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run away from your life (grace)
Ven 2 Nov 2018 - 18:40
Y a tes chaussures qui claquent contre le sol alors que tu traverses le parc. L’air commençant à se rafraichir qui te brule les oreilles, le nez et la gorge à chaque inspiration que tu prends. Souffle régulier alors que les mètres et les kilomètres défilent. Un pas devant l’autre et le rythme cardiaque qui n’accélère que peu alors que tu n’insistes pas sur l’effort. Footing léger alors que tu auras un entrainement intensif avec ton club l’après-midi. Y a le vert du parc. Y a plus rien dans ton esprit, que le vide. La course, ça t’a toujours apaisé. Un peu moins que le vol mais beaucoup quand même. La nature alors que les feuilles orangées tombent à côté. La forêt. Ça te rappelait chez toi, quand tu partais en balade avec ton père que t’étais qu’un gosse. Souvenirs gravés dans ta mémoire alors qu’il y a bien longtemps que tu l’as enterré ton paternel. Souvenirs qui s’estompent alors que parfois t’oublies son sourire. Ce sourire bienveillant qu’il pouvait parfois poser sur toi. Plus que quelques centaines de mètres et tu te retrouveras de nouveau dans le parc, à le traverser au milieu des étudiants avant de rejoindre les vestiaires de quidditch où tu avais laissé ton sac. Y a certains regards qui se posent sur toi alors que tu glisses dans les allées en direction de ton objectif. Et puis y a ceux qui s’en moquent, habitué à voir des gens courir, habitués à te croiser aussi. Potes qui le sont toujours, qui ne changeront pas dans ton esprit alors que ton statut n’est plus le même depuis quelques mois. Joueur professionnel. Ca claquait quand même. Y avaient les jeunes, les gosses, qui t’enviaient déjà. S’ils savaient pourtant, que ça ne changeait pas autant la vie que ce qu’ils pensaient. L’argent tu l’avais déjà avant, c’était pas ça qui te monterait à la tête. Hungcalf, ça te permettait de garder les pieds sur terre, au moins un minimum.
T’approches des lieux. Et tu la reconnais. Silhouette bien connue, sœur d’une amie chère. Elle était là, en tenue de sport elle aussi. Allait-elle partir ? Ou revenait-elle d’une petite course ? Tu t’approches de la française. Tu ralentis à mesure que la distance diminue. Sourire qui s’étire sur ton visage rougi alors que tu reprends doucement ton souffle. « Salut Grace ! » Pied qui se pose non loin d’elle et tu commences à t’étirer. « Comment tu vas ? » Conversation banale. C’était pas d’elle que t’étais particulièrement proche. C’était la sœur que t’aimais embêter. Et puis, y a des choses qui te reviennent en mémoire. Cet article dans le Chineur. T’avais pas eu de confirmation. Mais t’en parles pas. Pas encore. T’en revenais pas qu’elle était fiancée. Peut-être que c’était qu’un ragot. Tu te demandais comment t’aurais réagi, si ta mère t’avait fiancé. Mal certainement. Très mal. Mais t’avais eu la chance d’éviter ça. Et ça t’arrangeait bien. T’espérais pour elle que c’était aussi son cas. Ou que c’était son choix. Mais dans l’aristocratie est-ce que ça arrivait que ce soit le cas ?
