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[Amazonie] In the jungle, the mighty jungle… [Terminé]
Dim 9 Sep 2018 - 19:34
Je ne pensais pas retourner dans la forêt amazonienne aussi vite. Enfin y retourner, c’est un bien grand mot. Ce n’est qu’une petite excursion de rien du tout. Ce n’est pas comme si je retournais m’installer là-bas pour les années à venir comme je l’avais fait la première fois. Après avoir transplané dans mon appartement – qui me sert davantage de laboratoire que de lieu de vie – je me mets en quête de ce dont j’ai besoin. Je ne tarde pas à retrouver mon sac à dos que je trimballais à chacune de mes expéditions dans la jungle. Je vérifie qu’il contient toujours tout mon matériel nécessaire, ajoute deux ou trois potions ainsi que de quoi traiter mes allergies en cas d’urgence et c’est ainsi équipé que je transplane à nouveau devant l’entrée du domaine universitaire pour y attendre Abigail.
L’Ethelred me rejoint à l’heure convenue portant le même sac qu’elle avait quand nous avons quitté la bibliothèque. Je ne m’en formalise pas. Dans le monde sorcier, un sac peut contenir bien plus que ce qu’il parait. Je me contente donc de demander.
- Tu as tout ce qu’il te faut ?
- Oui.
Je hoche la tête d’un air entendu.
- Parfait. Alors on peut y aller.
Joignant le geste à la parole, j’attrape sa main pour transplaner à nouveau avec elle cette fois, nous conduisant dans une sorte de clairière dont j’ai le souvenir, non loin de l’endroit où j’avais pu observer l’amphiptère doré. Sans vraiment m’inquiéter de savoir si le transplanage s’est bien passé pour elle – non par manque d’attention mais simplement parce que ce genre de considération ne me vient pas naturellement à l’esprit – je lui explique où nous nous trouvons.
- C’est une partie de la forêt protégée des intrusions moldues. Les créatures magiques y sont nombreuses.
Tout en lui donnant cette explication, je me remémore une autre caractéristique de cette région. Afin de combattre le trafic de créatures magiques, le transplanage y est régulé. Les entrées ne sont pas contrôlées, ce qui nous a permis d’arriver jusqu’ici, mais c’est une autre histoire pour ce qui est des sorties. Il n’existe que quelques endroits précis où l’on peut franchir les barrières magiques qui protègent la réserve, chacun surveillé par des sorciers chargés de s’assurer qu’aucune espèce animale ou végétale ne quitte la jungle sans autorisation préalable. Peut-être aurais-je dû me souvenir que le plus proche est à deux jours de marche de l’endroit où nous nous trouvons avant de transplaner.
Je me garde bien pour le moment d’apporter cette précision à Abigail qui sourit émerveillée en regardant autour d'elle.
- Comment as-tu connu cet endroit ?
- J’ai travaillé pendant deux ans à répertorier les plantes magiques de cette réserve naturelle.
Puis sautant du coq à l’âne, j’ajoute le plus naturellement du monde.
- Tu as pris des vêtements de rechange dans ton sac ?
Elle ne semble pas se formaliser de ma question et répond tout aussi naturellement.
- Bien sûr. Et tu as découvert quoi comme plantes magiques ?
Soulagé qu’elle ne me demande pas pourquoi je peux bien m’intéresser à ce qu’elle a emporté, tourne sur moi-même pour regarder autour de moi. Je repère alors un spécimen intéressant et lui fais signe d’approcher. La fleur que je lui désigne a une apparence tout à fait banale. Encore fermée, elle ne semble même pas spécialement jolie. Pourtant le bouton prêt à éclore se tourne vers Abigail comme pour lui lancer une invitation à son approche.
- Touche-la, c’est sans danger tant que tu ne la cueilles pas.
Elle me regarde d’abord un peu surprise, puis s’exécute, décidant visiblement de me faire confiance. À l’instant où ses doigts effleurent le bouton, celui-ci s’ouvre pour laisser jaillir une grappe de délicates petites fleurs blanches caractéristiques de la Diphylleia Grayi. De mon côté, j’ai attrapé deux branches mortes d’une trentaine de centimètres. Je m’approche à mon tour et fais signe à Abigail de s’écarter. Utilisant les deux branches comme une pince, je fais mine de vouloir cueillir la fleur avec. Aussitôt, ses feuilles viennent emprisonner les branches qu’elles ont confondues avec des doigts et la fleur se métamorphose pour devenir la mâchoire impressionnante d’une plante carnivore qui ne tarde pas à briser les branches comme elle l’aurait fait de la main qui aurait tenté de la cueillir. Peu affecté par le phénomène, je laisse tomber les morceaux de branche qu’il me reste en main et me redresse en déclarant simplement.
- C’est une métamorphoplante. Elle prend l’apparence la plus attrayante aux yeux de celui qui la touche pour lui donner envie de la cueillir. Et quand l’imprudent essaye, elle attaque.
L’Ethelred me rejoint à l’heure convenue portant le même sac qu’elle avait quand nous avons quitté la bibliothèque. Je ne m’en formalise pas. Dans le monde sorcier, un sac peut contenir bien plus que ce qu’il parait. Je me contente donc de demander.
- Tu as tout ce qu’il te faut ?
- Oui.
Je hoche la tête d’un air entendu.
- Parfait. Alors on peut y aller.
Joignant le geste à la parole, j’attrape sa main pour transplaner à nouveau avec elle cette fois, nous conduisant dans une sorte de clairière dont j’ai le souvenir, non loin de l’endroit où j’avais pu observer l’amphiptère doré. Sans vraiment m’inquiéter de savoir si le transplanage s’est bien passé pour elle – non par manque d’attention mais simplement parce que ce genre de considération ne me vient pas naturellement à l’esprit – je lui explique où nous nous trouvons.
- C’est une partie de la forêt protégée des intrusions moldues. Les créatures magiques y sont nombreuses.
Tout en lui donnant cette explication, je me remémore une autre caractéristique de cette région. Afin de combattre le trafic de créatures magiques, le transplanage y est régulé. Les entrées ne sont pas contrôlées, ce qui nous a permis d’arriver jusqu’ici, mais c’est une autre histoire pour ce qui est des sorties. Il n’existe que quelques endroits précis où l’on peut franchir les barrières magiques qui protègent la réserve, chacun surveillé par des sorciers chargés de s’assurer qu’aucune espèce animale ou végétale ne quitte la jungle sans autorisation préalable. Peut-être aurais-je dû me souvenir que le plus proche est à deux jours de marche de l’endroit où nous nous trouvons avant de transplaner.
Je me garde bien pour le moment d’apporter cette précision à Abigail qui sourit émerveillée en regardant autour d'elle.
- Comment as-tu connu cet endroit ?
- J’ai travaillé pendant deux ans à répertorier les plantes magiques de cette réserve naturelle.
Puis sautant du coq à l’âne, j’ajoute le plus naturellement du monde.
- Tu as pris des vêtements de rechange dans ton sac ?
Elle ne semble pas se formaliser de ma question et répond tout aussi naturellement.
- Bien sûr. Et tu as découvert quoi comme plantes magiques ?
Soulagé qu’elle ne me demande pas pourquoi je peux bien m’intéresser à ce qu’elle a emporté, tourne sur moi-même pour regarder autour de moi. Je repère alors un spécimen intéressant et lui fais signe d’approcher. La fleur que je lui désigne a une apparence tout à fait banale. Encore fermée, elle ne semble même pas spécialement jolie. Pourtant le bouton prêt à éclore se tourne vers Abigail comme pour lui lancer une invitation à son approche.
- Touche-la, c’est sans danger tant que tu ne la cueilles pas.
Elle me regarde d’abord un peu surprise, puis s’exécute, décidant visiblement de me faire confiance. À l’instant où ses doigts effleurent le bouton, celui-ci s’ouvre pour laisser jaillir une grappe de délicates petites fleurs blanches caractéristiques de la Diphylleia Grayi. De mon côté, j’ai attrapé deux branches mortes d’une trentaine de centimètres. Je m’approche à mon tour et fais signe à Abigail de s’écarter. Utilisant les deux branches comme une pince, je fais mine de vouloir cueillir la fleur avec. Aussitôt, ses feuilles viennent emprisonner les branches qu’elles ont confondues avec des doigts et la fleur se métamorphose pour devenir la mâchoire impressionnante d’une plante carnivore qui ne tarde pas à briser les branches comme elle l’aurait fait de la main qui aurait tenté de la cueillir. Peu affecté par le phénomène, je laisse tomber les morceaux de branche qu’il me reste en main et me redresse en déclarant simplement.
- C’est une métamorphoplante. Elle prend l’apparence la plus attrayante aux yeux de celui qui la touche pour lui donner envie de la cueillir. Et quand l’imprudent essaye, elle attaque.
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Re: [Amazonie] In the jungle, the mighty jungle… [Terminé]
Dim 9 Sep 2018 - 21:57
J'en avais visité des jungles et des lieux tropicaux divers, mais jamais la forêt amazonienne. C'était l'une des destinations que je voulais atteindre depuis longtemps sans pour autant avoir eu l'occasion de le faire. C'était chose faites, et je ne pouvais m'empêcher de me sentir émerveillée de m'y trouver, même si c'était avec une personne que je connaissais à peine. Après tout, j'avais agis exactement de la même façon avec Aislin à l'époque. Et j'avais confiance en Ayden, alors, j'avais confiance en Aaron. Je ne me formalisais même pas de savoir si nous allions passer juste quelques heures ici, ou plusieurs jours. Ça m'était égal, l'aventure et moi, c'était comme ça, surtout lorsqu'il y avait des dragons en jeu. J'étais une femme prévoyante, mais ça ne m'empêchait pas de partir dans les minutes qui suivaient pour aller observer des animaux et les étudier. Voilà pourquoi mon sac avait un sortilège d'extension. Je pouvais transporter mon appartement entier sans souffrir de son poids ou me préoccuper de manquer de place. C'était très pratique pour mes cours également, je pouvais avoir tout ce dont j'avais besoin sans me préoccuper d'avoir oublié un manuel. Si ça se trouve, j'en avais encore de la première année, ou même datant de Poudlard… tiens c'était une idée ça, un jour il faudrait que je songe à trier mon sac.
Toujours confiante envers le Lufkin, j'obéissais et allait toucher la plante qu'il m'indiquait. Je ne connaissais pas cette espèce, et même si j'étudiais la botanique avec attention et que j'étais plutôt bonne élève, je n'avais clairement pas mon niveau concernant les dragons. C'est donc avec un mélange de curiosité et d'admiration que je voyais apparaître les Diphylleia Gayi. C'était ma fleur préférée, car je m'y retrouvais un peu. D'un blanc nacré, elle devenait transparente lorsqu'elle était mouillée. Je n'avais pas encore trouvé sa sœur magique qui serait transparente à longueur d'année. Mais cette capacité à devenir invisible ma fascinais, et je m'y identifiais, en experte de la timidité et de la disparition aux yeux du monde qui m'entourait.
Ma fascination ne m'empêchait toutefois pas de garder mon esprit d'analyse et de prudence, l'accident avec le loup-garou ayant été un puissant remède à mon inattention en terrain inconnu. Je m'écartais donc sans aucune opposition lorsqu'Aaron me l'indiquait et j'observais avec attention ce qu'il faisait avec ses deux branches. Lorsque le végétal montra son vrai visage, je ne pouvais m'empêcher d'ouvrir la bouche et de sourire, émerveillée.
C'était un penchant des plantes que j'appréciais particulièrement : les carnivores. Et celle-là grimpa instantanément dans mon top 10 de mes végétaux favoris. Ma trop grande timidité et la grande réserve sur ma personne devait me donner à contrario un goût particulièrement prononcé pour le danger.
Comme une gamine ayant découvert son cadeau de Noël, je m'exprimais avec enthousiasme, ce qui contrastait énormément avec mon comportement à l'université.
- Wwooooawww c'est… le truc… le plus cool que j'ai vu de tout mon été de chiotte !!!
Émerveillée, je le regardais avec un brin de gratitude. Qu'on puisse me changer les idées, en ce moment, j'y étais toujours très reconnaissante, que ce soit conscient ou non.
- Merci !
- Euh… merci… je crois.
Le voyant un peu pris au dépourvu, je ne pouvais m'empêcher d'être intriguée. Je n'étais pas à l'aise en société, mais j'avais certains codes. Ce n'était pas la première fois que j'avais l'impression que ce n'était pas son cas. Et puisque nous étions ici pour un moment, le temps de trouver le dragon doré, ce qui n'allait pas se trouver comme du caramel au beurre salé en Bretagne, je jugeais bon d'essayer de percer un peu nos carapaces. Après tout, nous allions devoir travailler ensemble pour le club, il fallait bien commencer quelque part.
- Pardon, je te mets mal à l'aise.
- Non pas du tout.
- Pourquoi tu sembles si dépourvu alors ?
- C'est juste que je sais jamais comment m'y prendre avec tous ces trucs-là.
Au moins, il était honnête, et je commençais à mieux comprendre le pourquoi du comment. Et puisque nous étions lancés, je continuais, sans toutefois vouloir le forcer.
- Quels trucs ?
- Les relations sociales. D'habitude c'est Ayden qui me souffle ce que je dois dire.
C'était donc ça. Je saisissais enfin les raisons de certaines messes basses entre eux à la ferme des Bird. Je lui souriais donc, aussi amicalement que possible en faisait un peu la moue, levant mes mains sur les lanières de mon sac sur mes épaules pour les attraper.
- Bah… si tu veux, je peux t'aider.
- Ok.
Hochant la tête, je regardais alors autour de moi, prenant le temps de me plonger dans l'atmosphère qui nous entourait. Les divers et multiples bruits de la nature, que ce soit végétal, ou animal, me faisait toujours le même effet. Je sentais de longs frissons de plaisir me parcourir le corps, et je me faisais présentement violence pour ne pas me changer en animagus pour pouvoir en profiter davantage. Peut-être plus tard.
Revenant sur le garçon qui m'accompagnait, je reprenais la parole, à nouveau tranquille comme si ma saute d'humeur n'avait pas existé.
- Alors… si ton Amphiptère doré dévorait un tapir, j'imagine que nous devrions avant tout chercher des tapirs. Qu'en penses-tu ?
Trouver la nourriture était le meilleur moyen de voir le prédateur. Cependant, sans ma baguette, ça allait être difficile de rôder dans la partie magique de cette forêt qui semblait vouloir nous dévorer tout entier à tout moment. La Métamorphoplante en était l'exemple parfait. Je soupirai un peu, me préparant par avance à devoir révéler mon accident à Aaron.
Toujours confiante envers le Lufkin, j'obéissais et allait toucher la plante qu'il m'indiquait. Je ne connaissais pas cette espèce, et même si j'étudiais la botanique avec attention et que j'étais plutôt bonne élève, je n'avais clairement pas mon niveau concernant les dragons. C'est donc avec un mélange de curiosité et d'admiration que je voyais apparaître les Diphylleia Gayi. C'était ma fleur préférée, car je m'y retrouvais un peu. D'un blanc nacré, elle devenait transparente lorsqu'elle était mouillée. Je n'avais pas encore trouvé sa sœur magique qui serait transparente à longueur d'année. Mais cette capacité à devenir invisible ma fascinais, et je m'y identifiais, en experte de la timidité et de la disparition aux yeux du monde qui m'entourait.
Ma fascination ne m'empêchait toutefois pas de garder mon esprit d'analyse et de prudence, l'accident avec le loup-garou ayant été un puissant remède à mon inattention en terrain inconnu. Je m'écartais donc sans aucune opposition lorsqu'Aaron me l'indiquait et j'observais avec attention ce qu'il faisait avec ses deux branches. Lorsque le végétal montra son vrai visage, je ne pouvais m'empêcher d'ouvrir la bouche et de sourire, émerveillée.
C'était un penchant des plantes que j'appréciais particulièrement : les carnivores. Et celle-là grimpa instantanément dans mon top 10 de mes végétaux favoris. Ma trop grande timidité et la grande réserve sur ma personne devait me donner à contrario un goût particulièrement prononcé pour le danger.
