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hurt by my own expectations - ethan
Dim 17 Mar 2019 - 15:56
C'était la première fois que Sapphire vivait en colocation - dans une véritable maison qu'elle partageait avec des étrangers. Jusque là, quand elle n'était pas dans la maison de ses parents à Dublin entourée de ses frères et soeurs, elle résidait dans le dortoir des Serdaigle puis des Lufkin. Autrement dit, elle avait toujours vécu en communauté mais toujours dans un environnement qui lui correspondait, sage, pur, sain, propice aux études et à la sororité, terreau fertile pour son innocence et sa curiosité méditative. L'arrivée chez les Happy Hours avait donc été une révolution. Elle découvrait des sorciers proches de l'univers moldu, aux moeurs modernes, au langage parfois surprenant - elle avait été un peu horrifiée de découvrir leurs surnoms respectifs, et avait pudiquement choisi le sien sans en saisir l'ironie, Virgin Mary. Hors de question de choisir un cocktail alcoolisé ou avec un nom qui comportait une référence sexuelle. Néanmoins, malgré les regards régulièrement effarés que l'Irlandaise lançait sur ses colocataires, elle était ravie de cette nouvelle page de sa vie.
Timidement, la Luna Lovegood bien trop sage pour son âge avait apporté un peu de poésie dans le duplex. Elle cuisinait beaucoup, c'était sa manière de se montrer utile à la communauté -persuadée que son alimentation saine et végétale était un cadeau pour tout le monde, elle chantait à n'importe quelle heure du jour et de la nuit (la notion de sommeil étant un peu floue pour une astrophile) et quelques étoiles ou origamis ensorcelés parsemaient les plafonds. Ces excentricités compensaient sa discrétion enfantine et ses rougissements mutiques lorsqu'on lui parlait de sujets sulfureux comme le flirt ou les chansons de Rihanna. Déjà très attachée à Kahlan qui lui avait proposé de rejoindre la coloc et admirative d'Irina-la-parfaite-lufkin, Sapphire apprivoisait peu à peu les autres membres de la maison... sauf un. Stupéfaite de revoir Ethan ici en arrivant, elle lui avait à peine décroché quelques mots depuis son emménagement et évitait de se trouver seule dans une pièce avec lui. Animal farouche, elle avait probablement égrené des pensées affolées en le croisant, traduisant ses interrogations, sa culpabilité, un mélange de rancoeur et de jalousie. Deux mois étaient passés ainsi, dans la timidité et le silence. La tension s'était accentuée fin février lorsque Hermès et elle avaient rompu. Sapphire avait avoué la situation à demi mot pour expliquer à ses colocataires sa mine pâle et le son triste de sa voix de rossignol. Elle n'avait pas pleuré, parlé un peu à Kahlan, et s'enfermait dans la discrétion la plus totale.
Ce dimanche matin, après une nuit intense à... dormir entre deux lectures passionnantes, les cheveux ébouriffés, la chemise de nuit médiévale couverte d'un long châle prune, la jeune femme se trouvait pieds nus dans la cuisine, à préparer un brunch pour les fêtards de la colocation. Surveillée par Gouttière et Ten à qui elle chantonnait en gaélique, elle surveillait la cuisson d'un porridge, rythmant à la baguette la préparation d'une pâte à pancakes. Des légumes frais étaient coupés sur la table, leur rosée encore présente sur les doigts de la blonde. Les jours sans travail étaient les plus longs, car il fallait s'occuper pour ne pas trop penser à son chagrin. Encore vulnérable dans la somnolence du matin, elle fut surprise par l'apparition d'@Ethan Blackwood dans la pièce. Yeux d'un bleu triste qui se détournèrent, et Sapphire profita d'un besoin de vaisselle pour lui tourner le dos et laver des assiettes. Sentiments paradoxaux : ne pas se sentir le courage de lui parler, mais avoir tout de même envie qu'il puisse se régaler avec ce qu'elle préparait. Silencieuse, elle soupirait pour soulager son coeur lourd, organe fragile d'enfant qui avait juste besoin qu'on la prenne dans ses bras. Sasha, Coleen, Elia, Kahlan. Quelqu'un pour veiller sur elle.
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Re: hurt by my own expectations - ethan
Lun 18 Mar 2019 - 20:20
Jardin des senteurs. S'emmêle la saveur d'une cigarette entamée puis vite consumée qui dort dans un cendrier trop plein, de l’encens qu’il n'arrête pas de brûler pour chasser les mauvaises ondes, de son propre parfum qui lui nargue le nez alors qu’il fixe sa télé d’un air apathique, le regard figé sur les visages souriant d’une telenovelas où rires forcés et larmes mentholées glissent sur des faces botoxées. Le genre de conneries qu’il passerait des heures à mater avec Kahlan. Dans des gestes précipités, comme pour encore chasser son souvenir, il roule une énième clope pour s’exploser la gorge. Deux mois qu’il a augmenté la dose. Il ne peut pas faire plus, pas faire moins. Ethan serre les dents tout en jetant l’herbe sur la feuille, parsème son poison pour qu’il s’y mêle, cuisinier de rêves, il sort sa langue pour fermer son cadeau, les prunelles insolentes. Pour qui ? Personne ne la regarde. Son portable vibre encore, des messages qu’il fait moisir dans un coin, qui quémande des réponses. Mais ce matin, c’est compliqué. Juste en état de comater sur son canapé à la couleur délavée, le spectre pâle de son corps qui flotte dans un t-shirt sale, le gamin fait hurler Zippo de sa flamme, chauffe le bout de sa connasse qu’il aspire entre ses lèvres. Et y’a encore une mélodie, une jolie voix venant d'en-bas. Comme tous les matins. Ses yeux se relèvent vers la porte de sa chambre, sans fusiller, l’observent presque assez longtemps pour y voir à travers. Dans un soupir, il exhale et n’entend plus grand chose quand la voix, la trop douce, passe les frontières pour venir jusqu’à lui. Peut-être parce qu'il sait de qui il s'agit ? Doucement, le Blackwood s’agace. Il s’agite sur son canapé, se force à ne pas faire de vagues. S'il ne répond pas à ses potes, il n'ira voir personne. Mais il a cette envie, cette irrépressible envie d'aller la voir ; elle, celle qu'il évite depuis des semaines. Ethan qui hésite entre se recoucher ou descendre, s’appuie contre une joue alors qu’il s’apaise encore, assez pour que les battements de son cœur soient moins précipités, pris dans la glace des mains du fantôme d’un coéquipier qu'il a bafoué. Putain de journal.
