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Don't stop the music (Grace)
Mer 17 Oct 2018 - 17:28
"Pour représenter la continuité de la musique et les courants anciens influençant les courants modernes, je vous demande de créer une composition en collaboration avec un élève de DUCs." Voilà l'intitulé du devoir de musique donné la semaine dernière. Les binômes sont tombés et j'ai découvert avec qui je vais devoir créer un morceau : De Launay. Nom qui m'est vaguement familier, mais il ne me semble pas avoir eu l'occasion de rencontrer cette fille. Grace. En tout cas, joli prénom. Je lui ai rapidement envoyé un hibou afin de convenir d'un créneau pour se rencontrer. Le rendez-vous était pris dans la salle de musique.
L'heure arrivée, je rentre dans la salle en compagnie de ma flûte. Seul instrument que je sais vraiment jouer, qui est comme une extension de moi-même. Quand je joue, c'est comme si tout le poids pesant sur mes épaules s'envolait, je suis libre, je suis enfin moi-même. La salle étant libre, je commence à installer un petit espace de travail, avec deux pupitres proches du piano, une table et deux chaises pour pouvoir se poser et discuter. D'un coup de baguette, je fais venir quelques parchemins de musique pour pouvoir composer. Alors que je monte ma flûte, la porte s'ouvre pour laisser apparaître une jeune fille blonde, qui m'a l'air vachement jeune pour être à l'université. Oh well, les premières années ont l'air de plus en plus jeunes. J'arbore mon plus beau sourire avant d'accueillir ma nouvelle coéquipière. "Grace ? Bonjour, entre. Irina, enchantée."
Une fois la jeune femme entrée, je referme la porte afin d'avoir la meilleure insonorisation possible. "Tu joues d'un instrument en particulier où tu touches à tout ? Personnellement je suis flûtiste, mais je joue aussi un peu de piano." Je décoche encore mon plus beau sourire vers la deuxième année. J'adore la musique, et donc je suis de bonne humeur. J'espère que cette collaboration sera intéressante.
@Grace de Launay
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Re: Don't stop the music (Grace)
Lun 5 Nov 2018 - 16:53
Don't stop the music
mercredi 17 octobre 2018
Je n’étais pas d’humeur à grand chose, en ce moment. Mon humeur avait tendance à être exécrable. J’avais voulu y croire, encore. Je m’étais dit qu’avec Théodore, ce serait différent. Il était gentil, il était mignon, s’il me disait qu’il voulait essayer, c’était qu’il était sincère, non? Et bien… Non. Quelques jours après la rentrée, lorsque le Chineur était paru, il avait purement et simplement disparu. Je n’en avais parlé qu’avec Fynn et Juliet. Les seules qui étaient au courant de toute cette histoire. Depuis mon réveil en compagnie d’un inconnu et mon trou noir, jusqu’à la révélation de mes fiançailles le jour de mon anniversaire et mon rendez-vous avec Théodore à dos d’Hypogryffe et le fait que je le trouvais mignon, attachant et que oui, mon petit coeur d’artichaut avait commencé à s’émouvoir. “Miss de Launay! Vous êtes avec nous?” Eclat de rire presque général dans la salle. Presque, puisque seule Fynn n’avait pas rigolé, tentant vainement de me pousser du coude pour me ramener au présent, sans succès avant l’interjection du professeur. Je piquai un fard, m’excusant en balbutiant tandis que l’enseignant demandait à un volontaire de réexpliquer ce qu’il venait de dire. Nous allions devoir travailler avec des étudiants en D.E.F.I sur la composition d’une musique. Okay. S’il avait donné le nom de la personne avec laquelle j’allais devoir travailler, il ne le redit pas. Je n’avais plus qu’à attendre.
