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Il n'y a pas de repos pour les braves [Nora] [Terminé]
Mer 11 Juil 2018 - 22:08
Même si je savais la douleur bien plus supportable, je n'en gardais pas moins des sensations fantômes extrêmement désagréables. Le tout agrémenté de mes cauchemars, je passais le plus mauvais été de toute ma vie. J'étais au fond persuadée que ça ne pouvait pas être pire. Quoique si, il pouvait pleuvoir et j'aurai pu rester célibataire. Comme quoi, la vie était bien équilibrée lorsqu'on y prêtait attention. Je souriais très légèrement à cette pensée alors que mon regard se promenait sur ma moitié encore endormie. Je ne lui rendais pas la vie facile, surtout durant la nuit. Je ne dormais pas assez, j'en avais bien conscience, il fallait que je me repose, je le savais aussi, mais c'était extrêmement difficile pour moi. Me réveillant sans cesse, secouée par des terreurs nocturnes, des cauchemars ou simplement par un trop plein d'angoisse, mes heures de sommeil se réduisaient au strict minimum de ma survie pour le moment. J'étais donc soulagée que elle au moins, elle puisse dormir un minimum.
Je me faxais hors des draps pour ne pas la réveiller et je sortais de la chambre en catimini, et fort heureusement, j'avais un excellent entraînement en ce qui concernait la discrétion. Me changeant rapidement et passant mes doigts dans mes cheveux pour les coiffer, je me sentais fin prête à sortir. Comme souvent le matin, j'avais besoin de prendre l'air. Et encore, le matin, c'était l'aurore actuellement. Mon rendez-vous plus tard dans le parc me demandait de m'organiser, je savais que ma compagne risquerait de me disputer sinon, à cause de mon état. Tout du moins, je le craignais. Ne souhaitant prendre aucun risque, j'attrapais un bout de papier dans mon sac ainsi que ma plume et j'écrivais rapidement quelques mots à son attention que je déposais ensuite sur la table du salon. Reprenant ensuite mon sac, je sortais de l'appartement pour marcher dans l'ombre matinale des couloirs de l'université jusqu'à arriver dehors. Par chance, j'avais toujours été une personne discrète, et me rendre invisible dans une université presque vide était un jeu d'enfant pour moi.
Prenant la direction du parc, je déambulais tranquillement, toujours à pas mesurés pour ne pas tirer sur mes cicatrices. Vêtue de mon jeans bleu clair, je m'étais habillée plus légèrement que ces derniers jours en haut, m'autorisant un T-shirt sous ma veste en cuir que je gardais ouverte. Je savais que ça suffisait à couvrir mes bras et ma nuque, les seuls endroits qui risquaient d'être exposés à la vue des autres. Je me forçais à ne pas marcher trop longtemps pour ne pas épuiser mon corps déjà peu reposé et malade. Éviter des soucis lorsque je rentrerai sera de meilleurs augures pour moi. Ainsi, je venais prendre place sur l'un des bancs du parc et je fermais les yeux, profitant du calme environnant et de la nature s'éveillant. Même si nous n'étions plus au printemps, les odeurs matinales de l'été étaient proches de mon Amortentia. J'aimais profondément ces moments-là.
Je restais ainsi à profiter calmement durant des heures, jusqu'à ce que je puisse apercevoir mon rendez-vous arriver. Un fin sourire se dessinait sur mon visage enfantin, me réjouissant déjà de l'instant que j'allais passer avec elle.
Je me faxais hors des draps pour ne pas la réveiller et je sortais de la chambre en catimini, et fort heureusement, j'avais un excellent entraînement en ce qui concernait la discrétion. Me changeant rapidement et passant mes doigts dans mes cheveux pour les coiffer, je me sentais fin prête à sortir. Comme souvent le matin, j'avais besoin de prendre l'air. Et encore, le matin, c'était l'aurore actuellement. Mon rendez-vous plus tard dans le parc me demandait de m'organiser, je savais que ma compagne risquerait de me disputer sinon, à cause de mon état. Tout du moins, je le craignais. Ne souhaitant prendre aucun risque, j'attrapais un bout de papier dans mon sac ainsi que ma plume et j'écrivais rapidement quelques mots à son attention que je déposais ensuite sur la table du salon. Reprenant ensuite mon sac, je sortais de l'appartement pour marcher dans l'ombre matinale des couloirs de l'université jusqu'à arriver dehors. Par chance, j'avais toujours été une personne discrète, et me rendre invisible dans une université presque vide était un jeu d'enfant pour moi.
Prenant la direction du parc, je déambulais tranquillement, toujours à pas mesurés pour ne pas tirer sur mes cicatrices. Vêtue de mon jeans bleu clair, je m'étais habillée plus légèrement que ces derniers jours en haut, m'autorisant un T-shirt sous ma veste en cuir que je gardais ouverte. Je savais que ça suffisait à couvrir mes bras et ma nuque, les seuls endroits qui risquaient d'être exposés à la vue des autres. Je me forçais à ne pas marcher trop longtemps pour ne pas épuiser mon corps déjà peu reposé et malade. Éviter des soucis lorsque je rentrerai sera de meilleurs augures pour moi. Ainsi, je venais prendre place sur l'un des bancs du parc et je fermais les yeux, profitant du calme environnant et de la nature s'éveillant. Même si nous n'étions plus au printemps, les odeurs matinales de l'été étaient proches de mon Amortentia. J'aimais profondément ces moments-là.
Je restais ainsi à profiter calmement durant des heures, jusqu'à ce que je puisse apercevoir mon rendez-vous arriver. Un fin sourire se dessinait sur mon visage enfantin, me réjouissant déjà de l'instant que j'allais passer avec elle.
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Re: Il n'y a pas de repos pour les braves [Nora] [Terminé]
Jeu 12 Juil 2018 - 18:29
Il était relativement tôt mais Nora n'était pas de ceux que ça dérange de quitter les draps de leur lit pour une bonne raison. Bien sûr, comme tout un chacun, elle aimait faire une grasse matinée ça et là, mais se levait rarement plus tard que 10 heures, même pendant les vacances, parce qu'elle ne voulait pas gâcher ses journées. Evidement, les lendemains de soirées ne comptaient pas dans ce postulat. Quoi qu'il en soit, les oiseaux gazouillaient encore et doucement la brise matinale venait bercer les alentours du parcs où elle marchait d'une allure posée et appréciative, profitant de l'absence d'étudiants pour jeter un nouveau regard sur Hungcalf.
On aurait pu se demander ce qu'il faisait ici, en plein mois de juillet, alors que les cours et les examens étaient terminés et que tout le monde avait déserté : même son frère était parti en vadrouille avec des amis. La cadette Flynn, contrairement à d'autres, aimait revenir à l'université, et ne détestait pas l'idée d'y passer son été. Surtout que certains de ses amis étaient restés dans le coin, et qu'elle n'avait pas de plan particulier pour ce début d'été. Elle avait donc choisi de faire un tour à Inverness entre deux allées et venus de son père à la Galway, et le départ de sa mère en croisière avec des amies moldues.
Après tant d'années à vivre dans des bâtiments grouillants d'élèves et d'étudiants et plein de vie, le confort et la douceur silencieux de la maison lui faisait du bien, mais la rendait rapidement nostalgique, lui rappelant ces mauvais moments où la solitude l'avait gagnée lorsqu'elle n'était encore qu'une gamine. Elle la fuyait autant que faire se peut, c'est pourquoi elle arpentait à présent le parc d'Hungcalf à la recherche de son amie et partenaire de tavail avec qui elle avait rendez-vous.
Elles ne s'étaient pas vues depuis un moment (peut-être les examens ? elle ne savait plus exactement), et Nora se demandait comme Abi allait. La brunette, une Ethereld, suivait les mêmes cours et lui avait sauvé la mise à plusieurs reprises quand la rouquine avait rencontré des difficultés dans ses études. Ou même quand un doute quant à son orientation se présentait. Abi était toujours là dans les moments de considérations carriéristes que pouvaient avoir Nora, quand elle déniait penser à un futur plus loin que celui du goûter.
Plus sérieusement, Nora n'aimait pas penser à son futur métier. Elle n'était pas décidée, n'était sûre de rien et détestait choisir. Se restreindre pour coller à une case ne lui plaisait pas trop, et réfléchir à tout ça l'angoissait toujours, même à 24 ans. Elle n'était pas rendue… Elle savait juste qu'elle voulait être utile et rendre les gens heureux tant en les aidant d'une manière ou d'une autre. Non, vraiment pas rendue.
Trottinant d'un pas devant l'autre, Nora réajusta la capuche de son sweat bleu sur ses épaules et jeta un coup d'oeil à ses snickers blanches pour en vérifier l'état : la dernière chose qu'elle voulait, c'était rentrer avec des chaussures vertes ou marron. A cette idée, elle plissa du nez et le secoua, un de ses petits tics mignons qu'elle avait parfois. Après quelques minutes à déambuler, elle arriva enfin au lieu de rendez-vous, et son visage s'illumina alors qu'elle sautilla presque jusqu'au banc où son amie était assise.
- Salut jolie demoiselle, quelle hasardeuse rencontre la Providence a-t-elle permise pour que je tombasse sur un si charmant tableau de si bon matin ! fit Nora en plaisantant, un sourire mesquin aux lèvres.
On aurait pu se demander ce qu'il faisait ici, en plein mois de juillet, alors que les cours et les examens étaient terminés et que tout le monde avait déserté : même son frère était parti en vadrouille avec des amis. La cadette Flynn, contrairement à d'autres, aimait revenir à l'université, et ne détestait pas l'idée d'y passer son été. Surtout que certains de ses amis étaient restés dans le coin, et qu'elle n'avait pas de plan particulier pour ce début d'été. Elle avait donc choisi de faire un tour à Inverness entre deux allées et venus de son père à la Galway, et le départ de sa mère en croisière avec des amies moldues.
Après tant d'années à vivre dans des bâtiments grouillants d'élèves et d'étudiants et plein de vie, le confort et la douceur silencieux de la maison lui faisait du bien, mais la rendait rapidement nostalgique, lui rappelant ces mauvais moments où la solitude l'avait gagnée lorsqu'elle n'était encore qu'une gamine. Elle la fuyait autant que faire se peut, c'est pourquoi elle arpentait à présent le parc d'Hungcalf à la recherche de son amie et partenaire de tavail avec qui elle avait rendez-vous.
Elles ne s'étaient pas vues depuis un moment (peut-être les examens ? elle ne savait plus exactement), et Nora se demandait comme Abi allait. La brunette, une Ethereld, suivait les mêmes cours et lui avait sauvé la mise à plusieurs reprises quand la rouquine avait rencontré des difficultés dans ses études. Ou même quand un doute quant à son orientation se présentait. Abi était toujours là dans les moments de considérations carriéristes que pouvaient avoir Nora, quand elle déniait penser à un futur plus loin que celui du goûter.
Plus sérieusement, Nora n'aimait pas penser à son futur métier. Elle n'était pas décidée, n'était sûre de rien et détestait choisir. Se restreindre pour coller à une case ne lui plaisait pas trop, et réfléchir à tout ça l'angoissait toujours, même à 24 ans. Elle n'était pas rendue… Elle savait juste qu'elle voulait être utile et rendre les gens heureux tant en les aidant d'une manière ou d'une autre. Non, vraiment pas rendue.
Trottinant d'un pas devant l'autre, Nora réajusta la capuche de son sweat bleu sur ses épaules et jeta un coup d'oeil à ses snickers blanches pour en vérifier l'état : la dernière chose qu'elle voulait, c'était rentrer avec des chaussures vertes ou marron. A cette idée, elle plissa du nez et le secoua, un de ses petits tics mignons qu'elle avait parfois. Après quelques minutes à déambuler, elle arriva enfin au lieu de rendez-vous, et son visage s'illumina alors qu'elle sautilla presque jusqu'au banc où son amie était assise.
- Salut jolie demoiselle, quelle hasardeuse rencontre la Providence a-t-elle permise pour que je tombasse sur un si charmant tableau de si bon matin ! fit Nora en plaisantant, un sourire mesquin aux lèvres.
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Re: Il n'y a pas de repos pour les braves [Nora] [Terminé]
Ven 13 Juil 2018 - 15:51
La voyant sautiller en m'apercevant, je ne pouvais m'empêcher d'élargir un peu mon sourire. Des fois, Nora me faisait un peu penser à ma sœur, pourtant, je n'arrivais pas à me comporter de la même manière. Normal, ma sœur, c'était ma sœur. Elle était spéciale à mes yeux, mais j'étais certaine que les deux pouvaient bien s'entendre. Je n'en avais même pas le moindre doute. Reculant très légèrement pour m'assurer que la Summerbee ne me bouscule pas dans sa lancée, craignant d'avoir mal à cause de mes blessures cachées sous mes vêtements, je me mis à pouffer doucement à ses paroles.
- Sans doute, belle princesse, que le Créateur fut magnanime en cette matinée où le soleil poudroie et l'herbe verdoie. Mais permets-moi, Demoiselle, de m'interroger sur la nature de ton état ce matin. Dussè-je espérer qu'il soit bon et que nous puissions ainsi en profiter.
Avec un regard tout aussi taquin que la mesquinerie de son sourire, je la fixais, fière de ma réponse. Me prendre au dépourvu en parlant de la sorte était difficile, j'aimais beaucoup les comédies et les films de ce genre. Même si pour la plupart des sorciers se planter devant une télévision pouvait sembler superflu, ma nature de sang-mêlé m'avait ouverte aux deux cultures. Et tant qu'il y avait des dragons, j'étais intéressée. Alors forcément ce vieux langage, que pourtant je maitrisais mal, m'amusais, et j'appréciais à l'employer de temps à autre avec Nora. Toutefois, j'allais vite avoir mal à la tête si nous allions passer nos révisions de ce matin à parler ainsi. Une migraine en plus de tout ce que j'avais. Niquel, je ne pouvais pas espérer mieux.
Pourtant prise dans ma lancée, je continuais sur notre plaisanterie tout en joignant mes mains sur mes cuisses et en gardant mon sourire espiègle.
- Pourrais-tu me dire, compagne qui emmène le soleil matinal avec toi, ce que ton cœur désir apprendre aujourd'hui ? Peut-être… quelques Sortilèges ? Ou un zeste de Métamorphose ?
Je voyais régulièrement Nora pour lui venir en aide sur la plupart des matières que nous avions en communs. Même si nous étions dans la même année, je n'étais pas sans savoir que la jeune femme avait du laisser-aller de temps à autre, et qu'elle pouvait se mettre à douter. Un sentiment que je ne comprenais pas puisque j'étais certaine de mon choix de vie depuis avant ma naissance. Ça ne m'empêchait pas d'être sensible à la détresse de la jaune, ainsi, j'en profitais pour l'aider. Ce qui n'était pas un mal car je pouvais moi-même réviser sur des sujets que je ne comprenais pas forcément seule. En tant que bonne timide et solitaire, la plupart de mes révisions, je les faisais seule, ce qui me donnait une quantité de travail astronomique. De ce fait, j'appréciais mes entrevues avec Nora, elles me permettaient de pouvoir connaître le plaisir du travail de groupe. Bien sûr, Aislin m'aidait aussi, mais nous avions moins d'options en communs et elle avait une année de plus sur moi. Je lui demandais donc de l'aide surtout sur ce que je n'arrivais vraiment pas à comprendre.
- Sans doute, belle princesse, que le Créateur fut magnanime en cette matinée où le soleil poudroie et l'herbe verdoie. Mais permets-moi, Demoiselle, de m'interroger sur la nature de ton état ce matin. Dussè-je espérer qu'il soit bon et que nous puissions ainsi en profiter.
Avec un regard tout aussi taquin que la mesquinerie de son sourire, je la fixais, fière de ma réponse. Me prendre au dépourvu en parlant de la sorte était difficile, j'aimais beaucoup les comédies et les films de ce genre. Même si pour la plupart des sorciers se planter devant une télévision pouvait sembler superflu, ma nature de sang-mêlé m'avait ouverte aux deux cultures. Et tant qu'il y avait des dragons, j'étais intéressée. Alors forcément ce vieux langage, que pourtant je maitrisais mal, m'amusais, et j'appréciais à l'employer de temps à autre avec Nora. Toutefois, j'allais vite avoir mal à la tête si nous allions passer nos révisions de ce matin à parler ainsi. Une migraine en plus de tout ce que j'avais. Niquel, je ne pouvais pas espérer mieux.
Pourtant prise dans ma lancée, je continuais sur notre plaisanterie tout en joignant mes mains sur mes cuisses et en gardant mon sourire espiègle.
- Pourrais-tu me dire, compagne qui emmène le soleil matinal avec toi, ce que ton cœur désir apprendre aujourd'hui ? Peut-être… quelques Sortilèges ? Ou un zeste de Métamorphose ?
Je voyais régulièrement Nora pour lui venir en aide sur la plupart des matières que nous avions en communs. Même si nous étions dans la même année, je n'étais pas sans savoir que la jeune femme avait du laisser-aller de temps à autre, et qu'elle pouvait se mettre à douter. Un sentiment que je ne comprenais pas puisque j'étais certaine de mon choix de vie depuis avant ma naissance. Ça ne m'empêchait pas d'être sensible à la détresse de la jaune, ainsi, j'en profitais pour l'aider. Ce qui n'était pas un mal car je pouvais moi-même réviser sur des sujets que je ne comprenais pas forcément seule. En tant que bonne timide et solitaire, la plupart de mes révisions, je les faisais seule, ce qui me donnait une quantité de travail astronomique. De ce fait, j'appréciais mes entrevues avec Nora, elles me permettaient de pouvoir connaître le plaisir du travail de groupe. Bien sûr, Aislin m'aidait aussi, mais nous avions moins d'options en communs et elle avait une année de plus sur moi. Je lui demandais donc de l'aide surtout sur ce que je n'arrivais vraiment pas à comprendre.
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Re: Il n'y a pas de repos pour les braves [Nora] [Terminé]
Dim 15 Juil 2018 - 11:20
Nora s’assit doucement à côté d’Abo tandis que cette dernière entrait dans son jeu lyrique et lui répondait gentiment. Un sourire aux lèvres, elle passa la main dans ses cheveux et jeta un coup d’oeil alentour pour observer le paysage étendu devant elles. Ceci fait, la Flynn porta à nouveau son regard sur la bleue. Elle souriait mais il sembla à Nora qu’elle avait quelque chose d’éteint, ou bien qu’elle n’avait pas aussi bonne mine que d’ordinaire. Nora plissa du nez et mit ça sur le compte de la fatigue.
- Tu as raison, il fait drôlement beau pour ce climat nordique, lâcha Nora en se tournant vers le soleil flamboyant qui grimpait doucement vers la cîme du ciel.
En Irlande, elle avait des beaux jours, bien sûr, mais aussi son lot de jours de pluie. Et bien que rodée à l’humidité et à la fraîcheur matinale écossaise depuis une dizaine d’années, elle ne cessait d’être surprise dès qu’un beau jour comme celui-ci pointait le bout de son nez. Bien sûr, on était en juillet. Sans doute en novembre repenserait-elle à la douce chaleur de cette matinée avec nostalgie.
- Je t’avoue qu’un peu de Métamorphose ne serait pas une mauvaise idée. J’ai peur de rouiller d’ici la rentrée, avoua la rouquine en passant doucement sa main dans sa nuque pour la masser.
Nora était loin d’être nul, mais elle pouvait perdre la main ou oublier si elle ne pratiquait pas régulièrement, comme avec les mathématiques : un été sans en faire et vous étiez bons pour tout reprendre à zéro ou presque. C’était bien pour ça qu’elles se voyaient aujourd’hui.
- Et après l’effort tu pourra me raconter le début de tes vacances ! s’excita la jeune femme en se levant d’un bon, un nouveau sourire aux lèvres.
Nora s’étira et et entreprit d’attacher ses cheveux en une queue de cheval. Elle aimait ses cheveux mais détestait qu’ils la gênent dans ses entreprises magiques ou lorsqu’elle voulait travailler. Rien ne l’agaçait plus qu’une mèche de cheveux tombant sans cesse devant ses yeux lorsqu’elle lisait ou écrivait.
Prête, elle sortit sa baguette et l’agita agilement entre ses doigts, comme un bâton de majorette.
- Tu as raison, il fait drôlement beau pour ce climat nordique, lâcha Nora en se tournant vers le soleil flamboyant qui grimpait doucement vers la cîme du ciel.
En Irlande, elle avait des beaux jours, bien sûr, mais aussi son lot de jours de pluie. Et bien que rodée à l’humidité et à la fraîcheur matinale écossaise depuis une dizaine d’années, elle ne cessait d’être surprise dès qu’un beau jour comme celui-ci pointait le bout de son nez. Bien sûr, on était en juillet. Sans doute en novembre repenserait-elle à la douce chaleur de cette matinée avec nostalgie.
- Je t’avoue qu’un peu de Métamorphose ne serait pas une mauvaise idée. J’ai peur de rouiller d’ici la rentrée, avoua la rouquine en passant doucement sa main dans sa nuque pour la masser.
