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faille dans le système ☾ loulas
Mer 9 Jan 2019 - 13:51
faille dans le système
Lou & Lilas
« A vivre au milieu des fantômes, on devient fantôme soi-même et le monde des démons n’est plus celui des étrangers mais le nôtre, surgi non de la nuit mais de nos entrailles. »
je suis déjà morte. mots qui raisonnent dans son esprit comme une insidieuse torture. vérité qu’elle enfouissait depuis son retour mais qui s’est finalement frayée un chemin singulier à travers le voile nuageux qui pèse sur la ville. secret ébruité. la colère. seule émotion qui parvient encore à échauffer cette enveloppe charnelle que le temps a tant abîmé. cicatrices qui lui écorchent l’âme. dessins pourtant harmonieux dont elle s’amourache l’épine. sublimation de cette peau de porcelaine et éclats de vie qui se morcellent. déjà morte. une certitude. une religion. envolé les chances d’un jour approcher le soleil. âme meurtrie forcée à renoncer au paradis. elle n’en a que faire. l’obscurité lui sied à ravir. aucune chance de lui échapper alors elle s’y laisse bercée. enfant du diable. sang qui perle sur ses mains longtemps immaculées. la vengeance pour seule maîtresse.
elle détaille ses traits dans le miroir l’épine. le vide qui s’y lie l’aspire et la pousse à reculer, presquecraintive. elle attrape sa baguette et s’en sert pour mettre à nettoyer ses draps souillés, dont la couleur vermeil lui arrache un sourire habitée. elle enfile une combinaison qui embrasse ses formes timides et la sublime d’une cape offerte par le patriarche muller pour les fêtes. regard haineux pour son reflet. il fallait bien ça pour lui faire oublier l’enfer. elle se fraye un chemin jusqu’à la porte et se meurt avec désinvolture dans les rues bondées d’Inverness. la droguée est en manque. âme meurtrie en recherche d’un peu de ce qui la fait vibrer. elle sait que son a(l)colyte lui apportera ce dont elle a besoin. seulement quelque chose ne colle pas. épiée la douce. elle peut le sentir. dans chacune de ses cellules. elle accélère. regard acerbe qu’elle offre à ceux qui lui font face. ce n’est pas encore le moment. elle piétine les graviers désordonnés avec allure. calculatrice. comme à son habitude. son palpitant s’accélère. regard qui lui perce toujours l’échine. plus que quelques mètres. elle s’insinue dans une ruelle inhabitée (fantôme) et se glisse derrière un muret aussi vive qu’une panthère. observatrice. elle n’est plus la traquée. pas qui raisonnent dans la ruelle lugubre. profonde inspiration et l’épine surgit de sa cachette pour plaquer le présumé chasseur contre le mur de pierre. folle adrénaline. main fragile qui s’empare de la gorge de son assaillant. pulsion qui la dévore. qu’est-ce que tu me veux ? siffle le serpent à sonnette en resserrant sa prise. obscurité qui s’adoucit et les prunelles de l’épine s’habituent calmement à l’ambiguïté. non. faille dans son regard. la pression qu’elle exerçait qui s’affaiblit au niveau de sa carotide. souvenir qui resurgit. douleur. douleur. douleur. qu’est-ce que tu fais là ? finit-elle par murmurer, incrédule, tentant d’ignorer les centaines de réactions qui lui foudroient l’âme. lou. Fantôme.
elle détaille ses traits dans le miroir l’épine. le vide qui s’y lie l’aspire et la pousse à reculer, presque
(c) DΛNDELION
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Re: faille dans le système ☾ loulas
Jeu 10 Jan 2019 - 20:56
love crime
Quelques belles lignes qui transpirent les beaux mots et la poésie, une belle petite mise en bouche pour le plaisir des mirettes.
