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après minuit (robin)
Ven 18 Jan 2019 - 18:42
C'est long. D'habitude, les sorties sur Inverness lui plaisent, mais ce soir, elle avait l'impression que les choses ne s'étaient pas enchaînées avec la fluidité habituelle d'une soirée arrosée. Deux cocktails qui réunissaient un savant mélange d'alcool et de magie n'avaient pas réussi à la faire monter, et les conversations qui ne se détachaient pas des cours à Hungcalf peinaient aussi à la transporter ailleurs. Alors depuis une petite demi-heure, elle "dansait" : façon de désigner le balancement nonchalant de ses pieds sur le sol de la Taverne, le regard à moitié dans le vide. A côté de la plaque. En fin de compte, elle était peut-être un peu bourrée, mais pas comme d'habitude. Normalement, à vingt-trois heures trente, elle saute pour danser, elle crie pour parler, elle s'arrache à moitié la gorge pour rire et, dans la foulée, sa timidité s'éclipse. Mais ce soir, elle n'a pas réussi à lâcher prise. C'est peut-être la pile de parchemins à trier sur son bureau qui l'appelle. Ou bien le fait qu'elle n'a pas écrit à la maison depuis bientôt deux mois. Ou bien... la petite frustration qu'elle a dans un coin de la tête, qui se roule en boule, refusant d'admettre jusqu'à sa propre existence. Et pourtant, elle ferait bien, car Berenice le sait, c'est ça, au fond, qui lui mine le moral.
C'est nul, ridicule, mais c'est ça. La petite rouge et or insignifiante qui crush en secret sur l'étudiant un peu plus vieux, beaucoup trop beau. Mais elle y croyait, jusqu'à ce soir. Jusqu'à ce qu'elle se penche au-dessus du comptoir pour commander, qu'il la serve en lui glissant quelque chose à l'oreille, un murmure entre blague et compliment, tout à fait charmant ; et puis que, quelques minutes plus tard, elle l'entende souffler à peu près la même chose à la cliente d'après. Mais elle ravale sa fierté, elle ne laisse rien passer, elle essaie de s'amuser. Après tout, c'est vendredi, et vendredi, tout est permis. Qui sait ? Son petit cœur-caramel trouvera peut-être un autre joli cœur devant qui fondre. Un joli cœur qui passera pas son temps à faire les yeux doux aux filles devant le bar, lui.
Et puis merde, à la fin. Voilà qu'elle devient agressive alors qu'il ne lui a rien fait, le petit summerbee. Non, c'est juste elle est son cœur défaillant qui s'agitent encore. Deux semaines qu'elle s'est avoué à elle-même que ses joues qui rougissaient plus que de nature aux alentours de Robin, c'était peut-être pas seulement à cause d'un changement de température. Elle a cru que le feeling passait, qu'il y avait quelque chose ; maintenant qu'elle le voit en si bonne compagnie, elle n'en est plus si sûre. Voilà, en soi, rien de grave. En soi. Dans l'obscurité, la tête qui dodeline vaguement sur le rythme de la musique, la fille Adams porte son gobelet presque vide à ses lèvres, le soulage de sa dernière gorgée. Elle veut rentrer depuis un petit moment déjà, mais elle attend encore, parce qu'il lui avait dit qu'ils pourraient rentrer ensemble. Ses potes à elle vont rentrer plus tard et toute seule, la nuit, éméchée qui plus est, c'est pas la meilleure des idées.
Minuit arrive. Parmi les silhouettes sombres qui se déhanchent, elle capte son regard. Enfin, comme elle peut, on se rappelle qu'elle est pas si sobre que ça, la petite. Ils se rejoignent vers l'entrée, elle voit son propre reflet dans la vitre de la porte en sortant. Mais qu'est-ce que... ? On dirait un fantôme. L'eye-liner noir extrême recommandé par Vinnie est partout autour de ses yeux. Un panda. Et elle ne peut pas accuser sa meilleure amie ; elle n'a juste pas l'habitude d'en porter, et s'est frotté les yeux au moins trente fois dans la soirée. Dehors, elle est aussitôt happée par l'air glacial. Ses mains se portent à son écharpe, qu'elle a mise n'importe comment, et qu'elle s'efforce de replacer, tout en articulant, un peu trop lentement pour paraître claire : "You alright? You could've stayed if you wanted to". Elle tourne la tête à droite, rencontre un arbre et le vide. Ah. Il est de l'autre côté. Ses yeux finissent par trouver les siens, lui faisant savoir qu'elle ne s'adressait non pas au séquoia, mais bien à lui.