Nora était loin d’être nul, mais elle pouvait perdre la main ou oublier si elle ne pratiquait pas régulièrement, comme avec les mathématiques : un été sans en faire et vous étiez bons pour tout reprendre à zéro ou presque. C’était bien pour ça qu’elles se voyaient aujourd’hui.
- Et après l’effort tu pourra me raconter le début de tes vacances ! s’excita la jeune femme en se levant d’un bon, un nouveau sourire aux lèvres.
Nora s’étira et et entreprit d’attacher ses cheveux en une queue de cheval. Elle aimait ses cheveux mais détestait qu’ils la gênent dans ses entreprises magiques ou lorsqu’elle voulait travailler. Rien ne l’agaçait plus qu’une mèche de cheveux tombant sans cesse devant ses yeux lorsqu’elle lisait ou écrivait.
Prête, elle sortit sa baguette et l’agita agilement entre ses doigts, comme un bâton de majorette.
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Re: Il n'y a pas de repos pour les braves [Nora] [Terminé]
Dim 15 Juil 2018 - 19:18
Je faisais de mon mieux pour ne rien laisser paraître aux yeux de Nora, pourtant, je craignais qu'elle soit assez vive d'esprit et qu'elle ait pu prendre le temps de bien m'observer durant nos cours pour remarquer que je n'étais pas dans mon état normal. Pourtant, l'idée de m'être levée ce matin aux côtés de l'élue de mon cœur devait me réjouir, et c'était le cas… pourtant cette peur qui me prenait aux tripes était difficile à être oubliée. Tant et si bien que je n'avais pas pris ma baguette pour aider la jaune ce matin, et j'espérais pouvoir m'en tirer sans elle. Il allait rapidement falloir que je remédie à ce problème de baguette car ça allait véritablement me poser des problèmes, ne serait-ce qu'avec Adoración. De plus, je ne pouvais pas me permettre d'être à la botte du premier sorcier venu, lui demandant de lancer le sortilège à ma place. Pour ce matin peut-être que ça allait passer, mais pour la rentrée, clairement, j'allais me faire avoir. Monsieur Helsing n'allait pas me lâcher, c'était une certitude.
Chassant rapidement cette pensée, je souriais à Nora avec amusement.
- "Ce climat nordique". Tu es dure avec l'Ecosse, il ne fait pas moche constamment non plus.
Ici, c'était mon pays natal, j'étais habituée au climat pas toujours tendre, même si mon corps bien souvent se rebellait. En effet, de constitution fragile, il m'arrivait de tomber malade assez régulièrement, surtout en hiver. Ça ne m'empêchait pas d'apprécier mon pays et ce qu'il était, nous y vivions bien, et je préférais mes études ici, à Hungcalf, que celles que j'avais effectuées à Poudlard. Même si ça avait été des années intéressantes et productives pour moi, je ne me sentais pas tout à fait chez moi en Angleterre, et il faut dire que les matières étudiées à l'université étaient bien plus intéressantes, car beaucoup plus ciblées sur mes envies et mes choix d'avenir.
Écoutant la réponse de mon interlocutrice, j'élargissais doucement mon sourire en clignant calmement des yeux. De la métamorphose. Parfait, je n'avais toujours pas ma baguette et il allait falloir que je m'en sorte sans ça. Pourtant je le cachais derrière mon amusement.
- Tu devrais avoir plus confiance en toi tu sais.
Il n'y avait après tout pas vraiment de raison qu'elle rouille tant que ça durant les vacances, mais je savais que Nora pouvait douter des fois, ainsi, j'essayais de la rassurer en lui signifiant qu'elle n'était pas plus idiote qu'un autre. Sans en rajouter davantage, je portais les doigts de ma main droite à ma bouche pour siffler fort et précisément. Si elle voulait s'entraîner, autant avoir un sujet. George, mon hibou, était particulièrement habitué à subir des métamorphoses ou des sortilèges, puisque je m'entrainais souvent seule, il était mon pauvre cobaye.
En attendant qu'il arrive, je regardais la jeune femme se relever et s'étirer tout en se préparant en attachant ses cheveux. Moi, je me contentais de lever ma jambe droite, avec précaution car ce simple mouvement me tirait le dos, pour venir la croiser sur ma jambe gauche. Tranquillement, mes mains se posèrent sur mes cuisses, jointes ensemble. Penchant un peu la tête sur le côté, non sans cacher mon amusement, je lui répondais avec ce calme et cette timidité qui me personnifiaient.
- Il n'y a pas grand-chose à raconter tu sais.
Pas grand-chose de joyeux en tout cas. Enfin si… ma neuve relation devrait dépasser tout le reste, seulement, il m'était interdit d'en parler. Que pouvais-je dire d'autre ? Que je m'étais fait attaquer par un loup-garou et que je risquais de me transformer à la fin du mois ? Très sincèrement… je n'avais aucune envie d'aborder le sujet. J'avais envie de penser à autre chose, et d'essayer d'atténuer cette tétanie qui me prenait à chaque instant.
Une fois George arrivé, il venait se poser sur ma tête en s'ébrouant, l'air mécontent, comme si je venais de le réveiller en l'appelant, ce qui devait sans doute être le cas.
- Bien, est-ce qu'il y a un sortilège de métamorphose en particulier qui te poses problème ?
Chassant rapidement cette pensée, je souriais à Nora avec amusement.
- "Ce climat nordique". Tu es dure avec l'Ecosse, il ne fait pas moche constamment non plus.
Ici, c'était mon pays natal, j'étais habituée au climat pas toujours tendre, même si mon corps bien souvent se rebellait. En effet, de constitution fragile, il m'arrivait de tomber malade assez régulièrement, surtout en hiver. Ça ne m'empêchait pas d'apprécier mon pays et ce qu'il était, nous y vivions bien, et je préférais mes études ici, à Hungcalf, que celles que j'avais effectuées à Poudlard. Même si ça avait été des années intéressantes et productives pour moi, je ne me sentais pas tout à fait chez moi en Angleterre, et il faut dire que les matières étudiées à l'université étaient bien plus intéressantes, car beaucoup plus ciblées sur mes envies et mes choix d'avenir.
Écoutant la réponse de mon interlocutrice, j'élargissais doucement mon sourire en clignant calmement des yeux. De la métamorphose. Parfait, je n'avais toujours pas ma baguette et il allait falloir que je m'en sorte sans ça. Pourtant je le cachais derrière mon amusement.
- Tu devrais avoir plus confiance en toi tu sais.
Il n'y avait après tout pas vraiment de raison qu'elle rouille tant que ça durant les vacances, mais je savais que Nora pouvait douter des fois, ainsi, j'essayais de la rassurer en lui signifiant qu'elle n'était pas plus idiote qu'un autre. Sans en rajouter davantage, je portais les doigts de ma main droite à ma bouche pour siffler fort et précisément. Si elle voulait s'entraîner, autant avoir un sujet. George, mon hibou, était particulièrement habitué à subir des métamorphoses ou des sortilèges, puisque je m'entrainais souvent seule, il était mon pauvre cobaye.
En attendant qu'il arrive, je regardais la jeune femme se relever et s'étirer tout en se préparant en attachant ses cheveux. Moi, je me contentais de lever ma jambe droite, avec précaution car ce simple mouvement me tirait le dos, pour venir la croiser sur ma jambe gauche. Tranquillement, mes mains se posèrent sur mes cuisses, jointes ensemble. Penchant un peu la tête sur le côté, non sans cacher mon amusement, je lui répondais avec ce calme et cette timidité qui me personnifiaient.
- Il n'y a pas grand-chose à raconter tu sais.
Pas grand-chose de joyeux en tout cas. Enfin si… ma neuve relation devrait dépasser tout le reste, seulement, il m'était interdit d'en parler. Que pouvais-je dire d'autre ? Que je m'étais fait attaquer par un loup-garou et que je risquais de me transformer à la fin du mois ? Très sincèrement… je n'avais aucune envie d'aborder le sujet. J'avais envie de penser à autre chose, et d'essayer d'atténuer cette tétanie qui me prenait à chaque instant.
Une fois George arrivé, il venait se poser sur ma tête en s'ébrouant, l'air mécontent, comme si je venais de le réveiller en l'appelant, ce qui devait sans doute être le cas.
- Bien, est-ce qu'il y a un sortilège de métamorphose en particulier qui te poses problème ?
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Re: Il n'y a pas de repos pour les braves [Nora] [Terminé]
Jeu 19 Juil 2018 - 12:44
"Il ne fait pas moche tout constamment non plus."
Nora ricana et se tourna vers son amie, espiègle.
- C'est pour ça que tu es enrhumée six mois de l'année, sans doute, hein ? moqua-t-elle.
Abi ne se leva pas comme Nora qui lui jeta un regard en coin après avoir fait voleter sa baguette une énième fois. C'était assez étrange de la voir là, tendue par une si belle matinée alors que rien ne la prédisposait à un tel comportement. Nora se gratta l'arrière de la tête et remua le bout de son nez, le tic qu'elle avait quand elle était songeuse. Il ne lui semblait pas que les dernières fois qu'elle avait vu Abi, sa camarade ait été si fatiguée. C'était pourtant les vacances. Peut-être que la jeune femme était étrangère au concept et qu'elle passait ses nuits à travailler ?
Nora travaillait pas mal aussi, par intérêt ou nécessité, mais elle aimait les vacances. Pas moyen qu'elle abatte des tonnes de travaux pendant ces jours sacrés de l'année où elle pouvait se dédouaner -à moitié, conscience oblige- de ses responsabilités estudiantines. Surtout que lorsqu'elle pouvait se permettre de voir sa famille ou ses amis dans un autre contexte que le contexte scolaire, cela lui procurait une joie aigue et de nouveaux souvenirs à chérir. Personne n'agit de la même manière en classe que derrière une bière-au-beurre en bord de mer.
Le hiboux d'Abi se présenta bientôt devant les deux demoiselles et Nora se retint de ne pas couiner. Elle n'aimait pas trop s'exercer sur les animaux parce qu'elle les aimais bien, et même si elle avait toutes les capacités nécessaires à l'exercice des sorts, comme voulait bien le lui pointer la terre entière, la jaune redoutait toujours qu'un petit quelque chose tourne mal. Elle ne voulait pas que quoi que ce soit tourne mal. Nora vivait dans un monde de douceurs et de bisounours où tout se passait pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Bien sûr, ce n'était pas le cas, ni dans le monde moldu, ni dans le monde sorcier. C'était l'idéal qu'elle aurait voulu trouver, et c'est pour ça qu'elle suivait les cours de Forces publiques : même si elle ne savait pas exactement vers quel métier se diriger, Nora Flynn ne supportait pas d'être inutile et impuissante. Et c'est pour ça qu'elle travaillait.
- Peut-être faire un sortilège de Transfert, pour laisser cette pauvre bête avec l'essentiel de sa composition ? proposa la rousse en penchant la tête sur le côté, alors qu'elle observait le hiboux et ses grands yeux. Je peux faire l'autre morceau de cobaye, ou alors il faut trouver un autre objet ou animal. Qu'est-ce que tu en penses ?
Abi avait l'air perdue dans ses pensées alors Nora la laissa émerger avec un sourire bienveillant. Peut-être qu'elle n'avait pas assez dormi ? En tout cas quelque chose la travaillait, c'était certain. Lais Nora n'était pas ce genre de personne à vous pousser dans vos retranchements sans votre accord et à fouiner dans vos affaires. Bien sûr, comme tout le monde, elle était curieuse, mais certainement pas hors des limites personnelles. Si vous vouliez lui dire quelque chose, un secret, alors elle attendrait que vous veniez vers elle et ne vous presserait pas. Et bien sûr, elle serait muette comme une tombe.
- Hey Beautiful, tu as le droit de te reposer tu sais ? J'ai juste besoin d'une jolie cheerleader ! sourit Nora avec un clin d'oeil.
Nora ricana et se tourna vers son amie, espiègle.
- C'est pour ça que tu es enrhumée six mois de l'année, sans doute, hein ? moqua-t-elle.
Abi ne se leva pas comme Nora qui lui jeta un regard en coin après avoir fait voleter sa baguette une énième fois. C'était assez étrange de la voir là, tendue par une si belle matinée alors que rien ne la prédisposait à un tel comportement. Nora se gratta l'arrière de la tête et remua le bout de son nez, le tic qu'elle avait quand elle était songeuse. Il ne lui semblait pas que les dernières fois qu'elle avait vu Abi, sa camarade ait été si fatiguée. C'était pourtant les vacances. Peut-être que la jeune femme était étrangère au concept et qu'elle passait ses nuits à travailler ?
Nora travaillait pas mal aussi, par intérêt ou nécessité, mais elle aimait les vacances. Pas moyen qu'elle abatte des tonnes de travaux pendant ces jours sacrés de l'année où elle pouvait se dédouaner -à moitié, conscience oblige- de ses responsabilités estudiantines. Surtout que lorsqu'elle pouvait se permettre de voir sa famille ou ses amis dans un autre contexte que le contexte scolaire, cela lui procurait une joie aigue et de nouveaux souvenirs à chérir. Personne n'agit de la même manière en classe que derrière une bière-au-beurre en bord de mer.
Le hiboux d'Abi se présenta bientôt devant les deux demoiselles et Nora se retint de ne pas couiner. Elle n'aimait pas trop s'exercer sur les animaux parce qu'elle les aimais bien, et même si elle avait toutes les capacités nécessaires à l'exercice des sorts, comme voulait bien le lui pointer la terre entière, la jaune redoutait toujours qu'un petit quelque chose tourne mal. Elle ne voulait pas que quoi que ce soit tourne mal. Nora vivait dans un monde de douceurs et de bisounours où tout se passait pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Bien sûr, ce n'était pas le cas, ni dans le monde moldu, ni dans le monde sorcier. C'était l'idéal qu'elle aurait voulu trouver, et c'est pour ça qu'elle suivait les cours de Forces publiques : même si elle ne savait pas exactement vers quel métier se diriger, Nora Flynn ne supportait pas d'être inutile et impuissante. Et c'est pour ça qu'elle travaillait.
- Peut-être faire un sortilège de Transfert, pour laisser cette pauvre bête avec l'essentiel de sa composition ? proposa la rousse en penchant la tête sur le côté, alors qu'elle observait le hiboux et ses grands yeux. Je peux faire l'autre morceau de cobaye, ou alors il faut trouver un autre objet ou animal. Qu'est-ce que tu en penses ?
Abi avait l'air perdue dans ses pensées alors Nora la laissa émerger avec un sourire bienveillant. Peut-être qu'elle n'avait pas assez dormi ? En tout cas quelque chose la travaillait, c'était certain. Lais Nora n'était pas ce genre de personne à vous pousser dans vos retranchements sans votre accord et à fouiner dans vos affaires. Bien sûr, comme tout le monde, elle était curieuse, mais certainement pas hors des limites personnelles. Si vous vouliez lui dire quelque chose, un secret, alors elle attendrait que vous veniez vers elle et ne vous presserait pas. Et bien sûr, elle serait muette comme une tombe.
- Hey Beautiful, tu as le droit de te reposer tu sais ? J'ai juste besoin d'une jolie cheerleader ! sourit Nora avec un clin d'oeil.
- Spoiler:
- Désolée pour l'attente et le post court, je suis en Bretagne et je n'ai que mon Ipad et une connexion internet affreuse. T^T Ca ira mieux la semaine prochaine promis !
- InvitéInvité
Re: Il n'y a pas de repos pour les braves [Nora] [Terminé]
Ven 20 Juil 2018 - 8:53
Avec son ricanement, je devais reconnaître qu'elle marquait un point sur ses paroles. Évidemment puisque nous suivions beaucoup d'options ensemble, elle avait remarqué mes nombreuses absences en hiver. Tout ça à cause de ma faible constitution et d'un manque que mon corps n'arrivait pas à combler. Je baissais un peu le regard tout en pouffant, bonne joueuse. J'étais habituée à ce qu'on me taquine ou qu'on me fasse des remarques à cause de mes absences scolaires. Ça ne m'avait pourtant pas empêché d'atteindre le niveau que j'avais même si j'avais certaine lacunes, comme le patronus.
- D'accord, tu marques un point. Mais quand même.
Non je n'en démordrais pas, j'adorais mon pays natal, et je ne trouvais décidément pas qu'il faisait moche ou froid à longueur d'année, même si je pouvais être clouée au lit régulièrement.
Alors que George venait se poser sur le haut de mon crâne, il me semblait voir la réticence de Nora tandis que j'enfonçais mes mains dans les poches de mon blouson. J'étais aux petits soins pour ce hibou puisqu'il me servait de cobaye la plupart du temps du fait que je révisais toujours toute seule. Typiquement pour les sortilèges de métamorphose j'avais besoin de lui pour m'entraîner. Le pauvre, il en avait vu des vertes et des pas mûres, et c'était pour ça que nous étions un peu l'amour vache lui et moi. Je lui tendais de la nourriture, il allait d'abord me pincer puis il allait manger après un hululement joyeux et s'être frotté la tête contre ma joue. C'était aussi pour ça que mon Grand-Duc avait cette tête toujours un peu blasée, les yeux constamment plissés comme s'il se méfiait de la prochaine connerie que j'allais lui faire subir. Le pauvre… et pourtant je l'aimais. Il était particulièrement bien soigné, et mes études me permettaient de le garder davantage en forme que la plupart des sorciers. Il suffisait de voir son maintien fier, bien que soulé d'être mon hibou de compagnie, et son plumage brillant et solide.
À la proposition de mon amie, je me contentais de hocher la tête tout en baissant le regard à terre en cherchant ce sur quoi Nora allait pouvoir transférer George. Je finissais par faire quelques pas, le hibou descendant sur mon épaule, non sans m'arracher un léger "aïe" à cause de ses serres se refermant sur mes habits, frôlant ma peau et mes cicatrices toutes fraîches. Me penchant en avant, j'attrapais une pierre avec mes deux mains. Plutôt grosse, elle fera très bien l'affaire. À ma connaissance, mais c'était peut-être simplement mon propre point de vue, il était plus difficile de transférer un vivant dans un objet. Ça allait être le challenge de Nora ce matin.
Trop plongée dans mes pensées, je ne me rendais pas compte que tout se passait dans ma tête sans que je ne parle. La remarque de la Summerbee me fit légèrement sursauter, et j'agrandissais de grands yeux, surprise. Une fois l'étonnement passé après quelque instant, je réussissais à sourire et à rire légèrement une nouvelle fois.
- Excuses-moi, ce n'est pas ma période en ce moment…
Je passais une main sur mon front comme si ce simple geste allait me réveiller, puis je venais poser mon caillou à mes pieds, George quittant mes épaules, à mon grand soulagement, pour venir se poser sur le banc.
- Je n'ai pas ma baguette ce matin, donc tu n'as pas le choix d'assurer. Souviens-toi que dans l'objet, la vie n'est pas la même.
Même si ce n'était qu'une pierre, et que pour la plupart des gens elle pouvait paraître "morte", à mes yeux, c'était différent. Il y avait de l'énergie, une vie différente, un peu comme le bois, qui lui était plus intéressant pour l'exemple. Quoiqu'il en soit, je faisais assez confiance à Nora pour non seulement lui signifier que je n'avais pas ma baguette, et que donc je n'allais pas pouvoir lui venir en aide si elle avait un problème, mais aussi pour lui mettre la vie de George entre ses mains.
- D'accord, tu marques un point. Mais quand même.
Non je n'en démordrais pas, j'adorais mon pays natal, et je ne trouvais décidément pas qu'il faisait moche ou froid à longueur d'année, même si je pouvais être clouée au lit régulièrement.
Alors que George venait se poser sur le haut de mon crâne, il me semblait voir la réticence de Nora tandis que j'enfonçais mes mains dans les poches de mon blouson. J'étais aux petits soins pour ce hibou puisqu'il me servait de cobaye la plupart du temps du fait que je révisais toujours toute seule. Typiquement pour les sortilèges de métamorphose j'avais besoin de lui pour m'entraîner. Le pauvre, il en avait vu des vertes et des pas mûres, et c'était pour ça que nous étions un peu l'amour vache lui et moi. Je lui tendais de la nourriture, il allait d'abord me pincer puis il allait manger après un hululement joyeux et s'être frotté la tête contre ma joue. C'était aussi pour ça que mon Grand-Duc avait cette tête toujours un peu blasée, les yeux constamment plissés comme s'il se méfiait de la prochaine connerie que j'allais lui faire subir. Le pauvre… et pourtant je l'aimais. Il était particulièrement bien soigné, et mes études me permettaient de le garder davantage en forme que la plupart des sorciers. Il suffisait de voir son maintien fier, bien que soulé d'être mon hibou de compagnie, et son plumage brillant et solide.
