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la lecture est la respiration de l'âme - evie
Mar 28 Aoû 2018 - 13:45
Ses doigts glissaient sur le papier jauni. Adossé contre l'étagère d'un rayon, Elios lisait. Plongé dans les mots tracés à l'encre, il sentait son coeur battre lentement, apaisé, enveloppé par la concentration. C'était une sensation rare dans son quotidien de tourments et de violences contenues. Dans la tranquillité et la lumière tamisée du lieu, dans l'odeur du cuir et du parchemin, Elios se sentait un homme différent. Il se sentait léger et profond à la fois, hors de son corps et bien dans sa peau. Les livres anciens et énigmatiques l'avaient toujours fasciné, même s'il préférait les lire seul que les étudier à Ilvermorny ou Hungcalf. Cette librairie constituait l'un des rares lieux publics où l'on pouvait voir le Texan en flagrant délit de lecture. Il aimait cet endroit. Il avait quelque chose de troublant, quelque chose qui l'enivrait et le poussait à découvrir les livres sur place avant de les acheter éventuellement. Pour l'âme torturée qu'il était, c'était reposant de pouvoir flâner ici, fuir le monde trop bruyant et trop lumineux, d'oublier qui il était. Un simple lecteur anonyme, un sorcier basané, couvert de tatouages, qui portait tantôt des costumes sobres et chers, tantôt des jeans troués à la mode moldue. Depuis plusieurs mois il venait souvent passer du temps ici et se procurer certains ouvrages, parfois en commande. Ses sujets de prédilection tournaient autour de la poésie mystique ou romantique, la magie noire et les essais philosophiques.
Tournant la page d'un dernier chapitre, il leva ses yeux bruns sur la propriétaire du lieu, qui semblait occupée. Il sentit un sourire bête poindre sous ses lèvres. Cette sorcière brune comptait probablement pour beaucoup dans son appréciation de la librairie. Elios ne la connaissait pas, il ignorait jusqu'à son nom. Parfois quand il lui achetait un livre ils échangeaient quelques mots, partageant leur intérêt pour un auteur ou un style. Le Texan n'avait jamais parlé de littérature avec quelqu'un. Il n'y aurait jamais pensé tant c'était un loisir solitaire à ses yeux. Mais avec elle, c'était naturel. Elios aimait son sourire, sa voix, la couleur de ses yeux. Il était attiré par elle, oui, mais pas d'un désir bêtement physique ou superficiel qu'on aurait pour la première jolie fille croisée dans la rue. Il était intrigué. Pourquoi se sentait-il simplement bien lorsqu'elle lui parlait de ses poèmes préférés ? Peut-être percevait-il chez elle une âme qui faisait écho à la sienne ? Sous sa courtoisie et sa douceur délicate semblait se cacher un volcan, ou un gouffre noir. Elle n'était pas comme les autres. Loin d'être naïf ou fleur bleue, le sorcier savait qu'il n'était pas amoureux de la libraire. Il aimait juste sa compagnie et c'était déjà un fait remarquable pour cet asocial arrogant. Il ne fallait pas se prendre la tête à essayer de voir plus loin. Quand Elios sentait qu'il était sur le point de tout envoyer en l'air dans sa vie, il venait se réfugier ici pour respirer le parfum des livres et l'aura mystérieuse de leur vendeuse.
Un jour, il avait même inventé un intérêt pour un auteur médiocre juste pour le plaisir d'entendre la libraire lui proposer d'autres ouvrages. C'était un passe-temps, peut-être étrange, mais moins malsain que se droguer toute la nuit comme il lui arrivait de faire. Perdu dans ses pensées à ce sujet, Elios remarqua seulement que la sorcière avait posé les yeux sur lui à son tour. Il inclina brièvement la tête en guise de salut et se détacha de l'étagère pour venir dans sa direction. Le livre fermé à la main, un doigt glissé entre les pages où il s'était arrêté, il s'approcha de son pas nonchalant. Bonne journée ? Entrée en matière comme une autre. Il gardait sa voix basse pour ne pas perturber l'atmosphère calme du lieu. J'espère que ça ne vous dérange pas, que je lise un moment avant de me décider, lança-t-il en désignant le livre entamé. D'autres me diraient que je prends votre boutique pour une bibliothèque. C'était quasiment le cas, et c'était la bibliothèque la plus agréable qu'il connaissait.
Tournant la page d'un dernier chapitre, il leva ses yeux bruns sur la propriétaire du lieu, qui semblait occupée. Il sentit un sourire bête poindre sous ses lèvres. Cette sorcière brune comptait probablement pour beaucoup dans son appréciation de la librairie. Elios ne la connaissait pas, il ignorait jusqu'à son nom. Parfois quand il lui achetait un livre ils échangeaient quelques mots, partageant leur intérêt pour un auteur ou un style. Le Texan n'avait jamais parlé de littérature avec quelqu'un. Il n'y aurait jamais pensé tant c'était un loisir solitaire à ses yeux. Mais avec elle, c'était naturel. Elios aimait son sourire, sa voix, la couleur de ses yeux. Il était attiré par elle, oui, mais pas d'un désir bêtement physique ou superficiel qu'on aurait pour la première jolie fille croisée dans la rue. Il était intrigué. Pourquoi se sentait-il simplement bien lorsqu'elle lui parlait de ses poèmes préférés ? Peut-être percevait-il chez elle une âme qui faisait écho à la sienne ? Sous sa courtoisie et sa douceur délicate semblait se cacher un volcan, ou un gouffre noir. Elle n'était pas comme les autres. Loin d'être naïf ou fleur bleue, le sorcier savait qu'il n'était pas amoureux de la libraire. Il aimait juste sa compagnie et c'était déjà un fait remarquable pour cet asocial arrogant. Il ne fallait pas se prendre la tête à essayer de voir plus loin. Quand Elios sentait qu'il était sur le point de tout envoyer en l'air dans sa vie, il venait se réfugier ici pour respirer le parfum des livres et l'aura mystérieuse de leur vendeuse.
Un jour, il avait même inventé un intérêt pour un auteur médiocre juste pour le plaisir d'entendre la libraire lui proposer d'autres ouvrages. C'était un passe-temps, peut-être étrange, mais moins malsain que se droguer toute la nuit comme il lui arrivait de faire. Perdu dans ses pensées à ce sujet, Elios remarqua seulement que la sorcière avait posé les yeux sur lui à son tour. Il inclina brièvement la tête en guise de salut et se détacha de l'étagère pour venir dans sa direction. Le livre fermé à la main, un doigt glissé entre les pages où il s'était arrêté, il s'approcha de son pas nonchalant. Bonne journée ? Entrée en matière comme une autre. Il gardait sa voix basse pour ne pas perturber l'atmosphère calme du lieu. J'espère que ça ne vous dérange pas, que je lise un moment avant de me décider, lança-t-il en désignant le livre entamé. D'autres me diraient que je prends votre boutique pour une bibliothèque. C'était quasiment le cas, et c'était la bibliothèque la plus agréable qu'il connaissait.
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Re: la lecture est la respiration de l'âme - evie
Dim 2 Sep 2018 - 18:50
la lecture est la respiration de l'âme
Elios & Evelyn
« L’Océan, dans ces belles journées, à l’azur tiède et clair des méditerranées. Il chante, et le soleil rend plus brillante encor, son écume glissant le long des sables d’or. »
Tenue ☽ Assise derrière le comptoir, des lunettes rondes sur le nez, Evelyn Blackwood était occupée à faire les comptes. Dans ses méthodes, la brune avait des anciennes habitudes, comme le faire manuellement au lieu d'utiliser la magie. Pour certaines futilités de la vie, son cerveau paraissait plus utile qu'un coup de baguette, et au contraire de certains sorciers, Evie n'utilisait pas la magie à tout va. Parfois, elle appréciait faire le ménage de ses propres mains ou comme à l'heure actuelle, faire ses comptes. Ces dernières semaines étaient compliquées pour la femme, qui voyait son chiffre d'affaires en baisse et qui était affolée à l'idée de ne plus pouvoir financer sa librairie. Un soupir quittait la frontière des pulpes rouges de la brune, qui se laissa aller contre son siège, le regard ailleurs, comme évaporé dans le temps qui semblait lui échapper.
