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La musique met l'âme en harmonie avec tout ce qui existe [Sveigail]
Dim 13 Jan 2019 - 17:01
Je m'écroulais sur l'un des canapés de la salle commune de ma maison en posant grossièrement mon sac à mes pieds, gardant l'étui de ma guitare contre moi. Je serrais ce dernier comme un enfant pouvait tenir son doudou. Monsieur Wakefield venait de me briser. En bien, mais il m'avait brisée quand même, durant cette heure de cours privé. Il me poussait dans mes derniers retranchements, que ce soit en piano, en guitare ou en chant. Je sentais que je poussais mon talent musical, ça me faisait du bien, mais ça allait de pair avec mon épuisement.
Pour la peine, en plus de mettre du temps à me remettre de ce que le froid m'infligeait, j'avais mal à la gorge, à force de tirer sur mes cordes vocales pas assez entraînée pour ce genre d'exercice.
Fort heureusement, j'avais toujours avec moi mon thermos de thé. En me remémorant ce détail essentiel à mon bien-être vital, je me penchais pour récupérer l'objet de ma convoitise en le buvant avec une gourmandise non feinte. Thé citron et gingembre. J'y avais rajouté une cuillère de miel et quelques gouttes de propolis. Avec ce mélange, j'arrivais à rester plus ou moins en santé.
Savourant le goût en plissant les yeux de bonheurs, je reposais mon thermos sur la table en face de moi en soupirant. Avec ce breuvage, je sentais mes quelques forces revenir à la vie. Il ne m'en fallait pas moins pour que je me décide à ouvrir l'étui posé sur mes cuisses et en libérer ma guitare acoustique. Elle était ma compagne de route depuis mes débuts, je la chérissais comme un vieux trésor. Au bois brun foncé, elle était légèrement striée de veines de l'arbre qui avait été choisi pour la créer. Toutefois, elle n'avait rien de magique, c'était un instrument tout ce qu'il y avait de plus moldu, un cadeau de ma mère qui plus est, ce qui rajoutait à sa valeur sentimentale.
Grace au ciel, monsieur Wakefield m'avait fait travailler ma voix et non pas la guitare, j'étais donc tout à fait disposée à me lancer dans l'aventure de certaines notes présentement. Sans trop me préoccuper de qui était présent, ce qui était assez rare pour le relever, j'accordais les cordes avec une aisance presque machinale. La musique, je l'avais connue il y a environ vingt ans de cela, et elle ne m'avait jamais quittée. Pourtant, je restais très secrète à son propos. Mais maintenant que je me faisais violence durant mes cours privés, je devais bien reconnaître qu'il me fallait faire des efforts. Sortir de mon cocon, de ma zone de confort, voilà ce que je recherchais le plus. Et puisque mes doigts étaient déjà échauffés par ma précédente heure, je me permettais d'entrer directement dans le vif d'une mélodie rythmée. Bien que peu variée, elle demandait une certaine technique, et j'appréciais particulièrement ce morceau simplement pour me mettre à l'aise avec mon instrument avant de pousser davantage les accords.
Pour la peine, en plus de mettre du temps à me remettre de ce que le froid m'infligeait, j'avais mal à la gorge, à force de tirer sur mes cordes vocales pas assez entraînée pour ce genre d'exercice.
Fort heureusement, j'avais toujours avec moi mon thermos de thé. En me remémorant ce détail essentiel à mon bien-être vital, je me penchais pour récupérer l'objet de ma convoitise en le buvant avec une gourmandise non feinte. Thé citron et gingembre. J'y avais rajouté une cuillère de miel et quelques gouttes de propolis. Avec ce mélange, j'arrivais à rester plus ou moins en santé.
Savourant le goût en plissant les yeux de bonheurs, je reposais mon thermos sur la table en face de moi en soupirant. Avec ce breuvage, je sentais mes quelques forces revenir à la vie. Il ne m'en fallait pas moins pour que je me décide à ouvrir l'étui posé sur mes cuisses et en libérer ma guitare acoustique. Elle était ma compagne de route depuis mes débuts, je la chérissais comme un vieux trésor. Au bois brun foncé, elle était légèrement striée de veines de l'arbre qui avait été choisi pour la créer. Toutefois, elle n'avait rien de magique, c'était un instrument tout ce qu'il y avait de plus moldu, un cadeau de ma mère qui plus est, ce qui rajoutait à sa valeur sentimentale.
Grace au ciel, monsieur Wakefield m'avait fait travailler ma voix et non pas la guitare, j'étais donc tout à fait disposée à me lancer dans l'aventure de certaines notes présentement. Sans trop me préoccuper de qui était présent, ce qui était assez rare pour le relever, j'accordais les cordes avec une aisance presque machinale. La musique, je l'avais connue il y a environ vingt ans de cela, et elle ne m'avait jamais quittée. Pourtant, je restais très secrète à son propos. Mais maintenant que je me faisais violence durant mes cours privés, je devais bien reconnaître qu'il me fallait faire des efforts. Sortir de mon cocon, de ma zone de confort, voilà ce que je recherchais le plus. Et puisque mes doigts étaient déjà échauffés par ma précédente heure, je me permettais d'entrer directement dans le vif d'une mélodie rythmée. Bien que peu variée, elle demandait une certaine technique, et j'appréciais particulièrement ce morceau simplement pour me mettre à l'aise avec mon instrument avant de pousser davantage les accords.
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Re: La musique met l'âme en harmonie avec tout ce qui existe [Sveigail]
Dim 13 Jan 2019 - 19:40
La sortie a été annoncée. Enfin. Malgré mon escapade avec Irina, j’ai pu aller récupérer mes affaires à l’hôpital après un peu de repos supplémentaire. Mes parents, malgré mon comportement odieux avaient pas mal tardé à contacter mon propriétaire, aussi, j’avais largement le temps de récupérer l’essentiel de mes affaires. Etrangement, même si je m’étais pas mal détaché du matériel, retrouver mon casque, mon téléphone, ça me faisait un bien fou. Mais uniquement pour écouter de la musique de bonne qualité, constamment en mode « ne pas déranger. »
C’est cependant en regardant le courrier que je pris un certain recul. Aucune facture impayée, un solde bancaire toujours largement positif. Je souriais vaguement, et pour une rare fois, je faisais l’exception d’envoyer un rapide SMS.
« Bonjour Maman, je te remercie pour ce que tu fais pour moi, et à nouveau je te présente mes excuses pour les inquiétudes qui ont dû être les tiennes. Je retourne en cours très bientôt et je déménage à l’université, j’ai croisé mon propriétaire dans les marches, rassure-toi, je ferai attention à ce que je dépense, il y a largement assez sur mon compte, tu peux arrêter de te démener. Pour le moment, je vais essayer de me focaliser sur mes études. On peut se voir d’ici quelques semaines si tu veux, je te parlerai de mon voyage, de mes rencontres…
Bien à toi,
Ton sang,
Svein. »
Les notes de Letting Go venaient se nicher dans mes oreilles, fermant les yeux pour profiter de ces notes, de cette construction, frissonnant lentement en jetant un regard au piano, secouant lentement la tête. Même pas en rêve bonhomme. Sort cet endroit de ta tête. Me dirigeant vers ma chambre, je retrouvais ma baguette, formulant ainsi les sorts pour arranger tout mon barda, mes guitares, mes basses, mes baguettes, mon cajon, carte son, ordinateur, tout le tointoin. Malgré le fait que je ne sois pas spécialement doué en magie, j’avais tout de même appris un sort pour réduire la taille et le poids de tous ces objets et leur rendre leur apparence normale une fois arrivé à destination. Tout tenait dans une petite valise. Musique, fringues, bouquins, carnets d’écritures…
Une fois sortis, je laissais la clé à ma proprio’, moldu, qui habitait un peu plus loin pour regagner l’université pour la première fois depuis mon départ. Une direction simple, la salle commune des Ethelred. Malgré le vent et le froid, la petite frimousse d’Esmée dépassant tout juste de mon manteau, bravant plus ou moins le froid pour observer avec curiosité son environnement.
