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Liaisons dangereuses
Lun 18 Juin 2018 - 12:09
La journée n'aura pas été particulièrement marquante. C'est un peu comme si les circonstances avaient fait exprès de tout adoucir pour que les heures s'écoulent sans que l'on s'en rende compte. De la surveillance habituelle aux petits travaux de réparation, j'ai fais ce que j'avais à faire sans ressentir le moindre stress, sans que rien ne se manifeste pour ternir la simplicité du moment. J'aime bien ce genre de journée. C'est même ce que j'imaginais au moment d'accepter le job : une succession d'après midi tranquilles et rien qui dépasse... Enfin, heureusement que la réalité s'avère plus mouvementée que cela : me connaissant, je me serais vite ennuyé sinon.
Enfin, toujours est-il que j'en étais à présent rendu à la fin de mon service. J'avais de longues heures de tranquillité devant moi avant d'avoir à revenir pour les rondes de nuit (d'ici là, les surveillants prendraient la relève).
Comme cela nous arrivait souvent, on s'était donné rendez-vous avec Adora afin de marquer la fin des cours autour d'un petit verre. Les cours particuliers alternaient désormais avec des entrevues amicales (comme l'on s'était rapproché dernièrement). Moi, ça me faisait toujours plaisir, car j'aimais beaucoup la professeure de sortilège. Je la considérais même volontiers comme l'une de mes plus proches amies à Hungcalf.
A ce titre, j'avais assez hâte de lui narrer mes dernières aventures à l'école. Ma petite escapade nocturne dans la forêt, en compagnie d'Abigail, méritait (selon moi) que l'on s'attarde dessus (même si je n'étais pas en mesure de dire si je risquais des reproches, pour l'avoir emmené avec moi, ou non). Autrement, je pourrais toujours lui raconter comment j'avais mis au point de nouveaux enchantements et la tentative réussie de vol en voiture d'occasion.
Bref, quoiqu'il arrive, il y avait de quoi faire.
D'ici à ce qu'elle arrive, j'écoutais d'une oreille distraite le débat d'un groupe de jeunes sorciers à la table d'à côté, concernant le dernier match de Quidditch de je ne sais quel championnat (moi et le quidditch...).
Enfin, toujours est-il que j'en étais à présent rendu à la fin de mon service. J'avais de longues heures de tranquillité devant moi avant d'avoir à revenir pour les rondes de nuit (d'ici là, les surveillants prendraient la relève).
Comme cela nous arrivait souvent, on s'était donné rendez-vous avec Adora afin de marquer la fin des cours autour d'un petit verre. Les cours particuliers alternaient désormais avec des entrevues amicales (comme l'on s'était rapproché dernièrement). Moi, ça me faisait toujours plaisir, car j'aimais beaucoup la professeure de sortilège. Je la considérais même volontiers comme l'une de mes plus proches amies à Hungcalf.
A ce titre, j'avais assez hâte de lui narrer mes dernières aventures à l'école. Ma petite escapade nocturne dans la forêt, en compagnie d'Abigail, méritait (selon moi) que l'on s'attarde dessus (même si je n'étais pas en mesure de dire si je risquais des reproches, pour l'avoir emmené avec moi, ou non). Autrement, je pourrais toujours lui raconter comment j'avais mis au point de nouveaux enchantements et la tentative réussie de vol en voiture d'occasion.
Bref, quoiqu'il arrive, il y avait de quoi faire.
D'ici à ce qu'elle arrive, j'écoutais d'une oreille distraite le débat d'un groupe de jeunes sorciers à la table d'à côté, concernant le dernier match de Quidditch de je ne sais quel championnat (moi et le quidditch...).
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Re: Liaisons dangereuses
Mer 20 Juin 2018 - 9:37
J’ai songé à un moment à décommander mon rendez-vous avec Thomas. Mon esprit préoccupé ne me laisse guère de loisir depuis quelques jours et je ne suis pas certaine d’être d’excellente compagnie. Je ne cesse de repenser à ce bref baiser qu’Abigail Dowell m’a donné. Et surtout aux difficultés que j’ai eues à le refuser. Je sais qu’il m’est impossible de me lancer dans une telle relation et cela ne m’avait même pas effleuré l’esprit avant qu’elle ne fasse ce premier pas vers moi. Pourtant, à présent que les faits sont là, je dois bien me rendre à l’évidence. J’éprouve de l’affection pour la jeune femme. Une affection qui n’a rien d’amicale. Je suis indéniablement attirée par sa personnalité singulière et l’énergie qu’elle dégage autour d’elle une fois franchie la barrière de sa timidité.