À la proposition de mon amie, je me contentais de hocher la tête tout en baissant le regard à terre en cherchant ce sur quoi Nora allait pouvoir transférer George. Je finissais par faire quelques pas, le hibou descendant sur mon épaule, non sans m'arracher un léger "aïe" à cause de ses serres se refermant sur mes habits, frôlant ma peau et mes cicatrices toutes fraîches. Me penchant en avant, j'attrapais une pierre avec mes deux mains. Plutôt grosse, elle fera très bien l'affaire. À ma connaissance, mais c'était peut-être simplement mon propre point de vue, il était plus difficile de transférer un vivant dans un objet. Ça allait être le challenge de Nora ce matin.
Trop plongée dans mes pensées, je ne me rendais pas compte que tout se passait dans ma tête sans que je ne parle. La remarque de la Summerbee me fit légèrement sursauter, et j'agrandissais de grands yeux, surprise. Une fois l'étonnement passé après quelque instant, je réussissais à sourire et à rire légèrement une nouvelle fois.
- Excuses-moi, ce n'est pas ma période en ce moment…
Je passais une main sur mon front comme si ce simple geste allait me réveiller, puis je venais poser mon caillou à mes pieds, George quittant mes épaules, à mon grand soulagement, pour venir se poser sur le banc.
- Je n'ai pas ma baguette ce matin, donc tu n'as pas le choix d'assurer. Souviens-toi que dans l'objet, la vie n'est pas la même.
Même si ce n'était qu'une pierre, et que pour la plupart des gens elle pouvait paraître "morte", à mes yeux, c'était différent. Il y avait de l'énergie, une vie différente, un peu comme le bois, qui lui était plus intéressant pour l'exemple. Quoiqu'il en soit, je faisais assez confiance à Nora pour non seulement lui signifier que je n'avais pas ma baguette, et que donc je n'allais pas pouvoir lui venir en aide si elle avait un problème, mais aussi pour lui mettre la vie de George entre ses mains.
- Spoiler:
- [No prob poulette, profite de la Bretagne
Et si jamais tu veux éviter les problèmes de mises en page, tu peux activer le mode édition quand tu postes (le dernier bouton des options, l’espèce de page blanche)]
- InvitéInvité
Re: Il n'y a pas de repos pour les braves [Nora] [Terminé]
Lun 23 Juil 2018 - 22:44
Nora fixait le grand duc, maintenant qu'Abigail était levée et qu'il trônait sur le banc, impérial, le regardant avec les yeux plissés. Ce simple fait ajouta à l'hésitation qu'elle pouvait avoir à martyriser la pauvre bestiole. Nora avait bien sa chouette hulotte, une petite rouquine aux grands yeux. Mais Dana, puisque c'est comme ça qu'elle l'avait nommée quand elle l'avait eue, était aussi feignante que Nora était bosseuse. Le grand tandem. Impossible d'en demander trop à la tête de mule, qui se chargeait du courrier et de dormir ou de câliner. Au moins, on ne pouvait pas lui retirer ça. Nora n'avait donc que rarement révisé avec sa chouette, et ce n'avait jamais été pour autre chose que pour des approbations d'un coup de bec ou non quand elle s'auto questionnait sur des cours théoriques. Pas moyen de jeter un sort à la fripouille.
Nora cligna des yeux, le hibou aussi, et on aurait presque pu les sentir tressaillir tous les deux (au moins Nora), lorsqu'Abi lui annonça qu'elle n'avait pas sa baguette et que la jaune ne devait pas se louper. Génial. Nora se retint de gémir et bouda une demi-seconde. Puis elle regarda sa propre baguette et tourna ses yeux verts vers la Dowell. Comment Abi avait-elle bien pu oublier sa baguette alors qu'elles avaient rendez-vous ? Ou bien elle était vraiment fatiguée, ou bien il se tramait beaucoup de choses dans la tête de la jeune femme. Nora haussa un sourcil, dubitative, mais ne dit rien. Ce n'était pas son genre. Elle était bonne observatrice, mais mauvaise curieuse. Aussi, elle n'avait pas bronché quand Abi s'était levée doucement, aussi tendu que Nora le lendemain d'une très mauvaise journée de sport avec son frangin quand il décidait de la maltraiter et de la faire bouger plus que nécessaire.
Nora n'était pas spécialement une sportive, ça lui arrivait d'en faire - pour pouvoir avaler autant de douceurs qu'elle le pouvait sans culpabiliser n'y se mettre à rouler-, mais elle était vraiment paresseuse de ce côté-là. Ce n'est donc pas d'elle qu'on tirerait une mauvaise remarque sur ce point.
La rouquine -puisqu'elle n'avait toujours pas décidé de la prochaine couleur qu'elle attribuerait à ses cheveux-, regarda la pierre que lui avait désignée sa comparse, puis le hibou, et à nouveau la pierre. Elle soupira.
- Bon, quand faut y aller…
La cadette Flynn se concentra et fronça du nez une seconde. En un coup de baguette, elle était entrée dans l'essentiel de son sortilège de transfert, tentant doucement de lier le pauvre George et le pauvre caillou. Elle s'efforça de ne pas penser à la chanson de Pocahontas alors que George ne bronchait pas d'une plume et que bientôt le caillou se trouva avec deux yeux plissés et un bec.
- Je vais jusqu'où, du coup ? questionna-t-elle soudain.
Jusqu'à qu'elle point du sortilège fallait-il aller pour qu'il soit accompli, ou pour que l'on considère que ça suffisait ? Surtout que si elle faisait un transfert entier, et qu'elle peinait à le défaire pour une raison idiote -même si elle savait qu'elle n'avait aucune raison de ne pas pouvoir inverser le sortilège-, la demoiselle qui se tenait à côté d'elle n'avait pas sa baguette.
Nora tâcha de rester concentrée alors que petit à petit, l'essentiel du grand duc se retrouvait miniaturiser sur le petit caillou à leurs pieds. C'était une drôle de chose à voir, surtout quand les yeux se plissèrent plus encore avant de cligner. Nora laissa échapper un sourire contrit, l'air de dire "pardon copain, tu pourras te venger, promis".
Il faisait de plus en plus doux dehors, et le soleil avait bougé sur le parc de l'université, venant chatouiller la nuque de Nora alors qu'une fine brise faisait voler les quelques mèches qui s'échappaient de sa queue de cheval improvisée. Dans l'après-midi, s'il faisait toujours aussi beau (vu que l'on n'était pas à l'abris d'un changement de météo soudain), elle irait se poser en terrasse d'un café d'Inverness avec un livre et une boisson glacée. Et un cookie. Ou deux.
Nora cligna des yeux, le hibou aussi, et on aurait presque pu les sentir tressaillir tous les deux (au moins Nora), lorsqu'Abi lui annonça qu'elle n'avait pas sa baguette et que la jaune ne devait pas se louper. Génial. Nora se retint de gémir et bouda une demi-seconde. Puis elle regarda sa propre baguette et tourna ses yeux verts vers la Dowell. Comment Abi avait-elle bien pu oublier sa baguette alors qu'elles avaient rendez-vous ? Ou bien elle était vraiment fatiguée, ou bien il se tramait beaucoup de choses dans la tête de la jeune femme. Nora haussa un sourcil, dubitative, mais ne dit rien. Ce n'était pas son genre. Elle était bonne observatrice, mais mauvaise curieuse. Aussi, elle n'avait pas bronché quand Abi s'était levée doucement, aussi tendu que Nora le lendemain d'une très mauvaise journée de sport avec son frangin quand il décidait de la maltraiter et de la faire bouger plus que nécessaire.
Nora n'était pas spécialement une sportive, ça lui arrivait d'en faire - pour pouvoir avaler autant de douceurs qu'elle le pouvait sans culpabiliser n'y se mettre à rouler-, mais elle était vraiment paresseuse de ce côté-là. Ce n'est donc pas d'elle qu'on tirerait une mauvaise remarque sur ce point.
La rouquine -puisqu'elle n'avait toujours pas décidé de la prochaine couleur qu'elle attribuerait à ses cheveux-, regarda la pierre que lui avait désignée sa comparse, puis le hibou, et à nouveau la pierre. Elle soupira.
- Bon, quand faut y aller…
La cadette Flynn se concentra et fronça du nez une seconde. En un coup de baguette, elle était entrée dans l'essentiel de son sortilège de transfert, tentant doucement de lier le pauvre George et le pauvre caillou. Elle s'efforça de ne pas penser à la chanson de Pocahontas alors que George ne bronchait pas d'une plume et que bientôt le caillou se trouva avec deux yeux plissés et un bec.
- Je vais jusqu'où, du coup ? questionna-t-elle soudain.
Jusqu'à qu'elle point du sortilège fallait-il aller pour qu'il soit accompli, ou pour que l'on considère que ça suffisait ? Surtout que si elle faisait un transfert entier, et qu'elle peinait à le défaire pour une raison idiote -même si elle savait qu'elle n'avait aucune raison de ne pas pouvoir inverser le sortilège-, la demoiselle qui se tenait à côté d'elle n'avait pas sa baguette.
Nora tâcha de rester concentrée alors que petit à petit, l'essentiel du grand duc se retrouvait miniaturiser sur le petit caillou à leurs pieds. C'était une drôle de chose à voir, surtout quand les yeux se plissèrent plus encore avant de cligner. Nora laissa échapper un sourire contrit, l'air de dire "pardon copain, tu pourras te venger, promis".
Il faisait de plus en plus doux dehors, et le soleil avait bougé sur le parc de l'université, venant chatouiller la nuque de Nora alors qu'une fine brise faisait voler les quelques mèches qui s'échappaient de sa queue de cheval improvisée. Dans l'après-midi, s'il faisait toujours aussi beau (vu que l'on n'était pas à l'abris d'un changement de météo soudain), elle irait se poser en terrasse d'un café d'Inverness avec un livre et une boisson glacée. Et un cookie. Ou deux.
- InvitéInvité
Re: Il n'y a pas de repos pour les braves [Nora] [Terminé]
Mer 25 Juil 2018 - 14:42
Il me semblait que mon amie perdait un peu de sa constance alors que je lui signifiais que je n'avais pas sa baguette. J'avais conscience que pour elle ça pouvait être une pression de plus, pourtant je ne désirais pas lui mentir ou lui cacher quoique ce soit pour notre rencontre de ce matin. Je n'étais pas de ce genre, sans pour autant vouloir m'étaler sur ma vie privée. D'ailleurs, j'étais étonnée que les rumeurs ne lui étaient pas parvenues concernant mon attaque et mon séjour à Sainte Mangouste. Peut-être que finalement cette histoire n'avait pas fait autant de bruit que ce que j'avais imaginé, et ce n'étais pas plus mal, au moins, j'avais la paix. Je voyais pourtant à l'air dubitatif de la jaune qu'elle se doutait que quelque chose ne tournait pas rond. Il suffisait de toute façon regarder ma façon d'être habillée, c’est-à-dire plutôt chaudement, pour soupçonner que je n'avais pas l'eau chaude à tous les étages en ce moment. D'un sourire qui se voulait rassurant, je me décidais à lui expliquer rapidement.
- J'ai eu un accident au mois de juin. J'ai du mal à récupérer.
Mon sourire était pour lui signifier que j'étais en train de m'en remettre, et que ma baguette puisse manquer et que je me déplaçais avec précaution montraient que je n'étais pas encore au mieux de ma forme. Inutile de passer les détails sur le comment et le pourquoi. Si elle voulait le savoir, elle pouvait me poser la question. Après tout, je n'allais pas faire un secret d'état de cet événement… et peut-être que d'en parler aux personnes en qui j'avais plus ou moins confiance m'aiderait à surmonter mes phobies. Après tout, Nora ne m'avait jamais montré que je ne pouvais pas lui faire confiance, au contraire, elle était toujours attentive lorsque nous étions les deux, et elle m'avait un peu fait part de ses craintes concernant son avenir et ses études. Peut-être que je devais lui rendre la pareille ?
Mais plus tard. Pour le moment, j'avais cours de métamorphose.
Attentive, avec mes grands yeux marron, je la regardais effectuer le sortilège avec brio pour commencer. Les mains enfoncées dans les poches de ma veste en cuir, j'observais sans rien dire l'exécution du sort, restant parfaitement calme, pas du tout inquiète pour mon animal de compagnie. J'avais confiance dans les capacités de Nora.
- Tu peux aller jusqu'au bout, je te fais confiance.
Encore une fois, je lui souriais calmement, avec mon allure posée et détendue. Je n'avais pas de raison d'être inquiète, la Summerbee n'était pas plus idiote qu'un autre, nous avions presque le même âge, nous suivions une grande partie de nos options ensemble, et j'appréciais la maison jaune, d'abord par le biais d'Ayden que je considérais presque comme un frère. Alors pourquoi m'en faire ?
George disparaissait bientôt dans le caillou qui avait une allure de… de… d'un truc qui n'a pas de nom. En tout cas sur le moment, rien ne me vint à l'esprit pour pouvoir décrire convenablement "ça". Lorsque le transfert était terminé, je me contentais d'approcher de mon Georgillou (un condensé de George et de caillou), avant de me pencher et de le prendre dans mes mains pour observer le résultat plus attentivement. Fixant les yeux blasés de mon hibou, je ne pouvais m'empêcher de rire alors soudainement, passant d'un air concentré à hilare en une fraction de seconde.
- Ah mon grand, t'es trop fort.
Et je vins tapoter le dessus du caillou, comme j'aurai pu le faire sur la tête d'un bon chien-chien. Si une personne passait par ici, j'allais sans doute être prise pour une malade mentale à parler à des pierres, mais tant pis, je n'étais plus à ça près. Me tournant alors vers mon amie avec un grand sourire, je lui tendais la pierre pour qu'elle la prenne à son tour.
- Tu vois que tu y arrives. Maintenant, l'inverse.
Gardant mes questions personnelles et mes réflexions pour moi-même pour le moment, je laissais la jeune femme se concentrer. Je ne voulais pas risquer de la perturber et de ne pas pouvoir récupérer mon Grand-Duc tout de suite.
- J'ai eu un accident au mois de juin. J'ai du mal à récupérer.
Mon sourire était pour lui signifier que j'étais en train de m'en remettre, et que ma baguette puisse manquer et que je me déplaçais avec précaution montraient que je n'étais pas encore au mieux de ma forme. Inutile de passer les détails sur le comment et le pourquoi. Si elle voulait le savoir, elle pouvait me poser la question. Après tout, je n'allais pas faire un secret d'état de cet événement… et peut-être que d'en parler aux personnes en qui j'avais plus ou moins confiance m'aiderait à surmonter mes phobies. Après tout, Nora ne m'avait jamais montré que je ne pouvais pas lui faire confiance, au contraire, elle était toujours attentive lorsque nous étions les deux, et elle m'avait un peu fait part de ses craintes concernant son avenir et ses études. Peut-être que je devais lui rendre la pareille ?
Mais plus tard. Pour le moment, j'avais cours de métamorphose.
Attentive, avec mes grands yeux marron, je la regardais effectuer le sortilège avec brio pour commencer. Les mains enfoncées dans les poches de ma veste en cuir, j'observais sans rien dire l'exécution du sort, restant parfaitement calme, pas du tout inquiète pour mon animal de compagnie. J'avais confiance dans les capacités de Nora.
- Tu peux aller jusqu'au bout, je te fais confiance.
Encore une fois, je lui souriais calmement, avec mon allure posée et détendue. Je n'avais pas de raison d'être inquiète, la Summerbee n'était pas plus idiote qu'un autre, nous avions presque le même âge, nous suivions une grande partie de nos options ensemble, et j'appréciais la maison jaune, d'abord par le biais d'Ayden que je considérais presque comme un frère. Alors pourquoi m'en faire ?
George disparaissait bientôt dans le caillou qui avait une allure de… de… d'un truc qui n'a pas de nom. En tout cas sur le moment, rien ne me vint à l'esprit pour pouvoir décrire convenablement "ça". Lorsque le transfert était terminé, je me contentais d'approcher de mon Georgillou (un condensé de George et de caillou), avant de me pencher et de le prendre dans mes mains pour observer le résultat plus attentivement. Fixant les yeux blasés de mon hibou, je ne pouvais m'empêcher de rire alors soudainement, passant d'un air concentré à hilare en une fraction de seconde.
- Ah mon grand, t'es trop fort.
Et je vins tapoter le dessus du caillou, comme j'aurai pu le faire sur la tête d'un bon chien-chien. Si une personne passait par ici, j'allais sans doute être prise pour une malade mentale à parler à des pierres, mais tant pis, je n'étais plus à ça près. Me tournant alors vers mon amie avec un grand sourire, je lui tendais la pierre pour qu'elle la prenne à son tour.
- Tu vois que tu y arrives. Maintenant, l'inverse.
Gardant mes questions personnelles et mes réflexions pour moi-même pour le moment, je laissais la jeune femme se concentrer. Je ne voulais pas risquer de la perturber et de ne pas pouvoir récupérer mon Grand-Duc tout de suite.
- InvitéInvité
Re: Il n'y a pas de repos pour les braves [Nora] [Terminé]
Dim 29 Juil 2018 - 18:04
La Flynn cligna plusieurs fois des yeux devant ce qu'il restait du pauvre hibou. Pour sûr, celui qui avait inventé ce sort n'avait eu aucune compassion pour les pauvre âmes utilisées à l'origine, et sans aucun doute n'avait pas pu imaginer le résultat obtenu. Nora ne savait pas si elle voulait rire ou pleurer face au spectacle qui s'offrait à Abigail et à elle. Bien sûr, elles en avaient vu d'autres pendant leurs premiers cours de métamorphoses à Poudlard. Des tasses avec des ailes ou des rats avec une fourchette à la place de la queue. Des trucs un peu ratés, réalisés lors de l'apprentissage des jeunes sorciers. Mais là, le sort terminé, c'était tout de même… franchement moche.
Aucune esthétique.
Nora eut l'impression que le hibou lisait ses pensées quand ses yeux se plissèrent davantage sur elle. C'était pas sa faute, bien entendu. Peut-être celle du caillou ? Parce que la rouquine, pour sûr, elle n'y était pour rien.
Nora aimait les jolies choses, parce que la beauté l'apaisait et lui apportait des sentiments de paix qu'elle trouvait rarement dans ce qui l'angoissait ou ce qu'elle dépréciait -surtout visuellement ou de manière sensitive. C'était une drôle de chose, puisque la Flynn ne jugeait pas les gens sur leur apparence. Juste les livres. Elle faisait malheureusement partie de ces personnes qui peuvent juger un livre à sa couverture. Mais, en même temps, comment rater quelque chose d'aussi important que la première chose qui vous met en contact avec l'histoire écrite par un auteur ? C'était quelque chose qui lui échappait complètement.
Pourtant, donc, Nora n'appliquait pas ce précepte aux hommes ni aux femmes, et contemplait la beauté de manière subjective. Il était évident que tout ce qui pouvait être beau pour elle ne l'était pas forcément pour les autres et inversement. Mais le moche apportait une teinte dérangeante dans son tableau visuel et émotionnel, comme une fausse note dans une partition. Ca la faisait grimacer.
Elle secoua la tête pour se remettre de ses émotions alors que la Dowell, fixant son "hibou", finissait par éclater de rire. Cela arracha un sourire à Nora qui avait du inspirer profondément pour mettre de côté son aveu pendant qu'elle réalisait le sort de transfert. Abi avait eu un accident. Pour une drôle de raison, Nora n'avait pas eu vent de cela. En même temps, ce n'était pas la première qu'on venait voir pour colporter ce genre d'informations. D'ailleurs, les rumeurs, elles lui passaient généralement au dessus de la tête, et peut-être même bien que si elle l'avait su à l'instant T, elle n'y aurait tout bonnement pas cru.
Cela lui fit de la peine pour son amie, car on était déjà la mi-juillet presque passée, et Abi ne semblait pas au meilleur de sa forme. Nora fit une prière silencieuse au Dieu des Cookies, espérant un prompt rétablissement à sa camarade.
Nora n'était pas exactement croyante.
Dur de penser à l'existence d'une entité divine suprême et unique quand on était une sorcière qui pouvait presque faire la pluie et le beau temps. Pourtant, parfois, les contes et légendes de chez elles, ou les croyances mystiques de l'autre bout du monde lui chatouillaient la nuque. Elle n'aurait pas su réellement si elle y croyait, si elle voulait y croire, ou si elle y accordait même une véritable once de crédit. Est-ce que ce n'était tout simplement pas de la curiosité ? Difficile à dire.
En attendant, le Dieu des hiboux allait avoir sa tête si elle ne rendait pas sa forme initiale à George, et Abi aussi.
- Bah, pépère, c'est bientôt fini, promis ! s'exclama-t-elle en opinant du chef.
Dessinant une croix invisible avec sa baguette, elle murmura mi-bas l'incantation et se focalisa sur le cailbou, tentant de visualiser la forme originelle de George pour qu'il soit de nouveau lui-même. En quelques instants, le grand-duc ressemblait à nouveau à un grand-duc, fier, sur le banc, comme si moins d'une minutes plus tôt il n'avait pas fait corps avec un morceau de pierre, formant un amas de choses indéfinissables. Nora aurait aimé posséder autant de fierté. Il lui arracha un sourire.