T’approches des lieux. Et tu la reconnais. Silhouette bien connue, sœur d’une amie chère. Elle était là, en tenue de sport elle aussi. Allait-elle partir ? Ou revenait-elle d’une petite course ? Tu t’approches de la française. Tu ralentis à mesure que la distance diminue. Sourire qui s’étire sur ton visage rougi alors que tu reprends doucement ton souffle. « Salut Grace ! » Pied qui se pose non loin d’elle et tu commences à t’étirer. « Comment tu vas ? » Conversation banale. C’était pas d’elle que t’étais particulièrement proche. C’était la sœur que t’aimais embêter. Et puis, y a des choses qui te reviennent en mémoire. Cet article dans le Chineur. T’avais pas eu de confirmation. Mais t’en parles pas. Pas encore. T’en revenais pas qu’elle était fiancée. Peut-être que c’était qu’un ragot. Tu te demandais comment t’aurais réagi, si ta mère t’avait fiancé. Mal certainement. Très mal. Mais t’avais eu la chance d’éviter ça. Et ça t’arrangeait bien. T’espérais pour elle que c’était aussi son cas. Ou que c’était son choix. Mais dans l’aristocratie est-ce que ça arrivait que ce soit le cas ?
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Re: run away from your life (grace)
Lun 5 Nov 2018 - 16:54
Juste nous
vendredi 2 novembre 2018Le sport… Il n’y avait que ça de vrai en ce moment. Même si les journées raccourcissaient, même si la température chutait de plus en plus, je n’y dérogeais pas. J’avais par dessus tout besoin d’évacuer tout ce qui me dérangeait en ce moment. Parce que non, ça n’allait pas. Non, je n’étais pas heureuse. J’en étais loin, même. Mes démons, mes craintes que ça ne soit pas pour moi ressurgissaient plus que jamais. Surtout la crainte d’être privée de la danse. Et puis… J’évitais soigneusement mon frère jumeau depuis deux mois maintenant. Cela se ressentait fortement sur mon moral. Alors, matin ou soir, je courais. Cela contribuait, au moins, à me vider l’esprit pendant une heure ou deux selon que je courais longtemps ou non. Et après, c’était la séance d’étirements. Tellement nécessaire à mon corps pour se détendre et pouvoir garder sa souplesse pour danser. Parce que je savais pertinemment qu’après cette séance, j’allais me rendre à la salle de danse car il me fallait évacuer le trop plein. Peut-être ensuite cela irait-il un peu mieux. Peut-être ensuite pourrais-je me reconcentrer sur les cours. Peut-être que…
« Salut Grace ! » Je sursautai presque, manquant de faire un faux mouvement en entendant une voix m’interpeler. Une petite voix naïve dans ma tête voulut croire que c’était Théodore qui était revenu et qui voulait s’excuser. Le coeur battant, je tournai la tête vers le propriétaire du pied qui venait de s’installer à côté du mien et… “Salut, Cormac” La déception était elle audible dans ma voix? J’espérais que non. Parce que mine de rien, cela faisait longtemps que nous ne nous étions pas parlés. Depuis… Mon premier cours de théâtre à l’université, lorsque le professeur Lovingblow était encore là. Sans doute le professeur que j’avais préféré depuis le début de mes études à l’université. Mais il était parti. Pour se marier et… Etait parti tout court, puisqu’il avait planté son fiancé. Tiens… Lui aussi… Je secouai la tête, m’efforçant de chasser tout ça de mes pensées alors que Cormac me demandait comment j’allais. “Je… Ca va, et toi?” répondis-je. Même à mes oreilles, mon ton semblait triste, terriblement peu convaincant. Ouais… Je pouvais clairement mieux faire. J’espérais néanmoins que lui retourner la question permettrait d’éloigner le sujet de ma propre santé. “Toi aussi, tu aimes courir à la fraîche?” demandai-je encore.