En arrivant, j’avais tant l’impression d’être partis hier qu’il y a une éternité… C’était surprenant, mais je ne laissais pas réellement ça m’affecter, gagnant donc la salle commune, mon minois se dirigeant directement vers celui de l’une de mes camarades présente, une guitare à la main. Je regrette mon tempérament à l’isolement d’antan, je n’ai aucune idée de qui il s’agit. Mais une musicienne, qui, qui plus est semble relativement talentueuse, si avant ça m’aurait laissé indifférent, aujourd’hui, j’étais intéressé.
Ainsi, d’un pas assez franc, sans pour autant l’être… Trop, je m’approchais pour venir m’asseoir en silence, lui offrant simplement un regard en guise de titre de permission après avoir coupé le son de mon téléphone et niché mon casque sur mes épaules. Au vu de ma disparition sauvage, je supposais que mon visage devait être au moins connu, j’ai du mal à le concevoir, mais vu les mystères autour de cette disparition, il est fort à parier que quelques affiches « étudiant disparu » aient été placardées à droite à gauche.
C’est dans le silence que je nichais ma main dans ma valise pour attraper une guitare acoustique, qui une fois sortie reprenait sa taille normale pour l’accompagner à l’harmonie comme si tout était normal. J’ai toujours été un amoureux de ces instants silencieux. Parfois, ne pas communiquer verbalement tout en étant en mesure d’en apprendre sur autrui est réellement ressourçant et tant distant qu’intime. Enfin, bien que je ne connaissais pas le morceau, une certaine certitude était présente à mes doigt, j’étais fixée sur elle pour anticiper ses mouvements, le type de construction du morceau qui m’était inconnu, en quelques secondes, je parvenais à comprendre la chose sans réelle difficulté, bien que je ne quittais pas réellement ses doigts du regard. Jamais à l’abri d’une variation.
C’est cependant en regardant le courrier que je pris un certain recul. Aucune facture impayée, un solde bancaire toujours largement positif. Je souriais vaguement, et pour une rare fois, je faisais l’exception d’envoyer un rapide SMS.
« Bonjour Maman, je te remercie pour ce que tu fais pour moi, et à nouveau je te présente mes excuses pour les inquiétudes qui ont dû être les tiennes. Je retourne en cours très bientôt et je déménage à l’université, j’ai croisé mon propriétaire dans les marches, rassure-toi, je ferai attention à ce que je dépense, il y a largement assez sur mon compte, tu peux arrêter de te démener. Pour le moment, je vais essayer de me focaliser sur mes études. On peut se voir d’ici quelques semaines si tu veux, je te parlerai de mon voyage, de mes rencontres…
Bien à toi,
Ton sang,
Svein. »
Les notes de Letting Go venaient se nicher dans mes oreilles, fermant les yeux pour profiter de ces notes, de cette construction, frissonnant lentement en jetant un regard au piano, secouant lentement la tête. Même pas en rêve bonhomme. Sort cet endroit de ta tête. Me dirigeant vers ma chambre, je retrouvais ma baguette, formulant ainsi les sorts pour arranger tout mon barda, mes guitares, mes basses, mes baguettes, mon cajon, carte son, ordinateur, tout le tointoin. Malgré le fait que je ne sois pas spécialement doué en magie, j’avais tout de même appris un sort pour réduire la taille et le poids de tous ces objets et leur rendre leur apparence normale une fois arrivé à destination. Tout tenait dans une petite valise. Musique, fringues, bouquins, carnets d’écritures…
Une fois sortis, je laissais la clé à ma proprio’, moldu, qui habitait un peu plus loin pour regagner l’université pour la première fois depuis mon départ. Une direction simple, la salle commune des Ethelred. Malgré le vent et le froid, la petite frimousse d’Esmée dépassant tout juste de mon manteau, bravant plus ou moins le froid pour observer avec curiosité son environnement.
En arrivant, j’avais tant l’impression d’être partis hier qu’il y a une éternité… C’était surprenant, mais je ne laissais pas réellement ça m’affecter, gagnant donc la salle commune, mon minois se dirigeant directement vers celui de l’une de mes camarades présente, une guitare à la main. Je regrette mon tempérament à l’isolement d’antan, je n’ai aucune idée de qui il s’agit. Mais une musicienne, qui, qui plus est semble relativement talentueuse, si avant ça m’aurait laissé indifférent, aujourd’hui, j’étais intéressé.
Ainsi, d’un pas assez franc, sans pour autant l’être… Trop, je m’approchais pour venir m’asseoir en silence, lui offrant simplement un regard en guise de titre de permission après avoir coupé le son de mon téléphone et niché mon casque sur mes épaules. Au vu de ma disparition sauvage, je supposais que mon visage devait être au moins connu, j’ai du mal à le concevoir, mais vu les mystères autour de cette disparition, il est fort à parier que quelques affiches « étudiant disparu » aient été placardées à droite à gauche.
C’est dans le silence que je nichais ma main dans ma valise pour attraper une guitare acoustique, qui une fois sortie reprenait sa taille normale pour l’accompagner à l’harmonie comme si tout était normal. J’ai toujours été un amoureux de ces instants silencieux. Parfois, ne pas communiquer verbalement tout en étant en mesure d’en apprendre sur autrui est réellement ressourçant et tant distant qu’intime. Enfin, bien que je ne connaissais pas le morceau, une certaine certitude était présente à mes doigt, j’étais fixée sur elle pour anticiper ses mouvements, le type de construction du morceau qui m’était inconnu, en quelques secondes, je parvenais à comprendre la chose sans réelle difficulté, bien que je ne quittais pas réellement ses doigts du regard. Jamais à l’abri d’une variation.
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Re: La musique met l'âme en harmonie avec tout ce qui existe [Sveigail]
Lun 14 Jan 2019 - 19:58
Alors que j'étais concentrée sur ma musique, voilà un jeune homme, inconnu au bataillon pour moi, qui se posait à côté de moi et m'observait en silence. Non offusquée par ce comportement, mon bien-aimé avait le même, je me contentais d'un petit sourire poli tout en continuant mes accords rythmés. Je fus néanmoins surprise que mon confrère sorte à son tour une guitare et se mette en position. Décidément chez les Ethelred nous étions toujours plein de surprises. J'adorais cette maison pour cela, nous étions tous semblables, et pourtant si différents. Le pouvoir d'adaptation de chacun était extrêmement fort, et nous le prouvions, lui et moi, à l'instant même.
Malgré la mélodie que je jouais, j'appréciais le silence verbal entre nous, et j'observais alors le jeune homme se concentrer sur mes doigts, puis essayer de me suivre. D'un sourire franc et bienveillant, je me permettais de baisser sensiblement le tempo afin qu'il puisse prendre ses aises.
Je me gardais de l'embrouiller avec mes variations tant qu'il ne semblait pas à l'aise, puis, petit à petit, je reprenais le rythme initial. Enfin, je m'accordais à improviser des accords, souriant lorsque l'inconnu réussissait à m'accompagner avec une aisance semblable à la mienne. Serions-nous deux musiciens qui ne s'étaient pas encore rencontrés ? Que la vie avait décidé de réunir en ce jour froid d'hiver, dans cet endroit pouvant paraître gris et monotone qu'était la salle commune des Ethelred ? Nous voilà côte à côte, deux inconnus, qui s'aventuraient à colorer, le temps d'un battement de cil, ce lieu pourtant si paisible.
