- InvitéInvité
enneigés (ariadne)
Mer 23 Jan 2019 - 18:25
enneigés | ft. @ariadne eberhart icon by iconicos |
Parfois, l'air chaud, les rues bondées, le soleil brûlant sa peau manquait à Selim. Le paysage dans lequel il se trouvait aujourd'hui en était tout autre. Il neigeait doucement, le silence régnait, au bord du lac où il se promenait. Les oiseaux étaient peu nombreux à chanter, accompagnant ses pas crissant dans la neige et les aboiements joyeux du chien qui jouait à quelques mètres devant lui. Il avait réussi à dénicher un bout de bois qu'il traînait partout (il était beaucoup trop gros pour lui.), faisant des grosses traînées dans la neige. Selim inspira longuement pour se rafraîchir les poumons. Il aimait venir se promener le matin, avant de commencer sa journée, afin d'éclaircir ses pensées, laisser ses problèmes au bord de l'eau. Le garçon se pencha pour récupérer le bâton qu'il lança au chien en rigolant de sa maladresse, l'observant chuter dans la neige la truffe la première. « T'es vraiment pas doué, darling ! » Qu'il disait en rigolant, accentuant l'accent anglais sur le nom qu'il donnait au chien une fois sur cent (quand ce n'était pas robert, achille, rex, brutus, o'malley, sylvie...) se rapprochant du chien pour lui caresser la tête. Il reprit sa marche en soupirant, s'adressant toujours à l'animal comme s'il était un compagnon humain. « Ahhh, j'vais pas te mentir, j'ai un peu la flemme pour cette journée, ça va être si long. Tu vas devoir rester avec m'man, aujourd'hui. Tu prendras soin d'elle, hein ? » Selim leva le nez vers le ciel, regardant les flocons glisser doucement jusqu'à lui, murmurant à lui-même « Et Nour qui boude encore pour rien... les femmes, j'te jure. »
Le garçon soupira et secoua tout son corps en sautant sur lui-même quelques fois, claquant dans ses mains pour se motiver « bon allez, motivation ! ». Il lança un regard en coin vers le chien qui ne le calculait plus, couché dans la neige à grignoter son dû. Selim fit un pas sur le côté, puis un deuxième, puis un troisième puis sauta sur le chien pour le prendre dans ses bras en rigolant sous les léchouilles. Il tourna sur lui-même et failli lâché son chien en découvrant une silhouette non loin de lui « holy shit ! ». Son cœur battait la chamade alors qu'il plissait les yeux pour essayer de reconnaître la personne qui avançait vers lui. « Euh BONJOUR ???! » qu'il cria presque, sur le qui-vive.
Le garçon soupira et secoua tout son corps en sautant sur lui-même quelques fois, claquant dans ses mains pour se motiver « bon allez, motivation ! ». Il lança un regard en coin vers le chien qui ne le calculait plus, couché dans la neige à grignoter son dû. Selim fit un pas sur le côté, puis un deuxième, puis un troisième puis sauta sur le chien pour le prendre dans ses bras en rigolant sous les léchouilles. Il tourna sur lui-même et failli lâché son chien en découvrant une silhouette non loin de lui « holy shit ! ». Son cœur battait la chamade alors qu'il plissait les yeux pour essayer de reconnaître la personne qui avançait vers lui. « Euh BONJOUR ???! » qu'il cria presque, sur le qui-vive.
BY CΔLΙGULΔ ☾
- InvitéInvité
Re: enneigés (ariadne)
Jeu 24 Jan 2019 - 15:11
Maintenant que j'avais trouvé mes marques à Sainte Marie, j'appréciais retrouver des habitudes que j'avais à Londres. Celle de marcher ou même courir le matin de bonne heure avant de prendre mon service en faisait partie. Mais, bien peu encline de faire mon marathon en pleine ville, j'avais davantage souhaité trouver un lieu simple avec de l'air frais pour me réveiller convenablement. J'y avais un grand nombre de souvenirs, et je connaissais les plages par cœur. Voilà pourtant de nombreuses années que je ne m'y étais pas rendue, même si je n'avais jamais été bien loin. Trop prise par mon emploi du temps et surtout par mes soucis personnels, je n'avais plus vraiment pensé à prendre du temps pour moi, tout simplement. Si je courais à l'époque, c'était pour oublier. Oublier mes visions, oublier le propre manque que je ressentais, oublié qu'au fond, alors que j'avais tout pour bien faire, j'étais malheureuse. Malheureuse d'être constamment seule, parce que tous les amis que je pouvais avoir, quand bien même étaient-ils fiables, ils n'étaient pas lui.
Lui qui manquait tant à ma vie. Pourtant, nous avions toujours continué de nous voir… mais c'était comme un rêve éphémère, ce n'était jamais assez, je n'avais jamais été suffisamment rassasiée.
Tandis que je courais l'autre jour, une vision était venue me perturber, m'obligeant à ralentir mon rythme. À force de penser à Evan, j'en venais à oublier aussi les autres, et les images que j'avais vues avaient été, pour une fois, claires et précises.
C'était donc pour toutes ces raisons, et guidée par mon don, que ce matin je m'habillais de vêtements chauds mais qui n'entraveraient pas mes mouvements. Attachant mes cheveux de feu en une queue de cheval haute sur mon crâne, je transplanais avec aisance jusqu'au Loch.
Ici, l'air froid vint me gifler le visage et me mordre les joues. Pourtant, je ne m'en plaignais pas, c'était justement ces picotements que je recherchais et dont j'avais besoin pour me réveiller et garde l'esprit serein et en pleine forme pour pratiquer aux urgences de l'hôpital. Un esprit sain dans un corps sain. Foutaises, j'étais peut-être la femme la moins saine qui puisse exister, toutefois, j'essayais de m'entretenir comme je le pouvais.
Tournant la tête à droite, puis à gauche, je prenais rapidement mes marques, jusqu'à réussir à me repérer. Des détails de ma vision me revenaient, et c'est donc sans hésiter davantage que je prenais la direction que je croyais juste. Il était rare que j'essaie de provoquer ce que je voyais, la plupart du temps parce que ça ne me concernait pas et que je ne voulais pas forcer le destin. Pourtant aujourd'hui, j'avais une excellente raison. J'avais envie de provoquer cette rencontre.
Sans rester ramollie plus longtemps, je prenais une cadence régulière en course, inspirant l'air glacial qui s'infiltrait dans mes poumons et que je ressortais bouillant, provoquant une épaisse buée qui se dégageait de mes lèvres. Scrutant l'horizon avec attention, je le cherchais lui. Non pas le mouton roux, mais bien son ami. L'égyptien que j'avais appris à apprécier presque autant qu'Evan. Presque. Au moins avec lui, nous avions franchi une étape que je n'aurai pas aimé voir franchie avec Wakefield. Mais étais-je véritablement sincère en pensant cela ? Réellement ? J'avais comme un doute.
Mais qu'importe, l'instant était mal choisi pour penser à cela. Mes prunelles grises le cherchèrent, et ce sont deux points au loin que je voyais. Une humaine, et l'autre, bien plus petite, presque ventre à terre. Sans doute un chien. Je ne ralentissais pas le rythme pour autant. À ma connaissance, Selim n'avait pas de chien, ce n'était donc pas lui. Pourtant, le paysage était similaire à ma vision. Sans doute était-ce un peu plus loin.
Sans ralentir mon rythme de course, je continuais, jusqu'à ce que j'entende la personne m'interpeller. Que voulait-il ? Je ne faisais que courir, et à une distance assez bonne pour ne pas attirer l'attention de son sac à puce. Pourquoi criait-il ainsi ? Peut-être avait-il un souci ?
Non sans râler légèrement je déviais de ma trajectoire initiale pour courir dans la direction du promeneur. Mais plus je m'avançais, et plus je reconnaissais ses traits. Mon sourire alors fendit mes lèvres tandis que j'accélérais presque le rythme de ma course pour le rejoindre plus rapidement. C'est avec une grande ironie que je m'adressais à lui, surveillant le petit chien du regard pour éviter qu'il ne me saute dessus, aussi maladroit qu'il puisse paraître.
- Selim ? Quelle bonne surprise.
Une surprise, évidemment, n'est-ce pas ? Puisque je l'avais vu avant même d'avoir mis les pieds sur la plage enneigée.
Lui qui manquait tant à ma vie. Pourtant, nous avions toujours continué de nous voir… mais c'était comme un rêve éphémère, ce n'était jamais assez, je n'avais jamais été suffisamment rassasiée.
Tandis que je courais l'autre jour, une vision était venue me perturber, m'obligeant à ralentir mon rythme. À force de penser à Evan, j'en venais à oublier aussi les autres, et les images que j'avais vues avaient été, pour une fois, claires et précises.
C'était donc pour toutes ces raisons, et guidée par mon don, que ce matin je m'habillais de vêtements chauds mais qui n'entraveraient pas mes mouvements. Attachant mes cheveux de feu en une queue de cheval haute sur mon crâne, je transplanais avec aisance jusqu'au Loch.
Ici, l'air froid vint me gifler le visage et me mordre les joues. Pourtant, je ne m'en plaignais pas, c'était justement ces picotements que je recherchais et dont j'avais besoin pour me réveiller et garde l'esprit serein et en pleine forme pour pratiquer aux urgences de l'hôpital. Un esprit sain dans un corps sain. Foutaises, j'étais peut-être la femme la moins saine qui puisse exister, toutefois, j'essayais de m'entretenir comme je le pouvais.
Tournant la tête à droite, puis à gauche, je prenais rapidement mes marques, jusqu'à réussir à me repérer. Des détails de ma vision me revenaient, et c'est donc sans hésiter davantage que je prenais la direction que je croyais juste. Il était rare que j'essaie de provoquer ce que je voyais, la plupart du temps parce que ça ne me concernait pas et que je ne voulais pas forcer le destin. Pourtant aujourd'hui, j'avais une excellente raison. J'avais envie de provoquer cette rencontre.
Sans rester ramollie plus longtemps, je prenais une cadence régulière en course, inspirant l'air glacial qui s'infiltrait dans mes poumons et que je ressortais bouillant, provoquant une épaisse buée qui se dégageait de mes lèvres. Scrutant l'horizon avec attention, je le cherchais lui. Non pas le mouton roux, mais bien son ami. L'égyptien que j'avais appris à apprécier presque autant qu'Evan. Presque. Au moins avec lui, nous avions franchi une étape que je n'aurai pas aimé voir franchie avec Wakefield. Mais étais-je véritablement sincère en pensant cela ? Réellement ? J'avais comme un doute.
Mais qu'importe, l'instant était mal choisi pour penser à cela. Mes prunelles grises le cherchèrent, et ce sont deux points au loin que je voyais. Une humaine, et l'autre, bien plus petite, presque ventre à terre. Sans doute un chien. Je ne ralentissais pas le rythme pour autant. À ma connaissance, Selim n'avait pas de chien, ce n'était donc pas lui. Pourtant, le paysage était similaire à ma vision. Sans doute était-ce un peu plus loin.