@Robin Lowe- InvitéInvité
Re: après minuit (robin)
Lun 28 Jan 2019 - 23:26
- info importante:
- robin s'est fait agresser dans la nuit du 3 au 4 janvier, ce qui l'a laissé avec un trouble de stress post-traumatique, donc ça peut se répercuter dans le rp (normalement pas trop, mais sait-on jamais)
I’m broken here tonight and darling no one else can fix me only you |
Longue soirée à la Taverne, mais travailler te change les idées. L'ambiance électrique d'un vendredi soir qui te redonne l'énergie nécessaire pour distribuer sourires et compliments à tour de bras. Les mecs, les filles, tout y passe, et tu dois avoir au moins quatre numéros notés sur des petits papiers, fourrés dans tes poches. Tu comptes pas les rappeler, mais ça fait du bien de se sentir vivant. En vie. Encore capable de flirter, et pas qu'avec la mort. Tes mains qui jonglent avec les verres et les shakers, agilité confirmée, pintes distribuées, et c'est reparti pour un tour de shots. Ça te donne le tournis, l'adrénaline qui course dans tes veines et qui te fait oublier tes problèmes le temps d'une soirée. Tu gardes un œil sur la petite Berenice, lui jetant de temps en temps des regards. Elle a pas l'air de s'éclater la gamine, mais t'es qui pour juger? Elle a peut-être trop de problèmes et arrive pas à lâcher prise. T'es bien placé pour savoir ce que ça fait. Mais ton regard s'attarde sur ses traits alors que t'essuies des verres, pincement au cœur en la voyant si perdue au milieu de la piste de danse. Tu l'aimes bien cette petite, ses manières gauches, son enthousiasme débridé, son manque de confiance touchant. Et puis c'est la meilleure amie de Nate, alors s'il lui arrivait quoi que ce soit, tu te le pardonnerais pas. Lui non plus, d'ailleurs. Un coup d’œil à ta montre t'indique que t'as fini ton service. Une tape sur l'épaule de ton coéquipier et tu passes récupérer tes affaires dans la salle réservée aux employés, non sans avoir capté le regard ambré de la demoiselle que tu dois raccompagner. Sourire amusé quand tu la rejoins près de la porte, son eye-liner qui lui donne un air de raton-laveur. « Wait, don't move. » Ton pouce dans la bouche et tu le glisses délicatement sous ses cils inférieurs, enlevant un peu du noir charbonneux qui lui faisait des cernes de trois pieds de long. Tu lâches un petit rire et replace une mèche de cheveux auburn derrière son oreille. « There, that's better. » Grand sourire alors que tu lui tiens la porte -et la main- pour sortir. Elle a pas l'air très stable sur ses pieds la pauvre, et toi ça te fait marrer. Tu fais un super chevalier servant, tiens. Mais ça te change les idées. Soirée normale, naturelle, banale. Elle frissonne. Il t'en faut pas plus pour poser ton blouson sur ses épaules. Si elle chope froid, Nate va t'arracher la tête à coup sûr. Ben voyons. Cherche-toi des excuses Lowe. Elle te pose une question, le souffle qui fait de la buée dans l'air frais, les paroles qui ont du mal à passer à travers les lèvres empâtées par l'alcool. Elle tourne pas la tête du bon côté et tu ricanes. « I think you had a tad bit too much to drink hun. » Tu fourres les mains dans les poches de ton jean, Berenice à peu près stabilisée à tes côtés. « Nah, no bother. My shift was over and I'm too tired to party anyway. » Liar. « Besides, I would've missed a walk with drunk you. » L'hilarité au bord des lèvres alors que tu plonges ton regard dans ses yeux plus clairs. Lumière de ta soirée, étoile de ta nuit.
BY CΔLΙGULΔ ☾