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1, 2, 3, nous irons aux bois. [Cléopatra][Terminé]
Lun 10 Sep 2018 - 19:14
Mon carnet en main, je faisais l'inventaire de la réserve. Avec le début des cours, j'avais déjà emprunté plusieurs ingrédients. Et puisque j'étais très attentionnée, je terminais de noter ma liste et m'apprêtais à me rendre dans la forêt avoisinant l'université. Même si nous étions en fin de journée et que j'allais sans doute rentrer tard dans la nuit, je n'étais pas inquiète. Certaines plantes étaient d'autant plus efficaces lorsque nous les cueillons en pleine nuit, avec la rosée nocturne.
Et alors que mes yeux azurés se promenèrent sur certains bocaux distraitement, j'eus le souvenir de cette enseignante qui était venue me voler. Nous nous étions mises d'accord sur le fait qu'elle me fournirait elle-même les ingrédients qu'elle me prenait, et plus si nécessaire. Soit disant, elle avait des contacts et elle connaissait bien ce dont il fallait pour les Potions.
Une idée vint effleurer mon esprit alors. Pourquoi ne pas lui demander de m'accompagner ? J'étais toujours mieux servie par moi-même, l'expérience de ma vie m'avait appris ça. Néanmoins, si je voulais constater par moi-même du savoir-faire de la Amonwë, je n'avais pas d'autre choix que de l'inviter. Et qui sait, cela pourra me permettre de voir si oui ou non elle était restée sur son échec de notre première et dernière rencontre. Elle était partie, comme si elle avait fini par perdre patience. Ça m'avait beaucoup amusée, et j'avais gagné cette première manche, car moi, je m'amusais bien ce jour-là.
Décidée, et amusée par ce petit défi de ma fin de journée, je refermais la porte de la réserve avec l'aide de ma baguette magique pour la verrouiller magiquement. Remontant tranquillement les escaliers, je retournais à mon bureau pour y sortir un parchemin et commencer à rédiger mon invitation en des mots simples et clairs. La date, notre lieu de rendez-vous, son heure et ma signature avec mon prénom et mon nom. Une personne sachant se renseigner, comme elle le prétendait si bien, connaissait déjà mon identité après que je lui ai révélé que j'étais enseignante des potions et directrice de la maison Summerbee. Ce n'était pas un secret d'état, et la famille Skinner était tout aussi réputée que la Muller.
Une fois le tout couché sur papier, j'appelais Raviel, mon Augurey. C'était un volatile assez rare pour qu'il ne passe pas inaperçu, et c'était ce qui me plaisait chez lui. Cette contradiction qu'avaient la plupart des sorciers à son sujet. Je m'y retrouvais et j'aimais cette proximité. Je lui attachais mon parchemin enroulé et lui ouvrait la fenêtre de mon bureau pour qu'il puisse délivrer mon message comme il l'entendait. En attendant, je préparais mes affaires, prenant un sac en bandoulière puis ma baguette magique. Dans le sac se trouvaient divers instruments pour récolter tout ce dont j'avais besoin. Je ne connaissais guère la forêt toisant Hungcalf, ça allait donc être une découverte intéressante pour moi. De plus, je n'avais pas encore besoin d'ingrédients particuliers, j'étais donc confiante de trouver ce dont j'avais besoin là-bas.
Il faut bien un commencement.
Et alors que mes yeux azurés se promenèrent sur certains bocaux distraitement, j'eus le souvenir de cette enseignante qui était venue me voler. Nous nous étions mises d'accord sur le fait qu'elle me fournirait elle-même les ingrédients qu'elle me prenait, et plus si nécessaire. Soit disant, elle avait des contacts et elle connaissait bien ce dont il fallait pour les Potions.
Une idée vint effleurer mon esprit alors. Pourquoi ne pas lui demander de m'accompagner ? J'étais toujours mieux servie par moi-même, l'expérience de ma vie m'avait appris ça. Néanmoins, si je voulais constater par moi-même du savoir-faire de la Amonwë, je n'avais pas d'autre choix que de l'inviter. Et qui sait, cela pourra me permettre de voir si oui ou non elle était restée sur son échec de notre première et dernière rencontre. Elle était partie, comme si elle avait fini par perdre patience. Ça m'avait beaucoup amusée, et j'avais gagné cette première manche, car moi, je m'amusais bien ce jour-là.
Décidée, et amusée par ce petit défi de ma fin de journée, je refermais la porte de la réserve avec l'aide de ma baguette magique pour la verrouiller magiquement. Remontant tranquillement les escaliers, je retournais à mon bureau pour y sortir un parchemin et commencer à rédiger mon invitation en des mots simples et clairs. La date, notre lieu de rendez-vous, son heure et ma signature avec mon prénom et mon nom. Une personne sachant se renseigner, comme elle le prétendait si bien, connaissait déjà mon identité après que je lui ai révélé que j'étais enseignante des potions et directrice de la maison Summerbee. Ce n'était pas un secret d'état, et la famille Skinner était tout aussi réputée que la Muller.
Une fois le tout couché sur papier, j'appelais Raviel, mon Augurey. C'était un volatile assez rare pour qu'il ne passe pas inaperçu, et c'était ce qui me plaisait chez lui. Cette contradiction qu'avaient la plupart des sorciers à son sujet. Je m'y retrouvais et j'aimais cette proximité. Je lui attachais mon parchemin enroulé et lui ouvrait la fenêtre de mon bureau pour qu'il puisse délivrer mon message comme il l'entendait. En attendant, je préparais mes affaires, prenant un sac en bandoulière puis ma baguette magique. Dans le sac se trouvaient divers instruments pour récolter tout ce dont j'avais besoin. Je ne connaissais guère la forêt toisant Hungcalf, ça allait donc être une découverte intéressante pour moi. De plus, je n'avais pas encore besoin d'ingrédients particuliers, j'étais donc confiante de trouver ce dont j'avais besoin là-bas.
Il faut bien un commencement.
- Spoiler:
- @Cléopatra Amonwë Voilà ma belle
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Re: 1, 2, 3, nous irons aux bois. [Cléopatra][Terminé]
Mar 11 Sep 2018 - 21:43
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Une nouvelle rentrée universitaire débutait, le domaine de Hungcalf se remplissait un peu plus jour après jour. C’est dans ce contexte-là que Cléopatra Amonwë débutait sa septième année d’enseignement entre les murs de ce château approximativement millénaire. C’était à la fois un honneur et un réel plaisir pour elle de pouvoir faire don de son art aux nouvelles générations, et même si elle ne le montrait pas, elle appréciait tout de même ses étudiants. Certes, son style d’enseignement est avant tout basé sur la compétition, elle n’a encore jamais trouvé d’autre manière de stimuler ses apprentis.
La salle d’Arithmancie était vide, sans nulle autre présence que celle de la propriétaire des lieux. Une femme brune, assise à son bureau. Ce dernier était agrémenté d’un sablier dont le sable noir filait à une vitesse déconcertante. De l’autre côté de la table, posée sur une pile de vieux grimoires, une harpe jouait une étrange mélodie. Ce noble instrument de musique était orné de somptueuses gravures et avait été enchantée par sa détentrice afin de jouer une mélodie ambivalente, à la fois profondément mélancolique et pourtant porteuse d’espoir. Parcourant ses premiers devoirs de l’année, la sorcière, munie d’une plume d’un vert émeraude, barrait du texte çà et là, corrigeant parfois quelques fautes d’orthographe, précisant d’autre fois certaines définitions et calculs trop approximatifs à son goût. Fronçant les sourcils, elle tomba sur une copie meilleure que les autres, peut-être un futur thésard en Arithmancie, qui sait ?
Alors qu’elle remettait machinalement en place le pot contenant un Wiggentree ramené d’un de ses voyages, un Augurey fit irruption par la fenêtre de la salle d’Arithmancie. L’oiseau vert décharné se posa élégamment sur le bureau de marbre, tendant une patte vers la sorcière. Celle-ci soupira et détacha le message, signifiant d’un geste à l’oiseau de rester présent puisque sa réponse ne se ferait pas attendre. Et puis finalement, après avoir lu le message, elle se dit qu’un simple retour du volatile suffirait en guise de réponse. Le message provenait d’Agrippa Skinner, l’enseignante en charge des Potions depuis la rentrée. Amonwë avait eu l’immense honneur – ironie – de rencontrer la blonde lors de la dernière semaine des vacances estivales. Celle-ci lui donnait donc rendez-vous dans la forêt d’Hungcalf afin de recueillir des ingrédients. Si Cléopatra n’avait pas été une passionnée de potions, elle aurait sans doute trouvé cela ridicule, mais soit.
[…]
Vêtue d’un chemisier rouge sur lequel elle enfila une veste noire accordée à sa jupe et à ses bottes de cuir, elle replaça ses cheveux longs ainsi que le rubis qu’elle portait autour du cou et les nombreux bijoux qui habillaient ses poignets. Fin prête, elle remonta les escaliers des sous-sols pour passer le hall d’entrée et enfin pouvoir quitter les murs du château. Quelques minutes de marche suffirent à Cléopatra pour rejoindre la lisière de la forêt du domaine. Croisant les bras, elle jaugeait alors la silhouette qui arrivait jusqu’à elle.
- Professeure Skinner. Je n’attendais pas votre message si tôt, dit-elle dans un souffle.
C’était suffisant. Est-ce qu’elle était heureuse de revoir sa collègue ? On ne peut pas dire que le plaisir était réellement présent. Rancunière, elle pouvait l’être, et très sincèrement, la blonde avait su l’énerver profondément lors de leur première entrevue… Ses manières, ses répliques courtes et parfaitement calculées… Mais Amonwë n’était pas là pour cela ce soir. Après tout, si Skinner lui avait proposé une telle invitation, c’est qu’il y avait bel et bien un début à tout.
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Re: 1, 2, 3, nous irons aux bois. [Cléopatra][Terminé]
Jeu 13 Sep 2018 - 19:38
Le retour de mon volatil sans message était suffisant pour que je puisse ressentir une pointe de satisfaction. Ainsi, je terminais de préparer mes affaires avant de passer la lanière de mon sac en bandoulière sur mon épaule. J'avais divers outils à l'intérieur, inutile de tout énuméré, un sortilège d'agrandissement avait réglé plusieurs de mes problèmes. Accoucher de six enfants m'avait rendu quelque peu prévoyante. Restant vêtue comme je l'étais, c’est-à-dire d'une longue robe noire soulignant mes traits fins et élancés et mettant en valeur ma chevelure blonde, j'enfilais des chaussures plus appropriées pour la marche en forêt que mes talons, mais non pas moins élégant. Attrapant mon long manteau, noir lui aussi, je l'enfilais tout en sortant tranquillement de mon bureau, enfonçant mes mains dans mes poches. Je n'étais pas particulièrement pressée dans le sens où je laissais du temps à ma collègue pour se préparer elle aussi.
Ainsi, j'arrivais à la lisière de la forêt avec calme. J'allais aussi pouvoir constater si l'excursion de ce soir allait être jugée inutile par la Amonwë ou non. Souvent, il ne fallait pas se fier aux apparences, c'était une leçon que la vie m'avait apprise à mes dépends. La moindre expédition pouvait être cruciale, et je n'avais pas encore pu visiter cette forêt convenablement pour pouvoir juger de son potentiel. Si je devais tisser des liens avec la professeure d'Arithmancie, autant essayé de le faire intelligemment. Ça allait non seulement me permettre de voir ses propres compétences, mais aussi de pouvoir partager sur les divers végétaux et ingrédients servant aux Potions. Après tout, si nous voulions collaborer, il fallait bien tester le terrain.
Je lui souriais avec cette froideur qui me personnifiait tout en lui répondant.
- Dans ce cas, j'espère que vous n'êtes pas déçue.
Oui, c'était de l'humour. En tout cas, ça sonnait comme tel à mes oreilles alors que mon ton avait été sarcastique. Je ne pouvais pas m'en défaire comme ça.
Avec un simple geste de la main, j'invitais mon Yin à me suivre tout en m'enfonçant dans les bois apparemment sans crainte. Toutefois, la lune timide souvent cachée par les nuages ne permettait pas une vision optimale des lieux. Voilà pourquoi je sortais ma baguette pour en demander un Lumos des plus chaud et tamisé. Ainsi, je ne perturbais pas la nature, et encore moins les plantes que je voulais cueillir dans des conditions optimales. Après un temps de silence, je décidais à essayer de faire la conversation, même si je préférais le silence.
- Comment allez-vous depuis notre dernière rencontre ?
Ainsi, j'arrivais à la lisière de la forêt avec calme. J'allais aussi pouvoir constater si l'excursion de ce soir allait être jugée inutile par la Amonwë ou non. Souvent, il ne fallait pas se fier aux apparences, c'était une leçon que la vie m'avait apprise à mes dépends. La moindre expédition pouvait être cruciale, et je n'avais pas encore pu visiter cette forêt convenablement pour pouvoir juger de son potentiel. Si je devais tisser des liens avec la professeure d'Arithmancie, autant essayé de le faire intelligemment. Ça allait non seulement me permettre de voir ses propres compétences, mais aussi de pouvoir partager sur les divers végétaux et ingrédients servant aux Potions. Après tout, si nous voulions collaborer, il fallait bien tester le terrain.
Je lui souriais avec cette froideur qui me personnifiait tout en lui répondant.
- Dans ce cas, j'espère que vous n'êtes pas déçue.
Oui, c'était de l'humour. En tout cas, ça sonnait comme tel à mes oreilles alors que mon ton avait été sarcastique. Je ne pouvais pas m'en défaire comme ça.
Avec un simple geste de la main, j'invitais mon Yin à me suivre tout en m'enfonçant dans les bois apparemment sans crainte. Toutefois, la lune timide souvent cachée par les nuages ne permettait pas une vision optimale des lieux. Voilà pourquoi je sortais ma baguette pour en demander un Lumos des plus chaud et tamisé. Ainsi, je ne perturbais pas la nature, et encore moins les plantes que je voulais cueillir dans des conditions optimales. Après un temps de silence, je décidais à essayer de faire la conversation, même si je préférais le silence.
- Comment allez-vous depuis notre dernière rencontre ?
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Re: 1, 2, 3, nous irons aux bois. [Cléopatra][Terminé]
Jeu 13 Sep 2018 - 20:08
Combien de temps allait-elle encore devoir attendre la blonde ? Ses bras étaient croisés, signifiant sa méfiance et son impatience. Elle avait pris soin de ne surtout pas répondre au message de sa collègue afin de la laisser miroiter quelques heures sur sa potentielle non-venue. Pourtant, elle était bien là, avec une certaine curiosité de voir ce que l’autre femme lui réservait pour cette soirée. Ses yeux noirs l’observant au loin, une silhouette aux courbes féminines raffinées et élancées, dans une robe ainsi qu’un manteau noir. Tout à fait le style de vêtements que la brune pourrait porter d’ici quelques semaines, une fois que des journées plus fraiches se feront sentir. Un sourire froid s’étira sur le visage de son Yang. Sa réplique était amusante.
- En réalité, je dois admettre ma déception, dit-elle pour ne rien lui cacher.
Autant jouer franc jeu avec son opposée. De toute façon, à quoi cela servirait bien d’être sur le registre de l’hypocrisie ? A rien du tout, sinon à construire une relation sur de fausses croyances et interprétations. Ne répondant pas plus que cela à l’humour de la Professeure de Potions, Amonwë s’engouffra dans les bois sombres de l’Université, suivant sa collègue avec intérêt. Elle remarqua qu’elle portait des chaussures sans talons, ce qui la fit sourire. Cléopatra, de son côté, savait parfaitement arpenter une forêt avec les bottes à talons qu’elle portait actuellement. Ce détail était drôle à relever. Elle vit alors Agrippa lancer un ‘’Lumos’’ afin d’éclairer le bout de sa baguette. Elle aurait pu faire de même, mais elle n’en fit rien. Elle, elle avait été habituée à pratiquer la sorcellerie sans baguette magique lorsqu’elle était élève à Uagadou, avant de rejoindre Hungcalf en tant qu’étudiante. Alors certes, elle disposait aujourd’hui d’une baguette magique, mais elle voyait davantage celle-ci comme un outil partiellement utile. Elle décida alors de répondre à sa question.
- Je me porte à merveilles. J’ai d’ailleurs été promue Directrice de la Maison Grymm. Nous serons d’autant plus amenées à travailler ensemble désormais, à contrecœur, néanmoins.
Une fois de plus, ne rien cacher. Cette relation qui s’instaurait ici pouvait paraître loufoque. Et quelque part, elle l’était. Sur un mode ‘’je t’aime, moi non plus’’ comme disent les moldus.
- Et de votre côté, Skinner ? lança-t-elle en balayant les environs de ses yeux sombres.
- En réalité, je dois admettre ma déception, dit-elle pour ne rien lui cacher.
Autant jouer franc jeu avec son opposée. De toute façon, à quoi cela servirait bien d’être sur le registre de l’hypocrisie ? A rien du tout, sinon à construire une relation sur de fausses croyances et interprétations. Ne répondant pas plus que cela à l’humour de la Professeure de Potions, Amonwë s’engouffra dans les bois sombres de l’Université, suivant sa collègue avec intérêt. Elle remarqua qu’elle portait des chaussures sans talons, ce qui la fit sourire. Cléopatra, de son côté, savait parfaitement arpenter une forêt avec les bottes à talons qu’elle portait actuellement. Ce détail était drôle à relever. Elle vit alors Agrippa lancer un ‘’Lumos’’ afin d’éclairer le bout de sa baguette. Elle aurait pu faire de même, mais elle n’en fit rien. Elle, elle avait été habituée à pratiquer la sorcellerie sans baguette magique lorsqu’elle était élève à Uagadou, avant de rejoindre Hungcalf en tant qu’étudiante. Alors certes, elle disposait aujourd’hui d’une baguette magique, mais elle voyait davantage celle-ci comme un outil partiellement utile. Elle décida alors de répondre à sa question.
- Je me porte à merveilles. J’ai d’ailleurs été promue Directrice de la Maison Grymm. Nous serons d’autant plus amenées à travailler ensemble désormais, à contrecœur, néanmoins.
Une fois de plus, ne rien cacher. Cette relation qui s’instaurait ici pouvait paraître loufoque. Et quelque part, elle l’était. Sur un mode ‘’je t’aime, moi non plus’’ comme disent les moldus.
- Et de votre côté, Skinner ? lança-t-elle en balayant les environs de ses yeux sombres.
- InvitéInvité
Re: 1, 2, 3, nous irons aux bois. [Cléopatra][Terminé]
Ven 14 Sep 2018 - 19:03
Les paroles de ma collègue ne me surprenaient guère. Pourtant, ce n'était visible que par un léger sourire amusé. Ce même sourire que j'avais eu lors de notre première rencontre à la réserve. Pourquoi je m'en déferai ? Je savais que j'étais une personne particulièrement décevante pour la majorité de mon entourage. Même malgré mon impressionnante dévotion, j'avais tout de même réussi à décevoir mon époux… alors une sorcière aussi pédante que Cléopatra, ça ne m'étonnait guère. Néanmoins, j'étais curieuse d'en savoir plus. Non pas dans le but de m'améliorer, mais de comprendre comment la femme à mes côtés fonctionnaient. Nous nous étions mises d'accord pour nous revoir, ma manière d'agir avait donc été logique, tout du moins, à mes yeux. Si ce n'était pas son avis, j'aimais autant en connaître les raisons. Non seulement pour mieux pouvoir la serrer dans ma toile, mais aussi par goût de clémence. Après tout, si nous devions collaborer plus étroitement dans le futur, autant en apprendre le plus l'une sur l'autre.
- Bien que je ne sois pas navrée, pourriez-vous au moins m'expliquer votre déception ?
Même si ma première remarque avait été sous le coup de la plaisanterie, elle n'avait pas moins masqué une réelle remarque. Bien sûr, je n'étais pas inquiète d'être à l'image de mes compatriotes, j'avais bien d'autres chats à fouetter. Toutefois, j'appréciais d'autant plus apprendre à devenir un caméléon, pour encore mieux pouvoir me fondre dans la masse et obtenir ce que je souhaitais. Pour le bien de ma famille.
Éclairées par la faible clarté que ma baguette générait, j'écoutais distraitement la réponse à ma question. Tout aussi attentive à ce qui nous entourait, puisque j'étais capable de faire plusieurs choses au même temps, je continuais à observer autour de nous sans négliger ma partenaire de soirée. C'est donc de ma voix détachée, qui finalement était bien à moi, que je répondais.
- Mes félicitations. Était-ce un poste que vous vouliez acquérir depuis longtemps ?
Puis je lui jetais une œillade amusée.
- Allons ne soyez pas si condescendante. Je suis certaine que nous trouverons un terrain d'entente.