Sans ralentir mon rythme de course, je continuais, jusqu'à ce que j'entende la personne m'interpeller. Que voulait-il ? Je ne faisais que courir, et à une distance assez bonne pour ne pas attirer l'attention de son sac à puce. Pourquoi criait-il ainsi ? Peut-être avait-il un souci ?
Non sans râler légèrement je déviais de ma trajectoire initiale pour courir dans la direction du promeneur. Mais plus je m'avançais, et plus je reconnaissais ses traits. Mon sourire alors fendit mes lèvres tandis que j'accélérais presque le rythme de ma course pour le rejoindre plus rapidement. C'est avec une grande ironie que je m'adressais à lui, surveillant le petit chien du regard pour éviter qu'il ne me saute dessus, aussi maladroit qu'il puisse paraître.
- Selim ? Quelle bonne surprise.
Une surprise, évidemment, n'est-ce pas ? Puisque je l'avais vu avant même d'avoir mis les pieds sur la plage enneigée.
- InvitéInvité
Re: enneigés (ariadne)
Mar 29 Jan 2019 - 15:22
enneigés | ft. @ariadne eberhart icon by iconicos |
Plus la silhouette approchait, plus Selim plissait les yeux pour la reconnaître au plus vite, si tel était qu'il connaissait la personne qui courait vers lui. Quand enfin la jeune femme se découpa entre les flocons, le sol blanc et le lac derrière eux, le cœur du garçon tambourina encore plus fort, mais par joie, ce coup-ci. Sa voix n'avait pas changé, le ton légèrement moqueur et ironique non plus. « Selim ? Quelle bonne surprise. » Un grand sourire vint se ficher sur le visage de l'égyptien qui reposa son chien dans la neige (celui-ci se retrouvant, on ne sait comment, la tête dans la neige). « ça alors ! Madame Ariadne Eberhart ! » Selim s'approcha en ouvrant grand les bras, ne laissant pas la chance à la femme de s'enfuir, l'emprisonnant dans son étreinte affective en rigolant. « Tu en as mis du temps à venir nous rendre visite ! »
Le grand gaillard serrait la femme contre lui, avant de reculer un peu la tête, la dévisageant avec attention pour voir si elle avait changé. Il garda un bras autour des épaules de son amie, venant embrasser sa joue avec douceur, prenant un ton plus doux. « Je suis content de te voir. » Selim se permettait, comme toujours, cette approche tactile avec elle, comme avec Evan, ou tout autre ami proche. Il finit par la lâcher néanmoins et recula d'un pas, penchant la tête sur le côté en la regardant en souriant « qu'est-ce que tu fais ici ?! » il s'arrêta quelques secondes pour observer sa tenue « je ne pensais pas que quelqu'un viendrait courir aussi tôt et par ce froid, tu es bien courageuse. » Dit-il, plein d'innocence, n'ayant aucune idée de la réelle venue de son amie.
Le corgi s'approcha en aboyant de son maître et de sa compagne, secouant les fesses (à défaut de pouvoir secouer que sa queue) en marchant sur les pieds du garçon. « Je te présente le chien, tu ne l'avais pas encore vu, pas vrai ? Très con mais pas méchant pour un brin ! » dit-il en haussant les épaules. Selim, de la troupe, était sûrement le plus familier de tous, mais ariadne avait appris à l’apprécier comme il était, il en était sûr. Le garçon posa à nouveau son regard pâle sur les traits de son amie, comme pour s'assurer qu'elle était bien là. « tu vas rester un peu avec nous ? »
Le grand gaillard serrait la femme contre lui, avant de reculer un peu la tête, la dévisageant avec attention pour voir si elle avait changé. Il garda un bras autour des épaules de son amie, venant embrasser sa joue avec douceur, prenant un ton plus doux. « Je suis content de te voir. » Selim se permettait, comme toujours, cette approche tactile avec elle, comme avec Evan, ou tout autre ami proche. Il finit par la lâcher néanmoins et recula d'un pas, penchant la tête sur le côté en la regardant en souriant « qu'est-ce que tu fais ici ?! » il s'arrêta quelques secondes pour observer sa tenue « je ne pensais pas que quelqu'un viendrait courir aussi tôt et par ce froid, tu es bien courageuse. » Dit-il, plein d'innocence, n'ayant aucune idée de la réelle venue de son amie.
Le corgi s'approcha en aboyant de son maître et de sa compagne, secouant les fesses (à défaut de pouvoir secouer que sa queue) en marchant sur les pieds du garçon. « Je te présente le chien, tu ne l'avais pas encore vu, pas vrai ? Très con mais pas méchant pour un brin ! » dit-il en haussant les épaules. Selim, de la troupe, était sûrement le plus familier de tous, mais ariadne avait appris à l’apprécier comme il était, il en était sûr. Le garçon posa à nouveau son regard pâle sur les traits de son amie, comme pour s'assurer qu'elle était bien là. « tu vas rester un peu avec nous ? »
BY CΔLΙGULΔ ☾
- InvitéInvité
Re: enneigés (ariadne)
Mar 29 Jan 2019 - 21:54
J’aurai pu me formaliser d’être physiquement aussi proche de quelqu’un. Mais pas avec Selim. Avec lui, c’était différent. Il était l’un des rares garçons que j’appréciais sincèrement, presque à la même échelle qu’Evan, et la proximité intime que nous avions déjà eue plus d’une fois m’aidait à me mettre à l’aise. L’égyptien ressemblait fortement à mon ami écossais, et c’était pour me mettre du baume en cœur. Même s’il savait que j’étais revenue, Evan n’avait pas cherché à me joindre ou à venir me voir. C’était blessant, même si je n’en montrais rien.
Alors, lorsque mon interlocuteur vint me prendre dans ses bras sans trop me laisser le choix, je me laissais faire, un sourire ravi aux lèvres, je l’enserrais à mon tour. Posant rapidement ma tête sur son épaule, je me surprenais à fermer les paupières rapidement pour savourer cet instant, cette intimité retrouvée. Étrangement, ça me faisait beaucoup de bien, j’étais heureuse dans les bras de Selim à cet instant précis, c’était comme si j’en avais besoin, et que mon corps entier réclamait de la chaleur humaine. Je n’avais pas envie de me mettre à nue, loin de là, mais à force, la solitude était pesante.
Lorsqu’il reculait le visage, je me permettais de plonger mon regard dans le sien tout en détaillant ses traits, m’amusant à mon tour de chercher les petites choses qui avaient pu changer depuis la dernière fois. Un léger rire s’échappa de ma bouche.
- Ho je suis désolée, avec mon nouveau travail à Sainte-Marie je me suis plongée corps et âme là-dedans. Tu me connais.
Ton taquin alors que mes yeux pétillaient de malice. Oui il me connaissait. Ce n’était un secret pour personne que j’étais une femme extrêmement appliquée dans le monde professionnel, et puisque j’étais à présent cheffe de service, il m’avait été impossible de ne pas faire les choses correctement. Maintenant que tout était en place, je pouvais enfin prendre du temps pour moi. Alors lorsque ma prédiction de cet instant précis était venue à moi, je ne m’étais pas privée. J’en avais besoin. Laissant le jeune homme entourer mes épaules de son bras, je me collais contre lui sans la moindre gêne alors qu’il déposait un baiser sur ma joue, fichant un sourire pour le moment définitif sur mes lèvres. En la présence de Selim, j’étais bien.
- Moi aussi, tu m’as manqué.
J’étais sincère, et pour le lui montrer, je venais à mon tour lui embrasser la joue. Le sorcier était ce genre d’ami avec qui je pouvais me permettre une proximité physique sans ressentir la moindre gêne d’aucune sorte. Entre nous, il n’y avait pas d’intolérance.
Alors, lorsqu’il reculait pour m’observer de bas en haut, comme s’il souhaitait s’assurer de ma présence, je ressentais une pointe de regret, pourtant, je gardais mon air amusé et serein alors que j’écoutais ses remarques, non sans pouffer tranquillement.
- J’avais besoin de me vider la tête. Mélanger la course et le froid c'est parfait pour ça, mais tomber sur toi, c’est encore mieux.
Plongeant mes mains dans mes poches, je lui accordais l’un de ces rares sourires radieux dont j’étais capable, avant que mes prunelles grises chutèrent sur le petit chien qui semblait peiné à se mouvoir dans la neige. Inconnu au bataillon, je le fixais un peu de travers jusqu’à ce que mon ami fasse les présentations. Souriant alors, je m’adressais au chien en me penchant légèrement en avant, mimant une adulte s’adressant à un enfant, de manière exagérée bien sûr. Je n’étais une amie très proche d’Evan pour rien.
- How bonjour chien, comment t’appelles-tu chien ?
Me redressant alors, je regardais à nouveau le jeune homme jusqu’à me rapprocher à nouveau de lui, lui saisissant une main en serrant doucement ses doigts dans les miens.
- Si je suis acceptée dans votre couple, je veux bien rester un peu avec vous. Tu le promenais, c’est pour ça que tu es ici ?
Alors, lorsque mon interlocuteur vint me prendre dans ses bras sans trop me laisser le choix, je me laissais faire, un sourire ravi aux lèvres, je l’enserrais à mon tour. Posant rapidement ma tête sur son épaule, je me surprenais à fermer les paupières rapidement pour savourer cet instant, cette intimité retrouvée. Étrangement, ça me faisait beaucoup de bien, j’étais heureuse dans les bras de Selim à cet instant précis, c’était comme si j’en avais besoin, et que mon corps entier réclamait de la chaleur humaine. Je n’avais pas envie de me mettre à nue, loin de là, mais à force, la solitude était pesante.
Lorsqu’il reculait le visage, je me permettais de plonger mon regard dans le sien tout en détaillant ses traits, m’amusant à mon tour de chercher les petites choses qui avaient pu changer depuis la dernière fois. Un léger rire s’échappa de ma bouche.
- Ho je suis désolée, avec mon nouveau travail à Sainte-Marie je me suis plongée corps et âme là-dedans. Tu me connais.
Ton taquin alors que mes yeux pétillaient de malice. Oui il me connaissait. Ce n’était un secret pour personne que j’étais une femme extrêmement appliquée dans le monde professionnel, et puisque j’étais à présent cheffe de service, il m’avait été impossible de ne pas faire les choses correctement. Maintenant que tout était en place, je pouvais enfin prendre du temps pour moi. Alors lorsque ma prédiction de cet instant précis était venue à moi, je ne m’étais pas privée. J’en avais besoin. Laissant le jeune homme entourer mes épaules de son bras, je me collais contre lui sans la moindre gêne alors qu’il déposait un baiser sur ma joue, fichant un sourire pour le moment définitif sur mes lèvres. En la présence de Selim, j’étais bien.
- Moi aussi, tu m’as manqué.
J’étais sincère, et pour le lui montrer, je venais à mon tour lui embrasser la joue. Le sorcier était ce genre d’ami avec qui je pouvais me permettre une proximité physique sans ressentir la moindre gêne d’aucune sorte. Entre nous, il n’y avait pas d’intolérance.