Comme une gamine ayant découvert son cadeau de Noël, je m'exprimais avec enthousiasme, ce qui contrastait énormément avec mon comportement à l'université.
- Wwooooawww c'est… le truc… le plus cool que j'ai vu de tout mon été de chiotte !!!
Émerveillée, je le regardais avec un brin de gratitude. Qu'on puisse me changer les idées, en ce moment, j'y étais toujours très reconnaissante, que ce soit conscient ou non.
- Merci !
- Euh… merci… je crois.
Le voyant un peu pris au dépourvu, je ne pouvais m'empêcher d'être intriguée. Je n'étais pas à l'aise en société, mais j'avais certains codes. Ce n'était pas la première fois que j'avais l'impression que ce n'était pas son cas. Et puisque nous étions ici pour un moment, le temps de trouver le dragon doré, ce qui n'allait pas se trouver comme du caramel au beurre salé en Bretagne, je jugeais bon d'essayer de percer un peu nos carapaces. Après tout, nous allions devoir travailler ensemble pour le club, il fallait bien commencer quelque part.
- Pardon, je te mets mal à l'aise.
- Non pas du tout.
- Pourquoi tu sembles si dépourvu alors ?
- C'est juste que je sais jamais comment m'y prendre avec tous ces trucs-là.
Au moins, il était honnête, et je commençais à mieux comprendre le pourquoi du comment. Et puisque nous étions lancés, je continuais, sans toutefois vouloir le forcer.
- Quels trucs ?
- Les relations sociales. D'habitude c'est Ayden qui me souffle ce que je dois dire.
C'était donc ça. Je saisissais enfin les raisons de certaines messes basses entre eux à la ferme des Bird. Je lui souriais donc, aussi amicalement que possible en faisait un peu la moue, levant mes mains sur les lanières de mon sac sur mes épaules pour les attraper.
- Bah… si tu veux, je peux t'aider.
- Ok.
Hochant la tête, je regardais alors autour de moi, prenant le temps de me plonger dans l'atmosphère qui nous entourait. Les divers et multiples bruits de la nature, que ce soit végétal, ou animal, me faisait toujours le même effet. Je sentais de longs frissons de plaisir me parcourir le corps, et je me faisais présentement violence pour ne pas me changer en animagus pour pouvoir en profiter davantage. Peut-être plus tard.
Revenant sur le garçon qui m'accompagnait, je reprenais la parole, à nouveau tranquille comme si ma saute d'humeur n'avait pas existé.
- Alors… si ton Amphiptère doré dévorait un tapir, j'imagine que nous devrions avant tout chercher des tapirs. Qu'en penses-tu ?
Trouver la nourriture était le meilleur moyen de voir le prédateur. Cependant, sans ma baguette, ça allait être difficile de rôder dans la partie magique de cette forêt qui semblait vouloir nous dévorer tout entier à tout moment. La Métamorphoplante en était l'exemple parfait. Je soupirai un peu, me préparant par avance à devoir révéler mon accident à Aaron.
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Re: [Amazonie] In the jungle, the mighty jungle… [Terminé]
Mer 12 Sep 2018 - 10:23
Abigail ne tarde pas à me rappeler le but de notre expédition. J’ai beau avoir une mémoire à toute épreuve, j’ai facilement tendance à me laisser distraire et si je n’ai pas oublié pourquoi nous sommes là, je n’y pensais tout simplement plus. Je regarde autour de moi pour m’orienter dans la jungle – heureusement, j’ai plutôt un bon sens de l’orientation. Je désigne alors une direction à Abigail.
- C’était par là que se trouvait son nid.
- Dans ce cas allons voir.
Alors que nous nous apprêtons à nous mettre en marche, je fais soudain volte-face, manquant presque de lui rentrer dedans. S’enfoncer dans la jungle n’est pas sans danger et en particulier pour moi avec toutes mes allergies. Et puis si je dois trainer régulièrement avec Abigail avec le club, autant qu’elle soit briefée comme l’est Ayden depuis qu’on se connait.
- Avant d’y aller, faut que je t’explique un truc important.
Elle me fixe avec étonnement.
- Heu, oui ?
J’ouvre un pan de ma veste pour lui en montrer la poche intérieure tout en expliquant.
- Si jamais je fais une grosse réaction allergique et que je peux pas gérer tout seul, j’ai toujours une seringue d’auto-injection dans cette poche et un autre dans la poche droite de mon pantalon.
Je lui désigne alors une zone sur le haut de ma cuisse, un peu à l’extérieur et ajoute comme si ça n’avait rien d’extraordinaire.
- Faut piquer ici. Tu peux le faire à travers les vêtements c’est pas gênant.
D'abord surprise elle devient attentive puis hoche simplement la tête, comme si elle était habituée.
- D'accord pas de soucis.
Je me redresse, prêt à me mettre en route. Abigail semble prendre la chose avec bien moins de nervosité qu’Ayden la première fois que je lui en ai parlé. À l’occasion il faudra que je pense à en parler à Levius. Peut-être que je pourrais aussi apprendre à Groot comment s’y prendre. Chassant ces considérations de mon esprit, je me reconcentre sur le but de notre excursion et je sors ma baguette.
- Il va falloir débroussailler un peu pour avancer.
- C’était par là que se trouvait son nid.
- Dans ce cas allons voir.
Alors que nous nous apprêtons à nous mettre en marche, je fais soudain volte-face, manquant presque de lui rentrer dedans. S’enfoncer dans la jungle n’est pas sans danger et en particulier pour moi avec toutes mes allergies. Et puis si je dois trainer régulièrement avec Abigail avec le club, autant qu’elle soit briefée comme l’est Ayden depuis qu’on se connait.
- Avant d’y aller, faut que je t’explique un truc important.
Elle me fixe avec étonnement.
- Heu, oui ?
J’ouvre un pan de ma veste pour lui en montrer la poche intérieure tout en expliquant.
- Si jamais je fais une grosse réaction allergique et que je peux pas gérer tout seul, j’ai toujours une seringue d’auto-injection dans cette poche et un autre dans la poche droite de mon pantalon.
Je lui désigne alors une zone sur le haut de ma cuisse, un peu à l’extérieur et ajoute comme si ça n’avait rien d’extraordinaire.
- Faut piquer ici. Tu peux le faire à travers les vêtements c’est pas gênant.
D'abord surprise elle devient attentive puis hoche simplement la tête, comme si elle était habituée.
- D'accord pas de soucis.
Je me redresse, prêt à me mettre en route. Abigail semble prendre la chose avec bien moins de nervosité qu’Ayden la première fois que je lui en ai parlé. À l’occasion il faudra que je pense à en parler à Levius. Peut-être que je pourrais aussi apprendre à Groot comment s’y prendre. Chassant ces considérations de mon esprit, je me reconcentre sur le but de notre excursion et je sors ma baguette.
- Il va falloir débroussailler un peu pour avancer.
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Re: [Amazonie] In the jungle, the mighty jungle… [Terminé]
Mer 12 Sep 2018 - 17:39
Je n'étais pas étonnée de ce que me disait Aaron, il avait dit à la ferme qu'il était allergique. J'ignorais simplement à quel point, et c'était une question que je gardais en réserve, car le mieux pour nous deux dans notre excursion était que j'en sache le maximum pour lui venir en aide si besoin. Je n'étais donc pas surprise ni craintive de ce qu'il me disait quant à sa seringue. Après tout, des piqures j'avais l'habitude d'en faire sur les animaux, même si c'était autrement plus… massif qu'Aaron. Oui, massif était le mot. Quoiqu'encore, ça dépendait de la bestiole en question. Mais bref, si j'y parvenais sur un animal, pourquoi n'y arriverais-je pas sur lui ?
Faisant alors quelque pas lorsqu'il se remit en route après ses explications, je m'arrêtais à nouveau à côté de lui alors qu'il sortait sa baguette pour suggérer de débroussailler. Je perdais alors mon entrain.
- Ah oui… la baguette….
Me remémorant soudainement que je lui avais dit à la bibliothèque que je lui expliquerai ma situation, j'inspirai profondément comme pour me donner du courage tandis que j'écartais un buisson de mon passage d'un geste de la main.
- À la pleine lune du mois de juin j'ai été attaquée par un loup-garou, j'ai failli en mourir. Tu t'en doutes sûrement, j'ai gardé des séquelles physiques et psychologiques.
Levant les yeux dans les arbres pour observer Mère Nature dans toute sa splendeur, je continuais.
- L'ironie du sort a voulu que ma baguette ait un poil de loup-garou comme cœur. J'ai juste peur de la réutiliser, à cause de l'accident.
- Pourquoi ?
Il me regardait sans comprendre, et je n'étais guère surprise par sa réaction. Il n'était pas le premier à me poser la question, Thomas par exemple était resté très terre à terre. Je me contentais donc de hausser les épaules.
- Bah… je me rends compte que c'est un peu con mais… voilà, j'ai peur. Et la peur ce n'est pas rationnel…
- Mais tu as peur de quoi ?
Ça, c'était une question un peu plus intéressante. Et je ne savais pas trop comment le lui expliquer, je n'étais pas certaine que ce que j'avais confié à Aileas et Levius soit correct… pourtant, j'essayais tout de même après un temps de réflexion en m'arrêtant pour le regarder.
- C'est difficile à expliquer… c'est comme si l'utiliser allait invoquer ce loup-garou. Je ne dors presque plus parce que je suis terrorisée à l'idée de le revoir. Il est devenu mon épouvantard.
- Complètement illogique.
Dit-il en secouant la tête. J'aurai pu être vexé si je ne commençais pas à connaître un peu le personnage. Me remémorant ce que je lui avais dit plus tôt concernant la socialisation, je souriais.
- Bah, je t'ai dit que ce n'était pas rationnel… et tu sais, normalement on compati un peu aux malheurs des autres… enfin… en tout cas à ceux qu'on considère proches.
Je m'avançais sûrement, il ne devait absolument pas me considérer comme proche. Pour moi c'était le cas car il faisait partie du club et que nous allions être amenés à nous côtoyer régulièrement. Au moins maintenant, il était au courant, et il faisait ce qu'il en voulait. Je croisais les bras avant de me tourner vers un buisson qu'il fallait élaguer, puis je revenais sur lui avec un ton plus léger.
- Mais je ne t'en veux pas. Qu'est-ce que tu ferais toi à ma place ?
Faisant alors quelque pas lorsqu'il se remit en route après ses explications, je m'arrêtais à nouveau à côté de lui alors qu'il sortait sa baguette pour suggérer de débroussailler. Je perdais alors mon entrain.
- Ah oui… la baguette….
Me remémorant soudainement que je lui avais dit à la bibliothèque que je lui expliquerai ma situation, j'inspirai profondément comme pour me donner du courage tandis que j'écartais un buisson de mon passage d'un geste de la main.
- À la pleine lune du mois de juin j'ai été attaquée par un loup-garou, j'ai failli en mourir. Tu t'en doutes sûrement, j'ai gardé des séquelles physiques et psychologiques.
Levant les yeux dans les arbres pour observer Mère Nature dans toute sa splendeur, je continuais.
- L'ironie du sort a voulu que ma baguette ait un poil de loup-garou comme cœur. J'ai juste peur de la réutiliser, à cause de l'accident.
- Pourquoi ?
Il me regardait sans comprendre, et je n'étais guère surprise par sa réaction. Il n'était pas le premier à me poser la question, Thomas par exemple était resté très terre à terre. Je me contentais donc de hausser les épaules.
- Bah… je me rends compte que c'est un peu con mais… voilà, j'ai peur. Et la peur ce n'est pas rationnel…
- Mais tu as peur de quoi ?
Ça, c'était une question un peu plus intéressante. Et je ne savais pas trop comment le lui expliquer, je n'étais pas certaine que ce que j'avais confié à Aileas et Levius soit correct… pourtant, j'essayais tout de même après un temps de réflexion en m'arrêtant pour le regarder.
- C'est difficile à expliquer… c'est comme si l'utiliser allait invoquer ce loup-garou. Je ne dors presque plus parce que je suis terrorisée à l'idée de le revoir. Il est devenu mon épouvantard.
- Complètement illogique.
Dit-il en secouant la tête. J'aurai pu être vexé si je ne commençais pas à connaître un peu le personnage. Me remémorant ce que je lui avais dit plus tôt concernant la socialisation, je souriais.
- Bah, je t'ai dit que ce n'était pas rationnel… et tu sais, normalement on compati un peu aux malheurs des autres… enfin… en tout cas à ceux qu'on considère proches.
Je m'avançais sûrement, il ne devait absolument pas me considérer comme proche. Pour moi c'était le cas car il faisait partie du club et que nous allions être amenés à nous côtoyer régulièrement. Au moins maintenant, il était au courant, et il faisait ce qu'il en voulait. Je croisais les bras avant de me tourner vers un buisson qu'il fallait élaguer, puis je revenais sur lui avec un ton plus léger.
- Mais je ne t'en veux pas. Qu'est-ce que tu ferais toi à ma place ?
- InvitéInvité
Re: [Amazonie] In the jungle, the mighty jungle… [Terminé]
Jeu 13 Sep 2018 - 18:47
La question d’Abigail n’a aucun sens. Tout comme sa peur d’ailleurs. Comment je saurais ce que je ferais à sa place puisque je ne suis pas à sa place. Le seul élément de comparaison que j’ai est ma relation avec ma propre baguette et mon problème d’allergie. J’ouvre la marche et tout en débroussaillant à coup de sortilèges informulés sur notre passage, c’est l’exemple que je choisis de lui donner.
- C’est quand même illogique…
Je marque une pause, retenant ma respiration pour lancer mon sort.
- Regarde-moi, ma baguette contient…
Nouveau buisson sur le passage, nouvelle pause.
- Une plume d’oiseau-tonnerre. J’y suis…
Encore une brève pause pour retenir mon souffle.
- allergique, pourtant ça ne m’empêche pas de m’en servir.
Je dégage à nouveau quelques branches avant de poursuivre.
- D’ailleurs il faudra bien que tu m’aides…
À nouveau je bloque ma respiration en utilisant ma baguette avant d’achever mon propos.
- C’est fatiguant de retenir ma respiration tous les trois pas.
- L'allergie n'a rien à voir avec la peur. Tu n'as jamais essayé de soigner tes allergies ?
Je m’arrête et me retourne pour lui faire face.
- Bien sûr que si ça a tout à voir. Mes allergies peuvent être mortelles pour moi. Ça c’est une peur rationnelle.
- C'est vrai.... mais pas la mienne hélas.
Je ne comprends toujours pas. Puisqu’elle est consciente que sa peur n’est pas rationnelle pourquoi elle ne fait pas fonctionner sa raison pour la surmonter. C’est pourtant évident. Et puis de toute façon nous sommes au milieu de la forêt amazonienne. Il va bien falloir qu’elle se fasse violence. Et là-dessus je suis catégorique.
- De toute façon tu ne vas pas avoir le choix. Je ne vais pas débroussailler tout seul pendant deux jours.
- C’est quand même illogique…
Je marque une pause, retenant ma respiration pour lancer mon sort.
- Regarde-moi, ma baguette contient…
Nouveau buisson sur le passage, nouvelle pause.
- Une plume d’oiseau-tonnerre. J’y suis…
Encore une brève pause pour retenir mon souffle.
- allergique, pourtant ça ne m’empêche pas de m’en servir.
Je dégage à nouveau quelques branches avant de poursuivre.
- D’ailleurs il faudra bien que tu m’aides…
À nouveau je bloque ma respiration en utilisant ma baguette avant d’achever mon propos.
- C’est fatiguant de retenir ma respiration tous les trois pas.
- L'allergie n'a rien à voir avec la peur. Tu n'as jamais essayé de soigner tes allergies ?
Je m’arrête et me retourne pour lui faire face.
- Bien sûr que si ça a tout à voir. Mes allergies peuvent être mortelles pour moi. Ça c’est une peur rationnelle.
- C'est vrai.... mais pas la mienne hélas.