Malgré tout je me souviens que Thomas a su se montrer de bon conseil et d’une grande discrétion lorsque j’ai abordé avec lui mes liens avec Hermès. Peut-être saura-t-il encore une fois trouver les mots pour alléger mon esprit si le sujet vient à alimenter la conversation. C’est donc l’esprit relativement préoccupé que je pousse la porte de la taverne du troll. Je repère immédiatement le dhampire et m’avance pour le rejoindre, lui adressant un sourire en dépit de mes pensées agitées.
- Bonsoir Thomas. Tu es là depuis longtemps ?
Il me salue et sourit à son tour.
- Non, non. Dix minutes tout au plus.
- Tant mieux.
Je fais signe au serveur pour que nous puissions passer commande avant de m’adresser à nouveau à mon ami.
- Alors quelles sont les nouvelles ?
Malgré tout je me souviens que Thomas a su se montrer de bon conseil et d’une grande discrétion lorsque j’ai abordé avec lui mes liens avec Hermès. Peut-être saura-t-il encore une fois trouver les mots pour alléger mon esprit si le sujet vient à alimenter la conversation. C’est donc l’esprit relativement préoccupé que je pousse la porte de la taverne du troll. Je repère immédiatement le dhampire et m’avance pour le rejoindre, lui adressant un sourire en dépit de mes pensées agitées.
- Bonsoir Thomas. Tu es là depuis longtemps ?
Il me salue et sourit à son tour.
- Non, non. Dix minutes tout au plus.
- Tant mieux.
Je fais signe au serveur pour que nous puissions passer commande avant de m’adresser à nouveau à mon ami.
- Alors quelles sont les nouvelles ?
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Re: Liaisons dangereuses
Mer 20 Juin 2018 - 10:37
La professeure arrive quelques minutes plus tard. J'ai tout de suite l'impression, en la saluant, que quelque chose ne va pas. Cela dit, avec l'approche des examens de fin d'année, je suppose qu'il s'agit de fatigue ou de stress. Pas de quoi m'alarmer outre mesure... Tout du moins, pour le moment.
Souriant donc avec entrain (pensant que cela pourrait l'aider à se détendre à son tour) j'attends que le serveur prenne nos commandes pour entamer la discutions.
« Il m'est arrivé une histoire de dingue l'autre soir... Commençais-je, le regard pétillant. Je faisais ma ronde à la bordure de la forêt (parce-que tu sais, cela faisait un moment que l'on s'inquiétait de voir des mouvements inhabituels de créatures dans la zone) quand j'ai croisé Abigail Dowell.
Le serveur arrive, entre temps, avec nos commandes (un demi de bière pour moi). Je poursuis sur ma lancée.
« Je crois que tu la connais. Elle m'a dit que tu lui donnais des cours, non ?
L'enseignante me répond par l'affirmative. J'acquiesce brièvement en levant mon verre pour trinquer et, après une brève gorgée, reprendre le fil de mon récit.
« Très bien, hé bien figure toi que nous sommes tous les deux parti enquêter sur l'origine de ce trouble. On a marché un moment dans la forêt... Il faisait sombre et on est tombé sur un cadavre de biche : j'ai cru que j'allais tomber dans les pommes, quand ensuite...
Je m’interromps finalement, incapable de faire plus longtemps abstraction cette curieuse expression qu'elle affiche depuis son arrivée. Mon enthousiasme se meut peu à peu en inquiétude.
« Ça va au fait ? Tu n'as pas l'air bien.
Souriant donc avec entrain (pensant que cela pourrait l'aider à se détendre à son tour) j'attends que le serveur prenne nos commandes pour entamer la discutions.
« Il m'est arrivé une histoire de dingue l'autre soir... Commençais-je, le regard pétillant. Je faisais ma ronde à la bordure de la forêt (parce-que tu sais, cela faisait un moment que l'on s'inquiétait de voir des mouvements inhabituels de créatures dans la zone) quand j'ai croisé Abigail Dowell.