« Salut Grace ! » Je sursautai presque, manquant de faire un faux mouvement en entendant une voix m’interpeler. Une petite voix naïve dans ma tête voulut croire que c’était Théodore qui était revenu et qui voulait s’excuser. Le coeur battant, je tournai la tête vers le propriétaire du pied qui venait de s’installer à côté du mien et… “Salut, Cormac” La déception était elle audible dans ma voix? J’espérais que non. Parce que mine de rien, cela faisait longtemps que nous ne nous étions pas parlés. Depuis… Mon premier cours de théâtre à l’université, lorsque le professeur Lovingblow était encore là. Sans doute le professeur que j’avais préféré depuis le début de mes études à l’université. Mais il était parti. Pour se marier et… Etait parti tout court, puisqu’il avait planté son fiancé. Tiens… Lui aussi… Je secouai la tête, m’efforçant de chasser tout ça de mes pensées alors que Cormac me demandait comment j’allais. “Je… Ca va, et toi?” répondis-je. Même à mes oreilles, mon ton semblait triste, terriblement peu convaincant. Ouais… Je pouvais clairement mieux faire. J’espérais néanmoins que lui retourner la question permettrait d’éloigner le sujet de ma propre santé. “Toi aussi, tu aimes courir à la fraîche?” demandai-je encore.
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Re: run away from your life (grace)
Jeu 6 Déc 2018 - 2:15
Tu la vois qui sursaute alors que tu l’interpelles. Et ça te fait sourire. T’avais toujours aimé l’embêter la petite de Launay. C’était ça que d’être la petite sœur d’une amie. Alors tu la taquinais gentiment lorsqu’il t’arrivait de la croiser. « Salut, Cormac » Et bien, elle semblait contente de te voir, ça faisait peur à voir. Mais ça n’altère pas le sourire qui se dessine sur ton visage. Et y a la remarque qui aurait pu fuser. Si elle n’avait pas enchainé pratiquement immédiatement avec la suite, répondant à ta question. En même temps, tu t’installes à côté d’elle, commençant à t’étirer. Autant le dire, tes étirements n’avaient rien à voir avec ceux de la danseuse qu’elle pouvait être. Si tu te considérais plus souple que certains autres joueurs de quidditch, il était évident que tu étais loin d’avoir sa souplesse à elle. « Je… Ca va, et toi ? » Oula. Tu pouvais sentir la tristesse dans sa voix, dans son regard, dans sa façon d’être. Non, elle n’allait pas bien Grace et ça se voyait. Pourtant tu restes silencieux un petit moment. Parce que tu ne sais pas comment aborder le sujet. Parce qu’elle n’était pas une de tes amies et que ce n’était jamais simple de lancer un sujet de conversation. Mais il allait falloir que tu le fasses. T’aurais pu prévenir Holly. Mais elle devait déjà le savoir. Peut-être qu’elle était pour ce mariage. Non, pas Holly. C’était pas son genre. « Toi aussi, tu aimes courir à la fraîche ? » Tu lui souris doucement et puis tu lui réponds. « Il faut bien, après j’ai plus le temps entre les cours et les entrainements. » Léger silence. « Il parait que je manquerai d’endurance. » Tu lèves les yeux au ciel, exagérant le mouvement. Tu tentes de détendre l'atmosphère qui règne dans le parc.
Tu l’observes à nouveau. Elle et son air absent. Elle et son regard qui manquait clairement de pétillement. Et ça tombe. Peut-être pas comme il aurait fallu. Peut-être un peu trop brusquement. Parce que c’était peut-être pas à toi de lui en parler. « Alors c’était vrai dans le Chineur… » Et c’est comme une affirmation. « Si tu veux en parler. » Si elle voulait en parler tu n’étais clairement pas le mieux placé. Mais c’était comme ça. Et t’as le regard qui se pose sur elle et qui la lâche pas. Et t’étais heureux que ta mère elle soit pas comme ça. Parce qu’elle l’était un peu, mais pas suffisamment. Et puis, elle te savait avec Saoirse, et elle lui plaisait, alors ça te laissait du battement.
Tu l’observes à nouveau. Elle et son air absent. Elle et son regard qui manquait clairement de pétillement. Et ça tombe. Peut-être pas comme il aurait fallu. Peut-être un peu trop brusquement. Parce que c’était peut-être pas à toi de lui en parler. « Alors c’était vrai dans le Chineur… » Et c’est comme une affirmation. « Si tu veux en parler. » Si elle voulait en parler tu n’étais clairement pas le mieux placé. Mais c’était comme ça. Et t’as le regard qui se pose sur elle et qui la lâche pas. Et t’étais heureux que ta mère elle soit pas comme ça. Parce qu’elle l’était un peu, mais pas suffisamment. Et puis, elle te savait avec Saoirse, et elle lui plaisait, alors ça te laissait du battement.