Alors, lorsqu’il reculait pour m’observer de bas en haut, comme s’il souhaitait s’assurer de ma présence, je ressentais une pointe de regret, pourtant, je gardais mon air amusé et serein alors que j’écoutais ses remarques, non sans pouffer tranquillement.
- J’avais besoin de me vider la tête. Mélanger la course et le froid c'est parfait pour ça, mais tomber sur toi, c’est encore mieux.
Plongeant mes mains dans mes poches, je lui accordais l’un de ces rares sourires radieux dont j’étais capable, avant que mes prunelles grises chutèrent sur le petit chien qui semblait peiné à se mouvoir dans la neige. Inconnu au bataillon, je le fixais un peu de travers jusqu’à ce que mon ami fasse les présentations. Souriant alors, je m’adressais au chien en me penchant légèrement en avant, mimant une adulte s’adressant à un enfant, de manière exagérée bien sûr. Je n’étais une amie très proche d’Evan pour rien.
- How bonjour chien, comment t’appelles-tu chien ?
Me redressant alors, je regardais à nouveau le jeune homme jusqu’à me rapprocher à nouveau de lui, lui saisissant une main en serrant doucement ses doigts dans les miens.
- Si je suis acceptée dans votre couple, je veux bien rester un peu avec vous. Tu le promenais, c’est pour ça que tu es ici ?
- InvitéInvité
Re: enneigés (ariadne)
Mar 29 Jan 2019 - 22:38
enneigés | ft. @ariadne eberhart icon by iconicos |
Même si Selim aimait beaucoup blaguer sur le fait qu'Ariadne l'impressionnait, que c'était un bout de femme hors du commun, au regard dur et l'attitude imperturbable quand elle travaillait, Selim la connaissait d'une tout autre façon quand ils étaient seuls. Ils aimaient se charrier, le ton était souvent malicieux, ironique, les blagues et les sous-entendus volaient dans tous les sens, mais parfois, l'espace de quelques instants, comme dans une bulle, Selim et Ariadne partageaient la douceur d'une étreinte, d'un réconfort, comblait le manque que pouvait ressentir l'autre, permettait à son compagnon de sembler en paix, reposé, réconforté.
Toujours le même parfum, se dit-il en soupirant, le nez contre les cheveux de la nouvelle cheffe de service de sainte marie. Toujours le même regard, malice et douceur, sévérité et innocence. « Quelle délicieuse façon de m'annoncer ton nouveau poste ! » répondit-il du tac au tac, faisant claquer sa langue contre son palet. Il rit avec douceur en resserrant sa prise sur son épaule pour la serrer contre lui, penchant un peu la tête vers elle, la regardant en coin, les yeux emplis de fierté. « Je suis fier de toi, tu le mérites ! » Le baiser sur sa joue eu pour effet un agréable frisson, fermant quelques instants les yeux, son sourire faisant écho à celui de la douce femme entre ses bras.
Selim regarda Ariadne s'adresser au chien en pouffant de rire. « Figure toi que je n'en sais rien ! » Selim stoppa ses explications, souriant, couvant du regard son amie. « avec plaisir. » Son pouce caressait avec douceur le dessus de sa main alors qu'il vint embrasser sa tempe en un geste affectueux. Reprenant alors sa marche, il laissa s'écouler quelques secondes, et profita que le corgi finisse à nouveau les fesses dans la neige pour enchaîner d'un ton jovial. « je n'ai pas voulu le nommer. Je suis sûr que c'est un animagus qui n'ose pas se transformer à nouveau... Surement pour une sombre histoire avec le macusa ?! » Selim haussa les épaules en souriant « aujourd'hui, il s'appelle James, mais Evan et moi, on adore l'appeler Darling. Et tout les matins, je viens faire une promenade pour me préparer à ma journée, vider ma tête de tout mes ennuis. » Il jouait moins au clown, avec elle, il était plus naturel. « D'ailleurs ! Devine qui est professeur de danse à l'université, depuis la rentrée ? » dit-il en faisant mine de rien, avant de se tourner vers elle avec un grand sourire radieux.
Toujours le même parfum, se dit-il en soupirant, le nez contre les cheveux de la nouvelle cheffe de service de sainte marie. Toujours le même regard, malice et douceur, sévérité et innocence. « Quelle délicieuse façon de m'annoncer ton nouveau poste ! » répondit-il du tac au tac, faisant claquer sa langue contre son palet. Il rit avec douceur en resserrant sa prise sur son épaule pour la serrer contre lui, penchant un peu la tête vers elle, la regardant en coin, les yeux emplis de fierté. « Je suis fier de toi, tu le mérites ! » Le baiser sur sa joue eu pour effet un agréable frisson, fermant quelques instants les yeux, son sourire faisant écho à celui de la douce femme entre ses bras.
Selim regarda Ariadne s'adresser au chien en pouffant de rire. « Figure toi que je n'en sais rien ! » Selim stoppa ses explications, souriant, couvant du regard son amie. « avec plaisir. » Son pouce caressait avec douceur le dessus de sa main alors qu'il vint embrasser sa tempe en un geste affectueux. Reprenant alors sa marche, il laissa s'écouler quelques secondes, et profita que le corgi finisse à nouveau les fesses dans la neige pour enchaîner d'un ton jovial. « je n'ai pas voulu le nommer. Je suis sûr que c'est un animagus qui n'ose pas se transformer à nouveau... Surement pour une sombre histoire avec le macusa ?! » Selim haussa les épaules en souriant « aujourd'hui, il s'appelle James, mais Evan et moi, on adore l'appeler Darling. Et tout les matins, je viens faire une promenade pour me préparer à ma journée, vider ma tête de tout mes ennuis. » Il jouait moins au clown, avec elle, il était plus naturel. « D'ailleurs ! Devine qui est professeur de danse à l'université, depuis la rentrée ? » dit-il en faisant mine de rien, avant de se tourner vers elle avec un grand sourire radieux.
BY CΔLΙGULΔ ☾
- InvitéInvité
Re: enneigés (ariadne)
Dim 3 Fév 2019 - 20:52
C'était peut-être naïf de ma part, mais la compassion dont faisait preuve Selim, son étroitesse avec moi, me faisait du bien sur l'instant. Il nous avait fallu du temps pour nous rapprocher de la sorte, et à dire vrai, ma méfiance si aiguë m'empêchait d'être aussi proche de quique ce soit d'autre qu'Evan ou Selim. Sans doute me condamnais-je à la solitude de la sorte, mais ça m'avait toujours convenu. Je préférais ça plutôt que d'être trahie ou blessée… et à bien y réfléchir, même avec l'un des deux garçons c'était le cas. Voilà pourquoi sans doute avais-je profité de mon don de voyance pour me rendre ici, sur la plage et venir à la rencontre de l'égyptien. Son sourire et sa bonne humeur me faisait du bien, et j'en avais besoin.
Alors que je profitais de ma proximité avec lui, je m'imprégnais de son odeur, comme j'avais déjà pu le faire quelques fois. C'était comme avoir le droit à quelque chose qui m'avait été enlevé pendant trop longtemps. Même si le sorcier dans mes bras ne pouvait pas remplacer mon âme-sœur, il n'en était pas moins devenu important. D'un sourire amusé, je regardais le jeune homme.
- Ho allons, tu connais mon amusement pour faire des annonces théâtrales ! Je plongeais mon regard de métal, mais non pas moins doux dans le sien. Merci Selim.
J'étais sincère. Même si durant toute ma vie j'avais fait un parcours sans faute, ça n'avait pas été sans difficulté. Certes j'avais eu des facilités à étudier, mais j'avais sacrifié beaucoup de temps, beaucoup de plaisir, un peu comme si je ne m'étais pas autorisée à grandir, à être une enfant et une adolescente normale. La voyance avait contribué à ce déséquilibre, tout comme ma solitude. Le fait que le danseur me félicite avec cette sincérité qui lui était propre me plaisait. Pour la plupart, ma réussite était normale, et même si c'était le cas, ce n'était pas arrivé en claquant des doigts. Alors, venant de Selim, j'étais très touchée.
C'est main dans la main, savourant silencieusement les caresses de son pouce sur ma peau, que j'observais le corgi jouer dans la neige avec une mine aussi intriguée, sévère et amusée. Je n'avais jamais vraiment eu la fibre animale, ce qui était étrange avec ma solitude car on aurait pu penser qu'avec mon caractère méfiant, j'apprécierais moins la compagnie humaine. Ce n'était pas tout à fait vrai, sinon je n'en aurais pas fait mon métier. Les paroles de l'homme à qui je tenais tendrement les doigts ne firent qu'élargir davantage mes lèvres.
Selim avait toujours eut cette imagination que je n'avais pas eue. Trop terre à terre depuis ma naissance à cause de mon don, je ne m'étais que très peu autorisée à rêver dans ma vie. Alors, lorsque je pouvais penser à l'image des deux garçons créant une vie à ce petit chien, je ne pouvais que rire. Avec le sorcier, mes traits durs et soucieux se décontractaient petit à petit.
- Vous avez toujours été terribles tous les deux. Ça t'es trop difficile de te dire que c'est simplement un chien ?
Dans le fond, il me semblait que je pouvais accéder à la compréhension des soupçons de mon ami. Après tout dans le monde sorcier nous n'étions jamais à l'abri de ce genre de récit, alors, pourquoi pas ? Évidemment moi je préférais ne pas perdre de temps avec toutes ces idées. Je voyais que ce chien était un chien. Point.
Pourtant, lorsqu'il me parlait de se vider la tête, je me permettais de lui glisser un regard en coin. De quoi aurait-il besoin d'évacuer, ce jeune homme qui semblait danser si facilement entre les soucis et les méandres de la vie ? Mais son annonce et son sourire radieux engendrèrent les mieux.
- Non ? Toi ? Je ne te savais pas prêt pour les lourdes responsabilités de la pédagogie !
Une moquerie douce que j'aimais utiliser avec lui et avec laquelle je le charriais toujours. Accélérant le pas, je venais me placer devant lui pour lui attraper ses doigts libres, cessant alors notre marche. Amusée et d'humeur taquine, je levais nos deux mains devant nous avant de me déplacer de droite à gauche devant le sorcier.
- Montre-moi ce que tu sais faire, apprends moi. Vidons-nous la tête ensemble !
Alors que je profitais de ma proximité avec lui, je m'imprégnais de son odeur, comme j'avais déjà pu le faire quelques fois. C'était comme avoir le droit à quelque chose qui m'avait été enlevé pendant trop longtemps. Même si le sorcier dans mes bras ne pouvait pas remplacer mon âme-sœur, il n'en était pas moins devenu important. D'un sourire amusé, je regardais le jeune homme.
- Ho allons, tu connais mon amusement pour faire des annonces théâtrales ! Je plongeais mon regard de métal, mais non pas moins doux dans le sien. Merci Selim.