Le serveur arrive, entre temps, avec nos commandes (un demi de bière pour moi). Je poursuis sur ma lancée.
« Je crois que tu la connais. Elle m'a dit que tu lui donnais des cours, non ?
L'enseignante me répond par l'affirmative. J'acquiesce brièvement en levant mon verre pour trinquer et, après une brève gorgée, reprendre le fil de mon récit.
« Très bien, hé bien figure toi que nous sommes tous les deux parti enquêter sur l'origine de ce trouble. On a marché un moment dans la forêt... Il faisait sombre et on est tombé sur un cadavre de biche : j'ai cru que j'allais tomber dans les pommes, quand ensuite...
Je m’interromps finalement, incapable de faire plus longtemps abstraction cette curieuse expression qu'elle affiche depuis son arrivée. Mon enthousiasme se meut peu à peu en inquiétude.
« Ça va au fait ? Tu n'as pas l'air bien.
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Re: Liaisons dangereuses
Mer 20 Juin 2018 - 11:56
C’est drôles les coïncidences. Alors que je n’ai qu’Abigail et le baiser qu’elle m’a donné à l’esprit depuis quelques jours, c’est justement d’elle que Thomas me parle. Si je la connais, c’est le moins qu’on puisse dire après ce qui s’est passé lors de notre dernière entrevue. Sirotant une gorgée du cocktail que j’ai commandé, j’écoute le concierge de l’université me narrer ses aventures. De toute évidence, l’histoire l’enthousiasme. Cependant, l’ami qu’il est devenu ne tarde pas à remarquer que quelque chose cloche et il interrompt tout aussi vite son récit pour s’en inquiéter.
- Et bien…
Tirant la leçon de ma précédente expérience, je lance quelques regards autour de nous pour m’assurer qu’il n’y a pas d’oreilles indiscrètes susceptibles de nous entendre. Je n’ai pas l’habitude de m’étaler en confidences en règle générale mais ma relation avec Thomas fait exception. Par précaution, je baisse d’un ton pour poursuivre.
- Abigail, elle m’a embrassée.
Thomas ouvre des yeux ronds. Il y a de quoi cela dit. Il laisse ensuite échapper un rire nerveux.
- Hein ?
Je ne m’attendais pas à une réaction différente et j’aurais sans doute eue la même si la situation avait été inversée. Je précise alors un peu la situation.
- Nous avions rendez-vous vendredi soir pour son cours particulier comme chaque semaine. Nous discutions de son travail sur les dragons avant de commencer. Et elle m’a embrassée.
Thomas prend quelques secondes de plus avant de répondre.
- Et comment tu as réagi ?
La question est légitime et je ne cherche pas à me dérober, avouant simplement.
- Pour être honnête, j’ai pris la fuite. Je lui ai donné congé et je suis partie m’enfermer dans mon bureau.
Je n’en suis pas fière, mais ma réaction extrême montre bien à quel point la situation m’a perturbée et me perturbe encore.
- Et bien…
Tirant la leçon de ma précédente expérience, je lance quelques regards autour de nous pour m’assurer qu’il n’y a pas d’oreilles indiscrètes susceptibles de nous entendre. Je n’ai pas l’habitude de m’étaler en confidences en règle générale mais ma relation avec Thomas fait exception. Par précaution, je baisse d’un ton pour poursuivre.
- Abigail, elle m’a embrassée.
Thomas ouvre des yeux ronds. Il y a de quoi cela dit. Il laisse ensuite échapper un rire nerveux.
- Hein ?
Je ne m’attendais pas à une réaction différente et j’aurais sans doute eue la même si la situation avait été inversée. Je précise alors un peu la situation.
- Nous avions rendez-vous vendredi soir pour son cours particulier comme chaque semaine. Nous discutions de son travail sur les dragons avant de commencer. Et elle m’a embrassée.
Thomas prend quelques secondes de plus avant de répondre.
- Et comment tu as réagi ?
La question est légitime et je ne cherche pas à me dérober, avouant simplement.
- Pour être honnête, j’ai pris la fuite. Je lui ai donné congé et je suis partie m’enfermer dans mon bureau.