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Re: run away from your life (grace)
Mar 1 Jan 2019 - 0:33
Juste nous
vendredi 2 novembre 2018C’était plus fort que moi. Je n’avais pas pu m’empêcher de sursauter sous la surprise. Je ne m’étais pas attendue à tomber sur quelqu’un à cette heure-ci. Je poussai un petit soupir tandis que mes pensées me menaient du professeur Lovingblow à Théodore. L’un comme l’autre étaient coupable d’abandon. Le premier au moment du mariage, le deuxième… Ouais non. On n’avait même pas officialisé nos fiançailles, comme avaient pu le faire Vic et Elia en juillet, juste avant que mon frère ne disparaisse tout l’été. Rien que d’y penser, je sentais la colère monter. Je m’efforçai de les oublier pour me concentrer sur Cormac présent à mes côtés. Et si une partie de moi était déçue que ce soit lui, j’étais tout de même contente de le voir. Après tout, c’était un ami de ma soeur, de Gideon, mais aussi un des miens. Enfin… J’étais surtout la petite soeur de son ami, je n’en doutais pas. J’enchainais rapidement après l’avoir salué, afin d’éviter qu’il ne me pose trop de questions. Même si je savais que ce n’était que reculer l’échéance. Etre blonde et naïve ne signifiait pas être idiote… De fait, s’il commença par répondre à ma question sur la course à la fraîche et me tira un sourire lorsqu’il parla de l’endurance. “Je ne savais pas qu’il fallait de l’endurance pour poser ses fesses sur un balai…” répondis-je. Après tout, pour moi, à partir du moment où on n’avait pas le vertige et où on savait tenir sur un balai, à part les bras, il n’y avait pas grand chose qui faisait de l’exercice, en Quidditch. Pas comme en danse où chacun des muscles du corps étaient sollicités.
Je recommençai à me concentrer sur mes étirements, espérant qu’on resterait sur le sujet du Quidditch, ou du sport en général. Un sujet neutre, en fait. Mais il fallait croire que je me trompais. D’un coup, abruptement, le Wright reprit la parole, parlant du seul sujet que j’aurais voulu éviter: le Chineur, et donc, mes fiançailles. Parce que s’il évoquait ce torchon, c’était qu’il avait lu l’article me concernant, annonçant mes fiançailles avec Théodore Binns. Je m’interrompis. A quoi bon lui cacher? “Oui. Mais… Mais il a disparu.” Je poussai un soupir à fendre l’âme avant de m’asseoir sur un banc. “J’en ai pas parlé à Holly.” soufflai-je, sous-entendu: je sais pas si je peux t’en parler, mais si c’est le cas, ne lui dit pas. Je veux pas l’inquiéter. Elle a bien trop de soucis à l’heure actuelle pour que je lui rajoute ça.
Je recommençai à me concentrer sur mes étirements, espérant qu’on resterait sur le sujet du Quidditch, ou du sport en général. Un sujet neutre, en fait. Mais il fallait croire que je me trompais. D’un coup, abruptement, le Wright reprit la parole, parlant du seul sujet que j’aurais voulu éviter: le Chineur, et donc, mes fiançailles. Parce que s’il évoquait ce torchon, c’était qu’il avait lu l’article me concernant, annonçant mes fiançailles avec Théodore Binns. Je m’interrompis. A quoi bon lui cacher? “Oui. Mais… Mais il a disparu.” Je poussai un soupir à fendre l’âme avant de m’asseoir sur un banc. “J’en ai pas parlé à Holly.” soufflai-je, sous-entendu: je sais pas si je peux t’en parler, mais si c’est le cas, ne lui dit pas. Je veux pas l’inquiéter. Elle a bien trop de soucis à l’heure actuelle pour que je lui rajoute ça.