- Fiouuuu, souffla-t-elle. En bonne et due forme ! J'irai même jusqu'à dire que t'es plus beau qu'avant, taquina la Summerbee.
Elle ricana et alla s'asseoir sur le banc quand le hibou se fut déplacé. Il faisait meilleur à présent, et les ombres s'étiraient ou rétrécissaient en fonction de la trajectoire du soleil autour de l'université.
- Tu ne veux pas t'asseoir, du coup ? osa-t-elle demandé à Abigail.
Elle ne voulait pas que la jeune femme se fatigue à rester debout pour elle. Si elle était fatiguée, Nora préférait qu'elle se repose et qu'elle ne gâche pas son énergie. Elle espérait aussi que ce ne soit pas trop grave.
- Comment s'est arrivé ? T'es tombé dans les escaliers ? Après toutes ces années à Poudlard, j'aurais pas pensé que ce soit possible pour qui que ce soit, plaisanta Nora en pensant aux escaliers capricieux du château, un sourire aux lèvres.
Autant rendre le sujet le plus léger que possible.
Aucune esthétique.
Nora eut l'impression que le hibou lisait ses pensées quand ses yeux se plissèrent davantage sur elle. C'était pas sa faute, bien entendu. Peut-être celle du caillou ? Parce que la rouquine, pour sûr, elle n'y était pour rien.
Nora aimait les jolies choses, parce que la beauté l'apaisait et lui apportait des sentiments de paix qu'elle trouvait rarement dans ce qui l'angoissait ou ce qu'elle dépréciait -surtout visuellement ou de manière sensitive. C'était une drôle de chose, puisque la Flynn ne jugeait pas les gens sur leur apparence. Juste les livres. Elle faisait malheureusement partie de ces personnes qui peuvent juger un livre à sa couverture. Mais, en même temps, comment rater quelque chose d'aussi important que la première chose qui vous met en contact avec l'histoire écrite par un auteur ? C'était quelque chose qui lui échappait complètement.
Pourtant, donc, Nora n'appliquait pas ce précepte aux hommes ni aux femmes, et contemplait la beauté de manière subjective. Il était évident que tout ce qui pouvait être beau pour elle ne l'était pas forcément pour les autres et inversement. Mais le moche apportait une teinte dérangeante dans son tableau visuel et émotionnel, comme une fausse note dans une partition. Ca la faisait grimacer.
Elle secoua la tête pour se remettre de ses émotions alors que la Dowell, fixant son "hibou", finissait par éclater de rire. Cela arracha un sourire à Nora qui avait du inspirer profondément pour mettre de côté son aveu pendant qu'elle réalisait le sort de transfert. Abi avait eu un accident. Pour une drôle de raison, Nora n'avait pas eu vent de cela. En même temps, ce n'était pas la première qu'on venait voir pour colporter ce genre d'informations. D'ailleurs, les rumeurs, elles lui passaient généralement au dessus de la tête, et peut-être même bien que si elle l'avait su à l'instant T, elle n'y aurait tout bonnement pas cru.
Cela lui fit de la peine pour son amie, car on était déjà la mi-juillet presque passée, et Abi ne semblait pas au meilleur de sa forme. Nora fit une prière silencieuse au Dieu des Cookies, espérant un prompt rétablissement à sa camarade.
Nora n'était pas exactement croyante.
Dur de penser à l'existence d'une entité divine suprême et unique quand on était une sorcière qui pouvait presque faire la pluie et le beau temps. Pourtant, parfois, les contes et légendes de chez elles, ou les croyances mystiques de l'autre bout du monde lui chatouillaient la nuque. Elle n'aurait pas su réellement si elle y croyait, si elle voulait y croire, ou si elle y accordait même une véritable once de crédit. Est-ce que ce n'était tout simplement pas de la curiosité ? Difficile à dire.
En attendant, le Dieu des hiboux allait avoir sa tête si elle ne rendait pas sa forme initiale à George, et Abi aussi.
- Bah, pépère, c'est bientôt fini, promis ! s'exclama-t-elle en opinant du chef.
Dessinant une croix invisible avec sa baguette, elle murmura mi-bas l'incantation et se focalisa sur le cailbou, tentant de visualiser la forme originelle de George pour qu'il soit de nouveau lui-même. En quelques instants, le grand-duc ressemblait à nouveau à un grand-duc, fier, sur le banc, comme si moins d'une minutes plus tôt il n'avait pas fait corps avec un morceau de pierre, formant un amas de choses indéfinissables. Nora aurait aimé posséder autant de fierté. Il lui arracha un sourire.
- Fiouuuu, souffla-t-elle. En bonne et due forme ! J'irai même jusqu'à dire que t'es plus beau qu'avant, taquina la Summerbee.
Elle ricana et alla s'asseoir sur le banc quand le hibou se fut déplacé. Il faisait meilleur à présent, et les ombres s'étiraient ou rétrécissaient en fonction de la trajectoire du soleil autour de l'université.
- Tu ne veux pas t'asseoir, du coup ? osa-t-elle demandé à Abigail.
Elle ne voulait pas que la jeune femme se fatigue à rester debout pour elle. Si elle était fatiguée, Nora préférait qu'elle se repose et qu'elle ne gâche pas son énergie. Elle espérait aussi que ce ne soit pas trop grave.
- Comment s'est arrivé ? T'es tombé dans les escaliers ? Après toutes ces années à Poudlard, j'aurais pas pensé que ce soit possible pour qui que ce soit, plaisanta Nora en pensant aux escaliers capricieux du château, un sourire aux lèvres.
Autant rendre le sujet le plus léger que possible.
- InvitéInvité
Re: Il n'y a pas de repos pour les braves [Nora] [Terminé]
Dim 29 Juil 2018 - 21:04
Je la regardais rendre son apparence à George, et j'en souriais, aussi soulagée que fière de mon élève improvisée. Me rapprochant du banc, le hibou prit son envol pour venir se poser sur ma tête, comme il le faisait d'habitude, et sans prévenir, il me picorait le sommet du crâne, m'obligeant à grimacer de douleur, pourtant, j'étais habituée.
- Aïe, aïe, arrête, tu es redevenu toi-même non ? Aïe, ouïlle, mais arrête, tu es un cobaye parfait !
C'était un compliment, mais visiblement mon Grand-Duc ne le prenait pas comme ça puisqu'il agitait alors les ailes, me tirant les cheveux. J'agitais alors les bras tout en m'esclaffant tandis que j'avais l'impression d'être en train de me faire scalper. Pourtant, je riais de bon cœur. Entre nous, c'était toujours comme ça, et je savais que l'oiseau m'appréciait, et c'était évidemment réciproque. Et pendant ce cirque, je voyais Nora prendre place sur le banc du coin de l'œil, et lorsque George décidait enfin à se calmer, je la regardais avec un grand sourire. Toutefois, mon corps me hurlait de douleur à cause de ma soudaine agitation, j'essayais de ne pas y porter attention.
- Je te félicite tu as parfaitement exécuté ton sort !
Mes paroles étaient sincères, j'étais véritablement contente de voir les progrès de la Summerbee, et il me semblait qu'elle avait fait des efforts concernant sa confiance en elle. Après tout, je lui avais signifié être blessée, ne pas avoir ma baguette et le sort était sur mon animal, mais elle avait su garder la tête froide et accomplir son sortilège. De part ce fait, pour moi la leçon était un succès pour ce matin. À son invitation, je souriais un peu amusée, mais je ne déclinais pas, m'approchant pour venir m'asseoir à côté d'elle.
- Je ne suis pas une pauvre petite chose non plus tu sais.
Je n'aimais pas spécialement être prise en pitié. Déjà il était difficile pour les gens de me considérer comme une femme de mon âge, et non pas comme une adolescente. Je n'avais donc pas besoin en plus qu'on soit particulièrement attentif à mon état alors que j'étais soit malade, soit accidentée. Toutefois, je devais reconnaître qu'être assise me faisait du bien, et j'en soupirais de soulagement, tandis que George sauta sur mes genoux et vint enfoncer sa tête dans ses épaules en plissant les yeux comme pour reprendre sa sieste. Élargissant mon sourire à sa suggestion, je pouffais un peu avant de répondre.
- J'aurai aimé que ce ne soit que des escaliers.
Gardant le silence, je cherchais mes mots. Comment allait-elle réagir en apprenant que j'avais été attaquée par un loup-garou ? Et surtout que potentiellement je puisse me transformer ? J'hésitais vraiment à lui raconter ou à détourner le sujet. Pourtant j'estimais que Nora pouvait savoir, et je n'aimais pas mentir. Qui plus est, faire face à la situation allait peut-être m'aider à lutter contre ma peur.
- J'ai été surprise par un loup-garou la pleine lune dernière… et il ne m'a pas fait que des câlins tout doux.
Ma voix était un peu tremblante et hésitant, tout comme mon regard. Je lorgnais la jaune du coin de l'œil, comme si je m'apprêtais à la voir s'en aller et me tourner le dos une bonne fois pour toute. Un peu nerveuse, je venais poser une main sur mon Grand-Duc pour lui caresser le dos.
- Aïe, aïe, arrête, tu es redevenu toi-même non ? Aïe, ouïlle, mais arrête, tu es un cobaye parfait !
C'était un compliment, mais visiblement mon Grand-Duc ne le prenait pas comme ça puisqu'il agitait alors les ailes, me tirant les cheveux. J'agitais alors les bras tout en m'esclaffant tandis que j'avais l'impression d'être en train de me faire scalper. Pourtant, je riais de bon cœur. Entre nous, c'était toujours comme ça, et je savais que l'oiseau m'appréciait, et c'était évidemment réciproque. Et pendant ce cirque, je voyais Nora prendre place sur le banc du coin de l'œil, et lorsque George décidait enfin à se calmer, je la regardais avec un grand sourire. Toutefois, mon corps me hurlait de douleur à cause de ma soudaine agitation, j'essayais de ne pas y porter attention.
- Je te félicite tu as parfaitement exécuté ton sort !
Mes paroles étaient sincères, j'étais véritablement contente de voir les progrès de la Summerbee, et il me semblait qu'elle avait fait des efforts concernant sa confiance en elle. Après tout, je lui avais signifié être blessée, ne pas avoir ma baguette et le sort était sur mon animal, mais elle avait su garder la tête froide et accomplir son sortilège. De part ce fait, pour moi la leçon était un succès pour ce matin. À son invitation, je souriais un peu amusée, mais je ne déclinais pas, m'approchant pour venir m'asseoir à côté d'elle.
- Je ne suis pas une pauvre petite chose non plus tu sais.
Je n'aimais pas spécialement être prise en pitié. Déjà il était difficile pour les gens de me considérer comme une femme de mon âge, et non pas comme une adolescente. Je n'avais donc pas besoin en plus qu'on soit particulièrement attentif à mon état alors que j'étais soit malade, soit accidentée. Toutefois, je devais reconnaître qu'être assise me faisait du bien, et j'en soupirais de soulagement, tandis que George sauta sur mes genoux et vint enfoncer sa tête dans ses épaules en plissant les yeux comme pour reprendre sa sieste. Élargissant mon sourire à sa suggestion, je pouffais un peu avant de répondre.
- J'aurai aimé que ce ne soit que des escaliers.
Gardant le silence, je cherchais mes mots. Comment allait-elle réagir en apprenant que j'avais été attaquée par un loup-garou ? Et surtout que potentiellement je puisse me transformer ? J'hésitais vraiment à lui raconter ou à détourner le sujet. Pourtant j'estimais que Nora pouvait savoir, et je n'aimais pas mentir. Qui plus est, faire face à la situation allait peut-être m'aider à lutter contre ma peur.
- J'ai été surprise par un loup-garou la pleine lune dernière… et il ne m'a pas fait que des câlins tout doux.
Ma voix était un peu tremblante et hésitant, tout comme mon regard. Je lorgnais la jaune du coin de l'œil, comme si je m'apprêtais à la voir s'en aller et me tourner le dos une bonne fois pour toute. Un peu nerveuse, je venais poser une main sur mon Grand-Duc pour lui caresser le dos.
- InvitéInvité
Re: Il n'y a pas de repos pour les braves [Nora] [Terminé]
Jeu 2 Aoû 2018 - 16:43
La Flynn sourit quand Abigail la félicita pour son sort. Elle n'était pas du genre à courir après les compliments, mais elle ne pouvait nier que ça lui faisait plaisir d'en recevoir de temps à autres. Le Grand-Duc lui lança un regard dédaigneux après avoir littéralement picoré le visage d'Abi. Heureusement pour Nora, Dana avait beau être une feignasse et une tête de mule, elle était câline, ce qui lui convenait parfaitement. Nora se serait sentit malheureuse d'avoir un compagnon froid et mesquin. Bien sûr elle savait que George n'était pas vraiment de cet acabit -il se vengeait juste de Nora sur Abi-, mais certains de leurs camarades n'avaient pas eu autant de chance qu'elles en ce qui concerneraient leurs animaux de compagnies. Le souvenirs d'un chat satanique ayant torturé un de ces petits copains de Poufsouffle en troisième année à Poudlard lui revint, et elle grinça des dents. Nora adorait les animaux, mais elle serait partie en courant devant cette bestiole. Tout le monde aurait pu jurer que ses yeux s'enflammaient quand il avait décidé de faire de vous sa proie.
Non vraiment, George et Dana, c'étaient des crèmes.
Abi exprima son faux mécontentement à être traitée comme une petite chose -ce que ne pensait pas Nora qui souhaitait juste son bien être-, et la rouquine roula des yeux, faussement excédée.
La Summerbee n'aurait pas voulu un seul instant qu'Abigail se sentent mal par rapport à une de ses remarques, c'est pourquoi elle essayait de faire attention à ce qu'elle disait. Et pas seulement avec la Dowell. Nora savait combien un mot mal placé pouvait faire mal, alors elle passait l'entièreté de sa vie à faire attention. Ca ne signifiait pas qu'elle faisait toujours dans le politiquement correcte, mais elle tentait de mieux qu'elle le pouvait de minimiser la casse en matière de blessure ou de remarque verbale. Parce que ça fallait bien des gifles, parfois. Nora renifla à l'idée.
Le poulet -pardon, le Grand-Duc fâché- se posa sur les genoux de sa voisine et s'installa pour roupiller, le veinard, alors qu'Abi reprenait la parole et que Nora se penchait sur ses pieds pour vérifier ses chaussures et tirer sur quelques brins d'herbe ça et là. Ca l'empêchait de se ronger les ongles bêtement.
N'empêche qu'elle dut s'arrêter quand elle entendit le mot "loup-garou" échapper des lèvres d'Abigail. Nora inspira soudainement et se redressa, étirant sa nuque pour reprendre ses esprits.
Un loup-garou, à la pleine lune. Un cauchemar. On aurait pu en faire un superbe épouvantard, et elle ne douta pas que peut-être bientôt ce serait celui d'Abi.
- Nom d'un chien, marmonna-t-elle en mordillant l'ongle de son pouce droit sans s'en rendre compte.
Bon, c'était pas vraiment d'un chien dont on parlait…
Elle posa une main qui se voulait rassurante sur celle d'Abi, s'exprimant parfois mieux par des petits gestes que par des mots. Nora aurait bien prit Abi dans ses bras pour lui faire un câlin de nounours, mais elle se disait que peut-être Abi ne faisait pas exactement dans le tactile, et que vu les grimace qui avaient habillé son visage pendant certains de ses mouvements, il valait mieux l'effleurer comme une plume au lieu de lui causer plus de mal.
- Je suis contente que tu t'en sois tirer aussi bien, si je peux dire ça, lui lança la rouquine, un coin de bouche tirant sur le bas et l'autre tirant vers le haut. Elle ne savait pas si elle devait sourire ou faire la moue. Ca a pas du être simple pour toi…
Qu'est-ce qu'elle aurait fait, elle, si elle avait rencontré un loup-garou perdant la tête ? Est-ce qu'elle l'aurait tué dans une frayeur intense ? Est-ce qu'elle aurait réussi à garder son calme ?
Bien sûr qu'ils suivaient tous des cours et qu'ils étaient de sorciers étudiants, intelligents et certainement pas sans défense. Mais il y avait toujours un fossé entre le cours et la réalité.
Défense Contre les Forces du Mal. Nora savait qu'elle ne vivait pas au pays des bisounours, mais rien dans sa petite vie n'avait dérangé la tranquillité qu'elle avait su trouver et construire. Ou peut-être juste la vue de ce stupide grand tas de muscle d'Henriksen. Alors elle avait du mal à imaginer l'enfer qu'avait pu connaitre Abi cette nuit-là. D'ailleurs elle préférait ne pas trop y penser, sachant son côte visuel et inventif assez poussé pour lui monter des films entier dans l'esprit. Elle frissonna malgré les hausses de températures.
- Merci du coup, d'avoir accepté qu'on se voit ? hésita Nora, avait un sourire timide. J'espère que tu iras mieux rapidement et que ce n'est pas trop grave.
Nora tourna ses yeux vers les hauteurs du château. Le ciel était bleu et tout semblait calme. Pourtant des loups-garous attaquaient les gens et des étudiants se battaient entre eux. Le paraître de la nature avait quelque chose de tout à fait fascinant.
- InvitéInvité
Re: Il n'y a pas de repos pour les braves [Nora] [Terminé]
Jeu 2 Aoû 2018 - 17:25
La réaction de Nora ne m'étonnait qu'à moitié. Qui ne pouvait pas être surpris en apprenant l'attaque d'un loup-garou sur quelqu'un ? Et pas uniquement dans le secteur du campus, n'importe où. Le loup-garou n'était pas une créature à prendre à la légère, et nous avions beau avoir terminé nos études à Poudlard ou dans une autre école, être considéré comme un genre d'élite en étudiant dans une université renommée, la théorie restait bien différente de la pratique. Et cette nuit-là avait été tout, sauf habituelle…
Je ne parvenais donc qu'à sourire un peu tristement à Nora tandis qu'elle semblait éberluée à côté de moi. Gardant obstinément mes mains sur George pour le caresser, je tâchais de faire de mon mieux pour rester calme. J'avais besoin d'aide, je le savais. Mon aimée m'aidait déjà beaucoup, mais il me fallait toute l'aide possible, et le fait d'avoir pu exorciser l'événement avec Nora était une sorte de secours.
Et pour ne pas avoir fui, en tout cas pas encore, je la remerciais en pensée. D'autant plus par ses gestes se voulant réconfortant et par ses paroles. Elles étaient maladroites, mais j'étais certaines d'avoir eu les mêmes si j'avais été dans sa situation. Mais puisque nous étions sur l'instant de vérité, je continuais calmement, mais sans réussir à me défaire de mon triste sourire.
- Aussi bien, je ne sais pas. J'ai été griffée et mordue de nombreuses fois… et je ne sais pas ce qu'il adviendra de moi par la suite…
Je fis une légère moue avant d'enchaîner.
- Ce n'était pas facile… mais ça ne l'est toujours pas.
N'appréciant pas le mensonge ou les secrets avec les personnes que j'appréciais, je faisais dont de la vérité à Nora. Elle avait le droit de savoir, et si ce n'était pas par rumeur, elle l'aurait sans doute appris d'une autre manière, les attaques de lycans ce n'était pas anodin. De par ce fait, je préférais qu'elle l'apprenne de moi plutôt qu'autrement. Et même si je savais que la jeune femme pouvait manquer de confiance de temps à autre, je n'avais aucun doute sur le fait qu'elle pouvait m'apporter son aide, à sa manière. C'était ça qui était appréciable avec les amis après tout. Chacun amenait un peu de sa touche personnelle.
J'osais donc venir serrer un peu les doigts de la jeune femme en signe amical et de remerciement. J'étais vraiment touchée, maintenant il ne restait plus qu'à espérer qu'elle ne s'en aille pas alors que j'avais sous-entendu qu'une transformation à la pleine lune prochaine restait possible. Je le craignais vraiment, et ça m'arrachait un soupir las.
Mais ses paroles m'arrachèrent un nouveau sourire, amusé cette fois-ci. Comme je l'avais signifié plus tôt, je n'étais pas une pauvre petite chose, mais j'étais certaine que dans le fond, Nora ne pensait pas cela de moi.
- Ça me change les idées qu'on puisse se voir, ça me fait du bien, vraiment.
Puis je perdais un peu mon sourire.
- C'est grave, et je ne sais pas pour combien de temps je vais en avoir… ce sera sans doute le mois le plus long de ma vie…
Je déglutissais avec un peu de peine à cause de la peur que je sentais s'emparer de moi. Pourtant, je réussissais à reprendre en forçant un sourire en coin.
- Qu'est-ce que tu fais toi contre la peur ?
Je ne parvenais donc qu'à sourire un peu tristement à Nora tandis qu'elle semblait éberluée à côté de moi. Gardant obstinément mes mains sur George pour le caresser, je tâchais de faire de mon mieux pour rester calme. J'avais besoin d'aide, je le savais. Mon aimée m'aidait déjà beaucoup, mais il me fallait toute l'aide possible, et le fait d'avoir pu exorciser l'événement avec Nora était une sorte de secours.