En réalité, qu'elle ait accédé au rang de directrice de la maison verte ne m'apportait qu'un bien maigre lot de consolation. Bien sûr, j'allais devoir la changer d'emplacement sur mon échiquier, mais ce n'était, pour le moment, qu'un détail. Après tout, ça pouvait également jouer en ma faveur, je ne devais donc pas le négliger totalement. Toutefois, je me demandais si elle ne s'était pas levée du pied gauche à force d'entendre ses nombreuses remarques désobligeantes à mon égard. Peut-être avait-elle encore le goût de la défaite au fond de la gorge, suite à notre dernière rencontre ? Qu'y pouvais-je ?
Si je l'avais invitée ce soir, c'était dans le but de faire un effort, pour mieux me rapprocher d'elle, ce qu'elle souhaitait initialement faire dans ma réserve. Au moins, elle ne pouvait pas me reprocher de ne pas essayer de m'appliquer.
Continuant de marcher tranquillement dans les bois, je m'arrêtais sous un grand pin. La majorité de ses voisins en étaient également, rendant alors le sol mousseux et parsemé de leurs épines. Avec intérêt, je m'y avançais donc à pas silencieux tout en répondant à mon Yin.
- Je vais bien, merci de chercher à vous en informer. Hélas, je n'ai pas d'annonce aussi éloquente que la vôtre à vous annoncer. Ma vie semble bien moins palpitante que la vôtre.
Et même si mon regard en biais pouvait paraître hautain et moqueur, mon ton restait étrangement plat et sans intonation. Je ne faisais que dire la vérité. Ma vie, depuis mon arrivée à Hungcalf, était particulièrement calme, car je ne devais pas faire de vague. C'était sans doute le calme avant la tempête.
- Bien que je ne sois pas navrée, pourriez-vous au moins m'expliquer votre déception ?
Même si ma première remarque avait été sous le coup de la plaisanterie, elle n'avait pas moins masqué une réelle remarque. Bien sûr, je n'étais pas inquiète d'être à l'image de mes compatriotes, j'avais bien d'autres chats à fouetter. Toutefois, j'appréciais d'autant plus apprendre à devenir un caméléon, pour encore mieux pouvoir me fondre dans la masse et obtenir ce que je souhaitais. Pour le bien de ma famille.
Éclairées par la faible clarté que ma baguette générait, j'écoutais distraitement la réponse à ma question. Tout aussi attentive à ce qui nous entourait, puisque j'étais capable de faire plusieurs choses au même temps, je continuais à observer autour de nous sans négliger ma partenaire de soirée. C'est donc de ma voix détachée, qui finalement était bien à moi, que je répondais.
- Mes félicitations. Était-ce un poste que vous vouliez acquérir depuis longtemps ?
Puis je lui jetais une œillade amusée.
- Allons ne soyez pas si condescendante. Je suis certaine que nous trouverons un terrain d'entente.
En réalité, qu'elle ait accédé au rang de directrice de la maison verte ne m'apportait qu'un bien maigre lot de consolation. Bien sûr, j'allais devoir la changer d'emplacement sur mon échiquier, mais ce n'était, pour le moment, qu'un détail. Après tout, ça pouvait également jouer en ma faveur, je ne devais donc pas le négliger totalement. Toutefois, je me demandais si elle ne s'était pas levée du pied gauche à force d'entendre ses nombreuses remarques désobligeantes à mon égard. Peut-être avait-elle encore le goût de la défaite au fond de la gorge, suite à notre dernière rencontre ? Qu'y pouvais-je ?
Si je l'avais invitée ce soir, c'était dans le but de faire un effort, pour mieux me rapprocher d'elle, ce qu'elle souhaitait initialement faire dans ma réserve. Au moins, elle ne pouvait pas me reprocher de ne pas essayer de m'appliquer.
Continuant de marcher tranquillement dans les bois, je m'arrêtais sous un grand pin. La majorité de ses voisins en étaient également, rendant alors le sol mousseux et parsemé de leurs épines. Avec intérêt, je m'y avançais donc à pas silencieux tout en répondant à mon Yin.
- Je vais bien, merci de chercher à vous en informer. Hélas, je n'ai pas d'annonce aussi éloquente que la vôtre à vous annoncer. Ma vie semble bien moins palpitante que la vôtre.
Et même si mon regard en biais pouvait paraître hautain et moqueur, mon ton restait étrangement plat et sans intonation. Je ne faisais que dire la vérité. Ma vie, depuis mon arrivée à Hungcalf, était particulièrement calme, car je ne devais pas faire de vague. C'était sans doute le calme avant la tempête.
- InvitéInvité
Re: 1, 2, 3, nous irons aux bois. [Cléopatra][Terminé]
Mar 18 Sep 2018 - 21:46
Cléopatra était clairement restée sur sa dernière entrevue avec sa collègue. L’animosité était palpable, aussi bien dans ses actes que dans ses paroles. Ainsi, la blonde n’était absolument pas navrée de savoir qu’elle était déçue de la revoir aussi rapidement. Les choses avaient le mérite d’être dites. Ceci étant, elle remarqua toute de même qu’elle souhaitait obtenir des précisions, ce qui amuse légèrement la brune. Cette dernière saisit une branche d’arbuste et la décala de son passage, reprenant alors la parole d’une voix dégagée.
- Eh bien, disons que je suis restée sur notre dernier échange.
Rien de plus, rien de moins. Amonwë pouvait se montrer quelque peu rancunière par moment, et très honnêtement, son Yang avait réussi à l’agacer au plus haut point la dernière fois. Néanmoins, elle aurait pu jurer que sa collègue cherchait désormais à arrondir les angles. Peut-être la sorcière réussirait-elle à s’adoucir un peu au fil de la discussion ? Observant le bout lumineux de la baguette nacrée de son opposée, son regard noir balayait la scène tout autour d’elles. Des félicitations ? Entendre ces quelques mots sortirent l’arithmancienne de sa contemplation. Un brin étonnée, elle reprit.
- C’est effectivement un poste que je souhaitais obtenir depuis quelques mois. L’ambition des Grymm… dit-elle en levant les yeux au ciel.
En vérité, ce n’était pas tant une histoire d’ambition. Cela allait bien au-delà. Certes, elle avait acquis de nouvelles marges de manœuvre au sein de l’Université ainsi qu’un gain de pouvoir intéressant dans les prises de décisions. Mais ce qui l’intéressait vraiment derrière ce titre était le fait d’être en mesure de créer un réel groupe soudé, une vraie fraternité. Une œillade amusée… Cette certitude qu’elles trouveront un terrain d’entente. Cléopatra en serait presque amusée. Cette fois, un sourire se dessina sur ses lèvres rouges sang.
- C’est en effet probable. Même si cela prendra du temps.
Autant être honnête. Elle n’accordait pas sa confiance en seulement deux rencontres. Non, cela prendrait plus de temps. Mais peu importe, il peut être intéressant voire enrichissant de s’affilier davantage avec la Maître des Potions, elle, qui aurait certainement beaucoup à lui apprendre en retour. L’action s’arrêta sous un grand pin, en bas duquel une multitude d’épines cachait partiellement un sol mousseux et de tout évidence humide. Les yeux de la brune étaient toujours posés sur la blonde qui s’avançait alors vers les dites épines. Silencieuse, la Professeure d’Arithmancie écoutait très attentivement. Une pointe de mélancolie dans la réplique de sa collègue ? Peut-être. Elle tenta de faire abstraction de son air hautain et dédaigneux pour se concentrer sur sa voix qui était au contraire bien plus plate, sans fioriture, ce qui lui laissait penser qu’elle disait la vérité. Dirigeant son attention vers le grand pin, elle plaça alors une main sur son écorce pour en déduire la qualité.
- Ce pin est d’une très grande qualité, son écorce est robuste et parfaitement conservée. Certainement un arbre dont l’âge avoisine le millénaire.
Alors qu’elle faisait désormais le tour du conifère, la sorcière toisa sa collègue d’un regard sans animosité.
- Je n’ai pas la prétention d’avoir une vie palpitante. Seulement, disons qu’il m’est important d’avoir maintes activités. S’occuper l’esprit, se rendre utile, vous voyez ?
Elle avait beau être fière de ses titres, elle n’en restait pas moins une femme simple et finalement tournée vers les autres, quand bien même elle ne souhaitait pas le montrer. Faire don de soi, cela reste une valeur primordiale aux yeux de la brune, qualité qu’elle appréciait par-dessus tout chez ses interlocuteurs.
- Eh bien, disons que je suis restée sur notre dernier échange.
Rien de plus, rien de moins. Amonwë pouvait se montrer quelque peu rancunière par moment, et très honnêtement, son Yang avait réussi à l’agacer au plus haut point la dernière fois. Néanmoins, elle aurait pu jurer que sa collègue cherchait désormais à arrondir les angles. Peut-être la sorcière réussirait-elle à s’adoucir un peu au fil de la discussion ? Observant le bout lumineux de la baguette nacrée de son opposée, son regard noir balayait la scène tout autour d’elles. Des félicitations ? Entendre ces quelques mots sortirent l’arithmancienne de sa contemplation. Un brin étonnée, elle reprit.
- C’est effectivement un poste que je souhaitais obtenir depuis quelques mois. L’ambition des Grymm… dit-elle en levant les yeux au ciel.
En vérité, ce n’était pas tant une histoire d’ambition. Cela allait bien au-delà. Certes, elle avait acquis de nouvelles marges de manœuvre au sein de l’Université ainsi qu’un gain de pouvoir intéressant dans les prises de décisions. Mais ce qui l’intéressait vraiment derrière ce titre était le fait d’être en mesure de créer un réel groupe soudé, une vraie fraternité. Une œillade amusée… Cette certitude qu’elles trouveront un terrain d’entente. Cléopatra en serait presque amusée. Cette fois, un sourire se dessina sur ses lèvres rouges sang.
- C’est en effet probable. Même si cela prendra du temps.
Autant être honnête. Elle n’accordait pas sa confiance en seulement deux rencontres. Non, cela prendrait plus de temps. Mais peu importe, il peut être intéressant voire enrichissant de s’affilier davantage avec la Maître des Potions, elle, qui aurait certainement beaucoup à lui apprendre en retour. L’action s’arrêta sous un grand pin, en bas duquel une multitude d’épines cachait partiellement un sol mousseux et de tout évidence humide. Les yeux de la brune étaient toujours posés sur la blonde qui s’avançait alors vers les dites épines. Silencieuse, la Professeure d’Arithmancie écoutait très attentivement. Une pointe de mélancolie dans la réplique de sa collègue ? Peut-être. Elle tenta de faire abstraction de son air hautain et dédaigneux pour se concentrer sur sa voix qui était au contraire bien plus plate, sans fioriture, ce qui lui laissait penser qu’elle disait la vérité. Dirigeant son attention vers le grand pin, elle plaça alors une main sur son écorce pour en déduire la qualité.
- Ce pin est d’une très grande qualité, son écorce est robuste et parfaitement conservée. Certainement un arbre dont l’âge avoisine le millénaire.
Alors qu’elle faisait désormais le tour du conifère, la sorcière toisa sa collègue d’un regard sans animosité.
- Je n’ai pas la prétention d’avoir une vie palpitante. Seulement, disons qu’il m’est important d’avoir maintes activités. S’occuper l’esprit, se rendre utile, vous voyez ?
Elle avait beau être fière de ses titres, elle n’en restait pas moins une femme simple et finalement tournée vers les autres, quand bien même elle ne souhaitait pas le montrer. Faire don de soi, cela reste une valeur primordiale aux yeux de la brune, qualité qu’elle appréciait par-dessus tout chez ses interlocuteurs.
- InvitéInvité
Re: 1, 2, 3, nous irons aux bois. [Cléopatra][Terminé]
Ven 21 Sep 2018 - 18:47
Ainsi donc ma collègue avait la rancune tenace, c'était un élément important à prendre en compte, pourtant, je n'en montrais rien. Quoique si, je me contentais de hocher la tête pour lui montrer que j'avais bien entendu et que le message était bien passé, pourtant, je ne regrettais pas mon attitude de la dernière fois : c'était moi. Et si ça ne lui convenait pas, tant pis, nous n'avions pas élevé les têtards ensemble, grand Merlin quelle horreur… Heureusement. Le pire, c'est que je ne voyais pas vraiment ce que j'avais fait de si terrible. J'avais été agaçante et sur la défensive, oui, mais initialement, c'était elle qui se trouvait dans ma réserve et non pas l'inverse, c'était donc elle la première fautive. C'était donc légitimement à moi d'être en colère et rancunière… bon très bien, oui, je l'étais, mais je n'en montrais rien. Mais peut-être que nos deux éducations semblant drastiquement différentes imbibaient cette nuance. J'avais véritablement appris à tout garder pour moi pour mieux me protéger, et surtout pour protéger les miens. Je n'allais pas changer maintenant juste parce que mâdâme était contrariée.
Mais je ne pouvais m'empêcher de sourire lorsqu'elle parlait de sa nouvelle place de directrice.
- À vous entendre, il n'y a que la maison Grymm qui a de l'ambition.
C'était toujours sur un ton légèrement sarcastique que je parlais. Ma belle-fille était dans la maison verte d'Hungcalf, je n'avais donc rien contre cet endroit, ni contre aucune autre maison d'ailleurs, elles étaient toutes intéressantes et je m'étais penchée sur toutes lorsque je réfléchissais à intégrer l'université. Mon choix c'était placé chez les Summerbee pour une raison tout à fait évidente.
Mais c'était que le petit chaton avait sorti ses petites griffes pour se faire menaçant. S'en était presque mignon, et je préférais ne rien montrer pour l'instant, préférant ne pas rajouter de l'huile sur le feu. À dire vrai, me retenir me faisait du mal, mais j'avais un objectif bien précis avec cette femme, et je l'avais invité ce soir à m'accompagner dans ce sens. Ce n'était pas maintenant que j'allais tout gâcher, il me fallait jouer mes pions avec stratégie. Si elle voulait attendre pour trouver un terrain d'entente à cause de ses caprices de petite enfant, soit. J'avais beaucoup de patience.
Observant du coin de l'œil ma collègue en train d'admirer le pin, moi, je ne perdais pas la raison pour laquelle je me trouvais ici. Après avoir continué de quelques pas, je me décidais à m'arrêter pour m'accroupir au-dessus de la terre mousseuse et couverte d'épines. La déduction de la femme qui m'accompagnait était tout à fait juste, et je n'avais pas mon mot à dire là-dessus. Je ne contredisais pas lorsque c'était exact, et je n'avais rien à rajouter non plus lorsqu'il n'y avait pas de raison de le faire. Cependant, ce n'était pas l'écorce ou le pin qui m'intéressait, mais ce que ça engendrait.
Plaçant ma main droite sur les épines, je les écartais avec une délicatesse qui pouvait être surprenante. Pourtant, lorsqu'il s'agissait d'ingrédients pour mes potions, ce n'était que plus logique que j'agisse avec douceur, précision et parcimonie.
- Oui je comprends très bien, je ressens la même chose. Et voilà pourquoi nous sommes là les deux ce soir. Pour nous occuper. N'est-ce pas ?
Je ne prenais pas le temps de la regarder, trop concentrée sur ce que je faisais, mon ton se faisant alors détaché et un peu absent. Ce n'était pas pour autant que j'avais baissé ma garde, ma baguette étant brandie dans ma main gauche.
Un sourire satisfait se dessinait sur mon visage tandis que je trouvais l'objet de mes convoitises. Il s'agissait en réalité de tous petits champignons qui poussaient sous la mousse, juste en-dessous des épines. La saison et le lieu était tout à fait propice. La petitesse de ces végétaux demandait alors d'en chercher en très grande quantité pour que l'effet dans les potions soit suffisant. Fort heureusement, j'en avais déjà plusieurs grammes, mais j'étais prévoyante. M'adressant alors aux champignons comme si j'avais oublié la présence de ma collègue, ce qui évidemment n'était pas le cas, je parlais tranquillement alors que je commençais à les cueillir avec délicatesse.
- Bonjour vous…
Mais je ne pouvais m'empêcher de sourire lorsqu'elle parlait de sa nouvelle place de directrice.
- À vous entendre, il n'y a que la maison Grymm qui a de l'ambition.
C'était toujours sur un ton légèrement sarcastique que je parlais. Ma belle-fille était dans la maison verte d'Hungcalf, je n'avais donc rien contre cet endroit, ni contre aucune autre maison d'ailleurs, elles étaient toutes intéressantes et je m'étais penchée sur toutes lorsque je réfléchissais à intégrer l'université. Mon choix c'était placé chez les Summerbee pour une raison tout à fait évidente.
Mais c'était que le petit chaton avait sorti ses petites griffes pour se faire menaçant. S'en était presque mignon, et je préférais ne rien montrer pour l'instant, préférant ne pas rajouter de l'huile sur le feu. À dire vrai, me retenir me faisait du mal, mais j'avais un objectif bien précis avec cette femme, et je l'avais invité ce soir à m'accompagner dans ce sens. Ce n'était pas maintenant que j'allais tout gâcher, il me fallait jouer mes pions avec stratégie. Si elle voulait attendre pour trouver un terrain d'entente à cause de ses caprices de petite enfant, soit. J'avais beaucoup de patience.
Observant du coin de l'œil ma collègue en train d'admirer le pin, moi, je ne perdais pas la raison pour laquelle je me trouvais ici. Après avoir continué de quelques pas, je me décidais à m'arrêter pour m'accroupir au-dessus de la terre mousseuse et couverte d'épines. La déduction de la femme qui m'accompagnait était tout à fait juste, et je n'avais pas mon mot à dire là-dessus. Je ne contredisais pas lorsque c'était exact, et je n'avais rien à rajouter non plus lorsqu'il n'y avait pas de raison de le faire. Cependant, ce n'était pas l'écorce ou le pin qui m'intéressait, mais ce que ça engendrait.
Plaçant ma main droite sur les épines, je les écartais avec une délicatesse qui pouvait être surprenante. Pourtant, lorsqu'il s'agissait d'ingrédients pour mes potions, ce n'était que plus logique que j'agisse avec douceur, précision et parcimonie.
- Oui je comprends très bien, je ressens la même chose. Et voilà pourquoi nous sommes là les deux ce soir. Pour nous occuper. N'est-ce pas ?
Je ne prenais pas le temps de la regarder, trop concentrée sur ce que je faisais, mon ton se faisant alors détaché et un peu absent. Ce n'était pas pour autant que j'avais baissé ma garde, ma baguette étant brandie dans ma main gauche.
Un sourire satisfait se dessinait sur mon visage tandis que je trouvais l'objet de mes convoitises. Il s'agissait en réalité de tous petits champignons qui poussaient sous la mousse, juste en-dessous des épines. La saison et le lieu était tout à fait propice. La petitesse de ces végétaux demandait alors d'en chercher en très grande quantité pour que l'effet dans les potions soit suffisant. Fort heureusement, j'en avais déjà plusieurs grammes, mais j'étais prévoyante. M'adressant alors aux champignons comme si j'avais oublié la présence de ma collègue, ce qui évidemment n'était pas le cas, je parlais tranquillement alors que je commençais à les cueillir avec délicatesse.
- Bonjour vous…
- Spoiler:
- Vraiment, vraiment, vraiimmment désolée pour le temps d'attente, mon IRL m'empêche de convenablement m'investir avec Agri. Promis, je me rattrape au plus vite
- InvitéInvité
Re: 1, 2, 3, nous irons aux bois. [Cléopatra][Terminé]
Sam 22 Sep 2018 - 9:14
Le léger sarcasme de la blonde ne la fit pas bouger d’un trait. Non, pas cette fois. De toute façon, elles étaient tellement semblables sur ce point que ça ne valait pas la peine d’aller au-devant des choses. Il n’y a certes pas que la maison Grymm qui possède cette qualité qu’est l’ambition mais c’est bien la fraternité qui sait naturellement en faire le plus preuve. Ou, si ce n’est pas le cas, ses membres sont capables de faire ce qu’il faut pour parvenir à leurs fins, même les plus obscures. Elle reprit la parole d’un ton dégagé, replaçant par la même occasion une mèche de cheveux d’un geste rapide de la tête.
- Oh non bien sûr. Je soulignais seulement la prédisposition de ses membres.
Une voix calme, l’échange est simple et se veut courtois. C’est assez différent de la dernière fois, malgré le fait que la Directrice des verts et argents restera sur ses gardes. Elle prit le temps de réfléchir un peu sur les différentes valeurs défendues et portées par les fraternités de Hungcalf et tourna de nouveau son regard vers son Yang.
- La maison Summerbee défend notamment des valeurs… Maternelles ? De cohésion ? C’est bien cela ? questionna-t-elle d’un ton parfaitement dégagé.