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Re: run away from your life (grace)
Mar 29 Jan 2019 - 23:51
Tu le vois directement que ça ne va pas chez Grace. A son regard, à ses réponses. A tout en fait. Mais tu ne dis rien. Pas tout de suite. Tu préfères entamer une conversation normale, parce que c’était pas à toi de t’en mêler, enfin, tu pensais. « Je ne savais pas qu’il fallait de l’endurance pour poser ses fesses sur un balai… » Ah Grace ! C’était quoi cette remarque là ? Tu prends un air outré. « C’est vrai que Madame est une artiste. » Léger sourire qui vient étirer ton visage. « Elle ne peut comprendre comment on peut être fatigué à voler sur un balai, ni même l’intérêt d’un tel sport. » Léger silence que tu brises bien rapidement. « Le quidditch c’est le sport du bas-peuple, pas comme le théâtre ou le ballet. » Regard malicieux qui glisse quelques secondes dans le sien. Et puis t’éclates de rire. « Ca peut être trèèèès long un match. » Parce que tant que le vif n’était pas attrapé, il fallait rester sur le balai. Et alors, c’était bien plus complexe. « Mais j’avoue qu’avec juste les cours de vol, je n’aurais jamais cru pouvoir autant souffrir de ma vie. » C’était en commençant vraiment le quidditch que tout avait changé. Et le rythme était encore plus intense à présent.
Et puis tu relèves ce dont elle ne parle pas. Le regard vide, triste, absent. Une réalité que t’avais lue sans vraiment vouloir y croire. Parce que ça te paraissait juste ridicule, parce qu’il n’y avait jamais vraiment rien de vrai dans ce torchon qu’était le Chineur. Et y a ta remarque qui tombe, une affirmation. Proposition d’être l’oreille attentive. Tu te mêles de ce qui ne te regarde pas mais elle semblait en avoir besoin. Au pire elle t’enverrait balader. « Oui. Mais… Mais il a disparu. » Tu la regardes alors qu’elle se laisse tomber sur le banc. Y a le silence pendant quelques secondes. Celui que tu n’arrives pas à briser parce que tu ne sais pas quoi répondre à ça. Parce que ça veut tout dire et rien dire disparu. « J’en ai pas parlé à Holly. » C’est moins fort. Et tu l’observes. T’as compris ce qu’elle voulait dire. La demande entre les mots. Ne pas que tu lui en parles. Pourtant elle en avait peut-être besoin de sa sœur. Il faudrait que tu lui dises d’aller la voir, lui soumettre l’idée entre deux discussions passionnées. « T’inquiète, je lui dirai rien. » T’étais pas de ce genre. Mais t’étais celui qui lui dirait de se bouger pour aller voir sa sœur. Ou qui lui rappellerait qu’elle existait au détour d’une remarque. « Qu’est-ce que tu veux dire, disparu ? » Enfui ? Disparu, disparu ? « Je pensais pas que t’en étais proche. Je pensais que c’était qu’un arrangement. » Un de ceux qu’on peut faire dans certaines familles nobles, ou de sang-purs. Fallait croire que t’avais raté une étape de la vie de la blonde, non pas que tu t’y sois particulièrement intéressé.