Il essaie de concentrer son attention ailleurs, mais ça bloque méchamment. Paupières fermées, il tire une dernière fois sur son cancer, et le laisse reposer près d’autres cadavres, en attente. Sans jamais trop se presser, le corps toujours trop au ralenti, à faire rager ses potes qui lui reprochent de pas assez dormir, il ouvre finalement sa porte. Le beau bordel d’en bas s’intensifie, résonne dans le couloir et pourtant, personne n’a l’air de s’en soucier dans la maison. S'il était prudent, il se retournerait sans rien dire de plus, il claquerait la porte pour retourner à sa vieille matinée où il tente de brûler les souvenirs à coups de spliff mal roulés, à coups de fourchette dans de la bouffe dégueulasse ou trop grasse pour trouver un réconfort quelque part, n’importe où. Y’a des soirs et des journées où le vide est plus présent qu’hier. Il le comble comme il peut Ethan, en faisant des conneries, en semant le trouble pour s’occuper et tuer l’ennuie. Ça continue de pulser salement dans sa poitrine alors qu’il semble déconnecté de la réalité, laissant la chanson dévaler la peau, rentrer sous le derme. T'es con ? Descends ! Ce qu'il fait, d'un pas lent, trop lent. Il finit par entrer dans la cuisine ; à peine l'a-t-elle vue, qu'elle se retourne l'air d'avoir vu un revenant. Prétexte d'une vaisselle, il est certes un peu stupide, mais pas dupe. Il tique. Il n'aime pas du tout cette ambiance qu'ils entretiennent tous les deux ; bien loin de celle entretenue au bal de manière éphémère. Main qui se perd dans ses cheveux. Il est gêné, peut-être tout autant qu'elle. « Bonjour ... » Son cerveau carbure pour trouver de quoi sortir de cette merde sans nom. Il abandonne rarement, il s’obstine souvent à taper dans les murs même s’ils sont faits de marbre. Pourtant elle, elle paraît insurmontable. Sapphire. Y a quelque chose chez elle qui lui flingue les neurones, lui fait courber l'échine … Lui donne envie de fuir. T'es con ? Remonte !
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Re: hurt by my own expectations - ethan
Lun 18 Mar 2019 - 21:46
Tous les deux tirés du lit, les cheveux froissés, la mine éteinte, les soupirs fuyants. Dos à lui, Sapphire se sentait envahie d'une triste amertume, comme si voir le jeune Blackwood la ramenait à tout ce qui avait foiré avec Hermès. Bonjour... Sa voix la fit tressaillir et elle se remercia intérieurement d'avoir les mains dans l'eau et de ne plus être en train de couper les légumes. Hello ? That's all you have to say ? Froncement des sourcils, manifestation imperceptible de son agacement. I don't want your hello or your small talk. Trop douce pour se montrer désagréable avec qui que ce soit, l'Irlandaise prit le temps de subir la petite tempête émotionnelle qui la traversait. Just be quiet. Or really talk to me. Like the first time. Souhait murmuré, même dans sa tête. La présence d'Ethan était un casse-tête indécent, qui balançait la sorcière entre besoin criant de complicité et rancoeur de tout ce qu'il avait provoqué -ou de tout ce qu'il provoquait en elle.
Pudique, timide, elle finit par se retourner. Est-ce que tu as faim ? C'était tout ce qu'elle avait trouvé pour exprimer qu'il pouvait rester dans la pièce. Les mains dans un torchon pour les essuyer, elle attendait la réponse, nerveuse, incertaine de ce qu'elle espérait entendre. What's going on in your mind ? What do you think of me ? I don't care. I don't want to care about you. But here I am. Dialogue qu'elle pensait réservé à elle-même, cercle continu de gêne et d'irritation, incapable de distinguer ses véritables désirs de son jugement à propos d'eux. Sapphire ressentait rarement des émotions négatives envers les autres, elle était trop éthérée pour cela, trop sucrée. Comme de la neige magique qui saupoudrait le ciel noir, la nuit du bal. Ses sentiments à l'égard de son colocataire l'intriguaient donc autant qu'ils la mettaient mal à l'aise.
Emportée par sa nervosité, elle se mit à parler, sans savoir de quoi. Combler le silence. Je... J'ai fait du porridge, et des pancakes, et de l'omelette. Les légumes sont frais, et je... Son regard parcourait la cuisine pour proposer autre chose, lorsqu'elle se souvint de son interaction avec la poule, un peu plus tôt. J'en ai donné à Ten. Regard à demi coupable, ne sachant pas trop si elle pouvait nourrir l'animal, ou s'en occuper. Ou bien elle cherchait juste un prétexte pour parler, encore.
Pudique, timide, elle finit par se retourner. Est-ce que tu as faim ? C'était tout ce qu'elle avait trouvé pour exprimer qu'il pouvait rester dans la pièce. Les mains dans un torchon pour les essuyer, elle attendait la réponse, nerveuse, incertaine de ce qu'elle espérait entendre. What's going on in your mind ? What do you think of me ? I don't care. I don't want to care about you. But here I am. Dialogue qu'elle pensait réservé à elle-même, cercle continu de gêne et d'irritation, incapable de distinguer ses véritables désirs de son jugement à propos d'eux. Sapphire ressentait rarement des émotions négatives envers les autres, elle était trop éthérée pour cela, trop sucrée. Comme de la neige magique qui saupoudrait le ciel noir, la nuit du bal. Ses sentiments à l'égard de son colocataire l'intriguaient donc autant qu'ils la mettaient mal à l'aise.
Emportée par sa nervosité, elle se mit à parler, sans savoir de quoi. Combler le silence. Je... J'ai fait du porridge, et des pancakes, et de l'omelette. Les légumes sont frais, et je... Son regard parcourait la cuisine pour proposer autre chose, lorsqu'elle se souvint de son interaction avec la poule, un peu plus tôt. J'en ai donné à Ten. Regard à demi coupable, ne sachant pas trop si elle pouvait nourrir l'animal, ou s'en occuper. Ou bien elle cherchait juste un prétexte pour parler, encore.