Et pour ne pas avoir fui, en tout cas pas encore, je la remerciais en pensée. D'autant plus par ses gestes se voulant réconfortant et par ses paroles. Elles étaient maladroites, mais j'étais certaines d'avoir eu les mêmes si j'avais été dans sa situation. Mais puisque nous étions sur l'instant de vérité, je continuais calmement, mais sans réussir à me défaire de mon triste sourire.
- Aussi bien, je ne sais pas. J'ai été griffée et mordue de nombreuses fois… et je ne sais pas ce qu'il adviendra de moi par la suite…
Je fis une légère moue avant d'enchaîner.
- Ce n'était pas facile… mais ça ne l'est toujours pas.
N'appréciant pas le mensonge ou les secrets avec les personnes que j'appréciais, je faisais dont de la vérité à Nora. Elle avait le droit de savoir, et si ce n'était pas par rumeur, elle l'aurait sans doute appris d'une autre manière, les attaques de lycans ce n'était pas anodin. De par ce fait, je préférais qu'elle l'apprenne de moi plutôt qu'autrement. Et même si je savais que la jeune femme pouvait manquer de confiance de temps à autre, je n'avais aucun doute sur le fait qu'elle pouvait m'apporter son aide, à sa manière. C'était ça qui était appréciable avec les amis après tout. Chacun amenait un peu de sa touche personnelle.
J'osais donc venir serrer un peu les doigts de la jeune femme en signe amical et de remerciement. J'étais vraiment touchée, maintenant il ne restait plus qu'à espérer qu'elle ne s'en aille pas alors que j'avais sous-entendu qu'une transformation à la pleine lune prochaine restait possible. Je le craignais vraiment, et ça m'arrachait un soupir las.
Mais ses paroles m'arrachèrent un nouveau sourire, amusé cette fois-ci. Comme je l'avais signifié plus tôt, je n'étais pas une pauvre petite chose, mais j'étais certaine que dans le fond, Nora ne pensait pas cela de moi.
- Ça me change les idées qu'on puisse se voir, ça me fait du bien, vraiment.
Puis je perdais un peu mon sourire.
- C'est grave, et je ne sais pas pour combien de temps je vais en avoir… ce sera sans doute le mois le plus long de ma vie…
Je déglutissais avec un peu de peine à cause de la peur que je sentais s'emparer de moi. Pourtant, je réussissais à reprendre en forçant un sourire en coin.
- Qu'est-ce que tu fais toi contre la peur ?
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Re: Il n'y a pas de repos pour les braves [Nora] [Terminé]
Sam 4 Aoû 2018 - 11:54
L'hypothèse que peut-être la pauvre Abigail se retrouvait à devenir elle-même une créature sujette aux bonnes volontés mensuelles de la pleine Lune ne plu pas du tout à Nora. Comme si, dans le même tempo, avoir ses règles tous les mois ne suffisait pas…
Bien sûr, il valait mieux souffrir de crampes allongée sur son lit avec un chocolat chaud et un Miyazaki plutôt que de se transformer en grand bête étrange pour parcourir les forets en hurlant à la mère blanche et ronde. Nora ne voulait pas trop songer à l'expérience douloureuse que cela pouvait représenter. La perte de contrôle de son corps et de son esprit, la transformation de son corps, mutation en une autre entité. En métamorphose, on ne sentait quasiment rien. Juste les chatouillis du sort qui s'exerçait sur soi. Elle n'avait jamais demandé à un animagus si passer de son état humain à son état animal faisait mal, mais à moins que ces personnes aient été de puissant masochistes à retenter la chose dans ce cas, elle émettait l'hypothèse que ça ne devait pas piquer plus que ça.
Le cas du loup-garou la laissait perplexe.
Mordue et griffée plusieurs fois ? L'angoisse. Evidement, il y avait une différence physique et visuelle entre un loup et un garou, mais Nora se demanda si la vue de son patronus ne causerait pas du tort à la brunette à côté d'elle. A l'avenir, elle essaierait de ne pas l'appeler en sa présence, quoi que de toute façon l'occasion se présentait rarement et la Flynn n'espérait pas avoir besoin d'y avoir recours. Ce n'était jamais bon signe, de devoir utiliser son patronus.
- J'espère que tes blessures physiques vont se soigner rapidement et qu'elles ne marqueront pas trop. Pour ce qui est du reste, on verra bien, et on attendra ensemble alors, répondit Nora, les mains sur ses genoux. Elle regardait le ciel, songeuse, mais se tourna avec un petit sourire, un vrai sourire, vers Abi. Tu seras jamais seule, tu sais ?
Nora pensait à elle, mais elle était sûre que, que ce soit elle ou quelqu'un d'autre, Abi trouverait une bonne âme pour l'accompagner tout au long du mois, et s'il le fallait, tout au long de sa vie, régulièrement et avec un soutient sans faille. Il fallait qu'elle sache qu'elle pouvait compter sur Nora et sur les autres, même si c'était dur et que peut-être il y avait des risques. Mais peu importaient les risques, Nora et ceux qui aimaient Abi devaient être prêt à les prendre. On ne laisse pas ses amis dans une misère semblable à moins de vouloir passer son après-vie transformer ignominie puante et sans valeur. Nora le ferait pas pour devenir un panda dans une autre vie -même si l'idée était tentante-, mais parce qu'Abi avait besoin de ça.
- Après, quoi qu'il arrive, si tu devais devenir un loup-garou, il faut que tu sâches qu'il y a des potions pour maîtriser tout ça, et que le corps enseignants ou les soignants pourront t'accompagner. Ensuite, personnellement, j'aime bien les petits loups. Tu serais la plus belle ! tenta de plaisanter la rouquine en lui faisant un clin d'oeil.
Ca lui faisait aussi très plaisir de voir Abi et de savoir que, d'une certaine manière, elle allégeait un peu l'esprit de la jeune femme. Depuis son attaque, elle avait du cogiter et mal dormir la nuit. Est-ce qu'elle dormirait, elle, si elle savait qu'elle allait pouvoir devenir un loup-garou toutes les pleines lunes et peut-être tourner berserk et s'en prendre à d'autres sans le vouloir, sans le savoir, et sans pouvoir l'empêcher ou s'en souvenir ?
Non, elle cauchemarderait sans aucun doute possible.
Qu'est-ce qu'elle faisait contre la peur ?
Nora éclata de rire contre son gré. Ca ne se prêtait pas à la situation, mais elle se moquait d'elle-même ici.
- Je bouffe. J'engloutis tout ce qui me passe sous la main. Je deviens un troue sans fond et je mange des pâtisseries jusqu'à roule. Tu devrais voir chez moi quand je suis contrarier. On pourrait soudain ouvrir une crêperie ou une boutique à cookies tellement j'en fais des tournées pour rester concentrer sur autre chose. Ca arrive que j'en fasse tellement - et Nora accentua l'image en écartant ses bras comme une montagne- que j'ai plu faim juste à les regarder. T'y crois, toi ? et elle se remit à rire doucement.
Elle se calma rapidement et réfléchit plus profondément à la question. Nora n'avait pas vraiment peur, mais elle avait toujours peur de blesser les autres, donc elle prenait plus de précautions que nécessaires pour faire attention et contrôler ce qu'elle pouvait. C'était automatique. Ce qu'elle disait, ce qu'elle faisait, ce qu'elle pensait, ça devait être contrôler. Elle ne voulait pas contrôler les autres ni les situations, c'était elle-même qu'elle contrôlait, parce qu'elle était trop gentille pour envisager faire du tort à quelqu'un.
Dans le potentiel cas que rencontrerait Abi, elle ne pourrait rien contrôler, la Dowell. Quand Nora sentait que les choses lui échappait et que même son petit cerveau cogiter et une pâtisserie n'y pouvait rien, elle ravalait sa son et sa fierté, et elle allait voir ses amours les plus proches, ses amis, sa famille, pour demander de l'aide. Parce qu'ils ne sont pas là par hasard, et qu'être une bonne amie, c'est aussi savoir faire confiance et demander à l'aide quand on en a besoin.
- Mais plus sérieusement, quand j'ai peur, je le dis. Pour réaliser, que j'ai peur. Sortir les mots, les laisser s'écouler de ma bouche comme le mauvais venin qu'ils représentent. Ils s'en vont, et vu que c'est moi qui ait admis mes propres sentiments, j'ai l'impression de réaliser leur ampleur davantage et de les contrôler un peu mieux. Ca allège d'un poids, aussi. C'est comme les chaînes d'une prison qui se délie doucement, ou se desserrent. T'es toujours un peu prisonnières, mais t'as déjà un peu plus de marge de manoeuvre : assez d'air pour respirer, assez d'air pour penser et agir, jouer ton prochain coup contre tout ça. Quand j'ai peur et que le cadenas est trop loin, je demande à quelqu'un d'autre de l'ouvrir pour moi, parce que parfois, on ne peut pas tout faire tout seul même si on le voulait.
- InvitéInvité
Re: Il n'y a pas de repos pour les braves [Nora] [Terminé]
Sam 4 Aoû 2018 - 20:34
Très sincèrement, en me levant à l'aube tout à l'heure je ne m'étais pas du tout imaginée passer le reste de ma matinée, assise là sur un banc, cinq minutes avec elle, à regarder le temps tant qu'il y en avait. De souvenir, nous n'avions jamais vraiment parlé de la sorte ensemble, nous nous contentions souvent de l'aide que je lui apportais pour les cours, puis nous vaquions toutes les deux chacune de notre côté. Ce matin, ça changeait, et je devais reconnaître que la présence de la jeune femme m'apaisait un peu, ce qui n'était pas aisé en ce moment. Mais plus je comparais la situation, et plus je devais admettre qu'être en présence de quelqu'un m'aidait à me calmer, que ce soit avec Adoración, Aislin, Aileas ou maintenant Nora. Sans doute était-ce ça, d'être bien entouré et d'avoir un entourage proche sincère et aimant. Je n'en étais que plus heureuse, car moi qui était une personne très timide, je me dévoilais que rarement, et j'avais beaucoup de mal à me faire des amis. À dire vrai, je n'avais jamais été aussi proche d'autrui, en dehors de ma sœur, avant le début de l'année. C'était comme si Aislin avait forcé la porte de ma socialisation et que le reste c'était fait un peu tout seul, à tel point que j'étais même en couple aujourd'hui. Événement impensable quelques semaines plus tôt.
À ses paroles, je ne pouvais m'empêcher de faire une légère moue, mais son sourire sincère ainsi que sa phrase qui était davantage une question affirmative qu'ouverte, me faisait me sentir à nue. Dépourvue de mot pendant un instant, je me contentais de la fixer, mes yeux arrondis par la surprise de sa sincérité. Je savais bien sûr que je n'étais pas seule, je pouvais au moins compter sur ma famille et mon aimée… mais qu'elle me le dise de cette façon, s'incluant sans doute dans le lot, ça m'allait réellement droit au cœur. Le lui démontrant par un sourire, mon regard s'adoucissant, je réussissais à répondre après l'étonnement passé.
- Ça me touche ce que tu dis… merci beaucoup…
Et dans un geste sincère, je venais simplement presser sa main avec la mienne, le temps d'un battement de cil, puis, avant de la reposer sur George, j'entrepris de retirer au moins mon bras droit de mon blouson en cuir. Puisque je m'étais autorisée à ne porter qu'un simple T-shirt en dessous, je révélais mon bras et une partie de mon biceps. Toute ma peau était balafrée, dépassant légèrement le coude, et remontant jusqu'à ma nuque, sans doute n'était-ce là que la partie immergée de l'iceberg. La grande taille des stigmates ainsi que les cratères qu'ils formaient dans ma peau laissaient deviner l'envergure de la patte de la créature, et ainsi donc que l'ampleur de tout son corps.
Ce geste était une façon pour moi de répondre à sa remarque quant aux marques… mais c'était aussi une véritable épreuve d'acceptation de moi-même, et des réactions de mon entourage. Adoración avait été particulièrement douce à ce sujet, et je devais avouer que ça m'avait fait le plus grand bien. Évidemment pour ma sœur, rien n'avait changé, et Aislin avait également été griffée, elle ne pouvait donc que m'accepter. C'était à présent au tour de Nora d'être l'une des premières spectatrices de la transformation de mon corps. J'allais ainsi pouvoir constater si ce qu'elle avait dit plus tôt était sincère ou non, même si je n'en doutais pas dans le fond. Après tout, il me fallait bien l'accepter, tout autant que les remarques et les réactions que ça allait engendrer. Y jetant un rapide coup d'œil, comme si c'était difficile pour moi de poser les yeux dessus, je concluais simplement.
- Ce n'est pas terrible, n'est-ce pas ?
D'ordinaire je n'étais pas une personne qui doutais de moi, j'étais même plutôt assurée, en dehors de ce qui concernait ma relation aux autres bien sûr. Nora avait sans doute pu le constater lors de nos nombreuses entrevues, je ne doutais ni de ses capacités de sorcière, ni des miennes. Me voir ainsi si peu assurée pouvait lui paraître étrange, tout du moins, à moi, ça me paraissait étrange.
Il n'empêchait que je ne pouvais retenir un petit rire rapide et franc sortir de mes lèvres à sa remarque.
- Oui je sais, l'hôpital de Sainte Mangouste m'en a déjà fourni plusieurs… et c'est gentil, je ne sais pas à quoi je pourrais ressembler comme louve…
Même si en chien, je le savais très bien. Qu'est-ce que je ne donnerai pas pour pouvoir me transformer à nouveau sous ma forme Animagus et ressentir toute cette nature autour de moi... Ça me manquait, c'était ma drogue, et je n'arrivais plus à me transformer depuis l'accident. Soit un blocage mental soit… soit le poison avait déjà fait son effet et bloquait ma capacité pour la remplacer par l'obligation du cycle lunaire. Mais au moins, la légèreté de Nora me faisait du bien, et peut-être en effet que je n'allais pas être une louve si terrible. Après tout, Zephyr se transformait en une créature splendide, mais je n'étais sans doute pas impartiale.
Le soudain fou rire de la jaune m'arrachait un air dubitatif. Je la regardais un peu de travers avec la tête penchée légèrement sur le côté, jusqu'à ce que l'explication arrive. À mon tour, je ne pouvais m'empêcher de sourire puis de rire en imaginant la jeune femme se goinfrer comme un ogre. C'était une technique comme une autre après tout, et me parler de crêpes, de cookies et donc de sous-entendre du chocolat dans la même phrase me donnait déjà l'eau à la bouche. Ça ne serait pourtant pas raisonnable pour ma ligne et ma santé, mais qu'importe, je notais son astuce dans un coin de ma tête. Après tout, nous étions en été, j'allais sans doute pouvoir me rabattre sur les glaces en pot devant un film moldu que j'affectionnais.
Et lorsqu'elle reprit un air sérieux, je ne pouvais m'empêcher d'écouter ce qu'elle avait à me dire avec une grande attention, sans doute la même que j'avais lorsque j'étais en cours, comme si elle détenait la clé de mon problème. C'était déjà à peu près ce que m'avait suggéré mon aimée, mais l'entendre d'une autre manière, de la bouche de quelqu'un d'autre, et qui pour le coup, était plus détaché de ma personne, était très intéressant. Qui plus est, elle avait raison, je le savais, pourtant, admettre la peur n'était, dans ma tête, pas une question de fierté… mais bel et bien de tétanie et d'angoisse. Tout était scénario à m'inquiéter et je savais que c'était absurde, pourtant il était vrai que jusqu'à présent, je n'avais pas prononcé clairement que j'avais peur. Adora avait pu le constater par mes nombreux cauchemars, mais je ne l'avais pas formulé. Je restais pensive encore un instant, tentant de m'imaginer convenablement les métaphores que la Summerbee avait essayé de m'inculquer.
- C'est ce que j'essaie de faire mais… je n'arrive pas à le formuler.
À ses paroles, je ne pouvais m'empêcher de faire une légère moue, mais son sourire sincère ainsi que sa phrase qui était davantage une question affirmative qu'ouverte, me faisait me sentir à nue. Dépourvue de mot pendant un instant, je me contentais de la fixer, mes yeux arrondis par la surprise de sa sincérité. Je savais bien sûr que je n'étais pas seule, je pouvais au moins compter sur ma famille et mon aimée… mais qu'elle me le dise de cette façon, s'incluant sans doute dans le lot, ça m'allait réellement droit au cœur. Le lui démontrant par un sourire, mon regard s'adoucissant, je réussissais à répondre après l'étonnement passé.
- Ça me touche ce que tu dis… merci beaucoup…
Et dans un geste sincère, je venais simplement presser sa main avec la mienne, le temps d'un battement de cil, puis, avant de la reposer sur George, j'entrepris de retirer au moins mon bras droit de mon blouson en cuir. Puisque je m'étais autorisée à ne porter qu'un simple T-shirt en dessous, je révélais mon bras et une partie de mon biceps. Toute ma peau était balafrée, dépassant légèrement le coude, et remontant jusqu'à ma nuque, sans doute n'était-ce là que la partie immergée de l'iceberg. La grande taille des stigmates ainsi que les cratères qu'ils formaient dans ma peau laissaient deviner l'envergure de la patte de la créature, et ainsi donc que l'ampleur de tout son corps.
Ce geste était une façon pour moi de répondre à sa remarque quant aux marques… mais c'était aussi une véritable épreuve d'acceptation de moi-même, et des réactions de mon entourage. Adoración avait été particulièrement douce à ce sujet, et je devais avouer que ça m'avait fait le plus grand bien. Évidemment pour ma sœur, rien n'avait changé, et Aislin avait également été griffée, elle ne pouvait donc que m'accepter. C'était à présent au tour de Nora d'être l'une des premières spectatrices de la transformation de mon corps. J'allais ainsi pouvoir constater si ce qu'elle avait dit plus tôt était sincère ou non, même si je n'en doutais pas dans le fond. Après tout, il me fallait bien l'accepter, tout autant que les remarques et les réactions que ça allait engendrer. Y jetant un rapide coup d'œil, comme si c'était difficile pour moi de poser les yeux dessus, je concluais simplement.
- Ce n'est pas terrible, n'est-ce pas ?
D'ordinaire je n'étais pas une personne qui doutais de moi, j'étais même plutôt assurée, en dehors de ce qui concernait ma relation aux autres bien sûr. Nora avait sans doute pu le constater lors de nos nombreuses entrevues, je ne doutais ni de ses capacités de sorcière, ni des miennes. Me voir ainsi si peu assurée pouvait lui paraître étrange, tout du moins, à moi, ça me paraissait étrange.
Il n'empêchait que je ne pouvais retenir un petit rire rapide et franc sortir de mes lèvres à sa remarque.
- Oui je sais, l'hôpital de Sainte Mangouste m'en a déjà fourni plusieurs… et c'est gentil, je ne sais pas à quoi je pourrais ressembler comme louve…
Même si en chien, je le savais très bien. Qu'est-ce que je ne donnerai pas pour pouvoir me transformer à nouveau sous ma forme Animagus et ressentir toute cette nature autour de moi... Ça me manquait, c'était ma drogue, et je n'arrivais plus à me transformer depuis l'accident. Soit un blocage mental soit… soit le poison avait déjà fait son effet et bloquait ma capacité pour la remplacer par l'obligation du cycle lunaire. Mais au moins, la légèreté de Nora me faisait du bien, et peut-être en effet que je n'allais pas être une louve si terrible. Après tout, Zephyr se transformait en une créature splendide, mais je n'étais sans doute pas impartiale.
Le soudain fou rire de la jaune m'arrachait un air dubitatif. Je la regardais un peu de travers avec la tête penchée légèrement sur le côté, jusqu'à ce que l'explication arrive. À mon tour, je ne pouvais m'empêcher de sourire puis de rire en imaginant la jeune femme se goinfrer comme un ogre. C'était une technique comme une autre après tout, et me parler de crêpes, de cookies et donc de sous-entendre du chocolat dans la même phrase me donnait déjà l'eau à la bouche. Ça ne serait pourtant pas raisonnable pour ma ligne et ma santé, mais qu'importe, je notais son astuce dans un coin de ma tête. Après tout, nous étions en été, j'allais sans doute pouvoir me rabattre sur les glaces en pot devant un film moldu que j'affectionnais.
Et lorsqu'elle reprit un air sérieux, je ne pouvais m'empêcher d'écouter ce qu'elle avait à me dire avec une grande attention, sans doute la même que j'avais lorsque j'étais en cours, comme si elle détenait la clé de mon problème. C'était déjà à peu près ce que m'avait suggéré mon aimée, mais l'entendre d'une autre manière, de la bouche de quelqu'un d'autre, et qui pour le coup, était plus détaché de ma personne, était très intéressant. Qui plus est, elle avait raison, je le savais, pourtant, admettre la peur n'était, dans ma tête, pas une question de fierté… mais bel et bien de tétanie et d'angoisse. Tout était scénario à m'inquiéter et je savais que c'était absurde, pourtant il était vrai que jusqu'à présent, je n'avais pas prononcé clairement que j'avais peur. Adora avait pu le constater par mes nombreux cauchemars, mais je ne l'avais pas formulé. Je restais pensive encore un instant, tentant de m'imaginer convenablement les métaphores que la Summerbee avait essayé de m'inculquer.