J'étais sincère. Même si durant toute ma vie j'avais fait un parcours sans faute, ça n'avait pas été sans difficulté. Certes j'avais eu des facilités à étudier, mais j'avais sacrifié beaucoup de temps, beaucoup de plaisir, un peu comme si je ne m'étais pas autorisée à grandir, à être une enfant et une adolescente normale. La voyance avait contribué à ce déséquilibre, tout comme ma solitude. Le fait que le danseur me félicite avec cette sincérité qui lui était propre me plaisait. Pour la plupart, ma réussite était normale, et même si c'était le cas, ce n'était pas arrivé en claquant des doigts. Alors, venant de Selim, j'étais très touchée.
C'est main dans la main, savourant silencieusement les caresses de son pouce sur ma peau, que j'observais le corgi jouer dans la neige avec une mine aussi intriguée, sévère et amusée. Je n'avais jamais vraiment eu la fibre animale, ce qui était étrange avec ma solitude car on aurait pu penser qu'avec mon caractère méfiant, j'apprécierais moins la compagnie humaine. Ce n'était pas tout à fait vrai, sinon je n'en aurais pas fait mon métier. Les paroles de l'homme à qui je tenais tendrement les doigts ne firent qu'élargir davantage mes lèvres.
Selim avait toujours eut cette imagination que je n'avais pas eue. Trop terre à terre depuis ma naissance à cause de mon don, je ne m'étais que très peu autorisée à rêver dans ma vie. Alors, lorsque je pouvais penser à l'image des deux garçons créant une vie à ce petit chien, je ne pouvais que rire. Avec le sorcier, mes traits durs et soucieux se décontractaient petit à petit.
- Vous avez toujours été terribles tous les deux. Ça t'es trop difficile de te dire que c'est simplement un chien ?
Dans le fond, il me semblait que je pouvais accéder à la compréhension des soupçons de mon ami. Après tout dans le monde sorcier nous n'étions jamais à l'abri de ce genre de récit, alors, pourquoi pas ? Évidemment moi je préférais ne pas perdre de temps avec toutes ces idées. Je voyais que ce chien était un chien. Point.
Pourtant, lorsqu'il me parlait de se vider la tête, je me permettais de lui glisser un regard en coin. De quoi aurait-il besoin d'évacuer, ce jeune homme qui semblait danser si facilement entre les soucis et les méandres de la vie ? Mais son annonce et son sourire radieux engendrèrent les mieux.
- Non ? Toi ? Je ne te savais pas prêt pour les lourdes responsabilités de la pédagogie !
Une moquerie douce que j'aimais utiliser avec lui et avec laquelle je le charriais toujours. Accélérant le pas, je venais me placer devant lui pour lui attraper ses doigts libres, cessant alors notre marche. Amusée et d'humeur taquine, je levais nos deux mains devant nous avant de me déplacer de droite à gauche devant le sorcier.
- Montre-moi ce que tu sais faire, apprends moi. Vidons-nous la tête ensemble !
- InvitéInvité
Re: enneigés (ariadne)
Ven 8 Fév 2019 - 15:04
enneigés | ft. @ariadne eberhart icon by iconicos |
D'aussi loin qu'il se souvienne, il connaissait Ariadne, présente aux côtés d'Evan comme une ombre, fidèle à son ami comme rarement Selim n'as pu observer pareille amitié. Elle le couvait du regard, malgré les piques lancées à la volée, les mots durs, les regards taquins, parfois durs. Il résidait dans ses yeux tant d'amour pour le roux. Selim l'observait, souvent. Il était le spectateur de leur scène, de leur pièce, alors qu'Evan regardait vers l'horizon, Ariadne elle, regardait Evan. Selim avait été là pour combler ce trou qu'il avait laissé en la quittant, en la laissant seule alors qu'il avait besoin d'un air nouveau, d'une scène nouvelle. Selim l'avait recueillie dans ses bras et lui avait prodiguer l'amour qui lui manquait tant.
Il en avait développé un attachement tout nouveau pour la jeune femme. Il connaissait ses traits par cœur, pouvait décrire avec mille mots la couleur de ses yeux, savait quand son regard cachait derrière cette dureté et froideur, ce besoin de tendresse. L'égyptien sourit avec tendresse en écoutant son amie lui répondre. « N'est-ce pas plus amusant de l'imaginer homme ? N'est-ce pas plus jouissif de laisser faire mon imagination ? » Selim était un créatif, il l'avait toujours été, et les différences entre les deux adultes ne pouvaient pas être comptés tant il y en avait.
C'était pourtant ce qui les rapprochait qu'ils retenaient. La peine, le besoin d'avoir quelqu'un sur qui compter, les bras rassurants, les sourires et les répliques délicieusement teintées de piquant. A l'annonce de son nouveau travail, il plongea ses yeux, pleins de malices, dans ceux d'Ariadne qui était venue se placer devant lui. Il ferma ses doigts entre ceux de son amie, levant le nez comme pour la mettre au défi de la suivre. « avec grand plaisir, mademoiselle. » S'il avait été plus à l'aise avec la magie, il aurait fait en sorte de leur mettre un peu de musique, mais Selim était trop humain, il ne savait pas y faire avec ces choses-là.
La danse par contre, était son domaine. En rigolant, il guida alors sa compagne dans une douce danse, se rapprochant de la valse. Il vint placer une des mains d'Ariadne sur son épaule alors qu'il glissa la sienne le long de ses côtes pour venir se nicher sur sa hanche. Ses doigts faisaient doucement pression pour indiquer le mouvement, fluide, qu'elle suivait sans difficulté. Selim baissait la tête pour lier leur regard alors qu'ils dansaient dans la neige, au bord du lac. Seul crissait la neige sous leur pas et le rire doux de Selim retentit dans les airs. « Je suis content que tu sois rentrée, Ari. » Souffla t-il en venant avec douceur embrasser son front. « Mais ne t'avises plus de douter de mes talents de danseur, mademoiselle, parce que rappelle toi que je suis une étoile de Londres ! » Ajouta t-il en riant, lâchant la deuxième main d'Ariadne pour venir la soulever du sol et tourner sur lui-même en la tenant entre ses doigts pour deux tours avant de la poser délicatement sur le sol. Il reprit ses doigts entre les siens pour la faire tourner sur elle-même. « Je suis professeur à mi-temps, j'enseigne la danse classique et le jazz moderne. J'ai gardé mon emploi dans le restaurant où je travaille à côté, j'ai besoin d'argent... » Il sourit doucement, une lueur de tristesse au fond de ses yeux. Il continuait à danser, lentement, Ariadne au creux de ses bras. « L'état de ma mère s'aggrave. »
Il en avait développé un attachement tout nouveau pour la jeune femme. Il connaissait ses traits par cœur, pouvait décrire avec mille mots la couleur de ses yeux, savait quand son regard cachait derrière cette dureté et froideur, ce besoin de tendresse. L'égyptien sourit avec tendresse en écoutant son amie lui répondre. « N'est-ce pas plus amusant de l'imaginer homme ? N'est-ce pas plus jouissif de laisser faire mon imagination ? » Selim était un créatif, il l'avait toujours été, et les différences entre les deux adultes ne pouvaient pas être comptés tant il y en avait.
C'était pourtant ce qui les rapprochait qu'ils retenaient. La peine, le besoin d'avoir quelqu'un sur qui compter, les bras rassurants, les sourires et les répliques délicieusement teintées de piquant. A l'annonce de son nouveau travail, il plongea ses yeux, pleins de malices, dans ceux d'Ariadne qui était venue se placer devant lui. Il ferma ses doigts entre ceux de son amie, levant le nez comme pour la mettre au défi de la suivre. « avec grand plaisir, mademoiselle. » S'il avait été plus à l'aise avec la magie, il aurait fait en sorte de leur mettre un peu de musique, mais Selim était trop humain, il ne savait pas y faire avec ces choses-là.
La danse par contre, était son domaine. En rigolant, il guida alors sa compagne dans une douce danse, se rapprochant de la valse. Il vint placer une des mains d'Ariadne sur son épaule alors qu'il glissa la sienne le long de ses côtes pour venir se nicher sur sa hanche. Ses doigts faisaient doucement pression pour indiquer le mouvement, fluide, qu'elle suivait sans difficulté. Selim baissait la tête pour lier leur regard alors qu'ils dansaient dans la neige, au bord du lac. Seul crissait la neige sous leur pas et le rire doux de Selim retentit dans les airs. « Je suis content que tu sois rentrée, Ari. » Souffla t-il en venant avec douceur embrasser son front. « Mais ne t'avises plus de douter de mes talents de danseur, mademoiselle, parce que rappelle toi que je suis une étoile de Londres ! » Ajouta t-il en riant, lâchant la deuxième main d'Ariadne pour venir la soulever du sol et tourner sur lui-même en la tenant entre ses doigts pour deux tours avant de la poser délicatement sur le sol. Il reprit ses doigts entre les siens pour la faire tourner sur elle-même. « Je suis professeur à mi-temps, j'enseigne la danse classique et le jazz moderne. J'ai gardé mon emploi dans le restaurant où je travaille à côté, j'ai besoin d'argent... » Il sourit doucement, une lueur de tristesse au fond de ses yeux. Il continuait à danser, lentement, Ariadne au creux de ses bras. « L'état de ma mère s'aggrave. »
BY CΔLΙGULΔ ☾
- InvitéInvité
Re: enneigés (ariadne)
Ven 15 Fév 2019 - 18:01
Je ne pouvais m'empêcher de rire avec légèreté à la remarque de Selim tandis que je posais sur lui un regard plein de tendresse et de complicité. L'égyptien était de ceux pour qui je donnerai ma vie, et il était certain qu'ils n'étaient pas nombreux, en dehors de mes clients. Même mes parents n'étaient pas dans cette catégorie, eux qui avaient essayé de se servir de moi et de ma voyance pour me marier de force dans le simple but de redorer le nom des Eberhart en omettant de me prodiguer l'amour nécessaire. C'était à croire que j'étais une personne qu'il était facile d'oublier. D'abord mes parents, puis Evan… Ho bien sûr, personne n'était irremplaçable, mais sur qui pouvais-je véritablement compter ? Avec le temps, j'avais la naïveté de croire que Selim était cette perle rare. Après tout, nous nous étions réfugiés l'un vers l'autre dans des moments critiques de nos vies, lorsque nous avions besoin plus que tout de nous sentir soutenus, appréciés et même aimés. Voilà des années que ça durait, que nous nous voyions lorsque c'était nécessaire, et même sans ça. Comme aujourd'hui. Nous n'avions besoin que de la compagnie délicate de l'autre, de passer un bon moment ensemble… pour nous changer les idées. Moi d'oublier pendant un court instant la charge que j'avais sur les épaules de par mon travail, et des tracas liés à mon âme-sœur et lui… et bien, pourquoi avait-il besoin de se changer les idées ? Une once d'inquiétude naquit en moi alors que je hochais la tête, lui accordant le fait d'avoir bien plus d'imagination que moi, et lui laissant cette liberté qui m'était inconnue. C'était une richesse d'esprit différente que celle que je connaissais, et j'appréciais Selim pour cela.