Heureusement, je ne restai pas longtemps dans l’expectative, puisque dans la journée qui suivit, je reçus un petit message par hibou d’une certaine Irina. Je me gardais bien d’essayer de prononcer son nom de famille, par crainte de le massacrer. Je me gardai même de l’écrire pour les mêmes raisons. Je fis mon maximum pour être à l’heure au rendez-vous. En réalité, j’aurais préféré arriver avant, mais c’était raté. Lorsque j’ouvris la porte, une brune sculpturale - comme quoi, il n’y avait pas besoin d’avoir du sang de vélane pour être magnifique - était déjà là à m’attendre en préparer de quoi travailler. Je vis la surprise se peindre sur son visage lorsqu’elle me vit et compris immédiatement de quoi il retournait. Je faisais tellement souvent cette impression… Etant plutôt petite et menue, on me prenait souvent encore pour une collégienne. Et si en temps normal je pouvais jouer de cette impression que je donnais, depuis la disparition de Théodore, ça m’insupportait plus que jamais. Je fus, pourtant, incapable de me justifier. Les mots ne sortaient pas. Je n’essayais même pas de les forcer. Je ne parvins à prendre la parole que lorsqu’elle se fut présentée. “C’est ça. Je suis en deuxième année. Enchantée, Irina.” Bon… C’était dit quand même, et avec plus de douceur que si c’était sorti quelques secondes plus tôt. “Je suis pianiste.” répondis-je. J’aurais pu répondre que je chantais aussi, mais de ce que j’avais compris, c’était juste la partie instrumentale qui intéressait le professeur. “Ca va compter pour tes D.E.F.I, c’est ça?” demandai-je en m’approchant du piano.
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Re: Don't stop the music (Grace)
Mar 13 Nov 2018 - 18:28
La jeune étudiante qui vient d'arriver, avec qui je serai en binôme pour une partie de l'année, ne semble pas être dans de très bonnes conditions mentales pour travailler. Son air maussade, ainsi que ses traits enfantins m'ont un peu déstabilisée lorsqu'elle est entrée dans la salle. Néanmoins, c'est vêtue d'un sourire chaleureux que je l'accueille dans la salle de musique. Elle se permet d'insister sur le fait qu'elle soit en deuxième année, ce que je connais déjà. Mais après tout, cela semble lui tenir à coeur.
Après avoir fermé la porte et demandé à Grace son instrument de prédilection, elle me répond, d'un ton catégorique, qu'elle joue du piano. Mon sourire vacille quelque peu suite à la sécheresse de mon interlocutrice, mais je m'efforce de garder ma bonne humeur. C'est rare, pour moi, d'être de bonne humeur, ces jours-ci. Il serait fâcheux de ternir cette journée. M'asseyant sur une chaise que j'avais installée autour de la table, j'écoute la question de la blonde et acquiesce d'un hochement de tête avant de lui répondre. "Le projet compte pour moitié de la note du semestre, en effet. C'est peut-être différent en DUC ?" Un air réfléchi survole les traits de mon visage. J'espère bien que pour les élèves avec qui nous collaborons, le projet a la même importance que pour nous. Sinon, comment être sûr qu'ils resteront motivés tout au long du projet et s'assurer qu'on aura la meilleure note possible ? J'ose espérer que le professeur de musique est doté d'un bon sens commun et a eu la même réflexion que moi.
Rapprochant de moi un parchemin vierge traînant sur la table, je m'empare d'une plume et y note la date. Relevant mes yeux vers Grace, je pris mon air sérieux habituel. Lorsqu'on parle de travail, je ne suis pas de celles à me distraire. "Bon, le sujet est "la continuité de la musique et l'influence du passé sur les compositions modernes"..." Ma main glisse sur le parchemin alors que j'écris le titre du sujet en haut. "J'imagine donc qu'il faudrait qu'on compare un peu nos vies, comme si j'étais le passé et tu étais le présent." Avant de commencer tout type de travail musical, il est obligatoire de se mettre d'accord sur le type de composition, l'ambiance, le rythme, toutes ces choses là. Et le mieux est juste de discuter, faisant une sorte de brainstorming. D'un trait vif, je scinde le parchemin en deux sur la longueur, créant deux grandes colonnes, intitulées "Passé - Irina" et "Présent - Grace". Un petit rictus apparaît sur mes lèvres en regardant ma main écrire mon prénom à côté du mot "Passé". C'est très étrange de me considérer comme le passé, alors que toute ma vie repose sur le fait que je suis le futur. Futur de ma famille, futur de mon pays, futur du monde. Le rictus disparaissant, je relève les yeux et continue sur ma lancée. "Je commence. Il y a un mois, je me suis fiancée." Sous mon nom, ma plume écrit en lettres fines ma condition, comme une sentence. Mon regard s'attarde sur ce mot. Je ne me suis pas encore habituée à cette condition, qui ne me plaît guerre. Mais il faut pourtant l'accepter. Ce n'est que quelques secondes plus tard que je relève les yeux vers ma binôme, lui demandant silencieusement de partager quelque chose.