- C'est ce que j'essaie de faire mais… je n'arrive pas à le formuler.
- InvitéInvité
Re: Il n'y a pas de repos pour les braves [Nora] [Terminé]
Ven 10 Aoû 2018 - 15:26
Abi lui montra ses blessures. En se levant ce matin, Nora n’aurait pas pensé qu’elle assisterait à une journée pareille. Qu’elle serait là a essayer de soutenir son amie et camarade, qu’elle pourrait voir les stigmates de sa rencontre avec un fichu loup-garou. Était-ce un rêve ou un cauchemard ? Comment en étaient-elles arrivées là ? Quel sort de la Providence avait bien pu conduire à ces blessures ? Sans doute la Déesse avait des projets particuliers pour Abi, mais Nora ne mettait pas le doigt sur ce qui pouvait paraître utile dans la vie de la Dowell à recevoir des blessures comme celles qui parcourait son bras, depuis son coude jusque la naissance de sa nuque.
Sainte-mangouste avait encore du boulot pour rendre ça supportable dans tous les sens du terme. Au vu de la cicatrisation tendue, la rousse ne doutait pas que ce devait encore être douloureux à chaque mouvement.
Nora grimaça.
- Je ne mentirai pas, c’est pas terrible, mais une fois que ce sera bien cicatrisé et propre, tu seras badass, fit-elle avec un sourire en coin. Mais je ne doute pas une seule seconde que ce soit douloureux, j'espère juste que c’est supportable de quelque façon, et sa voix s’éteignit un peu. Elle ne voulait pas penser à Abi en souffrance.
Et ça faisait plusieurs semaines qu’elle se débattait avec ça ?
- Quelle warrior tu fais, je suis tellement fière de toi, souffla Nora, passant de sa blessures aux yeux de la brunette, le regard plein d’admiration. Je ne me plaindrai plus quand je cognerai mon petit orteil dans le coin de la porte, promis.
Quand Abi finit par dire sûelle ne savait pas comment avouer aux autres qu’elle avait peur, Nora n’aurait pas pu se sentir plus proche d’elle. Qui n’avait pas peur de dire qu’il ou elle avait peur ? C’etait le concept même de la vie humaine, quelque part. Peiner à mettre les mots sur des concepts ou des sentiments reels, physiques, mais qui s’échappent de la griffe de vos mains quand vous pensiez les tenir entre vos doigts.
C’était dur, mais pour Nora, le plus gros du travail était fait une fois qu’on avait bien voulu s’admettre à soi-même ce qu’on pouvait bien ressentir. Le plus compliqué, c’était soi et son amour-propre, sa fierté, appelez ça comme vous voulez.
- Je comprends que ce soit pas simple, mais je pense que tu as fait le plus gros du travail. Si tu ne peux pas le dire, peut-être l'écrire ou juste, comme tu l’as fait là, le montrer. Si tu te sens assez proche de la personne, bien-sûr. Parfois c’est plus simple de montrer que de pousser la voix. Un coup de pensine ou je ne sais quoi ? Ça dépend de ton caractère et de tes relations, de comment tu te sens au moment T. C’est tout floue, ce que je te dis, mais je suis sûre que tu saisis. La preuve, c’est que je pense que tu le dirais sans doute différemment à ta famille, à un prof qu’à moi aujourd'hui. Je me trompe ?
Nora sourit doucement. N’importe qui à la place d’Abi aurait peur, par la Barbe de Merlin. Ou alors il s’agissait d’un ou d’une psychopathe né(e), avec de sérieux soucis allant plus loin que celui de se transformer en loup-garou à la fin du mois. Difficile tout de suite d’imaginer problème plus grave. Être enceinte en plus, peut-être ? Abi n’avait pas l’air enceinte. Mais quelque part elle se poserait peut-être la question un jour de savoir si c’était génétiquement transmissible. Nora n’avait jamais poussé le sujet en classe parce qu’elle était persuadée qu’elle ne croiserait pas de loup-garou de sa vie entière. Si seulement elle avait su à l’époque qu’il en rôdait en Ecosse et que peut-être sa gentille et jolie camarade elle en devenir un, alors elle aurait potassé un peu plus son sujet. La Flynn se fit la réflexion de passer à la bibliothèque avant de retourner chez elle, dans les jours à venir. Puis à la boulangerie, parce qu’elle voulait vraiment un truc sucré pour avaler tout ça.
- Après, c’est normal qu’on s'inquiète et qu’on ait peur pour toi, réfléchit-elle à voix haute. Le contraire serait vraiment triste et poserait des questions, mais à plusieurs, on trouvera plus de solutions ou de meilleurs solutions pour t’aider si tu en as besoin. Si on ne s'inquiétait pas face à ce que tu veux bien nous laisser savoir, je pense qu’il faudrait que tu te poses des questions et que tu changes d’amis, finit-elle, en haussant un sourcil en direction d’Abi
Sainte-mangouste avait encore du boulot pour rendre ça supportable dans tous les sens du terme. Au vu de la cicatrisation tendue, la rousse ne doutait pas que ce devait encore être douloureux à chaque mouvement.
Nora grimaça.
- Je ne mentirai pas, c’est pas terrible, mais une fois que ce sera bien cicatrisé et propre, tu seras badass, fit-elle avec un sourire en coin. Mais je ne doute pas une seule seconde que ce soit douloureux, j'espère juste que c’est supportable de quelque façon, et sa voix s’éteignit un peu. Elle ne voulait pas penser à Abi en souffrance.
Et ça faisait plusieurs semaines qu’elle se débattait avec ça ?
- Quelle warrior tu fais, je suis tellement fière de toi, souffla Nora, passant de sa blessures aux yeux de la brunette, le regard plein d’admiration. Je ne me plaindrai plus quand je cognerai mon petit orteil dans le coin de la porte, promis.
Quand Abi finit par dire sûelle ne savait pas comment avouer aux autres qu’elle avait peur, Nora n’aurait pas pu se sentir plus proche d’elle. Qui n’avait pas peur de dire qu’il ou elle avait peur ? C’etait le concept même de la vie humaine, quelque part. Peiner à mettre les mots sur des concepts ou des sentiments reels, physiques, mais qui s’échappent de la griffe de vos mains quand vous pensiez les tenir entre vos doigts.
C’était dur, mais pour Nora, le plus gros du travail était fait une fois qu’on avait bien voulu s’admettre à soi-même ce qu’on pouvait bien ressentir. Le plus compliqué, c’était soi et son amour-propre, sa fierté, appelez ça comme vous voulez.
- Je comprends que ce soit pas simple, mais je pense que tu as fait le plus gros du travail. Si tu ne peux pas le dire, peut-être l'écrire ou juste, comme tu l’as fait là, le montrer. Si tu te sens assez proche de la personne, bien-sûr. Parfois c’est plus simple de montrer que de pousser la voix. Un coup de pensine ou je ne sais quoi ? Ça dépend de ton caractère et de tes relations, de comment tu te sens au moment T. C’est tout floue, ce que je te dis, mais je suis sûre que tu saisis. La preuve, c’est que je pense que tu le dirais sans doute différemment à ta famille, à un prof qu’à moi aujourd'hui. Je me trompe ?
Nora sourit doucement. N’importe qui à la place d’Abi aurait peur, par la Barbe de Merlin. Ou alors il s’agissait d’un ou d’une psychopathe né(e), avec de sérieux soucis allant plus loin que celui de se transformer en loup-garou à la fin du mois. Difficile tout de suite d’imaginer problème plus grave. Être enceinte en plus, peut-être ? Abi n’avait pas l’air enceinte. Mais quelque part elle se poserait peut-être la question un jour de savoir si c’était génétiquement transmissible. Nora n’avait jamais poussé le sujet en classe parce qu’elle était persuadée qu’elle ne croiserait pas de loup-garou de sa vie entière. Si seulement elle avait su à l’époque qu’il en rôdait en Ecosse et que peut-être sa gentille et jolie camarade elle en devenir un, alors elle aurait potassé un peu plus son sujet. La Flynn se fit la réflexion de passer à la bibliothèque avant de retourner chez elle, dans les jours à venir. Puis à la boulangerie, parce qu’elle voulait vraiment un truc sucré pour avaler tout ça.
- Après, c’est normal qu’on s'inquiète et qu’on ait peur pour toi, réfléchit-elle à voix haute. Le contraire serait vraiment triste et poserait des questions, mais à plusieurs, on trouvera plus de solutions ou de meilleurs solutions pour t’aider si tu en as besoin. Si on ne s'inquiétait pas face à ce que tu veux bien nous laisser savoir, je pense qu’il faudrait que tu te poses des questions et que tu changes d’amis, finit-elle, en haussant un sourcil en direction d’Abi
- InvitéInvité
Re: Il n'y a pas de repos pour les braves [Nora] [Terminé]
Sam 18 Aoû 2018 - 19:24
Ce que j'appréciais particulièrement avec Nora, c'était la simplicité de ses paroles, ses comparaisons presque naïves et ce ton toujours léger et humoristique. Moi qui prenais très souvent la vie au sérieux, notamment au niveau du travail, la dragonologie n'étant absolument pas un jeu pour moi, je devais admettre que ça me faisait du bien. Elle m'évoquait un peu une plume qui se laissait emporter au gré des caprices d'une brise tranquille. Moi, je luttais souvent contre ce vent, ne serait-ce que par ma timidité. La Summerbee était donc un petit exemple à suivre pour moi, elle aimait les simplicités de la vie, tout comme Ayden, un trait jaune que je ne pouvais m'empêcher d'admirer. Moi aussi, j'avais vécu simplement durant 25 ans, et depuis que j'avais rencontré Aislin, depuis que j'étais tombée amoureuse, c'était comme une sorte d'ouragan qui avait foutu un bazar monstrueux dans mon existence. Ce n'était pas toujours désagréable, bien au contraire, mais c'était très surprenant lorsqu'on était habitué au long fleuve tranquille.
Un autre point appréciable était sa sincérité. Et je ne pouvais m'empêcher de pouffer à ses paroles, même si je ressentais la compassion qu'elle avait pour moi. Compassion que je ne désirais pas recevoir. Je voulais être considérée comme avant, comme une timide, comme Abigail Dowell, et non pas comme l'écorchée, la victime du loup-garou ou que sais-je.
- Badass…. Je ne suis pas Rambo !
Je riais légèrement avant de reprendre un air légèrement plus sérieux sans pour autant perdre ma bonne humeur.
- Il n'y a pas à être fière tu sais, je ne fais rien d'extraordinaire. C'est la fatalité et personne n'y peut rien, pas même le loup-garou. Je ne suis pas si forte que ce qu'il y parait. Alors tu peux toujours te plaindre de te cogner le doigt de pied, tout comme le choc électrique sur le coude, je ne t'en voudrais pas, bien au contraire. Je me demande ce qui est le plus douloureux d'ailleurs.
Amusée par cette comparaison, je levais un instant les yeux au ciel comme pour réfléchir, pourtant ma réflexion s'en alla bien rapidement. Ce n'était la faute de personne… néanmoins, je ne pouvais m'empêcher de me sentir coupable de ce qui était arrivé. Après tout, c'était moi qui m'était aventurée dans ces bois, et le pire, c'est que j'y avais entraîné Aislin… ça aurait été moins aggravant à mes yeux si j'avais été seule… mais sans elle, je serai morte à l'heure actuelle, c'était une certitude dont je ne pouvais me défaire. Je ne pouvais donc pas m'empêcher de culpabiliser de ce qui était arrivé, même si la Pokeby m'avait assurée ne pas m'en vouloir alors qu'elle avait elle aussi été blessée… et non, je n'étais pas si forte que ce que je pouvais laisser croire à l'instant. Même si les marques avaient très bien cicatrisés malgré que ça puisse être des blessures magiques, j'avais des douleurs fantômes, comme si je ressentais encore la bête me griffer et me mordre. Je me sentais également gênée dans mes gestes, sans doute allais-je devoir m'y faire, et ça viendrait sans doute, avec du temps.
Et de quelle force devait-on parler lorsque je me réveillais en nage en pleine nuit, poursuivie par des cauchemars et des terreurs nocturnes, empêchant ma moitié de se reposer convenablement ? Devais-je aussi évoquer ma baguette que je n'osais plus tenir et prendre avec moi ? Je n'étais pas courageuse… simplement inconsciente, et à présente, bêtement traumatisée par un accident malheureux.
Mais encore une fois lorsque Nora pris la parole, c'était pour éclaircir ma lanterne. Bien sûr, j'avais déjà conscience de tout ce qu'elle disait là, et j'y avais même déjà songé… mais se le faire entendre dire par quelqu'un de neutre, c'était toujours différent que lorsque ça venait de soi. Encore une fois, je posais mes yeux foncés sur elle avec plein de reconnaissance.
- C'est vrai oui. Et ce que tu dis n'est pas flou du tout, je comprends très bien où tu veux en venir. Peut-être pourrai-je en effet l'écrire ou le dessiner… écrire, c'est hurler en silence.
À ces mots, je venais caresser tranquillement le sommet du crâne de George qui, appréciant le geste, levait la tête en fermant ses grands yeux, comme pour savourer mes gratouilles. Je souriais légèrement tout en restant plongée dans mes pensées en essayant de réfléchir à toutes les options qui se présentaient à moi.
- En fait… ce n'est pas admettre que j'ai peur qui me dérange, je n'ai pas assez de fierté pour ça… c'est simplement… comment dire ?
Je clignais des yeux avant de les relever encore une fois en fixant le château au loin.
- C'est comme si en parler ce serait invoquer le démon, le faire apparaître et devoir y faire face une nouvelle fois… tu vois ?
Je ne savais pas si j'étais très claire à ce sujet. Le simple fait de parler du loup-garou, ou des lycans de manière générale était vraiment comme si j'en faisais appel. Ne pas y penser, éviter le sujet, ne rien dire, c'était l'ignorer, le fuir, le cacher, se mettre des œillères et ne plus rien voir pour se protéger. Bien sûr, je savais que me mettre la tête dans le sable n'allait pas arranger mon cas, je devais faire face à mes problèmes pour les affronter, mais je ne me sentais pas prête. Ça me terrorisais et je pouvais en trembler rien qu'à me remémorer trop précisément ce qui était arrivé.
Ce sont les nouvelles paroles de la jaune qui me tirèrent de mes pensées, et fort heureusement parce que je me sentais happée par mes craintes. Encore une fois, ce qu'elle disait faisait sens et me donnait d'autant plus envie de me confier à ceux qui m'étaient chers et en qui je croyais pouvoir m'appuyer. Au fond, cet accident pouvait être un excellent moyen pour moi de tester mon entourage et de m'assurer qui pouvaient être de véritables amis, ou non. C'est le visage détendu avec un franc sourire que je la regardais en hochant la tête. Décidément, aujourd'hui, elle me touchait beaucoup et me faisait le plus grand bien. Je plongeais alors mes yeux dans les siens.
- Oui l'union fait la force… et tu sais, je suis contente de pouvoir compter sur toi. Ça me soulage beaucoup.
Un autre point appréciable était sa sincérité. Et je ne pouvais m'empêcher de pouffer à ses paroles, même si je ressentais la compassion qu'elle avait pour moi. Compassion que je ne désirais pas recevoir. Je voulais être considérée comme avant, comme une timide, comme Abigail Dowell, et non pas comme l'écorchée, la victime du loup-garou ou que sais-je.
- Badass…. Je ne suis pas Rambo !
Je riais légèrement avant de reprendre un air légèrement plus sérieux sans pour autant perdre ma bonne humeur.
- Il n'y a pas à être fière tu sais, je ne fais rien d'extraordinaire. C'est la fatalité et personne n'y peut rien, pas même le loup-garou. Je ne suis pas si forte que ce qu'il y parait. Alors tu peux toujours te plaindre de te cogner le doigt de pied, tout comme le choc électrique sur le coude, je ne t'en voudrais pas, bien au contraire. Je me demande ce qui est le plus douloureux d'ailleurs.
Amusée par cette comparaison, je levais un instant les yeux au ciel comme pour réfléchir, pourtant ma réflexion s'en alla bien rapidement. Ce n'était la faute de personne… néanmoins, je ne pouvais m'empêcher de me sentir coupable de ce qui était arrivé. Après tout, c'était moi qui m'était aventurée dans ces bois, et le pire, c'est que j'y avais entraîné Aislin… ça aurait été moins aggravant à mes yeux si j'avais été seule… mais sans elle, je serai morte à l'heure actuelle, c'était une certitude dont je ne pouvais me défaire. Je ne pouvais donc pas m'empêcher de culpabiliser de ce qui était arrivé, même si la Pokeby m'avait assurée ne pas m'en vouloir alors qu'elle avait elle aussi été blessée… et non, je n'étais pas si forte que ce que je pouvais laisser croire à l'instant. Même si les marques avaient très bien cicatrisés malgré que ça puisse être des blessures magiques, j'avais des douleurs fantômes, comme si je ressentais encore la bête me griffer et me mordre. Je me sentais également gênée dans mes gestes, sans doute allais-je devoir m'y faire, et ça viendrait sans doute, avec du temps.
Et de quelle force devait-on parler lorsque je me réveillais en nage en pleine nuit, poursuivie par des cauchemars et des terreurs nocturnes, empêchant ma moitié de se reposer convenablement ? Devais-je aussi évoquer ma baguette que je n'osais plus tenir et prendre avec moi ? Je n'étais pas courageuse… simplement inconsciente, et à présente, bêtement traumatisée par un accident malheureux.
Mais encore une fois lorsque Nora pris la parole, c'était pour éclaircir ma lanterne. Bien sûr, j'avais déjà conscience de tout ce qu'elle disait là, et j'y avais même déjà songé… mais se le faire entendre dire par quelqu'un de neutre, c'était toujours différent que lorsque ça venait de soi. Encore une fois, je posais mes yeux foncés sur elle avec plein de reconnaissance.
- C'est vrai oui. Et ce que tu dis n'est pas flou du tout, je comprends très bien où tu veux en venir. Peut-être pourrai-je en effet l'écrire ou le dessiner… écrire, c'est hurler en silence.
À ces mots, je venais caresser tranquillement le sommet du crâne de George qui, appréciant le geste, levait la tête en fermant ses grands yeux, comme pour savourer mes gratouilles. Je souriais légèrement tout en restant plongée dans mes pensées en essayant de réfléchir à toutes les options qui se présentaient à moi.
- En fait… ce n'est pas admettre que j'ai peur qui me dérange, je n'ai pas assez de fierté pour ça… c'est simplement… comment dire ?
Je clignais des yeux avant de les relever encore une fois en fixant le château au loin.
- C'est comme si en parler ce serait invoquer le démon, le faire apparaître et devoir y faire face une nouvelle fois… tu vois ?
Je ne savais pas si j'étais très claire à ce sujet. Le simple fait de parler du loup-garou, ou des lycans de manière générale était vraiment comme si j'en faisais appel. Ne pas y penser, éviter le sujet, ne rien dire, c'était l'ignorer, le fuir, le cacher, se mettre des œillères et ne plus rien voir pour se protéger. Bien sûr, je savais que me mettre la tête dans le sable n'allait pas arranger mon cas, je devais faire face à mes problèmes pour les affronter, mais je ne me sentais pas prête. Ça me terrorisais et je pouvais en trembler rien qu'à me remémorer trop précisément ce qui était arrivé.
Ce sont les nouvelles paroles de la jaune qui me tirèrent de mes pensées, et fort heureusement parce que je me sentais happée par mes craintes. Encore une fois, ce qu'elle disait faisait sens et me donnait d'autant plus envie de me confier à ceux qui m'étaient chers et en qui je croyais pouvoir m'appuyer. Au fond, cet accident pouvait être un excellent moyen pour moi de tester mon entourage et de m'assurer qui pouvaient être de véritables amis, ou non. C'est le visage détendu avec un franc sourire que je la regardais en hochant la tête. Décidément, aujourd'hui, elle me touchait beaucoup et me faisait le plus grand bien. Je plongeais alors mes yeux dans les siens.
- Oui l'union fait la force… et tu sais, je suis contente de pouvoir compter sur toi. Ça me soulage beaucoup.
- InvitéInvité
Re: Il n'y a pas de repos pour les braves [Nora] [Terminé]
Dim 2 Sep 2018 - 17:45
Nora regardait Abi qui avait éludé ses petits compliments d’un revers de la main. Comme un papillon qu’on voudrait bien chasser parce qu’il est dérangeant malgré tout. Nora n’en pris pas mouche et continua de l’observer du coin de l’œil, attentive. La posture d’Abi, ses sourcils qui se fronçaient quand elle s’agaçait de quelque chose ou la moue pensive qu’elle affichait alors qu’elle se débâtait avec quelque idées intérieures ou cauchemars coriaces.