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Re: hurt by my own expectations - ethan
Mar 19 Mar 2019 - 13:06
La salutation banale tombe dans le trou du silence alors qu’il se tourne vers elle, pleinement attentif, un peu trop intéressé et si peu pressé – au final - de quitter la pièce pour repartir. Gratter encore quelques minutes ou quelques mèches d’espaces entre eux, il hésite Ethan, continuant d’être égoïste. Il voit bien qu'elle est mal à l'aise pourtant, mais il reste là, comme un imbécile. Ne sachant ni quoi dire, ni quoi faire. La première fois, tout avait été plus facile ; avec quelques tricheries à coup de legilimencie. Chose qu'il ne devrait pas refaire, chose qu'il fait quand même. Juste un peu, juste pour voir dans quoi il se fourre en restant là … Et, il en reste sans voix. Long time no see, Bashful. How you doing ? Come on ... Quelqu'un aurait-il déjà vu la douce en colère ? Il serait fier de dire qu'il est le seul, l'unique ; sauf que le courroux de la jolie a été éveillé à cause de lui. Est-ce que tu as faim ? Elle se retourne finalement. Réaction instantanée. Impression factice d’être en apesanteur, il plane Ethan. Sans cramer son herbe paradisiaque, sans aucune goutte d’alcool dans le sang, il a des vertiges plein la tête, le sourire au bord des lèvres, il tangue en étant debout face à elle. Ou ce n’est que le truc qui lui sert de cœur qui continue de chanter sa présence. « Euh … Et bien je ... » Il a perdu sa langue l'abruti. Bien plus concentré par ce qu'elle pense, qu'à ce qu'elle dit. Et elle en pense des choses, des choses qui le rendent encore plus confus, plus indécis sur ce qu'il devrait dire ou faire. Sur quel pied danser ? Visiblement plus doué en valse qu'en conversation. Je... J'ai fait du porridge, et des pancakes, et de l'omelette. Les légumes sont frais, et je... Il en a fait danser d'autres, des tas, trop même. Certaines vous laissent avec l’envie de ne jamais recommencer, d’autres vous coupent le souffle un court instant mais il les oublie quasi toute. Ce ne sont que des sensations éphémères, dénudées de leur intérêt à ses yeux. Et de cette fois-là, les souvenirs de ces étreintes passagères ce sont un peu plus effacées sous l’assaut flinguant du bal qui, en empreinte, en brûlure assassine, lui fourmille encore sur le corps. Ethan qui foule le sol, échoue sur une chaise avec plus de douceur qu’il ne le veut, les yeux un peu pailletés d’étoiles d’espoir. Redevenu gamin, il oublie un peu le chaos ici dans ses opales bleus, à chaque fois. J'en ai donné à Ten. Deuxième fois et deuxième fois où elle devient l’ancre où s’accroche ses deux opales souvent vidées. Ce matin, elles se remplissent, se voilent sous l’opium de l'espoir. Entourée du cocon grésillant d’une cuisine chaleureuse, Ethan s’enfonce dans une plaisante léthargie. « Je ne sais pas si tu as bien fait, elle va t'adorer maintenant. » Moins bavard, il suit ses mouvements, ses gestes précipités, presque timides parce qu’elle a tout de celles qui doivent bégayer devant un bout de peau ou le rire grave d’un mec. Le môme s’en amuse sans le faire remarquer, craque plusieurs fois la pierre d’un briquet jusqu’à ce que la flamme naisse, brûle comme il se consume de l’intérieur, brasier ardent des sens. « Est-ce que tu aurais le petit dej' spécial 'je dois te parler pour bien commencer ma journée' ? » Ça coule comme une eau chaude sous la peau, sensation agréable d’apesanteur.
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Re: hurt by my own expectations - ethan
Ven 22 Mar 2019 - 12:17
Si les gens la trouvaient transparente ou la croyaient simple d'esprit, c'était parce que Sapphire n'offrait au monde qu'une infime partie de ce qu'elle pensait ou ressentait. Pudique, intérieure, secrète, elle préférait se faire oublier et garder sa véritable nature pour elle. Elle n'aimait pas imposer ou exposer ce qui se passait dans sa tête ou son coeur, préférait les apparences lisses et discrètes. Les quelques mots qu'elle prononçait n'étaient que la pointe visible de l'icerberg qui coulait en elle. Ce fut ainsi qu'elle demanda à Ethan s'il avait faim, alors que son âme renfermait bien des questions et d'autres mots pour lui. Peut-être ne méritait-il pas de les entendre ? Peut-être n'osait-elle pas les partager. Aussi mal à l'aise qu'elle, le sorcier balbutia sans vraiment répondre. Nerveuse des émotions contradictoires qu'il suscitait en elle rien que par sa présence éthérée, l'Irlandaise comblait le vide en énumérant ce qu'elle avait préparé à la cuisine. Elle remarqua à peine que son colocataire s'était assis près de la table sur laquelle elle avait coupé les légumes. J'en ai donné à Ten. Aveu enfantin, maladresse pour trouver un lien avec Ethan qui ne soit pas teinté de culpabilité.
Le jeune homme répondit de sa léthargie taquine. Je ne sais pas si tu as bien fait, elle va t'adorer maintenant. Miss premier degré ne sut quoi faire de cette réponse. Elle jeta un regard un peu effaré à la poule. Really ? But I'm not an animal person. I don't know anything about hens. Empêtrée dans ses questionnements sur ce qu'elle attendait des personnes qu'elle nourrissait dans cet appartement et sur les conséquences émotionnelles de ce rôle qu'elle avait adopté, elle tiqua un peu quand le sorcier alluma une cigarette près d'elle. Sapphire n'aimait pas l'odeur de la fumée. Pire, elle détestait associer cette senteur immonde au parfum apaisant du cou d'Ethan, qu'elle avait connu au bal de Yule et jamais oublié depuis, à son grand désespoir. Est-ce que tu aurais le petit dej' spécial 'je dois te parler pour bien commencer ma journée' ? Elle ne parut pas comprendre la question et dévisagea l'Ethelred, muette. He's... enjoying my presence ? C'était ce qu'elle percevait de sa voix, de son attitude sur la chaise, et cela la rendait perplexe. Un sentiment flatté effleura ses joues rougissantes, apportant aussitôt une vague de honte et de rancoeur. The last time we talked, it ended my relationship. C'était faux. Ethan n'était pas responsable du désastre de sa relation. Mais c'était plus facile de lui en vouloir, même si la blonde détestait ressentir ça.
Embarrassée par son silence, elle haussa maladroitement les épaules, piètre comédienne. Je... Je ne sais pas. De quoi tu veux parler ? Question brûlante, dont elle redoutait et espérait la réponse. Please talk about us. Please don't talk about us. Fallait-il passer outre leur première rencontre, repartir de zéro et devenir des amis ? Fallait-il crever l'abcès et s'engager sur un terrain glissant ? Sapphire ne savait plus si elle voulait rester blanche colombe ou si elle voulait se rouler dans la boue. I'm lost. Ces doutes la submergeaient, pesaient trop lourds pour son âme d'enfant innocente. Elle se sentit découragée à nouveau et s'assit sur une chaise aussi, les mains recroquevillées dans son torchon. Regard baissé, qui attendait la sentence. Elle préférait qu'Ethan décide du chemin à suivre, à défaut de pouvoir la réconforter en la serrant contre lui.
Le jeune homme répondit de sa léthargie taquine. Je ne sais pas si tu as bien fait, elle va t'adorer maintenant. Miss premier degré ne sut quoi faire de cette réponse. Elle jeta un regard un peu effaré à la poule. Really ? But I'm not an animal person. I don't know anything about hens. Empêtrée dans ses questionnements sur ce qu'elle attendait des personnes qu'elle nourrissait dans cet appartement et sur les conséquences émotionnelles de ce rôle qu'elle avait adopté, elle tiqua un peu quand le sorcier alluma une cigarette près d'elle. Sapphire n'aimait pas l'odeur de la fumée. Pire, elle détestait associer cette senteur immonde au parfum apaisant du cou d'Ethan, qu'elle avait connu au bal de Yule et jamais oublié depuis, à son grand désespoir. Est-ce que tu aurais le petit dej' spécial 'je dois te parler pour bien commencer ma journée' ? Elle ne parut pas comprendre la question et dévisagea l'Ethelred, muette. He's... enjoying my presence ? C'était ce qu'elle percevait de sa voix, de son attitude sur la chaise, et cela la rendait perplexe. Un sentiment flatté effleura ses joues rougissantes, apportant aussitôt une vague de honte et de rancoeur. The last time we talked, it ended my relationship. C'était faux. Ethan n'était pas responsable du désastre de sa relation. Mais c'était plus facile de lui en vouloir, même si la blonde détestait ressentir ça.