Je ne comprends toujours pas. Puisqu’elle est consciente que sa peur n’est pas rationnelle pourquoi elle ne fait pas fonctionner sa raison pour la surmonter. C’est pourtant évident. Et puis de toute façon nous sommes au milieu de la forêt amazonienne. Il va bien falloir qu’elle se fasse violence. Et là-dessus je suis catégorique.
- De toute façon tu ne vas pas avoir le choix. Je ne vais pas débroussailler tout seul pendant deux jours.
- InvitéInvité
Re: [Amazonie] In the jungle, the mighty jungle… [Terminé]
Jeu 13 Sep 2018 - 22:18
Le scepticisme et l'espèce de froideur que dégageait Aaron me mettait mal à l'aise. Je me doutais qu'il ne faisait pas exprès, et je ne demandais pas à être considérée comme une petite chose, tout du moins, pouvoir discuter librement était toujours plus agréable. Avec lui, j'avais la désagréable sensation que dès que j'allais ouvrir la bouche, j'allais être jugée, être considérée comme une personne trop illogique. Pourtant, c'était tout ce qui m'animait : les contradictions illogiques et les décisions irrationnelles. Ma timidité et ma fervente admiration pour les dragons en était le meilleur exemple. Peut-être était-il trop calculateur à trop chercher des explications ?
De ma propre expérience, j'avais appris que tout ne s'expliquait pas, du coup, je laissais couler. Enfin bref, j'espérais que cette expédition en Amazonie allait nous aider à nous rapprocher, sinon je ne voyais pas trop comment j'allais pouvoir me mettre à l'aise avec lui dans le futur, surtout concernant le club. Sans doute me ferai-je à l'idée, comme je le faisais pour n'importe qui, mais j'appréciais profondément Levius, et Ayden… Ayden c'était au-delà d'une simple affection normale, même si ça restait de l'amitié, c'était une amitié bien plus qu'étroite que nous entretenions en ce moment tous les deux. Sans demander d'en arriver à ce point avec Aaron, je souhaiterai au moins pouvoir être à l'aise avec lui. C'était difficile pour moi à cause de ma timidité, et je prenais déjà beaucoup sur moi.
- Mmh… durant ton séjour ici tu as croisé des loups-garous ?
- Non, aucun.
Il me répondait en secouant la tête. Je le considérais un instant. La négativité de sa réponse était déjà une bonne chose. Peu rassurée, je regardais autour de moi, essayant de me familiariser avec les sons environnants. J'avais surtout l'habitude des forêts typées comme chez nous. Les forêts tropicales m'étaient plus inconnues, et je devais me rassurer au moindre bruit que j'entendais. J'étais coupée en deux, car d'un côté j'étais émerveillée de découvrir autant, et de l'autre, j'étais terrorisée. Avant mon accident, je n'étais pas si partagée.
Fort heureusement je travaillais sur ces craintes avec Levius, et Thomas avait insisté au sujet de ma baguette.
Soupirant longuement, je plongeais ma main dans la poche de mon pantalon pour en sortir ma baguette rosée, le manche se terminant en une espèce de petite aile de dragon. Comme quoi avec elle, tout semblait me prédestiner aux dragons, mais aussi à mon accident. Je ne pouvais décemment pas simplement la jeter et la remplacer par une autre. Je ne croyais pas aux coïncidences si énormes. Comme si elle était en train de me brûler les doigts, je grimaçais presque de douleur avant de jeter un sort informulé sur le buisson en face de nous pour libérer le passage.
Lorsque le sortilège jaillit de ma baguette, je sursautais en reculant d'un pas, puis, manquant de la laisser tomber, je la rangeais vite fait dans sa poche.
- Voilà… continuons…
- Tu devrais la garder en main.
Sentant mon rythme cardiaque s'accélérer, et ce n'était pas à cause de la chaleur, je filais devant comme pour penser à autre chose qu'à ce que je venais de faire, sans répondre au jeune homme et sans même prendre le temps de considérer ce qu'il disait.
Je me sentais transpirer à cause de l'angoisse qui montait en moi, et continuer à maintenir ma baguette en main était encore trop difficile pour moi. Tant pis s'il ne le comprenait pas, je n'allais pas passer ma journée à lui expliquer que ma peur était injustifiée. J'en avais la conscience, mais pas le contrôle.
Faisant en sorte que mon esprit ne s'égare pas, je touchais la végétation autour de nous, comme si ça me raccrochais à la réalité : à savoir que tout allait bien et que je ne risquais rien… que Aaron était là, que je n'étais pas seule, même si je pourrai presque garantir qu'il ne ferait rien pour m'encourager, m'aider ou me protéger. Toujours dans la lutte et l'effort, j'essayais de changer tant bien que mal de sujet.
- Tu es resté combien de temps en Amazonie ?
De ma propre expérience, j'avais appris que tout ne s'expliquait pas, du coup, je laissais couler. Enfin bref, j'espérais que cette expédition en Amazonie allait nous aider à nous rapprocher, sinon je ne voyais pas trop comment j'allais pouvoir me mettre à l'aise avec lui dans le futur, surtout concernant le club. Sans doute me ferai-je à l'idée, comme je le faisais pour n'importe qui, mais j'appréciais profondément Levius, et Ayden… Ayden c'était au-delà d'une simple affection normale, même si ça restait de l'amitié, c'était une amitié bien plus qu'étroite que nous entretenions en ce moment tous les deux. Sans demander d'en arriver à ce point avec Aaron, je souhaiterai au moins pouvoir être à l'aise avec lui. C'était difficile pour moi à cause de ma timidité, et je prenais déjà beaucoup sur moi.
- Mmh… durant ton séjour ici tu as croisé des loups-garous ?
- Non, aucun.
Il me répondait en secouant la tête. Je le considérais un instant. La négativité de sa réponse était déjà une bonne chose. Peu rassurée, je regardais autour de moi, essayant de me familiariser avec les sons environnants. J'avais surtout l'habitude des forêts typées comme chez nous. Les forêts tropicales m'étaient plus inconnues, et je devais me rassurer au moindre bruit que j'entendais. J'étais coupée en deux, car d'un côté j'étais émerveillée de découvrir autant, et de l'autre, j'étais terrorisée. Avant mon accident, je n'étais pas si partagée.
Fort heureusement je travaillais sur ces craintes avec Levius, et Thomas avait insisté au sujet de ma baguette.
Soupirant longuement, je plongeais ma main dans la poche de mon pantalon pour en sortir ma baguette rosée, le manche se terminant en une espèce de petite aile de dragon. Comme quoi avec elle, tout semblait me prédestiner aux dragons, mais aussi à mon accident. Je ne pouvais décemment pas simplement la jeter et la remplacer par une autre. Je ne croyais pas aux coïncidences si énormes. Comme si elle était en train de me brûler les doigts, je grimaçais presque de douleur avant de jeter un sort informulé sur le buisson en face de nous pour libérer le passage.
Lorsque le sortilège jaillit de ma baguette, je sursautais en reculant d'un pas, puis, manquant de la laisser tomber, je la rangeais vite fait dans sa poche.
- Voilà… continuons…
- Tu devrais la garder en main.
Sentant mon rythme cardiaque s'accélérer, et ce n'était pas à cause de la chaleur, je filais devant comme pour penser à autre chose qu'à ce que je venais de faire, sans répondre au jeune homme et sans même prendre le temps de considérer ce qu'il disait.
Je me sentais transpirer à cause de l'angoisse qui montait en moi, et continuer à maintenir ma baguette en main était encore trop difficile pour moi. Tant pis s'il ne le comprenait pas, je n'allais pas passer ma journée à lui expliquer que ma peur était injustifiée. J'en avais la conscience, mais pas le contrôle.
Faisant en sorte que mon esprit ne s'égare pas, je touchais la végétation autour de nous, comme si ça me raccrochais à la réalité : à savoir que tout allait bien et que je ne risquais rien… que Aaron était là, que je n'étais pas seule, même si je pourrai presque garantir qu'il ne ferait rien pour m'encourager, m'aider ou me protéger. Toujours dans la lutte et l'effort, j'essayais de changer tant bien que mal de sujet.
- Tu es resté combien de temps en Amazonie ?
- InvitéInvité
Re: [Amazonie] In the jungle, the mighty jungle… [Terminé]
Mer 19 Sep 2018 - 19:33
Ne faisant aucun cas de mon conseil, Abigail range sa baguette sitôt après s’en être servie. Si elle ne m’aide à débroussailler qu’un buisson de temps en temps, on risque de ne pas avancer bien vite. Mais quelque chose dans son attitude me retient de protester. La jeune femme montre des signes de stress évidents : nervosité, accélération du rythme respiratoire et probablement aussi du rythme cardiaque, sueurs… L’amoureux des faits que je suis ne peut pas le nier. Bien que je sois incapable de la comprendre – ce qui a quelque chose de frustrant pour moi et c’est sans doute pour ça que je peux me montrer agressif dans ce genre de situation – la peur d’Abigail n’est pas feinte. Pour changer, j’ai manqué d’empathie et je suis visiblement encore allé trop loin. Mais alors que je réfléchis à un moyen de me rattraper et de me montrer gentil, c’est elle qui rompt le silence en changeant de sujet. J’accueille cette diversion avec plaisir. Ça me donnera plus de temps pour réfléchir.
- J’y ai passé deux ans.
- Qu'est-ce qui t'intéressait ici ?
Je réfléchis un instant avant de répondre. La première motivation de mon voyage était de m’éloigner de ma mère et de mes sœurs et de leur amour un peu étouffant. Mais après tout, j’aurais pu choisir n’importe quelle destination. Il y a bien d’autres endroits sur terre où il y aurait des recherches à mener. Mais aucun ne m’avait semblé aussi vaste que la forêt amazonienne à l’époque.
- La jungle est un endroit encore très méconnu. C’est l’un des endroits qui recèle encore plus de secrets que de connaissances. Après les profondeurs abyssales, mais c’est plus compliqué d’un point de vue logistique de mener des recherches là-bas.
Elle sourit très rapidement.
- Souhaiterais-tu percer à jours tous ces secrets ?
- Je ne sais pas si une vie y suffirait mais c’est un bon moyen d’acquérir de nouvelles connaissances.
- Mais lorsque tous les secrets seront trouvés et expliqués, le monde deviendra un peu plus... vide. Je trouve.
Cette fois, je réponds du tac au tac, sûr de moi.
- C’est impossible.
- Si tu le dis.
- Je pense que la connaissance n’est pas une entité finie. Plus l’étendue de notre savoir avance, plus il y a de nouveaux secrets à explorer.
- Ça dépend du savoir... mais c'est sûr qu'un événement en engendre un autre.
Je hoche la tête, ravi de l’avoir convaincue.
- Exactement.
Il semble que le débat soit clos et nous n’ajoutons rien de plus ni l’un ni l’autre. Nous n’avons pas beaucoup avancé dans notre périple pendant ce temps. J’ai préféré faire une pause plutôt que d’avoir à retenir ma respiration entre chaque parole. C’est malgré tout satisfait que nous soyons tombés d’accord que je reprends mon travail de débroussaillement pour nous dégager un chemin à travers la jungle. Je n’ai pas cessé de réfléchir à mon précédent problème pour autant et c’est après un bon quart d’heure à se frayer un chemin dans la végétation que j’interromps à nouveau notre progression pour me retourner vers Abigail.
- Tu as essayé de mettre un gant ?
J’ai bien conscience que la solution que je propose est aussi absurde que la peur qu’elle ressent, mais justement c’est bien là tout l’intérêt. Une façon de soigner le mal par le mal en quelque sorte. Si sa peur n’est pas fondée et que le danger se situe dans sa tête, le moyen de s’en protéger n’a pas besoin d’être davantage fondé s’il est également dans sa tête. Surprise par ma question, la jeune femme hausse un sourcil avant de comprendre.
- Je ne pense pas que ça atténue la peur.
Devant l’échec de ma tentative, j’affiche une moue un peu déçue avant de hausser les épaules pour reprendre notre route.
- Oh, tant pis.
- J’y ai passé deux ans.
- Qu'est-ce qui t'intéressait ici ?
Je réfléchis un instant avant de répondre. La première motivation de mon voyage était de m’éloigner de ma mère et de mes sœurs et de leur amour un peu étouffant. Mais après tout, j’aurais pu choisir n’importe quelle destination. Il y a bien d’autres endroits sur terre où il y aurait des recherches à mener. Mais aucun ne m’avait semblé aussi vaste que la forêt amazonienne à l’époque.
- La jungle est un endroit encore très méconnu. C’est l’un des endroits qui recèle encore plus de secrets que de connaissances. Après les profondeurs abyssales, mais c’est plus compliqué d’un point de vue logistique de mener des recherches là-bas.
Elle sourit très rapidement.
- Souhaiterais-tu percer à jours tous ces secrets ?
- Je ne sais pas si une vie y suffirait mais c’est un bon moyen d’acquérir de nouvelles connaissances.
- Mais lorsque tous les secrets seront trouvés et expliqués, le monde deviendra un peu plus... vide. Je trouve.
Cette fois, je réponds du tac au tac, sûr de moi.
- C’est impossible.
- Si tu le dis.
- Je pense que la connaissance n’est pas une entité finie. Plus l’étendue de notre savoir avance, plus il y a de nouveaux secrets à explorer.
- Ça dépend du savoir... mais c'est sûr qu'un événement en engendre un autre.
Je hoche la tête, ravi de l’avoir convaincue.
- Exactement.
Il semble que le débat soit clos et nous n’ajoutons rien de plus ni l’un ni l’autre. Nous n’avons pas beaucoup avancé dans notre périple pendant ce temps. J’ai préféré faire une pause plutôt que d’avoir à retenir ma respiration entre chaque parole. C’est malgré tout satisfait que nous soyons tombés d’accord que je reprends mon travail de débroussaillement pour nous dégager un chemin à travers la jungle. Je n’ai pas cessé de réfléchir à mon précédent problème pour autant et c’est après un bon quart d’heure à se frayer un chemin dans la végétation que j’interromps à nouveau notre progression pour me retourner vers Abigail.
- Tu as essayé de mettre un gant ?
J’ai bien conscience que la solution que je propose est aussi absurde que la peur qu’elle ressent, mais justement c’est bien là tout l’intérêt. Une façon de soigner le mal par le mal en quelque sorte. Si sa peur n’est pas fondée et que le danger se situe dans sa tête, le moyen de s’en protéger n’a pas besoin d’être davantage fondé s’il est également dans sa tête. Surprise par ma question, la jeune femme hausse un sourcil avant de comprendre.
- Je ne pense pas que ça atténue la peur.
Devant l’échec de ma tentative, j’affiche une moue un peu déçue avant de hausser les épaules pour reprendre notre route.
- Oh, tant pis.
- InvitéInvité
Re: [Amazonie] In the jungle, the mighty jungle… [Terminé]
Dim 23 Sep 2018 - 9:45
L'imposante végétation de la jungle ainsi que son ambiance musicale ne m'empêchait pas de deviner l'intention du jeune homme qui se trouvait à côté de moi. Sans doute avait-il souhaité apporter son aide, à sa manière, en me suggérant de porter un gant. Après tout, c'était sa propre solution pour m'éviter un contact. Le raisonnement était somme toute logique, et ce garçon était particulièrement logique. Tout du moins, c'était ce qu'il m'évoquait. Sa moue un peu déçue ne m'échappa en tout cas pas le moins du monde et je tirais ma bouche sur le côté en un signe de réflexion. La peur était mentale, pas physique. C'était ce qui la rendait si complexe et chiante. Oui, chiant était le mot approprié.
- Mais tu me donnes une idée…
- Ah ?
Après tout, qui ne tente rien à rien n'est-ce pas ? Et je ne voulais pas qu'Aaron reste sur un sentiment d'échec alors qu'il essayait de m'aider. C'était touchant de sa part, et même si je ne comprenais guère le blanc et le noir, parfait opposés, que je voyais en lui, j'avais l'intime conviction qu'il n'était pas fondamentalement mauvais. Comment pourrait-il être ami avec Ayden sinon ?