Je glissais un regard presque amusé à cette image en direction de la cheminée, et plus exactement sur l'immense portrait qui trônait au-dessus. Celui d'Ethelred the Ever-Ready. N'était-ce pas un air quelque peu courroucé que je pouvais lire sur son visage tandis que deux jeunes artistes s'adonnaient à une passion commune dans ce milieu qui se voulait froide et brute ?
Supposant alors que mon interlocuteur de mélodie n'était guère loquace, je m'adonnais à un art dans lequel j'excellais. Celui de parler sans prononcer un mot. Depuis enfant que je connaissais Levius, j'étais passée maitresse pour faire passer des messages sans pour autant utiliser mes cordes vocales, et ce, même après sept ans de séparation.
Ainsi, je changeais légèrement ma mélodie, en répétant cette fois sans cesse le même rythme, et c'est avec un regard espiègle que je fixais l'inconnu qui m'accompagnait. Je me demandais sincèrement, et avec un immense intérêt, s'il allait comprendre ce que j'étais en train de lui jouer. Car il y avait bien des mots dans le rythme. Non pas dans la mélodie, les accords ou les notes mais bien dans le tempo.
Une note piquée, trois longues, puis à nouveau un accord rapide.
Je.
La suite était plus délicate, et pourtant j'arrivais à l'improviser. Deux longues retenues, suivies d'un piqué, puis à nouveau quatre longues retenues, pour enchainer sur deux pics. La note suivante, aiguë, ce fit plus longue avant d'être suivie par une sœur à nouveau courte. Il y eut ensuite une répétition de rythme. Deux longues retenues, deux courtes, puis à nouveau deux longues retenues pour terminer sur trois courtes. Ce mot était terrible musicalement parlant, mais je continuais, bien trop amusée par l'exercice. Ainsi, il y en ensuite une note plus longue avant d'être suivies par trois sœurs courtes, à nouveau une longue, et pour finir, à nouveau trois courtes. Le tout entrecoupé de légers silences pour agrémenter le tout.
M'appelle.
Le dernier mot pouvait alors faire son entrée dans la composition. Une note courte suivie de deux longues. Puis vint cinq piqués, que je m'amusais à exécuter decrescendo avant de terminer avec deux longues retenues. Deux notes courtes se suivirent avant de reprendre une respiration plus longue. Il y eut à nouveau trois notes plus rapides avant de laisser une dernière longue faire son entrée avant qu'elle ne cède sa place à deux rythmes rapides.
Abigail.
Tout en chanson, je parlais en fait en morse. C'était sous ce langage-ci que je me présentais en réalité. Ce rythme, je le répétais, encore et encore. Un grand sourire aux lèvres, j'étais décidément très amusée par l'exercice que j'étais en train d'effectuer, tout en reluquant mon partenaire, véritablement curieuse de voir s'il allait comprendre quelque chose ou non. Sans doute que non, mais qu'importe. Je jouais. De toutes les façons.
Malgré la mélodie que je jouais, j'appréciais le silence verbal entre nous, et j'observais alors le jeune homme se concentrer sur mes doigts, puis essayer de me suivre. D'un sourire franc et bienveillant, je me permettais de baisser sensiblement le tempo afin qu'il puisse prendre ses aises.
Je me gardais de l'embrouiller avec mes variations tant qu'il ne semblait pas à l'aise, puis, petit à petit, je reprenais le rythme initial. Enfin, je m'accordais à improviser des accords, souriant lorsque l'inconnu réussissait à m'accompagner avec une aisance semblable à la mienne. Serions-nous deux musiciens qui ne s'étaient pas encore rencontrés ? Que la vie avait décidé de réunir en ce jour froid d'hiver, dans cet endroit pouvant paraître gris et monotone qu'était la salle commune des Ethelred ? Nous voilà côte à côte, deux inconnus, qui s'aventuraient à colorer, le temps d'un battement de cil, ce lieu pourtant si paisible.
Je glissais un regard presque amusé à cette image en direction de la cheminée, et plus exactement sur l'immense portrait qui trônait au-dessus. Celui d'Ethelred the Ever-Ready. N'était-ce pas un air quelque peu courroucé que je pouvais lire sur son visage tandis que deux jeunes artistes s'adonnaient à une passion commune dans ce milieu qui se voulait froide et brute ?
Supposant alors que mon interlocuteur de mélodie n'était guère loquace, je m'adonnais à un art dans lequel j'excellais. Celui de parler sans prononcer un mot. Depuis enfant que je connaissais Levius, j'étais passée maitresse pour faire passer des messages sans pour autant utiliser mes cordes vocales, et ce, même après sept ans de séparation.
Ainsi, je changeais légèrement ma mélodie, en répétant cette fois sans cesse le même rythme, et c'est avec un regard espiègle que je fixais l'inconnu qui m'accompagnait. Je me demandais sincèrement, et avec un immense intérêt, s'il allait comprendre ce que j'étais en train de lui jouer. Car il y avait bien des mots dans le rythme. Non pas dans la mélodie, les accords ou les notes mais bien dans le tempo.
Une note piquée, trois longues, puis à nouveau un accord rapide.
Je.
La suite était plus délicate, et pourtant j'arrivais à l'improviser. Deux longues retenues, suivies d'un piqué, puis à nouveau quatre longues retenues, pour enchainer sur deux pics. La note suivante, aiguë, ce fit plus longue avant d'être suivie par une sœur à nouveau courte. Il y eut ensuite une répétition de rythme. Deux longues retenues, deux courtes, puis à nouveau deux longues retenues pour terminer sur trois courtes. Ce mot était terrible musicalement parlant, mais je continuais, bien trop amusée par l'exercice. Ainsi, il y en ensuite une note plus longue avant d'être suivies par trois sœurs courtes, à nouveau une longue, et pour finir, à nouveau trois courtes. Le tout entrecoupé de légers silences pour agrémenter le tout.
M'appelle.
Le dernier mot pouvait alors faire son entrée dans la composition. Une note courte suivie de deux longues. Puis vint cinq piqués, que je m'amusais à exécuter decrescendo avant de terminer avec deux longues retenues. Deux notes courtes se suivirent avant de reprendre une respiration plus longue. Il y eut à nouveau trois notes plus rapides avant de laisser une dernière longue faire son entrée avant qu'elle ne cède sa place à deux rythmes rapides.
Abigail.
Tout en chanson, je parlais en fait en morse. C'était sous ce langage-ci que je me présentais en réalité. Ce rythme, je le répétais, encore et encore. Un grand sourire aux lèvres, j'étais décidément très amusée par l'exercice que j'étais en train d'effectuer, tout en reluquant mon partenaire, véritablement curieuse de voir s'il allait comprendre quelque chose ou non. Sans doute que non, mais qu'importe. Je jouais. De toutes les façons.
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Re: La musique met l'âme en harmonie avec tout ce qui existe [Sveigail]
Lun 14 Jan 2019 - 22:22
Je ne suis pas mathématicien. Loin de là. Fermant les yeux un traitre instant, je commençais à comprendre le mode d’écriture de la jeune femme face à moi. Compter avait son importance. Je suis plutôt du genre à ressentir qu’à calculer ou compter, mais soit, je peux faire une exception… « Je m’appelle Abigael » ou Abigail, je ne suis pas trop sûr, à vrai dire, mes yeux se sont fermés avant que je ne déchiffre les dernières lettres, mais au diable la précision, tant que le cœur s’exprime.