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Re: Don't stop the music (Grace)
Ven 23 Nov 2018 - 10:31
Don't stop the music
mercredi 17 octobre 2018
Je m’en voulus d’être sèche avec cette jeune femme qui n’avait rien demandé. Qui n’y était pour rien dans mes soucis actuels et dans ce fort sentiment d’abandon que je pouvais ressentir entre mon frère jumeau et mon fiancé disparu sans laisser de traces. Pourtant, j’essayais encore de lui trouver des excuses: il était malade, ou quelqu’un dans sa famille - il m’avait parlé de sa soeur, me disant que c’était pour assurer sa liberté de choix qu’il avait accepté ces fiançailles, et parce qu’il savait depuis longtemps que ça arriverait un jour - ou bien il lui était arrivé quelque chose, ou… Toujours était-il que, sans nouvelle de sa part depuis la rentrée, j’en étais malade. J’aurais dû m’en moquer. Après tout, il m’avait été imposé par mes parents à cause de la présence de Melrose dans ma tente pendant le Kelpie’s Camp. Mais il avait été gentil avec moi, s’était révélé patient et était attachant. Tout le contraire de Malcom. Clairement, Théodore était le genre de garçon dont je devais tomber amoureuse. J’en avais parfaitement conscience.
Malgré mon ton sec, Irina répondit gentiment à ma question, m’expliquant l’importance de cet exercice dans sa note semestrielle. Pour nous, c’était effectivement différent: seulement un quart de la note du semestre. Mais je m’empressais de la rassurer: “C’est vrai que c’est pas pareil. Mais je te rassure, quand je m’investis dans quelque chose, je le fais à fond.” dis-je avec un sourire rassurant bien que timide qui contrastait grandement avec la façon dont je lui avais parlé en arrivant. Ce dont j’espérais vivement qu’elle ne me tiendrait pas rigueur. J’avais, en plus, un double intérêt à m’investir dans cet exercice: celui d’oublier mon ex petit ami, et celui d’oublier mon fiancé envolé.
Assise au piano, je l’observais tandis qu’elle approchait d’elle un parchemin sur lequel elle commença à écrire des choses avant de me donner l’intitulé du thème. J’imaginais tout à fait un exercice où nous partirions d’un morceau connu - pourquoi pas Le Prélude de Bach, pour en faire quelque chose de nouveau. Machinalement, mes doigts commencèrent à parcourir le piano, se posant sur les touches concernées sans pour autant que j’appuie dessus. Je me contentais de mimer la mélodie, en pleine réflexion alors que ma camarade reprenait le parole, parlant de comparer nos vies. Personnellement, je ne voyais pas trop en quoi elle pouvait être le passé et moi le présent, ni même en quoi des éléments de ma vie pouvaient être intéressant.
Continuant la danse de mes doigts au dessus du clavier, je la laissai écrire et décider de commencer. Et, lorsqu’elle indiqua qu’elle s’était fiancée depuis un mois, mes doigts tombèrent lourdement sur les touches, faisant un bruit cacophonique tandis que je répondais un: “Félicitation?” interrogatif suivi d’un: “Il y a un mois, mon fiancé a disparu sans laisser d’adresse.” Mon regard se fit fuyant, fixé sur mes mains immobiles sur le clavier du piano, comme si j’espérais ainsi parvenir à ne pas me mettre à pleurer.