Evie repensait à son enfance et aussi loin qu'elle pouvait se souvenir, la sorcière n'avait eu que les livres comme source de calme. Enfant et même à l'heure actuelle, Evelyn a toujours été une fille bourrée d'énergie, incapable d'être canalisée par quoi que ce soit. Son ancrage était les livres et c'était comme un miracle, lorsque cette boule d'énergie restait silencieuse, plongée dans l'univers immense des lettres. Premièrement, Evelyn avait aimé Le petit prince, à l'heure actuelle, excepté la poésie, rien ne dépassait cet ouvrage que la femme aimait. Il avait une valeur particulière à son cœur et même si elle n'était pas sentimentale, ce livre avait réussi à obtenir tout son amour. Assise et immobile, ses doigts glissèrent dans le tiroir du comptoir et elle sortit le petit roman, abîmé par le temps. Puis, en se penchant légèrement contre son fauteuil, son attention se portait sur le livre qu'elle tenait ouvert entre ses doigts frêles, se perdant dans la grandeur de cette courte histoire pour enfants.
L'instant était d'une préciosité incomparable, elle n'avait pas dévoré ces mots sublimes depuis si longtemps, qu'une vague de nostalgie envahissait son être. Evie musardait et semblait avoir oublié qu'elle n'était pas seule. D'un mouvement de visage, ses orbes vertes se posaient sur l'homme proche d'une immense étagère. Ce brun que la femme avait souvent croisé, bien qu'il n'était qu'un inconnu, la brièveté de leurs échanges avaient marqué la jeune femme. Il n'était pas rare de croiser des amoureux de littérature, pourtant la sensibilité du garçon avait troublé la libraire. Ce n'était que des échanges courtois, sur de la poésie adorée ou d'auteurs admirables, elle n'avait beau qu'exercer son métier, Evelyn avait été frappé par cette rencontre. Evie ignorait tout de lui, pourtant il n'était pas rare pour la brune de le voir flâner auprès des livres, combler le vide de la pièce en dévorant les mots comme la sorcière le faisait. Semblant que son regard paraissait insistant, elle reprit sa lecture le temps d'un instant.
Son visage se redressait et un fin sourire venait étirer ses pulpes à l'approche du brun de l'endroit où elle se trouvait. « Bonne journée. » Acquiesçait la femme en déposant le livre fragile sur sa cuisse. « Nullement. Il faut bien que ma librairie serve à quelque chose. Si elle est pour vous un havre de paix, je n'en suis que joie. » Affirmait Evie d'un sourire en glissant ses lunettes sur le sommet de son crâne. Un brin de soleil venait éclairer le regard de la femme, affichant un vert plus clair avant de froncer les sourcils et de se lever. Le bruit de ses talons claquait contre le parquet, d'une mélodie agréable. Evie soulevait la feuille d'un calendrier pour afficher le jour et dit en direction de l'inconnu. « On ne se rencontre qu’en se heurtant et chacun, portant dans ses mains ses entrailles déchirées, accuse l’autre qui ramasse les siennes. Il y a de bons jours cependant, des minutes douces. J’aime votre compagnie, j’aime votre corps, oui ton corps, pauvre Louise, quand, appuyé sur mon bras gauche, il se renverse la tête en arrière et que je te baise sur le cou. Ne pleure plus, ne pense ni au passé ni à l’avenir, mais à aujourd’hui. » Murmurait-elle une citation, comme à chaque fois qu'ils avaient échangé quelques mots. « Correspondances de Gustave Flaubert à Louise Colet. » D'un geste délicat, Evelyn rangeait la feuille sur laquelle étaient inscrits ses maigres revenus, qu'elle glissait dans le même tiroir que précédemment.
Evie repensait à son enfance et aussi loin qu'elle pouvait se souvenir, la sorcière n'avait eu que les livres comme source de calme. Enfant et même à l'heure actuelle, Evelyn a toujours été une fille bourrée d'énergie, incapable d'être canalisée par quoi que ce soit. Son ancrage était les livres et c'était comme un miracle, lorsque cette boule d'énergie restait silencieuse, plongée dans l'univers immense des lettres. Premièrement, Evelyn avait aimé Le petit prince, à l'heure actuelle, excepté la poésie, rien ne dépassait cet ouvrage que la femme aimait. Il avait une valeur particulière à son cœur et même si elle n'était pas sentimentale, ce livre avait réussi à obtenir tout son amour. Assise et immobile, ses doigts glissèrent dans le tiroir du comptoir et elle sortit le petit roman, abîmé par le temps. Puis, en se penchant légèrement contre son fauteuil, son attention se portait sur le livre qu'elle tenait ouvert entre ses doigts frêles, se perdant dans la grandeur de cette courte histoire pour enfants.
L'instant était d'une préciosité incomparable, elle n'avait pas dévoré ces mots sublimes depuis si longtemps, qu'une vague de nostalgie envahissait son être. Evie musardait et semblait avoir oublié qu'elle n'était pas seule. D'un mouvement de visage, ses orbes vertes se posaient sur l'homme proche d'une immense étagère. Ce brun que la femme avait souvent croisé, bien qu'il n'était qu'un inconnu, la brièveté de leurs échanges avaient marqué la jeune femme. Il n'était pas rare de croiser des amoureux de littérature, pourtant la sensibilité du garçon avait troublé la libraire. Ce n'était que des échanges courtois, sur de la poésie adorée ou d'auteurs admirables, elle n'avait beau qu'exercer son métier, Evelyn avait été frappé par cette rencontre. Evie ignorait tout de lui, pourtant il n'était pas rare pour la brune de le voir flâner auprès des livres, combler le vide de la pièce en dévorant les mots comme la sorcière le faisait. Semblant que son regard paraissait insistant, elle reprit sa lecture le temps d'un instant.
Son visage se redressait et un fin sourire venait étirer ses pulpes à l'approche du brun de l'endroit où elle se trouvait. « Bonne journée. » Acquiesçait la femme en déposant le livre fragile sur sa cuisse. « Nullement. Il faut bien que ma librairie serve à quelque chose. Si elle est pour vous un havre de paix, je n'en suis que joie. » Affirmait Evie d'un sourire en glissant ses lunettes sur le sommet de son crâne. Un brin de soleil venait éclairer le regard de la femme, affichant un vert plus clair avant de froncer les sourcils et de se lever. Le bruit de ses talons claquait contre le parquet, d'une mélodie agréable. Evie soulevait la feuille d'un calendrier pour afficher le jour et dit en direction de l'inconnu. « On ne se rencontre qu’en se heurtant et chacun, portant dans ses mains ses entrailles déchirées, accuse l’autre qui ramasse les siennes. Il y a de bons jours cependant, des minutes douces. J’aime votre compagnie, j’aime votre corps, oui ton corps, pauvre Louise, quand, appuyé sur mon bras gauche, il se renverse la tête en arrière et que je te baise sur le cou. Ne pleure plus, ne pense ni au passé ni à l’avenir, mais à aujourd’hui. » Murmurait-elle une citation, comme à chaque fois qu'ils avaient échangé quelques mots. « Correspondances de Gustave Flaubert à Louise Colet. » D'un geste délicat, Evelyn rangeait la feuille sur laquelle étaient inscrits ses maigres revenus, qu'elle glissait dans le même tiroir que précédemment.
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Re: la lecture est la respiration de l'âme - evie
Jeu 27 Sep 2018 - 21:27
Mielleux si on le pensait malhonnête, poli si on le pensait sincère, Elios Flores prétexta n'imporyte quelle demande à la libraire pour pouvoir entamer la conversation. Nullement. Il faut bien que ma librairie serve à quelque chose. Si elle est pour vous un havre de paix, je n'en suis que joie, glissa la libraire dans un doux sourire. Le sorcier fit une moue amusée. De paix, je ne sais pas. De calmes tourments, de quiétude confuse… La lecture ne me laisse jamais indifférent. L'agitation est juste intérieure, conclut-il d'un haussement d'épaules. La librairie restait l'un des lieux qui voyait l'une des facettes les plus apaisées d'Elios, qui se montrait bien plus nerveux ailleurs, impulsif, mauvais. Pourtant ses lectures ne lui procuraient que peu de tranquillité, elles le possédaient, l'animaient profondément. Le chaos lui semblait simplement plus intime, plus appréciable. L'action de lire et de s'imprégner des mots absorbés devait en quelque sorte canaliser le feu qui brûlait son être torturé.