En vérité, elle voulait véritablement en savoir davantage sur ce choix qui avait poussé Skinner à se diriger vers la direction de la maison jaune. Nos actes ne sont jamais des hasards et elle est convaincue qu’une raison bien plus personnelle est à l’œuvre ici. Bien entendu, elle ne sait ni le pourquoi, ni le comment de cette affectation, mais quelque chose n’est pas clair sur ce point-là. Après tout, elle a rapidement constaté le caractère prévoyant et calculateur de la potionniste, c’est pourquoi le doute subsiste autant.
D’abord silencieuse et observatrice, Cléopatra prit le temps d’analyser chaque fait et geste de la blonde. Celle-ci paraissait parfaitement concentrée, c’était comme si elle avait oublié sa présence. Ce n’était pas un problème pour la brune qui appréciait par-dessus tout sa tranquillité. Même dans une conversation, quelques blancs ne font jamais de mal. Etait-ce quelque chose qu’elle avait appris suite à leur première entrevue ? Peut-être bien. Elle, qui avait été désarçonnée par le faible nombre de répliques de sa collègue et son ton évasif. Sa remarque sur le pin devait être bien sentie puisque Agrippa n’en fit aucune autre précision. Mais ce n’était pas ce qu’elle retenait ici. Elle l’écoutait attentivement, regardant à l’horizon un instant. Elle ressentait donc la même chose ? Intéressant.
- Je pense que des motivations plus profondes nous ont poussées à nous rencontrer de nouveau, non ?
Après tout elle n’en savait rien du tout. En vérité, elle ne proposait pas cette réplique en guise d’approbation.
- Disons que si je m’étais ennuyée ce soir, j’aurais probablement lu quelques ouvrages.
Lectrice assidue, elle n’aurait pas peiné à s’occuper. Donc, la motivation tendait bien vers une nouvelle rencontre avec sa collègue. Cette dernière, qui d’ailleurs était en train de gratter sous les épines des grands pins qui les entouraient. Lorsqu’elle l’écouta prononcer un ‘’bonjour vous’’ à l’adresse de minuscules champignons, le regard de la brune prit une teinte pleine de malaise. Elle leva les yeux au ciel, soupirant.
- J’espère au moins qu’ils vous salueront en retour…
La pointe d’humour n’était pas dissimulée non plus. Si elle avait un certain amour pour la préparation des potions, elle n’allait pas jusqu’à saluer les ingrédients potentiels.
- A quoi vous serviront ces petites raretés ? demanda-t-elle avec un réel intérêt.
Cette fois-ci, la sorcière s’était rapprochée pour se pencher sobrement au-dessus des dits champignons timidement éclairés par la lueur de la baguette nacrée de sa collègue.
- Oh non bien sûr. Je soulignais seulement la prédisposition de ses membres.
Une voix calme, l’échange est simple et se veut courtois. C’est assez différent de la dernière fois, malgré le fait que la Directrice des verts et argents restera sur ses gardes. Elle prit le temps de réfléchir un peu sur les différentes valeurs défendues et portées par les fraternités de Hungcalf et tourna de nouveau son regard vers son Yang.
- La maison Summerbee défend notamment des valeurs… Maternelles ? De cohésion ? C’est bien cela ? questionna-t-elle d’un ton parfaitement dégagé.
En vérité, elle voulait véritablement en savoir davantage sur ce choix qui avait poussé Skinner à se diriger vers la direction de la maison jaune. Nos actes ne sont jamais des hasards et elle est convaincue qu’une raison bien plus personnelle est à l’œuvre ici. Bien entendu, elle ne sait ni le pourquoi, ni le comment de cette affectation, mais quelque chose n’est pas clair sur ce point-là. Après tout, elle a rapidement constaté le caractère prévoyant et calculateur de la potionniste, c’est pourquoi le doute subsiste autant.
D’abord silencieuse et observatrice, Cléopatra prit le temps d’analyser chaque fait et geste de la blonde. Celle-ci paraissait parfaitement concentrée, c’était comme si elle avait oublié sa présence. Ce n’était pas un problème pour la brune qui appréciait par-dessus tout sa tranquillité. Même dans une conversation, quelques blancs ne font jamais de mal. Etait-ce quelque chose qu’elle avait appris suite à leur première entrevue ? Peut-être bien. Elle, qui avait été désarçonnée par le faible nombre de répliques de sa collègue et son ton évasif. Sa remarque sur le pin devait être bien sentie puisque Agrippa n’en fit aucune autre précision. Mais ce n’était pas ce qu’elle retenait ici. Elle l’écoutait attentivement, regardant à l’horizon un instant. Elle ressentait donc la même chose ? Intéressant.
- Je pense que des motivations plus profondes nous ont poussées à nous rencontrer de nouveau, non ?
Après tout elle n’en savait rien du tout. En vérité, elle ne proposait pas cette réplique en guise d’approbation.
- Disons que si je m’étais ennuyée ce soir, j’aurais probablement lu quelques ouvrages.
Lectrice assidue, elle n’aurait pas peiné à s’occuper. Donc, la motivation tendait bien vers une nouvelle rencontre avec sa collègue. Cette dernière, qui d’ailleurs était en train de gratter sous les épines des grands pins qui les entouraient. Lorsqu’elle l’écouta prononcer un ‘’bonjour vous’’ à l’adresse de minuscules champignons, le regard de la brune prit une teinte pleine de malaise. Elle leva les yeux au ciel, soupirant.
- J’espère au moins qu’ils vous salueront en retour…
La pointe d’humour n’était pas dissimulée non plus. Si elle avait un certain amour pour la préparation des potions, elle n’allait pas jusqu’à saluer les ingrédients potentiels.
- A quoi vous serviront ces petites raretés ? demanda-t-elle avec un réel intérêt.
Cette fois-ci, la sorcière s’était rapprochée pour se pencher sobrement au-dessus des dits champignons timidement éclairés par la lueur de la baguette nacrée de sa collègue.
- Spoiler:
- Mais t'inquiète pas Agri' !!
- InvitéInvité
Re: 1, 2, 3, nous irons aux bois. [Cléopatra][Terminé]
Sam 22 Sep 2018 - 23:16
Je restais de marbre à sa nouvelle précision concernant les Grymm. Il était vrai que c'était un trait mis en avant vis-à-vis de ses membres, et j'étais fière d'y compter ma belle-fille. Pour sûre, elle avait de l'ambition, cachée derrière ses traits de femme fragile, timide et névrosée. Ce n'était peut-être pas le meilleur choix d'union pour mon fils, mais je n'avais pas eu mon mot à dire là-dessus et contester les décisions de mon mari était toujours une guerre ouverte. Ainsi, lorsque je ne le jugeais pas nécessaire, je ne le faisais pas. Et ce mariage n'avait pas été une raison suffisante pour que je m'interpose. Winston avait la main mise sur Adriel, destiné à reprendre le flambeau de la maison Skinner. Je ne pouvais rien changer à cela, et je ne voulais pas que ça change. C'était une tradition, c'était comme ça, et pas autrement. Les règles strictes sont présentes pour faire tourner ce monde, droit et toujours devant. En changer c'était faire naitre le chaos. Hors de question que notre famille s'étiole pour une quelconque raison futile. Tzvetelina le savait très bien.
- La Maison Summerbee défend avant tout la loyauté, l'altruisme et la dévotion dans son travail. Il y a également une valeur familiale en son sein.
Corrigeais-je ma collègue avec tranquillité, faisant fi de sa mention de maternité. Je me doutais par ses mots qu'elle essayait de percer le mystère de ma raison à être directrice de cette maison. Il était vrai que le portrait à présent tiré, j'aurai pu ne pas du tout y correspondre. Pourtant, j'étais la femme le plus loyale et dévouée à son époux et à sa famille. Je travaillais comme rares en étaient capables et j'avais une forte notion de la famille, c'était le moins qu'on puisse dire. Seule l'altruisme pouvait déraisonner avec mon comportement, car j'étais davantage calculatrice et à agir en connaissance de cause, toujours avec un but fixé. J'ignorais au fond si j'étais capable de cette manière de faire, passablement innocente et désintéressée. Sans doute impensable avec mes enfants. Ainsi, je n'allais certainement pas révéler de but en blanc la véritable raison de cette fonction à ma collègue. Ce n'était pas bien compliqué à deviner, j'étais certaine qu'elle avait assez de matière grise pour trouver toute seule la réponse à sa véritable question.
Inspirant tranquillement par mes narines, je soupirais droit derrière tandis que mon Yin essayait de comprendre apparemment des raisons inexistantes à mon invitation de ce soir. Avec cette froide tranquillité, je me retournais pour planter l'azur de mon regard dans l'ébène du sien.
- Je suis une femme de parole. Nous nous étions mises d'accord pour travailler ensemble et faire plus amples connaissances. Les raisons de mon invitation pour ce soir sont donc évidentes. À moins que vous ressentiez autre chose ?
J'étais curieuse de savoir ce qu'elle cherchait à obtenir. Ma démarche avait été parfaitement maitrisée, et n'était absolument pas impartiale. Retenant sans un réel intérêt sa passion pour la lecture, j'en tirais un portrait bien peu surprenant car une femme aussi ambitieuse qu'elle ne pouvait être qu'une férue de lecture pour calmer sa soif de connaissance. Encore un point sur lequel nous étions similaires.
Ne faisant donc pas façon de son sarcasme concernant mes salutations aux végétaux, je me permettais encore une fois de le noter mentalement et d'en rester amusée. Être Potionniste demandait une forte connaissance en botanique. Ainsi, le plus intéressé envers cette matière savait que certaines plantes magiques appréciaient particulièrement être bien traitée, avec soin, et le langage en faisait partie. J'avais entendu dire qu'il en allait de même pour quelques végétations moldus mais c'était franchement trop peu intéressant pour que ça arrive en tête de ma longue liste de tâches à effectuer.
- Ces raretés, madame Amonwë, sont un ingrédient clé pour la potion tue-loup. D’où sa singularité fragile et précieuse.
- La Maison Summerbee défend avant tout la loyauté, l'altruisme et la dévotion dans son travail. Il y a également une valeur familiale en son sein.
Corrigeais-je ma collègue avec tranquillité, faisant fi de sa mention de maternité. Je me doutais par ses mots qu'elle essayait de percer le mystère de ma raison à être directrice de cette maison. Il était vrai que le portrait à présent tiré, j'aurai pu ne pas du tout y correspondre. Pourtant, j'étais la femme le plus loyale et dévouée à son époux et à sa famille. Je travaillais comme rares en étaient capables et j'avais une forte notion de la famille, c'était le moins qu'on puisse dire. Seule l'altruisme pouvait déraisonner avec mon comportement, car j'étais davantage calculatrice et à agir en connaissance de cause, toujours avec un but fixé. J'ignorais au fond si j'étais capable de cette manière de faire, passablement innocente et désintéressée. Sans doute impensable avec mes enfants. Ainsi, je n'allais certainement pas révéler de but en blanc la véritable raison de cette fonction à ma collègue. Ce n'était pas bien compliqué à deviner, j'étais certaine qu'elle avait assez de matière grise pour trouver toute seule la réponse à sa véritable question.
Inspirant tranquillement par mes narines, je soupirais droit derrière tandis que mon Yin essayait de comprendre apparemment des raisons inexistantes à mon invitation de ce soir. Avec cette froide tranquillité, je me retournais pour planter l'azur de mon regard dans l'ébène du sien.
- Je suis une femme de parole. Nous nous étions mises d'accord pour travailler ensemble et faire plus amples connaissances. Les raisons de mon invitation pour ce soir sont donc évidentes. À moins que vous ressentiez autre chose ?
J'étais curieuse de savoir ce qu'elle cherchait à obtenir. Ma démarche avait été parfaitement maitrisée, et n'était absolument pas impartiale. Retenant sans un réel intérêt sa passion pour la lecture, j'en tirais un portrait bien peu surprenant car une femme aussi ambitieuse qu'elle ne pouvait être qu'une férue de lecture pour calmer sa soif de connaissance. Encore un point sur lequel nous étions similaires.
Ne faisant donc pas façon de son sarcasme concernant mes salutations aux végétaux, je me permettais encore une fois de le noter mentalement et d'en rester amusée. Être Potionniste demandait une forte connaissance en botanique. Ainsi, le plus intéressé envers cette matière savait que certaines plantes magiques appréciaient particulièrement être bien traitée, avec soin, et le langage en faisait partie. J'avais entendu dire qu'il en allait de même pour quelques végétations moldus mais c'était franchement trop peu intéressant pour que ça arrive en tête de ma longue liste de tâches à effectuer.
- Ces raretés, madame Amonwë, sont un ingrédient clé pour la potion tue-loup. D’où sa singularité fragile et précieuse.
- Spoiler:
- Merci pour ta compréhension
- InvitéInvité
Re: 1, 2, 3, nous irons aux bois. [Cléopatra][Terminé]
Lun 24 Sep 2018 - 10:47
C’est d’un ton tranquille que son Yang la corrigea, visiblement, son stratagème n’avait pas fonctionné. Soupirant intérieurement, elle se dit que ce ne serait pas simple d’en apprendre davantage sur son interlocutrice. Il faudrait user d’autres moyens, de méthodes plus ou moins détournées. Pourquoi pas de certaines personnes bien placées dans l’entourage de la blonde, à voir avec le futur si certaines pièces de l’échiquier venaient à se présenter à elle. La loyauté, l’altruisme, la dévotion dans son travail… De beaux discours, évidemment. On comprend aisément pourquoi Cléopatra Amonwë n’a jamais été répartie chez les Summerbee. Si la sorcière croit profondément en de telles valeurs, ce qui compte pour elle, c’est d’utiliser la manière forte afin de les faire appliquer. Ainsi, elle pense très sincèrement que la cohésion et la loyauté s’obtiennent seulement dans les moments de peine et de danger. Autrement, elle n’y croit pas. On pourrait la penser pessimiste, voire même sadique, mais son histoire lui a appris ces choses-là. Elle hocha simplement la tête en guise d’approbation mais la curiosité s’empara alors d’elle.
- Je vois. J’imagine qu’il doit donc être plus simple pour quelqu’un qui a une famille de gérer la maison Summerbee. A mon humble avis, bien entendu.
Elle avait lancé la réplique comme si de rien était, une fois de plus. Mais finalement, la Professeure de Potions était loin d’être idiote. Sur le plan intellectuel, autant dire qu’elles disposaient toutes les deux de compétences prodigieuses, c’était indéniable. Cela se voyait, cela se sentait, aussi bien dans leurs paroles que dans leurs gestes.
L’observant scrupuleusement, avec toujours autant d’intérêt et de réserve, Amonwë l’écoutait expliquer les motivations de l’invitation de ce soir. Il est vrai qu’un accord avait été passé, travailler ensemble, faire plus ample connaissance. Est-ce qu’elle ressentait autre chose ? Plaçant ses mains dans les poches de sa veste noire, la brune dégagea une nouvelle fois une mèche de ses cheveux d’ébène et reprit.
- Je ne vois rien d’autre. En effet, nous avions convenu d’un tel marché.
Après tout elle n’en savait rien, elle verrait avec le temps et la suite de la conversation. Pourtant, tout était si parfaitement calculé, maîtrisé avec la blonde, s’en était presque dérangeant. Aucune place au doute. Ceci dit, elle gravait dans un coin de sa mémoire que sa collègue était une femme de parole. C’était un point primordial qui pourrait compter par la suite.
Toujours munie de sa baguette, la blonde lui expliqua l’utilité de ces petits champignons. Elle insista sur le fait que ce soient des ‘’raretés’’ et la brune ne put se retenir d’esquisser un sourire à son ‘’Madame Amonwë’’. L’écoutant ceci dit avec grand intérêt, elle reprit la parole, calmement.
- Eh bien, Madame Skinner, je vous remercie d’une telle précision. Etes-vous amenées à concocter de la potion Tue-Loup régulièrement à Hungcalf ?
C’était une question très sérieuse. Peut-être certains étudiants, voire même certains membres du personnel ont été infectés par la malédiction de lycanthropie. C’était une hypothèse à la fois inquiétante, mais surtout fascinante.
- Je vois. J’imagine qu’il doit donc être plus simple pour quelqu’un qui a une famille de gérer la maison Summerbee. A mon humble avis, bien entendu.
Elle avait lancé la réplique comme si de rien était, une fois de plus. Mais finalement, la Professeure de Potions était loin d’être idiote. Sur le plan intellectuel, autant dire qu’elles disposaient toutes les deux de compétences prodigieuses, c’était indéniable. Cela se voyait, cela se sentait, aussi bien dans leurs paroles que dans leurs gestes.
L’observant scrupuleusement, avec toujours autant d’intérêt et de réserve, Amonwë l’écoutait expliquer les motivations de l’invitation de ce soir. Il est vrai qu’un accord avait été passé, travailler ensemble, faire plus ample connaissance. Est-ce qu’elle ressentait autre chose ? Plaçant ses mains dans les poches de sa veste noire, la brune dégagea une nouvelle fois une mèche de ses cheveux d’ébène et reprit.
- Je ne vois rien d’autre. En effet, nous avions convenu d’un tel marché.
Après tout elle n’en savait rien, elle verrait avec le temps et la suite de la conversation. Pourtant, tout était si parfaitement calculé, maîtrisé avec la blonde, s’en était presque dérangeant. Aucune place au doute. Ceci dit, elle gravait dans un coin de sa mémoire que sa collègue était une femme de parole. C’était un point primordial qui pourrait compter par la suite.
Toujours munie de sa baguette, la blonde lui expliqua l’utilité de ces petits champignons. Elle insista sur le fait que ce soient des ‘’raretés’’ et la brune ne put se retenir d’esquisser un sourire à son ‘’Madame Amonwë’’. L’écoutant ceci dit avec grand intérêt, elle reprit la parole, calmement.
- Eh bien, Madame Skinner, je vous remercie d’une telle précision. Etes-vous amenées à concocter de la potion Tue-Loup régulièrement à Hungcalf ?
C’était une question très sérieuse. Peut-être certains étudiants, voire même certains membres du personnel ont été infectés par la malédiction de lycanthropie. C’était une hypothèse à la fois inquiétante, mais surtout fascinante.
- InvitéInvité
Re: 1, 2, 3, nous irons aux bois. [Cléopatra][Terminé]
Lun 24 Sep 2018 - 14:21
Je sentais dans les paroles de ma collègue qu'elle essayait encore de creuser en moi, comme on voudrait ouvrir le ventre de la terre pour y voir ses entrailles. Mais je ne pouvais m'empêcher de peindre un fin sourire amusée sur mon visage. Non pas que je me moquais, mais je faisais forcément un parallèle avec ma propre vie. Élevée dans l'unique but d'être mariée et fonder une famille, je ne pouvais que trouver sa remarque ironique, dans le sens où j'avais un sens maternel et familial hors du commun, peut-être trop exacerbé. Quoique, je n'étais pas pire que mon époux.
- Plus facile, je l'ignore, gérer une famille et une maison, quelle quel soit, c'est un métier. Nous sommes directrices, mais nous pouvons aussi être mères de famille, matriarche… même si ce n'est pas reconnu comme tel, ce sont aussi des métiers à part entière.
Me retournant alors pour faire face à ce double sombre, comme si je m'adressais à moi-même, je poursuivais, toujours d'un ton tranquille mais froid et détaché.
- Disons que chez les Summerbee, les élèves sont plutôt calmes et travailleurs. J'imagine alors en effet que ça rend les choses plus simples en comparaison à d'autres maisons, mais j'avoue ne pas pouvoir comparer réellement puisque je ne sais pas si ce qui se passe ailleurs. Alors… dites-moi, comment sont vos protégés ?
Sans rien ajouter de plus vis-à-vis de notre rencontre cette nuit, j'estimais, encore une fois avoir tout dit, je me contentais d'écouter ses paroles sans réagir davantage. Si elle se contentait de notre marché et de faire connaissance, alors ça me convenait. Évidemment, j'étais plus du genre à essayer de la dépecer pour en découvrir les moindres parcelles de son âme, la disséquer et comprendre ce qui se tramait dans sa tête. Mais je savais que c'était un long travail de patience, je n'étais donc pas pressée, je savais prendre mon temps et jouer avec lui, tout aussi bien avec les mots. En cela, nous nous ressemblions également, nous étions sans cesse placées l'une en face de l'autre sur un énorme échiquier sorcier, et nous placions toutes les deux nos pions de manière parfaitement stratégique et méthodique. Cependant, je n'étais pas inquiète, car ce n'était pas la bataille que je voulais gagner.
Sa manière de renchérir à mes explications me fit sourire intérieurement. Elle ressemblait véritablement à une enfant adolescente frustrée et mal dans sa peau. Mais encore une fois je ne relevais pas. Lorsque je travaillais avec mes ingrédients, je faisais fis de ce qui pouvait me déranger dans d'autres circonstances. C'était ce qui me rendait particulièrement redoutable.