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Re: Don't stop the music (Grace)
Mer 28 Nov 2018 - 21:17
Grace me rassure par rapport à son implication dans notre travail. Je lui réponds d'un hochement de tête sec, reprenant mes habitudes de femme autoritaire. Reprenant mon sourire, je continue sur un ton enjoué. "Super alors. On a jusqu'à décembre pour faire ce projet mais j'aime bien m'y prendre à l'avance." Grace est prévenue, mais elle a l'air motivée, malgré son air morose de tout à l'heure. Autoritaire, bosseuse, ambitieuse, j'ai souvent pris l'habitude d'être la meneuse dans des projets pareils, en groupe. C'est d'ailleurs ce que je fais en m'installant sur la table et commençant à parler travail. Grace s'installe au piano et je la vois mimer une mélodie. On aura le temps de jouer juste après. Pour l'instant, je continue mon monologue et ma plume glisse sur le parchemin alors que j'énonce ce que j'ai compris de la consigne.
Et alors que j'inscris "fiancée", un bruit résonne dans la pièce et me fait sursauter. Je me retourne brusquement vers Grace, source de ce vacarme. Son explication ne tarde pas à venir. Mes yeux s'arrondissent en écoutant les paroles de la jeune Pokeby, qui vient de baisser les yeux. J'ai l'impression qu'elle va pleurer. Mais quelle idiote. En même temps, je ne pouvais pas savoir, je ne la connais pas cette fille. "Je suis désolée, cela doit être dur pour toi." La curiosité, l'envie de savoir si ses fiançailles étaient arrangées me traverse l'esprit, mais je me retiens. Je n'ai pas envie de la faire se sentir encore plus mal, et surtout je ne la connais pas assez pour m'aventurer là dedans. En tout cas, je sais maintenant pourquoi elle était aussi sèche en arrivant.
Il faut que je trouve un moyen de la rassurer, ou de lui changer les idées. Lui changer les idées serait plus simple je pense, étant donné que je ne la connais pas, j'aurais peur de dire une bêtise de plus. "Tu veux jouer quelque chose ? N'importe quoi. On peut improviser à partir d'un air connu..." Regardant autour de la salle, je prie de tout mon être que mon idée va l'intéresser. Je n'aimerais vraiment pas avoir perdu mon temps ici alors que j'aurais pu travailler sur autre chose. Mes mains se posent sur ma flûte que je pose sur mes genoux. "C'est comme tu veux."
- Spoiler:
- Désolée, c'est tout caca
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Re: Don't stop the music (Grace)
Mar 4 Déc 2018 - 15:26
Don't stop the music
mercredi 17 octobre 2018
Je ne pouvais que comprendre qu’elle ait peur de mon implication dans ce travail si important pour elle. Mais elle pouvait se rassurer, je n’étais pas du genre à baisser les bras. En tout cas, je comptais faire de mon mieux pour qu’elle ne soit pas pénalisée à cause de moi. C’était bien quelque chose dont j’avais horreur. Je détestais me faire remarquer, surtout en mal, alors je ne risquais pas de chercher à mal faire quelque chose. Cela la rassura d’ailleurs grandement et je hochai la tête lorsqu’elle m’indiqua le délai. C’était, effectivement, mieux de s’y prendre en avance, ce que je ne tardai pas à souligner avec timidité: “Tu as raison. C’est mieux. Comme ça, on a plus de temps, on risque moins de se retrouver prises à la gorge.” Ce qui était bien une chose dont j’avais horreur, même lorsque je travaillais seule. J’étais on ne peut plus contente, toutefois, d’être sous la houlette d’une fille plus âgée qui serait celle qui prendrait les décisions. Moi, j’espérais pouvoir me contenter d’apporter des idées. Cette perspective, d’ailleurs, me convenait tout à fait. Elle dirigeait, j’exécutais. C’était très bien comme ça. Et ce n’était pas parce que je mimais une mélodie que je n’écoutais pas ce qu’elle disait. La preuve, lorsqu’elle annonça qu’elle était fiancée. Si je n’avais pas beaucoup côtoyé Théodore, je savais pertinemment que j’étais un petit coeur d’artichaut. Il lui avait donc suffi de faire preuve d’un minimum d’intérêt pour que je tombe sous son charme. J’aurais voulu le chasser aussi facilement de mon esprit qu’il avait dû parvenir à me chasser du sien, mais c’était plus facile à dire qu’à faire. D’autant que, si j’étais parfaitement honnête, je serais obligée d’admettre que je pensais toujours à Malcom.