Et puis tu relèves ce dont elle ne parle pas. Le regard vide, triste, absent. Une réalité que t’avais lue sans vraiment vouloir y croire. Parce que ça te paraissait juste ridicule, parce qu’il n’y avait jamais vraiment rien de vrai dans ce torchon qu’était le Chineur. Et y a ta remarque qui tombe, une affirmation. Proposition d’être l’oreille attentive. Tu te mêles de ce qui ne te regarde pas mais elle semblait en avoir besoin. Au pire elle t’enverrait balader. « Oui. Mais… Mais il a disparu. » Tu la regardes alors qu’elle se laisse tomber sur le banc. Y a le silence pendant quelques secondes. Celui que tu n’arrives pas à briser parce que tu ne sais pas quoi répondre à ça. Parce que ça veut tout dire et rien dire disparu. « J’en ai pas parlé à Holly. » C’est moins fort. Et tu l’observes. T’as compris ce qu’elle voulait dire. La demande entre les mots. Ne pas que tu lui en parles. Pourtant elle en avait peut-être besoin de sa sœur. Il faudrait que tu lui dises d’aller la voir, lui soumettre l’idée entre deux discussions passionnées. « T’inquiète, je lui dirai rien. » T’étais pas de ce genre. Mais t’étais celui qui lui dirait de se bouger pour aller voir sa sœur. Ou qui lui rappellerait qu’elle existait au détour d’une remarque. « Qu’est-ce que tu veux dire, disparu ? » Enfui ? Disparu, disparu ? « Je pensais pas que t’en étais proche. Je pensais que c’était qu’un arrangement. » Un de ceux qu’on peut faire dans certaines familles nobles, ou de sang-purs. Fallait croire que t’avais raté une étape de la vie de la blonde, non pas que tu t’y sois particulièrement intéressé.
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Re: run away from your life (grace)
Lun 4 Fév 2019 - 22:37
Juste nous
vendredi 2 novembre 2018Parler d’autre chose que de mes petits soucis de coeur. C’était bien mieux comme cela. D’autant que ce n’était pas comme s’il n’y avait que la disparition de Théodore qui pesait sur mon coeur. Il y avait aussi le manque de nouvelles de deux de mes meilleures amies: Autumn et Juliet. Toutes deux parties depuis quelques mois, j’avais eu quelques nouvelles de Juliet au début, puis plus rien depuis trop longtemps déjà. Moi qui étais capable d’entretenir une relation épistolaire avec mes proches, j’avais l’impression de traverser un désert. Je poussai un petit soupir, tandis que nous abordions la question du sport. Je m’efforçai de taquiner Cormac sur le sujet, pour moi. Pour me sortir de mon marasme. Son air outré me donna envie de rire légèrement, parce que je savais qu’il était forcé et qu’il était amusé. Du moins, c’était ce que j’espérais. “Non, en effet… Je comprends pas comment on peut trouver un intérêt à se retrouver dans le vide, en ne flottant que grâce à un bout de bois coincé entre ses jambes. C’est instable au possible! Puis même seulement le fait d’être dans le vide!” Je fus parcourue d’un frisson à cette mention. En même temps, j’avais peur du vide. J’allais, parfois, voir des matchs de Quidditch, mais uniquement pour faire plaisir et je me mettais le plus loin du bord possible, allant jusqu’à fermer les yeux en mettant mes mains devant lorsque l’un des joueurs faisait un piqué, refusant de le voir s’écraser au sol. “Tu sais très bien que j’ai le vertige!” finis-je par répliquer lorsqu’il évoqua le fait que le quidditch était le sport du petit peuple, contrairement au théâtre ou au ballet. “C’est pas que c’est moins noble, ou quoi. C’est que… Voilà… C’est pas pour moi, c’est tout.” Je n’avais jamais réussi à faire décoller un balai du plus de cinquante centimètres du sol et même encore là, j’étais malade. “Mmm-mmh….”répliquai-je lorsqu’il évoqua la longueur d’un match. J’avais bien une idée pour laquelle ce devait-être compliqué de rester longtemps sur un balai, mais j’étais incapable de l’évoquer à voix haute avec quelqu’un d’autre qu’un membre de ma famille.