Il était possible pour les sorciers de faire léviter des objets. Initialement appris avec la baguette, j'avais atteint le niveau magique où je pouvais le faire pour de petits objets légers. Après tout, je ne m'étais jamais plus entrainée que ça, mais je voulais vérifier ma théorie. Extirpant alors ma baguette en la tenant du bout de l'index et du majeur non sans grimacer sensiblement comme si je touchais quelque chose de dégoutant, je venais la poser juste devant moi. Après un court instant de concentration, je la lâchais. Elle restait en parfaite lévitation devant moi.
Parfait, c'était la première étape.
Jouant alors avec mes doigts, les agitant en l'air comme si je jouais sur un piano invisible, je faisais bouger ma baguette rosée devant moi. Elle dansait sous mes yeux, tirée par les fils invisibles du marionnettiste que je m'étais en train d'improviser. Après quelques secondes de plus, un petit sourire satisfait se dessinait sur mes lèvres.
- Le truc… c'est d'en faire le prolongement de ma main…
- Tu as conscience que tu viens d'utiliser ta baguette pour lancer ton sortilège de lévitation ?
Détournant mon regard vers lui avec étonnement, j'adoptais un air abasourdi, et je le voyais aussi perplexe que moi.
- Heu… non. Mais attends ! J'veux essayer.
- Vas-y. Mais je te préviens, c'est compliqué de maintenir un sortilège en en lançant un autre.
Je savais tout ça, mais j'étais bien trop fixée sur mon idée pour véritablement m'en rendre compte, et encore moins réaliser qu'il avait raison : j'utilisais sans doute ma baguette avec un sortilège sans pour autant ressentir la moindre peur. Persuadée tout au fond de moi que le lien profond que j'avais avec ma baguette allait m'aider, je fixais la végétation devant moi tandis que la pointe de l'objet en bois suivait mon regard, guidé par ma main.
Je poussais un petit soupir pour chasser l'angoisse que je sentais monter en moi. La langue légèrement sortie de ma bouche, démontrant toute mon implication, j'agitais doucement les doigts, comme si je la tenais, pour utiliser un sortilège informulé dans le but d'aider à débroussailler pour nous frayer un chemin.
Ce qui devait arriver arriva, la baguette, peu satisfaite d'être manipulée de la sorte, et surtout de manière si peu précise, lança un sortilège plutôt dévastateur, une sorte de grosse boule d'énergie qui fila à toute allure devant elle, détruisant tout sur son passage. Une fois la magie estompée, plusieurs mètres plus loin, nous avions un magnifique chemin dégagé, comme une sorte de tunnel préfabriqué dans la végétation. Toute la jungle autour de nous se mit à hurler, les oiseaux s'envolèrent, les singes hurlèrent.
C'était sûr et certain que comme ça, nous allions facilement trouver nos dragons. C'était parfaitement professionnel.
Réalisant ma connerie, je rangeais alors ma baguette, l'air de rien, le corps de travers à cause de la secousse, me raclant la gorge, très mal à l'aise d'avoir fait autant de dégât dans cette nature que j'appréciais et respectais. Vraiment, je donnais une image très erronée de moi au jeune homme.
- Oups…
- Mais tu me donnes une idée…
- Ah ?
Après tout, qui ne tente rien à rien n'est-ce pas ? Et je ne voulais pas qu'Aaron reste sur un sentiment d'échec alors qu'il essayait de m'aider. C'était touchant de sa part, et même si je ne comprenais guère le blanc et le noir, parfait opposés, que je voyais en lui, j'avais l'intime conviction qu'il n'était pas fondamentalement mauvais. Comment pourrait-il être ami avec Ayden sinon ?
Il était possible pour les sorciers de faire léviter des objets. Initialement appris avec la baguette, j'avais atteint le niveau magique où je pouvais le faire pour de petits objets légers. Après tout, je ne m'étais jamais plus entrainée que ça, mais je voulais vérifier ma théorie. Extirpant alors ma baguette en la tenant du bout de l'index et du majeur non sans grimacer sensiblement comme si je touchais quelque chose de dégoutant, je venais la poser juste devant moi. Après un court instant de concentration, je la lâchais. Elle restait en parfaite lévitation devant moi.
Parfait, c'était la première étape.
Jouant alors avec mes doigts, les agitant en l'air comme si je jouais sur un piano invisible, je faisais bouger ma baguette rosée devant moi. Elle dansait sous mes yeux, tirée par les fils invisibles du marionnettiste que je m'étais en train d'improviser. Après quelques secondes de plus, un petit sourire satisfait se dessinait sur mes lèvres.
- Le truc… c'est d'en faire le prolongement de ma main…
- Tu as conscience que tu viens d'utiliser ta baguette pour lancer ton sortilège de lévitation ?
Détournant mon regard vers lui avec étonnement, j'adoptais un air abasourdi, et je le voyais aussi perplexe que moi.
- Heu… non. Mais attends ! J'veux essayer.
- Vas-y. Mais je te préviens, c'est compliqué de maintenir un sortilège en en lançant un autre.
Je savais tout ça, mais j'étais bien trop fixée sur mon idée pour véritablement m'en rendre compte, et encore moins réaliser qu'il avait raison : j'utilisais sans doute ma baguette avec un sortilège sans pour autant ressentir la moindre peur. Persuadée tout au fond de moi que le lien profond que j'avais avec ma baguette allait m'aider, je fixais la végétation devant moi tandis que la pointe de l'objet en bois suivait mon regard, guidé par ma main.
Je poussais un petit soupir pour chasser l'angoisse que je sentais monter en moi. La langue légèrement sortie de ma bouche, démontrant toute mon implication, j'agitais doucement les doigts, comme si je la tenais, pour utiliser un sortilège informulé dans le but d'aider à débroussailler pour nous frayer un chemin.
Ce qui devait arriver arriva, la baguette, peu satisfaite d'être manipulée de la sorte, et surtout de manière si peu précise, lança un sortilège plutôt dévastateur, une sorte de grosse boule d'énergie qui fila à toute allure devant elle, détruisant tout sur son passage. Une fois la magie estompée, plusieurs mètres plus loin, nous avions un magnifique chemin dégagé, comme une sorte de tunnel préfabriqué dans la végétation. Toute la jungle autour de nous se mit à hurler, les oiseaux s'envolèrent, les singes hurlèrent.
C'était sûr et certain que comme ça, nous allions facilement trouver nos dragons. C'était parfaitement professionnel.
Réalisant ma connerie, je rangeais alors ma baguette, l'air de rien, le corps de travers à cause de la secousse, me raclant la gorge, très mal à l'aise d'avoir fait autant de dégât dans cette nature que j'appréciais et respectais. Vraiment, je donnais une image très erronée de moi au jeune homme.
- Oups…
- InvitéInvité
Re: [Amazonie] In the jungle, the mighty jungle… [Terminé]
Mer 26 Sep 2018 - 17:47
Je regarde Abigail faire avec perplexité. La dimension psychologique de la peur a décidément quelque chose de fascinant. Parce qu’elle a vu ça comme une solution à son problème, ça ne lui a posé aucune difficulté d’utiliser sa baguette pour lancer son sortilège de lévitation sur cette même baguette. En fait elle ne semble même pas avoir conscience de l’avoir fait. Pourtant je suis formel, elle vient bien de lancer un sortilège informulé et ce n’est pas ma baguette qu’elle a utilisée. Je trouve ça tout simplement étonnant. Je la laisse donc aller au bout de son idée en l’observant avec un vif intérêt. Si la lévitation se passe plutôt bien, la suite en revanche est bien moins maîtrisée et je regarde la trouée qu’elle vient de percer au cœur de la jungle d’un air consterné. Je ne peux m’empêcher de souligner.
- Je t’avais prévenue.
Elle rougit et détourne le regard en se faisant toute petite.
- Désolée.
Je ne m’attarde pas plus que ça sur l’incident et me remets en route. Cette partie de la jungle est une zone protégée. Si quelqu’un s’aperçoit de ce qui vient de se passer et découvre que nous en sommes responsables, nous pourrions avoir des ennuis. Mieux vaut ne pas rester dans le coin. Sur le chemin, je lance simplement quelques sortilèges supplémentaires pour essayer de réparer un peu les dégâts, soignant les plantes qui n’ont pas subi de dommages irrémédiables suite au sortilège d’Abigail.
- On va surement devoir s’enfoncer plus loin dans la jungle. Ton sortilège a dû faire fuir les tapirs qui pouvaient être dans le coin.
Elle pousse un gros soupir avant de répondre.
- Oui... je ferai mieux la prochaine fois...
Nous poursuivons notre progression à travers la jungle. De temps en temps, je m’arrête pour montrer à Abigail un spécimen que j’ai pu observer et référencer durant mon précédent séjour. Finalement, après une bonne heure de marche, je repère des traces familières sur le tronc d’une Lupuna, un de ces arbres géants qu’on trouve en Amazonie. Je fais signe à Abigail de s’arrêter en silence et lève les yeux pour regarder vers la cime de l’arbre. D’un coup de baguette, j’écarte discrètement les branches des arbres alentours que le géant domine de plusieurs dizaines de mètres. Je souris en désignant à Abigail la forme sombre nichée au creux des branches. Malgré la distance le nid de l’amphiptère doré est suffisamment vaste pour qu’on le repère facilement.
- Je t’avais prévenue.
Elle rougit et détourne le regard en se faisant toute petite.
- Désolée.
Je ne m’attarde pas plus que ça sur l’incident et me remets en route. Cette partie de la jungle est une zone protégée. Si quelqu’un s’aperçoit de ce qui vient de se passer et découvre que nous en sommes responsables, nous pourrions avoir des ennuis. Mieux vaut ne pas rester dans le coin. Sur le chemin, je lance simplement quelques sortilèges supplémentaires pour essayer de réparer un peu les dégâts, soignant les plantes qui n’ont pas subi de dommages irrémédiables suite au sortilège d’Abigail.
- On va surement devoir s’enfoncer plus loin dans la jungle. Ton sortilège a dû faire fuir les tapirs qui pouvaient être dans le coin.
Elle pousse un gros soupir avant de répondre.
- Oui... je ferai mieux la prochaine fois...
Nous poursuivons notre progression à travers la jungle. De temps en temps, je m’arrête pour montrer à Abigail un spécimen que j’ai pu observer et référencer durant mon précédent séjour. Finalement, après une bonne heure de marche, je repère des traces familières sur le tronc d’une Lupuna, un de ces arbres géants qu’on trouve en Amazonie. Je fais signe à Abigail de s’arrêter en silence et lève les yeux pour regarder vers la cime de l’arbre. D’un coup de baguette, j’écarte discrètement les branches des arbres alentours que le géant domine de plusieurs dizaines de mètres. Je souris en désignant à Abigail la forme sombre nichée au creux des branches. Malgré la distance le nid de l’amphiptère doré est suffisamment vaste pour qu’on le repère facilement.
- InvitéInvité
Re: [Amazonie] In the jungle, the mighty jungle… [Terminé]
Sam 29 Sep 2018 - 9:04
Je ne pouvais m'empêcher de ruminer ce qui était arrivé durant le trajet. Étais-je devenu aussi idiote que ça ? Perdre mon sang-froid, toute ma bonne volonté, pour devenir irréfléchie et idiote ? J'en avais fait des scènes à Aislin, et voilà que j'agissais de la même manière. Bien peu professionnelle, alors que j'étais tout ce qu'il y avait de sérieux lorsqu'il s'agissait de la nature, mais aussi des dragons. Je m'en voulais terriblement, et cela devait se lire sur mon visage. Trop préoccupée pour m'en rendre compte, je ne cherchais donc pas à cacher mon malaise.
Fort heureusement, Aaron me faisait partager son savoir botanique de l'Amazonie dès que nous tombions sur un spécimen qu'il jugeait assez intéressant pour me le montrer. Ça avait eu l'effet de me calmer un peu, et surtout de me montrer qu'il ne faisait pas façon de ce que j'avais fait. Tout du moins, pas trop. Je ne le connaissais pas encore assez bien pour pouvoir me prononcer avec certitude. Ainsi, en bonne élève attentive, je sortais un petit bloc-note et prenais le temps d'écrire ce qu'il me disait avec des mots clés pour ne pas perdre de temps. Je prenais aussi quelques secondes pour esquisser rapidement les végétaux. Même si je travaillais de manière plus assidue avec les dragons, j'adorais tout aussi bien les autres formes de vie, et les végétaux en faisaient partie. Ne pas noter convenablement ce qu'il était en train de partager avec moi serait une nouvelle erreur de taille, et surtout un manque de respect pour le Lufkin. Et je ne désirais vraiment pas lui manquer de respect.
C'est toujours un peu distraite que je voyais le jeune homme me faire signe. Levant mon regard vers la cime de l'arbre géant, je me repliais un peu sur moi-même, un réflexe que j'avais développé pour me faire encore plus petite et me camoufler dans la végétation lorsque j'observais les dragons. Le nid était plutôt grand. Je savais que les amphiptères pouvaient varier considérablement de taille suivant l'espèce et la région. Ceux de l'Amazonie visiblement n'étaient pas en reste.
À présent, Aaron pouvait constater que je devenais une toute autre personne. De la femme timide, réservée et angoissée que j'étais, mes gestes étaient devenus sûrs, mon visage s'était ouvert pour montrer une expression aussi fascinée que concentrée. Mes yeux fixaient l'ensemble de ce qui nous entourait non plus avec crainte mais avec un intérêt hors du commun. Attrapant rapidement mon carnet sur les dragons je sortais mon stylo pour y écrire des notes rapides. La taille que j'estimais du nid, et j'avais un compas dans l'œil pour ça, devait avoisiner les cinq ou dix mètres. Je notais sa structure, à hauteur à laquelle il se trouvait et dans quelle orientation.
Tout à fait captivée par la situation, un petit reflet doré ne m'échappait pas, même du coin de l'œil. Ça me rappelait lorsque les bijoux se reflétaient au soleil et renvoyait un reflet translucide aux pointes colorées sur les murs.
Devinant donc que l'un des habitants du nid se trouvait non loin, j'agissais par réflexe conditionné. La règle la plus élémentaire pour observer les dragons était la discrétion, savoir se fondre dans la masse. Non seulement pour ne pas effrayer l'animal, mais aussi pour la survie de l'observateur. Ainsi, le regard rivé dans la direction où je croyais avoir vu le scintillement, je sortais ma baguette et la pointais sur Aaron, sans aucune crainte ni tremblement. Encore plus étonnant, je la maniais avec souplesse et une assurance qu'il m'était difficile de deviner dans mon quotidien timide et réservé. Effectuant un sortilège parfait de désillusion sur lui, il fallait dire aussi que j'avais eu un entraînement particulièrement poussé avec ce sort, je le rendais ainsi presque invisible aux yeux de l'amphiptère qui devait être non loin. Il m'avait bien fallu au moins un dragon pour réussir un sortilège parfait depuis la fin du mois de juin que ça m'était devenu impossible.
Lui faisant signe, je m'accroupissais pour venir me coller contre un buisson en me laissant camoufler par les feuilles. D'autant plus étrange, je venais me frotter un peu contre le végétal, prenant garde à ne pas faire de bruit. Bizarre certes, mais pas moins idiot. Cacher notre odeur humaine et prendre celle de la nature environnante allaient nous permettre de nous rendre d'autant plus discrets au nez et aux yeux du dragon. Mon carnet en main, j'entamais alors de nouvelles esquisses, d'abord de l'arbre et des marques qu'il avait sur le tronc, puis du nid, le tout sans même baisser le regard sur ce que je faisais. Le dessin d'observation était devenu une habitude, un réflexe conditionné, et à force de traits, je pouvais voir des détails jusqu'alors restés invisibles à mes yeux.
Après plusieurs minutes de silence de ce petit manège, je tournais le regard vers un craquement qui nous parvenait, en hauteur. Retenant mon souffle, sentant cette joie indescriptible me prendre au corps à chaque fois que j'observais un dragon qui m'était inconnu, je ne pouvais m'empêcher de sourire comme une enfant devant un gros gâteau d'anniversaire.
