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seems like old times (valeria;fb)
Sam 21 Juil 2018 - 10:49
seems like old times
EXORDIUM.
Il y avait ces moments où il fallait se rattacher au passé, où il fallait se replonger dans les souvenirs des années antérieures. Une nécessité quasi universelle. Une volonté mémorielle ou une simple image pour faire sourire autour d’un verre de bièrraubeurre. Les marqueurs qui mettaient un accent sur les personnes d’aujourd’hui, ce qui les différenciait de celles qu’elles étaient auparavant. Une vision avant-après, une expérience enrichissante qui expliquerait l’histoire. Et pourtant, se rappeler demeurait un effort plus ou moins laborieux. Là où les moments de gloire et d’émotion animaient l’être, le risque de retrouver l’ombre n’était pas à mettre de côté. Une dualité propre à chacun, une ambivalence qui rapprochait inévitablement.
Septembre 2017, Écosse. L’humidité retrouvait place dans l’air des Highlands. Le zéphyr matinal qui faisait frémir sa peau, elle parcourait le domaine universitaire en ce début des cours. Ca y est. Elle commençait enfin ce qu’elle voyait comme le nouvel enjeu de sa vie. Et déjà, un sentiment d’accomplissement se faisait sentir. Comme si, rien que fouler ces terres lui suffisait pour croire qu’elle avait trouvé sa place, sa véritable voie. Lorsqu’elle passa les portes de ce qui allait être le lieu d’une renaissance, Nilla s’était posée plusieurs questions, passait par de nombreuses introspections. Des pensées qu’elle croyait avoir soulevées avant son départ des États-Unis mais dont elle ne pouvait contrôler l’arrivée. Est-ce le meilleur choix ? Il y avait toujours ‘meilleur’. Il y avait toujours ce désir de perfection, cette envie d’allier tout ce à quoi elle rêvait. Elle aurait pu rester de l’autre côté de l’Atlantique, faire le tour des agences d’architecture, en quête de propositions de stage et de formation. Sauter directement dans le grand bain. Il fallait du courage et le courage, elle l’estimait perdu en elle. Elle se voyait loin de la fille qu’elle était avant, l’Oiseau-Tonnerre qui vivait d’aventures et de rencontres. Elle voulait renouer avec, elle voulait retrouver cette partie intrinsèque. Qu’était une rêveuse sans sa capacité à imaginer ? Plus grand-chose. Peut-être qu’elle n’avait pas fait le choix le plus audacieux, peut-être qu’elle se décevrait elle-même. Pourtant, elle se trouvait ici et on ne pouvait lui reprocher de ne pas avoir lever son derrière de son siège. Et si j’échoue ? La crainte de l’échec. Prévisible pour une fille qui avait décidé de reprendre ses études après de nombreuses années à servir l’entreprise familiale. Elle ne se souvenait pratiquement plus de ce que cela faisait d’être une étudiante. Suivant les ordres de son père, elle s’était contrainte à en faire de l’histoire ancienne, à laisser Ilvermorny – et ce qui s’y rapportait – au passé. Elle l’imaginait déjà, la honte dans le regard de son géniteur. Le dégoût un peu plus prononcé dans ce qu’il dégageait lorsqu’elle reviendrait. Elle imaginait, enfin. Elle le sentait déjà, l’effet salvateur qui émanait de ce lieu.
Elle rassemblait ce qui allait être les supports de ses études. Livres, parchemins et notices qu’elle transvasait progressivement dans sa chambre. Une action machinale, bien décidée à se mettre dans les meilleurs conditions qui soient pour appréhender l’année. Traversant l’espace en saluant les visages familiers, la Quintana suivait le sentier du parc. Elle aimait s’y aventurer. Il lui rappelait le pré près accolant le manoir familial. La végétation omniprésente, l’étang de fleurs qui éblouissait son regard. Elle se croyait chez elle et effaçait le dépaysement qui pouvait germer en elle. La brune se hissa parmi les éclats vermillons. Les coquelicots, ses fleurs préférées. Il n’en fallait pas plus pour qu’elle se revoit enfant, la fille candide qui dansait en ne se souciant que du moment présent. Les doigts frôlant les pétales, elle se mêlait au groupe un sourire aux lèvres. Un instant suspendu, une parenthèse revigorante. Elle finit par lever ses yeux enivrés et poser son regard de l’autre côté de l’allée. Des traits qu’elle reconnaissait très bien et qui la plongeait un peu plus dans ses souvenirs. Valeria.