Mes doigts s’étaient abattus sur le clavier du piano, qui avait résonné d’un bruit à faire grincer des dents. Un bruit de douleur provenant aussi bien de l’instrument que de mon coeur, tandis que j’avais pris la parole à mon tour, indiquant que j’avais été abandonnée par le mien. Les larmes s’entendaient-elles dans ma voix, ou n’était-ce qu’une illusion? Je n’aurais su le dire. Mais, lorsqu’elle s’excusa, alors même qu’elle n’était pas fautive, je me sentis obligée de me justifier: “Ce sont nos parents qui avaient décidé de ces fiançailles. On ne se connaissait pas, lui et moi. Mais… Il était… Gentil. Et… Mignon”Le fait était qu’il m’avait fait une terriblement bonne impression. Je l’avais apprécié immédiatement. Et s’il m’avait dit qu’il avait déjà une petite amie, je lui aurais dit de rester avec elle. Que nos fiançailles ne signifiaient pas qu’il doivent mettre un terme à sa relation. D’autant qu’on ne savait pas si ça allait durer, que ce soit entre elle et lui ou entre lui et moi. Mais là… J’avais cru qu’il m’appréciait, lui aussi. Il avait tenu à pouvoir me regarder dans les yeux, malgré mon ascendance de vélane. J’avais tellement cru que je pouvais lui plaire, qu’il pouvait me rendre heureuse… Une larme roula le long de ma joue. “Il a disparu du jour au lendemain. Je crois… Je crois qu’il n’a pas supporté que ça paraissent dans le chineur.” ca, et la raison de mes fiançailles, aussi… Mon réveil en compagnie d’un inconnu, après une nuit dont je n’avais gardé aucun souvenir. A se demander si on m’avait fait ingurgiter quelque chose, ou si, réellement, il ne s’était rien passé. Mais c’était une réponse que je n’aurais, clairement, jamais. “Bref…” J’avais envie de lui demander si on pouvait changer de sujet. Machinalement, je m’agitai sur mon banc de pianiste comme si j’avais envie d’aller aux toilettes. Ce n’était pas le cas, bien entendu. Mais il était vrai que ce sujet me mettait un peu mal à l’aise, mine de rien.
Sans doute s’en rendit-elle compte, d’ailleurs, puisqu’elle me proposa bientôt de jouer un peu de musique, n’importe quoi. Pour me détendre, probablement. C’était gentil de sa part. Je ne pouvais pas en douter. Pourtant… Ce n’était pas simple non plus à accepter. “C’est gentil. Mais continuons, si tu veux.” répondis-je en réfléchissant un peu à ce que nous pourrions trouver comme idée pour le thème. “Je ne suis pas experte des moldus, mais je crois qu’ils sont de plus en plus nombreux à reprendre de vieilles musiques classiques pour les transformer en éléments plus modernes.”
Au moins, elle ne pourrait pas me reprocher de ne pas y mettre du mien. Cette fois, cependant, j’avais enlevé mes mains du clavier et les avais sagement posées sur mes cuisses.
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Re: Don't stop the music (Grace)
Dim 16 Déc 2018 - 21:07
La jeune sorcière, sèche et froide en arrivant, s'est transformée en boule de tristesse à l'annonce de mes fiançailles. Sa réaction m'a surprise, mais son explication est logique, finalement. Navrée d'apprendre cette nouvelle, je ne sais quoi dire à part m'excuser. "Je suis désolée, cela doit être dur pour toi." Mes pensées vaguent vers mon fiancé à moi et je me surprends à espérer qu'il disparaisse aussi. Certainement que je n'aurais pas la même réaction que Grace. Non, je serais plutôt soulagée. La suite m'indique alors pourquoi elle se met dans cet état-là. "Ce sont nos parents qui avaient décidé de ces fiançailles. On ne se connaissait pas, lui et moi. Mais… Il était… Gentil. Et… Mignon." Alors les De Launay participent aussi aux mariages arrangés ? Mon coeur se tord en comprenant que la jeune femme au piano subit le même sort que moi. Mon visage reste impassible, mais au fond de moi, j'ai de la pitié pour cette fille. Que je sois victime de ces arrangements, soit. Mais qu'une fille si jeune, si touchante, se fasse fiancer contre son gré, cela m'énerve. Laissez la vivre. Je la laisse continuer son histoire, il semblerait qu'elle ait besoin d'en parler. Et après tout, quoi de plus facile que de raconter ses problèmes à une inconnue ? "Il a disparu du jour au lendemain. Je crois… Je crois qu’il n’a pas supporté que ça paraisse dans le chineur." Ah. Mes sourcils se relèvent légèrement au dessus de mes yeux alors que j'entends le nom du journal maléfique. "Encore un mariage détruit par ce torchon." Je vois que Grace se sent mal à l'aise de s'être confiée comme cela. Elle gigote sur son tabouret et ressemble vraiment à une petite fille.