Dans un geste désintéressé, je venais poser ma main sur le poignet d'Aaron, les yeux toujours tournés sur les hauteurs forestières. C'était ma manière silencieuse de le remercier et de lui signifier à quel point je me sentais bien à l'instant.
Fort heureusement, Aaron me faisait partager son savoir botanique de l'Amazonie dès que nous tombions sur un spécimen qu'il jugeait assez intéressant pour me le montrer. Ça avait eu l'effet de me calmer un peu, et surtout de me montrer qu'il ne faisait pas façon de ce que j'avais fait. Tout du moins, pas trop. Je ne le connaissais pas encore assez bien pour pouvoir me prononcer avec certitude. Ainsi, en bonne élève attentive, je sortais un petit bloc-note et prenais le temps d'écrire ce qu'il me disait avec des mots clés pour ne pas perdre de temps. Je prenais aussi quelques secondes pour esquisser rapidement les végétaux. Même si je travaillais de manière plus assidue avec les dragons, j'adorais tout aussi bien les autres formes de vie, et les végétaux en faisaient partie. Ne pas noter convenablement ce qu'il était en train de partager avec moi serait une nouvelle erreur de taille, et surtout un manque de respect pour le Lufkin. Et je ne désirais vraiment pas lui manquer de respect.
C'est toujours un peu distraite que je voyais le jeune homme me faire signe. Levant mon regard vers la cime de l'arbre géant, je me repliais un peu sur moi-même, un réflexe que j'avais développé pour me faire encore plus petite et me camoufler dans la végétation lorsque j'observais les dragons. Le nid était plutôt grand. Je savais que les amphiptères pouvaient varier considérablement de taille suivant l'espèce et la région. Ceux de l'Amazonie visiblement n'étaient pas en reste.
À présent, Aaron pouvait constater que je devenais une toute autre personne. De la femme timide, réservée et angoissée que j'étais, mes gestes étaient devenus sûrs, mon visage s'était ouvert pour montrer une expression aussi fascinée que concentrée. Mes yeux fixaient l'ensemble de ce qui nous entourait non plus avec crainte mais avec un intérêt hors du commun. Attrapant rapidement mon carnet sur les dragons je sortais mon stylo pour y écrire des notes rapides. La taille que j'estimais du nid, et j'avais un compas dans l'œil pour ça, devait avoisiner les cinq ou dix mètres. Je notais sa structure, à hauteur à laquelle il se trouvait et dans quelle orientation.
Tout à fait captivée par la situation, un petit reflet doré ne m'échappait pas, même du coin de l'œil. Ça me rappelait lorsque les bijoux se reflétaient au soleil et renvoyait un reflet translucide aux pointes colorées sur les murs.
Devinant donc que l'un des habitants du nid se trouvait non loin, j'agissais par réflexe conditionné. La règle la plus élémentaire pour observer les dragons était la discrétion, savoir se fondre dans la masse. Non seulement pour ne pas effrayer l'animal, mais aussi pour la survie de l'observateur. Ainsi, le regard rivé dans la direction où je croyais avoir vu le scintillement, je sortais ma baguette et la pointais sur Aaron, sans aucune crainte ni tremblement. Encore plus étonnant, je la maniais avec souplesse et une assurance qu'il m'était difficile de deviner dans mon quotidien timide et réservé. Effectuant un sortilège parfait de désillusion sur lui, il fallait dire aussi que j'avais eu un entraînement particulièrement poussé avec ce sort, je le rendais ainsi presque invisible aux yeux de l'amphiptère qui devait être non loin. Il m'avait bien fallu au moins un dragon pour réussir un sortilège parfait depuis la fin du mois de juin que ça m'était devenu impossible.
Lui faisant signe, je m'accroupissais pour venir me coller contre un buisson en me laissant camoufler par les feuilles. D'autant plus étrange, je venais me frotter un peu contre le végétal, prenant garde à ne pas faire de bruit. Bizarre certes, mais pas moins idiot. Cacher notre odeur humaine et prendre celle de la nature environnante allaient nous permettre de nous rendre d'autant plus discrets au nez et aux yeux du dragon. Mon carnet en main, j'entamais alors de nouvelles esquisses, d'abord de l'arbre et des marques qu'il avait sur le tronc, puis du nid, le tout sans même baisser le regard sur ce que je faisais. Le dessin d'observation était devenu une habitude, un réflexe conditionné, et à force de traits, je pouvais voir des détails jusqu'alors restés invisibles à mes yeux.
Après plusieurs minutes de silence de ce petit manège, je tournais le regard vers un craquement qui nous parvenait, en hauteur. Retenant mon souffle, sentant cette joie indescriptible me prendre au corps à chaque fois que j'observais un dragon qui m'était inconnu, je ne pouvais m'empêcher de sourire comme une enfant devant un gros gâteau d'anniversaire.
Dans un geste désintéressé, je venais poser ma main sur le poignet d'Aaron, les yeux toujours tournés sur les hauteurs forestières. C'était ma manière silencieuse de le remercier et de lui signifier à quel point je me sentais bien à l'instant.
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Re: [Amazonie] In the jungle, the mighty jungle… [Terminé]
Dim 30 Sep 2018 - 17:16
Le fonctionnement du cerveau humain a quelque chose de fascinant. Comment expliquer qu’Abigail, terrorisée à l’idée d’utiliser sa baguette quelques instants plus tôt soit à présent capable de s’en servir avec aisance alors même que rien ne semble avoir changé. Pourtant, il y a bien eu un changement : la découverte du nid de dragon. De toute évidence, la passion que la jeune femme nourrit à l’égard de ses créatures est assez prenante pour la distraire de ses autres préoccupations. C’est un sentiment que je comprends bien en vérité. Lorsque je suis plongé dans une expérience intéressante, j’en oublie aisément des pensées plus triviales. Mais en général, mon esprit reste bien trop rationnel pour me permettre d’exprimer une telle émotion.
En l’occurrence, c’est avec un intérêt certain que j’observe le changement de comportement de ma camarade, bien plus fasciné par sa réaction que par la créature qui nous surplombe. N’ayant moi-même jamais expérimenté le genre de sentiments qui semblent l’animer, je ne peux m’empêcher de m’interroger sur ce que ça fait. Un instant, je pose le regard sur la main qu’Abigail a posé sur mon poignet, m’interrogeant sur la signification de ce geste. Je ne suis pas certain d’avoir trouvé une réponse suffisamment précise pour être satisfaisante, mais pour une fois, je devine que poser la question maintenant ne serait pas opportun. Aussi je me contente de l’imiter en relevant les yeux vers le nid de l’amphiptère.
Un nouveau craquement se fait entendre là-haut et quelques instants plus tard, une forme ovoïde passe par-dessus le bord du nid pour tomber vers nous. Les deux années passées à parcourir cette jungle et à braver ses dangers ont aiguisé mes réflexes et avant de réellement réaliser la nature de l’objet qui vient de chuter, j’ai sorti ma baguette pour en ralentir la descente à l’aide d’un sortilège de lévitation.
Alors qu’il se rapproche, nous pouvons maintenant clairement identifier un œuf que je réceptionne de ma main libre pour lui éviter de s’écraser sur le sol. Seul un petit bec acéré dépasse de la coquille partiellement brisée. Il semble que le dragonneau en train d’éclore ait coincé son bec dans le trou et se soit trouvé dans l’incapacité de briser le reste de son œuf, tombant du nid dans ses tentatives pour se libérer.
Me trouvant soudain bien empoté et ne sachant trop quoi faire de cet œuf dans mes mains, je finis par le tendre à bout de bras en direction d’Abigail. Après tout, de nous deux, c’est elle la spécialiste des dragons.
En l’occurrence, c’est avec un intérêt certain que j’observe le changement de comportement de ma camarade, bien plus fasciné par sa réaction que par la créature qui nous surplombe. N’ayant moi-même jamais expérimenté le genre de sentiments qui semblent l’animer, je ne peux m’empêcher de m’interroger sur ce que ça fait. Un instant, je pose le regard sur la main qu’Abigail a posé sur mon poignet, m’interrogeant sur la signification de ce geste. Je ne suis pas certain d’avoir trouvé une réponse suffisamment précise pour être satisfaisante, mais pour une fois, je devine que poser la question maintenant ne serait pas opportun. Aussi je me contente de l’imiter en relevant les yeux vers le nid de l’amphiptère.
Un nouveau craquement se fait entendre là-haut et quelques instants plus tard, une forme ovoïde passe par-dessus le bord du nid pour tomber vers nous. Les deux années passées à parcourir cette jungle et à braver ses dangers ont aiguisé mes réflexes et avant de réellement réaliser la nature de l’objet qui vient de chuter, j’ai sorti ma baguette pour en ralentir la descente à l’aide d’un sortilège de lévitation.
Alors qu’il se rapproche, nous pouvons maintenant clairement identifier un œuf que je réceptionne de ma main libre pour lui éviter de s’écraser sur le sol. Seul un petit bec acéré dépasse de la coquille partiellement brisée. Il semble que le dragonneau en train d’éclore ait coincé son bec dans le trou et se soit trouvé dans l’incapacité de briser le reste de son œuf, tombant du nid dans ses tentatives pour se libérer.
Me trouvant soudain bien empoté et ne sachant trop quoi faire de cet œuf dans mes mains, je finis par le tendre à bout de bras en direction d’Abigail. Après tout, de nous deux, c’est elle la spécialiste des dragons.
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Re: [Amazonie] In the jungle, the mighty jungle… [Terminé]
Lun 1 Oct 2018 - 12:01
N'ayant que pour simple réflexe de me ramasser sur moi-même lorsque l'objet tomba du ciel, je remerciais mentalement l'agilité et la rapidité d'exécution d'Aaron. Mes yeux s'écarquillèrent comme des soucoupes lorsque je devinais ce qu'il venait de sauver. Et d'autant plus lorsqu'il me le tendait. Posant alors ma baguette à mes pieds, je ne pouvais m'empêcher de sourire comme une gosse qui venait de recevoir le plus beau cadeau de sa vie. Avec une grande délicatesse, mes yeux se faisant alors aussi attendri qu'une mère devant son nouveau-né, je déposais l'œuf entre nous.
Toutefois, mon instinct particulièrement aiguisé m'obligea à lever la tête vers la cime des arbres. Nous allions devoir agir vite, bien, et discrètement. Laissant encore un instant le dragonnet à son sort, car je savais que sa vie n'était pas en danger, je fixais Aaron avec une assurance qui pouvait paraître étonnante lorsqu'on me connaissait uniquement sous mes traits timides. Baissant d'un ton, je murmurais à son attention.
- Je vais le libérer… mais il risque de couiner… grogner… geindre ? Choisi le mot que tu veux. Si c'est le cas, ses parents risquent de l'entendre et de le chercher.
Inutile de lui préciser que ça allait être particulièrement dangereux. Et si par miracle les adultes ne viendraient pas à la rencontre de leur petit, nous n'allions pas pouvoir le laisser à terre, ce serait bien trop dangereux. À cet âge, la poche à feu n'était, normalement, pas développée. Il n'avait donc de refuge que les plumes de ses parents. Toutefois, je n'étais pas experte concernant cette espèce, je pouvais donc me tromper. J'essayais simplement de prévenir les situations les plus à risque. Voyant le jeune homme hocher la tête, considérant qu'il avait bien compris tout ce que je sous entendais, je baissais à nouveau mon regard brun sur la coquille.
À nouveau, mon regard se fit tendre et aimant. Ces animaux, j'étais faites pour les comprendre et les protéger, c'était plus fort que moi, c'était dans mes tripes. Ainsi, avec une délicatesse insoupçonnée, je venais tapoter autour du bec du petit amphiptère prisonnier à l'aide de ma baguette que j'avais reprise en main. M'en servant comme une espèce de petit marteau, je me transformais en une artisane douée et de renom. Chacun de mes gestes étaient précis et bien définis, maniant l'extension de mon pouvoir magique, encore une fois, sans la moindre crainte. Les dragons avaient cet effet sur moi que pouvaient avoir certains antidépresseurs violents sur d'autre.
D'abord douce et délicate, je venais frapper l'œuf de plus en plus fort afin d'estimer sa dureté, sans pour autant brutalisé le petit à l'intérieur ni broyer la coquille d'un coup. De plus, nous étions les étrangers dans cette affaire, il fallait donc qu'il se débrouille par lui-même pour sortir de ce mauvais pas tout seul. La vie n'était pas toujours aisée, même dès la naissance.
Après un instant qui semblait s'être éternisé, la paroi fut assez fragile pour que le dragonnet réussisse à rentrer son petit bec avant d'y redonner un grand coup pour enfin pouvoir passer la tête. Un petit rire attendrit s'échappa de ma gorge alors que je fixais la petite tête déplumée. Les dragons avec des écailles naissaient avec une peau souple, à l'instar des serpents. Lui, il ressemblait à un perroquet nouveau-né. Autant dire qu'il était moche, mais à mes yeux, il était le plus beau de tous.
Le fixant alors s'extraire lui-même de son œuf, je me permettais de reculer très légèrement sans en perdre une seule miette. Comme une caméra, mon esprit enregistrait tout, pour pouvoir tout retranscrire ensuite dans mon livre, avec la possibilité de mettre pause et accélérer lorsque j'en éprouvais le besoin. Le laissant observer le monde autour de lui, je restais néanmoins prudente en jetant de temps à autre un regard au-dessus de nous. Le petit ne semblait pas particulièrement vouloir couiner. Un peu inquiète par cet état de fait, je venais le saisir d'une main experte tout en maintenant ses ailes fermées. Ainsi, je vérifiais rapidement s'il n'était pas blessé, notamment au niveau du cou, de la tête et du bec. Ça ne semblait pas être le cas. Décidant alors de rapidement le lâcher pour ne pas trop l'imprégner de mon odeur, je revenais sur mon comparse.
- Vu ses plumes, il ne peut pas encore voler. On doit le remonter…
Toutefois, mon instinct particulièrement aiguisé m'obligea à lever la tête vers la cime des arbres. Nous allions devoir agir vite, bien, et discrètement. Laissant encore un instant le dragonnet à son sort, car je savais que sa vie n'était pas en danger, je fixais Aaron avec une assurance qui pouvait paraître étonnante lorsqu'on me connaissait uniquement sous mes traits timides. Baissant d'un ton, je murmurais à son attention.
- Je vais le libérer… mais il risque de couiner… grogner… geindre ? Choisi le mot que tu veux. Si c'est le cas, ses parents risquent de l'entendre et de le chercher.
Inutile de lui préciser que ça allait être particulièrement dangereux. Et si par miracle les adultes ne viendraient pas à la rencontre de leur petit, nous n'allions pas pouvoir le laisser à terre, ce serait bien trop dangereux. À cet âge, la poche à feu n'était, normalement, pas développée. Il n'avait donc de refuge que les plumes de ses parents. Toutefois, je n'étais pas experte concernant cette espèce, je pouvais donc me tromper. J'essayais simplement de prévenir les situations les plus à risque. Voyant le jeune homme hocher la tête, considérant qu'il avait bien compris tout ce que je sous entendais, je baissais à nouveau mon regard brun sur la coquille.
À nouveau, mon regard se fit tendre et aimant. Ces animaux, j'étais faites pour les comprendre et les protéger, c'était plus fort que moi, c'était dans mes tripes. Ainsi, avec une délicatesse insoupçonnée, je venais tapoter autour du bec du petit amphiptère prisonnier à l'aide de ma baguette que j'avais reprise en main. M'en servant comme une espèce de petit marteau, je me transformais en une artisane douée et de renom. Chacun de mes gestes étaient précis et bien définis, maniant l'extension de mon pouvoir magique, encore une fois, sans la moindre crainte. Les dragons avaient cet effet sur moi que pouvaient avoir certains antidépresseurs violents sur d'autre.
D'abord douce et délicate, je venais frapper l'œuf de plus en plus fort afin d'estimer sa dureté, sans pour autant brutalisé le petit à l'intérieur ni broyer la coquille d'un coup. De plus, nous étions les étrangers dans cette affaire, il fallait donc qu'il se débrouille par lui-même pour sortir de ce mauvais pas tout seul. La vie n'était pas toujours aisée, même dès la naissance.