Septembre 2017, Écosse. L’humidité retrouvait place dans l’air des Highlands. Le zéphyr matinal qui faisait frémir sa peau, elle parcourait le domaine universitaire en ce début des cours. Ca y est. Elle commençait enfin ce qu’elle voyait comme le nouvel enjeu de sa vie. Et déjà, un sentiment d’accomplissement se faisait sentir. Comme si, rien que fouler ces terres lui suffisait pour croire qu’elle avait trouvé sa place, sa véritable voie. Lorsqu’elle passa les portes de ce qui allait être le lieu d’une renaissance, Nilla s’était posée plusieurs questions, passait par de nombreuses introspections. Des pensées qu’elle croyait avoir soulevées avant son départ des États-Unis mais dont elle ne pouvait contrôler l’arrivée. Est-ce le meilleur choix ? Il y avait toujours ‘meilleur’. Il y avait toujours ce désir de perfection, cette envie d’allier tout ce à quoi elle rêvait. Elle aurait pu rester de l’autre côté de l’Atlantique, faire le tour des agences d’architecture, en quête de propositions de stage et de formation. Sauter directement dans le grand bain. Il fallait du courage et le courage, elle l’estimait perdu en elle. Elle se voyait loin de la fille qu’elle était avant, l’Oiseau-Tonnerre qui vivait d’aventures et de rencontres. Elle voulait renouer avec, elle voulait retrouver cette partie intrinsèque. Qu’était une rêveuse sans sa capacité à imaginer ? Plus grand-chose. Peut-être qu’elle n’avait pas fait le choix le plus audacieux, peut-être qu’elle se décevrait elle-même. Pourtant, elle se trouvait ici et on ne pouvait lui reprocher de ne pas avoir lever son derrière de son siège. Et si j’échoue ? La crainte de l’échec. Prévisible pour une fille qui avait décidé de reprendre ses études après de nombreuses années à servir l’entreprise familiale. Elle ne se souvenait pratiquement plus de ce que cela faisait d’être une étudiante. Suivant les ordres de son père, elle s’était contrainte à en faire de l’histoire ancienne, à laisser Ilvermorny – et ce qui s’y rapportait – au passé. Elle l’imaginait déjà, la honte dans le regard de son géniteur. Le dégoût un peu plus prononcé dans ce qu’il dégageait lorsqu’elle reviendrait. Elle imaginait, enfin. Elle le sentait déjà, l’effet salvateur qui émanait de ce lieu.
Elle rassemblait ce qui allait être les supports de ses études. Livres, parchemins et notices qu’elle transvasait progressivement dans sa chambre. Une action machinale, bien décidée à se mettre dans les meilleurs conditions qui soient pour appréhender l’année. Traversant l’espace en saluant les visages familiers, la Quintana suivait le sentier du parc. Elle aimait s’y aventurer. Il lui rappelait le pré près accolant le manoir familial. La végétation omniprésente, l’étang de fleurs qui éblouissait son regard. Elle se croyait chez elle et effaçait le dépaysement qui pouvait germer en elle. La brune se hissa parmi les éclats vermillons. Les coquelicots, ses fleurs préférées. Il n’en fallait pas plus pour qu’elle se revoit enfant, la fille candide qui dansait en ne se souciant que du moment présent. Les doigts frôlant les pétales, elle se mêlait au groupe un sourire aux lèvres. Un instant suspendu, une parenthèse revigorante. Elle finit par lever ses yeux enivrés et poser son regard de l’autre côté de l’allée. Des traits qu’elle reconnaissait très bien et qui la plongeait un peu plus dans ses souvenirs. Valeria.
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