Lente, dessinée par le soleil qui filtrait dans la pièce, la sorcière prit le temps de s'affairer derrière le comptoir avant de reprendre la parole. On ne se rencontre qu’en se heurtant et chacun, portant dans ses mains ses entrailles déchirées, accuse l’autre qui ramasse les siennes. Il y a de bons jours cependant, des minutes douces. Conscient qu'elle lui récitait le passage d'une œuvre, Elios se laissa aller au plaisir d'imaginer qu'elle lui parlait directement. L'image des entrailles qui se heurtent lui parla bien plus qu'il ne l'avouerait et la justesse de cette métaphore lui donna envie d'admirer d'autant plus la porteuse de la voix de velours qui la déclamait. J’aime votre compagnie, j’aime votre corps, -ce fut ici que le Texan cessa de s'imaginer que le discours lui était destiné, même si l'idée fantasmée que ce fut le cas l'amusa un instant- oui ton corps, pauvre Louise, quand, appuyé sur mon bras gauche, il se renverse la tête en arrière et que je te baise sur le cou. Ne pleure plus, ne pense ni au passé ni à l’avenir, mais à aujourd’hui. Correspondances de Gustave Flaubert à Louise Collet, souffla-t-elle en précisant l'origine de la citation. Elios secoua doucement la tête en reconnaissant bien là le style de Flaubert. Les français et le romantisme…
Mi-moqueur mi-attendri, le Texan leva les yeux sur la libraire à nouveau. Vous passez votre temps à lire, relire et apprendre tous ces passages qui vous traversent ? Comment retenait-elle aussi bien autant de citations ? Elios avait en tête quelques phrases qui l'avaient marqué, quelques notions qu'il s'était appropriées, mais il était incapable de reproduire de si nombreuses paroles lues. Il avait l'impression que la sorcière possédait un livre intérieur dans lequel tout était inscrit. Vous me parlez toujours des autres quand on se croise. Des auteurs, des personnages, des poètes. Elle s'exprimait beaucoup avec de belles citations sybillines. Ne vivez-vous qu'entre vos lectures, dans cet antre mystérieux ? Je suis aussi curieux qu'un spectateur naïf qui se demande à quoi ressemble votre vie hors de ces murs. Les autres riraient de lui, quémandant explicitement de mieux connaître celle qu'il observait depuis des mois. Les autres croiraient qu'il ne s'agissait que d'une sournoise tentative de flatterie pour obtenir autre chose. Elios se montrait rarement agréable, même quand les autres attisaient sa curiosité. Peut-être jouait-il un peu pour amadouer la sorcière, peut-être voulait-il se montrer sous un beau jour. Peut-être ne portait-il pas de masque ici, contrairement à l'extérieur. Que lirait-on dans les Correspondances de la libraire à son client ? Pas de nom entre eux, pas encore. Les étiquettes du monde extérieur n'avaient pas cours ici.
Lente, dessinée par le soleil qui filtrait dans la pièce, la sorcière prit le temps de s'affairer derrière le comptoir avant de reprendre la parole. On ne se rencontre qu’en se heurtant et chacun, portant dans ses mains ses entrailles déchirées, accuse l’autre qui ramasse les siennes. Il y a de bons jours cependant, des minutes douces. Conscient qu'elle lui récitait le passage d'une œuvre, Elios se laissa aller au plaisir d'imaginer qu'elle lui parlait directement. L'image des entrailles qui se heurtent lui parla bien plus qu'il ne l'avouerait et la justesse de cette métaphore lui donna envie d'admirer d'autant plus la porteuse de la voix de velours qui la déclamait. J’aime votre compagnie, j’aime votre corps, -ce fut ici que le Texan cessa de s'imaginer que le discours lui était destiné, même si l'idée fantasmée que ce fut le cas l'amusa un instant- oui ton corps, pauvre Louise, quand, appuyé sur mon bras gauche, il se renverse la tête en arrière et que je te baise sur le cou. Ne pleure plus, ne pense ni au passé ni à l’avenir, mais à aujourd’hui. Correspondances de Gustave Flaubert à Louise Collet, souffla-t-elle en précisant l'origine de la citation. Elios secoua doucement la tête en reconnaissant bien là le style de Flaubert. Les français et le romantisme…
Mi-moqueur mi-attendri, le Texan leva les yeux sur la libraire à nouveau. Vous passez votre temps à lire, relire et apprendre tous ces passages qui vous traversent ? Comment retenait-elle aussi bien autant de citations ? Elios avait en tête quelques phrases qui l'avaient marqué, quelques notions qu'il s'était appropriées, mais il était incapable de reproduire de si nombreuses paroles lues. Il avait l'impression que la sorcière possédait un livre intérieur dans lequel tout était inscrit. Vous me parlez toujours des autres quand on se croise. Des auteurs, des personnages, des poètes. Elle s'exprimait beaucoup avec de belles citations sybillines. Ne vivez-vous qu'entre vos lectures, dans cet antre mystérieux ? Je suis aussi curieux qu'un spectateur naïf qui se demande à quoi ressemble votre vie hors de ces murs. Les autres riraient de lui, quémandant explicitement de mieux connaître celle qu'il observait depuis des mois. Les autres croiraient qu'il ne s'agissait que d'une sournoise tentative de flatterie pour obtenir autre chose. Elios se montrait rarement agréable, même quand les autres attisaient sa curiosité. Peut-être jouait-il un peu pour amadouer la sorcière, peut-être voulait-il se montrer sous un beau jour. Peut-être ne portait-il pas de masque ici, contrairement à l'extérieur. Que lirait-on dans les Correspondances de la libraire à son client ? Pas de nom entre eux, pas encore. Les étiquettes du monde extérieur n'avaient pas cours ici.
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Re: la lecture est la respiration de l'âme - evie
Sam 29 Sep 2018 - 8:37
la lecture est la respiration de l'âme
Elios & Evelyn
« L’Océan, dans ces belles journées, à l’azur tiède et clair des méditerranées. Il chante, et le soleil rend plus brillante encor, son écume glissant le long des sables d’or. »
Tenue ☽ Elle l'avait remarqué en train de la regarder, scrutant le moindre de ses agissements. Ce n'était pas la première fois d'ailleurs, mais Evie ne l'avait pas relevé afin d'éviter un quelconque malaise entre le client et la propriétaire. La brune était parfois intrigante, à être plongée ainsi dans ses pensées, les autres ne pouvaient que remarquer à quel point son regard paraissait vide par moments puis réanimé d'une force et d'une passion inconnues lorsqu'on évoquait la littérature. Les livres, les mots avaient été les seuls havres de paix de la Blackwood durant son enfance et encore plus maintenant, après avoir survolé des obstacles plus hauts et coriaces les uns que les autres. La libraire s'était laissée aller à la lecture de son précieux livre avant que le typé ne brise ce silence. Evelyn le gratifiait d'un sourire, en fermant le livre précédemment ouvert. « Lire m'apaise, puis la lecture est la respiration de l'âme. » Ajoutait la brune après avoir été attentive aux mots prononcés par ce fidèle client. Ainsi, d'une lenteur folle, Evie se levait et fit quelques pas derrière le comptoir en récitant quelques phrases que son cerveau avait retenues.