Je comprends qu'elle souhaite parler d'autre chose et je lui propose alors une autre manière de travailler. "Tu veux jouer quelque chose ? N'importe quoi. On peut improviser à partir d'un air connu... C'est comme tu veux." Le but est de la détendre, d'essayer de trouver une piste pour ce morceau que l'on doit composer. "C’est gentil. Mais continuons, si tu veux." Un air d'impatience se pose sur mon visage alors que je reprends ma plume pour barrer tout ce que j'ai écrit jusque là. "Non, ça ne marche pas cette méthode. Essayons de trouver autre-chose." Les sourcils froncés, j'essaie de trouver une idée. C'est compliqué, mon esprit cartésien a souvent du mal à se détacher de la première idée me venant à l'esprit. Cependant, la voix de Grace se lève pour proposer quelque chose. "Je ne suis pas experte des moldus, mais je crois qu’ils sont de plus en plus nombreux à reprendre de vieilles musiques classiques pour les transformer en éléments plus modernes." Très bonne idée, d'ailleurs. Un sourire se dessine sur mes lèvres alors que ma plume se met à écrire l'idée de la Pokeby. "C'est super. Cela colle parfaitement au thème. On pourrait choisir un morceau ancien, et le modifier en apportant chacune notre vision" Ma main repose la plume et retombe sur la table. L'excitation de l'idée laisse place rapidement au doute. "Je ne connais pas vraiment les musiques moldues, en dehors de celles qu'on étudie en classe... Tu préférerais un morceau de quelle époque ?" Les rouages tournent dans mon esprit, j'aime particulièrement cette sensation. Le travail, mon premier amour. Working girl, bourreau de travail, ou simplement bosseuse, choisissez votre camp.
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Re: Don't stop the music (Grace)
Mer 2 Jan 2019 - 21:52
Don't stop the music
mercredi 17 octobre 2018
En effet, c’était compliqué, pour moi. Parce qu’une nouvelle fois, j’en étais venue à penser que je n’avais pas le droit d’être aimée. Que ma nature de semi-vélane faisait que de toute façon, on ne pouvait pas m’aimer. J’avais cru, avec Malcom, qu’on pouvait m’aimer. Même s’il n’avait jamais enmployé le mot en a. Puis, avec Théodore, je m’étais dit que, peut-être, avec le temps, ce serait possible également. Mais… Il fallait croire que non, puisqu’il s’était enfui. Pourtant, nous étions toujours engagés l’un envers l’autre. Mais être attachée à un fantôme… Disons que cela n’était pas bon pour ma maigre confiance en moi. Je poussai un petit soupir avant de lui expliquer que ce n’étaient pas des fiançailles choisies. Pourtant, en quelques jours à peine, j’avais fait contre mauvaise fortune bon coeur. Peut-être parce que mes parents m’y avaient fortement incitée, aussi.