Je souriais lentement en rompant le mouvement de ma main droite pour attraper ma baguette, d’une part pour caresser la tête d’Esmée qui venait de dépasser sa tête de mon manteau, la soulevant pour la nicher dans un coin du large fauteuil, contre ma cuisse, celle-ci s’appuyant contre moi en boule pour s’endormir, émettant un ronron léger, irrégulier, apaisée par le son alors que je cherchais ma baguette pour la nicher entre mes dents lentement, me dégageant au bon timing, au parfaitement bon timing de l’harmonie rythmique pour partir sur de la mélodique, un léger filet de lumière s’évadant de ma baguette.
Un sortilège d’illusion, lentement, mes notes semblaient prendre vie, et cette aura se manifestait devant moi. Une fillette, blondinette, vêtue d’une robe blanche et pieds nus, au regard bleu azure, pur, ses yeux manifestant un aboutissement de paix, et de pureté, celle-ci émettait une légère lueur, et à ses pieds naissait un parterre d’herbe et de fleur, l’effleurant pour s’approcher d’Abigail. Une chance sur deux, Svein… Saisit-la. Cette voix infantine se prononçait, mais n’émettait aucun son, en réalité, elle se transposait uniquement en l’esprit de la jeune femme, les notes de ma mélodie semblant être son moyen d’expression, le moyen de vie de cette belle magie, cette illusion qu’elle seule pouvait voir.
« C’est un magnifique morceau, « Je suis Abigail. ». Je m’en souviendrai. Voici Svein. »
Fit-elle en me montrant du doigt avec un doux sourire, avant de s’approcher d’Esmée et de la caresser lentement, celle-ci redressant une oreille, montrant qu’elle était touchée aussi par cet acte de magie.
« Et sa meilleure amie, Esmée. »
Cette illusion, aussi étrange cela puisse paraître, elle était douée de sa propre conscience. Personnage d’un roman que j’ai achevé pendant mon voyage. L’un des effets incroyables de la littérature magique. Elle souriait lentement en faisant un signe de la main.
« Moi, je m’appelle Ina ! Svein est mon Papa. »
Elle se décalait pour que nous regards se croisent à nouveau, bercé en Abigail, j’avais cessé de regarder ses mains. Pourtant, je ne perdais pas en ma mélodie, continuant de jouer, simplement… Comme si cet instant était à la fois court et sempiternel. Mon sourire envers elle était sincère, gage d’une forme d’ouverture sur mon monde. Je l’ai promis.
« Il l’a promis à Esmée, il ne fuira plus jamais les gens et fera tout ce qu’il peut pour les rendre heureux. C’est son but dans la vie. »
Elle m’arrache même mes pensées. L’idée me faisait lentement glousser, secouant lentement la tête en baissant les yeux avant de me replonger sur elle, mes yeux brillant légèrement d’une émotion pure, sincère, et tant distante que proche. Ina, oui. J’avais pris beaucoup de temps à l’admettre. Mais Ina représente la pureté de tout ce que j’ai pu ressentir pour Irina, que j’ai tenté d’enfouir et qui refais aujourd’hui surface, embrasant mon cœur d’une lueur à la fois si douce et si brutale… Mais qu’importe… Aujourd’hui… Je suis…
« Svein est vivant. »
Une fausse note, par l’émotion procurée par ces paroles, et cette illusion se troublait un vague instant alors que je reprenais le fil sans le moindre souci pour vivre à nouveau cette improvisation, que je venais de baptiser de ses mots sous une forme d’ironie, « Je suis Abigail. » ç’aurait pu être une blague déplacée, mais mon regard montrait le contraire, j’étais admiratif de son talent musical, et bercé dans l’échange que nous avions en l’instant.
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Re: La musique met l'âme en harmonie avec tout ce qui existe [Sveigail]
Mar 15 Jan 2019 - 22:05
Il y avait des rencontres qui ne se faisaient pas par hasard, et celle que je vivais actuellement me le prouvait. Le moins que l’on puisse dire, c’était que notre manière de communiquer était un peu hors norme, et pourtant, il n’y avait aucun problème à cela. La principale caractéristique des Ethelred était de savoir s’adapter, nous étions des caméléons. Mais que se passait-il lorsque deux de ces reptiles se rencontraient ? Et bien, ils cherchaient, comme pour le paysage, à s’adapter à l’autre. Cela donnait un mélange étrange de couleur et de sensation, pourtant, je le ressentais comme une palette explosive de perception. Ce genre de rencontre éveillait tous mes sens, du toucher au goût. C’était une sensibilité que j’avais développé à force de côtoyer mon bien-aimé, et même si ce n’était pas facile tous les jours, s’en était véritablement fascinant. Ainsi, l’étranger à côté de moi attirait toute mon attention. Non pas que je le comparais à Levius, mais bien parce que j’étais joyeuse et émerveillée de pouvoir communiquer différemment. De cette manière qui était, des fois, bien plus sereine pour mon être, pour ma timidité.
Voilà pourquoi, lorsque l’illusion prit forme devant moi, je n’étais pas effrayée, mais bel et bien émerveillée. Je la fixais, intriguée, me demandant à partir de quoi mon confrère avait pu s’inspirer pour la créer. C’était une question si vaste qu’il était impossible pour moi d’y trouver une réponse évidente, mais j’étais distraite de me la poser.
Mes prunelles sombres fixées sur la petite fille, ayant tout à fait conscience que seule moi pouvais la voir, je continuais de jouer machinalement sans la moindre fausse note, semblant imperturbable. Lorsqu’une machine est en marche, si rodée de tourner toujours de la même manière, il était difficile de la désaccorder d’une quelconque façon. C’était comme faire face aux forces de la nature.
Avec un sourire bienveillant, je l’écoutais me présenter. Svein. Esmée. Ima. Par « papa » je comprenais bien que c’était une déformation du mot « créateur » et je me contentais de hocher la tête, respectant mon mutisme. Ce Svein venait de forcer mon admiration en créant une telle illusion, ou créature, je ne savais guère trop comment la définir. Elle semblait être une entité ayant sa propre conscience, s’en était presque effrayant. J’aurai pu l’être, impressionnée, mais j’étais bien trop distraite par l’originalité de la situation pour me laisser gagner par un réflexe si primaire… et la dernière fois que ça m’était arrivé, je l’avais payé très cher.
Alors que la jeune fille m’évoquait les objectifs de vie du sorcier à mes côtés, je perdais sensiblement mon sourire. Le simple souvenir de mon accident balayait tout le reste, car j’étais bien trop profondément marquée pour pouvoir l’ignorer. Lentement alors, je terminais mon morceau et laissait la dernière note pincée s’envoler au plafond de la salle commune tandis que Svein déraya sur une tonalité. Je n’y prenais même pas garde.
Tout comme la définition de « papa » je comprenais ce qu’elle voulait dire en le qualifiant de vivant. Tout du moins, j’avais la prétention de croire le comprendre. Probablement que mon interlocuteur muet avait eu un passé difficile. Se sentir vivant était une sensation que bien des gens oubliaient à force d’être préoccuper par des occupations aussi diverses qu’il y avait de personne sur cette noble planète. C’était aussi mon cas.
Est-ce que je me sentais vivante ? Sans doute beaucoup plus depuis que j’avais frôlé la mort, mais ce n’était jamais assez. J’étais tout à fait complète uniquement lorsque j’étais en présence des dragons, et c’était un manque qui était bien trop souvent présent. Je me réjouissais sincèrement de terminer ces études qui commençaient à être très longues. Elles devenaient un poids. Peut-être de voir la fin alourdissait le reste le plaisir d’étudier.