Evie laissa passer un tendre rire hors de ses pulpes pleines et glissait une mèche derrière son oreille en appuyant ses mains contre le bois du comptoir. « Non, il me suffit de lire quelque chose que j'apprécie ou qui me chamboule pour le retenir. » Il était vrai que sa mémoire, concernant sa passion, était des plus fonctionnelles. La brune avait enregistré bons nombres de mots, de phrases, de poèmes et de citations, à la manière d'un professeur de littérature. « J'ai appris le français juste pour pouvoir lire les œuvres originales et non traduites. » Se confia-t-elle avant de s'appuyer contre le meuble pour faire face au brun. Cependant, ses questionnements firent perdre son sourire radieux à la brune qui se plongea dans ses pensées. Il ne lui était pas facile de parler de sa vie en dehors puisque la librairie était devenue sa vie, ce pour quoi Evie se battait au quotidien. Avoir été rejetée par ses parents, dormir dans la rue, tenter de se suicider plusieurs fois et vivre dans la misère totale n'étaient pas facile à confier à un inconnu et encore moins à des proches.
Son regard clair s'était posé sur le sol, un instant évasif. « La librairie est devenue ma vie, alors en dehors il ne se passe rien d'extraordinaire. J'essaie de survivre, n'est-ce déjà pas un bon point ? » Elle riait légèrement, il était vrai que depuis que son indépendance avait été violemment prise, Evelyn essayait de survivre et de se raccrocher à tout ce qu'elle pouvait. Puis, la brune imaginait à quoi pouvaient ressembler ses correspondances avec l'inconnu et bien que la femme entretenait déjà une belle relation épistolaire, Evie se demandait ce qu'elle pouvait bien dire au typé si jamais ils devenaient un peu plus proches, bien qu'elle ne souhaitait en avoir qu'une. Ses doigts délicats glissaient contre le bas de son visage et elle réfléchissait un instant au contenu avant de ne reprendre en glissant son regard pétillant dans celui du client mystère. « Je pourrai parler de ce qui me caractérise, les passions qui m'animent, mes goûts prononcés. Peut-être finirai-je par confier l'étendue de mes troubles, de mes conflits intérieurs, des détails plus intimes, qui nous feraient rentrer dans un univers qui n'appartiendrait qu'à nous. Des mots plus forts, plus intenses, que l'on ressentirait au fond de nous et puis finalement, vous pourriez être frappé par le tourbillon dévastateur de mes pensées. » Elle souriait sincèrement. « Que pourrais-je lire dans les vôtres ? » Evie lui retournait habilement la question, sa nature curieuse revenait au galop. Rencontrer des passionnés était fréquent lorsqu'on tenait un tel commerce et pourtant, connaître un peu plus ses clients était une chose qu'adorait la Blackwood.
Evie laissa passer un tendre rire hors de ses pulpes pleines et glissait une mèche derrière son oreille en appuyant ses mains contre le bois du comptoir. « Non, il me suffit de lire quelque chose que j'apprécie ou qui me chamboule pour le retenir. » Il était vrai que sa mémoire, concernant sa passion, était des plus fonctionnelles. La brune avait enregistré bons nombres de mots, de phrases, de poèmes et de citations, à la manière d'un professeur de littérature. « J'ai appris le français juste pour pouvoir lire les œuvres originales et non traduites. » Se confia-t-elle avant de s'appuyer contre le meuble pour faire face au brun. Cependant, ses questionnements firent perdre son sourire radieux à la brune qui se plongea dans ses pensées. Il ne lui était pas facile de parler de sa vie en dehors puisque la librairie était devenue sa vie, ce pour quoi Evie se battait au quotidien. Avoir été rejetée par ses parents, dormir dans la rue, tenter de se suicider plusieurs fois et vivre dans la misère totale n'étaient pas facile à confier à un inconnu et encore moins à des proches.
Son regard clair s'était posé sur le sol, un instant évasif. « La librairie est devenue ma vie, alors en dehors il ne se passe rien d'extraordinaire. J'essaie de survivre, n'est-ce déjà pas un bon point ? » Elle riait légèrement, il était vrai que depuis que son indépendance avait été violemment prise, Evelyn essayait de survivre et de se raccrocher à tout ce qu'elle pouvait. Puis, la brune imaginait à quoi pouvaient ressembler ses correspondances avec l'inconnu et bien que la femme entretenait déjà une belle relation épistolaire, Evie se demandait ce qu'elle pouvait bien dire au typé si jamais ils devenaient un peu plus proches, bien qu'elle ne souhaitait en avoir qu'une. Ses doigts délicats glissaient contre le bas de son visage et elle réfléchissait un instant au contenu avant de ne reprendre en glissant son regard pétillant dans celui du client mystère. « Je pourrai parler de ce qui me caractérise, les passions qui m'animent, mes goûts prononcés. Peut-être finirai-je par confier l'étendue de mes troubles, de mes conflits intérieurs, des détails plus intimes, qui nous feraient rentrer dans un univers qui n'appartiendrait qu'à nous. Des mots plus forts, plus intenses, que l'on ressentirait au fond de nous et puis finalement, vous pourriez être frappé par le tourbillon dévastateur de mes pensées. » Elle souriait sincèrement. « Que pourrais-je lire dans les vôtres ? » Evie lui retournait habilement la question, sa nature curieuse revenait au galop. Rencontrer des passionnés était fréquent lorsqu'on tenait un tel commerce et pourtant, connaître un peu plus ses clients était une chose qu'adorait la Blackwood.
(c) DΛNDELION
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Re: la lecture est la respiration de l'âme - evie
Mer 3 Oct 2018 - 14:59
Face à face, séparés par le comptoir, ils s'observaient comme à leur habitude. Leurs paroles se mêlaient autour des livres, mais cette fois-ci le client avait envie de connaître la personne derrière ces citations littéraires et ces grands yeux noirs. Je suis aussi curieux qu'un spectateur naïf qui se demande à quoi ressemble votre vie hors de ces murs. Alors qu'il se voulait un brin séducteur, un brin ridicule, moqueur de sa propre attitude inédite, Elios vit le regard de la libraire changer. Evasif, assombri. Elle ne jouait plus, l'espace d'un instant. La librairie est devenue ma vie, alors en dehors il ne se passe rien d'extraordinaire. J'essaie de survivre, n'est-ce déjà pas un bon point ? Son rire léger sonnait faux. C'était le rire bouclier, celui qu'on tentait pour mettre à distance la douleur. Troublé d'une confidence si vive bien que dissimulée, embarrassé d'avoir plongé la brune dans des pensées néfastes sans le vouloir, le Texan hocha doucement la tête pour acquiescer à ses dires. Il ne voulait pas y répondre, il ne voulait pas relancer le sujet. Il avait toujours pressenti une part d'ombre en elle, et c'était probablement une des choses qui la rendait attirante intrigante, mais il ne voulait pas mettre les pieds dans le plat d'entrée de jeu. L'envie de comprendre restait coincée dans son esprit, mais il se promit d'attendre un moment plus propice.
Le sujet épistolaire revint sur le tapis, plus facile, rassurant. Elios s'amusa à demander de quoi lui parlerait la sorcière dans leur correspondance. La brune réfléchit avant de glisser son regard dans celui du Texan, impatient. Je pourrais parler de ce qui me caractérise, les passions qui m'animent, mes goûts prononcés. Evidemment, mais cela restait vague. N'importe qui aurait pu répondre ça. Les yeux perçants, le sorcier attendait, avide, de recueillir des mots plus authentiques. Peut-être finirai-je par confier l'étendue de mes troubles, de mes conflits intérieurs, des détails plus intimes, qui nous feraient rentrer dans un univers qui n'appartiendrait qu'à nous. Là. Là c'était fort. Là c'était beau. Une inconnue dont il ignorait tout et n'imaginait rien parlait d'ouvrir son âme, du recoin le plus intime au plus dévastateur. Elios se sentit presque rougir. Des mots plus forts, plus intenses, que l'on ressentirait au fond de nous et puis finalement, vous pourriez être frappé par le tourbillon dévastateur de mes pensées. Il n'attendait que ça, qu'elle le frappe, qu'elle le chamboule. Le sourire se fit un peu plus prédateur. J'en suis convaincu. Elle n'était pas toute lisse ni pure, il le savait et elle l'avait prouvé lors de son instant de trouble précédent. Loin de lui faire peur, cela augmentait au contraire l'envie du Texan de se rapprocher d'elle.