Je n’osais pas regarder la Lufkin à mes côtés alors que je racontais ma triste histoire, refusant d’y lire la pitié qui ne manquerait pas de se voir dans son regard. Parce qu’à mon sens, c’était tout ce qu’on pouvait ressentir pour moi. Si je n’avais pas apprécié que mes parents veuille fiancer Hally à Léandre, qu’ils fiancent Victor à Elia Muller, et que j’avais mal pris qu’ils le fassent aussi pour moi dans mon dos, j’avais fini par me persuader que, sans ça, personne ne voudrait jamais de moi. Même comme ça… me souffla une petite voix incidieuse dans ma tête alors que j’évoquais le Chineur. “Encore un mariage détruit par ce torchon” Je relevai la tête lorsqu’Irina parla de torchon en mentionnant le journal, me demandant ce que le Chineur avait fait à sa vie. Je n’étais pas une lectrice assidue de ce journal, bien au contraire. Si je savais que j’avais été mentionnée dedans, c’était parce que des camarades bien intentionnés m’avaient mis l’article sous le nez après la fuite dudit fiancé.
En tout cas, une chose était sûre, c’était que j’avais hâte que cette séance de travail se termine. Je n’étais pas à l’aise. Pourtant, à sa proposition de me détendre en jouant, je répondis que je préférais continuer. J’espérais qu’elle apprécierait mon sérieux. Je n’en avais pas la moindre idée. En tout cas, Irina semblait agacée par quelque chose puisqu’elle rayait ce qu’elle avait écrit, déclarant que cela ne fonctionnait pas. Peu à l’aise, je pris alors la parole, évoquant le peu que je savais de la culture moldue. Et c’était bien quelque chose que j’avais appris grâce à mes cours de musique. Dire que mes parents disaient que cela ne servait à rien… Je m’attendais presque, pourtant, à ce que l’autre étudiante ne renvoie mon idée dans le placard des idées pourries. Ce ne fut, à mon grand étonnement, pas le cas. “C’est… C’est vrai?” demandai-je d’une voix hésitante en levant les yeux vers elle. Mais elle semblait vraiment emballée par mon idée, et je pris un peu confiance. Lorsqu’elle me demanda de quelle époque je voulais jouer un morceau, je ne répondis pas, laissant à la place mes doigts courir à nouveau sur le clavier. Sauf que, cette fois, au lieu de les laisser voleter au dessus des touches sans les enfoncer, je laissai la musique résonnner dans la pièce. “Que penses-tu de ça?” demandai-je. “Bon… Ce n’est qu’une première idée, mais j’ai toujours trouvé que la nocturne op.9 n°2 de Chopin laissait la place à l’interprétation.”
hésite pas à me dire si t'as pas assez de matière
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Re: Don't stop the music (Grace)
Sam 12 Jan 2019 - 19:39
La musique envahit progressivement la pièce alors que les doigts de Grace effleurent les touches du piano. Cette mélodie provoque un sentiment de plénitude dans ma poitrine. Une chaleur qui se propage progressivement dans tout mon corps. Je ferme les yeux et laisse la musique m’emporter. Qu’est-ce que j’aime entendre une mélodie, les notes se succédant les unes aux autres, les nuances faisant passer un vrai message, emportant mon âme dans une autre dimension. “Bon… Ce n’est qu’une première idée, mais j’ai toujours trouvé que la nocturne op.9 n°2 de Chopin laissait la place à l’interprétation.” Mes yeux se rouvrent, la mélodie s’évaporant dans l’atmosphère de la salle de musique. Mon sourire toujours sur les lèvres, je lance un regard heureux à Grace, regard que peu de personnes peuvent voir. Il n’y a vraiment que la musique qui me fait devenir moi-même. Qui me permet d’oublier qui je suis, les chaînes à mes chevilles, les responsabilités sur mes épaules. “J’adore.” Lueur d’excitation dans mes yeux. “Si tu veux, on bosse ça chacune de notre côté, et on se revoit dans une semaine pour mettre en commun ? Je peux essayer d’ajouter une partie de flûte.” Soudain, je me lève, prenant ma baguette dans la main. Mes talons claquent sur le sol, tandis que je m’avance vers le placard aux partitions. “Accio Nocturne.” Les parchemins s’envolent jusqu’à ma main tendue. Revenant vers le piano, je duplique la partition pour en tendre une à ma camarade. “On se revoit la semaine prochaine à la même heure, si tu veux ? On pourra jouer un peu plus, cette fois.” Air entendu, hochement de tête. Rapidement, je range mon instrument, puis me rends vers la sortie. “A la semaine prochaine.”
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