Je n’en suis pas fière, mais ma réaction extrême montre bien à quel point la situation m’a perturbée et me perturbe encore.
- InvitéInvité
Re: Liaisons dangereuses
Mer 20 Juin 2018 - 13:19
Je crois que je m'attendais à tout sauf à une révélation de la sorte. Abigail embrassant Adora ? Le tableau me semble à ce point improbable que j'ai du mal à y croire. Si l'on m'avait dit que la jeune femme timide que j'ai rencontré dans le bureau abandonné craquerait un jour sur mon amie professeure de sortilège, il va sans dire que je n'y aurais pas cru une seule seconde.
Cela fait un peu trop de paramètres à assimiler d'un seul coup, je dois dire. Déjà parce que je n'imaginais pas qu'Abigail s'intéresse aux femmes (quand bien même s'agirait-il d'un détail, disons que ça contribue à nourir mon état d'incrédulité) et encore moins aux femmes d'une autre génération. Il doit y avoir quoi, près de vingt ans entre elles ? À peu près...
Si je m'attendais à ça.
Fatalement, j'en viens rapidement à interroger la réaction de ma collègue sur le moment. A ses mots, je comprends bien que tout ceci l'a vivement désarçonnée. De l'autre côté, je n'ose imaginer l'effet que cela a dû produire sur Abigail... Je ne la connais pas très bien, mais ce dont je suis sur c'est qu'elle n'aurait jamais rien tenté qui ne soit pleinement sincère.
« J'imagine que tu ne t'y attendais pas.
Dis-je finalement, après un petit moment passé à considérer l'expression d'Adora.
« Je t'avoue que je suis sur le cul aussi.
J'ai un petit rire étouffé qui se meut ensuite en un sourire assez léger (au regard du caractère sérieux de la conversation), comme ma main s'en vient se poser sur celle d'Adora dans un geste de réconfort.
Tout ceci a beau être surprenant, je crois qu'il n'y a pas besoin de dramatiser la situation outre mesure. Il est, après tout, fréquent que des élèves s'éprennent de leur professeur... Le fait de travailler sur un sujet passionnant et dans la proximité... Ce type d'anecdote est plus courant qu'on ne le pense.
« J'ai l'impression que ça te préoccupe beaucoup... Mais je t'assure que ce n'est pas grand chose. Si tu savais le nombre d'élève que je surprends en train de fantasmer sur untel ou untel... Les conversations d'étudiantes, c'est...
La phrase meurt dans un sous entendu éloquent. Mon sourire s'élargit un peu. Je m'en vais chercher ma bière et m'accorde une gorgée.
Cela fait un peu trop de paramètres à assimiler d'un seul coup, je dois dire. Déjà parce que je n'imaginais pas qu'Abigail s'intéresse aux femmes (quand bien même s'agirait-il d'un détail, disons que ça contribue à nourir mon état d'incrédulité) et encore moins aux femmes d'une autre génération. Il doit y avoir quoi, près de vingt ans entre elles ? À peu près...
Si je m'attendais à ça.
Fatalement, j'en viens rapidement à interroger la réaction de ma collègue sur le moment. A ses mots, je comprends bien que tout ceci l'a vivement désarçonnée. De l'autre côté, je n'ose imaginer l'effet que cela a dû produire sur Abigail... Je ne la connais pas très bien, mais ce dont je suis sur c'est qu'elle n'aurait jamais rien tenté qui ne soit pleinement sincère.
« J'imagine que tu ne t'y attendais pas.
Dis-je finalement, après un petit moment passé à considérer l'expression d'Adora.
« Je t'avoue que je suis sur le cul aussi.
J'ai un petit rire étouffé qui se meut ensuite en un sourire assez léger (au regard du caractère sérieux de la conversation), comme ma main s'en vient se poser sur celle d'Adora dans un geste de réconfort.
Tout ceci a beau être surprenant, je crois qu'il n'y a pas besoin de dramatiser la situation outre mesure. Il est, après tout, fréquent que des élèves s'éprennent de leur professeur... Le fait de travailler sur un sujet passionnant et dans la proximité... Ce type d'anecdote est plus courant qu'on ne le pense.