Que pourrais-je lire dans les vôtres ? demanda à son tour la libraire, habile et curieuse. Au tour du sorcier d'être placé sous une loupe et d'être forcé de jeter un œil en son for intérieur. Il ne pouvait pas répondre sans sincérité mais il ne pouvait décemment pas tout dire d'un coup. Comme elle, il devait jouer avec les mots et les silences pour entrouvrir la porte sans lui donner envie de partir en courant. Mes lettres seraient désordonnées, traversées de sautes d'humeur. Je vous écrirais mes tendres mélancolies et mes violents désespoirs. Je crois que je deviendrais curieux, envahissant, et insatiable de vos pensées intimes, quitte à me perdre moi-même au détour des échanges. Ses yeux verts la dévisageaient tandis qu'il parlait, guettant les réactions de la brune à ses propos, sans trop savoir ce qu'il voulait y voir. Les mots suivants lui brûlaient les lèvres et il les délivra de but en blanc. A défaut de partager du papier et de l'encre, est-ce que ce serait stupide de ma part de vous proposer de partager un café ? Incertain de sa réponse, incertain de ses propres intentions, il jeta machinalement un regard dans la librairie comme pour voir ou vérifier s'ils étaient seuls.
Le sujet épistolaire revint sur le tapis, plus facile, rassurant. Elios s'amusa à demander de quoi lui parlerait la sorcière dans leur correspondance. La brune réfléchit avant de glisser son regard dans celui du Texan, impatient. Je pourrais parler de ce qui me caractérise, les passions qui m'animent, mes goûts prononcés. Evidemment, mais cela restait vague. N'importe qui aurait pu répondre ça. Les yeux perçants, le sorcier attendait, avide, de recueillir des mots plus authentiques. Peut-être finirai-je par confier l'étendue de mes troubles, de mes conflits intérieurs, des détails plus intimes, qui nous feraient rentrer dans un univers qui n'appartiendrait qu'à nous. Là. Là c'était fort. Là c'était beau. Une inconnue dont il ignorait tout et n'imaginait rien parlait d'ouvrir son âme, du recoin le plus intime au plus dévastateur. Elios se sentit presque rougir. Des mots plus forts, plus intenses, que l'on ressentirait au fond de nous et puis finalement, vous pourriez être frappé par le tourbillon dévastateur de mes pensées. Il n'attendait que ça, qu'elle le frappe, qu'elle le chamboule. Le sourire se fit un peu plus prédateur. J'en suis convaincu. Elle n'était pas toute lisse ni pure, il le savait et elle l'avait prouvé lors de son instant de trouble précédent. Loin de lui faire peur, cela augmentait au contraire l'envie du Texan de se rapprocher d'elle.
Que pourrais-je lire dans les vôtres ? demanda à son tour la libraire, habile et curieuse. Au tour du sorcier d'être placé sous une loupe et d'être forcé de jeter un œil en son for intérieur. Il ne pouvait pas répondre sans sincérité mais il ne pouvait décemment pas tout dire d'un coup. Comme elle, il devait jouer avec les mots et les silences pour entrouvrir la porte sans lui donner envie de partir en courant. Mes lettres seraient désordonnées, traversées de sautes d'humeur. Je vous écrirais mes tendres mélancolies et mes violents désespoirs. Je crois que je deviendrais curieux, envahissant, et insatiable de vos pensées intimes, quitte à me perdre moi-même au détour des échanges. Ses yeux verts la dévisageaient tandis qu'il parlait, guettant les réactions de la brune à ses propos, sans trop savoir ce qu'il voulait y voir. Les mots suivants lui brûlaient les lèvres et il les délivra de but en blanc. A défaut de partager du papier et de l'encre, est-ce que ce serait stupide de ma part de vous proposer de partager un café ? Incertain de sa réponse, incertain de ses propres intentions, il jeta machinalement un regard dans la librairie comme pour voir ou vérifier s'ils étaient seuls.
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Re: la lecture est la respiration de l'âme - evie
Mer 3 Oct 2018 - 17:52
la lecture est la respiration de l'âme
Elios & Evelyn
« L’Océan, dans ces belles journées, à l’azur tiède et clair des méditerranées. Il chante, et le soleil rend plus brillante encor, son écume glissant le long des sables d’or. »
Tenue ☽ Evie n’était que très peu mal à l’aise dans la vie de tous les jours, à vrai dire, c’était plutôt elle qui embarrassait les autres à la manière dont elle regardait constamment son interlocuteur dans les yeux. La brune était sensible au langage corporel et c’était pour cette raison qu’elle percutait facilement, de nature observatrice, Evie ne se trompait que rarement sur les autres. Le corps en disait si long sur l’individu, parfois plus que les mots. Pourtant, la Blackwood chérissait plus que quiconque les mots, celui qui les maniait sincèrement pouvait capturer son cœur de glace. C’est ainsi que la sorcière analysait le typé, de son regard clair. Pourtant, ce fut lui qui la déstabilisait en lui demandant ce qu’elle était en dehors de son commerce. Evie laissa voir, rien qu’une fraction de seconde, ses troubles personnels. Bien qu’elle ne les énonçait pas de vive voix, la femme comprit, à la réaction dans les iris du brun, qu’il avait vu l’ombre qui vivait en elle. Ses dents glissèrent lentement sur le bombé de sa pulpe pleine, mordillant la fine peau qui la recouvrait avant de disparaître à nouveau derrière ses croissants de chairs. C’est ainsi que le sujet des lettres apaisait la nervosité de la jeune femme, qui se plongeait un instant dans ses pensées : que pouvait-elle bien dire à un étranger ? Alors, Evelyn partait de l’idée qu’ils finiraient par briser la glace et devenir plus proches, fusionnels, à la manière de confidents. Étrange, peut-être, mais la sulfureuse brune ne s’imaginait pas en désaccord ou en violent conflit avec cet intrigant individu bien qu’il semblait avoir un tempérament aussi fort que le sien.
Elle lui confiait ses pensées, qui provoquait chez elle, un délicat et sincère sourire pour l’homme. Ses sourcils se froncèrent aux aveux du client, signe qu’Evie s’était laissée emporter par ses mots et le possible contenus de ses lettres. Songeuse un instant, Evelyn lui répondit, de sa voix naturellement douce : « Mes mots apaiseront vos troubles, même si je pourrai également vous conduire à la folie, à la manière du chant d’une sirène. » Malgré tout, un tendre sourire venait étirer ses pulpes charnues. Avoir de l’influence, Evie aimait ce sentiment bien qu’elle ne l’assumait pas réellement. Qui, dans ce monde, ne se sentirait pas spécial en voyant qu’il fait de l’effet à quelqu’un ? La sorcière l’ignorait. Baissant un instant le regard pour glisser des mèches derrière son oreille, la proposition du brun ne fit qu’agrandir son sourire déjà présent. Elle redressait son regard malicieux vers lui et gardait le silence un instant. Silence insupportable suite à une telle proposition et la femme en jouait, un brin de provocation dans son regard clair. Puis, la petite femme fit le tour pour s’approcher et lui faire face, du haut de ses talons, elle lui tendait sa main. « Je suis vôtre. » Lui disait-elle, son regard dans le sien.
Evelyn lui adressait un sourire et sa petite main, comme à l’époque des dames avec ce célèbre baisemain. Il venait de passer un cap dans les conversations habituelles, qui tournaient autour de livres et des autres. L’envie de connaître un peu plus ses tendres mélancolies et lui intéressait la femme, qui lui faisait désormais face, sa main frêle tendue vers lui.