- Et bien, puisque je suis ici que depuis le mois de Juillet, je ne saurai pas vous répondre avec exactitude. Disons surtout que j'en remarqué que le stock n'était, à mon humble avis, insuffisant. C'est une potion importante, aussi bien pour le maudit que pour les personnes vivant ici. Autant ne pas prendre de risque.
Je connaissais la liste des lycanthropes de Hungcalf, elle m'avait effectivement été confiée lors de mon arrivée pour concocter cette potion le plus rapidement possible. Toutefois, je n'étais pas du genre à donner les noms des personnes en difficultés au premier venu. Même si Cleopatra devenait de moins en moins une première venue, je n'avais pas à trahir le secret de l'identité des loups-garous d'Hungcalf. Ce n'était pas une malédiction facile à gérer et à porter, et même si j'avais un fond de sadisme, je savais faire mes devoirs comme il le fallait lorsque c'était justifié. Qui plus est, une partie de ma famille était présente à Hungcalf, et pas des moindres si je songeais à la plus précieuse. Inutile donc que je lui fasse courir des risques. Je ne m'en remettrais pas.
- Plus facile, je l'ignore, gérer une famille et une maison, quelle quel soit, c'est un métier. Nous sommes directrices, mais nous pouvons aussi être mères de famille, matriarche… même si ce n'est pas reconnu comme tel, ce sont aussi des métiers à part entière.
Me retournant alors pour faire face à ce double sombre, comme si je m'adressais à moi-même, je poursuivais, toujours d'un ton tranquille mais froid et détaché.
- Disons que chez les Summerbee, les élèves sont plutôt calmes et travailleurs. J'imagine alors en effet que ça rend les choses plus simples en comparaison à d'autres maisons, mais j'avoue ne pas pouvoir comparer réellement puisque je ne sais pas si ce qui se passe ailleurs. Alors… dites-moi, comment sont vos protégés ?
Sans rien ajouter de plus vis-à-vis de notre rencontre cette nuit, j'estimais, encore une fois avoir tout dit, je me contentais d'écouter ses paroles sans réagir davantage. Si elle se contentait de notre marché et de faire connaissance, alors ça me convenait. Évidemment, j'étais plus du genre à essayer de la dépecer pour en découvrir les moindres parcelles de son âme, la disséquer et comprendre ce qui se tramait dans sa tête. Mais je savais que c'était un long travail de patience, je n'étais donc pas pressée, je savais prendre mon temps et jouer avec lui, tout aussi bien avec les mots. En cela, nous nous ressemblions également, nous étions sans cesse placées l'une en face de l'autre sur un énorme échiquier sorcier, et nous placions toutes les deux nos pions de manière parfaitement stratégique et méthodique. Cependant, je n'étais pas inquiète, car ce n'était pas la bataille que je voulais gagner.
Sa manière de renchérir à mes explications me fit sourire intérieurement. Elle ressemblait véritablement à une enfant adolescente frustrée et mal dans sa peau. Mais encore une fois je ne relevais pas. Lorsque je travaillais avec mes ingrédients, je faisais fis de ce qui pouvait me déranger dans d'autres circonstances. C'était ce qui me rendait particulièrement redoutable.
- Et bien, puisque je suis ici que depuis le mois de Juillet, je ne saurai pas vous répondre avec exactitude. Disons surtout que j'en remarqué que le stock n'était, à mon humble avis, insuffisant. C'est une potion importante, aussi bien pour le maudit que pour les personnes vivant ici. Autant ne pas prendre de risque.
Je connaissais la liste des lycanthropes de Hungcalf, elle m'avait effectivement été confiée lors de mon arrivée pour concocter cette potion le plus rapidement possible. Toutefois, je n'étais pas du genre à donner les noms des personnes en difficultés au premier venu. Même si Cleopatra devenait de moins en moins une première venue, je n'avais pas à trahir le secret de l'identité des loups-garous d'Hungcalf. Ce n'était pas une malédiction facile à gérer et à porter, et même si j'avais un fond de sadisme, je savais faire mes devoirs comme il le fallait lorsque c'était justifié. Qui plus est, une partie de ma famille était présente à Hungcalf, et pas des moindres si je songeais à la plus précieuse. Inutile donc que je lui fasse courir des risques. Je ne m'en remettrais pas.
- InvitéInvité
Re: 1, 2, 3, nous irons aux bois. [Cléopatra][Terminé]
Lun 24 Sep 2018 - 18:48
Un nouveau sourire, bien que léger, s’étira sur le visage de la blonde. L’arithmancienne devina à cet instant précis que sa tentative d’en apprendre davantage était foutue. Elle aurait au moins tenté. Elle expliqua alors que gérer une famille – ou une maison – devrait être une activité considérée comme une profession à part entière. Cléopatra retenu le terme de ‘’matriarche’’ et se dit qu’elle venait peut-être, finalement, de pointer quelque chose d’intéressant. Ceci étant, pour ce qui la concernait, elle n’avait pas d’enfant, pas de compagnon, en fait, elle était seule, peut-être même totalement seule. Elle chassa cette idée de son esprit, reprenant le fil du discours.
- Vous semblez en savoir plus que moi sur le fait de gérer une famille. Cela se ressent dans vos paroles, Agrippa.
C’était la première fois qu’elle mentionnait son prénom à haute voix. La blonde venait-elle de trahir une information importante la concernant ? Ne dit-on pas que les lionnes défendent avant tout leur territoire ? Cette femme est aussi détestable que fascinante. Ce qui, au final, n’est pas peu dire. Ses paupières se plissant légèrement, la Conjureure de maléfices écoutait attentivement les mouvements dialogiques de son Yang. Un sourire narquois se dessina sur les lèvres carmin de la sorcière en écoutant l’autre femme dresser le portrait du parfait petit Summerbee. En somme, ce n’est rien de plus qu’un Bisounours, comme diraient les moldus. Pauvre Skinner. Comment sont les siens ?
- Ce sont de véritables petites vipères.
A y réfléchir, ils ressemblent exactement à leur Directrice. Sombres, distants, calculateurs, plutôt nocifs. Sauf qu’Amonwë avait su développer des habiletés sociales bien utiles à la vie en société. C’est effectivement une femme capable de se montrer douce et attachante, prévenante par moments, lorsque les situations l’imposent. Ou plutôt en fonction des personnes avec lesquelles elle entre en interaction.
La discussion avait pris un chemin tout autre puisque venait alors l’hypothèse que des étudiants lycanthropes pourraient arpenter les couloirs du château. Un sourire satisfait se greffa sur le visage de la brune, celle-ci notant que son acolyte ne lui dévoilait certainement pas tout ce qu’elle savait. Une potion importante le Tue-Loup, à n’en pas douter. Une mixture extrêmement complexe également, avec une multitude d’ingrédients et de consignes de préparation. Elle songea qu’il lui serait peut-être pertinent de se rendre auprès du Doyen de l’Université d’ici quelques jours afin d’obtenir cette fameuse liste. Après tout, en vue de sa position de Directrice de la maison Grymm, elle pouvait désormais user et abuser d’une certaine position et d’un pouvoir d’influence.
- En effet, ce serait relativement fâcheux qu’un étudiant soit décapité si vous ne réalisez pas cette potion , dit-elle en plongeant son regard sombre dans le sien, tellement plus clair.
Elle avait prononcé cela dans un souffle, sans forcément être sincère. Elle voulait simplement tester les limites de sa collègue. Si un tel incident advenait, aucun doute que le Ministère de la Magie demanderait des comptes au Doyen, et par extension à la Maître des Potions en charge de réaliser la concoction préventive d’un tel théâtre dramatique. Amusant.
- Vous semblez en savoir plus que moi sur le fait de gérer une famille. Cela se ressent dans vos paroles, Agrippa.
C’était la première fois qu’elle mentionnait son prénom à haute voix. La blonde venait-elle de trahir une information importante la concernant ? Ne dit-on pas que les lionnes défendent avant tout leur territoire ? Cette femme est aussi détestable que fascinante. Ce qui, au final, n’est pas peu dire. Ses paupières se plissant légèrement, la Conjureure de maléfices écoutait attentivement les mouvements dialogiques de son Yang. Un sourire narquois se dessina sur les lèvres carmin de la sorcière en écoutant l’autre femme dresser le portrait du parfait petit Summerbee. En somme, ce n’est rien de plus qu’un Bisounours, comme diraient les moldus. Pauvre Skinner. Comment sont les siens ?
- Ce sont de véritables petites vipères.
A y réfléchir, ils ressemblent exactement à leur Directrice. Sombres, distants, calculateurs, plutôt nocifs. Sauf qu’Amonwë avait su développer des habiletés sociales bien utiles à la vie en société. C’est effectivement une femme capable de se montrer douce et attachante, prévenante par moments, lorsque les situations l’imposent. Ou plutôt en fonction des personnes avec lesquelles elle entre en interaction.
La discussion avait pris un chemin tout autre puisque venait alors l’hypothèse que des étudiants lycanthropes pourraient arpenter les couloirs du château. Un sourire satisfait se greffa sur le visage de la brune, celle-ci notant que son acolyte ne lui dévoilait certainement pas tout ce qu’elle savait. Une potion importante le Tue-Loup, à n’en pas douter. Une mixture extrêmement complexe également, avec une multitude d’ingrédients et de consignes de préparation. Elle songea qu’il lui serait peut-être pertinent de se rendre auprès du Doyen de l’Université d’ici quelques jours afin d’obtenir cette fameuse liste. Après tout, en vue de sa position de Directrice de la maison Grymm, elle pouvait désormais user et abuser d’une certaine position et d’un pouvoir d’influence.
- En effet, ce serait relativement fâcheux qu’un étudiant soit décapité si vous ne réalisez pas cette potion , dit-elle en plongeant son regard sombre dans le sien, tellement plus clair.
Elle avait prononcé cela dans un souffle, sans forcément être sincère. Elle voulait simplement tester les limites de sa collègue. Si un tel incident advenait, aucun doute que le Ministère de la Magie demanderait des comptes au Doyen, et par extension à la Maître des Potions en charge de réaliser la concoction préventive d’un tel théâtre dramatique. Amusant.
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Re: 1, 2, 3, nous irons aux bois. [Cléopatra][Terminé]
Mar 25 Sep 2018 - 14:32
Les propos de mon interlocutrice avait au moins le mérite de me surprendre. La famille Skinner, comme les Muller, les Blackwood ou encore les De Launay étaient des familles de sang pur de renoms. Sans compter que ma belle – fille était dans sa maison. Il n’était donc absolument pas difficile de savoir que j’étais une mère de famille et une dirigeante de maison intransigeante, tenant ma famille d’une main ferme dans un gant de velours. Ne pas se renseigner sur son prochain pouvait être une très grosse erreur, et les paroles de la femme faisaient écho à ma propre réflexion, car je n’avais pas pris le temps de me renseigner sur les Amonwë, trop amusée à jouer avec elle comme une souris entre mes griffes. Une lacune que je m’empresserai de réparer une fois cette sortie terminée. Ne démontrant aucune réaction particulière, je lui répondais alors tout naturellement.
- Être mère de famille plusieurs fois, ça entraîne, effectivement
Elle ne gagnait rien à ce que je lui disais, notre famille et ses membres n’étaient pas un secret, voilà pourquoi je restais amusée qu’elle ne se doute pas de ma motivation à être directrice de la maison jaune. En parlant de mes protégés, même si ça semblait simple, et ça l’était pour le moment, je n’avais pas moins de travail. Qui plus est, si les Summerbee filaient droits, c’est parce qu’ils étaient disciplinés et qu’ils savaient à qui ils avaient à faire s’ils ne respectaient pas les règles. Ainsi, mes jaunes n’étaient pas des Bisounours, mais des élèves disciplinés, comme l’étaient mes enfants. Encore une fois, une main de fer dans un gant de velours. J’étais donc amusée de sa manière de décrire ses résidents.
- Cela semble vous plaire qu’ils soient ainsi
Ça aurait pu me correspondre que des élèves me fassent face. Mais non. J’avais ma place, supérieure, et eux avaient la leurs, place d’élèves qui devaient travailler parce que l’université ce n’était pas la foire. Si ma collègue ne savait pas tenir sa place et se faire respecter ce n’était pas mon problème. Mais du coup, j’étais curieuse d’en apprendre plus.
Terminant de récolter mes petites merveille, je me redressait tranquillement et pivotant pour faire face à la dame m’accompagnant. Dans le petit bocal dans lequel je les avais mis, ils scintillaient d’une fine lueur nacrée. Je ne relevais pas sa remarque. L’impact d’une attaque sur un élève serait très grave, et ma position en tant que maître des potions ne m’angoissais pas si cela devait arriver. Le risque zéro n’existait pas, et j’avais le cran d’assumer de telles responsabilités.
- Voyez comme ils scintillent ? Cela prouve leur qualité.
Et bien quoi ? Était-ce si surprenant que je partage mon savoir ? Encore une fois il fallait savoir être malin. Ne rien partager allait rendre ma future collaboration avec elle d’autant plus difficile. Et encore une fois, cette rencontré nocturne était pour que nous puissions partager.
Rangeant mon petit bocal dans mon sac après lui avoir laissé le temps d’admirer les champignons, je la regardais avec tranquillité et cette froideur qui était la mienne.
- Voulez – vous profiter de cette nuit pour récupérer des ingrédients pour vos propres besoins ?
- Être mère de famille plusieurs fois, ça entraîne, effectivement
Elle ne gagnait rien à ce que je lui disais, notre famille et ses membres n’étaient pas un secret, voilà pourquoi je restais amusée qu’elle ne se doute pas de ma motivation à être directrice de la maison jaune. En parlant de mes protégés, même si ça semblait simple, et ça l’était pour le moment, je n’avais pas moins de travail. Qui plus est, si les Summerbee filaient droits, c’est parce qu’ils étaient disciplinés et qu’ils savaient à qui ils avaient à faire s’ils ne respectaient pas les règles. Ainsi, mes jaunes n’étaient pas des Bisounours, mais des élèves disciplinés, comme l’étaient mes enfants. Encore une fois, une main de fer dans un gant de velours. J’étais donc amusée de sa manière de décrire ses résidents.
- Cela semble vous plaire qu’ils soient ainsi
Ça aurait pu me correspondre que des élèves me fassent face. Mais non. J’avais ma place, supérieure, et eux avaient la leurs, place d’élèves qui devaient travailler parce que l’université ce n’était pas la foire. Si ma collègue ne savait pas tenir sa place et se faire respecter ce n’était pas mon problème. Mais du coup, j’étais curieuse d’en apprendre plus.
Terminant de récolter mes petites merveille, je me redressait tranquillement et pivotant pour faire face à la dame m’accompagnant. Dans le petit bocal dans lequel je les avais mis, ils scintillaient d’une fine lueur nacrée. Je ne relevais pas sa remarque. L’impact d’une attaque sur un élève serait très grave, et ma position en tant que maître des potions ne m’angoissais pas si cela devait arriver. Le risque zéro n’existait pas, et j’avais le cran d’assumer de telles responsabilités.
- Voyez comme ils scintillent ? Cela prouve leur qualité.
Et bien quoi ? Était-ce si surprenant que je partage mon savoir ? Encore une fois il fallait savoir être malin. Ne rien partager allait rendre ma future collaboration avec elle d’autant plus difficile. Et encore une fois, cette rencontré nocturne était pour que nous puissions partager.
Rangeant mon petit bocal dans mon sac après lui avoir laissé le temps d’admirer les champignons, je la regardais avec tranquillité et cette froideur qui était la mienne.
- Voulez – vous profiter de cette nuit pour récupérer des ingrédients pour vos propres besoins ?
- InvitéInvité
Re: 1, 2, 3, nous irons aux bois. [Cléopatra][Terminé]
Mar 25 Sep 2018 - 21:46
Ainsi, la Directrice des Summerbee avait eu plusieurs enfants durant sa vie. Par ailleurs, semblant plus âgée que Cléopatra, elle devait avoir une expérience plus fameuse de la vie familiale, c’était certain. Elle avait pris la peine de la questionner autant sur le sujet car en réalité, elle ne s’était pas donnée le temps de réaliser de plus amples recherches sur la famille Skinner. Au fond, cela indiquait surtout qu’elle n’en avait que faire. Si son Yang l’intéressait davantage, elle aurait effectivement accordé quelques heures de son temps à se renseigner sur les différents membres de sa famille. Mais à quoi bon ? Amonwë vivait pour elle, assez égoïstement pour être honnête. Elle ne se souciait que d’elle et des personnes qui possèdent une place importante dans son cercle fermé. Alors oui, ce n’est pas une Professeure de Hungcalf nouvellement nommée qui viendrait changer cela. Sûrement pas. Elle prenait néanmoins note de l’information, sait-on jamais. En tout cas, elle avait deviné à ses manières, sa visible richesse et sa façon de parler qu’elle ne pouvait être qu’une sorcière de sang pur. Les puristes ont cette nauséabonde habitude de cantonner les femmes à des rôles secondaires. Certes elle avait enfanté, pour autant, avait-elle une place si importante que cela au sein de sa famille ? Pas si sûr. Pour de telles raisons, l’arithmancienne était heureuse de ne pas avoir été élevée dans une famille de la sorte.
- A n’en pas douter, prononça-t-elle simplement.
La discussion se poursuivait sur les étudiants qu’elles avaient respectivement dans leurs fraternités. N’en disant pas plus, la potionniste commenta la réplique lancée par la brune. Est-ce que cela lui plaisait ? Elle prit un instant avant de répondre.
- C’est amusant oui.
Amusant de les voir se débattre, impuissants, alors que Cléopatra serrait davantage la poigne. Elle démontrait très rapidement et très facilement qui détenait le pouvoir. Ses étudiants, même les plus récalcitrants, comprennent généralement à leurs dépens sa façon de procéder. Elle laisse d’abord faire, incitant à la faute, avant de resserrer son étreinte en assénant une punition digne de ce nom. Souvent brutale, elle n’en reste pas moins une Directrice de maison dédiée, juste et loyale à ses étudiants s’ils en ont besoin. Le respect avant tout, même si elle n’hésite pas à pousser la provocation toujours plus loin avec ses élèves, sachant pertinemment qu’elle gagnera. Elle n’était pas à Hungcalf pour être une enfant de cœur.
Toujours observatrice, Amonwë se contentait de regarder le petit bocal tendu par la blonde. Celle-ci lui expliquait que le caractère scintillant des champignons démontrait leur qualité. La regardant ranger son ustensile dans son sac, elle l’invitait alors à récupérer quelques ingrédients pour ses besoins personnels. Il est vrai que jusqu’à maintenant, la Professeure d’arithmancie n’avait pas songé à ce qui pourrait lui être nécessaire pour le futur. Avait-elle réellement besoin de quelque chose de particulier ? Faisant mine de sortir de ses pensées, elle retira ses mains des poches de sa veste pour faire apparaître dans sa main droite un bocal vide.
- Effectivement, je n’y pensais plus, admit-elle.
Prenant cette fois-ci les rênes de leur escapade, la sorcière vêtue de noir s’avançait telle une ombre dans la nuit. C’était toujours à la lueur de la baguette de sa collègue qu’elle se dirigeait. Cela était amplement suffisant en termes de vision alentour. Après quelques minutes d’une recherche minutieuse et silencieuse, elle se mit en direction d’un amas de buissons dont les branches, au loin, paraissaient maculées d’une couleur nacrée. Se hâtant, la sorcière se munit de plusieurs crins de licorne qu’elle déposa dans son propre récipient.
- Les propriétés curatives de ces crins sont absolument spectaculaires. D’ailleurs ils sont encore très soyeux, j’en déduis qu’ils ne sont pas ici depuis longtemps. Depuis une demi-journée, tout au plus. Enfin, vous savez tout cela, n’est-ce pas ?
Oh elle n’attendait pas une réponse à sa question. Elle savait très bien que la blonde aurait de telles connaissances sur la question. Ainsi, poursuivant sa marche comme si de rien était, elle reprit la parole, en étant un peu plus loin de celle qu’elle entrevoyait comme une comparse.
- Je vous en ai tout de même laissé quelques-uns, prit-elle tout de même le temps de signifier à sa vis-à-vis, reprenant sa chasse.
- A n’en pas douter, prononça-t-elle simplement.
La discussion se poursuivait sur les étudiants qu’elles avaient respectivement dans leurs fraternités. N’en disant pas plus, la potionniste commenta la réplique lancée par la brune. Est-ce que cela lui plaisait ? Elle prit un instant avant de répondre.
- C’est amusant oui.