« J'ai l'impression que ça te préoccupe beaucoup... Mais je t'assure que ce n'est pas grand chose. Si tu savais le nombre d'élève que je surprends en train de fantasmer sur untel ou untel... Les conversations d'étudiantes, c'est...
La phrase meurt dans un sous entendu éloquent. Mon sourire s'élargit un peu. Je m'en vais chercher ma bière et m'accorde une gorgée.
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Re: Liaisons dangereuses
Jeu 21 Juin 2018 - 14:18
Le geste de réconfort de Thomas autant que sa tentative de dédramatiser la situation me touchent. Malheureusement, ça n’a pas vraiment l’effet escompté. Je sais bien sûr qu’il est plus fréquent qu’on ne croit que des étudiantes aient le béguin pour l’un ou l’autre de leur professeur. Mais dans le cas présent la situation est un plus compliquée que ça. Je laisse échapper un soupir las avant d’avouer à mon ami ce qui me tracasse véritablement.
- Et des situations où ce béguin est réciproque, tu en as vu autant ?
Thomas ouvre des yeux ronds. Décidément, il va de surprises en surprises ce soir. Mais après un instant il apparait presque amusé et déclare d’un ton un peu théâtral.
- Oh, madame Castilla… Vous ?
Son ton moqueur m’arrache un léger sourire. C’est certain que pour qui me connait, ce genre de situation ne me ressemble pas. Et pourtant je dois bien me rendre à l’évidence.
- Oui moi. Vas y moque-toi, tu n’en auras pas souvent l’occasion.
Il rit.
- Oula, sans doute oui.
Il boit un peu de bière et redevient sérieux.
- Mais je comprends mieux pourquoi tu sembles à ce point perturbée du coup.
Imitant Thomas, je bois un peu de mon cocktail. Perturbée, le mot est faible. Je ne cesse pour ainsi dire de retourner la situation dans mon esprit pour tenter d’y trouver une solution satisfaisante. En vain.
- C’est le moins qu’on puisse dire. Sérieusement, je ne peux pas entretenir une relation avec une de mes étudiantes. Je ne devrais même pas me poser la question.
- Et des situations où ce béguin est réciproque, tu en as vu autant ?
Thomas ouvre des yeux ronds. Décidément, il va de surprises en surprises ce soir. Mais après un instant il apparait presque amusé et déclare d’un ton un peu théâtral.
- Oh, madame Castilla… Vous ?
Son ton moqueur m’arrache un léger sourire. C’est certain que pour qui me connait, ce genre de situation ne me ressemble pas. Et pourtant je dois bien me rendre à l’évidence.
- Oui moi. Vas y moque-toi, tu n’en auras pas souvent l’occasion.
Il rit.
- Oula, sans doute oui.
Il boit un peu de bière et redevient sérieux.
- Mais je comprends mieux pourquoi tu sembles à ce point perturbée du coup.
Imitant Thomas, je bois un peu de mon cocktail. Perturbée, le mot est faible. Je ne cesse pour ainsi dire de retourner la situation dans mon esprit pour tenter d’y trouver une solution satisfaisante. En vain.
- C’est le moins qu’on puisse dire. Sérieusement, je ne peux pas entretenir une relation avec une de mes étudiantes. Je ne devrais même pas me poser la question.
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Re: Liaisons dangereuses
Jeu 21 Juin 2018 - 16:20
Je pensais que mes paroles suffiraient à rassurer l'enseignante, mais non... Et pour cause : la situation est beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît. Ainsi quand mon amie m'avoue finalement que le nœud du problème se situe dans la réciprocité de ses sentiments, j'ai dû marquer un temps d'arrêt. Moi qui pensait être celui qui aurait les anecdotes les plus intéressantes à raconter, ce soir... J'étais très loin du compte.
Cela dit, en dépit du caractère scandaleux de cet aveux, je ne peux qu'éprouver de la compassion et de la sympathie pour Adora : je n'ai pas toujours été désinvolte à l'endroit de ces règles interdisant les rapports entre étudiants et membres du personnel. Mais il serait bien déplacé de ma part de me positionner en donneur de leçon, dans la mesure où j'entretiens moi même une relation suivie avec Scylla Muller depuis plusieurs mois maintenant.