En souriant, à présent un peu crispée, je reposais ma guitare sur mes cuisses pour poser ma main droite entre le jeune homme et moi. Formant une cloche avec mes doigts, je les fixais, concentrée plusieurs secondes, jusqu’à les relever avec une lenteur toute calculée. Ma main avait laissé place à une fleur de laurier rose. J’ignorais si Svein pouvait comprendre le langage des fleurs, c’était un mode de communication que j’avais développé avec Levius et qui nous était propre jusqu’à aujourd’hui. Cette fleur symbolisait la vie éternelle, la joie, mais aussi la méfiance. Le langage floral était toujours ambigu, et c’était ce que j’appréciais dans cette science. Le laurier représentait parfaitement ce que je ressentais à l’instant. Je souhaitais à Svein de vivre une longue vie heureuse, et que moi-même je me sentais vivante et joyeuse. Toutefois, mon instinct à présent réveillé par l’évocation de mon passé, je me retrouvais méfiante.
Pour m’adresser une seconde fois à Svein, j’utilisais un second langage, celui des signes. Je plaçais ma main gauche paume ouverte en direction du plafond. La main droite vint joindre sa paume à sa jumelle, avant de se frotter à elle en un geste circulaire. L’expression désolée sur mon visage traduisait de lui-même la signification du signe. Pardon.
Voilà pourquoi, lorsque l’illusion prit forme devant moi, je n’étais pas effrayée, mais bel et bien émerveillée. Je la fixais, intriguée, me demandant à partir de quoi mon confrère avait pu s’inspirer pour la créer. C’était une question si vaste qu’il était impossible pour moi d’y trouver une réponse évidente, mais j’étais distraite de me la poser.
Mes prunelles sombres fixées sur la petite fille, ayant tout à fait conscience que seule moi pouvais la voir, je continuais de jouer machinalement sans la moindre fausse note, semblant imperturbable. Lorsqu’une machine est en marche, si rodée de tourner toujours de la même manière, il était difficile de la désaccorder d’une quelconque façon. C’était comme faire face aux forces de la nature.
Avec un sourire bienveillant, je l’écoutais me présenter. Svein. Esmée. Ima. Par « papa » je comprenais bien que c’était une déformation du mot « créateur » et je me contentais de hocher la tête, respectant mon mutisme. Ce Svein venait de forcer mon admiration en créant une telle illusion, ou créature, je ne savais guère trop comment la définir. Elle semblait être une entité ayant sa propre conscience, s’en était presque effrayant. J’aurai pu l’être, impressionnée, mais j’étais bien trop distraite par l’originalité de la situation pour me laisser gagner par un réflexe si primaire… et la dernière fois que ça m’était arrivé, je l’avais payé très cher.
Alors que la jeune fille m’évoquait les objectifs de vie du sorcier à mes côtés, je perdais sensiblement mon sourire. Le simple souvenir de mon accident balayait tout le reste, car j’étais bien trop profondément marquée pour pouvoir l’ignorer. Lentement alors, je terminais mon morceau et laissait la dernière note pincée s’envoler au plafond de la salle commune tandis que Svein déraya sur une tonalité. Je n’y prenais même pas garde.
Tout comme la définition de « papa » je comprenais ce qu’elle voulait dire en le qualifiant de vivant. Tout du moins, j’avais la prétention de croire le comprendre. Probablement que mon interlocuteur muet avait eu un passé difficile. Se sentir vivant était une sensation que bien des gens oubliaient à force d’être préoccuper par des occupations aussi diverses qu’il y avait de personne sur cette noble planète. C’était aussi mon cas.
Est-ce que je me sentais vivante ? Sans doute beaucoup plus depuis que j’avais frôlé la mort, mais ce n’était jamais assez. J’étais tout à fait complète uniquement lorsque j’étais en présence des dragons, et c’était un manque qui était bien trop souvent présent. Je me réjouissais sincèrement de terminer ces études qui commençaient à être très longues. Elles devenaient un poids. Peut-être de voir la fin alourdissait le reste le plaisir d’étudier.
En souriant, à présent un peu crispée, je reposais ma guitare sur mes cuisses pour poser ma main droite entre le jeune homme et moi. Formant une cloche avec mes doigts, je les fixais, concentrée plusieurs secondes, jusqu’à les relever avec une lenteur toute calculée. Ma main avait laissé place à une fleur de laurier rose. J’ignorais si Svein pouvait comprendre le langage des fleurs, c’était un mode de communication que j’avais développé avec Levius et qui nous était propre jusqu’à aujourd’hui. Cette fleur symbolisait la vie éternelle, la joie, mais aussi la méfiance. Le langage floral était toujours ambigu, et c’était ce que j’appréciais dans cette science. Le laurier représentait parfaitement ce que je ressentais à l’instant. Je souhaitais à Svein de vivre une longue vie heureuse, et que moi-même je me sentais vivante et joyeuse. Toutefois, mon instinct à présent réveillé par l’évocation de mon passé, je me retrouvais méfiante.
Pour m’adresser une seconde fois à Svein, j’utilisais un second langage, celui des signes. Je plaçais ma main gauche paume ouverte en direction du plafond. La main droite vint joindre sa paume à sa jumelle, avant de se frotter à elle en un geste circulaire. L’expression désolée sur mon visage traduisait de lui-même la signification du signe. Pardon.
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Re: La musique met l'âme en harmonie avec tout ce qui existe [Sveigail]
Mar 22 Jan 2019 - 17:49
Son regard évoluait. Mais… Pas pour le mieux, ce me semble. Cet échange de regard était assez ironique. Je regarde Abigail, qui regarde Ina, qui regarde Abigail, je ressens une position presque voyeuse, assez peu agréable, je l’avoue. En réalité, j’étais surtout surpris de voir son sourire disparaître si brusquement. Penchant légèrement la tête, épris d’une incompréhension éparse, je cherchais comme une réponse, alors que le morceau prit lentement fin.
Je me demande bien ce qu’a pu faire Ina… D’ailleurs, celle-ci finit par comprendre et se retourner vers moi.
« Svein, qu’est-ce que j’ai fais ? »
Mon regard se tournait vers elle, plus attendrissant, alors que j’essayais de lire les mots issus des doigts de la musicienne face à moi. Rien ne me vient, alors que je me redresse, Esmée levant la tête de surprise en roulant maladroitement jusqu’au centre du fauteuil en miaulant de surprise, alors que je me retournais brusquement pour la rattraper in extremis alors qu’elle tentait de se redresser pour s’approcher du bord. Seront là mes seuls mots de cet échange, surement, même s’ils n’étaient pas destinés à la petite dame assise sur ce canapé.
« Esmée… Fait un peu attention à toi… »
Une compassion immense envers l’animal meurtris, qui semblait d’une extrême maladresse, déséquilibrée, surement malade, alors que je la soulevais en douceur pour la nicher dans mes bras, posant ma guitare sur le fauteuil avant de m’approcher d’une Ina peu rassurée, ayant l’impression d’avoir mal fait. En soit elle avait probablement raison, sur ce ressentis. J’avais ce côté, tant à travers ma voix, qu’à travers mes gestes. Pas quelque chose de paternel à proprement parler, non, mais d’excessivement tendre, bienveillant.
Cela se ressentait d’ailleurs en ma voix, j’avais ce petit côté rassurant, autour de mes personnages s’animant en le lieu, de ce parterre de fleurs, ceux-ci exprimaient une transcendance envers une forme d’amour peut-être abstraite, non arrêtée ou arrachée sur le matériel. Un amour profond dédié à la nature, à mon environnement, mon entourage, révélant en même temps une forme de fragilité, de faiblesse.
Alors que mon bras se nichait autour du personnage, illusoire, mais qui pourtant semblait bien avoir une constance matérielle à la vue de ma main passant dans ses cheveux, la tête de l’enfant nicher à peu près contre mon ventre. Malgré les jours de jeûne, mes abdominaux avaient repris formes, vaguement, pas que j’étais excessivement sportif, mais assez pour prendre soin de mon apparence, pas que j’y apporte une réelle importance.