Embarrassée par son silence, elle haussa maladroitement les épaules, piètre comédienne. Je... Je ne sais pas. De quoi tu veux parler ? Question brûlante, dont elle redoutait et espérait la réponse. Please talk about us. Please don't talk about us. Fallait-il passer outre leur première rencontre, repartir de zéro et devenir des amis ? Fallait-il crever l'abcès et s'engager sur un terrain glissant ? Sapphire ne savait plus si elle voulait rester blanche colombe ou si elle voulait se rouler dans la boue. I'm lost. Ces doutes la submergeaient, pesaient trop lourds pour son âme d'enfant innocente. Elle se sentit découragée à nouveau et s'assit sur une chaise aussi, les mains recroquevillées dans son torchon. Regard baissé, qui attendait la sentence. Elle préférait qu'Ethan décide du chemin à suivre, à défaut de pouvoir la réconforter en la serrant contre lui.
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Re: hurt by my own expectations - ethan
Sam 23 Mar 2019 - 22:06
« Est-ce que tu aurais le petit dej' spécial 'je dois te parler pour bien commencer ma journée' ? » What’s going on in that head of yours, Bashful ? Ses prunelles questionnent l’assistante, pleine de défi. Il exagère à peine. Doué en pas grand chose, juste parler et encore que sa langue trébuche souvent, que les mots passent ses lèvres sans qu’il réfléchisse et ça vexe, ça fait pleurer, ça casse des amitiés, ça brise rarement des cœurs, c’est souvent le sien qui s’attache trop. Handicapé de l’existence. He's... enjoying my presence ? De visage en visage, de mots en mots, il sait qu’il s’enfonce dans le mauvais chemin. Barre toi putain. Y’a toujours sa foutue conscience qui vient griffer sa passion pour les emmerdes, lui déchirer la gueule pour qu’il lève son corps devenu trop lourd, à cause de l’herbe qu’il brûle dans ses poumons. Ça fait pousser des fleurs dans sa tête comme fleurissent un peu trop, sur ses lèvres, des sourires qui veulent rien dire. The last time we talked, it ended my relationship. Il tousse, la fumée est passée de travers. Voilà ce qu'elle lui reproche, qu'elle condamne de silence et de distance depuis des jours. Ça ne l'étonne pas le gamin, il s'en doutait. Je... Je ne sais pas. De quoi tu veux parler ? Il a le temps de se maudire cent fois le temps d’atteindre un pancake, sa plus médiocre excuse pour s’éloigner des non-réponses, de ses lèvres qu’il garde bien cousu avec du titane. Tu lâcheras rien ce matin. C’est trop tôt. Depuis quand t’es si pressé Ethan ? Mutilant la peau de son pouce de ses ongles, il est nerveux le gamin, une âme fébrile dans un coin bien trop calme. Il faudrait que la tempête s’expulse, qu’il crie les tornades qui lui secouent le cœur mais il en fait rien, il reste bien muet comme elle, histoire d’étendre le voile de doutes. Please talk about us. Please don't talk about us. « Je suis perdu ... », dit-il le regard plissé, presque de manière comique si la situation aurait pu s'y apprêter. Sauf que … Il a peut-être mal vu dans ses yeux, il a peut-être mal compris, pris ses espoirs pour le réel. Prêt à se reconstruire un calme apparent le temps d'une bouchée de petit-déjeuner, il s’attend pas à la bourrasque qui pèse brutalement sur son épaule, chaleur venue de nul part qui réchauffe un instant son corps victime du froid de la déception. Ten. I'm lost. Il dégaine encore son sourire, celui qui veut dire beaucoup de choses et qui n’a plus de sens à force de le sortir, il sourit, un peu moqueur peut-être, le cœur tremblant de réussir à la déstabiliser. « C'est très bon. » Il se contente de ses mots, retardant l'échéance, l'inévitable. À croire qu'il aime jouer avec elle ; mais ce n'est pas ça. Anxieux comme jamais, comme ces enfants du monde, dénués de la perversité qui salit les lèvres, le cœur de leur corps encore intact. Quelques secondes encore à peine, il lorgnait le rez-de-chaussez comme s'il attendait depuis toute sa vie. Mais il joue Ethan, à l’ingénu, à celui qui ne sait pas où il va alors qu’il connaît déjà le chemin, à celui qui n’attend rien alors qu’il a les yeux qui crient espoir, à celui qui ne comprend rien. Il joue sûrement trop de rôles dans lesquels il finira par se perdre, se confondre avec jusqu’à ce qu’il ne reste plus que Ethan. « J'veux parler de ce qui engendre cette petite ride d'expression sur ton visage à chaque fois que tu me vois. » Sa langue passe brièvement sur ses lèvres pleine de sirop d'érable. « Elle est jolie, mais tu ne l'avais pas la première fois. » Ses yeux qui s'encrent dans les siens, alors que sa fourchette plante un morceau de pancake. « J'te rends nerveuse. » C'est une affirmation. Il n'est plus l'heure des questions.
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Re: hurt by my own expectations - ethan
Jeu 4 Avr 2019 - 16:41
L'odeur de fumée autour d'Ethan était révélatrice du dilemme qui torturait Sapphire. Elle détestait la cigarette. C'était contraire à sa vision de la vie et à ses valeurs, elle qui était une femme saine, pure, au-dessus de ce genre de vices. Pourtant elle l'associait à ce sorcier, à sa présence, à leur complicité, et se sentait attirée par ce souvenir, malgré son aversion pour le tabac - et pour les conséquences négatives de cet instant volé. Troublée par ses émotions contradictoires, perdue dans ses pensées trop nombreuses, elle avait du mal à suivre le fil de la conversation qui s'esquissait. Tandis qu'elle s'asseyait, vaincue par les doutes, Ethan prit un pancake. Un instant, la vision de son colocataire nourri par sa cuisine, Ten perchée sur son épaule, lui arracha un sourire sincèrement amusé, attendri. C'était finalement ce qu'elle voulait. Que les choses soient naturelles entre eux. Aussi absurdes et simples que cette scène. Ethan acheva de lui faire plaisir en exprimant qu'il trouvait ses pancakes bons. That's all I want from you and I : goodness.
L'inévitable, aussi espéré que redouté, revint finalement sur la table, avec l'aplomb inattendu qui caractérisait le jeune homme. J'veux parler de ce qui engendre cette petite ride d'expression sur ton visage à chaque fois que tu me vois. Surprise par la formulation, Sapphire porta une main à son visage, se demandant où se trouvait cette ride. Ses sourcils froncés d'inquiétude et de rancoeur ? Ou ses joues roses d'envies interdites ? Elle est jolie, mais tu ne l'avais pas la première fois. J'te rends nerveuse. En douceur, la blonde acquiesça, soutenant le regard de l'Ethelred avec incertitude. Qu'en pensait-il ? Etait-il content de son effet, ou attristé ? Constatait-il l'évidence ou affirmait-il que c'était volontaire ? Les doigts froissant nerveusement le torchon sur ses genoux, l'Irlandaise détourna le regard. Il fallait donc crever l'abcès et expliquer cette tension nouvelle entre eux. Beaucoup de choses ont changé depuis la première fois. Le ton ressemblait presque à un reproche. Hermès s'imposa dans son esprit, Kahlan aussi, et le moment où Sapphire avait réalisé qui était son colocataire. Je ne sais pas comment me comporter avec toi. Elle ne parlait pas du trouble qu'il provoquait en elle et qu'elle avait accepté sans se poser de questions le soir du bal. Elle aimait cet inconnu. Ce qu'elle voulait dire, c'était qu'elle ne savait comment il était approprié de se comporter avec lui vu les liens qui les unissaient indirectement.