Après un instant qui semblait s'être éternisé, la paroi fut assez fragile pour que le dragonnet réussisse à rentrer son petit bec avant d'y redonner un grand coup pour enfin pouvoir passer la tête. Un petit rire attendrit s'échappa de ma gorge alors que je fixais la petite tête déplumée. Les dragons avec des écailles naissaient avec une peau souple, à l'instar des serpents. Lui, il ressemblait à un perroquet nouveau-né. Autant dire qu'il était moche, mais à mes yeux, il était le plus beau de tous.
Le fixant alors s'extraire lui-même de son œuf, je me permettais de reculer très légèrement sans en perdre une seule miette. Comme une caméra, mon esprit enregistrait tout, pour pouvoir tout retranscrire ensuite dans mon livre, avec la possibilité de mettre pause et accélérer lorsque j'en éprouvais le besoin. Le laissant observer le monde autour de lui, je restais néanmoins prudente en jetant de temps à autre un regard au-dessus de nous. Le petit ne semblait pas particulièrement vouloir couiner. Un peu inquiète par cet état de fait, je venais le saisir d'une main experte tout en maintenant ses ailes fermées. Ainsi, je vérifiais rapidement s'il n'était pas blessé, notamment au niveau du cou, de la tête et du bec. Ça ne semblait pas être le cas. Décidant alors de rapidement le lâcher pour ne pas trop l'imprégner de mon odeur, je revenais sur mon comparse.
- Vu ses plumes, il ne peut pas encore voler. On doit le remonter…
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Re: [Amazonie] In the jungle, the mighty jungle… [Terminé]
Dim 7 Oct 2018 - 14:49
Encore une fois, le caractère passionné d’Abigail m’impressionne. Il semble que plus rien d’autre n’existe dans la jungle tandis qu’elle observe avec fascination la naissance du petit dragon. Cependant, je peux constater qu’elle n’a rien d’une simple observatrice subjuguée. Loin de se comporter comme une groupie des dragons, elle ne tarde pas à adopter une attitude très professionnelle que je ne peux qu’apprécier. Mettant alors mon cerveau à contribution, je regarde autour de moi en réfléchissant aux différentes options qui s’offrent à nous. Il y a plusieurs solutions pour nous permettre de ramener le dragonnet dans son nid. Mais il convient de choisir celle qui comporte la plus faible proportion de risque par rapport aux chances de réussites. Un rapide calcul me permet de déterminer la solution adéquate et je retirer mon sac de mon dos pour y chercher ce dont je vais avoir besoin.
- Un peu de préparation et d’ici une heure nous pourrons entamer l’ascension jusqu’au nid.
Abigail répète ce que je viens de dire comme pour intégrer l’information.
- Une heure...
Puis elle va s'appuyer alors contre un tronc d'arbre pour continuer à papouiller le dragonnet pendant que je déballe mon matériel. Habitué à travailler dans toutes sortes de conditions, j’ai mis au point des ustensiles nécessitant un espace de travail restreint. Bien sûr ça ne remplace pas le confort d’un matériel plus classique comme je peux en avoir dans mon appartement-laboratoire à Inverness, mais c’est toujours pratique dans ce genre de situation. En l’occurrence il me faut de quoi réaliser une potion assez simple. J’ai quelques ingrédients de base dans mon sac et je devrais pouvoir trouver facilement ce qui me manque alentour. Mais d’abord, je dois installer mon espace de travail.
Je commence par sortir ce qui ressemble à première vue à un tabouret pliant. Le genre de trépied que l’on peut transporter partout pour les amateurs de randonnée. D’ailleurs ça ne fait pas qu’y ressembler puisque c’était la fonction première de l’objet avant que je n’y apporte quelques modifications. Je le déplie devant moi puis je fais tourner une première molette en haut de l’un des pieds, les faisant s’allonger par enchantement jusqu’à ce que l’ensemble arrive à hauteur de ma taille. Deux autres molettes situées sur l’un des bords de la toile tendue me permettent d’en ajuster l’épaisseur ainsi que la rigidité de sorte de transformer le siège en un plan de travail suffisamment solide.
Je fouille à nouveau dans mon sac pour en sortir cette fois un set à fondue au chocolat que j’avais « emprunté » à une de mes sœurs – Deborah pour être précis – il y a quelques années. Il présentait un intérêt certain à mes yeux du fait que le bol était en cuivre, parfait pour en faire un chaudron miniature. Du fait de sa taille extérieure, une ou deux bougies chauffe-plat sont largement suffisantes pour atteindre les températures nécessaires à la réalisation de la plupart des potions. Pour ce qui est de l’intérieur, un simple sortilège d’extension en a fait un contenant tout à fait équivalent à un chaudron traditionnel. J’entreprends donc d’installer consciencieusement le tout avant d’entamer la confection de la potion dont j’ai besoin.
Tandis que les premiers ingrédients mijotent, je m’éloigne de quelques pas pour récolter ce que je n’ai pas en réserve. Il ne me faut pas longtemps pour trouver toutes les plantes qu’il me faut pour compléter ma recette. De retour à mon petit chaudron, j’entame alors la conversation tout en travaillant.
- Ça fait combien de temps que tu étudies les dragons ?
- Un peu de préparation et d’ici une heure nous pourrons entamer l’ascension jusqu’au nid.
Abigail répète ce que je viens de dire comme pour intégrer l’information.
- Une heure...
Puis elle va s'appuyer alors contre un tronc d'arbre pour continuer à papouiller le dragonnet pendant que je déballe mon matériel. Habitué à travailler dans toutes sortes de conditions, j’ai mis au point des ustensiles nécessitant un espace de travail restreint. Bien sûr ça ne remplace pas le confort d’un matériel plus classique comme je peux en avoir dans mon appartement-laboratoire à Inverness, mais c’est toujours pratique dans ce genre de situation. En l’occurrence il me faut de quoi réaliser une potion assez simple. J’ai quelques ingrédients de base dans mon sac et je devrais pouvoir trouver facilement ce qui me manque alentour. Mais d’abord, je dois installer mon espace de travail.
Je commence par sortir ce qui ressemble à première vue à un tabouret pliant. Le genre de trépied que l’on peut transporter partout pour les amateurs de randonnée. D’ailleurs ça ne fait pas qu’y ressembler puisque c’était la fonction première de l’objet avant que je n’y apporte quelques modifications. Je le déplie devant moi puis je fais tourner une première molette en haut de l’un des pieds, les faisant s’allonger par enchantement jusqu’à ce que l’ensemble arrive à hauteur de ma taille. Deux autres molettes situées sur l’un des bords de la toile tendue me permettent d’en ajuster l’épaisseur ainsi que la rigidité de sorte de transformer le siège en un plan de travail suffisamment solide.
Je fouille à nouveau dans mon sac pour en sortir cette fois un set à fondue au chocolat que j’avais « emprunté » à une de mes sœurs – Deborah pour être précis – il y a quelques années. Il présentait un intérêt certain à mes yeux du fait que le bol était en cuivre, parfait pour en faire un chaudron miniature. Du fait de sa taille extérieure, une ou deux bougies chauffe-plat sont largement suffisantes pour atteindre les températures nécessaires à la réalisation de la plupart des potions. Pour ce qui est de l’intérieur, un simple sortilège d’extension en a fait un contenant tout à fait équivalent à un chaudron traditionnel. J’entreprends donc d’installer consciencieusement le tout avant d’entamer la confection de la potion dont j’ai besoin.
Tandis que les premiers ingrédients mijotent, je m’éloigne de quelques pas pour récolter ce que je n’ai pas en réserve. Il ne me faut pas longtemps pour trouver toutes les plantes qu’il me faut pour compléter ma recette. De retour à mon petit chaudron, j’entame alors la conversation tout en travaillant.
- Ça fait combien de temps que tu étudies les dragons ?
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Re: [Amazonie] In the jungle, the mighty jungle… [Terminé]
Dim 7 Oct 2018 - 16:16
Observant Aaron se mettre à l'aise, littéralement, j'essayais de rassembler mes idées pour ne pas devenir totalement folle face à ce bébé dragon. En réalité, je n'avais guère eu l'occasion de tenir des bébés dans ma main de la sorte, pas tout droit sorti de l'œuf tout du moins, alors j'en profitais. Ne désirais toutefois pas qu'il s'échappe, vu nos projets de le remettre dans son nid, je m'appliquais à le tenir sans pour autant l'entraver. J'avais toujours soucis qu'il s'imprègne de mon odeur. Toutefois, je me posais mille et une questions qui me rendirent sourde à mon environnement durant quelques instants. Comme par exemple, pourquoi ce dragonnet est-il tombé du nid ? Certes il avait sans doute forcé sur sa coquille, mais un parent surveillait toujours l'éclosion. À moins que pas cette branche de l'amphiptère ? Est-ce qu'il n'avait vraiment pas de poche à feu ? Puisque c'était un dragon à plumes, avait-il des gênes d'oiseau ? Car si c'était le cas, un peu à l'instar des oies, est-ce que ce dragon doré se mettait à considérer comme sa mère le premier être vivant qu'il voyait à sa naissance ? Autant dire… moi ?
Rougissant à cette idée, mon compagnon Lufkin me tira de mes pensées, et je lui en étais reconnaissance. Mon regard se promenant un instant en hauteur comme pour surveiller ce qui pouvait se passer, à l'affut de l'arrivée des parents, j'étais intriguée que ce ne soit toujours pas le cas. Réfléchissant rapidement à sa question, je répondais, un peu confuse, fronçant les sourcils en clignant plusieurs fois des paupières.
- Heu… je n'en sais rien au fond… depuis toujours.
- Hum… j'en déduis que tu n'es pas née-moldue.
La question du sang me traverserait de temps à autre l'esprit, mais puisque je me fichais et que je ne fais pas de différence, je ne m'étais absolument pas interrogée concernant mes compagnons de mon club. Ainsi, je levais des yeux un peu surpris sur Aaron avant de répondre sincèrement.
- Hein ? heu non. Ma mère est une moldue.
- C'est donc ton père qui est sorcier
Souriante, je répondais sur le ton de la plaisanterie
- Oui Captain Obvious ! Et toi alors ?
- Je suis né-moldu. Mais j'ai quatre sœurs sorcières comme moi.
- Vous êtes combien dans votre fraternité du coup ?
- Avec moi ça fait huit.
Arrondissant un peu les yeux, je ne pouvais m'empêcher de m'exclamer.
- Huit, wow ! J'avais déjà du mal à gérer ma petite sœur… alors sept… rassure-moi, tu n'es pas le seul garçon ?
- Si pourquoi ?
Je le regardais lever ses yeux de sa potion, un peu étonné. En écho, j'adoptais le même air avant de laisser échapper un petit rire. Je me surprenais à l'admirer un peu.
- Bah ! Je pense que ça n'a pas dû être facile tous les jours.
Il semblait réfléchir un instant puis hochait la tête.
- En effet.
Sans trop savoir pourquoi, je ressentais de la compassion pour lui. Être le seul garçon d'un fraternité, surtout une aussi nombreuse… je devais sans doute mal me l'imaginer, mais mon empathie aigue me permettait d'avoir beaucoup d'admiration à son encontre d'un coup. Laissant le petit dragon ramper sur mes jambes et le surveillant lorsqu'il s'aventurait par terre, je restais néanmoins attentive au moindre bruissement alentour, levant toujours les yeux. Un instant, une lueur d'inquiétude me traversa les prunelles tandis que je venais passer une main sur le corps du bébé. Je craignais qu'il ne manque de chaleur, certaine race ayant besoin de températures volcaniques pour être bien. Fort heureusement ça ne semblait pas être le cas de cette race, mais je préférais me méfier.
- À quoi va nous servir ta potion ?
Rougissant à cette idée, mon compagnon Lufkin me tira de mes pensées, et je lui en étais reconnaissance. Mon regard se promenant un instant en hauteur comme pour surveiller ce qui pouvait se passer, à l'affut de l'arrivée des parents, j'étais intriguée que ce ne soit toujours pas le cas. Réfléchissant rapidement à sa question, je répondais, un peu confuse, fronçant les sourcils en clignant plusieurs fois des paupières.
- Heu… je n'en sais rien au fond… depuis toujours.
- Hum… j'en déduis que tu n'es pas née-moldue.
La question du sang me traverserait de temps à autre l'esprit, mais puisque je me fichais et que je ne fais pas de différence, je ne m'étais absolument pas interrogée concernant mes compagnons de mon club. Ainsi, je levais des yeux un peu surpris sur Aaron avant de répondre sincèrement.
- Hein ? heu non. Ma mère est une moldue.
- C'est donc ton père qui est sorcier
Souriante, je répondais sur le ton de la plaisanterie
- Oui Captain Obvious ! Et toi alors ?
- Je suis né-moldu. Mais j'ai quatre sœurs sorcières comme moi.
- Vous êtes combien dans votre fraternité du coup ?
- Avec moi ça fait huit.
Arrondissant un peu les yeux, je ne pouvais m'empêcher de m'exclamer.
- Huit, wow ! J'avais déjà du mal à gérer ma petite sœur… alors sept… rassure-moi, tu n'es pas le seul garçon ?
- Si pourquoi ?
Je le regardais lever ses yeux de sa potion, un peu étonné. En écho, j'adoptais le même air avant de laisser échapper un petit rire. Je me surprenais à l'admirer un peu.
- Bah ! Je pense que ça n'a pas dû être facile tous les jours.
Il semblait réfléchir un instant puis hochait la tête.
- En effet.
Sans trop savoir pourquoi, je ressentais de la compassion pour lui. Être le seul garçon d'un fraternité, surtout une aussi nombreuse… je devais sans doute mal me l'imaginer, mais mon empathie aigue me permettait d'avoir beaucoup d'admiration à son encontre d'un coup. Laissant le petit dragon ramper sur mes jambes et le surveillant lorsqu'il s'aventurait par terre, je restais néanmoins attentive au moindre bruissement alentour, levant toujours les yeux. Un instant, une lueur d'inquiétude me traversa les prunelles tandis que je venais passer une main sur le corps du bébé. Je craignais qu'il ne manque de chaleur, certaine race ayant besoin de températures volcaniques pour être bien. Fort heureusement ça ne semblait pas être le cas de cette race, mais je préférais me méfier.
- À quoi va nous servir ta potion ?
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Re: [Amazonie] In the jungle, the mighty jungle… [Terminé]
Sam 13 Oct 2018 - 10:32
Pas facile tous les jours, ce n’est rien de le dire. Ce n’est pas pour rien que mon épouvantard prend la forme de ma mère et de mes sept sœurs réunies. Mais malgré tout il y a quand même des moments où c’est agréable. Mais je ne prends pas vraiment le temps de disserter sur le sujet. La dernière question d’Abigail présente bien plus d’intérêt à mes yeux et je ne me fais pas prier pour lui expliquer la nature de la potion que j’ai presque terminé.
- C’est un dérivé de potion de croissance. Ça va nous permettre de faire pousser de nouvelles branches sur la lupuna. En en mettant quelques gouttes à des endroits choisis, on pourra ainsi se constituer un escalier jusqu’au nid.
Elle penche la tête sur le côté.
- Astucieux !
Je hausse les épaules.
- Évidemment.
- Tu t'en es déjà servi durant ton séjour ici ?
Je lève sur elle un regard un peu étonné.
- Non pourquoi ?
Elle hausse les épaules.
- Ah ben je ne sais pas, ça aurait pu.
Je reste un instant décontenancé. J’ai bien sûr déjà testé cette potion quand j’en ai élaboré la recette, mais je ne m’en suis jamais servi en conditions réelles si je puis dire. Bien sûr je suis convaincu que ça marchera, mais je n’ai pas d’exemple à citer pour prouver mes dires.
- Euh… non, je ne m’en suis jamais servi.
Je jette alors un œil à ma préparation et constatant son changement de couleur je déclare, balayant d’un seul coup les doutes que sa question auraient pu commencer à soulever.