Alors que mon minois se nichait à nouveau vers Abigail, je clignais des yeux en cherchant à interpréter son mode de communication, nouveau, sans réellement y parvenir. Esmée, contre ma poitrine, soutenue par mon bras observait sans plus de compréhension. Ina, contre mon ventre, elle, semblait toujours éperdue. D’un geste simple, la jeune fille disparaissait, de même que le parterre de fleur qu’elle générait à chacun de ses pas, alors que je revins lentement m’asseoir.
Doter chaque personnage d’une volonté propre est parfois hasardeux, parfois une mauvaise idée… Et donc vraisemblablement, les gestes de l’Ethelred, eux, ne surent pas non plus m’atteindre. Peut-être le savait-elle d’avance ? Peut-être avait-elle besoin de manifester quelque chose sans que je ne puisse le comprendre ? Peut-être testait-elle simplement mes limites ?
Ainsi je m’éloignais vaguement pour regagner ma guitare, changeant d’accordage, jouissant de cette oreille parfaite pour entamer Boogie Slam, relativement à l’aise avec la guitare percussive, mais, notamment, c’était à mon tour de communiquer en morse via les percussions, ce jeu était peut-être absurde. Le chaton niché contre la poche de ma poitrine, cousue à la main visiblement, celle-ci semblait curieuse de ce nouvel environnement qu’est Hungcalf, mais cela n’empêchait rien à ce que je cherchais à véhiculer.
« Désolée, Ina, Maladroite » furent les trois mots sélectionnés alors que les yeux que je confiais à la jeune femme me faisant face n’avait rien de proche du jugement. A vrai dire, j’avais observé, son passif est ce qu’il est et je le respecte sans le connaître, tout le monde à son lot de malheur, et ce n’est pas important de s’y attarder, ce qui l’est un peu plus, c’est de s’arrêter dans la course effrénée de la vie pour tendre la main, bien que les miennes étaient assez occupées en la mélodie et la rythmique d’une complexité certaines, mélangeant un nombre de techniques, de signatures rythmiques et paradoxalement d’émotions parfaitement travaillées.
Je me demande bien ce qu’a pu faire Ina… D’ailleurs, celle-ci finit par comprendre et se retourner vers moi.
« Svein, qu’est-ce que j’ai fais ? »
Mon regard se tournait vers elle, plus attendrissant, alors que j’essayais de lire les mots issus des doigts de la musicienne face à moi. Rien ne me vient, alors que je me redresse, Esmée levant la tête de surprise en roulant maladroitement jusqu’au centre du fauteuil en miaulant de surprise, alors que je me retournais brusquement pour la rattraper in extremis alors qu’elle tentait de se redresser pour s’approcher du bord. Seront là mes seuls mots de cet échange, surement, même s’ils n’étaient pas destinés à la petite dame assise sur ce canapé.
« Esmée… Fait un peu attention à toi… »
Une compassion immense envers l’animal meurtris, qui semblait d’une extrême maladresse, déséquilibrée, surement malade, alors que je la soulevais en douceur pour la nicher dans mes bras, posant ma guitare sur le fauteuil avant de m’approcher d’une Ina peu rassurée, ayant l’impression d’avoir mal fait. En soit elle avait probablement raison, sur ce ressentis. J’avais ce côté, tant à travers ma voix, qu’à travers mes gestes. Pas quelque chose de paternel à proprement parler, non, mais d’excessivement tendre, bienveillant.
Cela se ressentait d’ailleurs en ma voix, j’avais ce petit côté rassurant, autour de mes personnages s’animant en le lieu, de ce parterre de fleurs, ceux-ci exprimaient une transcendance envers une forme d’amour peut-être abstraite, non arrêtée ou arrachée sur le matériel. Un amour profond dédié à la nature, à mon environnement, mon entourage, révélant en même temps une forme de fragilité, de faiblesse.
Alors que mon bras se nichait autour du personnage, illusoire, mais qui pourtant semblait bien avoir une constance matérielle à la vue de ma main passant dans ses cheveux, la tête de l’enfant nicher à peu près contre mon ventre. Malgré les jours de jeûne, mes abdominaux avaient repris formes, vaguement, pas que j’étais excessivement sportif, mais assez pour prendre soin de mon apparence, pas que j’y apporte une réelle importance.
Alors que mon minois se nichait à nouveau vers Abigail, je clignais des yeux en cherchant à interpréter son mode de communication, nouveau, sans réellement y parvenir. Esmée, contre ma poitrine, soutenue par mon bras observait sans plus de compréhension. Ina, contre mon ventre, elle, semblait toujours éperdue. D’un geste simple, la jeune fille disparaissait, de même que le parterre de fleur qu’elle générait à chacun de ses pas, alors que je revins lentement m’asseoir.
Doter chaque personnage d’une volonté propre est parfois hasardeux, parfois une mauvaise idée… Et donc vraisemblablement, les gestes de l’Ethelred, eux, ne surent pas non plus m’atteindre. Peut-être le savait-elle d’avance ? Peut-être avait-elle besoin de manifester quelque chose sans que je ne puisse le comprendre ? Peut-être testait-elle simplement mes limites ?
Ainsi je m’éloignais vaguement pour regagner ma guitare, changeant d’accordage, jouissant de cette oreille parfaite pour entamer Boogie Slam, relativement à l’aise avec la guitare percussive, mais, notamment, c’était à mon tour de communiquer en morse via les percussions, ce jeu était peut-être absurde. Le chaton niché contre la poche de ma poitrine, cousue à la main visiblement, celle-ci semblait curieuse de ce nouvel environnement qu’est Hungcalf, mais cela n’empêchait rien à ce que je cherchais à véhiculer.
« Désolée, Ina, Maladroite » furent les trois mots sélectionnés alors que les yeux que je confiais à la jeune femme me faisant face n’avait rien de proche du jugement. A vrai dire, j’avais observé, son passif est ce qu’il est et je le respecte sans le connaître, tout le monde à son lot de malheur, et ce n’est pas important de s’y attarder, ce qui l’est un peu plus, c’est de s’arrêter dans la course effrénée de la vie pour tendre la main, bien que les miennes étaient assez occupées en la mélodie et la rythmique d’une complexité certaines, mélangeant un nombre de techniques, de signatures rythmiques et paradoxalement d’émotions parfaitement travaillées.
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Re: La musique met l'âme en harmonie avec tout ce qui existe [Sveigail]
Jeu 24 Jan 2019 - 13:19
Mon air navré ne fit que s'accentuer en voyant que j'avais décontenancé mes interlocuteurs. Ça n'avait évidemment pas été le but, et je remarquais alors que j'avais peut-être été trop loin dans le langage silencieux. Dans un sens, j'étais rassurée, car voilà la preuve que c'était une manière de communiquer bien à nous, à Levius et à moi. Bien à notre couple, et que nous imiter, essayer d'atteindre la sphère galactique que nous avions pu atteindre, était extrêmement difficile. Ce que nous vivions tous les deux était cosmique, bien trop peu commun pour le reste du commun des mortels. Ensemble, nous nous étions élevés au statut de divinités, et nous étions toujours plus grands et plus beaux chaque jour.
D'un sourire serein et rassurant, j'observais l'apparition de la petite fille alors qu'elle trouvait refuge dans les bras de son créateur. Curieuse, je baissais aussi mon regard sombre sur le petit chat niché dans les bras du jeune homme. Svein. En général, je savais observer les sorciers de la maison Ethelred, et même si ses traits me disaient vaguement quelque chose, je n'arrivais guère à convenablement le remettre dans mes souvenirs. Sans doute ne m'étais-je jamais véritablement attardée sur lui, ou sur la personne qu'il était à l'époque.