L'inévitable, aussi espéré que redouté, revint finalement sur la table, avec l'aplomb inattendu qui caractérisait le jeune homme. J'veux parler de ce qui engendre cette petite ride d'expression sur ton visage à chaque fois que tu me vois. Surprise par la formulation, Sapphire porta une main à son visage, se demandant où se trouvait cette ride. Ses sourcils froncés d'inquiétude et de rancoeur ? Ou ses joues roses d'envies interdites ? Elle est jolie, mais tu ne l'avais pas la première fois. J'te rends nerveuse. En douceur, la blonde acquiesça, soutenant le regard de l'Ethelred avec incertitude. Qu'en pensait-il ? Etait-il content de son effet, ou attristé ? Constatait-il l'évidence ou affirmait-il que c'était volontaire ? Les doigts froissant nerveusement le torchon sur ses genoux, l'Irlandaise détourna le regard. Il fallait donc crever l'abcès et expliquer cette tension nouvelle entre eux. Beaucoup de choses ont changé depuis la première fois. Le ton ressemblait presque à un reproche. Hermès s'imposa dans son esprit, Kahlan aussi, et le moment où Sapphire avait réalisé qui était son colocataire. Je ne sais pas comment me comporter avec toi. Elle ne parlait pas du trouble qu'il provoquait en elle et qu'elle avait accepté sans se poser de questions le soir du bal. Elle aimait cet inconnu. Ce qu'elle voulait dire, c'était qu'elle ne savait comment il était approprié de se comporter avec lui vu les liens qui les unissaient indirectement.
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Re: hurt by my own expectations - ethan
Dim 14 Avr 2019 - 13:29
Sapphire. La voir. C'est aussi doux que sa main sur son bras lors du bal. Aussi doux que les souvenirs qui l'assaillent. Cette proximité entre leurs êtres le rendrait presque fou, réveillant en lui des milliers d'émotions qu'il ne ressent aujourd'hui qu'avec Kahlan. Son Eden. Qu'est-ce qu'elle dirait, si elle savait ? Cette pensée ramène la douleur avec elle, la psychique comme la physique. La mâchoire du sorcier se crispe sous son impact. Ça se mélange dans sa boîte crânienne et bien vite, les événements deviennent flous. Il voudrait s'éloigner, sortir de cette putain de cuisine, mais une force invisible le retient. S'il efface cette proximité, il n'est pas sûr de survivre à la distance. Ses yeux se referment un instant, et il se concentre sur sa respiration. Beaucoup de choses ont changé depuis la première fois. Ça sonne comme un reproche, et ça lui fait froncé les sourcils. Il s'est sentit un temps responsable de son histoire avec Hermès, mais le temps a passé, il s'est dédouané. Après tout, ils n'ont fait que danser, non ? Plaider coupable reviendrait inévitablement à avouer qu'il y avait plus qu'une simple valse. Je ne sais pas comment me comporter avec toi. Ça résonne jusqu'au plus profond de son être, remue tout à l'intérieur jusqu'à ce que l'Anglais ne ressente qu'un trop plein d'émotions à en vomir. Son cœur n'est plus ankylosé. Il se remet à fonctionner quand son propriétaire voudrait ne rien ressentir. Ce dernier relève les yeux et ce qu'il voit dans ceux de la jolie blonde est tellement impactant, qu'il ne peut pas la regarder plus longtemps. « Ah bon ? Et quoi ? Qu'est-ce qui a changé, Sapphire ? », il prend le mauvais virage Ethan. Il dérape sans contrôler le volant qu’il a entre les mains et le ravin se rapproche, lui tend ses bras vides. Mec droit, bien respectueux des lois quand ça le chante, ce matin il déchire un bout de sa fierté sous l’emprise des souvenirs, d’une nostalgie douloureuse, d’une joie tâchée par le morose. De nouveau par ses paroles, il lui tend la main, paume vers ce ciel de pierre, offrant une aide qu’il sait à double-tranchant. Une lame qu’elle pourra lui ficher dans le cœur ou non. « Qu'est-ce qui a changé pour que tu ne puisses plus agir normalement avec moi ? » Sa voix l'étonne lui-même. Il ne bredouille pas, n'écorche pas les mots sous les tremblements de ses cordes vocales. Il est sûr de lui. Et cette fois, son regard s'ancre dans celui de Sapphire et il ne le détourne pas. Il a mal. Un peu ; il crève intérieurement de voir autant de troubles sur son visage, mais s'il faut qu'elle disparaisse encore, alors il a besoin d'imprimer ses prunelles dans son esprit pour ne jamais, jamais les oublier.
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Re: hurt by my own expectations - ethan
Mer 17 Avr 2019 - 13:42
J'te rends nerveuse. Affirmation désinvolte qui posait de nombreuses questions à la sorcière. Sa nervosité n'avait rien de secret, elle était incapable de la dissimuler. Finalement, il était peut-être temps d'en parler. Acquiesçant doucement, Sapphire prit son courage à deux mains et tenta une explication, toujours à demi-mot, comme si elle avançait le long d'un fil ténu. Regard fuyant, joues rosissantes, elle avait un peu la même expression qui lui avait tenu la soirée entière lorsqu'elle avait appris le surnom d'Ethan, à son arrivée dans la colocation. Déjà embarrassée par les noms de cocktails ambigus des filles de l'appartement, celui d'Ethan lui avait provoqué un hoquet d'horreur et une gêne visible pendant plusieurs heures : elle n'osait même plus regarder en sa direction. Même le soir du bal elle s'était doutée qu'Ethan était plus expérimenté et osé qu'elle, elle avait vu ses tatouages, sentit son assurance. Mais être confrontée à des mots aussi crus pour la pudique ignorante qu'elle était était encore un exercice périlleux, qu'elle essayait d'apprivoiser en vivant ici. L'affirmation du sorcier sur le fait qu'il la rendait nerveuse la renvoyait à tous ces non-dits, ces doutes, ces différences entre elle et lui.
Ah bon ? Et quoi ? Qu'est-ce qui a changé, Sapphire ? Qu'est-ce qui a changé pour que tu ne puisses plus agir normalement avec moi ? Avait-il vraiment besoin de poser ces questions ? Pourquoi ne pouvait-il pas cesser de tourner autour du pot, affirmer les choses à voix haute puisqu'il en a le culot, et la laisser se contenter d'acquiescer en silence ? Sapphire se sentait obligée de se dévoiler, de mettre des mots impudiques sur une situation des plus étranges, alors que c'était précisément pour éviter cela qu'elle faisait tout pour ne pas rester seule avec Ethan depuis l'emménagement. Mais il fallait désormais parler, choisir les bons termes, trier l'affolement dans son esprit. Je... Je ne sais pas. Tu n'es plus l'inconnu d'une nuit éphémère que je ne revivrais jamais. Ça me fait bizarre, qu'on se retrouve ici. Tout est réel, maintenant. Après ce qui s'est passé. Es-tu une autre personne que cet inconnu qui m'avait fait rêver ? Pas toi ? Je ne sais pas si je peux avoir confiance en toi.