Amusant de les voir se débattre, impuissants, alors que Cléopatra serrait davantage la poigne. Elle démontrait très rapidement et très facilement qui détenait le pouvoir. Ses étudiants, même les plus récalcitrants, comprennent généralement à leurs dépens sa façon de procéder. Elle laisse d’abord faire, incitant à la faute, avant de resserrer son étreinte en assénant une punition digne de ce nom. Souvent brutale, elle n’en reste pas moins une Directrice de maison dédiée, juste et loyale à ses étudiants s’ils en ont besoin. Le respect avant tout, même si elle n’hésite pas à pousser la provocation toujours plus loin avec ses élèves, sachant pertinemment qu’elle gagnera. Elle n’était pas à Hungcalf pour être une enfant de cœur.
Toujours observatrice, Amonwë se contentait de regarder le petit bocal tendu par la blonde. Celle-ci lui expliquait que le caractère scintillant des champignons démontrait leur qualité. La regardant ranger son ustensile dans son sac, elle l’invitait alors à récupérer quelques ingrédients pour ses besoins personnels. Il est vrai que jusqu’à maintenant, la Professeure d’arithmancie n’avait pas songé à ce qui pourrait lui être nécessaire pour le futur. Avait-elle réellement besoin de quelque chose de particulier ? Faisant mine de sortir de ses pensées, elle retira ses mains des poches de sa veste pour faire apparaître dans sa main droite un bocal vide.
- Effectivement, je n’y pensais plus, admit-elle.
Prenant cette fois-ci les rênes de leur escapade, la sorcière vêtue de noir s’avançait telle une ombre dans la nuit. C’était toujours à la lueur de la baguette de sa collègue qu’elle se dirigeait. Cela était amplement suffisant en termes de vision alentour. Après quelques minutes d’une recherche minutieuse et silencieuse, elle se mit en direction d’un amas de buissons dont les branches, au loin, paraissaient maculées d’une couleur nacrée. Se hâtant, la sorcière se munit de plusieurs crins de licorne qu’elle déposa dans son propre récipient.
- Les propriétés curatives de ces crins sont absolument spectaculaires. D’ailleurs ils sont encore très soyeux, j’en déduis qu’ils ne sont pas ici depuis longtemps. Depuis une demi-journée, tout au plus. Enfin, vous savez tout cela, n’est-ce pas ?
Oh elle n’attendait pas une réponse à sa question. Elle savait très bien que la blonde aurait de telles connaissances sur la question. Ainsi, poursuivant sa marche comme si de rien était, elle reprit la parole, en étant un peu plus loin de celle qu’elle entrevoyait comme une comparse.
- Je vous en ai tout de même laissé quelques-uns, prit-elle tout de même le temps de signifier à sa vis-à-vis, reprenant sa chasse.
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Re: 1, 2, 3, nous irons aux bois. [Cléopatra][Terminé]
Mer 26 Sep 2018 - 8:48
J'en déduisais davantage que l'Amonwë n'était ni mère de famille, et encore moins une sang-pur. Ce n'était que pure spéculation bien évidemment, mais je ne voyais pas la situation autrement. Elle semblait bien peu maitresse de la situation, et le fait de devenir directrice allait assurément lui remettre les idées en place… quoique. C'était toujours différent lorsque c'était sa propre chair et son propre sang. Après tout, chacun avait sa croix à porter, je le savais mieux que personne, et je n'avais pas à juger ou à remettre en question ses manières de faire et d'agir dans sa vie privée, ça ne me regardait pas tant qu'elle ne touchait pas aux Skinner. Le fait que ma belle-fille soit dans sa maison m'était égal aussi, tant qu'elle ne lui faisait pas injustice. À dire vrai, j'étais plus à même entre nous deux de m'en prendre à Tzvetelina.
Ainsi, je préférais ne pas en faire façon et couper court à la discussion concernant les familles et nos maisons respectives. Néanmoins, je notais que ma comparse aimait les défis avec ses protégés, c'était, à mon sens, une excellente chose. Aimer les défis en général et vouloir les relever étaient bien, cela pouvait au moins démontrer d'une certaine volonté de la part de ma collègue. Toutefois, il me fallait me méfier aussi car cela pouvait signifier qu'elle avait de la ressource. Non pas que j'en doutais, mais pouvoir éclaircir les zones d'ombre était toujours mieux que de marcher totalement à l'aveugle. Trouver amusant que de jeunes adultes puissent nous tenir tête, c'était selon, mais j'avais la prétention de comprendre où elle voulait en venir en disant ça.
Mon regard se posait sur elle, froid, distant et hautain lorsqu'elle admit ne plus avoir pensé à ses propres besoins tout en sortant un bocal. En dehors de mes yeux azurés, je n'exposais aucune expression particulière. Oublier était dans l'ordre des choses, je n'étais pas infaillible non plus, cependant je notais qu'elle ne profitait que peu de notre sortie. Tout du moins, pour prendre quelques initiatives, mais peut-être n'osait-elle pas. J'étais là pour pouvoir la tester, la découvrir et voir de quoi elle était capable. Ce n'était pas le tout de piquer dans la réserve de l'université et encore moins de prétendre d'être doué, encore fallait-il le démontrer. Pour l'instant, je ne voyais rien d'extraordinaire en la femme à côté de qui je déambulais en silence à la seule faible lumière de ma baguette. Je la laissais guider, curieuse de l'endroit où elle me mènera, et surtout pour ce qu'elle aura à me montrer.
Je n'attendais qu'une seule chose, qu'elle puisse faire ses preuves afin de savoir si oui ou non je pouvais lui faire confiance. Maintenant directrice des Grymm, j'allais peut-être pouvoir trouver en elle une alliée concernant ma belle-sœur. Non pas que je veuille me mettre la jeune femme à dos, mais j'aimais quand tout filait droit, et même si je respectais profondément la bulgare, je n'étais jamais totalement tranquille, tout du moins, pas tant qu'elle ne donnera pas un héritier à mon fils.
C'est ainsi toujours à l'apparence calme et inexpressive que je la voyais récupérer des crins de licorne. Élément rare s'il en est, je connaissais parfaitement ses propriétés de par son effet curatif spectaculaire. Le sang était d'autant plus puissant, mais l'acte de lever la main sur un être aussi pur était impardonnable, même pour une personne telle que moi.
- En effet je le savais. Merci d'avoir pensé à moi.
L'attention ne me touchait pas particulièrement, mais au moins je notais qu'elle avait songé au fait que j'en aurai peut-être besoin. J'avais déjà mon stock, mais un peu plus, et bien conservé, ça ne faisait jamais de mal.
- Pourquoi en avez-vous besoin ?
Ainsi, je préférais ne pas en faire façon et couper court à la discussion concernant les familles et nos maisons respectives. Néanmoins, je notais que ma comparse aimait les défis avec ses protégés, c'était, à mon sens, une excellente chose. Aimer les défis en général et vouloir les relever étaient bien, cela pouvait au moins démontrer d'une certaine volonté de la part de ma collègue. Toutefois, il me fallait me méfier aussi car cela pouvait signifier qu'elle avait de la ressource. Non pas que j'en doutais, mais pouvoir éclaircir les zones d'ombre était toujours mieux que de marcher totalement à l'aveugle. Trouver amusant que de jeunes adultes puissent nous tenir tête, c'était selon, mais j'avais la prétention de comprendre où elle voulait en venir en disant ça.
Mon regard se posait sur elle, froid, distant et hautain lorsqu'elle admit ne plus avoir pensé à ses propres besoins tout en sortant un bocal. En dehors de mes yeux azurés, je n'exposais aucune expression particulière. Oublier était dans l'ordre des choses, je n'étais pas infaillible non plus, cependant je notais qu'elle ne profitait que peu de notre sortie. Tout du moins, pour prendre quelques initiatives, mais peut-être n'osait-elle pas. J'étais là pour pouvoir la tester, la découvrir et voir de quoi elle était capable. Ce n'était pas le tout de piquer dans la réserve de l'université et encore moins de prétendre d'être doué, encore fallait-il le démontrer. Pour l'instant, je ne voyais rien d'extraordinaire en la femme à côté de qui je déambulais en silence à la seule faible lumière de ma baguette. Je la laissais guider, curieuse de l'endroit où elle me mènera, et surtout pour ce qu'elle aura à me montrer.
Je n'attendais qu'une seule chose, qu'elle puisse faire ses preuves afin de savoir si oui ou non je pouvais lui faire confiance. Maintenant directrice des Grymm, j'allais peut-être pouvoir trouver en elle une alliée concernant ma belle-sœur. Non pas que je veuille me mettre la jeune femme à dos, mais j'aimais quand tout filait droit, et même si je respectais profondément la bulgare, je n'étais jamais totalement tranquille, tout du moins, pas tant qu'elle ne donnera pas un héritier à mon fils.
C'est ainsi toujours à l'apparence calme et inexpressive que je la voyais récupérer des crins de licorne. Élément rare s'il en est, je connaissais parfaitement ses propriétés de par son effet curatif spectaculaire. Le sang était d'autant plus puissant, mais l'acte de lever la main sur un être aussi pur était impardonnable, même pour une personne telle que moi.
- En effet je le savais. Merci d'avoir pensé à moi.
L'attention ne me touchait pas particulièrement, mais au moins je notais qu'elle avait songé au fait que j'en aurai peut-être besoin. J'avais déjà mon stock, mais un peu plus, et bien conservé, ça ne faisait jamais de mal.
- Pourquoi en avez-vous besoin ?
- InvitéInvité
Re: 1, 2, 3, nous irons aux bois. [Cléopatra][Terminé]
Mer 26 Sep 2018 - 11:54
Son regard azuré pouvait-il exprimer autre chose que de la froideur, de la distance ? Cette façon hautaine de la toiser… Oui, elle avait absolument tout de la parfaite sang-pur. Elle semblait parfaitement modelée, à leur image. Tout ce qui touche à la pureté du sang évoque chez Cléopatra Amonwë cette idée de soumission de la famille : femmes et enfants se conforment au modèle patriarcale, rien de plus, et sûrement rien de moins. Aucun geste de travers, aucune parole mal placée et par extension cette idée puérile selon laquelle leur sang est plus ‘’pur’’ qu’un autre. Saleté de suprématistes. C’est à cause d’individus dans leur genre, avec des idées pareilles que des guerres explosent. Vous l’aurez compris, l’arithmancienne avait ses idées bien à elle concernant le sujet. Durant l’espace d’un instant, elle se dit qu’elle pourrait presque plaindre Agrippa Skinner de sa condition. Pour autant, elle n’était pas certaine non plus de tout cela, ce ne sont que pures spéculations, qui pourtant lui semblent de plus en plus confortées.
De dos à la blonde, la brune leva les yeux au ciel en l’écoutant la remercier d’avoir pensé à elle. Simple politesse, également subtile façon de constater qu’elle était au courant des propriétés des crins de licorne. En même temps, ça n’était pas une surprise. Elle était Maître des Potions après tout.
- Je vous en prie, souffla-t-elle sans plus d’attention.
Là encore, une politesse très cordiale, d’un ton monocorde. En quête de nouveaux ingrédients, l’enseignante fut nullement étonnée de la question de sa collègue. Pourquoi en avait-elle besoin ? La question était vaste puisque les crins de licorne – tout comme leurs cornes – sont employés dans de nombreuses décoctions. Ne prêtant pas plus attention à l’autre femme, Amonwë fit disparaître le bocal contenant les fameux crins argentés pour les envoyer dans ses propres appartements. Elle fit apparaître cette fois-ci deux gros tubes à essais en verre.
- J’ai régulièrement nécessité de préparer de la potion de régénération sanguine. Les crins de licorne, de par leur pureté, ont des propriétés curatives intéressantes. Bien sûr, ça ne vaut pas le sang qui coule dans leurs veines, mais soit.
Elle n’en disait pas plus. Etre Conjureure de maléfices amène à côtoyer des situations dangereuses, à se blesser parfois profondément, et donc, à perdre du sang. Si elle n’était pas médicomage, elle avait certes appris à subvenir à ses propres premiers soins. D’où la potion de régénération sanguine qui lui avait sauvé la mise plus d’une fois. Mais ça, elle ne l’ajoutait pas pour le moment. Se dirigeant cette fois vers un arbre reconnaissable entre mille pour qui s’intéresse de près aux potions. Couramment appelé ‘’sorbier’’, on le trouve plus scientifiquement dans les ouvrages comme étant plutôt du Wiggentree, un arbre aux propriétés magiques extraordinaire. La différence n’est permise que lorsqu’un certain niveau en potions est acquis. En effet, Cléopatra, au cours de ses études en Sciences Occultes, avait pu comprendre que le Wiggentree était souvent mal traduit comme étant du sorbier, alors que ce sont des plantations totalement différentes. Mais soit, elle reprit la parole d’un ton grave.
- Avec un peu de chance, vous ne risquez plus de me revoir trainer dans votre réserve pendant longtemps, Skinner, dit-elle en brisant délicatement l’écorce de l’arbre à l’aide de la magie, d’un simple passage de sa main droite. Elle sélectionna les meilleures parties.
A cette allure-là, elle n’allait en effet plus avoir besoin de se servir, ce qui en soit ne la dérangeait pas personnellement. De toute façon, elles n’avaient pas élevé les Chartiers ensemble. Et puis, la rentrée étant là, la Conjureure allait devoir s’absenter régulièrement de l’Université pour plusieurs jours en vue de son activité au Ministère de la Magie. Elle aurait ainsi moins le temps de s’occuper de ce qu’il se passe sur le volet universitaire. En tout cas, si elle trouvait tous les ingrédients dont elle avait besoin pour ses prochaines préparations, leur marché ne serait bientôt plus.
De dos à la blonde, la brune leva les yeux au ciel en l’écoutant la remercier d’avoir pensé à elle. Simple politesse, également subtile façon de constater qu’elle était au courant des propriétés des crins de licorne. En même temps, ça n’était pas une surprise. Elle était Maître des Potions après tout.
- Je vous en prie, souffla-t-elle sans plus d’attention.
Là encore, une politesse très cordiale, d’un ton monocorde. En quête de nouveaux ingrédients, l’enseignante fut nullement étonnée de la question de sa collègue. Pourquoi en avait-elle besoin ? La question était vaste puisque les crins de licorne – tout comme leurs cornes – sont employés dans de nombreuses décoctions. Ne prêtant pas plus attention à l’autre femme, Amonwë fit disparaître le bocal contenant les fameux crins argentés pour les envoyer dans ses propres appartements. Elle fit apparaître cette fois-ci deux gros tubes à essais en verre.
- J’ai régulièrement nécessité de préparer de la potion de régénération sanguine. Les crins de licorne, de par leur pureté, ont des propriétés curatives intéressantes. Bien sûr, ça ne vaut pas le sang qui coule dans leurs veines, mais soit.
Elle n’en disait pas plus. Etre Conjureure de maléfices amène à côtoyer des situations dangereuses, à se blesser parfois profondément, et donc, à perdre du sang. Si elle n’était pas médicomage, elle avait certes appris à subvenir à ses propres premiers soins. D’où la potion de régénération sanguine qui lui avait sauvé la mise plus d’une fois. Mais ça, elle ne l’ajoutait pas pour le moment. Se dirigeant cette fois vers un arbre reconnaissable entre mille pour qui s’intéresse de près aux potions. Couramment appelé ‘’sorbier’’, on le trouve plus scientifiquement dans les ouvrages comme étant plutôt du Wiggentree, un arbre aux propriétés magiques extraordinaire. La différence n’est permise que lorsqu’un certain niveau en potions est acquis. En effet, Cléopatra, au cours de ses études en Sciences Occultes, avait pu comprendre que le Wiggentree était souvent mal traduit comme étant du sorbier, alors que ce sont des plantations totalement différentes. Mais soit, elle reprit la parole d’un ton grave.
- Avec un peu de chance, vous ne risquez plus de me revoir trainer dans votre réserve pendant longtemps, Skinner, dit-elle en brisant délicatement l’écorce de l’arbre à l’aide de la magie, d’un simple passage de sa main droite. Elle sélectionna les meilleures parties.
A cette allure-là, elle n’allait en effet plus avoir besoin de se servir, ce qui en soit ne la dérangeait pas personnellement. De toute façon, elles n’avaient pas élevé les Chartiers ensemble. Et puis, la rentrée étant là, la Conjureure allait devoir s’absenter régulièrement de l’Université pour plusieurs jours en vue de son activité au Ministère de la Magie. Elle aurait ainsi moins le temps de s’occuper de ce qu’il se passe sur le volet universitaire. En tout cas, si elle trouvait tous les ingrédients dont elle avait besoin pour ses prochaines préparations, leur marché ne serait bientôt plus.
- InvitéInvité
Re: 1, 2, 3, nous irons aux bois. [Cléopatra][Terminé]
Mer 26 Sep 2018 - 15:54
- Est-ce en rapport à votre activité de conjureure de sorts ?
Même si elle ne semblait pas l'avoir compris, je l'avais bien écoutée la dernière fois quant à ses activités, et j'avais essayé de me montrer intéressante. Sans pour autant exploser de joie et d'intérêt puisque ce n'était pas ma nature. C'était sans doute cela qui avait dérangé mon Yin et l'avait fait partir, car je l'avais sentie un peu vexée. Ça m'avait fortement amusée d'ailleurs.
Mais j'essayais de remettre le couvert, de relancer à nouveau cette conversation, pour arrondir les angles, mais aussi pour en apprendre plus. Nous voulions partager et apprendre de l'art de l'autre. Je tenais parole, je l'avais aussi emmenée pour ça ce soir.
Ses explications concernant le crin de licorne était tout aussi intéressant que peu surprenants pour moi puisque je connaissais les propriétés de la créature magique. Mais peut-être avait-elle quelque chose en plus à m'apprendre sur ce produit, mais avec sa réponse, j'en déduisais, avec un fond de regret, que non. Voilà pourquoi je m'étais permise de lui poser cette question, peut-être allait-on pouvoir en discuter à nouveau de son activité de conjureure, tout comme l'arithmencie. J'avais les bases notoires, mais sans plus. Ainsi, ce qu'elle m'avait fourni la dernière fois comme information ne m'avait pas satisfaite, un peu comme si ma coupe de curiosité n'avait pas été suffisamment remplie.
Ainsi, si ma collègue avait régulièrement besoin d'une potion régénératrice, c'était pour une activité dangereuse régulière. Au moins, nous nous ressemblions pour ça aussi.
La suivant tranquillement jusqu'à son arbre que je fixais avec intérêt, je posais mon index sur mon menton tout en réfléchissant alors qu'elle reprenait la parole. Non pas que je sois triste de ne plus la voir piquer dans ma réserve, mais, encore une fois, j'étais une femme de parole, et nous avions trouvé un accord concernant ma réserve. De plus, même si la forêt écossaise à proximité de l'université était vaste, elle ne fournissait pas un ensemble d'ingrédients suffisants pour être intéressants sur la variété des potions que nous pouvions toutes les deux créer.
Plissant lentement les yeux en la regardant sélectionner l'écorce avec attention, je remarquais qu'elle avait effectivement un savoir-faire. Ainsi, je ne remettais pas ce point en question, satisfaite de pouvoir enfin le constater.
- Soit, comme vous voudrez. Me concernant, notre accord tiens toujours. Je n'ai pas de raison de revenir dessus.
Et même si mon ton était froid et détaché, je disais la vérité, et essayais de lui montrer que je tenais mes engagements. J'ignorais si elle allait le comprendre en ce sens, néanmoins, j'essayais, et elle ne pouvait pas me le reprocher si d'aventure ça devait se réitérer. Prenant mon courage, et surtout mon intérêt, à deux mains, je soupirais imperceptiblement avant de reprendre.
- Lors de notre dernière rencontre, vous m'aviez signifié que vos procédures sont complexes et qu'il faudra plus d'une fois pour m'en donner l'exemple. Pourquoi ne pas profiter ?
Évidemment ma démarche était intéressée, et ce fait n'allait sûrement pas surprendre la brune. Au moins je voulais lui montrer mon intérêt, car j'aimais toujours apprendre plus, avoir des connaissances était une arme redoutable.
Attendant patiemment qu'elle termine ce qu'elle était en train de faire, je repris la marche pour continuer à chercher à mon tour un nouvel élément.
Même si elle ne semblait pas l'avoir compris, je l'avais bien écoutée la dernière fois quant à ses activités, et j'avais essayé de me montrer intéressante. Sans pour autant exploser de joie et d'intérêt puisque ce n'était pas ma nature. C'était sans doute cela qui avait dérangé mon Yin et l'avait fait partir, car je l'avais sentie un peu vexée. Ça m'avait fortement amusée d'ailleurs.
Mais j'essayais de remettre le couvert, de relancer à nouveau cette conversation, pour arrondir les angles, mais aussi pour en apprendre plus. Nous voulions partager et apprendre de l'art de l'autre. Je tenais parole, je l'avais aussi emmenée pour ça ce soir.
