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can't help this feeling (murtis)
Sam 15 Déc 2018 - 18:38
Mardi matin, huit heures. Je prends mon poste à l'hôpital, comme n'importe quel mardi matin. Sauf que ce n'est pas n'importe quel mardi. Aujourd'hui, c'est le deuxième jour de stage de Curtis, l'étudiant en médicomagie. Hier, j'ai appris qu'il arrivait dans mon service. Jusque là, rien d'anormal. Jusqu'au moment où ma cheffe m'indique qu'elle n'aura pas le temps de s'occuper de lui, et qu'elle le mettait sous ma responsabilité. Impossible de refuser. Moi, enseigner à un étudiant ? Alors certes, il a seulement quelques années de moins que moi, et le stage est un passage obligé, mais franchement... Avec ma timidité maladive, je ne vais jamais réussir à lui enseigner la moindre chose. Bref, il s'est ramené hier, pas plus emballé que ça par la pédiatrie, clairement ennuyé. Alors moi, toute rouge, à devoir me forcer de lui parler, j'en menais vraiment pas large. Et surtout, surtout... Qu'est-ce qu'il ressemble à Oz ! On ne dirait pas comme ça en le regardant juste, mais son attitude, sa manière d'être, tout chez lui me rappelle ce double fusionnel qui m'a quittée il y a plus de six ans. Qui m'a lâchée sans me prévenir et qui n'est jamais revenu. Je ne peux m'empêcher de penser à lui quasi quotidiennement, et à chaque fois un goût amer se répand dans ma bouche et mon coeur se tord. Rancune évidente, colère justifiée. La même sensation négative a empli mon esprit quand j'ai rencontré le stagiaire. L'entente risque d'être compliquée, durant le mois qui vient.
Je pousse un soupir alors que je récupère les dossiers de la médicomage de nuit. Ma tenue enfilée, je m'installe au bureau afin de me plonger dans les parchemins. Je surveille n'importe quelle analyse, je découvre les nouveaux patients, je vérifie que ma collègue n'a pas oublié quelque chose... Je relève ma tête rousse alors que je vois Curtis arriver avec son air nonchalant. Ma peau blanche se colore de rouge alors que j'ai l'impression de voir mon meilleur ami s'avancer vers moi. La ponctualité n'a pas l'air d'être son truc. Mais je ne vais rien lui dire, car je fais en sorte d'économiser au maximum mes paroles, et ce depuis l'enfance. Mais il faut bien que je lui donne du travail. Je lui tends donc un dossier. "Une femme enceinte est arrivée ce matin, je te laisse te familiariser avec son dossier avant qu'on aille la voir." Deuxième jour, et déjà un accouchement. J'espère que le Wright a le coeur bien accroché.
@Curtis Flynn
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Re: can't help this feeling (murtis)
Dim 16 Déc 2018 - 23:05
Déjà en neuvième année, j’approchais doucement mais sûrement de la fin de mes études. Cependant, il me restait quelques étapes à passer dont un stage. J’avais naturellement postulé à l’hôpital d’Inverness mais à mon plus grand désarroi je n’avais pas réussi à intégrer le service que je souhaitais. C’est comme ça que je me suis retrouvé au service pédiatrie, ce qui était bien loin de me stimuler autant physiquement qu’intellectuellement. Hier, j’avais passé une journée d’introduction plutôt barbante où l’on m'a parlé sans relâche de protocoles, de règlements et autres notions de base spécifiques à ce domaine. Ce matin je n’étais donc pas pressé de me rendre à l’hôpital même si j’espérais secrètement être agréablement surpris en acquérant un minimum d’intérêt pour le service au fur et à mesure des découvertes. Cela dit, je savais pertinemment que ce stage était la seule fois où j’aurai un rapport avec la pédiatrie. Quand à ma responsable pendant ce stage, elle avait l’air assez timide et déstabilisée bien que très professionnelle à première vue. Après peut-être que le point positif de ce stage viendra d’elle et éventuellement de bons moments partagés une fois que l’on aura passé un peu plus de temps ensemble. C’est vrai quoi, c’est pas parce qu’on travaille dans un hôpital qu’on peut pas se marrer tout en faisant son travail correctement.