Elle lui confiait ses pensées, qui provoquait chez elle, un délicat et sincère sourire pour l’homme. Ses sourcils se froncèrent aux aveux du client, signe qu’Evie s’était laissée emporter par ses mots et le possible contenus de ses lettres. Songeuse un instant, Evelyn lui répondit, de sa voix naturellement douce : « Mes mots apaiseront vos troubles, même si je pourrai également vous conduire à la folie, à la manière du chant d’une sirène. » Malgré tout, un tendre sourire venait étirer ses pulpes charnues. Avoir de l’influence, Evie aimait ce sentiment bien qu’elle ne l’assumait pas réellement. Qui, dans ce monde, ne se sentirait pas spécial en voyant qu’il fait de l’effet à quelqu’un ? La sorcière l’ignorait. Baissant un instant le regard pour glisser des mèches derrière son oreille, la proposition du brun ne fit qu’agrandir son sourire déjà présent. Elle redressait son regard malicieux vers lui et gardait le silence un instant. Silence insupportable suite à une telle proposition et la femme en jouait, un brin de provocation dans son regard clair. Puis, la petite femme fit le tour pour s’approcher et lui faire face, du haut de ses talons, elle lui tendait sa main. « Je suis vôtre. » Lui disait-elle, son regard dans le sien.
Evelyn lui adressait un sourire et sa petite main, comme à l’époque des dames avec ce célèbre baisemain. Il venait de passer un cap dans les conversations habituelles, qui tournaient autour de livres et des autres. L’envie de connaître un peu plus ses tendres mélancolies et lui intéressait la femme, qui lui faisait désormais face, sa main frêle tendue vers lui.
(c) DΛNDELION
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Re: la lecture est la respiration de l'âme - evie
Sam 6 Oct 2018 - 10:24
L'échange glissait entre les mots, qui étaient pourtant crus, révélateurs, délivrés. Le ténébreux et solitaire Texan se sentait réchauffé et ému par la mordante fraicheur de la libraire qui répondait à ses hypothèses sur leur relation épistolaire inexistante. N'y tenant plus, ne voulant pas partir tout de suite, le jeune homme osa proposer qu'ils partagent un café. Maitresse du jeu, la sorcière prit le temps d'un sourire malicieux et d'un regard énigmatique, dans un silence électrisant, avant de faire le tour du comptoir pour rejoindre Elios. Il se tourna vers elle, avide d'une réponse qu'il savait déjà sienne. Je suis vôtre, prononcèrent les lèvres charnues, tandis que la libraire offrait sa main à la manière des dames. Le Texan retint la pensée qui lui vint à l'écoute de cette phrase provocatrice et remplit son rôle. Le bras gauche rangé dans son dos droit, il inclina le buste pour saisir délicatement la main tendue que ses lèvres chaudes gratifièrent d'un chaste baiser. L'éclat d'un instant, le sorcier avait eu terriblement envie d'elle. Ses mots avaient instantanément fait flamber un brasero éphémère dans le corps d'Elios, qui se sentait rarement attiré par qui que ce soit. Trop blasé, trop froid, trop arrogant. Quelque chose chez la libraire le ranimait et lui faisait désirer des moments volés, partage d'intimité auquel il accédait peu.
Troublé, charmé, il contenait sa pulsion et se contenta de sourire d'un air mauvais. Voilà une phrase bien dangereuse. Il pourrait avoir envie de la prendre au mot. Doucement il libéra sa main et se redressa. Et bien mensongère, car je doute qu'un coeur comme le vôtre soit jamais entièrement à quelqu'un. C'était peut-être pour cela qu'il ne partageait pas avec elle le désir qu'il avait ressenti et qu'il préférait ne pas chercher à l'assouvir. Elle n'était pas une sorcière ordinaire, une de celles qu'il pouvait obtenir en un claquement de doigts parce qu'elles obéissaient à l'argent ou au charme du bad boy américain. Elle était différente, poétique, sombre, lumineuse. Il n'avait pas envie de gâcher le mystère par une bête envie physique. Le jeu était bien plus intéressant. Il gardait les sens en alerte, aiguisait les sentiments. L'instant suivant, le Texan sortit sa baguette de bouleau. De sa main libre il reprit celle de la sorcière et fit apparaître une tasse de café turque chaud dans sa paume. Kahve apparesco. Du même sortilège, il créa une tasse pour lui. Je ne sais pas si vous vouliez sortir ou non pour cela, mais nous pouvons très bien partager ce café ici. La proposition reste en suspens afin qu'elle puisse accepter ou refuser. Rester cloîtrés, seuls, dans l'antre de son interlocutrice, séduisait beaucoup Elios. Dehors, il était certain que tout serait différent. Dehors, il faudrait reprendre une identité officielle, porter le masque de l'héritier arrogant. Il faudrait mettre un nom banal et une histoire concrète sur le visage ravissant de la belle et obscure libraire. Ce moment arriverait peut-être, mais en attendant il n'avait pas envie de penser à la réalité et aux apparences. Je dois confesser que je ne viens pas seulement ici pour les livres. J'aime bien vous voir. Vous écouter, même quand vous ne parlez pas. C'était brut, sincère. Il n'y avait pas de séduction dans ces mots, pas d'intention de manipulation. Elios lui-même ne savait pas trop ce qu'il attendait de cette confidence. Il se sentait proche d'elle et avait envie de voir si c'était partagé.
Troublé, charmé, il contenait sa pulsion et se contenta de sourire d'un air mauvais. Voilà une phrase bien dangereuse. Il pourrait avoir envie de la prendre au mot. Doucement il libéra sa main et se redressa. Et bien mensongère, car je doute qu'un coeur comme le vôtre soit jamais entièrement à quelqu'un. C'était peut-être pour cela qu'il ne partageait pas avec elle le désir qu'il avait ressenti et qu'il préférait ne pas chercher à l'assouvir. Elle n'était pas une sorcière ordinaire, une de celles qu'il pouvait obtenir en un claquement de doigts parce qu'elles obéissaient à l'argent ou au charme du bad boy américain. Elle était différente, poétique, sombre, lumineuse. Il n'avait pas envie de gâcher le mystère par une bête envie physique. Le jeu était bien plus intéressant. Il gardait les sens en alerte, aiguisait les sentiments. L'instant suivant, le Texan sortit sa baguette de bouleau. De sa main libre il reprit celle de la sorcière et fit apparaître une tasse de café turque chaud dans sa paume. Kahve apparesco. Du même sortilège, il créa une tasse pour lui. Je ne sais pas si vous vouliez sortir ou non pour cela, mais nous pouvons très bien partager ce café ici. La proposition reste en suspens afin qu'elle puisse accepter ou refuser. Rester cloîtrés, seuls, dans l'antre de son interlocutrice, séduisait beaucoup Elios. Dehors, il était certain que tout serait différent. Dehors, il faudrait reprendre une identité officielle, porter le masque de l'héritier arrogant. Il faudrait mettre un nom banal et une histoire concrète sur le visage ravissant de la belle et obscure libraire. Ce moment arriverait peut-être, mais en attendant il n'avait pas envie de penser à la réalité et aux apparences. Je dois confesser que je ne viens pas seulement ici pour les livres. J'aime bien vous voir. Vous écouter, même quand vous ne parlez pas. C'était brut, sincère. Il n'y avait pas de séduction dans ces mots, pas d'intention de manipulation. Elios lui-même ne savait pas trop ce qu'il attendait de cette confidence. Il se sentait proche d'elle et avait envie de voir si c'était partagé.
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Re: la lecture est la respiration de l'âme - evie
Sam 6 Oct 2018 - 17:32
la lecture est la respiration de l'âme
Elios & Evelyn
« L’Océan, dans ces belles journées, à l’azur tiède et clair des méditerranées. Il chante, et le soleil rend plus brillante encor, son écume glissant le long des sables d’or. »
Tenue ☽ La petite Blackwood avait laissé volontairement un long silence après la demande de son interlocuteur. Il pouvait voir, rien qu'avec le regard qu'elle lui lançait, qu'Evie aimait jouer avec son attitude ou ses mots, que la brune était là, une femme malicieuse. Bien qu'Evelyn ne le connaissait pas, elle se montrait à la limite de la provocation et maintenait ainsi, un certain jeu entre eux. La sorcière le regardait un instant avant de bouger de sa place, le bruit de ses talons comblèrent le silence volontairement imposé. La femme s'approchait de lui et attendit quelques secondes pour lui tendre sa petite main chaude, s'offrant à lui d'une certaine manière. Bien qu'Evie n'était pas romantique, certaines actions de l'époque avaient un certain charme, une élégance qu'elle aimait et même en ayant été reniée par sa famille, Evelyn conservait quelques-unes de ses manières, trahissant parfois ses mots. Effectivement, elle qui disait ne venir de nulle part se faisait avoir par quelques-unes de ses manières de grande famille ou à la tournure de ses phrases, bien qu'Evie remettait tout sur sa passion de la littérature. La brune était consciente de la dangerosité de ses mots, elle était réfléchie et contrôlait la plupart du temps tout ce qu'elle disait, rien n'était laissé au hasard. « Cette phrase n'était pas innocente. » Ajoutait-elle d'un tendre sourire, jouait-elle avec le feu ? Oui, Evelyn avait perçu cette lueur dans ses iris, lorsqu'il baisait le dessus de sa main, qui lui permettait d’intensifier un peu plus cet amusement. Alors, comme une diablesse, la libraire appuyait dessus, d'un sourire toujours aussi radieux.