Ses explications concernant le crin de licorne était tout aussi intéressant que peu surprenants pour moi puisque je connaissais les propriétés de la créature magique. Mais peut-être avait-elle quelque chose en plus à m'apprendre sur ce produit, mais avec sa réponse, j'en déduisais, avec un fond de regret, que non. Voilà pourquoi je m'étais permise de lui poser cette question, peut-être allait-on pouvoir en discuter à nouveau de son activité de conjureure, tout comme l'arithmencie. J'avais les bases notoires, mais sans plus. Ainsi, ce qu'elle m'avait fourni la dernière fois comme information ne m'avait pas satisfaite, un peu comme si ma coupe de curiosité n'avait pas été suffisamment remplie.
Ainsi, si ma collègue avait régulièrement besoin d'une potion régénératrice, c'était pour une activité dangereuse régulière. Au moins, nous nous ressemblions pour ça aussi.
La suivant tranquillement jusqu'à son arbre que je fixais avec intérêt, je posais mon index sur mon menton tout en réfléchissant alors qu'elle reprenait la parole. Non pas que je sois triste de ne plus la voir piquer dans ma réserve, mais, encore une fois, j'étais une femme de parole, et nous avions trouvé un accord concernant ma réserve. De plus, même si la forêt écossaise à proximité de l'université était vaste, elle ne fournissait pas un ensemble d'ingrédients suffisants pour être intéressants sur la variété des potions que nous pouvions toutes les deux créer.
Plissant lentement les yeux en la regardant sélectionner l'écorce avec attention, je remarquais qu'elle avait effectivement un savoir-faire. Ainsi, je ne remettais pas ce point en question, satisfaite de pouvoir enfin le constater.
- Soit, comme vous voudrez. Me concernant, notre accord tiens toujours. Je n'ai pas de raison de revenir dessus.
Et même si mon ton était froid et détaché, je disais la vérité, et essayais de lui montrer que je tenais mes engagements. J'ignorais si elle allait le comprendre en ce sens, néanmoins, j'essayais, et elle ne pouvait pas me le reprocher si d'aventure ça devait se réitérer. Prenant mon courage, et surtout mon intérêt, à deux mains, je soupirais imperceptiblement avant de reprendre.
- Lors de notre dernière rencontre, vous m'aviez signifié que vos procédures sont complexes et qu'il faudra plus d'une fois pour m'en donner l'exemple. Pourquoi ne pas profiter ?
Évidemment ma démarche était intéressée, et ce fait n'allait sûrement pas surprendre la brune. Au moins je voulais lui montrer mon intérêt, car j'aimais toujours apprendre plus, avoir des connaissances était une arme redoutable.
Attendant patiemment qu'elle termine ce qu'elle était en train de faire, je repris la marche pour continuer à chercher à mon tour un nouvel élément.
- InvitéInvité
Re: 1, 2, 3, nous irons aux bois. [Cléopatra][Terminé]
Mer 26 Sep 2018 - 21:45
La brune haussa un sourcil. Comment savait-elle ? Elle n’avait pas mentionné texto le fait qu’elle était Conjureure de maléfices. Si elle se remémorait bien leur discussion, elle avait simplement expliqué que la conjuration était son domaine d’expertise, rien de plus. Son Yang semblait disposer de facultés de déduction dont elle devrait se méfier à l’avenir. Elle plissa légèrement le regard, s’étant cette fois tournée vers elle en la toisant de haut en bas.
- Il est possible que cela soit le cas oui. Après tout, vous n’iriez sûrement pas vous vider de votre sang en donnant un cours à l’Université ?
Elle se sentait cette fois-ci attaquée de front, sur un domaine plus personnel que d’habitude. Cela ne lui plaisait absolument pas et elle semblait être déterminée à le faire comprendre à son opposée. Après avoir effectué un petit bout de chemin, réalisant ci et là quelques cueillettes et autres découvertes d’ingrédients, Amonwë devait admettre sa surprise d’écouter que le marché tenait toujours du côté de l’enseignante des Potions. Ainsi donc, c’était une femme de parole. Ce serait un point à ne pas négliger non plus dans le futur. Un point fondamental en vérité puisque cela déterminera une grande partie de leur relation. Il lui était difficile de cerner sa rivale – c’est plus ou moins ainsi qu’elle envisage sa relation actuelle avec Agrippa Skinner.
En tout cas, malgré le ton froid et distant de sa collègue, elle ne sentait pas de faux semblant. Était-elle capable de dire la vérité ? Il était encore trop tôt pour que l’arithmancienne puisse avoir confiance en elle, mais c’était un début potentiellement envisageable. Continuant ses recherches nocturnes, elle ne fut pas surprise d’entendre la dernière réplique de la supposée sang-pur. Elle se tourna alors vers elle.
- Cela impliquerait de vous emmener avec moi, sur divers terrains de recherches, c’est ce que vous sous-entendez ?
Autant demander des précisions. Mais jusque-là, elle n’en croyait ni ses yeux, ni ses oreilles. La seule réelle façon d’observer une conjuration est d’y assister en réalité. C’est pourquoi elle triait ses étudiants sur le volet pour en regrouper quelques-uns lorsque des occasions intéressantes s’offrent à elle. Mais là, emmener une collègue, qui plus est une personne qu’elle connaissait peu ? C’était risqué, d’autant plus qu’elle travaillait pour le compte du Département des Mystères lorsqu’elle endosse son rôle de Conjureure. Elle trainait désormais derrière Skinner, sans rien ajouter.
- Il est possible que cela soit le cas oui. Après tout, vous n’iriez sûrement pas vous vider de votre sang en donnant un cours à l’Université ?
Elle se sentait cette fois-ci attaquée de front, sur un domaine plus personnel que d’habitude. Cela ne lui plaisait absolument pas et elle semblait être déterminée à le faire comprendre à son opposée. Après avoir effectué un petit bout de chemin, réalisant ci et là quelques cueillettes et autres découvertes d’ingrédients, Amonwë devait admettre sa surprise d’écouter que le marché tenait toujours du côté de l’enseignante des Potions. Ainsi donc, c’était une femme de parole. Ce serait un point à ne pas négliger non plus dans le futur. Un point fondamental en vérité puisque cela déterminera une grande partie de leur relation. Il lui était difficile de cerner sa rivale – c’est plus ou moins ainsi qu’elle envisage sa relation actuelle avec Agrippa Skinner.
En tout cas, malgré le ton froid et distant de sa collègue, elle ne sentait pas de faux semblant. Était-elle capable de dire la vérité ? Il était encore trop tôt pour que l’arithmancienne puisse avoir confiance en elle, mais c’était un début potentiellement envisageable. Continuant ses recherches nocturnes, elle ne fut pas surprise d’entendre la dernière réplique de la supposée sang-pur. Elle se tourna alors vers elle.
- Cela impliquerait de vous emmener avec moi, sur divers terrains de recherches, c’est ce que vous sous-entendez ?
Autant demander des précisions. Mais jusque-là, elle n’en croyait ni ses yeux, ni ses oreilles. La seule réelle façon d’observer une conjuration est d’y assister en réalité. C’est pourquoi elle triait ses étudiants sur le volet pour en regrouper quelques-uns lorsque des occasions intéressantes s’offrent à elle. Mais là, emmener une collègue, qui plus est une personne qu’elle connaissait peu ? C’était risqué, d’autant plus qu’elle travaillait pour le compte du Département des Mystères lorsqu’elle endosse son rôle de Conjureure. Elle trainait désormais derrière Skinner, sans rien ajouter.
- InvitéInvité
Re: 1, 2, 3, nous irons aux bois. [Cléopatra][Terminé]
Sam 29 Sep 2018 - 8:31
Le haussement de sourcil de ma collègue me surpris tant et si bien que je suivais son geste pour avoir la même expression. Et bien quoi ? Avait-elle si mauvaise mémoire qu'elle ne se souvenait pas de ce qu'elle m'avait confié dans la réserve autour de notre tasse de thé ? Trop enjouée d'être arrivée à Hungcalf et de me rencontrer ? Je savais que je faisais de l'effet aux gens, mais pas à ce point, c'était presque flatteur. Le regard plisser, je me laissais toiser comme si soudainement sa méfiance en moi c'était davantage accrue, ce qui, bien sûr, ne m'arrangeait pas spécialement. Mais je réussissais à sourire intérieurement de ce soudain revirement de comportement de la part de mon Yin. Je lui trouvais quelques tendances bipolaires et même si cela pouvait tourner à mon désavantage, je la trouvais d'autant plus intéressante à étudier. Oui, étudier était le mot, car plus je passais du temps avec elle, et plus j'avais envie de l'analyser comme un vulgaire rat de laboratoire. Ça m'arrivait de temps à autre, avec les rares personnes qui arrivaient à sortir leur épingle du jeu et à attiser ma curiosité. Ainsi, à sa remarque, non seulement dans le but mesquin de me moquer, mais aussi pour répondre sincèrement, je réfléchissais en plantant mon regard bleuté dans le sien.
- Et pourquoi pas ? Un examen pour les élèves médicomages ou pour les élèves en Potions. Soigner un patient dans l'urgence.
Le pire dans tout cela… c'est que j'étais parfaitement capable d'agir de la sorte. Lorsque nous agissons dans la précipitation de la situation, nous révélions souvent qui nous étions vraiment. Sans crainte, je notais cette idée farfelue dans un coin de ma tête à l'attention de mes élèves. Ça pourrait effectivement être un test bien plus intéressant qu'il ne pouvait en paraître. Risquer pour moi car je savais ne pas être appréciée, mais voilà un objectif en plus : le désintéressement. Nous y revenions encore. Soigner une personne dans l'urgence, c'était devoir le faire en réfléchissant vite et bien à une multitude de point à prendre en compte. Fatalement, celui de savoir si nous apprécions la personne ou non en fait partie. C'est dans la nature humaine de se poser cette question pour sa survie, tout simplement. Éliminer un rival c'était le vaincre et éloigner définitivement un problème de taille pouvant être conséquente.
Ainsi en agissant de la sorte avec mes élèves, j'allais pouvoir constater de ceux qui m'étaient dévoués, altruistes, à ceux qui me haïssaient au point de ne pas vouloir me sauver. Car je savais qu'il y en avait déjà, je n'étais pas naïve.
Toutefois, tuer quelqu'un demandait un certain savoir-faire et surtout une intelligence hors norme pour ne pas se faire prendre par les autorités. Ce n'était pas un jeu. Même si l'ensemble des élèves de Hungcalf avaient tous le potentiel pour tuer quelqu'un de manière plus ou moins efficaces, ça ne voulait pas dire qu'ils le feraient correctement. Tuer un professeur durant son cours avec plusieurs témoins, était une faute de parcours particulièrement grossière. Et même si d'aventure tous les élèves se liguaient contre moi et qu'aucun se décidaient à me soigner et bien, il y aurait toujours les fantômes. Ou mon plan B. Cela dit, ce rapport à la mort ne m'inquiétait pas davantage. Je l'avais bien trop côtoyée depuis ma plus tendre enfance pour la considérer comme une ennemie.
Ce que ma collègue prononça ensuite éveilla fatalement de l'intérêt en moi. La perspective de me déplacer ne me faisait pas peur. En réalité, il y avait très peu de choses qui pouvaient m'effrayer et la Amonwë allait devoir s'y habituer, sans doute. Haussant simplement les épaules, je répondais d'une voix détachée, mais pas moins désintéressée.
- Si c'est ce qu'il faut, alors soit.
Puis je la lorgnais du coin de l'œil avant de m'approcher d'un buisson aux épines bleues et aux fruits violets. Je me permettais de rajouter alors.
- Mais cela ne doit pas vous apporter de problèmes.
Simple question de politesse évidemment. En règle générale je me fichais d'être un fardeau pour les autres, car, par Merlin, qu'est-ce que je me sentirais mal dans ma peu si c'était le cas ! Ma démarche était précise, calculée et intéressée. J'avais toujours plusieurs objectifs en tête, il fallait savoir avoir plusieurs cordes à son arc.
À présent tournée sur mon petit buisson, je sortais un nouveau bocal de mon sac avant de cueillir non pas le fruit, mais les épines bleues du végétal tout en faisant bien attention à ne pas me faire piquer.
- Et pourquoi pas ? Un examen pour les élèves médicomages ou pour les élèves en Potions. Soigner un patient dans l'urgence.
Le pire dans tout cela… c'est que j'étais parfaitement capable d'agir de la sorte. Lorsque nous agissons dans la précipitation de la situation, nous révélions souvent qui nous étions vraiment. Sans crainte, je notais cette idée farfelue dans un coin de ma tête à l'attention de mes élèves. Ça pourrait effectivement être un test bien plus intéressant qu'il ne pouvait en paraître. Risquer pour moi car je savais ne pas être appréciée, mais voilà un objectif en plus : le désintéressement. Nous y revenions encore. Soigner une personne dans l'urgence, c'était devoir le faire en réfléchissant vite et bien à une multitude de point à prendre en compte. Fatalement, celui de savoir si nous apprécions la personne ou non en fait partie. C'est dans la nature humaine de se poser cette question pour sa survie, tout simplement. Éliminer un rival c'était le vaincre et éloigner définitivement un problème de taille pouvant être conséquente.
Ainsi en agissant de la sorte avec mes élèves, j'allais pouvoir constater de ceux qui m'étaient dévoués, altruistes, à ceux qui me haïssaient au point de ne pas vouloir me sauver. Car je savais qu'il y en avait déjà, je n'étais pas naïve.
Toutefois, tuer quelqu'un demandait un certain savoir-faire et surtout une intelligence hors norme pour ne pas se faire prendre par les autorités. Ce n'était pas un jeu. Même si l'ensemble des élèves de Hungcalf avaient tous le potentiel pour tuer quelqu'un de manière plus ou moins efficaces, ça ne voulait pas dire qu'ils le feraient correctement. Tuer un professeur durant son cours avec plusieurs témoins, était une faute de parcours particulièrement grossière. Et même si d'aventure tous les élèves se liguaient contre moi et qu'aucun se décidaient à me soigner et bien, il y aurait toujours les fantômes. Ou mon plan B. Cela dit, ce rapport à la mort ne m'inquiétait pas davantage. Je l'avais bien trop côtoyée depuis ma plus tendre enfance pour la considérer comme une ennemie.
Ce que ma collègue prononça ensuite éveilla fatalement de l'intérêt en moi. La perspective de me déplacer ne me faisait pas peur. En réalité, il y avait très peu de choses qui pouvaient m'effrayer et la Amonwë allait devoir s'y habituer, sans doute. Haussant simplement les épaules, je répondais d'une voix détachée, mais pas moins désintéressée.
- Si c'est ce qu'il faut, alors soit.
Puis je la lorgnais du coin de l'œil avant de m'approcher d'un buisson aux épines bleues et aux fruits violets. Je me permettais de rajouter alors.
- Mais cela ne doit pas vous apporter de problèmes.
Simple question de politesse évidemment. En règle générale je me fichais d'être un fardeau pour les autres, car, par Merlin, qu'est-ce que je me sentirais mal dans ma peu si c'était le cas ! Ma démarche était précise, calculée et intéressée. J'avais toujours plusieurs objectifs en tête, il fallait savoir avoir plusieurs cordes à son arc.
À présent tournée sur mon petit buisson, je sortais un nouveau bocal de mon sac avant de cueillir non pas le fruit, mais les épines bleues du végétal tout en faisant bien attention à ne pas me faire piquer.
- InvitéInvité
Re: 1, 2, 3, nous irons aux bois. [Cléopatra][Terminé]
Sam 29 Sep 2018 - 15:12
Surprise, Cléopatra Amonwë l’était. Probablement avait-elle oublié ce qu’elle avait pu dire lors de leur première conversation. C’était ainsi et honnêtement cela ne la préoccupait pas davantage pour la suite. Son caractère changeant, versatile faisait d’elle une prédatrice redoutable car difficile à cerner. Son humeur se modifie au gré des jours, en fonction des personnes qu’elle croise, offrant un panel important de tonalités émotionnelles. Mais avec Agrippa Skinner, les choses sont assez confuses. Elle ne parvient pas à déceler ce qu’elle ressent vraiment vis-à-vis d’elle. A-t-elle confiance en elle ? Peut-elle seulement lui accorder un soupçon de sa confiance si difficile à obtenir ? Il est de ces personnes à qui l’on confierait le bon dieu sans confession, mais la Maître des Potions n’en est pas – aux yeux de l’égyptienne.
Elle ne put retenir un rictus mal placé en l’écoutant envisager un cours sur les soins d’urgences. Leur humour semblait similaire par moment et l’arithmancienne devait avouer apprécier la réplique de sa collègue. De toute évidence, elles partagent toutes deux cette croyance selon laquelle le danger et les situations d’urgences ont des vertus miraculeuses pour l’être humain.
- Aussi fou que cela puisse paraître, je pense que ce serait une excellente idée ! J’ai toujours pensé que la confrontation au danger, à l’urgence, voire à la mort avait tendance à faire ressortir chez l’humain ses qualités, ses défauts et ses compétences.
Elle parfait très honnêtement, avec une rare sincérité. Elle était réellement étonnée d’entendre de telles paroles émaner de la bouche d’une mère de famille. Elle l’aurait cru tout de même moins capable de telles pensées. Mais la brune ne s’empêchait pas de relever ce point-là. Si Agrippa n’avait pas peur de se mettre elle-même en danger pour les bénéfices de l’éducation, alors elle devrait être à même de l’accompagner sur le terrain d’une de ses recherches. Néanmoins, trêve de bons sentiments oblige, elle reprit la parole d’un ton grave.
- Ceci étant, un tel sujet d’enseignement impliquerait que vous ayez devant vous des étudiants qui vous apprécient. Est-ce seulement le cas … ? Sinon, j’ose croire que les conséquences seraient funestes.
Quelle formidable Une des journaux que serait la mort d’une enseignante d’Hungcalf, vidée de son sang et tristement – ironie – abandonnée à son sort par ses élèves. La brune ne put retenir un rire moqueur à cette pensée. Elle revint alors à leur discussion concernant la conjuration. Elle l’observait tranquillement alors qu’elle s’approchait d’un buisson tout à fait original puisqu’il comportait des fruits violets et des épines bleus. Cléopatra avait hâte d’en apprendre plus.
- Quelles sont les propriétés de ces épines ?
Son intérêt n’était pas du tout feint. Elle reprit ensuite concernant les éventuels problèmes que sa présence pourrait engendrer.
- Eh bien, j’en discuterais avec le responsable du Département des Mystères. Je vous tiendrais bien entendu au courant de sa réponse.
Son attention se porta de nouveau sur la recherche des autres ingrédients indispensables à son philtre de régénération sanguine. Finalement, cette soirée était plus qu’enseignante à bien des égards.
Elle ne put retenir un rictus mal placé en l’écoutant envisager un cours sur les soins d’urgences. Leur humour semblait similaire par moment et l’arithmancienne devait avouer apprécier la réplique de sa collègue. De toute évidence, elles partagent toutes deux cette croyance selon laquelle le danger et les situations d’urgences ont des vertus miraculeuses pour l’être humain.
- Aussi fou que cela puisse paraître, je pense que ce serait une excellente idée ! J’ai toujours pensé que la confrontation au danger, à l’urgence, voire à la mort avait tendance à faire ressortir chez l’humain ses qualités, ses défauts et ses compétences.
Elle parfait très honnêtement, avec une rare sincérité. Elle était réellement étonnée d’entendre de telles paroles émaner de la bouche d’une mère de famille. Elle l’aurait cru tout de même moins capable de telles pensées. Mais la brune ne s’empêchait pas de relever ce point-là. Si Agrippa n’avait pas peur de se mettre elle-même en danger pour les bénéfices de l’éducation, alors elle devrait être à même de l’accompagner sur le terrain d’une de ses recherches. Néanmoins, trêve de bons sentiments oblige, elle reprit la parole d’un ton grave.
- Ceci étant, un tel sujet d’enseignement impliquerait que vous ayez devant vous des étudiants qui vous apprécient. Est-ce seulement le cas … ? Sinon, j’ose croire que les conséquences seraient funestes.
Quelle formidable Une des journaux que serait la mort d’une enseignante d’Hungcalf, vidée de son sang et tristement – ironie – abandonnée à son sort par ses élèves. La brune ne put retenir un rire moqueur à cette pensée. Elle revint alors à leur discussion concernant la conjuration. Elle l’observait tranquillement alors qu’elle s’approchait d’un buisson tout à fait original puisqu’il comportait des fruits violets et des épines bleus. Cléopatra avait hâte d’en apprendre plus.
- Quelles sont les propriétés de ces épines ?