Abigail Dowell ne se considérait pas comme une wonder woman, et pourtant Nora ne pouvait pas l’imaginer plus proche du statut. La capacité qu’elle avait à garder une tenue extérieure irréprochable, cette maîtrise de façade de tout ce remoud intérieur qu’elle pouvait bien ressentir, c’était incroyable pour la Flynn. Bien sûr, Nora savait garder son calme et gérer les questions de crises, mais ça s’était toujours avérer pour des soucis qui ne concernaient que quelqu’un d’autre que ça propre personne.
Serait-elle capable de rester calme si quelque chose d’aussi important lui arrivait et la travaillait comme cela devait travailler son amie ? Elle pondéra la question, pencha la tête sur le côté. Nora avait rarement craquée. Ce n’était pas son genre. Elle l’avait quasiment toujours fait avec son frère dans les parages, ou bien seule dans un coin. Ca avait été plus ou moins long à chaque fois, et rien de grave n’était arrivé avant ni après. Ca avait été l’exhaustion du moment, l’épuisement mental après des efforts un peu trop importants. Perks of being too nice. Parfois, ça lui hérissait le poil, cette capacité d’être au service des autres. Non pas qu’elle le regrettait réellement. Mais elle aurait préféré savoir dire non de temps en temps, garder du temps pour elle. Ou pour ceux qui le méritaient, comme Abi.
Heureusement, avec le temps l’Irlandaise avait fini par reprendre un peu le dessus et grâce à des amis attentifs et capables de la secouer comme un prunier, elle avait réussi à s’éclipser à temps lors de demandes un peu trop importantes ou encombrantes. Se tuer à être gentille n’était pas vraiment sur sa bucket liste.
Mais là, assise à côté d’Abi, elle percevait les choses différemment. L’université vide, le soleil là-haut, le calme environnant et sa seule volonté de consoler Abigail d’une manière ou d’une autre la poussait à remettre les choses en contexte et à se focaliser, à s’oublier un peu.
« Ecrire, c’est hurler en silence », lui dit soudain Abi, et Nora se fit la réflexion qu’elle n’aurait pas pu trouver un postulat plus juste. Ecrire, c’était ouvrir la veine contaminée et laisser s’écouler le venin qui vous rongeait le corps, ou alors laisser s’élever le souffle rayonnant d’un sentiment amoureux, d’une création volatile et douce depuis le bout de ses doigts.
Nora sourit en opinant du chef. Elle repassa une main dans ses cheveux avant d’étirer ses jambes devant elle. Sa baguette sur les genoux, elle entreprit de faire pousser des fleurs ça et là à leurs pieds, pour le plaisir des yeux et du divertissement.
- Je vois où tu veux en venir. En parler c’est le rendre plus réel et replonger dedans. C’est pareil avec n’importe quel souvenir douloureux, je suppose. Il y en aura toujours un qui te coupera le souffle, te piquera les yeux et nouera tes cordes vocales. Mais d’autres sont plus faciles à raconter avec le temps, à force de. C’est comme parler d’un proche que tu as perdu. Au début, même un souvenir heureux est pénible. Après, tu es capable de raconter sa fin avec plus d’aplomb. Ca prendra le temps qu’il faut Abi, tu dois juste y aller à ton rythme je pense. proposa Nora en regardant les coquelicots se battre après un coup de vent.
Elle les caressa du bout des doigts et finit par un tendre un à Abi avec un sourire en coin.
- Je serai toujours pas loin, même si tu n’as pas besoin de moi, et elle fit un clin d’œil en sautant sur ses pieds.
Nora s’étira un peu et fronça le bout de son nez, par habitude avant de regarder autour d’elles. Elles étaient seules dans ce coin du parc, mais peut-être d’autres élèves parcouraient-ils eux aussi les lieux pendant les vacances. Certains étaient partis au camp, d’autres travaillaient ou vadrouillaient. Peut-être en transplanant, peut-être en transports moldus. La rouquine trouvait que transplaner était pratique, mais elle détestait tellement la sensation de vide et de tomber que l’expérience lui procurait qu’elle préférait ne l’utiliser qu’en dernier recours.
Nora Flynn avait une peur bleue de tomber ou du sentiment de non-prise que procurait la sensation de tomber qu’elle évitait les hauteurs et tout ce qui pouvait conduire de près ou de loin à ce sentiment. Elle eu un vilain frisson rien qu’à l’idée et secoua la tête.
- Mais dis-moi, Mademoiselle Dowell, quels sont tes plans pour les vacances ? Tu comptes rester dans les parages du coup ? demanda Nora.
Elle imaginait bien qu’il valait peut-être mieux pour Abi qu’elle reste non lui des professeurs ou de Sainte-Mangouste si rien n’était fixé, mais peut-être que prendre l’air, voir du pays et changer de décor lui ferait du bien de la même façon.
Après tout, il vaut mieux courir après la vie qu’attendre la mort. Ca vous donne une raison d’avancer.
Abigail Dowell ne se considérait pas comme une wonder woman, et pourtant Nora ne pouvait pas l’imaginer plus proche du statut. La capacité qu’elle avait à garder une tenue extérieure irréprochable, cette maîtrise de façade de tout ce remoud intérieur qu’elle pouvait bien ressentir, c’était incroyable pour la Flynn. Bien sûr, Nora savait garder son calme et gérer les questions de crises, mais ça s’était toujours avérer pour des soucis qui ne concernaient que quelqu’un d’autre que ça propre personne.
Serait-elle capable de rester calme si quelque chose d’aussi important lui arrivait et la travaillait comme cela devait travailler son amie ? Elle pondéra la question, pencha la tête sur le côté. Nora avait rarement craquée. Ce n’était pas son genre. Elle l’avait quasiment toujours fait avec son frère dans les parages, ou bien seule dans un coin. Ca avait été plus ou moins long à chaque fois, et rien de grave n’était arrivé avant ni après. Ca avait été l’exhaustion du moment, l’épuisement mental après des efforts un peu trop importants. Perks of being too nice. Parfois, ça lui hérissait le poil, cette capacité d’être au service des autres. Non pas qu’elle le regrettait réellement. Mais elle aurait préféré savoir dire non de temps en temps, garder du temps pour elle. Ou pour ceux qui le méritaient, comme Abi.
Heureusement, avec le temps l’Irlandaise avait fini par reprendre un peu le dessus et grâce à des amis attentifs et capables de la secouer comme un prunier, elle avait réussi à s’éclipser à temps lors de demandes un peu trop importantes ou encombrantes. Se tuer à être gentille n’était pas vraiment sur sa bucket liste.
Mais là, assise à côté d’Abi, elle percevait les choses différemment. L’université vide, le soleil là-haut, le calme environnant et sa seule volonté de consoler Abigail d’une manière ou d’une autre la poussait à remettre les choses en contexte et à se focaliser, à s’oublier un peu.
« Ecrire, c’est hurler en silence », lui dit soudain Abi, et Nora se fit la réflexion qu’elle n’aurait pas pu trouver un postulat plus juste. Ecrire, c’était ouvrir la veine contaminée et laisser s’écouler le venin qui vous rongeait le corps, ou alors laisser s’élever le souffle rayonnant d’un sentiment amoureux, d’une création volatile et douce depuis le bout de ses doigts.
Nora sourit en opinant du chef. Elle repassa une main dans ses cheveux avant d’étirer ses jambes devant elle. Sa baguette sur les genoux, elle entreprit de faire pousser des fleurs ça et là à leurs pieds, pour le plaisir des yeux et du divertissement.
- Je vois où tu veux en venir. En parler c’est le rendre plus réel et replonger dedans. C’est pareil avec n’importe quel souvenir douloureux, je suppose. Il y en aura toujours un qui te coupera le souffle, te piquera les yeux et nouera tes cordes vocales. Mais d’autres sont plus faciles à raconter avec le temps, à force de. C’est comme parler d’un proche que tu as perdu. Au début, même un souvenir heureux est pénible. Après, tu es capable de raconter sa fin avec plus d’aplomb. Ca prendra le temps qu’il faut Abi, tu dois juste y aller à ton rythme je pense. proposa Nora en regardant les coquelicots se battre après un coup de vent.
Elle les caressa du bout des doigts et finit par un tendre un à Abi avec un sourire en coin.
- Je serai toujours pas loin, même si tu n’as pas besoin de moi, et elle fit un clin d’œil en sautant sur ses pieds.
Nora s’étira un peu et fronça le bout de son nez, par habitude avant de regarder autour d’elles. Elles étaient seules dans ce coin du parc, mais peut-être d’autres élèves parcouraient-ils eux aussi les lieux pendant les vacances. Certains étaient partis au camp, d’autres travaillaient ou vadrouillaient. Peut-être en transplanant, peut-être en transports moldus. La rouquine trouvait que transplaner était pratique, mais elle détestait tellement la sensation de vide et de tomber que l’expérience lui procurait qu’elle préférait ne l’utiliser qu’en dernier recours.
Nora Flynn avait une peur bleue de tomber ou du sentiment de non-prise que procurait la sensation de tomber qu’elle évitait les hauteurs et tout ce qui pouvait conduire de près ou de loin à ce sentiment. Elle eu un vilain frisson rien qu’à l’idée et secoua la tête.
- Mais dis-moi, Mademoiselle Dowell, quels sont tes plans pour les vacances ? Tu comptes rester dans les parages du coup ? demanda Nora.
Elle imaginait bien qu’il valait peut-être mieux pour Abi qu’elle reste non lui des professeurs ou de Sainte-Mangouste si rien n’était fixé, mais peut-être que prendre l’air, voir du pays et changer de décor lui ferait du bien de la même façon.
Après tout, il vaut mieux courir après la vie qu’attendre la mort. Ca vous donne une raison d’avancer.
- Spoiler:
- Pardon pour l'attente T-T Le retour de vacances à été compliqué et j'ai eu un writting lump cette semaine… Sorry~
- InvitéInvité
Re: Il n'y a pas de repos pour les braves [Nora] [Terminé]
Mar 4 Sep 2018 - 15:54
Je la regardais étendre ses jambes devant elle et faire apparaître des fleurs autour de nous. J’aimais les fleurs, je connaissais leurs langages et la signification de leurs couleurs. C’était une vieille habitude que j’avais eue de parler ainsi, avec les fleurs, suivant les personnes. Voilà pourquoi je n’avais pas besoin de ma baguette pour moi aussi invoquer un peu la nature autour de nous, y rajoutant les couleurs que je pensais manquantes. Un peu de rouge, de jaune et de violet.
Distraite par ceci, j’écoutais la jeune femme me parler, et j’étais soulagée de constater qu’elle arrivait à comprendre le fond de ma pensée. Oui… tout passe avec le temps, je le savais, mais pour certain sujet, c’était plus difficile à les laisser couler que d’autre. Toutefois, j’avais l’impression que Nora parlait de vécu dans sa manière de formuler sa phrase. Je la regardais un instant en la considérant, pourtant, je n’allais lui poser aucune question. Ce n’était pas mon genre, je n’étais pas indiscrète, tout comme elle après tout. Elle aurait très bien pu me demander pourquoi je n’avais pas ma baguette ce matin, or, elle s’était abstenue. J’allais en faire de même. J’estimais qu’après mes confidences, elle pouvait elle aussi se confier à moi sans crainte. Je finissais donc par soupirer un peu, las, avant de répondre, pensive.
- Oui… tempus fugit…
Lorsqu’elle me tendit le coquelicot, mes lèvres s’étirèrent en un fin sourire. Je l’attrapais et venais le coincer dans mes cheveux, au-dessus de mon oreille droite. D’un regard plein de sympathie et de gratitude, j’enchaînais à ses mots, comme un écho.
- Je serai toujours là, même si tu ne me vois pas.
Au fond, que je dise ça était légèrement ironique. Rares étaient les personnes qui arrivaient à me remarquer tant j’étais discrète et timide. Toutefois, Nora avait su me voir, et même si jusque-là notre relation c’était tenue à être simple, comme une tutrice et son apprentie, j’étais contente d’avoir accepté d’être venue ce matin. Je sentais quelque chose changé entre nous, comme si nous devenions vraiment amies, et, bien que la sensation me paraisse toujours étrange parce que je n’y étais pas habituée, j’étais heureuse. Elle avait ses traits de caractère agréable que j’appréciais aussi chez Ayden, j’appréciais la maison des Summerbee avec eux, et je regrettais presque de ne pas pouvoir la partager avec eux. Toutefois, les Ethelred correspondaient parfaitement à ce que j’étais, je ne voulais donc en changer pour rien au monde.
Je savais que Nora avait compris le sens caché de ma phrase, que moi aussi, je serai là le jour où elle en aurait besoin.
L’observant se redresser devant moi, je gardais mon sourire et mon air calme, George toujours sur mes cuisses comme s’il n’était pas décidé à vouloir bouger, et c’était sûrement le cas. J’appréciais le vent qui soufflait doucement dans mes cheveux, les secouant avec grâce. Le soleil invitait à une belle journée. Certes, j’allais avoir chaud habillée ainsi, mais je n’avais pas le choix pour l’instant, tant que je n’avais pas trouvé de solution à mon problème.
Amusée par sa question, je relevais la tête vers le ciel bleu en réfléchissant un peu au même temps que je reprenais la parole.
- Heu et bien… Je n’ai pas prévu grand-chose cette année c’est vrai. En fait, ma sœur a décidé de suivre son cursus de médicomagie à Hungcalf, elle revient des Etats-Unis… donc je vais sans doute profiter d’elle et l’aider à s’installer…
Je baissais mon regard foncé sur elle en continuant.
- Et bon, vu ma tronche, ce n’est pas cette année que je vais pouvoir me dorer la pilule au soleil tranquillement. Tout le monde va me dévisager et ça va me laisser des marques horribles.
D’origine écossaise, ce n’était pas moi qui devenais brune en prenant un peu le soleil. Toutefois, je n’avais pas envie de risquer de bronzer un minimum et d’avoir des marques roses partout, contrastant encore plus que maintenant sur ma peau. Je m’appliquais à cacher mes cicatrices, ce n’était pas pour les faire ressortir encore plus. Qui plus est, nous avions prévu de partir, avec Adoración, non seulement en Roumanie pour aller chercher Thomas, mais aussi les deux, pour pouvoir profiter de notre couple. Je ne pouvais cependant pas le préciser à la jeune femme.
Et c’est avec une curiosité toute innocente que je lui retournais la question.
- Et toi alors Mademoiselle Flynn, qu’as-tu prévu en cette belle saison estivale ?
Distraite par ceci, j’écoutais la jeune femme me parler, et j’étais soulagée de constater qu’elle arrivait à comprendre le fond de ma pensée. Oui… tout passe avec le temps, je le savais, mais pour certain sujet, c’était plus difficile à les laisser couler que d’autre. Toutefois, j’avais l’impression que Nora parlait de vécu dans sa manière de formuler sa phrase. Je la regardais un instant en la considérant, pourtant, je n’allais lui poser aucune question. Ce n’était pas mon genre, je n’étais pas indiscrète, tout comme elle après tout. Elle aurait très bien pu me demander pourquoi je n’avais pas ma baguette ce matin, or, elle s’était abstenue. J’allais en faire de même. J’estimais qu’après mes confidences, elle pouvait elle aussi se confier à moi sans crainte. Je finissais donc par soupirer un peu, las, avant de répondre, pensive.
- Oui… tempus fugit…
Lorsqu’elle me tendit le coquelicot, mes lèvres s’étirèrent en un fin sourire. Je l’attrapais et venais le coincer dans mes cheveux, au-dessus de mon oreille droite. D’un regard plein de sympathie et de gratitude, j’enchaînais à ses mots, comme un écho.
- Je serai toujours là, même si tu ne me vois pas.
Au fond, que je dise ça était légèrement ironique. Rares étaient les personnes qui arrivaient à me remarquer tant j’étais discrète et timide. Toutefois, Nora avait su me voir, et même si jusque-là notre relation c’était tenue à être simple, comme une tutrice et son apprentie, j’étais contente d’avoir accepté d’être venue ce matin. Je sentais quelque chose changé entre nous, comme si nous devenions vraiment amies, et, bien que la sensation me paraisse toujours étrange parce que je n’y étais pas habituée, j’étais heureuse. Elle avait ses traits de caractère agréable que j’appréciais aussi chez Ayden, j’appréciais la maison des Summerbee avec eux, et je regrettais presque de ne pas pouvoir la partager avec eux. Toutefois, les Ethelred correspondaient parfaitement à ce que j’étais, je ne voulais donc en changer pour rien au monde.
Je savais que Nora avait compris le sens caché de ma phrase, que moi aussi, je serai là le jour où elle en aurait besoin.
L’observant se redresser devant moi, je gardais mon sourire et mon air calme, George toujours sur mes cuisses comme s’il n’était pas décidé à vouloir bouger, et c’était sûrement le cas. J’appréciais le vent qui soufflait doucement dans mes cheveux, les secouant avec grâce. Le soleil invitait à une belle journée. Certes, j’allais avoir chaud habillée ainsi, mais je n’avais pas le choix pour l’instant, tant que je n’avais pas trouvé de solution à mon problème.
Amusée par sa question, je relevais la tête vers le ciel bleu en réfléchissant un peu au même temps que je reprenais la parole.
- Heu et bien… Je n’ai pas prévu grand-chose cette année c’est vrai. En fait, ma sœur a décidé de suivre son cursus de médicomagie à Hungcalf, elle revient des Etats-Unis… donc je vais sans doute profiter d’elle et l’aider à s’installer…
Je baissais mon regard foncé sur elle en continuant.
- Et bon, vu ma tronche, ce n’est pas cette année que je vais pouvoir me dorer la pilule au soleil tranquillement. Tout le monde va me dévisager et ça va me laisser des marques horribles.
D’origine écossaise, ce n’était pas moi qui devenais brune en prenant un peu le soleil. Toutefois, je n’avais pas envie de risquer de bronzer un minimum et d’avoir des marques roses partout, contrastant encore plus que maintenant sur ma peau. Je m’appliquais à cacher mes cicatrices, ce n’était pas pour les faire ressortir encore plus. Qui plus est, nous avions prévu de partir, avec Adoración, non seulement en Roumanie pour aller chercher Thomas, mais aussi les deux, pour pouvoir profiter de notre couple. Je ne pouvais cependant pas le préciser à la jeune femme.
Et c’est avec une curiosité toute innocente que je lui retournais la question.
- Et toi alors Mademoiselle Flynn, qu’as-tu prévu en cette belle saison estivale ?
- Spoiler:
- Pas de soucis t'inquiète pas
- InvitéInvité
Re: Il n'y a pas de repos pour les braves [Nora] [Terminé]
Lun 17 Sep 2018 - 23:11
La Flynn apprécia que l’Ethelred lui retourne son sentiment et lui dise qu’elle serait là aussi si jamais Nora en avait besoin. Elle espérait juste au plus profond d’elle-même qu’Abi ne se sentait pas obligée de lui rendre la pareille par politesse… Eh oui, elle était comme ça la Summerbee, avec ses doutes idiots et ses sourires mutins pour les dissimuler. Un jour peut-être qu’elle et Abi deviendraient assez proches pour qu’elles lui partagent plus que ses questionnements professionnels et ses hésitations en classe. Rien qu’elle ne puisse surmonter seule.
Mais les petits doutes qui la grignotaient parfois de l’intérieur, c’était une toute autre affaire.
Nora regarda quelques instants le coquelicot dodeliner sur l’oreille d’Abi, le rouge contrastant sur sa chevelure. Avec les rayons du soleil on aurait presque pu voir les rainures parcourir les pétales de la fleur, et une ombre rosée s’étirait sur le côté de la tempe d’Abi, juste derrière la plante. Ca méritait une photo mais Nora en ferait un souvenir rien que pour elle.
La rouquine cligna des yeux à l’évocation de la sœur d’Abi. Elle fronça même des sourcils, cherchant quelque part dans ses souvenirs l’évocation du nom de la deuxième Dowell, et peu de choses raisonnèrent dans sa caboche. Mettons qu’Abigail l’ait évoquée devant elle, Nora ne s’en souvenait pas particulièrement. Elle haussa des épaules intérieurement.
- Des Etats-Unis ? Ca doit être quelque chose ! Pas sûre que j’abandonnerai le bayou mystique ou la cool San Francisco pour revenir me les geler ici l’hiver si j’avais l’occasion d’y faire un tour, plaisanta Nora.
Bien sûr qu’elle reviendrait. Hungcalf c’était la maison.
- Médicomagie en plus ! Ca, ça en jette ! J’espère qu’elle s’en sortira, mais si elle est comme toi, je ne me fais aucun soucis. Nora fit un clin d’œil en tournant sur elle-même pour regarder autour un instant. Bon courage pour le déménagement et tout ça, d’ailleurs.