Perdue dans ses pensées contradictoires, profondément embarrassée par ce que lui imposait sa pudeur, elle se leva brusquement comme pour fuir un bruit qui l'agaçait. Vaincue, désolée, elle secouait doucement la tête avant de reprendre la parole. Je me suis sentie proche de toi ce soir-là. Tu étais comme un mirage, quelqu'un de doux, de sensible, de spécial. Je ne pensais te revoir un jour -sinon je n'aurais probablement pas osé te laisser m'approcher autant, et je ne savais pas qui tu étais. Je ne savais pas que tu étais proche de Kahlan et que tu étais joueur de Quidditch. Le visage baissé pour regarder le sol de la cuisine parsemé de quelques miettes pas encore picorées, elle enfouit ses mains nerveuses dans les plis de sa longue robe. Je l'explique sûrement très mal, mais voilà pourquoi je suis nerveuse. C'est peut-être facile pour toi, ou habituel, mais moi je ne sais pas gérer ça.
Ah bon ? Et quoi ? Qu'est-ce qui a changé, Sapphire ? Qu'est-ce qui a changé pour que tu ne puisses plus agir normalement avec moi ? Avait-il vraiment besoin de poser ces questions ? Pourquoi ne pouvait-il pas cesser de tourner autour du pot, affirmer les choses à voix haute puisqu'il en a le culot, et la laisser se contenter d'acquiescer en silence ? Sapphire se sentait obligée de se dévoiler, de mettre des mots impudiques sur une situation des plus étranges, alors que c'était précisément pour éviter cela qu'elle faisait tout pour ne pas rester seule avec Ethan depuis l'emménagement. Mais il fallait désormais parler, choisir les bons termes, trier l'affolement dans son esprit. Je... Je ne sais pas. Tu n'es plus l'inconnu d'une nuit éphémère que je ne revivrais jamais. Ça me fait bizarre, qu'on se retrouve ici. Tout est réel, maintenant. Après ce qui s'est passé. Es-tu une autre personne que cet inconnu qui m'avait fait rêver ? Pas toi ? Je ne sais pas si je peux avoir confiance en toi.
Perdue dans ses pensées contradictoires, profondément embarrassée par ce que lui imposait sa pudeur, elle se leva brusquement comme pour fuir un bruit qui l'agaçait. Vaincue, désolée, elle secouait doucement la tête avant de reprendre la parole. Je me suis sentie proche de toi ce soir-là. Tu étais comme un mirage, quelqu'un de doux, de sensible, de spécial. Je ne pensais te revoir un jour -sinon je n'aurais probablement pas osé te laisser m'approcher autant, et je ne savais pas qui tu étais. Je ne savais pas que tu étais proche de Kahlan et que tu étais joueur de Quidditch. Le visage baissé pour regarder le sol de la cuisine parsemé de quelques miettes pas encore picorées, elle enfouit ses mains nerveuses dans les plis de sa longue robe. Je l'explique sûrement très mal, mais voilà pourquoi je suis nerveuse. C'est peut-être facile pour toi, ou habituel, mais moi je ne sais pas gérer ça.
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Re: hurt by my own expectations - ethan
Lun 22 Avr 2019 - 20:09
Je... Je ne sais pas. Tu n'es plus l'inconnu d'une nuit éphémère que je ne revivrais jamais. Ça me fait bizarre, qu'on se retrouve ici. Tout est réel, maintenant. Après ce qui s'est passé. Es-tu une autre personne que cet inconnu qui m'avait fait rêver ? Pas toi ? Je ne sais pas si je peux avoir confiance en toi. Il entend ses mots silencieux. Crispé. Incertain. La situation est absurde. Pathétique. La lucidité qui tente désespérément de s’accrocher à son esprit lacéré, la sagacité suffocante qui lui fait se poser les bonnes questions. N'était-ce aps juste une danse ? « Il s'est donc passé quelque chose entre nous. » Oui, Sapphire, c'est particulier. Inconcevable, mais les faits sont là, exhibés aux yeux du monde (et donc, nécessairement, aux siens aussi). Qu’est-ce que ça peut lui foutre ? Ils ne sont rien. Elle n’est rien. Elle n’a jamais rien été, d’ailleurs. Puis, elle s’est déjà évaporée, une première fois. Une enfant qui s’est estompée dans le bruit soudain de l’éclatement de son cœur ; lui, il n’a rien ressenti. Une vague déception, peut-être. L’impression désagréable d’incomplétude qui lui a silencieusement rongé l’âme pendant plusieurs semaines. Puis la sainte amnésie sentimentale. L’instabilité de ses émotions a remplacé son image par celle d’une autre. La règle du jeu. De son jeu. Il n’a rien ressenti alors. Pourquoi devrait-il ressentir maintenant ?
La question se répète, désespérée d’être entendue.
Qu’est-ce que ça peut lui foutre ?
Oui, mais. Ce mais. L’objection qui s’immisce alors que la course effrénée de l’endocarde vent tout juste de ralentir. La fluctuation est brutale et ses muscles se crispent. Oui. Mais. Mais son parfum. Mais le son de sa voix (douce, amère, rancunière, incertaine). Mais l’angon de ses yeux qui crèvent les siens. Chacun de ses nerfs est emprunt de cette synesthésie lancinante. Le surplus funeste de sensations. Et il le réclame, ce crève-cœur Ethan. Je me suis sentie proche de toi ce soir-là. Tu étais comme un mirage, quelqu'un de doux, de sensible, de spécial. Je ne pensais te revoir un jour -sinon je n'aurais probablement pas osé te laisser m'approcher autant, et je ne savais pas qui tu étais. Je ne savais pas que tu étais proche de Kahlan et que tu étais joueur de Quidditch. Le regard baissé,il la laisse continuer ; plus perdu que jamais. Je l'explique sûrement très mal, mais voilà pourquoi je suis nerveuse. C'est peut-être facile pour toi, ou habituel, mais moi je ne sais pas gérer ça. De nouveau, il la regarde, les pupilles qui percent. Et il devrait lui dire que non, que tout ça, eux, ce n'était qu'un hasard (vingt-cinq ans, Ethan), que non, ce n’est rien, qu'ils ne seront rien (et tu laisses encore la calomnie) ou même plus tard (pourrir ton cœur et celui des autres) ou même jamais (ad nauseam). Mais non. Il ne sera pas un homme bon.
Pas durant le cours de cette vie.
And don’t be late.
« Facile ? Tu crois que c'est facile pour moi ? » La guerre est en marche, ravage jusqu’aux derniers rivages de sa conscience écorchée, de sa raison éclatée contre le plafond de rage qui s’est soudain abattu sur son âme. Une description. Le silence. Puis l’étau qui se refermer sur sa trachée ; il étouffe, Ethan. S’asphyxie sur les rafales soudaines d’une fureur irraisonnée. Il inspire, plusieurs fois, mais oublie de respirer. « Je ne sais pas bien ce qui se passe avec toi, tout ce que je sais, c'est que j'ai envie que ce soit comme avant, comma la première fois. » Manque. Le mot s’impose à son esprit, irrévérencieux et inélégant. La notion elle-même est vague, floue, incompréhensible ; comme un concept tiré d’un rêve, un concept qui n’a aucune prise avec la réalité et qui ne peut en avoir, car dans une fondamentale inadéquation avec l’ordre naturel des choses. Et pourtant, la vérité se délie bien sous ses yeux. Ineffable et invraisemblable. « Et ça m'emmerde vraiment que tu mettes autant de barrières entre nous depuis qu'on habite ensemble. » Il se lève à son tour, les yeux revolvers.