Cependant, Adora n'est pas comme moi. Elle a le souci des conventions et des règles. C'est une femme droite qui accorde une certaine importance à la place des choses. C'est d'ailleurs ce qui fait d'elle une enseignante efficace et appréciée des élèves : on sait à quoi s'en tenir avec elle.
D'autant que... ma foi, avoir une relation avec le concierge ou le garde chasse, ce n'est pas tout à fait la même chose que d'en avoir une avec son propre professeur. Le rapport hiérarchique est moins direct dans le cas de l'équipe administrative (même si cela reste interdit ou au moins vivement déconseillé).
Du coup, je ne suis pas certain de pouvoir totalement comparer mon cas au sien. Je ne voudrais pas l'orienter dans le mauvais sens en lui faisant part de ma propre expérience : il pourrait y avoir des conséquences très graves... Pour sa carrière, pour Abigail. C'est délicat.
« Mais tu te la poses quand même...
Observais-je. Adora ne me contredit pas.
« Quand il y a des sentiments en jeu, ce n'est jamais simple. Lui dis-je, occupant mes mains avec le dessous de verre. C'est aussi à toi de voir ce que tu es prête à mettre en jeu (ou non) dans cette histoire... Parce-que... Enfin, tu le sais bien : il y a des risques.
Je lève les yeux dans sa direction et poursuit le même élan.
« Après à savoir si c'est mal, ou quoi... Je soupire. On n'est que des humains. Ce qui nous sépare des élèves est une règle arbitraire, dans le fond. Ça ne tient pas à grand chose...
Cela dit, en dépit du caractère scandaleux de cet aveux, je ne peux qu'éprouver de la compassion et de la sympathie pour Adora : je n'ai pas toujours été désinvolte à l'endroit de ces règles interdisant les rapports entre étudiants et membres du personnel. Mais il serait bien déplacé de ma part de me positionner en donneur de leçon, dans la mesure où j'entretiens moi même une relation suivie avec Scylla Muller depuis plusieurs mois maintenant.
Cependant, Adora n'est pas comme moi. Elle a le souci des conventions et des règles. C'est une femme droite qui accorde une certaine importance à la place des choses. C'est d'ailleurs ce qui fait d'elle une enseignante efficace et appréciée des élèves : on sait à quoi s'en tenir avec elle.
D'autant que... ma foi, avoir une relation avec le concierge ou le garde chasse, ce n'est pas tout à fait la même chose que d'en avoir une avec son propre professeur. Le rapport hiérarchique est moins direct dans le cas de l'équipe administrative (même si cela reste interdit ou au moins vivement déconseillé).
Du coup, je ne suis pas certain de pouvoir totalement comparer mon cas au sien. Je ne voudrais pas l'orienter dans le mauvais sens en lui faisant part de ma propre expérience : il pourrait y avoir des conséquences très graves... Pour sa carrière, pour Abigail. C'est délicat.
« Mais tu te la poses quand même...
Observais-je. Adora ne me contredit pas.
« Quand il y a des sentiments en jeu, ce n'est jamais simple. Lui dis-je, occupant mes mains avec le dessous de verre. C'est aussi à toi de voir ce que tu es prête à mettre en jeu (ou non) dans cette histoire... Parce-que... Enfin, tu le sais bien : il y a des risques.
Je lève les yeux dans sa direction et poursuit le même élan.
« Après à savoir si c'est mal, ou quoi... Je soupire. On n'est que des humains. Ce qui nous sépare des élèves est une règle arbitraire, dans le fond. Ça ne tient pas à grand chose...
- InvitéInvité
Re: Liaisons dangereuses
Jeu 21 Juin 2018 - 22:32
Finalement, Thomas met des mots sur ce qui me torture l’esprit depuis vendredi dernier. J’ai bien dû l’admettre, j’ai des sentiments pour la jeune femme. Et quand bien même ma raison ne cesse de leur opposer moult arguments comme celui de mon statut de professeur ou encore notre différence d’âge, je ne peux les nier ni passer outre. Mais il ne s’agit pas que d’être raisonnable ou non. Les risques sont plus importants, pour moi comme pour Abigail. Me concernant encore, je pourrais ne pas en tenir compte. Je risquerais de mettre fin à ma carrière d’enseignante, mais ce ne serait pas la première fois que ma vie prendrait un tournant radical. Je saurais y faire face et m’en relever. Cependant, ça ne concerne pas que moi justement. Je laisse échapper un soupir et me renverse sur mon siège tout en jouant distraitement avec mon verre.