Car différents nous l'étions beaucoup. Certes, nous avions des points communs, mais les contraires pouvaient aussi s'attirer, et c'était un peu notre cas avec le sorcier. Cela ne nous empêchait pas d'être proches. Très proches, comme si nos deux cœurs battaient à l'unissons à chacune de nos rencontres, comme maintenant alors que nos deux corps se rapprochèrent davantage. Une main sur l'épaule du danseur, l'autre nichée dans la sienne, je lui serrais doucement les doigts tout en suivant ses pas et son rythme avec cette maladresse qui m'était propre en danse. J'étais une bien piètre artiste, que ce soit en danse ou en musique. Mon seul talent artistique résidait dans les dessins extrêmement précis que je pouvais faire. Évidemment j'avais de nombreux autres talents cachés, mais je me plaisais à justement, les garder cachés.
Plongeant mon regard d'acier dans le sien, je profitais de l'instant présent en me perdant dans les yeux de mon partenaire jusqu'à ce qu'il vienne m'embrasser le front. Pleine de tendresse, j'étirais mes lèvres à sa remarque, mais je n'eus pas le temps de répondre tout de suite qu'il m'assénait d'une tirade qui me fit rire alors qu'il m'emporta dans les airs.
À ce mouvement, de la neige s'éleva et vint tourbillonner autour de nous, donnant davantage de tendresse et de magie à cet instant aussi doux que frais. Une fois les pieds à nouveau dans la neige, la faisant légèrement crisser, je répondais sur un ton serein mais les yeux brillants de malice.
- Ho oui pardon mon désir n'était pas de faire de l'ombre à vous, petite étoile de Londres. Car oui moi je suis une étoile solaire, je n'ai pas besoin de scène pour briller.
Pouffant de rire, je tournoyais sur moi-même alors que je venais de me vanter gratuitement. Ma remarque faisait écho à un souvenir d'automne que j'avais en compagnie d'Evan. Aucun homme ne me méritait, pas même Evan… pas même Selim. J'étais au-dessus de tous, trop… trop moi. C'était aussi bien une qualité qu'un fardeau, et pour cacher le poids que cela imposait à mes épaules, je préférais me cacher derrière des tirades bien senties comme celles-ci.
Me collant à nouveau contre le corps du jeune homme, je me perdais encore une fois dans ses prunelles.
- Alors je viendrais dans ce restaurant et je te donnerai un bon pourboire.
Laissant la neige tournoyer autour de nous, parce que c'était ma magie qui la contrôlait, la lueur de tristesse dans les yeux d'habitude si joyeux de mon ami ne m'échappa pas. Sa constatation me fit perdre ma propre joie. Hésitante quelque secondes, je venais déposer un très furtif et léger baiser sur ses lèvres, les frôlant presque timidement. Geste non pas amoureux, il était davantage plein de compassion et de tendresse pour cet ami si cher à mon cœur.
- As-tu besoin que je vienne la voir ?
Car différents nous l'étions beaucoup. Certes, nous avions des points communs, mais les contraires pouvaient aussi s'attirer, et c'était un peu notre cas avec le sorcier. Cela ne nous empêchait pas d'être proches. Très proches, comme si nos deux cœurs battaient à l'unissons à chacune de nos rencontres, comme maintenant alors que nos deux corps se rapprochèrent davantage. Une main sur l'épaule du danseur, l'autre nichée dans la sienne, je lui serrais doucement les doigts tout en suivant ses pas et son rythme avec cette maladresse qui m'était propre en danse. J'étais une bien piètre artiste, que ce soit en danse ou en musique. Mon seul talent artistique résidait dans les dessins extrêmement précis que je pouvais faire. Évidemment j'avais de nombreux autres talents cachés, mais je me plaisais à justement, les garder cachés.
Plongeant mon regard d'acier dans le sien, je profitais de l'instant présent en me perdant dans les yeux de mon partenaire jusqu'à ce qu'il vienne m'embrasser le front. Pleine de tendresse, j'étirais mes lèvres à sa remarque, mais je n'eus pas le temps de répondre tout de suite qu'il m'assénait d'une tirade qui me fit rire alors qu'il m'emporta dans les airs.
À ce mouvement, de la neige s'éleva et vint tourbillonner autour de nous, donnant davantage de tendresse et de magie à cet instant aussi doux que frais. Une fois les pieds à nouveau dans la neige, la faisant légèrement crisser, je répondais sur un ton serein mais les yeux brillants de malice.
- Ho oui pardon mon désir n'était pas de faire de l'ombre à vous, petite étoile de Londres. Car oui moi je suis une étoile solaire, je n'ai pas besoin de scène pour briller.
Pouffant de rire, je tournoyais sur moi-même alors que je venais de me vanter gratuitement. Ma remarque faisait écho à un souvenir d'automne que j'avais en compagnie d'Evan. Aucun homme ne me méritait, pas même Evan… pas même Selim. J'étais au-dessus de tous, trop… trop moi. C'était aussi bien une qualité qu'un fardeau, et pour cacher le poids que cela imposait à mes épaules, je préférais me cacher derrière des tirades bien senties comme celles-ci.
Me collant à nouveau contre le corps du jeune homme, je me perdais encore une fois dans ses prunelles.
- Alors je viendrais dans ce restaurant et je te donnerai un bon pourboire.
Laissant la neige tournoyer autour de nous, parce que c'était ma magie qui la contrôlait, la lueur de tristesse dans les yeux d'habitude si joyeux de mon ami ne m'échappa pas. Sa constatation me fit perdre ma propre joie. Hésitante quelque secondes, je venais déposer un très furtif et léger baiser sur ses lèvres, les frôlant presque timidement. Geste non pas amoureux, il était davantage plein de compassion et de tendresse pour cet ami si cher à mon cœur.
- As-tu besoin que je vienne la voir ?
- InvitéInvité
Re: enneigés (ariadne)
Sam 16 Fév 2019 - 20:44
Ariadne avait toujours su insuffler en eux cette petite touche de magie, qui rendaient leurs souvenirs encore plus beaux. Il la faisait tournoyer dans ses bras et elle riait, rire doux et cristallin, son qui faisait frémir Selim, ses lèvres dessinant un sourire et ses yeux criant mille fois combien il était heureux à cet instant. Elle l'était, cette étoile solaire, elle avait raison sur toute la ligne. Inaccessible, indomptable, Selim savait au fond de lui qu'elle n'appartenait à personne, pas une once d'elle. Il savait que le jour ou elle déciderait de se lier à quelqu'un, ce quelqu'un aura les mêmes cheveux de feu qu'elle, aura cette même aura, les mêmes ondes. Et ce n'était pas lui. Un instant, ils s'étaient perdus l'un contre l'autre et s'étaient rapprochés comme jamais il ne l'auraient fait si Evan était resté auprès d'eux. L'égyptien en avait conscience, et malgré la légère pointe de douleur, de regret qu'il éprouvait à la pensée qu'Ariadne s'envolera de ses bras, il aura le cœur léger de les savoir s'être enfin (re)trouvés.
« C'est tout à fait vrai, ma douce amie. Vous brillez de mille feux. » Dit-il en insistant sur chaque mot, courbant légèrement l'échine devant elle avant de rigoler en la reprenant près de lui, dans ses bras. Ses doigts caressaient avec douceur la peau de son amie alors qu'il racontait ses dernières histoires. Il sourit de plus belle en posant avec douceur sa joue sur le haut de la tête de sa compagne. « Un verre en ta compagnie sera suffisant. » Il baissa la tête pour se perdre dans ses prunelles, cette couleur unique. « Le restaurant te plaira en plus, j'en suis sûr. Ils font de très bons plats. »
La neige volant autour d'eux n'échappa pas à Selim, qui se délecta du spectacle en silence, après avoir raconté les dernières nouvelles de sa vie à Ariadne. Son regard, miroir au siens, légèrement triste et inquiet plongea Selim dans ses pensées alors qu'elle venait embrasser furtivement ses lèvres. Il sourit légèrement en accentuant la pression de ses mains autour de ses hanches. Ils avaient trouvé leur moyen de communication, leur moyen de se soutenir, et Selim ne pouvait que le chérir. Une des mains du jeune homme remonta pour venir caresser avec douceur la joue de son amie, avant de doucement venir la prendre dans ses bras, arrêtant de tourner, de danser, profitant simplement de ce contact rassurant. « Je veux bien. C'est de plus en plus dur de m'en occuper seul, je me demande s'il ne serait pas temps que je l’emmène dans un établissement spécialisé... Mais je refuse de la laisser seule. » Sa voix, sur la fin de sa phrase, avait été plus dure. S'occuper de sa mère, il le faisait depuis des années, depuis toujours à vrai dire, depuis la mort de son père quand il était si jeune. Sa maladie, dégénérative, ne lui donnait que quelques instants de répit, qui en ce moment, n'existaient pas. Son moral était au fond du trou et elle souffrait, beaucoup. Selim reprit après avoir inspiré longuement, plongeant ses yeux une nouvelle fois dans ceux de son amie. « Je crois que son traitement ne fait plus beaucoup d'effet... Peut-être que tu pourrais voir s'il existe autre chose pour calmer ses douleurs ? » Selim sourit doucement avant de gonfler le torse, reprenant sur une note plus joyeuse. « Elle va s'en sortir, comme elle l'a toujours fait, c'est une guerrière. » Il fit un clin d'oeil à Ariadne avant de la serrer à nouveau, brièvement, dans ses bras. « on marche un peu ? » Le chien était couché un peu plus loin, le nez au bord de l'eau en regardant on ne sait quoi. Il sourit en regardant la neige autour d'eux, prenant son amie par l'épaule en reprenant doucement leur marche. « tu as toujours su me faire aimer la magie. »
- InvitéInvité
Re: enneigés (ariadne)
Dim 17 Fév 2019 - 22:22
J'appréciais les caresses qu'il gratifiait à nos mains jointes. Elles étaient douces, chaudes et attentionnées, comme il l'avait toujours été avec moi. Cela éveilla en moi un élan de bienveillance et de tendresse à l'encontre de l'égyptien que rares pouvaient se targuer de me faire ressentir. Non pas que j'étais un ilot désertique de sentiment, mais j'étais bien trop méfiante et réservée pour accorder ma douceur à n'importe qui. Voilà pourquoi mon cœur fit quelques bonds dans ma poitrine, suffoquant délicieusement lorsqu'il posa sa joue contre mes cheveux, moi-même appuyée contre son torse. Pour savourer davantage cet instant de douceur, je me permettais de fermer les paupières, doucereuse en écoutant le son de sa voix alors que nous parlions de son lieu de travail.
- Ce sera un plaisir de ne pas boire qu'un seul verre en ta compagnie. Dans quel restaurant est-ce, rafraichis moi la mémoire ?
Je me réjouissais déjà. Toutefois, je voulais encore profiter de l'instant ici, non loin du lac, ensemble, dans le froid hivernal et la neige. J'y étais bien, réchauffée et réfugiée dans ses bras, endroit féérique et instant calme et serein qui me permettait d'oublier jusqu'à mon emploi à Sainte-Marie. Me vider la tête, c'était exactement ce dont j'avais eu besoin, et c'était la raison principale de ma présence ici, en plus de savoir que mon ami était présent alors qu'il ne m'avait jamais rien dit. Lorsque je pouvais l'utiliser dans ce sens, la voyance m'était particulièrement profitable, et elle ne devenait plus un fardeau, mais un atout extrêmement salutaire.