Sa seconde phrase fit réfléchir la petite femme, qui n'avait jamais pu confier son cœur à quelqu'un. Sa peur de l'abandon était bien réelle et à vingt-huit ans, Evelyn n'était jamais tombée amoureuse ou fait suffisamment confiance à quelqu'un. Non, Evie ne pouvait pas faire confiance à quelqu'un d'autre qu'elle-même. Cela se voyait : la brune se protégeait constamment et ne laissait aucune chance à quiconque de la blesser. Non, ce passage de sa vie, le rejet, l'abandon, les tentatives de suicide, tout ceci avait renforcé la belle. Elle haussait pourtant les épaules en roulant des yeux. « Pourtant, il n'a jamais appartenu à quelqu'un. » Se confiait la libraire en le regardant sincèrement dans les yeux. Son regard suivait les mouvements du brun, jusqu'à ce qu'une sublime tasse d'un café chaud apparaisse contre sa paume. C'était une jolie magie et face à lui, Evie ne s'en servait pas souvent, mais elle appréciait découvrir celle des autres. Elle déposait la porcelaine contre le bois du comptoir et glissait sa main sous son menton, en dirigeant son regard vert ailleurs l'espace d'un instant. « Je préfère rester là, ici, je respire mieux. » Dangereux, le monde extérieur l'était et ces rues avaient été spectatrice de ses pensées obscures mais aussi car tout était plus simple et intime ici, dans son commerce, son havre de paix. Entre ces murs, Evie se sentait vivre, elle appréciait réellement sa liberté, d'évoluer avec ce qu'elle aimait le plus. La libraire glissait le bout de son muscle rosé contre le coin de ses pulpes pleines et appuyait ses hanches contre le comptoir, en allongeant et croisant ses jambes devant elle.
L'aveu de l'homme en aurait fait rougir plus d'une, pourtant, totalement maître de ses émotions, elle lui offrait un regard sérieux sans défaillir. Elle aimait ceux qui faisait preuve de sincérité et qui disait tout ce qu'ils pensaient. Evie laissait cette confession dans le vide tout en ne le quittant pas des yeux, puisqu'elle glissait la tasse à ses lèvres et en buvait une gorgée. La posant et jouant avec son carré foncé, elle finissait par répondre en glissant rapidement ses dents contre l'intérieur de ses lèvres. « Je sais. » Ceci n'était pas réellement une surprise, puisqu'elle s'en était rendu compte au fil de leurs conversations. La sorcière finissait par lui sourire sincèrement, elle s'était elle-même plu à lui parler de ces auteurs qui la faisaient vibrer. « J'apprécie tout autant votre présence. » Evelyn restait volontairement mystérieuse sur son ressenti, bien qu'il ait éveillé par instants une certaine passion en elle, la Blackwood ne pouvait pas se confier aussi facilement et c'est bien pour cela qu'Evelyn maintenait un certain mystère.
Sa seconde phrase fit réfléchir la petite femme, qui n'avait jamais pu confier son cœur à quelqu'un. Sa peur de l'abandon était bien réelle et à vingt-huit ans, Evelyn n'était jamais tombée amoureuse ou fait suffisamment confiance à quelqu'un. Non, Evie ne pouvait pas faire confiance à quelqu'un d'autre qu'elle-même. Cela se voyait : la brune se protégeait constamment et ne laissait aucune chance à quiconque de la blesser. Non, ce passage de sa vie, le rejet, l'abandon, les tentatives de suicide, tout ceci avait renforcé la belle. Elle haussait pourtant les épaules en roulant des yeux. « Pourtant, il n'a jamais appartenu à quelqu'un. » Se confiait la libraire en le regardant sincèrement dans les yeux. Son regard suivait les mouvements du brun, jusqu'à ce qu'une sublime tasse d'un café chaud apparaisse contre sa paume. C'était une jolie magie et face à lui, Evie ne s'en servait pas souvent, mais elle appréciait découvrir celle des autres. Elle déposait la porcelaine contre le bois du comptoir et glissait sa main sous son menton, en dirigeant son regard vert ailleurs l'espace d'un instant. « Je préfère rester là, ici, je respire mieux. » Dangereux, le monde extérieur l'était et ces rues avaient été spectatrice de ses pensées obscures mais aussi car tout était plus simple et intime ici, dans son commerce, son havre de paix. Entre ces murs, Evie se sentait vivre, elle appréciait réellement sa liberté, d'évoluer avec ce qu'elle aimait le plus. La libraire glissait le bout de son muscle rosé contre le coin de ses pulpes pleines et appuyait ses hanches contre le comptoir, en allongeant et croisant ses jambes devant elle.
L'aveu de l'homme en aurait fait rougir plus d'une, pourtant, totalement maître de ses émotions, elle lui offrait un regard sérieux sans défaillir. Elle aimait ceux qui faisait preuve de sincérité et qui disait tout ce qu'ils pensaient. Evie laissait cette confession dans le vide tout en ne le quittant pas des yeux, puisqu'elle glissait la tasse à ses lèvres et en buvait une gorgée. La posant et jouant avec son carré foncé, elle finissait par répondre en glissant rapidement ses dents contre l'intérieur de ses lèvres. « Je sais. » Ceci n'était pas réellement une surprise, puisqu'elle s'en était rendu compte au fil de leurs conversations. La sorcière finissait par lui sourire sincèrement, elle s'était elle-même plu à lui parler de ces auteurs qui la faisaient vibrer. « J'apprécie tout autant votre présence. » Evelyn restait volontairement mystérieuse sur son ressenti, bien qu'il ait éveillé par instants une certaine passion en elle, la Blackwood ne pouvait pas se confier aussi facilement et c'est bien pour cela qu'Evelyn maintenait un certain mystère.
(c) DΛNDELION
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Re: la lecture est la respiration de l'âme - evie
Mer 17 Oct 2018 - 16:21
Que le jeu était doux quand les risques étaient loin. Protégés dans l'antre de la librairie, hors du temps et des obligations de leur identité respective, glissés dans des personnages qui leur ressemblaient, les deux inconnus pouvaient apprécier de se rapprocher sans vraiment sans livrer. C'était pour cela qu'Elios aimait s'abandonner à respirer l'aura mystérieuse de la sorcière. Il n'avait pas d'enjeu, pas de calcul, pas de contrôle. Il se laissait bercer par son regard, par la profondeur de ses yeux, par la délicatesse de ses lèvres. Tiraillé entre l'envie de s'autoriser un désir charnel pour une fois et l'ambition de préserver la pureté de ce lien unique, il balançait entre plaisir et frustration, attente et détachement. Le bruit des jambes féminines qui se croisèrent le poussèrent à confesser ce qu'ils savaient tous deux depuis des mois sans se le dire. J'aime bien vous voir. Vous écouter, même quand vous ne parlez pas. Les yeux verts du Texan dévoraient ceux, impassibles, de la sorcière, qui prit le temps de boire quelques gorgées de café. Je sais. Son aplomb fit sourire Elios, qui aimait être désarçonné. J'apprécie tout autant votre présence, lui offrit-elle ensuite avec plus d'émotion. Tout autant ? reprit le jeune homme avec un rictus plus taquin. La sorcière s'amusait à ne pas se dévoiler, à ne pas en dire trop sur ce qui se passait quand leurs regards se perdaient l'un dans l'autre. Elios ne savait pas s'il voulait réellement qu'elle mette des mots dessus, mais il n'avait pu s'empêcher d'appuyer sur ses mots.