- Je connais les risques oui.
Il me regarde d’un air qui invite à développer. C’est donc sur le même ton pensif que je poursuis.
- Je ne m’en fais pas tellement pour moi, je saurais rebondir, je l’ai déjà fait. Simplement je ne peux pas agir à la légère. Je ne voudrais pas faire une erreur.
Je marque une pause, buvant une gorgée de cocktail avant de continuer.
- Mais d’un autre côté, j’ai déjà fui une fois et je l’ai regretté. Peut-être que cette fois je devrais faire taire ma raison… J’n’en sais rien.
Je lève les yeux vers Thomas comme si je cherchais à obtenir son avis sur la question. Il sait parfaitement à quoi je fais allusion, il est l’un des seuls à savoir. Quant à savoir s’il aura la solution, ça c’est une autre histoire.
- Je connais les risques oui.
Il me regarde d’un air qui invite à développer. C’est donc sur le même ton pensif que je poursuis.
- Je ne m’en fais pas tellement pour moi, je saurais rebondir, je l’ai déjà fait. Simplement je ne peux pas agir à la légère. Je ne voudrais pas faire une erreur.
Je marque une pause, buvant une gorgée de cocktail avant de continuer.
- Mais d’un autre côté, j’ai déjà fui une fois et je l’ai regretté. Peut-être que cette fois je devrais faire taire ma raison… J’n’en sais rien.
Je lève les yeux vers Thomas comme si je cherchais à obtenir son avis sur la question. Il sait parfaitement à quoi je fais allusion, il est l’un des seuls à savoir. Quant à savoir s’il aura la solution, ça c’est une autre histoire.
- InvitéInvité
Re: Liaisons dangereuses
Ven 22 Juin 2018 - 8:17
J'écoute Adora m'expliquer le fond de sa pensée. La situation fait écho à son passé : bien sûr, ce tableau de fond l'influence, c'est bien naturel. Je me rappelle de cette conversation que nous avons eu il y a quelque temps, cela me permet de mieux comprendre son état d'esprit actuel.
« Il n'y a pas pire que les regrets en amour. Ce sont des choses qui vous suivent à la trace pour toujours. On ne peut jamais s'en défaire.
Lui dis-je, l'air pensif à mon tour. Je crois que c'est bien la première fois que j'ai une conversation ouverte sur l'amour. Pas les relations, juste l'amour. C'est un peu étrange. Et je crois être devenu beaucoup plus romantique depuis que mon propre cœur s'est éprit de la jeune femme que l'on sait.
« Mais se lancer là dedans peut se faire avec raison malgré tout, tu sais. Poursuivais-je. J'aurais même tendance à dire que c'est indispensable. Je veux dire... ça se gère, ce genre de choses. La clandestinité.
J'ai un petit regard amusé, tout en prononçant le dernier mot sur un ton semblant traduire un suspense incroyable.
Si j'ai bien compris le fond de sa pensée, Adora ressent surtout des scrupules à l'égard d'Abigail. Les risques en question, c'est surtout pour elle qu'elle les craint. De son côté, l'enseignante semble confiante dans sa capacité à rebondir, si jamais les choses devaient mal tourner.
« Elle est grande.
Fais-je finalement, en guise de conclusion.
« Il n'y a pas pire que les regrets en amour. Ce sont des choses qui vous suivent à la trace pour toujours. On ne peut jamais s'en défaire.
Lui dis-je, l'air pensif à mon tour. Je crois que c'est bien la première fois que j'ai une conversation ouverte sur l'amour. Pas les relations, juste l'amour. C'est un peu étrange. Et je crois être devenu beaucoup plus romantique depuis que mon propre cœur s'est éprit de la jeune femme que l'on sait.
« Mais se lancer là dedans peut se faire avec raison malgré tout, tu sais. Poursuivais-je. J'aurais même tendance à dire que c'est indispensable. Je veux dire... ça se gère, ce genre de choses. La clandestinité.
J'ai un petit regard amusé, tout en prononçant le dernier mot sur un ton semblant traduire un suspense incroyable.