À l'époque oui, parce que j'étais à peu près certaine de ne pas l'avoir vu dernièrement à l'université. Peut-être était-il parti, peut-être avait-il été malade, la raison ne me regardait guère. Moi-même avais de nombreuses absences à mon actif à cause de ma maladie, ce n'était pas moi qui allait juger mon confrère pour son mystère. Nous en avions tous, et je n'étais pas assez proche de lui, je ne le connaissais donc pas assez bien, pour oser ne serait-ce que lui poser la question. Ça m'était bien égal.
Pourtant, lorsqu'il revint prendre place à mes côtés, je ne bougeais pas, confiante dans le fait qu'il n'allait rien me faire, et que donc, rien n'allait m'arriver. L'observant reprendre sa guitare, je le laissais cette fois guider la mélodie. J'appréciais pouvoir mêler les notes et le rythme comme il le faisait. Ainsi, alors que je tendais l'oreille pour pouvoir déchiffrer ce qu'il avait à me dire, j'accordais mon instrument de la même manière qu'il l'avait fait un instant plus tôt.
D'un sourire amusé, une œillade pétillante de défi, parce que je voulais le relever, je prenais encore quelques secondes pour me mettre à l'aise, puis, confiante, je suivais le musicien de la même manière, en reprenant la mélodie percussive.
Secouant la tête, je levais mes yeux sur lui un instant, mais, n'osant pas à me risquer de faire une faute de rythme, je reportais rapidement mon attention sur mon instrument.
"Pas grave. Situation compliquée."
Je n'avais pas envie de m'étendre sur le sujet, et encore moins en morse, c'était bien fastidieux. Alors, en remuant mes épaules, comme pour faire tomber le poids qui y pesait, retrouvant mon allure décontractée et détendue, je reprenais le contrôle du morceau que nous jouions tous les deux, car j'allais reprendre la parole.
"Combien de temps que tu es musicien ?"
Puis je cessais de battre le rythme sur ma guitare, reprenant tout à fait une pratique plus conventionnelle, lui démontrant que je le laissais à présent mener.
D'un sourire serein et rassurant, j'observais l'apparition de la petite fille alors qu'elle trouvait refuge dans les bras de son créateur. Curieuse, je baissais aussi mon regard sombre sur le petit chat niché dans les bras du jeune homme. Svein. En général, je savais observer les sorciers de la maison Ethelred, et même si ses traits me disaient vaguement quelque chose, je n'arrivais guère à convenablement le remettre dans mes souvenirs. Sans doute ne m'étais-je jamais véritablement attardée sur lui, ou sur la personne qu'il était à l'époque.
À l'époque oui, parce que j'étais à peu près certaine de ne pas l'avoir vu dernièrement à l'université. Peut-être était-il parti, peut-être avait-il été malade, la raison ne me regardait guère. Moi-même avais de nombreuses absences à mon actif à cause de ma maladie, ce n'était pas moi qui allait juger mon confrère pour son mystère. Nous en avions tous, et je n'étais pas assez proche de lui, je ne le connaissais donc pas assez bien, pour oser ne serait-ce que lui poser la question. Ça m'était bien égal.
Pourtant, lorsqu'il revint prendre place à mes côtés, je ne bougeais pas, confiante dans le fait qu'il n'allait rien me faire, et que donc, rien n'allait m'arriver. L'observant reprendre sa guitare, je le laissais cette fois guider la mélodie. J'appréciais pouvoir mêler les notes et le rythme comme il le faisait. Ainsi, alors que je tendais l'oreille pour pouvoir déchiffrer ce qu'il avait à me dire, j'accordais mon instrument de la même manière qu'il l'avait fait un instant plus tôt.
D'un sourire amusé, une œillade pétillante de défi, parce que je voulais le relever, je prenais encore quelques secondes pour me mettre à l'aise, puis, confiante, je suivais le musicien de la même manière, en reprenant la mélodie percussive.
Secouant la tête, je levais mes yeux sur lui un instant, mais, n'osant pas à me risquer de faire une faute de rythme, je reportais rapidement mon attention sur mon instrument.
"Pas grave. Situation compliquée."
Je n'avais pas envie de m'étendre sur le sujet, et encore moins en morse, c'était bien fastidieux. Alors, en remuant mes épaules, comme pour faire tomber le poids qui y pesait, retrouvant mon allure décontractée et détendue, je reprenais le contrôle du morceau que nous jouions tous les deux, car j'allais reprendre la parole.
"Combien de temps que tu es musicien ?"
Puis je cessais de battre le rythme sur ma guitare, reprenant tout à fait une pratique plus conventionnelle, lui démontrant que je le laissais à présent mener.
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Re: La musique met l'âme en harmonie avec tout ce qui existe [Sveigail]
Jeu 31 Jan 2019 - 11:02
Quelle fut ma surprise en découvrant qu’elle parvenait relativement aisément à me suivre sur un morceau d’une telle technicité et d’une telle précision. Un sourire vague se manifestait à mon visage. Le morse à ce côté pratique, de communiquer avec autrui par bien des façons, mais cet inconvénient qu’il est très limité. Enfin. Je crois que nous nous en contenterons, faute de mieux.
Ainsi donc je me laissais entrelacer de la mélodie enchanteresse des notes, tout en prêtant attention à la jeune femme. Ce n’est pas par les mots ou les notes que passaient mes émotions, mais par une forme de compassion que fut le fait de la regarder d’un air profond et neutre, à ses mots. Hors de question de la prendre en pitié, d’une part elle semble à la fois forte et fragile, bercée dans une dualité particulière, et un regard empli de compassion serait une forme de victimisation complètement déplacé, d’autres part. Ainsi, je me contentais d’hocher lentement la tête en fermant un simple instant les yeux.
C’était un geste simple, qui peut avoir son importance. « Je respecte ta vie privée et j’entends la complexité de la chose », en gros, c’est ce que cela voulait dire. Et en soit je ne souhaitais pas en savoir plus. Ce jeu disposait d’une part de mystère envoûtant, en apprendre l’un sur l’autre, et en même temps garder une part de son jardin secret. Quelque chose d’amusant dont j’ai l’habitude, peut être exprimé autrement en règle générale, de façon plus charnelle. Mais soit… C’était à mon tour de laisser la rythmique s’exprimer.
« Depuis toujours. Toi ? »
Des questions simples, un peu sans intérêt. Je le ressentais, en cet échange, les mots, les informations sont secondaires, un apparat, une façon de témoigner un intérêt certain que nous avons en cet instant l’un pour l’autre, un échange, un transfert, une forme d’harmonie ou de résonnance. M’exprimer avec elle à quelque chose de fort, et en même temps quelque chose de simple, je me sens simplement bien, et cela se voyait, en mes yeux qui s’éteignaient un instant, épris par cet échange de notes.
Ainsi je ne sentais plus grand-chose d’utile à dire. Mon mot d’ordre était de profiter de l’instant.
Ainsi donc je me laissais entrelacer de la mélodie enchanteresse des notes, tout en prêtant attention à la jeune femme. Ce n’est pas par les mots ou les notes que passaient mes émotions, mais par une forme de compassion que fut le fait de la regarder d’un air profond et neutre, à ses mots. Hors de question de la prendre en pitié, d’une part elle semble à la fois forte et fragile, bercée dans une dualité particulière, et un regard empli de compassion serait une forme de victimisation complètement déplacé, d’autres part. Ainsi, je me contentais d’hocher lentement la tête en fermant un simple instant les yeux.
