tu arques un sourcil, Mercy, un peu surprise tu dois bien l’admettre par cette réaction qui te laisse un peu pantoise. T’as pas l’habitude, de cette façon de faire. Tu supposes que c’est son éducation qui veut ça. Tu as lu que les asiatiques, les japonais surtout agissaient ainsi pour montrer leur déférence envers les gens qui leur font face. Ceci dit… Ca permet de ne pas imposer de contact physique à une personne qui n’en veut pas… Tu penses à toi, sur ce coup… Toi qui peux être à la fois hypertactile comme ne pas supporter d’être touchée par les gens lorsque tu ne les connais pas où que tu ne les aimes pas. Ce n’est pas toujours simple, mais c’est une question d’équilibre. Un équilibre fragile que tu es parvenue à construire au fil des années après ton agression. Tu finis par adresser à la jeune femme un sourire rassurant. Chaleureux, même… « Tu ne me déranges pas… » lui dis-tu, spontanément en réponse, de façon familière. Il ne faut pas s’attendre avec toi à des phrases alambiquées, ampoulées. Tu es née moldue, après tout… Tu ajoutes d’ailleurs un : « Cet endroit ne m’appartient pas, tu sais… Moi aussi, je suis arrivée là par hasard. »
Tu avises alors le petit lapin dans les bras de la jeune asiatique. « Il est trop mignon… Il est à toi ? » lui demandes-tu. Pour autant, tu ne fais pas mine de t’approcher pour le toucher. Tu es bien placée pour le savoir, avec ta furette, mais certains animaux n’aiment pas le contact des gens qu’ils ne connaissent pas. Et ce lapin-là semble déjà à la limite de la crise cardiaque avec ses petits yeux emplis de terreur. Tu as l’impression que, s’il le pouvait, il rentrerait dans le corps de sa maîtresse pour se cacher. Heureusement que Scapula n’est pas avec moi, là… elle pourrait avoir envie de le manger… Même s’il est plus gros qu’elle… Cette idée t’arrache un petit rire. « Je m’appelle Mercy, au fait. Et toi ? » demandes-tu à la jeune fille. Celle-ci te semble jeune, d’ailleurs. Sans doute une étudiante ? Après, avec les asiatiques, tu te méfies. Ils ont la fâcheuse habitude de faire plus jeune que leur âge. Une injustice de la nature, à n’en pas douter… Tu les envies un peu beaucoup, sur ce point-là. Mais tu as encore de belles années devant toi.
@Chihiro Fujisaki