Dans la bouche l'âcre fumée effilée. Ça file par les lippes et ça règne sur l'air ; seul mouvement dans l'immobilité doré, les volutes qui se vrillent. Y a l'indolence et l'assurance qui suintent, il trône sur les ruines et leur lustre passé, roi dans le silence de son chaos. Dans une ruelle sombre, la bête patiente, attend. Quoi ? La brebis – évidemment - que tout le monde voit serpent ; elle rampe la belle. Vite, mais c'est trop tard. Je te vois, Lilas. Rictus qui se dessine sur son visage surfait, cachant immondice et méfait. Enfin, le monstre bouge. Les jambes se délient et il se penche ; entre les lèvres, la clope expire son dernier souffle. Écrasée sans plus de considération dans un cendrier de métal ternis, échangée pour l'inestimable goût de la chasse. C'est une traque. Un regard sur la chevelure de blé et ses jambes fuselées, y a la violence d'un éclat qui passe dans les yeux et disparaît, satisfait de ce qu'il y lit. De la nuit passer à la clarté. De la foule et ses murmures, passer à la bruine, ses regards en sourdine. Avalée, la distance qui l'éloigne d'elle. Partout les masques qui voilent les faces. Le sien de métal noir trône sur la moitié de son visage, se coule sur les tempes et se fond dans les cheveux comme deux cornes plates qui s'élèvent. Ça projette l'ombre de son empire sur la bouche qui se tord, l'espace d'un instant. L'artifice de l'objet une mascarade pour distraire les foules, elle surtout, anonymisation factice loin du jeu des masques qu'il porte habituellement. Elle tourne dans une ruelle, et se cache derrière un mur. Vraiment ? Miss Muller, un peu de sérieux … Mais bon, soit, s'il faut passer par là. Il roule des yeux Lou, consterné, déçu par la banalité humaine. Il s'avance. Le monstre enfile l'habit du rat ; elle veut bouffer la vipère, il va lui donner ce qu'elle veut. Et ça ne rate pas. Ça ne rate jamais avec lui, monstre plus calculateur qu'omniscient. Le reptile se fond sur lui, croc qui s’abat sur sa gorge. Qu’est-ce que tu me veux ? Sers plus fort Lilas, t'es aussi convaincante que ma grosse тітка en pleine crise d'hypoglycémie. Y a dans les mots une sobriété qui ne se retrouve pas dans les graves de la voix et leur velours ; qui s'oblitère dans l'intensité avec laquelle ses yeux le rivent. D'aussi près, la poupée ne peut échapper à la certitude : c'est bien lui. Lou. Y a l'électricité d'une tension nouvelle qui coure sur sa peau. Il a envie de sourire le monstre, il jubile ; mais se retient. Il doit tenir le rôle, toujours. Qu’est-ce que tu fais là ? Y a la méfiance dévorante, la paranoïa insidieuse qui grimpe dans le sang et la laisse trop alerte. Continue, j'adore ça. La surprise peut se lire sur le visage de la bête, surprise factice faite de toute pièce. « Toi … Lilas ? » Tu hoches la tête, mais le sourire qui se coule sur tes lèvres a trop de crocs pour être innocent. Y a dans l'air l'odeur des faux-semblants, l'atmosphère qui suinte d'une obscurité bien trop familière. Le subtil des jeux de mots, de manipulations et de pouvoir. Terrain connu même en terres inconnues. Il excelle dans le domaine. « Quelle surprise … Je ne m'attendais pas à te voir ici. » Du dédain plein la tête et le parfum de l'arrogance, y a pourtant sur ses lèvres la courbe du sourire des jours d’apparat. C'est courtois, c'est sournois, ça oscille sur les lèvres sans changer de réalité. Ça suinte l'indolence et l'assurance, ça l'imprègne sous le masque comme un costume ancré dans la peau, jusque dans les os. Et depuis que nos regards se sont croisés, tu ne vois rien Lilas, tu ne vois jamais rien.