En arrivant dans le service, je passais par les vestiaires pour enfiler ma blouse avant de rejoindre Murphy Fraser. J’avais une démarche manquant d’entrain je dois avouer mais bon il ne faut pas non plus me juger sur ça. Les efforts viendront quand j’aurai un minimum de plaisir à me trouver là où je suis. A peine arrivé dans le bureau, Murphy me vit et me demanda de lire le dossier qu’elle me tendait avant d’aller voire la patiente en question. C’était une femme enceinte et qui dit femme enceinte dit accouchement, ce qui me ravissait moins. Cependant, je n’allais pas être du genre à tourner de l’œil. Un peu surpris par ces quelques mots manquant de salutations, j’essayais d’être plus poli pour essayer de lui enlever quelques appréhensions. « Bien le bonjour, je vais lire ça merci. Et désolé pour le retard si c’est ce sur quoi tu préférerais que j'insiste. En soi, c’était probablement ça qu’elle voulait que je dise pour avoir le mérite de recevoir de la courtoisie. Je ne disais pas ça d’un ton insolent, loin de là. Pour essayer de briser la glace je me forçais donc à entrer dans mon rôle et je me posais alors dans un coin de la pièce pour jeter un coup d’œil au dossier. De nombreuses feuilles y étaient attachées dont la première qui dressait le portrait de la femme contenant toutes les informations de bases. Les suivantes, elles, étaient plutôt remplies de formulaires et analyses médicales dont j’essayais de déchiffrer les résultats, quelque peu techniques pour un novice dans le domaine comme moi. Histoire d’avoir un minimum d’interaction sociale, je lançais un « Comment ça va ce matin ? » à Murphy afin de ne pas rester plantés comme des débiles à ne pas décrocher de mots un tant soit peu bienveillants. Un mois ça peut être aussi bien court que long alors autant partir sur de bonnes bases.
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Re: can't help this feeling (murtis)
Mar 18 Déc 2018 - 15:23
Air nonchalant, moue désintéressée, j'ai la désagréable impression de voir mon meilleur ami qui s'approche vers moi. Une étincelle de rancœur vient allumer un feu de colère dans mes entrailles, que j'essaie tant bien que mal de calmer. Rappelle-toi, Murphy. Ce n'est pas lui. C'est juste un stagiaire. Ton stagiaire. Il faut que tu t'en occupes, que tu lui enseignes. Calme ce feu au fond de toi. Pour éviter de lui faire une réflexion sur son retard, son attitude peu professionnelle, ses cheveux pas vraiment bien coiffés, je préfère lui tendre le dossier d'une patiente qui vient d'arriver. Elle va bientôt accoucher, et je vais l'assister. Curtis se contentera d'observer, cette-fois ci. "Bien le bonjour, je vais lire ça merci. Et désolé pour le retard si c’est ce sur quoi tu préférerais que j'insiste." Le rouge me monte aux joues à la deuxième partie de sa phrase, j'ai la désagréable impression qu'il a lu dans mes pensées. Ou alors je suis beaucoup plus expressive que je ne le pensais. Bref, un rapide hochement de tête lui indique que j'accepte ses excuses. Mais il ne devra pas recommencer. Ce n'est que son deuxième jour, je n'accepterai plus de retard à partir de demain.
Le Wright va s'installer sur un bureau installé pour lui dans un coin de la pièce. En tant que médicomage, on passe généralement peu de temps sur son bureau. Mais lorsqu'on y est, on a besoin qu'il soit confortable et utile. Curtis a donc son propre bureau, même s'il est stagiaire, car il a quand même besoin d'un endroit pour se poser, prendre des notes, avancer son rapport de stage. Alors qu'il déchiffre les pages du dossier, que je ne lui ai volontairement pas décrites, je continue d'analyser les résultats des jeunes qu'on ira voir dans la matinée. Certains pourront être renvoyés chez eux, avec un peu d'espoir. "Comment ça va ce matin ?" La voix de l'étudiant résonne dans la pièce, vide à part nous deux. Je ne relève pas les yeux de mes parchemins pour lui répondre. "Ca va." Femme de peu de paroles, qui déteste parler à des inconnus. Impossible que je lui pose la même question en retour. Peut-être qu'il en aura le privilège s'il se comporte bien dans les jours qui suivent. "Quand tu auras tout lu, tu viendras t'asseoir là," j'indique une place à côté de moi, "pour qu'on regarde ça ensemble." Je n'oublie tout de même pas qu'il est ici pour apprendre, mais je ne lui mâche pas le travail. En neuvième année, il doit en savoir déjà pas mal. A lui de me le prouver, puis ensuite je pourrai l'aiguiller dans ses erreurs.
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Re: can't help this feeling (murtis)
Jeu 17 Jan 2019 - 12:28
Pour cette deuxième journée j’avais décidé malgré mon retard de montrer un signe d’intéressement pour Murphy, de faire un pas en avant pour ne pas faire de ce stage aux allures peu alléchantes une catastrophe. C’est pour cela que je m’étais permis de lui demander comme elle allait, m’attendant soit à une réponse plus relâchée, moins percutante. Il en résulta qu’elle ne prononça que deux mots. Deux petits mots sans même me retourner la question. J’étais du coup relativement déstabilisé. Devais-je continuer sur ma lancée pour forcer un quelconque intéressement envers moi ou devais-je me terrer dans le silence ?