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Re: hurt by my own expectations - ethan
Ven 3 Mai 2019 - 10:13
Perdue entre ses pensées et ses paroles, trop impudiques ou trop vagues, Sapphire détestait avoir ce sentiment d'être obligée de s'ouvrir, de dire ce que la morale lui interdisait de penser. Elle avait peur de blesser Ethan, elle avait peur de dire ce qu'il voulait entendre, elle ne savait plus ce qu'elle attendait de lui. Il s'est donc passé quelque chose entre nous, prononca-t-il, seule parole pour couper la litanie de la sorcière. Elle lui jeta un regard blessé, désespéré, comme s'il n'avait pas le droit de le dire à haute voix. Oui mais quoi ? Elle s'évertuait à se dire que rien ne s'était passé, c'était ce qu'elle avait dit à Hermès aussi. Pourtant. Si ce n'était rien, pourquoi ce souvenir la faisait frissonner lorsqu'elle croisait Ethan ? Pourquoi se sentait-elle aussi embarrassée ?
Brusquement debout, elle s'avoua vaincue et se dévoila un peu plus. Je me suis sentie proche de toi ce soir-là... Tous les deux gardaient le visage baissé, incapables de se regarder. C'est peut-être facile pour toi, ou habituel, mais moi je ne sais pas gérer ça. Lui devait avoir l'habitude de jouer, de flirter avec l'ambigu, de se rapprocher des autres. De Kahlan, par exemple, et pas seulement. Sapphire se sentait comme prise dans un piège qu'elle était trop innocente pour comprendre. Facile ? Tu crois que c'est facile pour moi ? Les mains enfouies dans les plis de sa longue robe, la sorcière releva le visage. Le regard d'Ethan la transperçait. Surprise, elle se figea. Je ne sais pas bien ce qui se passe avec toi, tout ce que je sais, c'est que j'ai envie que ce soit comme avant, comme la première fois. Interdite, elle sentit son coeur s'accélérer. C'est impossible. C'était une illusion. Puis, une autre voix, plus faible. Moi aussi j'aimerais.
Les yeux toujours perçants, accusateurs, le jeune homme se leva aussi. Et ça m'emmerde vraiment que tu mettes autant de barrières entre nous depuis qu'on habite ensemble. La mine défaite, les lèvres étirées comme si elle avait envie de pleurer, Sapphire redevint nerveuse. Les barrières, c'est moi. C'est mon mode de fonctionnement. Surtout avec les hommes. La timidité et la pudeur la poussaient à se tenir à l'écart des autres, dans sa bulle, dans son cocon. Rare étaient les personnes autorisées à la toucher, dans tous les sens du terme. J'en avais pas ce soir-là, parce que tout était différent. Spécial. Geste fébrile de la main pour désigner la soirée passée. Ici, dans la vraie vie, je... Je mets des barrières. Parce que j'ai peur. Le souffle un peu court, les yeux affolés perdus dans les siens, elle fit un pas de plus vers lui. Qu'est-ce que tu voudrais faire, Ethan ? Qu'il choisisse, lui. Ne pas savoir le fond de sa pensée la terrifiait.
Brusquement debout, elle s'avoua vaincue et se dévoila un peu plus. Je me suis sentie proche de toi ce soir-là... Tous les deux gardaient le visage baissé, incapables de se regarder. C'est peut-être facile pour toi, ou habituel, mais moi je ne sais pas gérer ça. Lui devait avoir l'habitude de jouer, de flirter avec l'ambigu, de se rapprocher des autres. De Kahlan, par exemple, et pas seulement. Sapphire se sentait comme prise dans un piège qu'elle était trop innocente pour comprendre. Facile ? Tu crois que c'est facile pour moi ? Les mains enfouies dans les plis de sa longue robe, la sorcière releva le visage. Le regard d'Ethan la transperçait. Surprise, elle se figea. Je ne sais pas bien ce qui se passe avec toi, tout ce que je sais, c'est que j'ai envie que ce soit comme avant, comme la première fois. Interdite, elle sentit son coeur s'accélérer. C'est impossible. C'était une illusion. Puis, une autre voix, plus faible. Moi aussi j'aimerais.
Les yeux toujours perçants, accusateurs, le jeune homme se leva aussi. Et ça m'emmerde vraiment que tu mettes autant de barrières entre nous depuis qu'on habite ensemble. La mine défaite, les lèvres étirées comme si elle avait envie de pleurer, Sapphire redevint nerveuse. Les barrières, c'est moi. C'est mon mode de fonctionnement. Surtout avec les hommes. La timidité et la pudeur la poussaient à se tenir à l'écart des autres, dans sa bulle, dans son cocon. Rare étaient les personnes autorisées à la toucher, dans tous les sens du terme. J'en avais pas ce soir-là, parce que tout était différent. Spécial. Geste fébrile de la main pour désigner la soirée passée. Ici, dans la vraie vie, je... Je mets des barrières. Parce que j'ai peur. Le souffle un peu court, les yeux affolés perdus dans les siens, elle fit un pas de plus vers lui. Qu'est-ce que tu voudrais faire, Ethan ? Qu'il choisisse, lui. Ne pas savoir le fond de sa pensée la terrifiait.
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Re: hurt by my own expectations - ethan
Mer 15 Mai 2019 - 9:33
La nymphe qu’il capte d’un regard. Prunelles accaparées par le bleu. Prunelles accaparées par la silhouette. Il a pas le droit, putain. Il a pas le droit de ressentir tout ça. C’est pas normal. C’est pas sain. C’est pas viable. C’est qu’une rencontre parmi des centaines d’autres. Mauvais endroit, mauvais moment. La foudre pour teinter le regard. L’incendie pour animer la colonne. Les certitudes étouffées de la chaire sous le palais. Les doutes pour s’imposer sur l’abdomen. Psaumes inutiles. Pêchés gravés contre le derme. Les parcelles encore échaudées des souvenirs. Le regard qui se perd sur la table. Le regard qui ignore l’autre. Plus facile de pas la mater. Plus facile de pas sentir les battements anarchiques dans la poitrine. Plus facile de mentir. Plus facile de taire l’évidence. Les barrières, c'est moi. C'est mon mode de fonctionnement. Surtout avec les hommes.
La voix pour faire éclater les synapses. Même pas foutu de l’oublier. Même pas foutu de passer à autre chose. Le rappel constant. Les chaînes d’acier autour des poings. Les chaînées pour l’enchaîner à un souvenir. Les paupières à peine closes que tout revient lui défoncer la gueule. C’est pire que tous les combats. C’est pire que toutes les épreuves. Le fardeau où les lettres du prénom roulent à même le palais. S.A.P.P.H.I.R.E. Les silences qui ne sont que supplices. L’absence devenant une déchirure. Il est foutu, Ethan. Un putain de pion dans un jeu qui ne l’amuse plus. J'en avais pas ce soir-là, parce que tout était différent. Spécial. La gorge nouée. Les poings serrés. La brise pour frapper les traits portant les dernières marques de violence. Mais il ne bouge pas le petit con, reste debout en face d’elle.