Alors qu'il me parlait de sa mère, je me permettais de plonger mon regard gris dans le sien, pleine de compassion et de sympathie. À mon baiser, je sentais son étreinte se faire plus étroite à mon encontre, ce qui me permit d'en faire de même. Nous voilà peut-être bien trop proche pour la plupart de ceux qui pouvait nous observer, toutefois ça m'était bien égal. Ce que je faisais de ma vie privée ne concernait que moi. Qui plus est je me fichais de la réputation que je pouvais me tailler en dehors de mon travail. Selim n'était pas un patient, et l'étroitesse de notre relation était si particulière que je n'étais même pas certaine qu'Evan lui-même pouvait en comprendre le véritable sens. C'était bien pour cela que jusqu'à aujourd'hui j'avais mis sous silence ma relation avec le sorcier qui me tenait dans ses bras à l'instant. Comme pouvais-je révéler au pianiste que la solitude qu'il m'avait infligée avait été si lourde que je n'avais eu d'autre choix que de chercher du soutien ailleurs que chez lui. Même si Selim en comprenait tout le sens, souvent j'en venais à me questionner si la situation allait rester aussi simple et légère qu'elle ne l'était maintenant. Car je regretterai amèrement qu'il y ait le moindre changement entre nous. Avec les années, nous avions appris à communiquer tous les deux, à notre manière, nous nous étions rapprochés intimement, et nous partagions des choses très profondes. Des fois, j'aurai aimé davantage… mais je me l'interdisais. Pour diverses raisons.
Sa main, chaude et rassurante sur ma joue me fit légèrement frémir tandis que nos pas cessèrent de marteler la neige pour que la danse se mue petit à petit en une étreinte charnelle douce et rassurante pour l'un comme pour l'autre. Tendre, je plaçais mes mains derrière la nuque du jeune homme afin de le gratifier de quelques caresses fébriles alors que je l'écoutais me parler de sa génitrice. Un goût amer vint assaillir ma bouche alors que je sentais sa tristesse, et surtout, que je connaissais le diagnostic depuis des années. Dès la première consultation, j'avais pu tirer des conclusions certaines et hélas bien peu réjouissantes. L'égyptien le savait, et je sentais mon cœur se faire fusiller alors que je le voyais et que je l'entendais essayer de garder espoir. Car il n'y en avait pas. Restant silencieuse, gratifiant mon ami de quelques sourires discrets, mon regard ne pouvait s'empêcher d'être inquiet. Alors qu'il me prenait par les épaules pour que nous reprenions notre marche, je laissais la neige tomber avec douceur autour de nous, comme des danseurs qui cessèrent leur ballet, comme nous un instant plus tôt. Glissant à mon tour mon bras autour des hanches du garçon, je jetais un œil au petit chien, restant silence le temps de quelques pas. Je ne pouvais pas mentir et cacher la vérité plus longtemps.
- Selim… tu sais ce qu'il adviendra de ta mère si elle continue le traitement qu'elle a là. Je peux bien sûr lui trouver quelque chose de plus efficace, hélas, ce ne sera qu'un sursis, tu comprends ? Mais pour cela… il te faut la convaincre d'entrer dans un établissement spécialisé, et surtout, d'accepter la magie. Elle en a besoin, il en va de sa vie. Je ne vais rien pouvoir faire si elle s'obstine à rester ainsi, et quand bien même elle accepterait, elle gagnera quelques années, tout au plus.
Mes paroles pouvaient paraître rudes et sévères, pourtant mon ton de voix était triste et navré pour mon ami. Mais mon métier ne me permettait pas de prendre des pincettes pour ce genre de cas. Sa mère était sous sa responsabilité, et je voulais qu'il en comprenne les enjeux. Avec légèreté, je levais ma main libre devant moi pour faire venir un peu de neige dans ma paume ouverte. Là, je me contentais de remuer les doigts pour que les petits flocons se rassemblent jusqu'à n'en former plus qu'un, un grand et magnifique flocon scintillant. Avec un fin sourire aux lèvres, je gratifiais le jeune homme d'une œillade complice.
- Si à toi je peux te faire aimer la magie, il en va peut-être de même pour elle, qu'en dis-tu ?
- Ce sera un plaisir de ne pas boire qu'un seul verre en ta compagnie. Dans quel restaurant est-ce, rafraichis moi la mémoire ?
Je me réjouissais déjà. Toutefois, je voulais encore profiter de l'instant ici, non loin du lac, ensemble, dans le froid hivernal et la neige. J'y étais bien, réchauffée et réfugiée dans ses bras, endroit féérique et instant calme et serein qui me permettait d'oublier jusqu'à mon emploi à Sainte-Marie. Me vider la tête, c'était exactement ce dont j'avais eu besoin, et c'était la raison principale de ma présence ici, en plus de savoir que mon ami était présent alors qu'il ne m'avait jamais rien dit. Lorsque je pouvais l'utiliser dans ce sens, la voyance m'était particulièrement profitable, et elle ne devenait plus un fardeau, mais un atout extrêmement salutaire.
Alors qu'il me parlait de sa mère, je me permettais de plonger mon regard gris dans le sien, pleine de compassion et de sympathie. À mon baiser, je sentais son étreinte se faire plus étroite à mon encontre, ce qui me permit d'en faire de même. Nous voilà peut-être bien trop proche pour la plupart de ceux qui pouvait nous observer, toutefois ça m'était bien égal. Ce que je faisais de ma vie privée ne concernait que moi. Qui plus est je me fichais de la réputation que je pouvais me tailler en dehors de mon travail. Selim n'était pas un patient, et l'étroitesse de notre relation était si particulière que je n'étais même pas certaine qu'Evan lui-même pouvait en comprendre le véritable sens. C'était bien pour cela que jusqu'à aujourd'hui j'avais mis sous silence ma relation avec le sorcier qui me tenait dans ses bras à l'instant. Comme pouvais-je révéler au pianiste que la solitude qu'il m'avait infligée avait été si lourde que je n'avais eu d'autre choix que de chercher du soutien ailleurs que chez lui. Même si Selim en comprenait tout le sens, souvent j'en venais à me questionner si la situation allait rester aussi simple et légère qu'elle ne l'était maintenant. Car je regretterai amèrement qu'il y ait le moindre changement entre nous. Avec les années, nous avions appris à communiquer tous les deux, à notre manière, nous nous étions rapprochés intimement, et nous partagions des choses très profondes. Des fois, j'aurai aimé davantage… mais je me l'interdisais. Pour diverses raisons.
Sa main, chaude et rassurante sur ma joue me fit légèrement frémir tandis que nos pas cessèrent de marteler la neige pour que la danse se mue petit à petit en une étreinte charnelle douce et rassurante pour l'un comme pour l'autre. Tendre, je plaçais mes mains derrière la nuque du jeune homme afin de le gratifier de quelques caresses fébriles alors que je l'écoutais me parler de sa génitrice. Un goût amer vint assaillir ma bouche alors que je sentais sa tristesse, et surtout, que je connaissais le diagnostic depuis des années. Dès la première consultation, j'avais pu tirer des conclusions certaines et hélas bien peu réjouissantes. L'égyptien le savait, et je sentais mon cœur se faire fusiller alors que je le voyais et que je l'entendais essayer de garder espoir. Car il n'y en avait pas. Restant silencieuse, gratifiant mon ami de quelques sourires discrets, mon regard ne pouvait s'empêcher d'être inquiet. Alors qu'il me prenait par les épaules pour que nous reprenions notre marche, je laissais la neige tomber avec douceur autour de nous, comme des danseurs qui cessèrent leur ballet, comme nous un instant plus tôt. Glissant à mon tour mon bras autour des hanches du garçon, je jetais un œil au petit chien, restant silence le temps de quelques pas. Je ne pouvais pas mentir et cacher la vérité plus longtemps.
- Selim… tu sais ce qu'il adviendra de ta mère si elle continue le traitement qu'elle a là. Je peux bien sûr lui trouver quelque chose de plus efficace, hélas, ce ne sera qu'un sursis, tu comprends ? Mais pour cela… il te faut la convaincre d'entrer dans un établissement spécialisé, et surtout, d'accepter la magie. Elle en a besoin, il en va de sa vie. Je ne vais rien pouvoir faire si elle s'obstine à rester ainsi, et quand bien même elle accepterait, elle gagnera quelques années, tout au plus.
Mes paroles pouvaient paraître rudes et sévères, pourtant mon ton de voix était triste et navré pour mon ami. Mais mon métier ne me permettait pas de prendre des pincettes pour ce genre de cas. Sa mère était sous sa responsabilité, et je voulais qu'il en comprenne les enjeux. Avec légèreté, je levais ma main libre devant moi pour faire venir un peu de neige dans ma paume ouverte. Là, je me contentais de remuer les doigts pour que les petits flocons se rassemblent jusqu'à n'en former plus qu'un, un grand et magnifique flocon scintillant. Avec un fin sourire aux lèvres, je gratifiais le jeune homme d'une œillade complice.
- Si à toi je peux te faire aimer la magie, il en va peut-être de même pour elle, qu'en dis-tu ?
- InvitéInvité
Re: enneigés (ariadne)
Dim 3 Mar 2019 - 18:02
Selim avait informé sa compagne que le restaurant dans lequel il travaillait était le black wolf, que l'ambiance lui plairait, qu'il était beau dans sa chemise blanche, avec son nœud papillon. La salle était sa scène de théâtre préférée, il amusait les clients et leur faisait les meilleurs cocktails de la région, il en était persuadé. Si Selim avait peu de diplômes et avait arrêté ses études assez rapidement, il était néanmoins doué en un nombre impressionnant de choses diverses et variées. Lui qui à été serveur, barman, plombier, électricien, peintre, simple plongeur et homme à tout faire, il avait développés énormément de compétences utiles dans la vie de tous les jours. Le sujet de la conversation était beaucoup moins léger, et Selim acceptait avec plaisir les caresses des doigts délicats d'Ariadne dans sa nuque, soupirant doucement contre son cou. Il continuait à espérer, si fort, que sa mère s'en sortirait, même s'il savait qu'il se leurrait.
C'était si dur. Lui qui s'occupait d'elle, corps et âme, tout son amour concentré sur sa famille, pour qu'ils s'en sortent. Les Ouznadji finiront par enterrer leur mère, elle aussi. Ils n'auront que frère et sœur, ils seront le pilier de l'autre pour le reste de l'éternité. Selim devait rester fort pour sa sœur, pour sa mère aussi, il ne devait pas plier. Selim avait conclu qu'elle s'en sortirait. Il préférait dire ça, c'était plus facile. L'egyptien serrait sa poigne sur l'épaule de son ami alors qu'elle soufflait la vérité dans son oreille, cette vérité qu'il refusait d'entendre. Il serra les mâchoires et regardait avec mélancolie le paysage, qui soudain lui paru plus gris, plus triste. Blanc neige, lac gelé, neige sur ses épaules, qui l'écraserait presque aussi lourdement que le poids de ses responsabilités. Il hocha néanmoins la tête sans pour autant répondre verbalement à son amie.