Avant même que je puisse me décider, elle reprit la parole avec une once de gentillesse indiquée par le fait qu’elle souhaitait m’aider à déchiffrer le dossier en sa compagnie. L’espoir renaissait tel un phénix en moi. Après tout, pourquoi ne pas rêver en disant que ce stage pourrait s’avérer être un bon moment. Au même moment où cette pensée me traversa l’esprit je savais que je m’enflammais.
Enfin bref, je me remis alors à ma lecture avant de recevoir une remontrance verbale de la part de ma tutrice, ce que je ne souhaitais pas vraiment dans l’état actuel des choses. Je baissais donc la tête pour me replonger dans le dossier en essayant d’y mettre un peu de bonne volonté. Le moins que l’on puisse dire ce que mes connaissances en médicomagie étaient serviables mais insuffisantes dans un contexte et service aussi précis qui une fois de plus ne m’intéressait pas. Je décidais tout de même de passer au-dessus des difficultés pour finir ma tâche et en suite tenter de demander quelques explications et définitions à Murphy. Tout ce que j’espérais c’est qu’elle ne me méprisera pas quand je lui énumérerai les points flous relevés dans le dossier.
Une fois la dernière page achevée je me levais en faisant signe à Murphy.
« C’est bon j’ai fini. J’arrive. »
Je marchais donc jusqu’à son bureau puis je m’installais à ses côtés en attendant son signal pour poser le dossier sur son bureau et l’ouvrir pour en discuter ensemble. Pendant ce temps, je balayais du regard la pièce histoire d’en prendre connaissance tout en faisant en sorte d’en retenir les détails qu’elle contenait. On ne sait jamais, ça pourra servir dans un futur défi que Murphy me donnera pour me tester.
« Tu as un lexique pédiatrique ou pas ? Parce que c’est le plus difficile à comprendre outre les liens de causalité médicale et les décisions de traitement ou de procédés du médecin en charge. »
D’ailleurs, j’aimerais bien savoir d’où viennent cette froideur et cet air désagréable qu’elle a envers moi. C’est vrai, quand on y pense, cela doit forcément venir de moi ! Une pédiatre doit obligatoirement avoir une nature empathique, généreuse et avenante. Enfin je pense. En y pensant et en confrontant cette théorie à Murphy j’en doutais même si je ne pouvais que vouloir me convaincre que ma théorie soit vraie.
Avant même que je puisse me décider, elle reprit la parole avec une once de gentillesse indiquée par le fait qu’elle souhaitait m’aider à déchiffrer le dossier en sa compagnie. L’espoir renaissait tel un phénix en moi. Après tout, pourquoi ne pas rêver en disant que ce stage pourrait s’avérer être un bon moment. Au même moment où cette pensée me traversa l’esprit je savais que je m’enflammais.
Enfin bref, je me remis alors à ma lecture avant de recevoir une remontrance verbale de la part de ma tutrice, ce que je ne souhaitais pas vraiment dans l’état actuel des choses. Je baissais donc la tête pour me replonger dans le dossier en essayant d’y mettre un peu de bonne volonté. Le moins que l’on puisse dire ce que mes connaissances en médicomagie étaient serviables mais insuffisantes dans un contexte et service aussi précis qui une fois de plus ne m’intéressait pas. Je décidais tout de même de passer au-dessus des difficultés pour finir ma tâche et en suite tenter de demander quelques explications et définitions à Murphy. Tout ce que j’espérais c’est qu’elle ne me méprisera pas quand je lui énumérerai les points flous relevés dans le dossier.
Une fois la dernière page achevée je me levais en faisant signe à Murphy.
« C’est bon j’ai fini. J’arrive. »
Je marchais donc jusqu’à son bureau puis je m’installais à ses côtés en attendant son signal pour poser le dossier sur son bureau et l’ouvrir pour en discuter ensemble. Pendant ce temps, je balayais du regard la pièce histoire d’en prendre connaissance tout en faisant en sorte d’en retenir les détails qu’elle contenait. On ne sait jamais, ça pourra servir dans un futur défi que Murphy me donnera pour me tester.