Si j'ai bien compris le fond de sa pensée, Adora ressent surtout des scrupules à l'égard d'Abigail. Les risques en question, c'est surtout pour elle qu'elle les craint. De son côté, l'enseignante semble confiante dans sa capacité à rebondir, si jamais les choses devaient mal tourner.
« Elle est grande.
Fais-je finalement, en guise de conclusion.
- InvitéInvité
Re: Liaisons dangereuses
Lun 2 Juil 2018 - 18:59
Les mots de Thomas ont quelque chose d’apaisant pour mon esprit tourmenté. Je m’aperçois qu’en réalité je sais ce que je veux. J’avais seulement besoin que quelqu’un me dise que ce n’était pas tout à fait insensé. Et c’est exactement ce qu’il vient de faire en ne rejetant pas d’emblée la possibilité que je puisse entamer une relation avec Abigail Dowell. Au contraire, il fait même preuve d’une certaine indulgence à l’égard de la situation et ses conseils sont exempts de jugement. J’ai malgré tout encore besoin d’y réfléchir un peu seule avant de prendre une décision. Je change donc un peu de sujet après avoir bu une gorgée de cocktail.
- Tu disais qu’elle t’avait accompagné pour enquêter dans la forêt ?
Thomas passe une main dans ses cheveux et reprend son récit où il l’avait interrompu.
- Oui... Au final, on est tombé sur un griffon... Mais au final, la bête n'était pas sauvage. Elle avait seulement échappé à son propriétaire et semé le bazar le temps qu'on la rattrape... Après un moment, une troupe de centaures est arrivée et on a dû négocier.
Je souris.
- En effet, ce devait être mouvementé. Comment ça s’est terminé ?
- Abigail a commencé à les persuader que ce serait plus simple pour tout le monde si ils acceptaient de nous le laisser... Parce qu'apparemment, le griffon avait blessé l'un des leurs. Ils avaient plutôt envie de s'en occuper eux-mêmes à la base. Enfin, du coup la discussion s'est poursuivie et ils ont fini par accepter. Je leur ai donné une fiole d'essence de dictame en guise de réparation et on en est resté là. Après, ça n'a pas été dur de le ramener dans le parc. On l'a confié à Mel et puis l'administration s'est occupée de retrouver le proprio.
Je hoche légèrement la tête comme pour ponctuer la fin de son récit.
- Vous vous en êtes bien sortis au final. Heureusement.
Nous passons le reste de la soirée à discuter de tout et de rien comme à notre habitude, échangeant quelques anecdotes sur ce qui a animé nos vies depuis notre dernière entrevue. J’apprécie particulièrement ces moments autour d’un verre avec Thomas et je me félicite de pouvoir compter sur son amitié.
- Tu disais qu’elle t’avait accompagné pour enquêter dans la forêt ?
Thomas passe une main dans ses cheveux et reprend son récit où il l’avait interrompu.
- Oui... Au final, on est tombé sur un griffon... Mais au final, la bête n'était pas sauvage. Elle avait seulement échappé à son propriétaire et semé le bazar le temps qu'on la rattrape... Après un moment, une troupe de centaures est arrivée et on a dû négocier.
Je souris.
- En effet, ce devait être mouvementé. Comment ça s’est terminé ?
- Abigail a commencé à les persuader que ce serait plus simple pour tout le monde si ils acceptaient de nous le laisser... Parce qu'apparemment, le griffon avait blessé l'un des leurs. Ils avaient plutôt envie de s'en occuper eux-mêmes à la base. Enfin, du coup la discussion s'est poursuivie et ils ont fini par accepter. Je leur ai donné une fiole d'essence de dictame en guise de réparation et on en est resté là. Après, ça n'a pas été dur de le ramener dans le parc. On l'a confié à Mel et puis l'administration s'est occupée de retrouver le proprio.
Je hoche légèrement la tête comme pour ponctuer la fin de son récit.
- Vous vous en êtes bien sortis au final. Heureusement.
Nous passons le reste de la soirée à discuter de tout et de rien comme à notre habitude, échangeant quelques anecdotes sur ce qui a animé nos vies depuis notre dernière entrevue. J’apprécie particulièrement ces moments autour d’un verre avec Thomas et je me félicite de pouvoir compter sur son amitié.