Le flocon qui prit forme dans le creux de la main d'Ariadne lui rendit un sourire doux, effaçant légèrement sa tristesse. « Tu as raison... Je vais essayer de lui en parler. Je ferais le nécessaire... » Selim tendit la main vers le flocon, remuant les doigts afin de le lui prendre. Il le fit danser devant leurs yeux avant de souffler délicatement dessus. Le flocon s'envola alors, tourbillonnant dans un vent crée par le garçon. Il s'en servait peu, mais avait quelques tours dans sa poche pour manier la magie, lui aussi. Selim couva alors son amie du regard, la remerciant en silence de tout ce qu'elle faisait pour lui. Il changea de sujet alors qu'il continuait à marcher à ses côtés. « Le ballet fait une représentation à Edimbourg, le seize mars, voudrais-tu deux billets ? » Il lâcha les épaules de son amie pour faire deux pas en avant, se lançant dans un petit morceau de sa chorégraphie, tourbillonnant dans la neige comme s'il ne la gênait pas, vrillant son corps avec grâce et douceur, force et contrôle. La danse était son seul échappatoire, son seul refuge assez intensément épuisant pour calmer son cœur, sa tête, son corps. « tu n'es pas venue me voir danser depuis un moment, le nouveau spectacle te plairait, je pense. Encore plus que le précédent! » dit-il avec un sourire, venant glisser sa main au creux de celle de la brune, l'entraînant avec lui pour la faire tourner sur elle-même.
- InvitéInvité
Re: enneigés (ariadne)
Lun 4 Mar 2019 - 18:40
Je savais à quel point une telle nouvelle pouvait être difficile à apprendre, surtout lorsqu'il s'agissait d'un proche à ce point. Perdre un parent s'était sans doute dramatique… sauf éventuellement pour moi. Ainsi donc, je pouvais aisément deviner à quel point mon ami refusait de voir la vérité en face. Je notais donc dans un coin de ma tête que je me devais impérativement de le suivre lui aussi, en parallèle de sa mère, car il allait avoir besoin de ma présence et de toute l'aide possible… c'était sans doute une manière de me racheter de ne pas avoir pu être présente pour Evan. Je ne voulais pas réitérer deux fois la même erreur, ce n'était pas mon genre. Bien trop perfectionniste, il m'était impensable de ne pas aider les deux personnes qui étaient réellement chers à mon cœur.
Le laissant prendre possession de mon flocon de neige, je souriais avec tendresse au jeune homme jusqu'à me serrer davantage contre lui pour lui signifier que j'étais là, que je le soutenais, qu'il pouvait compter sur moi. J'étais intimement persuadée que je n'avais pas besoin de le lui dire. Après tout, ce n'était pas la première épreuve difficile que nous passions tous les deux. Ce n'était qu'un acte de rappel, comme lorsque le public demande à revoir l'artiste en scène. Et à nous deux, nous étions de merveilleux artistes de notre propre scène, même si hélas, notre numéro n'était pas aussi brillant que celui que je pouvais tenir avec Evan.
Respectueuse et ne désirant pas le forcer, je lui laissais le loisir de changer de sujet. Un fin sourire ironique se dessina sur mes lèvres à son invitation. Il était vrai que voilà bien des années que je ne l'avais pas revu danser, et ce souvenir était un peu atténué avec tout ce qui m'était arrivé depuis. Me rafraichir la mémoire, et surtout, pouvoir constater de ses progrès me ferait le plus bien et le plus grand plaisir. Avec ma nouvelle fonction je ne m'autorisais pas assez à sortir, je le savais, mais voilà pourquoi j'étais toujours au sommet : j'étais extrêmement professionnelle et perfectionniste.
Dans un rire cristallin, je le laissais m'entraîner, tournoyant sur moi-même, laissant mes cheveux suivre le mouvement en un vif feu follet avant que je ne m'arrête, collée contre l'égyptien, ma main libre passée derrière sa nuque, le dévorant du regard.
- Ce serait un immense honneur pour moi que de venir voir l'artiste que tu es sur scène. Rapprochant mon visage du sien, je reculais d'un pas pour immédiatement remettre de la distance entre nous, nos deux mains jointes à présent tendues, ma main libre écartée à l'autre extrémité comme le ferai une partenaire de danse. Mais je n'aurai pas besoin de deux places. Avec qui voudrais-tu que je vienne ?
Question posée sur un ton rhétorique elle était toutefois sérieuse. S'il était sur scène, je n'avais personne pour m'accompagner. Evan ? Certainement pas, nous ne nous étions à peine revus, et il y avait bien trop de non-dits et de douleur entre nous présentement pour que je veuille m'asseoir à ses côtés et prendre du plaisir à voir notre ami commun dans sa prestation.
Repliant mon bras pour m'enrouler et venir dos contre Selim, je tournais la tête pour le regarder par-dessus mon épaule, l'observant avec un petit air de défi.
- Ce sera quoi comme ballet dis-moi ?
Le laissant prendre possession de mon flocon de neige, je souriais avec tendresse au jeune homme jusqu'à me serrer davantage contre lui pour lui signifier que j'étais là, que je le soutenais, qu'il pouvait compter sur moi. J'étais intimement persuadée que je n'avais pas besoin de le lui dire. Après tout, ce n'était pas la première épreuve difficile que nous passions tous les deux. Ce n'était qu'un acte de rappel, comme lorsque le public demande à revoir l'artiste en scène. Et à nous deux, nous étions de merveilleux artistes de notre propre scène, même si hélas, notre numéro n'était pas aussi brillant que celui que je pouvais tenir avec Evan.
Respectueuse et ne désirant pas le forcer, je lui laissais le loisir de changer de sujet. Un fin sourire ironique se dessina sur mes lèvres à son invitation. Il était vrai que voilà bien des années que je ne l'avais pas revu danser, et ce souvenir était un peu atténué avec tout ce qui m'était arrivé depuis. Me rafraichir la mémoire, et surtout, pouvoir constater de ses progrès me ferait le plus bien et le plus grand plaisir. Avec ma nouvelle fonction je ne m'autorisais pas assez à sortir, je le savais, mais voilà pourquoi j'étais toujours au sommet : j'étais extrêmement professionnelle et perfectionniste.
Dans un rire cristallin, je le laissais m'entraîner, tournoyant sur moi-même, laissant mes cheveux suivre le mouvement en un vif feu follet avant que je ne m'arrête, collée contre l'égyptien, ma main libre passée derrière sa nuque, le dévorant du regard.
- Ce serait un immense honneur pour moi que de venir voir l'artiste que tu es sur scène. Rapprochant mon visage du sien, je reculais d'un pas pour immédiatement remettre de la distance entre nous, nos deux mains jointes à présent tendues, ma main libre écartée à l'autre extrémité comme le ferai une partenaire de danse. Mais je n'aurai pas besoin de deux places. Avec qui voudrais-tu que je vienne ?
Question posée sur un ton rhétorique elle était toutefois sérieuse. S'il était sur scène, je n'avais personne pour m'accompagner. Evan ? Certainement pas, nous ne nous étions à peine revus, et il y avait bien trop de non-dits et de douleur entre nous présentement pour que je veuille m'asseoir à ses côtés et prendre du plaisir à voir notre ami commun dans sa prestation.
Repliant mon bras pour m'enrouler et venir dos contre Selim, je tournais la tête pour le regarder par-dessus mon épaule, l'observant avec un petit air de défi.
- Ce sera quoi comme ballet dis-moi ?
- InvitéInvité
Re: enneigés (ariadne)
Lun 25 Mar 2019 - 20:05
L'avoir contre elle était un des cadeaux de la vie dont selim ne voulait plus se passer. Ils s'étaient trouvé, avaient partagé leur douleur pour avoir plus de force, à deux, dans les dures étapes de la vie. Ariadne faisait partie de sa vie, et la limite entre leur douce amitié et l'amour qui grandissait dans le cœur du garçon était fine. La distance aidait toujours à reprendre contrôle de ses émotions, et observer ses deux meilleurs amis briller l'un pour l'autre, l'un avec l'autre le faisait relativiser. Il n'était question que de temps avant qu'ils ne finissent par se trouver, Selim le savait. Et déplacerait des montagnes si ça pouvait les aider. Mais leurs deux cœurs avaient besoin de temps, de confiance, d'amour pour se synchroniser. Selim oublia Evan et Ariadne le temps d'un instant, alors que son corps vrillait en de magnifiques mouvements contrôlés, ses pieds soulevant un peu de neige autour de lui.
Dans ce nouveau ballet qu'il avait chorégraphié, il mélangeait le contemporain et hip hop, cherchait de nouveaux genres. C'était aussi une façon de prouver qu'il pouvait faire autre chose, ses pas étant tout de même bien ancré dans la danse classique. Cette fois-ci, dans ce projet qu'ils avaient avec quelques autres danseurs, Selim incarnait Adam. L'histoire était portée sur Lilith. Amour, reine du jardin d'eden, jusqu'à sa descente aux enfers, souffrance et ténèbres. Selim sourit à sa compagne alors qu'il la faisait tourner sur elle-même. Leur souffle se cherchait alors qu'elle fuyait (encore), bras tendus, sa chevelure de feu décrivant des courbes magiques dans le blanc de leur scène d'aujourd'hui. « Mais je n'aurai pas besoin de deux places. Avec qui voudrais-tu que je vienne ? » Le garçon releva un sourcil pour mimer l'étonnement alors que tout son être criait l'ironie. Il la regarda avec insistance sans pour autant répondre. Il était évident pour Selim que ses deux meilleurs amis viendraient ensemble, même s'ils n'étaient pas encore au courant. Il retint de justesse le sarcasme de sa réponse et préféra serrer son amie au creux de ses bras, baissant le regard pour croiser le sien, d'acier, de défi. « L'histoire de Lilith, sa déchéance, l’injustice, son amour pour Adam. » De sa main libre, Selim vient enlever une mèche de feu du visage de son amie avant de la faire à nouveau tournoyer sur elle-même, l'attirant dans un pas de danse plutôt emprunt du contemporain. « ce sera une pièce mêlant la danse contemporaine, hip-hop, et classique. Je l'ai aussi écrite pour montrer à l'institution de l'université que je sais me diversifier. J'aimerais bien être professeur, un de ces jours. Entre ce que je fais déjà en cours, le ballet classique, et ce que j'enseigne également au blowing art center, je veux montrer que je suis capable de le faire. » Selim avait de l'ambition, particulièrement accrue quand il s'agissait de vivre entièrement de sa passion. Il savait que sa carrière de danseur étoile dans le monde moldu était bientôt fini, la nouvelle étoile, plus jeune, plus robuste, sera bientôt sous tout les projecteurs et Londres, comme le reste des scènes, effaceront bientôt son nom pour un autre. Il devait penser au futur.