Malheureusement, ce qui devait arriver arriva et le sujet tant redouté arriva. Le Chineur. Mes fiançailles. Je me renfrognai directement. C’était plus fort que moi. Je n’assumais pas tout ça. Après un temps de silence, j’avais répondu. Dit qu’il avait disparu et que Holly n’en savait rien. Je savais qu’un jour, il faudrait que j’en parle à ma soeur. Mais le plus tard possible. Parce que je ne voulais que ça influe négativement sur les relations déjà inexistantes entre nos parents et elle. « T’inquiète, je lui dirai rien. » “Merci.” Le soulagement, sincère, était clairement audible dans ma voix. Tellement que j’acceptai de répondre à sa question. “On ne se connaissait pas beaucoup. C’était un arrangement de nos parents, oui…” Je m’assis sur le banc et ramenai mes genoux contre ma poitrine en les enserrant de mes bras avant de continuer: “Cet été, au Kelpie, je me suis réveillée en compagnie d’un inconnu. Je n’ai aucun souvenir de ce qu’il s’est passé au cours de la nuit. Je me souviens que j’étais à peine vêtue et lui…” Je rougis violemment tant j’étais gênée. “Je me suis enfuie. Mes parents l’ont appris et… Et ils m’ont fiancée. Dans mon dos. Je l’ai appris le jour de mon anniversaire, quand je l’ai rencontré. Mais… Il était gentil. On avait le même âge, il avait l’air de vraiment vouloir apprendre à me connaître. Il était mignon, et avant l’air respectueux. On s’est vus deux fois. Ce n’est pas beaucoup, je sais mais…” Je baissai la tête, posai mon menton sur mes genoux et repris: “Tu sais ce qu’est Holly, ce que je suis… Je crois pas qu’on puisse m’accepter, m’aimer… Je me suis dit que… Que c’était pour le mieux, en fait. Et puis… Il a pris la fuite avec sa petite amie, comme ça, du jour au lendemain. Je n’ai même pas eu une explication. Il est juste parti avec elle. Et nos parents ont annulé ces fiançailles.”
Malheureusement, ce qui devait arriver arriva et le sujet tant redouté arriva. Le Chineur. Mes fiançailles. Je me renfrognai directement. C’était plus fort que moi. Je n’assumais pas tout ça. Après un temps de silence, j’avais répondu. Dit qu’il avait disparu et que Holly n’en savait rien. Je savais qu’un jour, il faudrait que j’en parle à ma soeur. Mais le plus tard possible. Parce que je ne voulais que ça influe négativement sur les relations déjà inexistantes entre nos parents et elle. « T’inquiète, je lui dirai rien. » “Merci.” Le soulagement, sincère, était clairement audible dans ma voix. Tellement que j’acceptai de répondre à sa question. “On ne se connaissait pas beaucoup. C’était un arrangement de nos parents, oui…” Je m’assis sur le banc et ramenai mes genoux contre ma poitrine en les enserrant de mes bras avant de continuer: “Cet été, au Kelpie, je me suis réveillée en compagnie d’un inconnu. Je n’ai aucun souvenir de ce qu’il s’est passé au cours de la nuit. Je me souviens que j’étais à peine vêtue et lui…” Je rougis violemment tant j’étais gênée. “Je me suis enfuie. Mes parents l’ont appris et… Et ils m’ont fiancée. Dans mon dos. Je l’ai appris le jour de mon anniversaire, quand je l’ai rencontré. Mais… Il était gentil. On avait le même âge, il avait l’air de vraiment vouloir apprendre à me connaître. Il était mignon, et avant l’air respectueux. On s’est vus deux fois. Ce n’est pas beaucoup, je sais mais…” Je baissai la tête, posai mon menton sur mes genoux et repris: “Tu sais ce qu’est Holly, ce que je suis… Je crois pas qu’on puisse m’accepter, m’aimer… Je me suis dit que… Que c’était pour le mieux, en fait. Et puis… Il a pris la fuite avec sa petite amie, comme ça, du jour au lendemain. Je n’ai même pas eu une explication. Il est juste parti avec elle. Et nos parents ont annulé ces fiançailles.”