Nora n’était pas une fan des déménagements. Jusqu’ici, elle en avait connu trois. Quand elle avait fait sa valise pour Poudlard, quand elle avait du abandonner la chambre et le lit qu’elle y avait occupés pendant sept ans, bourrés de souvenirs et de confession, d’une chaleur particulière qu’on ne trouve nul par ailleurs. Ce coin où l’on revient, attiré comme une abeille par le pollen, où tout est à sa place. Et quand finalement elle avait refait sa valise pour Hungcalf. Aujourd’hui, ayant passé quasiment autant de temps dans les deux institutions magiques, elle leur accordait autant d’importance dans son petit cœur.
Sa chambre à Galway avait toujours de petit quelque chose, bien sûr. C’était la maison. Mais parfois elle se sentait comme une intruse dans son propre refuge, à fixer les livres pour enfant et les bibelots qu’elle ne pouvait se résoudre à jeter ou emballer. Elle ne les utilisait pas, mais la simple idée de les voir disparaître lui froissait le cœur. Alors elle les fixait avec une mélancolie d’enfant coincé dans un corps d’adulte. C’était chiant, de grandir, merde.
- Oui, sans doute que le topless ce ne sera pas pour cette année, grimaça-t-elle en pensant aux effets du soleil sur la pauvre peau d’Abi. Comme si t’avais besoin de ressembler à une crevette en plus de tout ça ! Mais je suis sûre que tu serais mignonne toute rose.
Nora se mit à rire de bon cœur.
- Je vais essayer d’attraper mon frère au vol pour passer du temps avec lui, mais ça s’annonce être une vrai chasse à l’homme ! soupira-t-elle en boudant à moitié. Sinon, je pense que je resterai chez mes parents à Galway pour profiter de ma mère. Si j’ai le temps j’irai à Londres voir de la famille avant de revenir tôt dans le coin. Je ne m’explique pas que ma boussole interne me ramène indubitablement toujours dans le coin après un certain temps. Ils doivent mettre un truc dans le jus de citrouille.
Elle hocha plusieurs fois du chef comme pour se convaincre elle-même. La journée s’étirait et les ombres avec elle. Ca sentait les vacances mais l’endroit avait quelque chose de vivant. Même sans étudiant, on sentait les choses s’agiter et vibrer. Peut-être les fantômes de la fac, peut-être les souvenirs vivides des âmes passées par là, n’attendant qu’à être découvert. Le monde magique n’était fait que de « peut-être » et de « et si ».
- Et si je t’envoyais une carte, tiens ?
Mais les petits doutes qui la grignotaient parfois de l’intérieur, c’était une toute autre affaire.
Nora regarda quelques instants le coquelicot dodeliner sur l’oreille d’Abi, le rouge contrastant sur sa chevelure. Avec les rayons du soleil on aurait presque pu voir les rainures parcourir les pétales de la fleur, et une ombre rosée s’étirait sur le côté de la tempe d’Abi, juste derrière la plante. Ca méritait une photo mais Nora en ferait un souvenir rien que pour elle.
La rouquine cligna des yeux à l’évocation de la sœur d’Abi. Elle fronça même des sourcils, cherchant quelque part dans ses souvenirs l’évocation du nom de la deuxième Dowell, et peu de choses raisonnèrent dans sa caboche. Mettons qu’Abigail l’ait évoquée devant elle, Nora ne s’en souvenait pas particulièrement. Elle haussa des épaules intérieurement.
- Des Etats-Unis ? Ca doit être quelque chose ! Pas sûre que j’abandonnerai le bayou mystique ou la cool San Francisco pour revenir me les geler ici l’hiver si j’avais l’occasion d’y faire un tour, plaisanta Nora.
Bien sûr qu’elle reviendrait. Hungcalf c’était la maison.
- Médicomagie en plus ! Ca, ça en jette ! J’espère qu’elle s’en sortira, mais si elle est comme toi, je ne me fais aucun soucis. Nora fit un clin d’œil en tournant sur elle-même pour regarder autour un instant. Bon courage pour le déménagement et tout ça, d’ailleurs.
Nora n’était pas une fan des déménagements. Jusqu’ici, elle en avait connu trois. Quand elle avait fait sa valise pour Poudlard, quand elle avait du abandonner la chambre et le lit qu’elle y avait occupés pendant sept ans, bourrés de souvenirs et de confession, d’une chaleur particulière qu’on ne trouve nul par ailleurs. Ce coin où l’on revient, attiré comme une abeille par le pollen, où tout est à sa place. Et quand finalement elle avait refait sa valise pour Hungcalf. Aujourd’hui, ayant passé quasiment autant de temps dans les deux institutions magiques, elle leur accordait autant d’importance dans son petit cœur.
Sa chambre à Galway avait toujours de petit quelque chose, bien sûr. C’était la maison. Mais parfois elle se sentait comme une intruse dans son propre refuge, à fixer les livres pour enfant et les bibelots qu’elle ne pouvait se résoudre à jeter ou emballer. Elle ne les utilisait pas, mais la simple idée de les voir disparaître lui froissait le cœur. Alors elle les fixait avec une mélancolie d’enfant coincé dans un corps d’adulte. C’était chiant, de grandir, merde.
- Oui, sans doute que le topless ce ne sera pas pour cette année, grimaça-t-elle en pensant aux effets du soleil sur la pauvre peau d’Abi. Comme si t’avais besoin de ressembler à une crevette en plus de tout ça ! Mais je suis sûre que tu serais mignonne toute rose.
Nora se mit à rire de bon cœur.
- Je vais essayer d’attraper mon frère au vol pour passer du temps avec lui, mais ça s’annonce être une vrai chasse à l’homme ! soupira-t-elle en boudant à moitié. Sinon, je pense que je resterai chez mes parents à Galway pour profiter de ma mère. Si j’ai le temps j’irai à Londres voir de la famille avant de revenir tôt dans le coin. Je ne m’explique pas que ma boussole interne me ramène indubitablement toujours dans le coin après un certain temps. Ils doivent mettre un truc dans le jus de citrouille.
Elle hocha plusieurs fois du chef comme pour se convaincre elle-même. La journée s’étirait et les ombres avec elle. Ca sentait les vacances mais l’endroit avait quelque chose de vivant. Même sans étudiant, on sentait les choses s’agiter et vibrer. Peut-être les fantômes de la fac, peut-être les souvenirs vivides des âmes passées par là, n’attendant qu’à être découvert. Le monde magique n’était fait que de « peut-être » et de « et si ».
- Et si je t’envoyais une carte, tiens ?
- InvitéInvité
Re: Il n'y a pas de repos pour les braves [Nora] [Terminé]
Jeu 20 Sep 2018 - 21:18
Je fixais avec tranquillité la jeune femme debout devant moi. Le temps s'écoulait avec une lenteur agréable, je sentais les rayons du soleil devenir chauds, indiquant qu'il était déjà bientôt midi. Pourtant, je n'avais rien de prévu aujourd'hui et je n'étais pas pressée de me relever. George, qui avait dû se lasser d'attendre que je me décide à partir, s'était finalement endormi sur moi. Les ailes bien rangées contre son corps, ça tête était enfoncée dans ses petites épaules et couché sur moi comme si j'étais une branche, ses pattes étaient cachées sous ses fesses. Je ne cessais de le caresser. J'aimais lorsqu'il s'endormait de la sorte sur moi. Malgré nos chamailleries, nous étions très complices tous les deux. Et j'en venais à me dire que, peut-être, nous pourrions en faire de même Nora et moi.
J'élargissais mon sourire, très amusée avant de lui répondre. Évidemment, j'avais été divertie par son expression lorsque je lui parlais d'Aileas. Je parlais peu d'elle.
- Ho elle s'en sort plutôt bien il me semble. Elle suit la voie de notre père.
Me contentant d'élargir mon sourire à ses encouragements pour le déménagement, je baissais un instant mon regard sur le hibou endormi sur mes genoux. Le déménagement, ce n'était pas ce qui était difficile à faire chez les sorciers. Un coup ou deux coups de baguette et c'était terminé. Je ne pourrai aider que psychologiquement puisque j'étais devenue incapable d'utiliser ma baguette et que je devais ménager mon corps, mais l'intention était là au moins. Dans un sens, ce n'était pas plus mal, je n'allais pas risquer de faire tomber quelque chose ou de l'abimer… ou de moi-même me casser le nez d'une quelconque façon.
Mes pensées de déplacement de meubles furent interrompues par la plaisanterie de Nora. Je n'avais pas le teint d'une rousse, donc je bronzais sans trop de difficulté, j'attrapais peu de coups de soleil, heureusement. Toutefois, l'image de moi changée en crevette m'arrachait un nouveau sourire. Je rétorquais sans crainte.
- Si je suis la crevette, tu seras l'écrevisse.
Riant de bon cœur avec elle, j'étais navrée de secouer un peu George qui ouvrit alors sur moi un œil accusateur. Passant mon index entre son bec et son sou pour le calmer, j'écoutais distraitement la Summerbee me raconter ses projets de vacances.
- Il faut que je passe du temps avec mes parents moi aussi.
Je fus pensive un instant avant de reprendre, amusée.
- Bah, c'est que même si tu ne t'en rends pas compte, tu aimes être ici.
Si le vent soufflait toujours pour un retour à l'université, c'est qu'il fallait y revenir. Je ne croyais pas totalement au hasard. Avoir une baguette avec comme cœur un poil de loup-garou, être menée à devenir amie avec l'un deux, devoir en combattre un autre et survivre… Était-ce vraiment du hasard tout cela ? Je peinais à le croire.
Finalement, je décidais de me lever, mon hibou venant se poser alors sur mon épaule pour refermer les yeux, solidement accroché avec ses serres.
- Envoie-en moi autant que tu le souhaites, je vais adorer les lire.
Glissant mes mains dans mes poches, je balayais le paysage du regard avant de revenir sur la jeune femme.
- Bien… je ne sais pas toi, mais je commence à avoir la fringale, je vais donc te laisser.
Souriante, je prenais une pause avant de reprendre d'une voix enjouée.
- Ce serait bien si une fois on se voyait autrement que dans le cadre des cours, qu'est-ce que tu en dis ?
J'élargissais mon sourire, très amusée avant de lui répondre. Évidemment, j'avais été divertie par son expression lorsque je lui parlais d'Aileas. Je parlais peu d'elle.
- Ho elle s'en sort plutôt bien il me semble. Elle suit la voie de notre père.
Me contentant d'élargir mon sourire à ses encouragements pour le déménagement, je baissais un instant mon regard sur le hibou endormi sur mes genoux. Le déménagement, ce n'était pas ce qui était difficile à faire chez les sorciers. Un coup ou deux coups de baguette et c'était terminé. Je ne pourrai aider que psychologiquement puisque j'étais devenue incapable d'utiliser ma baguette et que je devais ménager mon corps, mais l'intention était là au moins. Dans un sens, ce n'était pas plus mal, je n'allais pas risquer de faire tomber quelque chose ou de l'abimer… ou de moi-même me casser le nez d'une quelconque façon.
Mes pensées de déplacement de meubles furent interrompues par la plaisanterie de Nora. Je n'avais pas le teint d'une rousse, donc je bronzais sans trop de difficulté, j'attrapais peu de coups de soleil, heureusement. Toutefois, l'image de moi changée en crevette m'arrachait un nouveau sourire. Je rétorquais sans crainte.
- Si je suis la crevette, tu seras l'écrevisse.
Riant de bon cœur avec elle, j'étais navrée de secouer un peu George qui ouvrit alors sur moi un œil accusateur. Passant mon index entre son bec et son sou pour le calmer, j'écoutais distraitement la Summerbee me raconter ses projets de vacances.
- Il faut que je passe du temps avec mes parents moi aussi.
Je fus pensive un instant avant de reprendre, amusée.
- Bah, c'est que même si tu ne t'en rends pas compte, tu aimes être ici.
Si le vent soufflait toujours pour un retour à l'université, c'est qu'il fallait y revenir. Je ne croyais pas totalement au hasard. Avoir une baguette avec comme cœur un poil de loup-garou, être menée à devenir amie avec l'un deux, devoir en combattre un autre et survivre… Était-ce vraiment du hasard tout cela ? Je peinais à le croire.
Finalement, je décidais de me lever, mon hibou venant se poser alors sur mon épaule pour refermer les yeux, solidement accroché avec ses serres.
- Envoie-en moi autant que tu le souhaites, je vais adorer les lire.
Glissant mes mains dans mes poches, je balayais le paysage du regard avant de revenir sur la jeune femme.
- Bien… je ne sais pas toi, mais je commence à avoir la fringale, je vais donc te laisser.
Souriante, je prenais une pause avant de reprendre d'une voix enjouée.
- Ce serait bien si une fois on se voyait autrement que dans le cadre des cours, qu'est-ce que tu en dis ?
- InvitéInvité
Re: Il n'y a pas de repos pour les braves [Nora] [Terminé]
Mar 2 Oct 2018 - 22:24
A quelle fréquence était-il bon d’envoyer des cartes postales ? Evidemment, une par jour, c’était trop. Une par semaine, c’était pas mal, mais avec Abi, elles n’étaient pas si proches, et Nora ne voulait pas passer ni pour une folle, ni pour une personne effrayante et envahissante. Loin de là. Peut-être qu’une par mois ferait l’affaire ? La rouquine aimait particulièrement recevoir des cartes postales et elle était bien contente que sa camarade soit sur la même longueur d’onde. Et puis, de toute façon, qui n’aime pas recevoir une carte postale un beau matin dans sa boite aux lettres ? Eriksen, sans doute, mais ça c’était une autre affaire…
Nora jeta un coup d’œil au hibou d’Abid pour vérifier qu’il était bien intact. Bien sûr, il n’avait pas repris l’aspect d’un caillou depuis la fin du cours, mais c’était un coup d’œil rassurant et idiot. Comme quand vous savez que vous avez fermé votre voiture, mais qu’après cinq mètres vous vous posez la question de savoir si elle est bien fermée, et que vous retourner tirer sur la poignée –fermée- de la portière. Avec George, c’était pareil. Mieux valait vérifier bêtement que de se tromper un jour.
La Summerbee jeta un regard en coin et haussa un sourcil quand Abi la qualifia d’écrevisse. C’était peut-être à cause des cheveux ? Parce que quitte à cuir au soleil, Nora se sentait plus Porcinnet que Sébastien (même si en vrai, c’était bien un crabe). Elle fronça du nez comme pour appuyer sa pensée et secoua la tête avec un demi-sourire avant de rire à son tour. C’était l’été, il faisait beau, elles étaient tranquilles. Une belle journée, en soi. Et Nora savait apprécier les choses belles et simples.
- Ah les parents. Pendant 20 ans ils sont sur notre dos et après c’est à nous de leur courir après, souffla Nora en haussant des épaules.
Maman Flynn était une vrai Madame avec des occupations et toujours entrain de courir à droite à gauche. Elle avait un tempérament aussi flamboyant que ses cheveux et rien ne pouvait l’arrêter. Evidement Papa Flynn tempérait le tout, mais parfois il était coincé dans sa bulle. Nora les aimait comme ils étaient, mais parfois elle aurait voulu en prendre un pour secouer l’autre. Surtout que si elle voulait les voir aujourd’hui, c’était presque comme si elle devait prendre rendez-vous. « Attend chérie, je regarde si je suis à la maison. » « Non j’ai rendez-vous avec les Proctor ce soir-là. » « Pense à nourrir les poissons quand on sera parti ! ».
Les Flynn n’avaient plus de poissons depuis 10 ans.
Nora faillit renifler de dédain et chassa ces menus détails de son esprit.
- Tu as tout à fait raison, j’aime Hungcalf, sourit-elle doucement à Abi. Bien sûr on peut se sentir un peu perdu avec tout le monde qu’on y trouve, mais c’est notre chez nous d’une manière ou d’une autre.
Abi était sur le départ et Nora sentait aussi son estomac s’agiter, mais elle avait des livres à récupérer et une lettre à envoyer. Elle regarda autour d’elle et se tourna vers Abi.
- Ca me ferait vraiment plaisir, oui. Un karaoke, une session musicale. Un truc sans magie ça serait bien, hein ? demanda Nora en faisant un clin d’œil.
C’est vrai que depuis le temps qu’elles se connaissaient, elles s’étaient surtout vues pour leurs cours et leurs leçons particulières. Il ne leur était jamais arrivé de sortir de ce contexte, d’aller boire un verre ou faire la fête. Après cette matinée avec Abigail, l’ancienne Poufsouffle avait bien envie de passer plus de temps avec sa nouvelle amie et de partager plus de choses avec la jolie brunette. Elle était certaine que de belles choses pouvaient se passer entre elles et que de nouvelles aventures se présenteraient.
En attendant, elles avaient l’été pour se donner rendez-vous et réfléchir à leur prochaine rencontre. Nora glissa ses mains dans ses poches après avoir fait un coucou rapide à Abi. Lorsqu’elle fut à demi tournée vers l’autre côté du parc, elle s’arrêta.
- Bonnes vacances Abi, prends-soin de toi. Et si tu as besoin, n’hésites pas, vraiment. elle se mit en marche dans la direction opposée à l’Ethereld. D’ici la rentrée, guète mes cartes ! cria-t-elle par dessus son épaule avec un sourire.
Après trois mètres, elle transplana jusque sa chambre parce qu’elle avait la flemme, soudainement, et que changer un hibou en caillou ça demandait un effort psychologique conséquent.
Nora jeta un coup d’œil au hibou d’Abid pour vérifier qu’il était bien intact. Bien sûr, il n’avait pas repris l’aspect d’un caillou depuis la fin du cours, mais c’était un coup d’œil rassurant et idiot. Comme quand vous savez que vous avez fermé votre voiture, mais qu’après cinq mètres vous vous posez la question de savoir si elle est bien fermée, et que vous retourner tirer sur la poignée –fermée- de la portière. Avec George, c’était pareil. Mieux valait vérifier bêtement que de se tromper un jour.
La Summerbee jeta un regard en coin et haussa un sourcil quand Abi la qualifia d’écrevisse. C’était peut-être à cause des cheveux ? Parce que quitte à cuir au soleil, Nora se sentait plus Porcinnet que Sébastien (même si en vrai, c’était bien un crabe). Elle fronça du nez comme pour appuyer sa pensée et secoua la tête avec un demi-sourire avant de rire à son tour. C’était l’été, il faisait beau, elles étaient tranquilles. Une belle journée, en soi. Et Nora savait apprécier les choses belles et simples.
- Ah les parents. Pendant 20 ans ils sont sur notre dos et après c’est à nous de leur courir après, souffla Nora en haussant des épaules.
Maman Flynn était une vrai Madame avec des occupations et toujours entrain de courir à droite à gauche. Elle avait un tempérament aussi flamboyant que ses cheveux et rien ne pouvait l’arrêter. Evidement Papa Flynn tempérait le tout, mais parfois il était coincé dans sa bulle. Nora les aimait comme ils étaient, mais parfois elle aurait voulu en prendre un pour secouer l’autre. Surtout que si elle voulait les voir aujourd’hui, c’était presque comme si elle devait prendre rendez-vous. « Attend chérie, je regarde si je suis à la maison. » « Non j’ai rendez-vous avec les Proctor ce soir-là. » « Pense à nourrir les poissons quand on sera parti ! ».
Les Flynn n’avaient plus de poissons depuis 10 ans.
Nora faillit renifler de dédain et chassa ces menus détails de son esprit.
- Tu as tout à fait raison, j’aime Hungcalf, sourit-elle doucement à Abi. Bien sûr on peut se sentir un peu perdu avec tout le monde qu’on y trouve, mais c’est notre chez nous d’une manière ou d’une autre.
Abi était sur le départ et Nora sentait aussi son estomac s’agiter, mais elle avait des livres à récupérer et une lettre à envoyer. Elle regarda autour d’elle et se tourna vers Abi.
- Ca me ferait vraiment plaisir, oui. Un karaoke, une session musicale. Un truc sans magie ça serait bien, hein ? demanda Nora en faisant un clin d’œil.
C’est vrai que depuis le temps qu’elles se connaissaient, elles s’étaient surtout vues pour leurs cours et leurs leçons particulières. Il ne leur était jamais arrivé de sortir de ce contexte, d’aller boire un verre ou faire la fête. Après cette matinée avec Abigail, l’ancienne Poufsouffle avait bien envie de passer plus de temps avec sa nouvelle amie et de partager plus de choses avec la jolie brunette. Elle était certaine que de belles choses pouvaient se passer entre elles et que de nouvelles aventures se présenteraient.
En attendant, elles avaient l’été pour se donner rendez-vous et réfléchir à leur prochaine rencontre. Nora glissa ses mains dans ses poches après avoir fait un coucou rapide à Abi. Lorsqu’elle fut à demi tournée vers l’autre côté du parc, elle s’arrêta.
- Bonnes vacances Abi, prends-soin de toi. Et si tu as besoin, n’hésites pas, vraiment. elle se mit en marche dans la direction opposée à l’Ethereld. D’ici la rentrée, guète mes cartes ! cria-t-elle par dessus son épaule avec un sourire.
Après trois mètres, elle transplana jusque sa chambre parce qu’elle avait la flemme, soudainement, et que changer un hibou en caillou ça demandait un effort psychologique conséquent.
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