Son intérêt n’était pas du tout feint. Elle reprit ensuite concernant les éventuels problèmes que sa présence pourrait engendrer.
- Eh bien, j’en discuterais avec le responsable du Département des Mystères. Je vous tiendrais bien entendu au courant de sa réponse.
Son attention se porta de nouveau sur la recherche des autres ingrédients indispensables à son philtre de régénération sanguine. Finalement, cette soirée était plus qu’enseignante à bien des égards.
- InvitéInvité
Re: 1, 2, 3, nous irons aux bois. [Cléopatra][Terminé]
Sam 29 Sep 2018 - 18:09
Un sentiment de satisfaction me gagnait en entendant les paroles de mon Yin. Ainsi, nous nous ressemblions sur ce point, et ce n'était pas pour me déplaire. Au fond même, j'avais eu l'espoir que ce soit le cas, au risque d'être, à mon tour, déçue par elle. Les conditions urgentes donnaient toujours le meilleur ou le pire de la personne. Certains restaient figés, complètement abasourdis, quand d'autres arrivaient à prendre les devants. C'est lorsque l'instinct parle et prend le contrôle du corps qu'il est possible d'être véritablement soi-même. C'était une sensation que j'avais particulièrement apprécié ressentir les rares fois où j'avais pu y goûter. Ce qui avait été gratifiant pour moi, avait été d'avoir pu m'entraîner, encore et encore à de telles situations. Les gestes étaient devenus alors machinaux, des réflexes que j'exécutais sans la moindre peine. Décrire la difficulté pour arriver à mon niveau n'était pas possible, encore moins lorsque j'avais été confrontée à quelque chose concernant mes enfants. Ce jour-là, mon épouvantard avait changé.
- Absolument oui, vous avez compris où je souhaitais en venir. J'imagine qu'en tant que Conjureuse de sortilèges, vous avez déjà été confronté à ce genre de situation ?
Simple curiosité qui allait me permettre davantage mieux la connaître et la cerner. Je devinais déjà la réponse à dire vrai, mais j'appréciais toujours d'avoir la confirmation. Et puisque je savais que, de bonne humeur, elle pouvait devenir bavarde, alors, j'essayais d'obtenir des informations en plus. Je me doutais que la réponse allait peut-être m'être retournée, et j'y étais déjà préparée quant à ma réponse. Je n'avais pas peur, après tout, sous l'innocence de nos propos et de notre promenade nocturne se livraient en combat deux vipères prêtes à cracher leurs venins. Je trouvais cet instant tout à fait délectable, et j'en profitais.
Un sourire carnassier se dessina sur mon visage lorsqu'elle fit le parallèle entre mes pensées et sa propre déduction. Alors voilà, lorsqu'elle le voulait, elle pouvait être aussi redoutable que moi. C'était parfait, c'était tout à fait ce à quoi je m'attendais, et je ne m'en amusais que davantage. La regardant alors que j'arrêtais tout mouvement sur mon buisson, je ne pouvais m'empêcher de lui cacher mon regard pétillant de mesquinerie. Que voulait-elle entendre au juste comme réponse ? J'étais bien curieuse, toutefois, je lui faisais dont de la vérité, une fois de plus.
- Qu'ils m'apprécient ou non n'est pas la véritable question en réalité. Ce qu'il faut se demander, c'est, comment vont-ils réagir ? Passer outre leur ressenti sur la personne et la soigner, ou se laisser guider par la haine et la colère ? La subtilité est là. Car dans une situation urgente, il faut toujours savoir analyser ce que la personne, ou ce qui est en face de nous tout court qu'importe, peut nous apporter et à quel point nous en avons besoin.
Je levais un instant les yeux vers la cime des arbres comme pour réfléchir avant de continuer.
- Voyez-vous, même si des élèves ne m'apprécient pas, et ça m'est égal, je ne suis pas ici pour les aider à se brosser les dents. Mais ils devraient être assez adultes pour comprendre à quel point je peux leur être utile dans l'apprentissage des Potions. Nous pouvons être apprécié en tant que professeur mais ne rien enseigner d'intéressant. Là est toute l'ambiguïté.
Baissant à nouveau mon regard bleu meurtrier sur elle, je concluais le fond de ma pensée.
- C'est ce qui arrive en situation urgente. Tuer ou non la personne ? À quel point m'est-elle utile ? Si je le fais dans de telles conditions, suis-je certaine de ne pas me faire prendre ? Ce sera là que le véritable test résiderait.
En parlant ainsi, j'avais bien démontré à mon Yin que je n'avais ni peur du danger, ni de la mort. De cela aussi, j'avais été préparée depuis enfant. Dans une dernière contemplation de ma collègue, je retournais à mon buisson. Toujours avec des gestes délicats et mesurés je m'appliquais à cueillir les aiguilles en laissant les fruits tranquilles. C'est simplement que je répondais à mon accompagnatrice de cette nuit.
- C'est du poison. Se faire piquer en dégage, mais on en obtient plus en pressant l'épine. Ho ce n'est pas mortel, mais assez fort pour rendre malade. Le fruit et les feuilles n'ont aucune importance.
J'étais tout à fait ce genre de femme qui pouvait parler un instant d'une potion curative et ensuite d'un poison sans dégager le moindre changement de comportement. Ces idiots et ignares de moldus appelaient ça de la psychopathie. Je préférais prétendre que je savais parfaitement ce que je faisais et que c'était devenu si commun que je ne me formalisais plus. En tant que Potionniste redoutable, j'avais besoin d'ingrédients parfaitement opposés pour avoir une plus grande variété de choix de création. Qui plus est, il était possible de soigner le mal par le mal, c'était le principe des vaccins. Ainsi, mon poison n'était peut-être pas récolté uniquement pour faire du mal.
À ses dernières paroles, je me contentais d'un nouveau hochement de tête. Inutile d'en rajouter encore une fois, car il n'y avait rien à dire de plus. Elle avait dit l'essentiel, je saurai attendre qu'elle se décide, ou non, à accéder à ma curiosité.
- Absolument oui, vous avez compris où je souhaitais en venir. J'imagine qu'en tant que Conjureuse de sortilèges, vous avez déjà été confronté à ce genre de situation ?
Simple curiosité qui allait me permettre davantage mieux la connaître et la cerner. Je devinais déjà la réponse à dire vrai, mais j'appréciais toujours d'avoir la confirmation. Et puisque je savais que, de bonne humeur, elle pouvait devenir bavarde, alors, j'essayais d'obtenir des informations en plus. Je me doutais que la réponse allait peut-être m'être retournée, et j'y étais déjà préparée quant à ma réponse. Je n'avais pas peur, après tout, sous l'innocence de nos propos et de notre promenade nocturne se livraient en combat deux vipères prêtes à cracher leurs venins. Je trouvais cet instant tout à fait délectable, et j'en profitais.
Un sourire carnassier se dessina sur mon visage lorsqu'elle fit le parallèle entre mes pensées et sa propre déduction. Alors voilà, lorsqu'elle le voulait, elle pouvait être aussi redoutable que moi. C'était parfait, c'était tout à fait ce à quoi je m'attendais, et je ne m'en amusais que davantage. La regardant alors que j'arrêtais tout mouvement sur mon buisson, je ne pouvais m'empêcher de lui cacher mon regard pétillant de mesquinerie. Que voulait-elle entendre au juste comme réponse ? J'étais bien curieuse, toutefois, je lui faisais dont de la vérité, une fois de plus.
- Qu'ils m'apprécient ou non n'est pas la véritable question en réalité. Ce qu'il faut se demander, c'est, comment vont-ils réagir ? Passer outre leur ressenti sur la personne et la soigner, ou se laisser guider par la haine et la colère ? La subtilité est là. Car dans une situation urgente, il faut toujours savoir analyser ce que la personne, ou ce qui est en face de nous tout court qu'importe, peut nous apporter et à quel point nous en avons besoin.
Je levais un instant les yeux vers la cime des arbres comme pour réfléchir avant de continuer.
- Voyez-vous, même si des élèves ne m'apprécient pas, et ça m'est égal, je ne suis pas ici pour les aider à se brosser les dents. Mais ils devraient être assez adultes pour comprendre à quel point je peux leur être utile dans l'apprentissage des Potions. Nous pouvons être apprécié en tant que professeur mais ne rien enseigner d'intéressant. Là est toute l'ambiguïté.
Baissant à nouveau mon regard bleu meurtrier sur elle, je concluais le fond de ma pensée.
- C'est ce qui arrive en situation urgente. Tuer ou non la personne ? À quel point m'est-elle utile ? Si je le fais dans de telles conditions, suis-je certaine de ne pas me faire prendre ? Ce sera là que le véritable test résiderait.
En parlant ainsi, j'avais bien démontré à mon Yin que je n'avais ni peur du danger, ni de la mort. De cela aussi, j'avais été préparée depuis enfant. Dans une dernière contemplation de ma collègue, je retournais à mon buisson. Toujours avec des gestes délicats et mesurés je m'appliquais à cueillir les aiguilles en laissant les fruits tranquilles. C'est simplement que je répondais à mon accompagnatrice de cette nuit.
- C'est du poison. Se faire piquer en dégage, mais on en obtient plus en pressant l'épine. Ho ce n'est pas mortel, mais assez fort pour rendre malade. Le fruit et les feuilles n'ont aucune importance.
J'étais tout à fait ce genre de femme qui pouvait parler un instant d'une potion curative et ensuite d'un poison sans dégager le moindre changement de comportement. Ces idiots et ignares de moldus appelaient ça de la psychopathie. Je préférais prétendre que je savais parfaitement ce que je faisais et que c'était devenu si commun que je ne me formalisais plus. En tant que Potionniste redoutable, j'avais besoin d'ingrédients parfaitement opposés pour avoir une plus grande variété de choix de création. Qui plus est, il était possible de soigner le mal par le mal, c'était le principe des vaccins. Ainsi, mon poison n'était peut-être pas récolté uniquement pour faire du mal.
À ses dernières paroles, je me contentais d'un nouveau hochement de tête. Inutile d'en rajouter encore une fois, car il n'y avait rien à dire de plus. Elle avait dit l'essentiel, je saurai attendre qu'elle se décide, ou non, à accéder à ma curiosité.
- InvitéInvité
Re: 1, 2, 3, nous irons aux bois. [Cléopatra][Terminé]
Dim 30 Sep 2018 - 10:07
Comme quoi, entre chimères il est encore possible de se ressembler et de faire lien. Au fond, ce n’était pas une mauvaise chose que les deux femmes puissent partager ce genre de philosophie. Certains pourraient penser que voir les choses d’une telle façon n’est qu’un signe de dangerosité. Ils n’auraient pas tort, évidemment, mais c’est également une façon de se protéger d’autrui, d’identifier ses potentiels alliés et éventuels ennemis.
- J’ai rencontré la mort à plusieurs reprises, en effet. C’est une douce amie désormais.
Cléopatra Amonwë pencha légèrement la tête, pensive. Il est vrai qu’elle avait toujours eu cette appétence pour les objets macabres qui pouvaient l’entourer. L’univers de la mort n’est pas quelque chose qui lui fait peur. En vérité, tout cela la fascine au plus haut point. Mais au fond, ce n’est qu’une réponse – inadaptée certainement – au traumatisme qu’elle a vécu suite à la mort de son ancien compagnon. Elle n’a pas pu le sauver, impossible de le tirer hors des chutes de pierre. La scène avait été d’une violence inouïe. Même la magie n’aurait pas suffi à le tirer d’affaire. Le drame n’aurait pas pu être évité, une caverne qui s’effondre sur vous, il est impossible de s’en protéger. En somme, cette fascination en deviendrait presque pathologique.
Le sourire carnassier de la blonde la sortit de son lot de pensées sombres. La brune plaça volontiers son regard charbonneux dans celui, azuré, de son Yang. Ses paroles étaient subtiles, mesurées, et si le sujet n’en était pas tout autant sérieux, elles seraient presque raffinées. Ses capacités de réflexion sont un point commun que la brune ne peut que relever. Ces deux femmes, réunies, pourraient faire un malheur. L’arithmancienne rejoignait l’élaboration mentale de sa collègue potionniste, approuvant tout ceci d’un simple signe de tête.
- Eh bien, je dois dire que je n’aurais jamais pensé que vous aviez cela dans les tripes, Skinner, confessa-t-elle d’un ton sérieux. J’en suis absolument ravie.
Oh bien sûr elle n’avait pas sous-estimé sa collègue. Toutes les deux, ce sont de grandes sorcières de leur génération, c’est absolument indéniable. Leurs prouesses magiques vont bien au-delà de la moyenne sorcière, c’est d’ailleurs un critère d’entrée au poste de Professeur à l’Université d’Hungcalf. Mais, toute la nuance résidait en fin de compte dans sa psychologie, sa philosophie.
La suivant du regard, Amonwë l’écoutait expliquer que ces charmantes petites épines bleues n’étaient autre qu’une réserve de poison. Les presser génère davantage de substance, non mortelle, certes, mais pourtant bien affaiblissante à ce qu’elle comprenait. Une idée lui vint subitement à l’esprit, presque entièrement insufflée par la pulsion de mort qui l’habitait. Alors que la blonde lui tournait le dos, la Conjureure se saisit d’un bouquet d’épines qu’elle plaça au niveau de la paume de sa main. Elle enfonça sans ménagement la dizaine d’épines qu’elle tenait, les pressant avidement afin de libérer toute leur teneur toxique. Il suffit de quelques secondes pour que le produit se répande dans ses veines. Elle pouvait sentir le liquide empoisonné progresser peu à peu vers son cœur, l’adrénaline de la situation aidant. Cette fois-ci, portant une main sur son cœur désormais douloureux, Amonwë s’appuya contra un grand chêne et reprit la parole, un sourire sadique sur ses lèvres carmin.
- Et si nous mettions en œuvre ce dont nous parlions, Agrippa. Nous sommes seules, vous avez loisir d'en terminer. Alors ? Qu’allez-vous faire de moi ?
Évidemment, elle n’allait pas mourir. Le poison n’était pas mortel selon les dires de la Maître des Potions. Pour autant, la nuance résidait autre part. Le toxique l’affaiblissait à une vitesse fulgurante. Sa vue commençait déjà à baisser, des tremblements apparaissaient. Si elle n’allait pas perdre la vie à cause du poison, sa collègue, elle, aurait le choix. La Professeure d’Arithmancie était désormais assez faible pour être achevée. Comme quoi, un poison vaut parfois beaucoup plus qu’un vulgaire sortilège impardonnable. La situation était étrangement stimulante. Qu’allait-elle faire exactement ? L’égyptienne savait qu’elle prenait le risque de se faire éliminer de l’échiquier rapidement : personne n’était au courant de sa venue ici ce soir. Aucun être humain n’était aux alentours. Les deux femmes étaient seules, absolument seules. La brune s’effondra sur le sol, saisie de tremblements plus violents. Elle n’avait pas lésiné sur la dose de poison. C’était volontaire. Aucune autre présence pour témoigner d’un meurtre. Les choses allaient devenir plus qu’intéressantes.
- J’ai rencontré la mort à plusieurs reprises, en effet. C’est une douce amie désormais.
Cléopatra Amonwë pencha légèrement la tête, pensive. Il est vrai qu’elle avait toujours eu cette appétence pour les objets macabres qui pouvaient l’entourer. L’univers de la mort n’est pas quelque chose qui lui fait peur. En vérité, tout cela la fascine au plus haut point. Mais au fond, ce n’est qu’une réponse – inadaptée certainement – au traumatisme qu’elle a vécu suite à la mort de son ancien compagnon. Elle n’a pas pu le sauver, impossible de le tirer hors des chutes de pierre. La scène avait été d’une violence inouïe. Même la magie n’aurait pas suffi à le tirer d’affaire. Le drame n’aurait pas pu être évité, une caverne qui s’effondre sur vous, il est impossible de s’en protéger. En somme, cette fascination en deviendrait presque pathologique.
Le sourire carnassier de la blonde la sortit de son lot de pensées sombres. La brune plaça volontiers son regard charbonneux dans celui, azuré, de son Yang. Ses paroles étaient subtiles, mesurées, et si le sujet n’en était pas tout autant sérieux, elles seraient presque raffinées. Ses capacités de réflexion sont un point commun que la brune ne peut que relever. Ces deux femmes, réunies, pourraient faire un malheur. L’arithmancienne rejoignait l’élaboration mentale de sa collègue potionniste, approuvant tout ceci d’un simple signe de tête.
- Eh bien, je dois dire que je n’aurais jamais pensé que vous aviez cela dans les tripes, Skinner, confessa-t-elle d’un ton sérieux. J’en suis absolument ravie.
Oh bien sûr elle n’avait pas sous-estimé sa collègue. Toutes les deux, ce sont de grandes sorcières de leur génération, c’est absolument indéniable. Leurs prouesses magiques vont bien au-delà de la moyenne sorcière, c’est d’ailleurs un critère d’entrée au poste de Professeur à l’Université d’Hungcalf. Mais, toute la nuance résidait en fin de compte dans sa psychologie, sa philosophie.
La suivant du regard, Amonwë l’écoutait expliquer que ces charmantes petites épines bleues n’étaient autre qu’une réserve de poison. Les presser génère davantage de substance, non mortelle, certes, mais pourtant bien affaiblissante à ce qu’elle comprenait. Une idée lui vint subitement à l’esprit, presque entièrement insufflée par la pulsion de mort qui l’habitait. Alors que la blonde lui tournait le dos, la Conjureure se saisit d’un bouquet d’épines qu’elle plaça au niveau de la paume de sa main. Elle enfonça sans ménagement la dizaine d’épines qu’elle tenait, les pressant avidement afin de libérer toute leur teneur toxique. Il suffit de quelques secondes pour que le produit se répande dans ses veines. Elle pouvait sentir le liquide empoisonné progresser peu à peu vers son cœur, l’adrénaline de la situation aidant. Cette fois-ci, portant une main sur son cœur désormais douloureux, Amonwë s’appuya contra un grand chêne et reprit la parole, un sourire sadique sur ses lèvres carmin.
- Et si nous mettions en œuvre ce dont nous parlions, Agrippa. Nous sommes seules, vous avez loisir d'en terminer. Alors ? Qu’allez-vous faire de moi ?
Évidemment, elle n’allait pas mourir. Le poison n’était pas mortel selon les dires de la Maître des Potions. Pour autant, la nuance résidait autre part. Le toxique l’affaiblissait à une vitesse fulgurante. Sa vue commençait déjà à baisser, des tremblements apparaissaient. Si elle n’allait pas perdre la vie à cause du poison, sa collègue, elle, aurait le choix. La Professeure d’Arithmancie était désormais assez faible pour être achevée. Comme quoi, un poison vaut parfois beaucoup plus qu’un vulgaire sortilège impardonnable. La situation était étrangement stimulante. Qu’allait-elle faire exactement ? L’égyptienne savait qu’elle prenait le risque de se faire éliminer de l’échiquier rapidement : personne n’était au courant de sa venue ici ce soir. Aucun être humain n’était aux alentours. Les deux femmes étaient seules, absolument seules. La brune s’effondra sur le sol, saisie de tremblements plus violents. Elle n’avait pas lésiné sur la dose de poison. C’était volontaire. Aucune autre présence pour témoigner d’un meurtre. Les choses allaient devenir plus qu’intéressantes.
- revelio:
- Mon dieu ce RP !!! Je laisse libre court à ton imagination pour la suite !
- InvitéInvité
Re: 1, 2, 3, nous irons aux bois. [Cléopatra][Terminé]
Dim 30 Sep 2018 - 13:38
Parler de la mort comme une douce amie était un euphémisme à mes yeux. Toutefois, je ne le relevais pas. Même si je connaissais la faucheuse également, je ne la considérais pas comme telle, cependant je ne cherchais pas à la fuir pour autant. Passer de vie à trépas n'était qu'une étape, une conclusion de l'existence, et je n'en avais pas peur. Néanmoins, il fallait s'y rendre au bon moment, et je savais que j'avais encore bien des choses à accomplir avant de passer de l'autre côté. Je ne pouvais pas m'en aller maintenant, je savais, au plus profond de mon être, que je devais encore veiller. Tant que la relève n'était pas assurée, je ne pouvais pas partir.
Mais les paroles suivantes de ma collègue m'amusèrent d'autant plus. Ne pas deviner ce que j'avais dans les tripes démontraient encore une fois qu'elle n'avait pas réfléchi à ma condition, à ce que je pouvais être, et réellement représenter. De part ce fait, je me retenais de ne pas lui rire au nez. Dans le fond, elle était satisfaite de le découvrir, alors je la laissais à sa révélation, amusée comme si j'étais face à un enfant heureux devant un cadeau absurde. Comme quoi l'innocence avait ce petit quelque chose de mignon et d'attendrissant, même pour moi. Je préférais ne rien commenter et la laisser à sa rêverie, que son imagination s'envole et suppose de ce que j'aurai pu être ou de ce que j'étais vraiment. Les suppositions et l'espoir font vivre parait-il.