« Tu as un lexique pédiatrique ou pas ? Parce que c’est le plus difficile à comprendre outre les liens de causalité médicale et les décisions de traitement ou de procédés du médecin en charge. »
D’ailleurs, j’aimerais bien savoir d’où viennent cette froideur et cet air désagréable qu’elle a envers moi. C’est vrai, quand on y pense, cela doit forcément venir de moi ! Une pédiatre doit obligatoirement avoir une nature empathique, généreuse et avenante. Enfin je pense. En y pensant et en confrontant cette théorie à Murphy j’en doutais même si je ne pouvais que vouloir me convaincre que ma théorie soit vraie.
- HRP:
- Vraiment désolé pour l'absence, j'espère que tu ne m'en veux pas. Je suis rentré en France durant les fêtes donc le calendrier était chargé mais je suis de retour
- InvitéInvité
Re: can't help this feeling (murtis)
Jeu 17 Jan 2019 - 21:00
Quand on ne me connaît qu’à l’hôpital, il est difficile de se douter de ma personnalité en dehors. Murphy la douce, la serviable, toujours aux petits soins, cordiale, patiente, bien qu’effacée. Le plus important reste le fait que je fais mon travail du mieux que je peux, malgré mes difficultés de timidité. Il est rare qu’un patient se rende compte de ce problème. Les collègues, un peu plus. Mais je crois que ma patronne ne l’a pas du tout remarqué. Ou alors, elle s’est dit que le fait de me refourguer un stagiaire était une bonne idée pour que je m’ouvre aux autres. Et puis quoi encore ? Surtout un stagiaire comme celui-ci, qui n’a pas l’air plus intéressé que ça par le sujet. On a pas toujours ce qu’on veut dans la vie, mec. Mais malgré tout, je sais ce qu’on attend de moi. Que je lui enseigne des choses, des choses qu’il n’a pas vues en classe, des choses pratiques. Et, bien que ce soit son deuxième jour, j’ai une idée derrière la tête. J’ai donc envoyé Curtis lire le dossier d’une patiente enceinte.
“C’est bon j’ai fini. J’arrive.” Je relève la tête de mes dossiers lorsqu’il s’installe à mes côtés. Déplaçant quelques bouquins pour nous faire de la place, je le laisse installer le dossier, et l’ouvrir à la première page. “Tu as un lexique pédiatrique ou pas ? Parce que c’est le plus difficile à comprendre outre les liens de causalité médicale et les décisions de traitement ou de procédés du médecin en charge.” Je fronce les sourcils. “Tu n’as pas de lexique ?” Mes yeux se posent sur celui qui traîne sur mon bureau, toujours utile. Je prends le livre dans ma main et je le tends à Curtis. “Tu peux dupliquer le mien. Pour les décisions des médicomages, on verra ça point par point.” Je fais glisser le dossier vers moi pour qu’il soit plus au milieu de nous deux. La Murphy professionnelle est de retour, oubliant un instant la colère contre son ancienamoureuxmeilleur ami. La première page du dossier présente la patiente en général, les pages suivantes répertorient le suivi de la future maman et du bébé. Ce que je voudrais que mon stagiaire découvre par lui-même, c’est que le bébé est très prématuré, et qu’il souffre de soucis au coeur, en plus d’un grand retard de croissance. Dans l’idéal, j’aimerais que ce nourrisson soit le sujet d’étude pour le rapport de stage de Curtis. Mais je lui dirai plus tard. “Qu’est-ce que tu as compris, déjà ? Sur la patiente, et sur le bébé ?” Tentativement, je lève le regard vers l’étudiant. Mais le fait de regarder son visage déclenche une décharge électrique dans mon coeur. Mauvaise idée. Le rouge me montant aux joues, je repose les yeux sur les parchemins.
- InvitéInvité
Re: can't help this feeling (murtis)
Mer 23 Jan 2019 - 18:42
Alors que je m’installais confortablement sur le siège disposé aux côtés de Murphy afin d’étudier de plus près le dossier, je lui demandai un lexique pédiatrique car je n’avais connaissance que de quelques termes. Pour être honnête, je ne sais même plus si les cours dispensés avait couvert à un moment ou à un autre cette spécialité ou si je n’avais juste pas du tout écouté si cela était vrai. Quoi qu’il en soi ma demande causa un froncement de sourcils sur le visage de Murphy. Une fois ses traits du visage revenus à la normale ou ce que je suppose être à la normale, elle me tendit le Saint Graal qui m’aidera à y voir plus clair. Sans sourciller et sur les conseils de Murphy, je le dupliquais afin de pouvoir en conserver une copie à portée de main. Je pris alors quelques instants pour feuilleter l’ouvrage et en prendre connaissance. Murphy me ramena tout de suite au dossier en me demandant ce que j’en avais tiré après ma première lecture effectuée seul.