(c) DΛNDELION
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Re: faille dans le système ☾ loulas
Sam 12 Jan 2019 - 18:48
faille dans le système
Lou & Lilas
« A vivre au milieu des fantômes, on devient fantôme soi-même et le monde des démons n’est plus celui des étrangers mais le nôtre, surgi non de la nuit mais de nos entrailles. »
☾ faites que ça s’arrête. lilas. angoisses nocturnes qu’elle maudit et affres diurnes qui ne lui offrent aucun répit. la fleur (fanée) s’essouffle, jour après nuit. la douleur l’envahie. pauvre enfant. le poison s’insinue sournoisement dans ses cellules, comme une fallacieuse malédiction. le calvaire lui distille les tripes et lui fait perdre l’esprit. corps affaibli. les jambes élancées de l’épine ont perdu de leur attrait. abîmées. recroquevillées. fœtus délicatement endormi. l’ombre autrefois scintillante dépose son front égratigné sur le mur détrempé de la cellule dans laquelle elle est enfermée. depuis combien de temps ? elle l’ignore. regard vitreux et l’âme au bord du gouffre. venez me chercher. larme solitaire qui s’abandonne sur la joue essoufflée de la prisonnière. clac. l’espoir s’évanouie un peu plus chaque fois que la douce entend ce bruit. le bruit. grogne qui intime le supplice. le bourreau qui s’en vient. la terreur. pas las qui se traînent sur la pierre émiettée de la bâtisse en vrac. il revient. iris qui implorent avant même que les coups soient portés. il approche. ongles acérées qu’elle plante dans sa chaire amochée. non. clé qui tourne dans la serrure. par pitié. elle cache ses yeux derrière sa chevelure souillée pour ne pas voir ce qui arrive. pas encore. elle sait. il vient pour elle. éternellement. grincement sourd de la porte qui glisse sur le sol glacé. les mains de la muller agrippent les mèches emmêlées de sa tignasse, autrefois flamboyantes, comme pour retarder l’inévitable. silence inconnu, puis un bruit sourd qui la fait relever le regard un court instant. quotidien rompu. porte qui claque et devant elle, ce corps défriché. esquinté. endommagé. pauvre animal blessé. ☾
toi lilas ? voix qui instantanément fait sortir l’épine de ses pensées. le doute s’imprègne de ses prunelles inquisitrices. Quelle surprise… Je ne m’attendais pas à te voir ici – souffle le fantôme. il te suivait. soupçons qui ne font que l’effleurer. elle se retrouve obnubilée. elle se souvient de chaque trait. elle en a analysé chaque mélodie, chaque murmure qu’elle détaille à nouveau pour y trouver les réponses aux questions qui affluent. le piège se referme mais la reine des glaces se méfie. Je ne m’attendais pas à te voir du tout. Elle laisse tomber sa main le long de son corps affûté et recule d’un pas. regard qu'elle veut impassible mais qui suinte l'incertitude. elle le pensait mort, ou pire. Comment tu as réussi à sortir ? lui demande-t-elle en s’adossant contre le mur opposé, tentant de sonder son âme… en vain, comme en bulgarie. elle croise ses bras sur sa poitrine pour essayer de se donner de la prestance devant cet homme qui elle le sait, pourrait le détruire. il a vu. la bulgarie.
toi lilas ? voix qui instantanément fait sortir l’épine de ses pensées. le doute s’imprègne de ses prunelles inquisitrices. Quelle surprise… Je ne m’attendais pas à te voir ici – souffle le fantôme. il te suivait. soupçons qui ne font que l’effleurer. elle se retrouve obnubilée. elle se souvient de chaque trait. elle en a analysé chaque mélodie, chaque murmure qu’elle détaille à nouveau pour y trouver les réponses aux questions qui affluent. le piège se referme mais la reine des glaces se méfie. Je ne m’attendais pas à te voir du tout. Elle laisse tomber sa main le long de son corps affûté et recule d’un pas. regard qu'elle veut impassible mais qui suinte l'incertitude. elle le pensait mort, ou pire. Comment tu as réussi à sortir ? lui demande-t-elle en s’adossant contre le mur opposé, tentant de sonder son âme… en vain, comme en bulgarie. elle croise ses bras sur sa poitrine pour essayer de se donner de la prestance devant cet homme qui elle le sait, pourrait le détruire. il a vu. la bulgarie.