C’était un geste simple, qui peut avoir son importance. « Je respecte ta vie privée et j’entends la complexité de la chose », en gros, c’est ce que cela voulait dire. Et en soit je ne souhaitais pas en savoir plus. Ce jeu disposait d’une part de mystère envoûtant, en apprendre l’un sur l’autre, et en même temps garder une part de son jardin secret. Quelque chose d’amusant dont j’ai l’habitude, peut être exprimé autrement en règle générale, de façon plus charnelle. Mais soit… C’était à mon tour de laisser la rythmique s’exprimer.
« Depuis toujours. Toi ? »
Des questions simples, un peu sans intérêt. Je le ressentais, en cet échange, les mots, les informations sont secondaires, un apparat, une façon de témoigner un intérêt certain que nous avons en cet instant l’un pour l’autre, un échange, un transfert, une forme d’harmonie ou de résonnance. M’exprimer avec elle à quelque chose de fort, et en même temps quelque chose de simple, je me sens simplement bien, et cela se voyait, en mes yeux qui s’éteignaient un instant, épris par cet échange de notes.
Ainsi je ne sentais plus grand-chose d’utile à dire. Mon mot d’ordre était de profiter de l’instant.
- InvitéInvité
Re: La musique met l'âme en harmonie avec tout ce qui existe [Sveigail]
Dim 3 Fév 2019 - 20:38
J'appréciais toujours de surprendre mes interlocuteurs, quels qu'ils soient. Qui n'aimerait pas ça après tout ? J'avais ce petit côté malicieux que je m'amusais à régulièrement cacher pour exploser de surprise lorsqu'on s'y attendait le moins. Je retrouvais alors tout à fait mon sourire en voyant l'interlocution dans le regard de Svein alors que j'arrivais à le suivre dans l'art du tapping tout en suivant sa mélodie, non sans quelques hésitations lorsque ce n'était pas moi qui commandait la mélodie. Après tout, c'était un défi comme un autre, et en musique, j'adorais les relever. A dire vrai, je m'ennuyais même un peu en musique dernièrement, et ce n'était pas faute de faire des cours avec l'enseignant. Me concentrer uniquement sur la technique et les vocalises avaient quelque chose d'aussi essentiel que barbant. Même si je sentais que je m'améliorais, le feu volcanique qui était en moi n'était pas satisfait.
L'instant présent était si simple que je m'en délectais avec une passion sans faille. Qui pouvait se targuer d'apprécier des moments aussi étranges, en ouvrant jamais la bouche, et pourtant, tout à fait capable de communiquer avec le monde extérieur. Il suffisait de savoir où regarder et comment écouter. Hélas, c'était un art que bien peu maitrisait, et souvent, je me sentais bien seule. Fort heureusement, mon confrère Ethelred m'avait sortie de ma bulle de solitude ce soir, et je devais avouer que j'appréciais, tout simplement.
A croire que durant des années, être seule ne m'avait jamais déranger, mais maintenant que je m'étais ouverte au monde, et surtout que j'avais des terreurs, j'avais beaucoup de mal à profiter à nouveau de mes instants en solitaire. Tout avait changé, ce jour de pleine lune, et je le regrettais amèrement.
Lorsque ce fut à moi de reprendre le rythme, je répondais avec aisance en tapant doucement sur ma précieuse guitare histoire de ne pas non plus l'abîmer. Même si nous n'étions qu'en train de jouer une mélodie quelconque, je n'appréciais pas lever la main sur quoique ce soit ou qui que ce soit. La batterie avait été un enfer d'apprentissage pour moi, et voilà pourquoi je n'en faisais pas. L'action de frapper me révulsait, j'étais bien trop pacifiste.
- Pareil. Plus de vingt ans.
Mes parents m'avaient très tôt emmenée au conservatoire. Ça avait été la première action de ma vie qui m'avait véritablement ouverte au monde. Grace à cette simple action, j'avais pu rencontrer l'amour en Levius, et la passion de la musique pour pouvoir m'exprimer plus facilement et passer la barrière de ma timidité maladive.
Malgré mon cours de chant de tout à l'heure, me voilà à nouveau bouillonnante. Ainsi, je me relevais, guitare en main sans jamais arrêter la mélodie, tout en mimant un musicien acharné sur sa scène. Exagérant faits et gestes, je posais un pied sur la table en adoptant un air impérieux. Petite fille pleine de surprises que j'étais.
Avec un grand sourire ravi, je fixais à nouveau Svein dans les yeux alors que je les voyais s'éteindre. Il ne fallait pas s'endormir, mais s'éveiller ! Sans doute devais-je arrêter la prise de caféine après une certaine heure, ça ne me réussissait guère.
- Que sais-tu faire, autre que la musique ?
C'est alors que George passa la fenêtre pour m'apporter une enveloppe. L'ouvrant et la lisant rapidement, je jetais un regard gêné à mon interlocuteur avant de ranger mon sac et d'attraper ma guitare tout en jouant rapidement.
- Urgent, désolée ?
Avec un sourire poli, je rangeais mon instrument dans son étui puis quittait la salle commune, le Grand-Duc volant sur mes talons.
Fin du RP.
L'instant présent était si simple que je m'en délectais avec une passion sans faille. Qui pouvait se targuer d'apprécier des moments aussi étranges, en ouvrant jamais la bouche, et pourtant, tout à fait capable de communiquer avec le monde extérieur. Il suffisait de savoir où regarder et comment écouter. Hélas, c'était un art que bien peu maitrisait, et souvent, je me sentais bien seule. Fort heureusement, mon confrère Ethelred m'avait sortie de ma bulle de solitude ce soir, et je devais avouer que j'appréciais, tout simplement.
A croire que durant des années, être seule ne m'avait jamais déranger, mais maintenant que je m'étais ouverte au monde, et surtout que j'avais des terreurs, j'avais beaucoup de mal à profiter à nouveau de mes instants en solitaire. Tout avait changé, ce jour de pleine lune, et je le regrettais amèrement.
Lorsque ce fut à moi de reprendre le rythme, je répondais avec aisance en tapant doucement sur ma précieuse guitare histoire de ne pas non plus l'abîmer. Même si nous n'étions qu'en train de jouer une mélodie quelconque, je n'appréciais pas lever la main sur quoique ce soit ou qui que ce soit. La batterie avait été un enfer d'apprentissage pour moi, et voilà pourquoi je n'en faisais pas. L'action de frapper me révulsait, j'étais bien trop pacifiste.
- Pareil. Plus de vingt ans.
Mes parents m'avaient très tôt emmenée au conservatoire. Ça avait été la première action de ma vie qui m'avait véritablement ouverte au monde. Grace à cette simple action, j'avais pu rencontrer l'amour en Levius, et la passion de la musique pour pouvoir m'exprimer plus facilement et passer la barrière de ma timidité maladive.
Malgré mon cours de chant de tout à l'heure, me voilà à nouveau bouillonnante. Ainsi, je me relevais, guitare en main sans jamais arrêter la mélodie, tout en mimant un musicien acharné sur sa scène. Exagérant faits et gestes, je posais un pied sur la table en adoptant un air impérieux. Petite fille pleine de surprises que j'étais.
Avec un grand sourire ravi, je fixais à nouveau Svein dans les yeux alors que je les voyais s'éteindre. Il ne fallait pas s'endormir, mais s'éveiller ! Sans doute devais-je arrêter la prise de caféine après une certaine heure, ça ne me réussissait guère.
- Que sais-tu faire, autre que la musique ?
C'est alors que George passa la fenêtre pour m'apporter une enveloppe. L'ouvrant et la lisant rapidement, je jetais un regard gêné à mon interlocuteur avant de ranger mon sac et d'attraper ma guitare tout en jouant rapidement.
- Urgent, désolée ?
Avec un sourire poli, je rangeais mon instrument dans son étui puis quittait la salle commune, le Grand-Duc volant sur mes talons.
Fin du RP.