« Et bien les examens primaires ont été réalisés sans anomalie détectée et le suivi présente des résultats normaux, cependant la patiente semble être atteinte d’un léger stress qui se ressent au niveau de son bébé qui a l’air assez actif, plus qu’il ne devrait normalement l’être. »Je souriais nerveusement en priant que tout cela n’était pas que du blabla et que j’avais vu juste.
« C’est bien ça ? Pour le reste je t’avoue que c’est plus compliqué à cerner. Par exemple, toutes les suggestions techniques des médicomages concernant le choix de procédure adopté et sous quelles conditions avec les annotations évoquant des cas où les indications pourraient être faussées. »
Vous l’avez compris, avec les scénarios possibles, les options, contre-indications, procédures et autres possibilités j’étais un peu paumé. Je ne savais pas que tout cela pouvait être si complexe. Du moins ça l’est pour moi. Puis, en y réfléchissant bien, une fois mes doutes exposés, je remarquais que Murphy ne m’avait jamais vraiment regardé dans les yeux. Cette information pouvait être la conséquence de plusieurs émotions : honte ? Gêne ? Indifférence ? Mépris ? Je ne savais pas du tout lequel de tout cela choisir. J’espérais encore une fois que tout ceci se décante avec le temps et que la personne froide que j’ai en face de moi se réchauffe un peu pour faire fondre son armure de glace.
- InvitéInvité
Re: can't help this feeling (murtis)
Ven 25 Jan 2019 - 20:35
L’examen d’un dossier est un moment important. Il s’agit de ne pas se tromper de diagnostic, ne pas oublier un détail important, pour éviter un traitement inutile ou pire, fatal pour le patient. Alors même si ça prend du temps, il faut que l’étudiant apprenne à bien lire entre les lignes du dossier. “Et bien les examens primaires ont été réalisés sans anomalie détectée et le suivi présente des résultats normaux, cependant la patiente semble être atteinte d’un léger stress qui se ressent au niveau de son bébé qui a l’air assez actif, plus qu’il ne devrait normalement l’être.” D’un hochement de tête, j’indique au Wright qu’il est dans la bonne direction. “C’est bien ça ? Pour le reste je t’avoue que c’est plus compliqué à cerner. Par exemple, toutes les suggestions techniques des médicomages concernant le choix de procédure adopté et sous quelles conditions avec les annotations évoquant des cas où les indications pourraient être faussées.” D’un geste, je relève mes cheveux roux pour former un chignon en haut de mon crâne. “C’est bien ça.” Fouillant dans mon pot à crayons - invention moldue très utile, bien plus pratique que la plume, je sors un crayon à papier. J’allais commencer à expliquer les subtilités des différents choix de traitement à Curtis lorsqu’une alarme sonne dans le bureau. Levant la tête, j’écoute la voix monotone qui emplit la pièce. “Chambre 3.” M’éloignant du bureau sur ma chaise roulante, j’indique à Curtis de faire de même. “Le devoir nous appelle, on en rediscutera plus tard.” Une fois sur mes jambes, je pars en direction de la chambre 3.
Nous entrons et mon air froid se transforme instantanément en doux sourire. La patiente ainsi que le futur père m’attendent. “Bonjour, je vous présente Curtis, mon stagiaire. Je vous en avais parlé ce matin, il me semble ?” Les deux hochent la tête. Avant que Curtis prenne son post, j’avais déjà accueilli la patiente, et je lui avais demandé si un stagiaire pouvait observer. C’est toujours une question importante à demander. “Il ne fera qu’observer pour aujourd’hui. Cependant, dans les prochains jours, il pourra être susceptible d’intervenir sur votre bébé. Je vous demanderai bien sûr votre autorisation au préalable.” M’approchant des appareils, j’indique leur fonction au stagiaire. Cardiogramme de la mère, du foetus, taux d’oygène dans le sang, ce genre de trucs. “Vous m’avez appelée à cause de contractions ?” Nouveau hochement de tête des parents. Les contractions se rapprochent. Doucement, je commence alors à ausculter la jeune femme. “Oh, mais il est là, votre bébé.” Sourire qui s’élargit sur mes lèvres, yeux qui pétillent. L’accouchement peut commencer.
Cris qui retentissent dans la salle d’accouchement. L’enfant vient de naître. La maman est fatiguée, le père est tremblant d’excitation. Bonheur qui transpire du couple. Laissant la maman se reposée, je pars avec le bébé, le père et mon stagiaire dans une salle à part, où je procède aux premiers examens du nourisson. Je tends le stéthoscope à Curtis. “Tu veux vérifier son coeur ?” Normalement, l’étudiant devrait trouver un souffle.
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