(c) DΛNDELION
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Re: faille dans le système ☾ loulas
Ven 18 Jan 2019 - 18:32
love crime
Quelques belles lignes qui transpirent les beaux mots et la poésie, une belle petite mise en bouche pour le plaisir des mirettes.
Bulgarie. Y a la grande ire qui rugit. La tempête qui rage, qui hurle et tonne et qui détruit. Y a le sang sur sa face, sur ses mains jusque sur les bras, gants de satin carmin qui roulent sur la baguette et coulent le long de la dague dans l'autre paume. Y a les pupilles étrécies qui laissent place aux lueurs violentes des iris dissonantes. La respiration hachée, saccadée par l'intensité du saccage et ses funestes présages. Sous lui, y a le corps inanimé qu'il surplombe. Carcasse déchiquetée et encore fraîche, charogne déjà devenue offrande, les runes étirées sur le plancher, tracées de sang toujours chaud, déjà carbonisées. Y a le plafond détruit, les murs éclatés de sillons trop profonds et réguliers pour avoir été fait par quelque chose d'humain ; y a le sol défoncé par des empreintes incommensurables, des feux trop bleus, trop pâles pour être normaux, qui brûlent encore et rongent les ravages. Qui est le monstre ? Qui est le gibier ? Qui est le geôlier ? Qui en est le prisonnier ? Ah, la Bulgarie. Tant de souvenirs. Je ne m’attendais pas à te voir du tout. Y a plus rien de vivant ni d'humain, ici. Pas elle, et Lou encore moins. T'es un monstre, Lou, c'est mort depuis longtemps en toi. Y a plus de cœur, c'est rance de toute cette rancœur. Il est le vide et puis l'orage, ô divine rage - vie deux jamais entamée depuis si longtemps. Tout juste lacérée, à coups de la lame qu'il est. Pas de larmes, y a que l'infini de son indifférence qui brûle et l'avive. Y a l'indolence et les rictus pour le cacher, l'impénétrable des centaines de masques, des costumes qui camouflent la crasse du courroux. Mais elle est là, sa vérité. Dévoilée pour les yeux de la poupée qui n'a pas encore compris ce qui lui arrive. Pauvre fille. « La vie a ses surprises. » Saisis par la gorge, il a rien eu le temps de dire d'autre, rivé par la glace de son regard. Par l'incrédulité et la colère partagées dans les vaironnes assassines. Le désert de la ruelle enténébrée, l'immédiateté de leur disparition pour une vieille prison abandonnée - pas de témoins délaissés. Comment tu as réussi à sortir ? Y a une tension qui l'habite qui trahit sa surprise. Il flaire, il jubile le Lou(p). Il sent la faiblesse, l'odeur nécrosée des blessures jamais refermées. Et c'est de ça dont tout le monde à peur ? Ce n'est pas un serpent qu'il voit, mais bel et bien une souris. C'est moi qui te fais cet effet-là Lilas ? La naissance d'un sourire atteint presque ses lèvres, mais il se retient ; le rôle, toujours le rôle. « Ma tante. » Les mensonges, toujours brefs, simples, concis ; première règle du bon manipulateur sans scrupule. « Tu as l'air d'aller bien. » Évidemment qu'elle va mal, mais les ignares sont toujours stupides n'est-ce pas ? Et c'est dur, terriblement dur, de jouer à l'idiot. Ça l'ennuie, le blase. Lilas, amuse-moi.
(c) DΛNDELION
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