- InvitéInvité
Re: enneigés (ariadne)
Mar 26 Mar 2019 - 19:57
Je n’étais pas une excellente danseuse, loin de là. Voilà bien un gouffre qui me séparait de Selim et d’Evan. Si j’étais à l’aise avec mon corps et que je savais le synchroniser, exercice essentiel durant les urgences en médicomagie, je savais avoir une précision chirurgicale dans mes mouvements, mais aucunement pour me mettre en avant et attirer les regards. Aucunement pour me donner en spectacle. Monter sur scène seule ne m’avait jamais intéressée, et je n’étais douée qu’avec un seul partenaire… et ce n’était pas le jeune égyptien avec qui je partageais un moment d’affection au bord de ce lac en cet instant. Malheureusement, voilà bien longtemps que je n’étais plus sous les feux de la rampe, car bien esseulée depuis des années, et je doutais que ça allait changer rapidement.
Mais au lieu de ressasser sans cesse, autant profiter de l’instant présent. Et celui que je vivais maintenant était particulièrement agréable. J’étais venue pour ça après tout, me ressourcer et retrouver mon ami, parce que j’avais pu voir cet événement. Cela fonctionnait plutôt bien, car avec lui je me sentais bien plus légère, et bien plus à même d’aller entamer mon travail avec entrain tout à l’heure.
Agile, je me laissais guider par le danser avec plus ou moins d’aisance, me permettant quelque maladresse sans me formaliser d’en faire. Même si le parcours de ma vie était net et sans bavure, pour ainsi dire parfait, je n’allais pas pousser le vice jusqu’à une matière, en l’occurrence ici la danse, que je ne voulais pas maitriser. C’était à en devenir psychopathe de vouloir devenir bon en tout. Au contraire, être parfait, c’était de ne pas l’être partout. Si mes parents m’avaient bien enseigné quelque chose, c’était ça. Car oui, à force de vouloir me marier de force, de vouloir me manipuler avec mon don, de vouloir me mener à la baguette et de devoir leur apporter des bulletins scolaires impressionnants, j’en avais fini par me lasser. Non pas par abandonner, mais simplement à me concentrer sur les choses qui me motivaient, sur ce qui me faisais du bien à moi. Je n’avais rien à prouver à personne, et encore moins à eux. La présence d’Evan durant toute mon enfance et mon adolescence, avec son talent de s’échapper aux emprises comme de l’eau, y était certainement pour quelque chose. Certes j’avais été une élève douée et extrêmement travailleuse, ce n’était pas pour autant parce que je cherchais à exceller partout pour prouver quoique ce soit. C’était parce que j’en avais en envie.
Plissant les yeux avec une plaisir non feint tandis que le jeune homme chassait l’une des mèches de mes cheveux, je l’écoutais me parler de sa pièce de danse.
- Histoire intéressante, au moins ça change de l’habituel Roméo et Juliette ou Carmen, même si le fond est similaire.
Appréciant le mélange qu’offrait ce projet, je ne pouvais m’empêcher de garder ce sourire sur mes lèvres, tout en restant étroitement proche avec le sorcier, ne lâchant à aucun moment ses bras ou ses épaules. Toutefois, malgré notre démarche peu commune, je restais éveillée et capable de réfléchir. Profitant d’un arrêt rythmé, accrochée à la nuque de Selim, je plongeais mon regard dans le sien.
- Tu as raison d’assurer tes arrières, ce sera plus confortable pour toi. Faisant un pas sur le côté pour ne pas interrompre notre danse improvisée, je continuais. Une stabilité professionnelle te permettra aussi de mieux aider ta mère.
Rebondissant sur notre sujet de discussion précédent, je le fixais néanmoins avec douceur, ne voulant pas retourner le couteau dans la plaie.
J’étais fière et heureuse que ce petit rêveur était capable de garder les pieds sur terre. Qu’il puisse vivre de sa passion sans forcément être sans arrêt sur scène me paraissait un compromis confortable pour lui. À l’instar d’Evan au final.
- Tu as tout mon soutien, et je suis certaine qu’Evan t’aidera aussi si tu as besoin de faire valoir tes talents. Me plaçant en face de lui après de nouveaux pas à soulever la poudreuse blanche autour de nous, je ne perdais jamais le contact visuel avec lui. Si je veux être libre le 16 mars, il me faut placer ma soirée, et du coup, ne plus tarder à me rendre à l’hôpital.
Mais au lieu de ressasser sans cesse, autant profiter de l’instant présent. Et celui que je vivais maintenant était particulièrement agréable. J’étais venue pour ça après tout, me ressourcer et retrouver mon ami, parce que j’avais pu voir cet événement. Cela fonctionnait plutôt bien, car avec lui je me sentais bien plus légère, et bien plus à même d’aller entamer mon travail avec entrain tout à l’heure.
Agile, je me laissais guider par le danser avec plus ou moins d’aisance, me permettant quelque maladresse sans me formaliser d’en faire. Même si le parcours de ma vie était net et sans bavure, pour ainsi dire parfait, je n’allais pas pousser le vice jusqu’à une matière, en l’occurrence ici la danse, que je ne voulais pas maitriser. C’était à en devenir psychopathe de vouloir devenir bon en tout. Au contraire, être parfait, c’était de ne pas l’être partout. Si mes parents m’avaient bien enseigné quelque chose, c’était ça. Car oui, à force de vouloir me marier de force, de vouloir me manipuler avec mon don, de vouloir me mener à la baguette et de devoir leur apporter des bulletins scolaires impressionnants, j’en avais fini par me lasser. Non pas par abandonner, mais simplement à me concentrer sur les choses qui me motivaient, sur ce qui me faisais du bien à moi. Je n’avais rien à prouver à personne, et encore moins à eux. La présence d’Evan durant toute mon enfance et mon adolescence, avec son talent de s’échapper aux emprises comme de l’eau, y était certainement pour quelque chose. Certes j’avais été une élève douée et extrêmement travailleuse, ce n’était pas pour autant parce que je cherchais à exceller partout pour prouver quoique ce soit. C’était parce que j’en avais en envie.
Plissant les yeux avec une plaisir non feint tandis que le jeune homme chassait l’une des mèches de mes cheveux, je l’écoutais me parler de sa pièce de danse.
- Histoire intéressante, au moins ça change de l’habituel Roméo et Juliette ou Carmen, même si le fond est similaire.
Appréciant le mélange qu’offrait ce projet, je ne pouvais m’empêcher de garder ce sourire sur mes lèvres, tout en restant étroitement proche avec le sorcier, ne lâchant à aucun moment ses bras ou ses épaules. Toutefois, malgré notre démarche peu commune, je restais éveillée et capable de réfléchir. Profitant d’un arrêt rythmé, accrochée à la nuque de Selim, je plongeais mon regard dans le sien.
- Tu as raison d’assurer tes arrières, ce sera plus confortable pour toi. Faisant un pas sur le côté pour ne pas interrompre notre danse improvisée, je continuais. Une stabilité professionnelle te permettra aussi de mieux aider ta mère.
Rebondissant sur notre sujet de discussion précédent, je le fixais néanmoins avec douceur, ne voulant pas retourner le couteau dans la plaie.
J’étais fière et heureuse que ce petit rêveur était capable de garder les pieds sur terre. Qu’il puisse vivre de sa passion sans forcément être sans arrêt sur scène me paraissait un compromis confortable pour lui. À l’instar d’Evan au final.
- Tu as tout mon soutien, et je suis certaine qu’Evan t’aidera aussi si tu as besoin de faire valoir tes talents. Me plaçant en face de lui après de nouveaux pas à soulever la poudreuse blanche autour de nous, je ne perdais jamais le contact visuel avec lui. Si je veux être libre le 16 mars, il me faut placer ma soirée, et du coup, ne plus tarder à me rendre à l’hôpital.
- InvitéInvité
Re: enneigés (ariadne)
Mer 3 Avr 2019 - 17:10
Avoir le soutien de sa meilleure amie était important pour Selim, et savoir qu'Ariadne sera présente à son spectacle lui donnait envie de faire encore mieux, de se surpasser en tout point. Il était fier, quand elle le regardait, il se sentait plus fort, plus beau, il transmettait encore plus de lumière. Le grand garçon hocha la tête aux mots de son amie. « Merci. » dit-il simplement, beaucoup et rien à la fois. Il savait qu'ils se reverraient bientôt pour parler de l'état de santé de sa mère, et n'avait pour le moment aucune envie de rebondir sur le sujet.
Pour le moment, ils virevoltaient dans la neige et ça lui suffisait. Sa balade matinale avait pris une toute autre ampleur et il adorait ça, inspiré par les pas, par les mots, par la beauté et la douceur de sa compagne, lovés au creux de la vallée, longeant le loch. « tu as raison, je dois aussi rentrer, j'ai une journée très chargée. » Selim glissa ses doigts dans la paume d'Ariadne pour la guider sur un demi-tour, revenant sur leur pas pour retourner plus vite à la civilisation. Une petite lueur de frayeur s'afficha dans son regard alors qu'il grimaçait. « Mais moi, je rentre à pied ! Tu me connais... » Selim tourna la tête pour siffler, appelant son chien à les rejoindre alors qu'il partait dans la direction opposé, ne se doutant pas une seule seconde de l'idée qui se formait dans le crâne de la sorcière. La journée allait forcément être bonne après un si bon départ. Selim passa un bras autour des épaules de son amie et vint embrasser sa tempe avec douceur, en un geste d'amour et de protection. Le chien revint à leur pied, selim lâcha alors Ariadne pour venir le soulever du sol en rigolant sous son poids et ses petites pattes qui fendaient l'air comme s'il nageait. Il posa un gros bisou sur le dessus de son crâne, et aperçu du coin de l'œil Ariadne qui se rapprochait pour venir poser sa main sur son avant-bras avec un délicieux sourire malicieux. À la vue de ce regard-là, celui de selim se teinta d'effroi alors qu'il écarquilla les yeux. « Oh, ari, n'y pense même pas, si tu-... » Le voilà embarqué dans cette spirale interminable et si douloureuse pour lui. En une fraction de seconde, les voilà tout les trois en centre-ville d'Iverness. Le chien et le maître eurent la même démarche tangente alors que la sorcière riait aux éclats. Transplaner filait la nausée à Selim. Très peu habitué aux moyens de transport sorciers, celui-là en particulier lui filait la chair de poule. Les mains sur les genoux, il finit par rire également, joignant sa bonne humeur à celle de son amie. « J'te déteste ! »
Le grand gaillard vint embrasser son amie sur chacune de ses joues en un baiser bien bruyant, avant de la prendre dans ses bras avec un grand sourire. « J'ai hâte de te revoir. » Ils se séparèrent donc ici, ne partant pas dans la même direction. Suivi d'un chien qui marchait en zig-zag, Selim fit un geste de la main à Ariadne avant de rejoindre le chemin de son appartement pour continuer sa journée.terminé.
|
|