Lorsque, légère et attentive à ce que je faisais, je sentais un changement dans l'air, je ne pouvais m'empêcher de me retourner vivement pour observer ma collègue. Je croyais très sincèrement qu'elle allait me pousser contre le buisson pour m'empoisonner. Ça m'aurait surprise, mais au fond, son agissement aurait été particulièrement logique et malsain. Même si nous serions définitivement devenues ennemies à ce moment, j'aurai eu du respect pour elle. Au lieu de cela, elle décidait d'agir de manière tout à fait puérile et totalement idiote. Je devais le lui montrer en arrondissant les yeux, complétement abasourdie par sa stupidité. Au moins, elle avait eu un résultat inattendu pour moi : je perdais mon masque hautain pour prendre celui de la franche surprise un instant. Et alors que je la voyais commencer à être en proies au poison, je reprenais une expression tout à fait fermée, si ce n'était pas avec une pointe de désespoir.
Par Merlin, pourquoi étais-je affublée d'une personne aussi dévastatrice envers elle ?
Bien sûr, j'avais deviné et compris sa démarche, et c'est presque en la voyant se gausser avec une expression de victoire tout en m'expliquant sa démarche que je passais lentement ma main dans mes cheveux. Non mais sérieusement ? Allô quoi. Je poussais un très long soupir las en la laissant s'écrouler à terre, se recroqueviller et trembler. Roulant mes yeux dans leurs orbites, je croisais les bras d'un air totalement désintéressé, attendant que l'importante dose de poison finisse de se répandre dans son organisme et que les spasmes se calment un peu. Ainsi, je la regardais d'un air totalement absent, comme si je voyais la chose la plus insignifiante de ma vie, avant de décider enfin à m'accroupir devant elle pour la regarder. Je savais qu'elle allait entendre ma voix de manière déformée et qu'elle était presque aveugle, car oui j'avais déjà subi ce poison moi aussi, mais je lui parlais quand même. Car son inconscient allait capter pour son conscient.
- Par le grand Merlin ce que vous pouvez être conne. Pardon, je ne trouve pas de synonyme plus approprié en l'état, vous ne m'en tiendrez pas rigueur.
Penchant un peu la tête sur le côté, je reprenais, un air mesquin et victorieux sur le visage.
- Vous savez… si j'avais voulu vous éliminer, j'aurai sauté sur l'une des centaines d'occasions qui se sont présentées à moi depuis notre rencontre dans la réserve.
Et, comme si je faisais face à un bon toutou, de ma main droite, je venais tapoter la chevelure noire de mon Yin. Brave petite idiote. Me relevant tranquillement, je fis volte-face, absolument indifférente à son sort, puis je disparaissais dans la végétation.
Je savais qu'elle n'allait pas mourir, simplement particulièrement souffrir. Ainsi, l'urgence de la situation n'existait que pour elle, pas pour moi. Ce qu'elle avait essayé de simuler de notre conversation précédente concernant nos élèves n'était qu'un bide total. En dehors de la rendre d'autant plus stupide à mes yeux, elle n'avait rien gagné. Si le poison avait été mortel, le résultat avait été de même.
En réalité, même si elle pouvait se dresser face à moi comme une rivale, je n'avais aucune raison d'attenter à sa vie. Tant qu'elle ne touchait pas à ma famille, je n'avais véritablement pas d'intention mauvaise, envers personne en réalité. Mais les gens confondaient avant tout ma manière d'être stricte, et la méchanceté en générale. Je n'étais pas une personne fondamentalement méchante, mais je savais protéger mes intérêts, et surtout ma famille. Ainsi, l'agissement de la Amonwë ne m'apportait rien d'autre que du dépit, et éventuellement un peu de pitié. Cette femme devait être bien perdue dans sa vie pour en arriver à de tels résultats.
Ma collègue aurait pu être dévorée par une acromentule durant mon absence que ça ne me ferait ni chaud ni froid. Dans cette situation, elle s'y était mise toute seule. J'aurai pu rester et veiller sur elle, attendant que son organisme se défende tout seul face au poison, mais en fait, je n'avais pas la patience pour ça, ni la gentillesse, présentement. Ainsi, je décidais d'aller chercher un autre ingrédient, en prenant tout mon temps. Sans être pressée ou à chercher à me soucier de la femme non loin. Je n'en revenais pas… était-ce un test à mon attention ? Mais quelle idiotie, croyait-elle vraiment que je souhaitais la tuer ?
Il fallait être givré pour penser cela, et sans doute d'autant plus pour laisser un blesser derrière moi. Mais encore une fois, je savais qu'il n'y avait aucun danger pour que cela puisse arriver.
Après plusieurs minutes à trainer et roder non loin de la conjureuse de sort, je revenais vers elle, constatant de son état presque végétatif à terre.
- Ah, vous êtes toujours là.
Poussant un nouveau soupir, je me décidais enfin à faire apparaître un antidote dans mes mains avant de me pencher à nouveau sur elle pour lui soulever la tête et lui faire boire quelque gorgée de ma concoction. Ceci fait, je me redressais et croisais les bras, rangeant ma fiole, tout en réfléchissant à ce que j'allais bien pouvoir manger comme repas une fois rentrée à l'université.
Mais les paroles suivantes de ma collègue m'amusèrent d'autant plus. Ne pas deviner ce que j'avais dans les tripes démontraient encore une fois qu'elle n'avait pas réfléchi à ma condition, à ce que je pouvais être, et réellement représenter. De part ce fait, je me retenais de ne pas lui rire au nez. Dans le fond, elle était satisfaite de le découvrir, alors je la laissais à sa révélation, amusée comme si j'étais face à un enfant heureux devant un cadeau absurde. Comme quoi l'innocence avait ce petit quelque chose de mignon et d'attendrissant, même pour moi. Je préférais ne rien commenter et la laisser à sa rêverie, que son imagination s'envole et suppose de ce que j'aurai pu être ou de ce que j'étais vraiment. Les suppositions et l'espoir font vivre parait-il.
Lorsque, légère et attentive à ce que je faisais, je sentais un changement dans l'air, je ne pouvais m'empêcher de me retourner vivement pour observer ma collègue. Je croyais très sincèrement qu'elle allait me pousser contre le buisson pour m'empoisonner. Ça m'aurait surprise, mais au fond, son agissement aurait été particulièrement logique et malsain. Même si nous serions définitivement devenues ennemies à ce moment, j'aurai eu du respect pour elle. Au lieu de cela, elle décidait d'agir de manière tout à fait puérile et totalement idiote. Je devais le lui montrer en arrondissant les yeux, complétement abasourdie par sa stupidité. Au moins, elle avait eu un résultat inattendu pour moi : je perdais mon masque hautain pour prendre celui de la franche surprise un instant. Et alors que je la voyais commencer à être en proies au poison, je reprenais une expression tout à fait fermée, si ce n'était pas avec une pointe de désespoir.
Par Merlin, pourquoi étais-je affublée d'une personne aussi dévastatrice envers elle ?
Bien sûr, j'avais deviné et compris sa démarche, et c'est presque en la voyant se gausser avec une expression de victoire tout en m'expliquant sa démarche que je passais lentement ma main dans mes cheveux. Non mais sérieusement ? Allô quoi. Je poussais un très long soupir las en la laissant s'écrouler à terre, se recroqueviller et trembler. Roulant mes yeux dans leurs orbites, je croisais les bras d'un air totalement désintéressé, attendant que l'importante dose de poison finisse de se répandre dans son organisme et que les spasmes se calment un peu. Ainsi, je la regardais d'un air totalement absent, comme si je voyais la chose la plus insignifiante de ma vie, avant de décider enfin à m'accroupir devant elle pour la regarder. Je savais qu'elle allait entendre ma voix de manière déformée et qu'elle était presque aveugle, car oui j'avais déjà subi ce poison moi aussi, mais je lui parlais quand même. Car son inconscient allait capter pour son conscient.
- Par le grand Merlin ce que vous pouvez être conne. Pardon, je ne trouve pas de synonyme plus approprié en l'état, vous ne m'en tiendrez pas rigueur.
Penchant un peu la tête sur le côté, je reprenais, un air mesquin et victorieux sur le visage.
- Vous savez… si j'avais voulu vous éliminer, j'aurai sauté sur l'une des centaines d'occasions qui se sont présentées à moi depuis notre rencontre dans la réserve.
Et, comme si je faisais face à un bon toutou, de ma main droite, je venais tapoter la chevelure noire de mon Yin. Brave petite idiote. Me relevant tranquillement, je fis volte-face, absolument indifférente à son sort, puis je disparaissais dans la végétation.
Je savais qu'elle n'allait pas mourir, simplement particulièrement souffrir. Ainsi, l'urgence de la situation n'existait que pour elle, pas pour moi. Ce qu'elle avait essayé de simuler de notre conversation précédente concernant nos élèves n'était qu'un bide total. En dehors de la rendre d'autant plus stupide à mes yeux, elle n'avait rien gagné. Si le poison avait été mortel, le résultat avait été de même.
En réalité, même si elle pouvait se dresser face à moi comme une rivale, je n'avais aucune raison d'attenter à sa vie. Tant qu'elle ne touchait pas à ma famille, je n'avais véritablement pas d'intention mauvaise, envers personne en réalité. Mais les gens confondaient avant tout ma manière d'être stricte, et la méchanceté en générale. Je n'étais pas une personne fondamentalement méchante, mais je savais protéger mes intérêts, et surtout ma famille. Ainsi, l'agissement de la Amonwë ne m'apportait rien d'autre que du dépit, et éventuellement un peu de pitié. Cette femme devait être bien perdue dans sa vie pour en arriver à de tels résultats.
Ma collègue aurait pu être dévorée par une acromentule durant mon absence que ça ne me ferait ni chaud ni froid. Dans cette situation, elle s'y était mise toute seule. J'aurai pu rester et veiller sur elle, attendant que son organisme se défende tout seul face au poison, mais en fait, je n'avais pas la patience pour ça, ni la gentillesse, présentement. Ainsi, je décidais d'aller chercher un autre ingrédient, en prenant tout mon temps. Sans être pressée ou à chercher à me soucier de la femme non loin. Je n'en revenais pas… était-ce un test à mon attention ? Mais quelle idiotie, croyait-elle vraiment que je souhaitais la tuer ?
Il fallait être givré pour penser cela, et sans doute d'autant plus pour laisser un blesser derrière moi. Mais encore une fois, je savais qu'il n'y avait aucun danger pour que cela puisse arriver.
Après plusieurs minutes à trainer et roder non loin de la conjureuse de sort, je revenais vers elle, constatant de son état presque végétatif à terre.
- Ah, vous êtes toujours là.
Poussant un nouveau soupir, je me décidais enfin à faire apparaître un antidote dans mes mains avant de me pencher à nouveau sur elle pour lui soulever la tête et lui faire boire quelque gorgée de ma concoction. Ceci fait, je me redressais et croisais les bras, rangeant ma fiole, tout en réfléchissant à ce que j'allais bien pouvoir manger comme repas une fois rentrée à l'université.
- Spoiler:
- Mais…
- InvitéInvité
Re: 1, 2, 3, nous irons aux bois. [Cléopatra][Terminé]
Dim 30 Sep 2018 - 14:30
La situation générée par la brune aurait au moins eu pour effet de provoquer une réaction de surprise sur le visage de son vis-à-vis. Mais qui ne dura qu’un temps. Sa démarche pouvait paraître complètement loufoque et irraisonnée, pourtant, elle donnerait de nombreuses informations sur l’attitude de sa collègue envers elle. Déformée, la voix de Skinner raisonnait dans son esprit, sa vision était extrêmement floue, ne dessinant finalement que des lueurs blondes, celles de ses cheveux, éclairés par sa baguette. ‘’Conne’’, oui, elle l’avait probablement été sur le coup. C’était son inconscient qui prenait toutes les informations auditives relevées autour d’elle. Tout semblait silencieux, seulement la voix d’Agrippa Skinner lui signifiant que si elle avait voulu la tuer, des centaines d’occasions s’étaient déjà présentées à elle. Vraiment ? Lesquelles ? Ce sera une question que l’arithmancienne ne pourra jamais résoudre puisque clairement non à même de poser la question. Elle sentit un tapotement sur sa chevelure sombre, se doutant qu’il s’agissait de sa collègue. Quelle horrible saleté.
Les minutes passèrent. Plus personne à l’horizon, du moins, c’est ce qu’il semblait. Elle ne sentit aucune créature s’approcher d’elle. Quelle chance. Ainsi donc, son Yang avait décidé de l’abandonner à son sort, l’humiliant un peu plus. Jamais elle ne lui pardonnerait cela, c’était désormais impossible, et cela ne la dérangerait pas à l’avenir.
[…]
La sorcière se réveillait lentement. Ses yeux recouvraient la vue, ses sens reprenant leurs droits. La Maître des Potions était debout, bras croisés, pensive. Amonwë se releva difficilement, sentant toujours des fourmillements dans ses membres, probablement les effets du poison qui se dissipèrent. Elle ne s’était pas loupée. Elle lança un regard glacial à la blonde.
- Vous n’êtes qu’une pauvre garce, Skinner, dit-elle en plissant les yeux, sa mâchoire serrée.
S’en était terminée pour elle. Cette situation, elle l’avait provoqué, certes, mais elle considérait désormais avoir assez d’informations pour se faire un avis sur la mère de famille. A ses yeux, cette dernière était encore pire qu’une sociopathe. De toute évidence, elle l’aurait bien laissé crever si une créature avait décidé de s’en prendre à elle. Si elle s’écoutait, elle aurait probablement giflé sa comparse, mais même si elle n’en était pas moins furieuse, elle savait se contrôler. La brune remit ses cheveux en place d’un mouvement de la tête et reprit le chemin du château. Pour tout dire, elle avait actuellement des envies de meurtre.
Les minutes passèrent. Plus personne à l’horizon, du moins, c’est ce qu’il semblait. Elle ne sentit aucune créature s’approcher d’elle. Quelle chance. Ainsi donc, son Yang avait décidé de l’abandonner à son sort, l’humiliant un peu plus. Jamais elle ne lui pardonnerait cela, c’était désormais impossible, et cela ne la dérangerait pas à l’avenir.
[…]
La sorcière se réveillait lentement. Ses yeux recouvraient la vue, ses sens reprenant leurs droits. La Maître des Potions était debout, bras croisés, pensive. Amonwë se releva difficilement, sentant toujours des fourmillements dans ses membres, probablement les effets du poison qui se dissipèrent. Elle ne s’était pas loupée. Elle lança un regard glacial à la blonde.
- Vous n’êtes qu’une pauvre garce, Skinner, dit-elle en plissant les yeux, sa mâchoire serrée.
S’en était terminée pour elle. Cette situation, elle l’avait provoqué, certes, mais elle considérait désormais avoir assez d’informations pour se faire un avis sur la mère de famille. A ses yeux, cette dernière était encore pire qu’une sociopathe. De toute évidence, elle l’aurait bien laissé crever si une créature avait décidé de s’en prendre à elle. Si elle s’écoutait, elle aurait probablement giflé sa comparse, mais même si elle n’en était pas moins furieuse, elle savait se contrôler. La brune remit ses cheveux en place d’un mouvement de la tête et reprit le chemin du château. Pour tout dire, elle avait actuellement des envies de meurtre.
- InvitéInvité
Re: 1, 2, 3, nous irons aux bois. [Cléopatra][Terminé]
Lun 1 Oct 2018 - 12:22
Voyant du coin de l'œil que ma collègue reprenait ses esprits à la suite de l'antidote que je lui avais donné, je ne bougeais guère davantage. La laissant aller à son rythme d'éveil, je n'allais pas me risquer de la brusquer… d'autant plus que, étrangement, j'avais comme le pressentiment qu'elle n'avait pas spécialement apprécié que je ne lui vienne pas en aide immédiatement. Franchement, à quoi s'attendait-elle ? Tournant tout à fait mon regard sur elle lorsqu'elle se releva, ses paroles me touchèrent avec un amusement non feint.
- Merci, je vous retourne le compliment.
Mon ton était léger, et la colère que je lisais sur le visage de ma collègue faisait mon exaltation. Alors qu'elle tournait les talons, je ne pouvais m'empêcher de laisser un petit rire discret, audible uniquement que pour moi, raisonner dans ma gorge. J'avais l'impression de voir mes enfants lorsque je les avais punis. Ils avaient exactement la même expression déçue et colérique. Pourtant, encore une fois, ma démarche n'avait pas été de me mettre l'arithmencienne à dos, voilà pourquoi je lui emboitais le pas, non sans accélérer légèrement pour arriver à sa hauteur. Mon sourire toujours sur les lèvres, car j'étais incapable de le dissimuler, je reprenais la parole, d'un ton particulièrement léger, comme si c'était étonnant que je puisse parler ainsi.
- Et bien quoi ? Vous ne me remerciez pas pour l'antidote et vous préférez vous en aller comme une voleuse ? Je ne vous ai pas incité à vous faire du mal je vous rappelle.
Ho mon Yin pouvait tout à fait lever la main sur moi, je n'allais pas m'en formaliser, simplement que je cernerais davantage le caractère lunatique et incertain de la femme avec qui je me retrouvais ici, en pleine forêt. Décidant alors que je n'avais pas envie de marcher comme une marathonienne tout en discutant, je m'aventurais à lui saisir le bras avec fermeté, mais pour la lâcher dès qu'elle tourna son regard vers moi. Reprenant mon air indifférent et hautain, l'habituel donc, je reprenais, toujours tranquille.
- Madame Amonwë, pourriez-vous m'expliquer votre démarche de tout à l'heure ? En dehors du fait qu'il soit effroyablement stupide, je n'ai pas su le saisir, bien malgré moi.
Je ne lui posais pas cette question uniquement pour avoir ses intentions, et qu'elle me l'explique, comme un enfant devant sa mère, mais bien parce que je ne voulais pas que cette nuit se termine comme la dernière fois, sur un ton de négativité. La première fois, je l'avais provoqué, j'en assumais alors pleinement les conséquences. Mais à l'instant, je ne voulais pas qu'un mal entendu puisse régner entre nous. Encore une fois, j'essayais de lui montrer que j'étais une femme qui faisait face, avec qui il était possible de discuter et qui restait, à mon échelle, ouverte.
- Merci, je vous retourne le compliment.
Mon ton était léger, et la colère que je lisais sur le visage de ma collègue faisait mon exaltation. Alors qu'elle tournait les talons, je ne pouvais m'empêcher de laisser un petit rire discret, audible uniquement que pour moi, raisonner dans ma gorge. J'avais l'impression de voir mes enfants lorsque je les avais punis. Ils avaient exactement la même expression déçue et colérique. Pourtant, encore une fois, ma démarche n'avait pas été de me mettre l'arithmencienne à dos, voilà pourquoi je lui emboitais le pas, non sans accélérer légèrement pour arriver à sa hauteur. Mon sourire toujours sur les lèvres, car j'étais incapable de le dissimuler, je reprenais la parole, d'un ton particulièrement léger, comme si c'était étonnant que je puisse parler ainsi.
- Et bien quoi ? Vous ne me remerciez pas pour l'antidote et vous préférez vous en aller comme une voleuse ? Je ne vous ai pas incité à vous faire du mal je vous rappelle.
Ho mon Yin pouvait tout à fait lever la main sur moi, je n'allais pas m'en formaliser, simplement que je cernerais davantage le caractère lunatique et incertain de la femme avec qui je me retrouvais ici, en pleine forêt. Décidant alors que je n'avais pas envie de marcher comme une marathonienne tout en discutant, je m'aventurais à lui saisir le bras avec fermeté, mais pour la lâcher dès qu'elle tourna son regard vers moi. Reprenant mon air indifférent et hautain, l'habituel donc, je reprenais, toujours tranquille.
- Madame Amonwë, pourriez-vous m'expliquer votre démarche de tout à l'heure ? En dehors du fait qu'il soit effroyablement stupide, je n'ai pas su le saisir, bien malgré moi.
Je ne lui posais pas cette question uniquement pour avoir ses intentions, et qu'elle me l'explique, comme un enfant devant sa mère, mais bien parce que je ne voulais pas que cette nuit se termine comme la dernière fois, sur un ton de négativité. La première fois, je l'avais provoqué, j'en assumais alors pleinement les conséquences. Mais à l'instant, je ne voulais pas qu'un mal entendu puisse régner entre nous. Encore une fois, j'essayais de lui montrer que j'étais une femme qui faisait face, avec qui il était possible de discuter et qui restait, à mon échelle, ouverte.
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