- Ah ça y est, c’est prêt. On va pouvoir y aller.
Je transfère la potion de mon chaudron de poche dans un flacon puis je range mon matériel pour que nous puissions nous mettre en route, laissant Abigail s’occuper du petit dragon.
- C’est un dérivé de potion de croissance. Ça va nous permettre de faire pousser de nouvelles branches sur la lupuna. En en mettant quelques gouttes à des endroits choisis, on pourra ainsi se constituer un escalier jusqu’au nid.
Elle penche la tête sur le côté.
- Astucieux !
Je hausse les épaules.
- Évidemment.
- Tu t'en es déjà servi durant ton séjour ici ?
Je lève sur elle un regard un peu étonné.
- Non pourquoi ?
Elle hausse les épaules.
- Ah ben je ne sais pas, ça aurait pu.
Je reste un instant décontenancé. J’ai bien sûr déjà testé cette potion quand j’en ai élaboré la recette, mais je ne m’en suis jamais servi en conditions réelles si je puis dire. Bien sûr je suis convaincu que ça marchera, mais je n’ai pas d’exemple à citer pour prouver mes dires.
- Euh… non, je ne m’en suis jamais servi.
Je jette alors un œil à ma préparation et constatant son changement de couleur je déclare, balayant d’un seul coup les doutes que sa question auraient pu commencer à soulever.
- Ah ça y est, c’est prêt. On va pouvoir y aller.
Je transfère la potion de mon chaudron de poche dans un flacon puis je range mon matériel pour que nous puissions nous mettre en route, laissant Abigail s’occuper du petit dragon.
- InvitéInvité
Re: [Amazonie] In the jungle, the mighty jungle… [Terminé]
Sam 13 Oct 2018 - 13:01
L'idée d'Aaron va nous faciliter la tâche, aussi bien pour monter que pour redescendre en fuyant, car je m'attendais toujours à ce qu'un parent arrive. D'ailleurs, leurs absences commençaient à me mettre la puce à l'oreille. Leur était-il arrivé quelque chose ? Difficile à croire sachant que les dragons étaient les prédateurs au sommet de la chaîne alimentaire, la plupart du temps en tout cas. Cette famille d'amphiptère comptait de grands specimens, je n'étais donc pas inquiète que les adultes puissent avoir été attaqués par un autre animal… mais les humains peut-être ? Même si la capture de dragon était interdite par le ministère, il y avait hélas toujours de la contrebande.
Avec un regard plein de compassion, je fixais le petit dragonnet avant de le prendre à nouveau dans mes bras, prenant soin à lui fermer ses petites ailes rachitiques pour éviter qu'il s'agite durant l'ascension. Une fois relevée, je rejoignais mon compagnon Lufkin en hochant la tête, lui signifiant que j'étais prête.
J'étais une bille en escalade, j'inspirai donc un grand coup en le voyant verser sa potion pour que nous puissions entamer montée. Ça n'allait pas être une partie de plaisir, et je ne voulais pas que le bébé dragon puisse trahir notre présence avec ses petits cris. Pourtant, lui fermer le bec n'était pas une solution. Fouillant dans mon sac rapidement, j'en sortais une boite en métal que je secouais, apparemment de manière totalement aléatoire. Pourtant je savais très bien ce que je faisais. Du pouce, je réussissais à ouvrir le couvercle, révélant alors à l'intérieur de petits bouts de viande séchés. J'en proposais au dragonnet qui ne se faisait pas prier pour en mâchouiller un, redevenant silencieux. Parfait, un truc dans le bec et l'enfant se tait. Cette technique avait fonctionné avec Aileas, alors pourquoi pas un dragonnet ?
Le tout était maintenant de pouvoir le tenir solidement pour grimper, car j'allais avoir besoin de mes deux mains, à défaut de pouvoir léviter trop longtemps. Fouillant alors une seconde fois dans mon sac, j'en sortais une corde dans laquelle je m'enroulais tout en attachant le dragonnet contre moi. Ainsi pris comme si je lui avais enfilé un harnais, il allait moins entraver mes mouvements.
Je hochais enfin la tête en direction de Papyrus pour lui indiquer que j'étais fin prête.
Ce n'était pas facile de grimper sur un arbre de la sorte, mais j'étais tout de même fière de moi de pouvoir y arriver, et la contribution d'Aaron était salutaire. Il versait sa potion dans des endroits stratégiques du tronc. Il suffisait d'un instant pour qu'une branche poussent là où la goutte était tombée. Le tout formait un joli escalier naturel en colimaçon. C'est donc en silence que nous pouvions atteindre le nid, le petit dragon mangeant ses morceaux de viande, la boite ne cessant d'en faire apparaître. C'était pratique d'avoir de quoi manger en toutes circonstances et en tout temps. Mes excusions sauvages m'avaient bien préparée depuis le temps.
Une fois notre but atteint, je restais en retrait derrière des feuillages pour observer les alentours. Il y avait deux autres œufs dans le nid, pas encore éclos. Notre petit était donc l'ainé de sa fratrie. Toutefois, toujours aucun adulte à l'horizon. C'était vraiment bizarre… Les bébés étaient livrés à eux-mêmes et surtout étaient des proies très faciles. Prudente, je lançais un petit sortilège inoffensif avec ma baguette en direction du nid. Un simple Lumos, histoire d'attirer l'attention des adultes. En vain. Patientant encore quelques minutes, je finissais par prendre mon courage à deux mains, oubliant ma peur de ma baguette pour rejoindre les œufs et poser ma main dessus. Ils étaient à température ambiante, ce qui n'était pas normal, habituellement tout du moins. Fronçant les sourcils, je regardais autour de moi, étant à nouveau éblouie par quelque chose de doré. Plissant les yeux, je faisais signe à Aaron en murmurant.
- Les œufs devraient être plus chauds normalement… et il y a quelque chose là-bas.
Avec un regard plein de compassion, je fixais le petit dragonnet avant de le prendre à nouveau dans mes bras, prenant soin à lui fermer ses petites ailes rachitiques pour éviter qu'il s'agite durant l'ascension. Une fois relevée, je rejoignais mon compagnon Lufkin en hochant la tête, lui signifiant que j'étais prête.
J'étais une bille en escalade, j'inspirai donc un grand coup en le voyant verser sa potion pour que nous puissions entamer montée. Ça n'allait pas être une partie de plaisir, et je ne voulais pas que le bébé dragon puisse trahir notre présence avec ses petits cris. Pourtant, lui fermer le bec n'était pas une solution. Fouillant dans mon sac rapidement, j'en sortais une boite en métal que je secouais, apparemment de manière totalement aléatoire. Pourtant je savais très bien ce que je faisais. Du pouce, je réussissais à ouvrir le couvercle, révélant alors à l'intérieur de petits bouts de viande séchés. J'en proposais au dragonnet qui ne se faisait pas prier pour en mâchouiller un, redevenant silencieux. Parfait, un truc dans le bec et l'enfant se tait. Cette technique avait fonctionné avec Aileas, alors pourquoi pas un dragonnet ?
Le tout était maintenant de pouvoir le tenir solidement pour grimper, car j'allais avoir besoin de mes deux mains, à défaut de pouvoir léviter trop longtemps. Fouillant alors une seconde fois dans mon sac, j'en sortais une corde dans laquelle je m'enroulais tout en attachant le dragonnet contre moi. Ainsi pris comme si je lui avais enfilé un harnais, il allait moins entraver mes mouvements.
Je hochais enfin la tête en direction de Papyrus pour lui indiquer que j'étais fin prête.
Ce n'était pas facile de grimper sur un arbre de la sorte, mais j'étais tout de même fière de moi de pouvoir y arriver, et la contribution d'Aaron était salutaire. Il versait sa potion dans des endroits stratégiques du tronc. Il suffisait d'un instant pour qu'une branche poussent là où la goutte était tombée. Le tout formait un joli escalier naturel en colimaçon. C'est donc en silence que nous pouvions atteindre le nid, le petit dragon mangeant ses morceaux de viande, la boite ne cessant d'en faire apparaître. C'était pratique d'avoir de quoi manger en toutes circonstances et en tout temps. Mes excusions sauvages m'avaient bien préparée depuis le temps.
Une fois notre but atteint, je restais en retrait derrière des feuillages pour observer les alentours. Il y avait deux autres œufs dans le nid, pas encore éclos. Notre petit était donc l'ainé de sa fratrie. Toutefois, toujours aucun adulte à l'horizon. C'était vraiment bizarre… Les bébés étaient livrés à eux-mêmes et surtout étaient des proies très faciles. Prudente, je lançais un petit sortilège inoffensif avec ma baguette en direction du nid. Un simple Lumos, histoire d'attirer l'attention des adultes. En vain. Patientant encore quelques minutes, je finissais par prendre mon courage à deux mains, oubliant ma peur de ma baguette pour rejoindre les œufs et poser ma main dessus. Ils étaient à température ambiante, ce qui n'était pas normal, habituellement tout du moins. Fronçant les sourcils, je regardais autour de moi, étant à nouveau éblouie par quelque chose de doré. Plissant les yeux, je faisais signe à Aaron en murmurant.
- Les œufs devraient être plus chauds normalement… et il y a quelque chose là-bas.
- InvitéInvité
Re: [Amazonie] In the jungle, the mighty jungle… [Terminé]
Lun 15 Oct 2018 - 15:13
L’ascension de l’arbre géant se passe sans encombres, comme je l’avais prévu. Bien sûr cela nous prends du temps puisqu’il faut patienter quelques secondes que chaque nouvelle branche pousse et c’est un escalier de plus sieurs dizaines de mètres de haut que je crée avec ma potion. Mais la montée se passe bien malgré tout. C’est une fois en haut que les choses se compliquent. Parvenus dans le nid nous découvrons d’autres œufs abandonnés là et selon Abigail ils sont trop froids ce qui est un évident sujet d’inquiétude. Lorsqu’elle me désigne un point un peu plus loin, je sors de mon sac une paire de jumelles et scrute la jungle.
- C’est un des parents je crois, dis-je en lui tendant les jumelles.
Elle regarde à son tour à travers les jumelles.
- Bizarre... il ne bouge pas...
Je réfléchis quelques instants à la situation. Mes connaissances en matière de dragons sont moins pointues que celles d’Abigail mais je suis à peu près certain qu’un parent ne laisserait pas ses œufs ainsi sans protection. Il n’y a donc que deux possibilités. Soit le parent est blessé et dans l’incapacité de revenir au nid, soit il est mort. Je me tourne à nouveau vers Abigail.
- L’un de nous devrait peut-être aller voir pendant que l’autre reste avec les œufs.
Hochant la tête, Abigail défait le harnais de fortune avec lequel elle portait le bébé dragon et le dépose dans le nid. Alors qu’elle s’apprête à redescendre pour aller voir l’adulte, je l’interpelle et lui tends ma baguette.
- Tiens tu devras débroussailler pour arriver jusqu’à lui.
- C’est un des parents je crois, dis-je en lui tendant les jumelles.
Elle regarde à son tour à travers les jumelles.
- Bizarre... il ne bouge pas...
Je réfléchis quelques instants à la situation. Mes connaissances en matière de dragons sont moins pointues que celles d’Abigail mais je suis à peu près certain qu’un parent ne laisserait pas ses œufs ainsi sans protection. Il n’y a donc que deux possibilités. Soit le parent est blessé et dans l’incapacité de revenir au nid, soit il est mort. Je me tourne à nouveau vers Abigail.
- L’un de nous devrait peut-être aller voir pendant que l’autre reste avec les œufs.
Hochant la tête, Abigail défait le harnais de fortune avec lequel elle portait le bébé dragon et le dépose dans le nid. Alors qu’elle s’apprête à redescendre pour aller voir l’adulte, je l’interpelle et lui tends ma baguette.
- Tiens tu devras débroussailler pour arriver jusqu’à lui.
- InvitéInvité
Re: [Amazonie] In the jungle, the mighty jungle… [Terminé]
Lun 15 Oct 2018 - 17:05
Prenant la baguette de mon compagnon Lufkin, je le remerciais avant d'entamer ma descente sur ce colimaçon d'infortune qu'il avait créé un peu plus tôt. N'osant pas tout de suite agiter son instrument, de peur d'attirer l'attention de l'amphiptère doré adulte, je me voyais finalement contrainte lorsque le chemin était devenu trop inaccessible. Utilisant de petits sorts, attaquant la végétation de manière précise afin d'éviter tout dégât futur, je m'avançais avec autant de prudence et de discrétion qu'il était possible de le faire. D'un coup d'œil furtif dans mon dos, parce que mon instinct m'avait dicté de le faire, je voyais que le jeune homme me suivait du regard avec ses jumelles. Au moins, il allait pouvoir en déduire que je n'étais pas qu'un bulldozer dans la nature et que la manipulation de ma baguette à notre arrivée avait bel et bien été un accident.
En dégageant une dernière feuille, le spectacle qui s'offrit à moi était aussi terrible qu'une guerre ouverte et que du massacre inhumain qu'elle engendrait. J'avais mentalement repoussé cette possibilité jusqu'à maintenant car je ne voulais pas y croire. À présent, j'étais bien obligée de me rendre à l'évidence… Cet adulte était passé de vie à trépas. Alors que ma vue se troublait des larmes qui naissaient dans mes yeux, je réussissais à rester prudente tout en m'approchant du corps sans vie de l'animal si majestueux. Posant une main douce et délicate sur sa tête, je constatais qu'il était encore chaud, mais plus assez pour un dragon qui avait d'ordinaire une chaleur corporelle élevée. Il devait être mort depuis plusieurs heures déjà. Ma main libre vint offrir un refuge à mes lèvres tremblantes sous la douleur qui me transperçait comme une lame chauffée à blanc. Grâce au ciel, et à mon expérience, mon esprit réussissait à me souffler d'essayer de trouver la cause du décès. Ainsi, je parcourais rapidement le corps du regard. Aucune agression visible, et de toute façon, cet animal devait être le roi ici, il ne devait pas avoir beaucoup d'ennemi ou de prédateur en dehors des humains. Mais aucun sortilège ne lui avait été infligé. Je retournais alors vers la tête de l'animal pour lui ouvrir une paupière. J'y trouvais une rétine révulsée à cause de la mort mais aussi une forte constatation sanguine. En ouvrant la gueule de l'animal, j'y découvrais une langue et des gencives plutôt pâle, mais avec de légères traces vertes. Un empoisonnement peut-être ?
Grâce au plumage, et avec une vérification physique, je constatais qu'il s'agissait sans doute de la mère… et puisque le mâle n'était pas présent, j'étais à peu près certaine qu'il avait subi le même sort. Puisque nous étions dans une réserve protégée, comme me l'avait signifié Aaron plus tôt, il était peu probable que ce soit l'œuvre de braconnier. D'autant plus qu'il ne manquait rien à l'animal. Un braconnier essayait toujours d'obtenir quelque chose, mais pour le coup, même le nid n'avait pas été pillé.
C'est sans plus attendre que je sortais mon appareil photo de mon sac pour prendre plusieurs clichés de ce drame que j'avais sous les yeux. Je ne pouvais pas rester sans rien faire, il fallait que je comprenne ce qui était arrivé, c'était plus fort que moi… Je prenais également des échantillons de sang et de salive tout en récoltant quelques plumes dorées. Après une dernière caresse d'au revoir, je laissais le grand corps à son sort puis remontais retournait dans la direction de l'arbre au nid où se trouvait Aaron.
Ce dernier, qui m'avait surveillé à distance, redescendait avec les œufs et le dragonnet. Les joues trempées par mes larmes, je le regardais en souriant tristement avant de secouer la tête.
- J'imagine qu'il en va de même pour l'autre…
- Qu'est-ce qui s'est passé selon toi ?
Plissant les yeux, je ressortais l'appareil photo de mon sac en m'essuyant les yeux et les joues d'un revers de manche.
- Je ne sais pas trop… on dirait un empoisonnement.
Je lui tendais alors l'appareil pour qu'il puisse observer à son tour les clichés. Attentif, je le vois regarder mes photos avant de me demander.