Le café en main, redressé face à elle, le Texan but quelques gorgées à son tour avant de réfléchir à ce que la libraire avait confié à propos de son coeur. Un coeur jamais pris n'est-il pas plus enclin à se laisser capturer ? Il suffit d'une faille dans la forteresse et le coeur ingénu succombe aux vertiges de la passion. Un coeur qui a vécu et traversé des passions se montre plus méfiant des pièges de l'amour, énonçait-il avec sagesse -et un brin de provocation. Il ne s'agissait pas de tomber amoureux d'elle, si tant était qu'Elios soit capable d'aimer, ni de la manipuler là-dedans comme le ferait un Valmont. C'était juste intéressant d'en parler, de l'imaginer, de formuler des idées nébuleuses. Le bruit de la porte d'entrée interrompit l'échange. Elios jeta un regard furtif au client qui venait d'entrer dans la librairie et dans le même mouvement il se rapprocha de la sorcière pour lui reprendre la main. Mi dama, d'un espagnol qui ne laissait plus de doute sur ses origines mexicaines, c'est un plaisir toujours renouvelé de voler quelques instants de votre temps. Un baiser sur le dos de la main, plus appuyé que lors du baisemain, ses lèvres prenant le temps fugace d'embrasser la naissance des phalanges. La tasse de café sur le comptoir, le sorcier tourna les talons avec élégance, pour quitter les lieux. Mischief managed.
Le café en main, redressé face à elle, le Texan but quelques gorgées à son tour avant de réfléchir à ce que la libraire avait confié à propos de son coeur. Un coeur jamais pris n'est-il pas plus enclin à se laisser capturer ? Il suffit d'une faille dans la forteresse et le coeur ingénu succombe aux vertiges de la passion. Un coeur qui a vécu et traversé des passions se montre plus méfiant des pièges de l'amour, énonçait-il avec sagesse -et un brin de provocation. Il ne s'agissait pas de tomber amoureux d'elle, si tant était qu'Elios soit capable d'aimer, ni de la manipuler là-dedans comme le ferait un Valmont. C'était juste intéressant d'en parler, de l'imaginer, de formuler des idées nébuleuses. Le bruit de la porte d'entrée interrompit l'échange. Elios jeta un regard furtif au client qui venait d'entrer dans la librairie et dans le même mouvement il se rapprocha de la sorcière pour lui reprendre la main. Mi dama, d'un espagnol qui ne laissait plus de doute sur ses origines mexicaines, c'est un plaisir toujours renouvelé de voler quelques instants de votre temps. Un baiser sur le dos de la main, plus appuyé que lors du baisemain, ses lèvres prenant le temps fugace d'embrasser la naissance des phalanges. La tasse de café sur le comptoir, le sorcier tourna les talons avec élégance, pour quitter les lieux. Mischief managed.
- Spoiler:
- C'est un peu court, désolée ! Je te laisse clôturer et on pourra discuter d'une prochaine rencontre si tu veux
- InvitéInvité
Re: la lecture est la respiration de l'âme - evie
Mer 17 Oct 2018 - 19:09
la lecture est la respiration de l'âme
Elios & Evelyn
« L’Océan, dans ces belles journées, à l’azur tiède et clair des méditerranées. Il chante, et le soleil rend plus brillante encor, son écume glissant le long des sables d’or. »
Tenue ☽ La confession du brun avait fait sourire la brune, intérieurement, ce style d'aveu était bien flatteur. D'autant plus qu'Evelyn appréciait également sa présence, ses regards ne l'avaient jamais dérangé et aujourd'hui, ayant franchi la barrière de discussions bateaux, elle se rendait compte d'à quel point, l’individu était intéressant. Ce mystère constant qui planait entre eux l'intriguait, elle ne connaissait toujours pas son prénom mais d'un côté, la libraire refusait de l'apprendre. Non, ce jeu était plaisant et mettait en éveil tous ses sens, la sorcière ne laissait rien au hasard, ce qui l'amusait énormément, d'où son sourire malicieux. Evelyn ne se laissait pas déstabiliser, elle laissait des silences planés, pour maintenir un suspense et une tension palpable. Audacieuse et amusée, elle le fixait de son regard confiant et confirmait ses dires d'un hochement de visage. « Tout autant. » Le liquide brun glissait entre ses pulpes, réchauffant un peu plus son petit corps en agitant un de ses doigts contre la porcelaine délicate de la tasse.
Le sujet à propos de son cœur mettait mal à l'aise la femme, elle n'appréciait pas parler de ce genre de sujet, ceci la faisait trop repenser à son passé. Evie était fatiguée d'y repenser, ils l'avaient tellement manipulé, usant de leur propriété et de leur rôle de parent pour l'utiliser comme un pion. Alors, son visage s'était un peu plus assombri suite à la tirade du client, faisant claquer la tasse vide contre le bois du comptoir, légèrement tendue. « Non. » Elle répondit simplement et pourtant cela en disait beaucoup, Evie comprenait pourtant le point de vue du brun, mais ce sujet n'intéressait pas la femme, trop blessée par son passé. Pourtant, son comportement était un poil irrespectueux, en effet, il ignorait tout d'elle et son ton froid n'était pas acceptable, alors elle esquissait un délicat sourire d'excuse, navrée. « Je n'ai pas de failles, pourtant j'apprécie la passion, étrange. » Elle n'ajoutait rien de plus, son attention fut attirée par l'arrivée d'un client qu'elle saluait poliment. Evelyn se redressait et laissait le brun embrassé plus longuement sa petite main délicate, ce qui lui tirait un magnifique sourire. Il la surprit à nouveau, en parlant espagnol et instinctivement, la libraire lui répondit dans la même langue. « Señor. » De par ses nombreuses lectures, la sorcière connaissait quelques mots en certaines langues et ce n'était qu'un avantage, en plus d'être trilingue, la femme maîtrisait le français et l'italien. Elle lui adressait un sourire tandis qu'il tournait les talons, quittant la boutique et c'est ainsi que la Blackwood se remit au travail, plus troublée qu'avant.
Le sujet à propos de son cœur mettait mal à l'aise la femme, elle n'appréciait pas parler de ce genre de sujet, ceci la faisait trop repenser à son passé. Evie était fatiguée d'y repenser, ils l'avaient tellement manipulé, usant de leur propriété et de leur rôle de parent pour l'utiliser comme un pion. Alors, son visage s'était un peu plus assombri suite à la tirade du client, faisant claquer la tasse vide contre le bois du comptoir, légèrement tendue. « Non. » Elle répondit simplement et pourtant cela en disait beaucoup, Evie comprenait pourtant le point de vue du brun, mais ce sujet n'intéressait pas la femme, trop blessée par son passé. Pourtant, son comportement était un poil irrespectueux, en effet, il ignorait tout d'elle et son ton froid n'était pas acceptable, alors elle esquissait un délicat sourire d'excuse, navrée. « Je n'ai pas de failles, pourtant j'apprécie la passion, étrange. » Elle n'ajoutait rien de plus, son attention fut attirée par l'arrivée d'un client qu'elle saluait poliment. Evelyn se redressait et laissait le brun embrassé plus longuement sa petite main délicate, ce qui lui tirait un magnifique sourire. Il la surprit à nouveau, en parlant espagnol et instinctivement, la libraire lui répondit dans la même langue. « Señor. » De par ses nombreuses lectures, la sorcière connaissait quelques mots en certaines langues et ce n'était qu'un avantage, en plus d'être trilingue, la femme maîtrisait le français et l'italien. Elle lui adressait un sourire tandis qu'il tournait les talons, quittant la boutique et c'est ainsi que la Blackwood se remit au travail, plus troublée qu'avant.
(c) DΛNDELION
Sujet terminé.