- Tu as prélevé des échantillons ? Ça pourrait valoir le coup de vérifier.
- Oui, sang, salive et j'ai aussi des plumes. Selles c'est un peu compliqué je pense
- Ça devrait suffire. J'ai tout le matériel nécessaire chez moi. Je m'occuperai des analyses quand on sera rentrés à Inverness si tu veux.
- Je viendrai avec toi pour les faire
Dis-je en hochant la tête tout en clignant plusieurs fois des paupières pour refouler les nouvelles larmes qui venaient à l'assaut de mes yeux. Avec un nouveau geste de la manche, je venais me les essuyer. J'étais habituée à bien des cas cliniques, et la mort faisait partie de mon apprentissage. Mais moi qui avais un grand cœur, je n'étais jamais insensible à la perte d'un animal, et c'était d'autant plus difficile lorsqu'il s'agissait d'un dragon… un dragon qui avait des bébés orphelins à présent. Mon regard désolé se posa sur le petit dragonnet dans son harnais de fortune.
- Il faut les emmener en lieu sûr pour que nous puissions tirer cette affaire au clair… est-ce que tu connais un endroit ?
En dégageant une dernière feuille, le spectacle qui s'offrit à moi était aussi terrible qu'une guerre ouverte et que du massacre inhumain qu'elle engendrait. J'avais mentalement repoussé cette possibilité jusqu'à maintenant car je ne voulais pas y croire. À présent, j'étais bien obligée de me rendre à l'évidence… Cet adulte était passé de vie à trépas. Alors que ma vue se troublait des larmes qui naissaient dans mes yeux, je réussissais à rester prudente tout en m'approchant du corps sans vie de l'animal si majestueux. Posant une main douce et délicate sur sa tête, je constatais qu'il était encore chaud, mais plus assez pour un dragon qui avait d'ordinaire une chaleur corporelle élevée. Il devait être mort depuis plusieurs heures déjà. Ma main libre vint offrir un refuge à mes lèvres tremblantes sous la douleur qui me transperçait comme une lame chauffée à blanc. Grâce au ciel, et à mon expérience, mon esprit réussissait à me souffler d'essayer de trouver la cause du décès. Ainsi, je parcourais rapidement le corps du regard. Aucune agression visible, et de toute façon, cet animal devait être le roi ici, il ne devait pas avoir beaucoup d'ennemi ou de prédateur en dehors des humains. Mais aucun sortilège ne lui avait été infligé. Je retournais alors vers la tête de l'animal pour lui ouvrir une paupière. J'y trouvais une rétine révulsée à cause de la mort mais aussi une forte constatation sanguine. En ouvrant la gueule de l'animal, j'y découvrais une langue et des gencives plutôt pâle, mais avec de légères traces vertes. Un empoisonnement peut-être ?
Grâce au plumage, et avec une vérification physique, je constatais qu'il s'agissait sans doute de la mère… et puisque le mâle n'était pas présent, j'étais à peu près certaine qu'il avait subi le même sort. Puisque nous étions dans une réserve protégée, comme me l'avait signifié Aaron plus tôt, il était peu probable que ce soit l'œuvre de braconnier. D'autant plus qu'il ne manquait rien à l'animal. Un braconnier essayait toujours d'obtenir quelque chose, mais pour le coup, même le nid n'avait pas été pillé.
C'est sans plus attendre que je sortais mon appareil photo de mon sac pour prendre plusieurs clichés de ce drame que j'avais sous les yeux. Je ne pouvais pas rester sans rien faire, il fallait que je comprenne ce qui était arrivé, c'était plus fort que moi… Je prenais également des échantillons de sang et de salive tout en récoltant quelques plumes dorées. Après une dernière caresse d'au revoir, je laissais le grand corps à son sort puis remontais retournait dans la direction de l'arbre au nid où se trouvait Aaron.
Ce dernier, qui m'avait surveillé à distance, redescendait avec les œufs et le dragonnet. Les joues trempées par mes larmes, je le regardais en souriant tristement avant de secouer la tête.
- J'imagine qu'il en va de même pour l'autre…
- Qu'est-ce qui s'est passé selon toi ?
Plissant les yeux, je ressortais l'appareil photo de mon sac en m'essuyant les yeux et les joues d'un revers de manche.
- Je ne sais pas trop… on dirait un empoisonnement.
Je lui tendais alors l'appareil pour qu'il puisse observer à son tour les clichés. Attentif, je le vois regarder mes photos avant de me demander.
- Tu as prélevé des échantillons ? Ça pourrait valoir le coup de vérifier.
- Oui, sang, salive et j'ai aussi des plumes. Selles c'est un peu compliqué je pense
- Ça devrait suffire. J'ai tout le matériel nécessaire chez moi. Je m'occuperai des analyses quand on sera rentrés à Inverness si tu veux.
- Je viendrai avec toi pour les faire
Dis-je en hochant la tête tout en clignant plusieurs fois des paupières pour refouler les nouvelles larmes qui venaient à l'assaut de mes yeux. Avec un nouveau geste de la manche, je venais me les essuyer. J'étais habituée à bien des cas cliniques, et la mort faisait partie de mon apprentissage. Mais moi qui avais un grand cœur, je n'étais jamais insensible à la perte d'un animal, et c'était d'autant plus difficile lorsqu'il s'agissait d'un dragon… un dragon qui avait des bébés orphelins à présent. Mon regard désolé se posa sur le petit dragonnet dans son harnais de fortune.
- Il faut les emmener en lieu sûr pour que nous puissions tirer cette affaire au clair… est-ce que tu connais un endroit ?
- InvitéInvité
Re: [Amazonie] In the jungle, the mighty jungle… [Terminé]
Mar 16 Oct 2018 - 18:30
En voyant Abigail revenir, j’ai compris qu’il n’y avait plus rien à faire pour le dragon adulte. Impossible de laisser le dragonnet ou les œufs livrés à eux-mêmes en plein cœur de la jungle. J’ai donc mis les œufs dans mon sac à dos et récupéré le harnais improvisé fabriqué par ma camarade pour entamer à mon tour la descente de l’escalier de branche et la retrouver en bas. Bien sûr j’ai déjà réfléchi à la suite et c’est sans hésitation que je réponds à sa question.
- On peut les confier aux responsables de la réserve. À moins que tu veuilles en garder un avec toi ?
Elle fronce les sourcils en réfléchissant.
- Je voudrais les garder, mais ce n'est pas une solution... ils doivent rester ici... mais peut-être que nous pourrions avoir un passe-droit avec les responsables de la réserve ?
Je suis étonné que la passionnée qu’elle ne profite pas de l’occasion pour avoir un spécimen à étudier à disposition, mais je n’insiste pas.
- On peut venir quand on veut, comme on l’a fait là. C’est à la sortie uniquement qu’il y a des contrôles.
- Nous pourrions les approcher et faire ce que nous voulons avec une totale liberté ?
Je hausse les épaules.
- Techniquement oui. J’ai travaillé deux ans ici. Les responsables me connaissent.
Elle hoche la tête.
- D'accord, je te fais confiance... S'ils surveillent les petits et qu'on peut les retrouver facilement pour nos recherches...
Elle ne termine pas sa phrase et semble réfléchir à quelque chose. Pour ma part, je suis prêt à me mettre en route. Il vaut mieux ne pas trainer si on veut que les deux œufs qui n’ont pas encore éclos puissent survivre. D’ailleurs il faudra probablement prendre le temps de les réchauffer lorsqu’on s’arrêtera pour la nuit.
- On devrait y aller. En marchant bien, on sera à l’avant-poste de magizoologie demain dans la soirée.
- On peut les confier aux responsables de la réserve. À moins que tu veuilles en garder un avec toi ?
Elle fronce les sourcils en réfléchissant.
- Je voudrais les garder, mais ce n'est pas une solution... ils doivent rester ici... mais peut-être que nous pourrions avoir un passe-droit avec les responsables de la réserve ?
Je suis étonné que la passionnée qu’elle ne profite pas de l’occasion pour avoir un spécimen à étudier à disposition, mais je n’insiste pas.
- On peut venir quand on veut, comme on l’a fait là. C’est à la sortie uniquement qu’il y a des contrôles.
- Nous pourrions les approcher et faire ce que nous voulons avec une totale liberté ?
Je hausse les épaules.
- Techniquement oui. J’ai travaillé deux ans ici. Les responsables me connaissent.
Elle hoche la tête.
- D'accord, je te fais confiance... S'ils surveillent les petits et qu'on peut les retrouver facilement pour nos recherches...
Elle ne termine pas sa phrase et semble réfléchir à quelque chose. Pour ma part, je suis prêt à me mettre en route. Il vaut mieux ne pas trainer si on veut que les deux œufs qui n’ont pas encore éclos puissent survivre. D’ailleurs il faudra probablement prendre le temps de les réchauffer lorsqu’on s’arrêtera pour la nuit.
- On devrait y aller. En marchant bien, on sera à l’avant-poste de magizoologie demain dans la soirée.
- InvitéInvité
Re: [Amazonie] In the jungle, the mighty jungle… [Terminé]
Mar 16 Oct 2018 - 20:26
Si en effet le cas des décès des dragons étaient environnemental et que je pouvais avoir accès à la réserve et donc aux dragonnets comme semblait le sous-entendre Aaron, je tenais ma thèse de dixième année. Peu d'études avaient été menées sur les amphiptères, et encore moins les dorés, la densité de la végétation ne permettant pas une observation optimale. Bien sûr, sans vouloir aller jusqu'à les éduquer, car au-delà que ce soit quasiment impossible, c'était illégal, j'allais pouvoir m'en rapprocher beaucoup plus facilement que si c'était n'importe quel dragon. Avec les tests sanguins et salivaires que nous ferions avec Aaron, nous allions sans doute en apprendre plus sur la race, pas uniquement sur leurs maux. Voilà pourquoi je n'avais pas terminé ma phrase. Suivant où nous mèneraient ces recherches, j'avais un excellent sujet qui pouvait rassembler plusieurs de mes cours, si ce n'était pas l'ensemble. C'était parfait. Absolument parfait.
Revenant bien vite à la raison, je hochais la tête à l'attention d'Aaron, récupérant le harnais et son petit protégé. Même si j'étais petite, avec de petites jambes, je marchais d'un bon rythme, habituée à ce genre de randonnée, prouvant que je n'étais pas une néophyte ou une simple touriste.
J'appréciais échanger avec mon compagnon Lufkin qui continuait de me faire partager ses quelques connaissances lorsque nous croisions des spécimens qu'il estimait assez intéressant pour me les montrer. J'en faisais de même lorsque nous croisions certaines espèces d'animaux, magiques ou non. Même si j'étais spécialisée pour les dragons, un bon magizoologue se devait de connaître le plus d'espèces possibles. Et qui sait ? Peut-être allait-ce me servir pour mes futures recherches ?
Ne me préoccupant plus de laisser mon odeur sur le dragonnet, je cherchais davantage à le réchauffer et le nourrir correctement. Il avait besoin d'énergie dès ses premières heures, pour rester fort et grandir convenablement. Il éructa même un peu, le gaz enflammant sa mini poche à feu. Étonnée, car je ne m'attendais pas à ce que cette espèce puisse cracher du feu dès la sortie de l'œuf, je le notais dans un coin de ma tête avant de constater que je n'avais pas ressenti les flammèches. Le sortilège de Fiona placé sur mon vêtement semblait fonctionner, en tout cas pour un brasier aussi minuscule. Face à un adulte cela restait à prouver, mais je n'étais pas spécialement pressée de le faire.
Le soir, après avoir installé un camp de fortune et l'avoir protégé par divers sortilèges, nous nous servions de nos connaissances pour trouver des astuces et réchauffer les œufs ainsi que la grande sœur, car je l'avais identifiée comme une femelle.
La nuit fut très longue pour moi. Toujours hantée par mes cauchemars, je supportais mal de dormir sous tente en pleine jungle. De plus, je ne réussissais pas à me calmer après le décès de ce parent et la présence des petits. Je surveillais toutes les deux heures la température des œufs ainsi que le petit ne manque de rien.
Le lendemain sonnait comme la veille jusqu'à notre arrivée dans la réserve. L'une des connaissances d'Aaron avait en effet déjà recensé quelques rares cas de décès dont il ignorait l'origine. Après discussion, nous avions pu obtenir l'autorisation de revenir voir les dragonnets et de pouvoir les approcher, car nous étions devenus une référence pour eux.
En promesse à la petite dragonne, je prenais la main du sorcier Lufkin pour transplaner à nouveau jusqu'en écosse. Ce retour fut un choc pour moi, comme si je me réveillais d'un rêve étrange, à la limite du cauchemar. Pourtant, mes échantillons de sang et de salive, les plumes et même une partie de l'œuf que j'avais récupéré me prouvait le contraire.
À partir de maintenant, j'allais écrire un nouveau journal. Uniquement consacré à la recherche sur les amphiptères dorés. Je voulais comprendre ce qui tuait cette espèce… et quelle joie de pouvoir approcher des bébés sans les priver de leurs libertés !
[Fin du RP]
Revenant bien vite à la raison, je hochais la tête à l'attention d'Aaron, récupérant le harnais et son petit protégé. Même si j'étais petite, avec de petites jambes, je marchais d'un bon rythme, habituée à ce genre de randonnée, prouvant que je n'étais pas une néophyte ou une simple touriste.
J'appréciais échanger avec mon compagnon Lufkin qui continuait de me faire partager ses quelques connaissances lorsque nous croisions des spécimens qu'il estimait assez intéressant pour me les montrer. J'en faisais de même lorsque nous croisions certaines espèces d'animaux, magiques ou non. Même si j'étais spécialisée pour les dragons, un bon magizoologue se devait de connaître le plus d'espèces possibles. Et qui sait ? Peut-être allait-ce me servir pour mes futures recherches ?
Ne me préoccupant plus de laisser mon odeur sur le dragonnet, je cherchais davantage à le réchauffer et le nourrir correctement. Il avait besoin d'énergie dès ses premières heures, pour rester fort et grandir convenablement. Il éructa même un peu, le gaz enflammant sa mini poche à feu. Étonnée, car je ne m'attendais pas à ce que cette espèce puisse cracher du feu dès la sortie de l'œuf, je le notais dans un coin de ma tête avant de constater que je n'avais pas ressenti les flammèches. Le sortilège de Fiona placé sur mon vêtement semblait fonctionner, en tout cas pour un brasier aussi minuscule. Face à un adulte cela restait à prouver, mais je n'étais pas spécialement pressée de le faire.
Le soir, après avoir installé un camp de fortune et l'avoir protégé par divers sortilèges, nous nous servions de nos connaissances pour trouver des astuces et réchauffer les œufs ainsi que la grande sœur, car je l'avais identifiée comme une femelle.
La nuit fut très longue pour moi. Toujours hantée par mes cauchemars, je supportais mal de dormir sous tente en pleine jungle. De plus, je ne réussissais pas à me calmer après le décès de ce parent et la présence des petits. Je surveillais toutes les deux heures la température des œufs ainsi que le petit ne manque de rien.
Le lendemain sonnait comme la veille jusqu'à notre arrivée dans la réserve. L'une des connaissances d'Aaron avait en effet déjà recensé quelques rares cas de décès dont il ignorait l'origine. Après discussion, nous avions pu obtenir l'autorisation de revenir voir les dragonnets et de pouvoir les approcher, car nous étions devenus une référence pour eux.
En promesse à la petite dragonne, je prenais la main du sorcier Lufkin pour transplaner à nouveau jusqu'en écosse. Ce retour fut un choc pour moi, comme si je me réveillais d'un rêve étrange, à la limite du cauchemar. Pourtant, mes échantillons de sang et de salive, les plumes et même une partie de l'œuf que j'avais récupéré me prouvait le contraire.
À partir de maintenant, j'allais écrire un nouveau journal. Uniquement consacré à la recherche sur les amphiptères dorés. Je voulais comprendre ce qui tuait cette espèce… et quelle joie de pouvoir approcher des bébés sans les priver de leurs libertés !
[Fin du RP]
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