Pas foutu de parler. Pas foutu de détourner le regard. Pas foutu de partir.
Pas quand elle est là.
Ici, dans la vraie vie, je... Je mets des barrières. Parce que j'ai peur. La contradiction là où la carcasse s’avance doucement vers elle. La mine hagarde. La mine ravagée des abysses collées aux prunelles. Dis Ethan, tu serais pas en train de tomber dans ses filets ? La remontrance mentale colle sous le palais. Les lettres roulent et s’infiltrent pour ordonner. Remarque qui devient dictature comme celle imposée entre les ombres.
La tête qui s’incline.
Les sentiments qui s’emballent.
La porte de la raison qui claque.
Le rire pour provoquer. Relation sous les astres qui les condamneront tôt ou tard. Ethan qui se redresse. Là toujours devant elle à détailler la peau de porcelaine. Sourcil arqué et la silhouette qui se mobilise. Rôdeur autour d’une proie. Épris autour de l’amoureuse. Les mots qu’il n’ose pas avouer. Qu'est-ce que tu voudrais faire, Ethan ? Bonne question. « Ce que je voudrais faire ? Escalader les barrières, j’suis bon grimpeur. » La requête. Les intonations bouleversées par le désir. Le palpitant embrumé par le trouble. Sourire de petit con pour dynamiser la façade. La gueule de prince prêt à visser la princesse. Cliché dégoulinant de romantisme. Assez pour le faire rager, assez pour le faire arquer les sourcils. L’insouciance pour bercer l’âge. L’insolence pour inonder les gestes. Pas capable de se poser. Pas capable de se prendre au sérieux. « D’ailleurs, j’suis prêt à escalader la première … » et il s’avance encore. Encore. Pulpes des doigts qui osent toucher son doux visage. « Quand on est qu’à deux, pour moi, ce n’est pas la vraie vie. » Dans une bulle. Et y a Sapphire dans le décor. Y a l’azur dans ses yeux. Y a l’ivoire de sa peau. Ses courbes qui s’émancipent et fondent sous le ravage. Y a son innocence. Y a son caractère. Y a sa manière d’le secouer. Y a sa manière d’le bousculer. Y a sa manière d’le comprendre. Et avec tout ça, Ethan, il y voit plus clair. Le désir qui se mêle aux émotions. Les émotions qui deviennent sentiments. Ça l’écorche, le sale con. Pas habitué. Pas disposé, non plus. Ça le fait flipper. Parce qu’il a pas envie de la briser. Il a pas envie de la blesser.
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Re: hurt by my own expectations - ethan
Ven 17 Mai 2019 - 10:40
L'enfermement du corps. Le décalage entre la vie qui pulsait dans ses veines, les fleurs qui voulaient s'épanouir en elle, et la cage invisible de son éducation, de ses principes moraux, de son innocence exacerbée. Sapphire s'éveillait au réel, à la chair, aux parfums, depuis un an. Elle avait effleuré du doigt l'envie de se rapprocher de quelqu'un, et sa rupture l'avait laissée déboussolée, emplie d'envies et de regrets qu'elle ne soupçonnait pas. Ethan semblait amplifier cette confusion, comme si son aura, ou l'odeur de son corps, la lumière de ses yeux, canalisait ce bouquet sensationnel et lui renvoyait en pleine figure, en pleine poitrine, tout ce qu'elle n'oserait jamais réclamer. Noyée dans les méandres de sa pureté effritée par des questions sans réponses, l'Irlandaise tremblait de nervosité, peinée à l'idée que sa cohabitation avec le sorcier lui cause des regrets à lui aussi. Elle avait simplement envie que tout se passe bien. Elle ignorait encore comment. Les barrières, c'est moi. C'est mon mode de fonctionnement. J'en avais pas ce soir-là, parce que tout était différent. Spécial. Ici, dans la vraie vie, je... La vraie vie, celle des adultes, le réel corporel et hésitant, celle des choix et des actions. Celle de Kahlan et des autres colocataires. Celle où le premier sorcier dont elle avait eu envie l'avait délaissée. Dans une tentative de fuir cette sensation de perte de repères, pour se rapprocher de celui qu'elle désignait comme le meneur de la situation, elle fit un pas vers le jeune homme. Qu'est-ce que tu voudrais faire, Ethan ? Elle n'arrivait pas à le cerner, à lire entre ses mots et ses regards accusateurs. S'il pouvait formuler son intention, elle arriverait peut-être à savoir sur quel pied danser. Ce que je voudrais faire ? Escalader les barrières, j’suis bon grimpeur. Son sourire de gamin agaçant, terriblement attendrissant pourtant. Les métaphores, encore. Est-ce qu'il évitait lui aussi de parler franchement, ou était-ce Sapphire qui refusait d'ouvrir les yeux sur le message énoncé ? La blonde sourit doucement, contente qu'il veuille retrouver un lien avec elle, amusée par ce sentiment permanent de désorientation qui ne la dérangeait pas autant qu'il le faudrait.
D’ailleurs, j’suis prêt à escalader la première… Elle le laissa avancer, le bleu de ses yeux l'avalant tout entier. Quand il posa les doigts sur sa joue, elle sentit son corps s'évaporer. Quand on est qu’à deux, pour moi, ce n’est pas la vraie vie. Elle ne pouvait retenir le sourire apaisé par le contact, ni la sensation de bien-être. Pendant un instant, il lui sembla revenir sous le ciel sombre de la forêt, dans les éclairages tamisés du bal de Yule. Elle aimait qu'il la touche. Etait-ce mal ? La sensation était si douce, si pure, que Sapphire avait du mal à se persuader que quelque chose clochait. Si c'était malsain, elle le sentirait, non ? Elle n'avait plus envie de parler, d'hésiter ou de poser de questions. Ethan avait raison : dans ces moments où rien n'existait autour d'eux, un doux rêve s'emparait d'eux. Plongée dans sa contemplation, par la vue du sorcier près d'elle, par le toucher de sa main sur son visage, elle fut surprise par l'irruption de son imaginaire. Elle se vit poser sa main sur le torse d'Ethan, pour écouter son coeur battre. Elle se vit diriger sa main à lui le long de sa gorge jusqu'à sa poitrine pour qu'il sente les pulsations de son corps transporté. Pulsion rare, elle eut envie de l'embrasser. Elle avait attendu des mois qu'Hermès l'embrasse, patiemment, avec l'espoir pudique d'une petite amie. Cette fois-ci, le sentiment était différent. Elle avait envie d'agir elle, d'être à l'initiative du contact.
La respiration soulevée par ces images qui passèrent dans son esprit, Sapphire avala sa salive et décida de se ressaisir. Troublée par la conscience limpide de ce qu'Ethan provoquait en elle, elle songea qu'elle ne pourrait jamais réaliser ces fantasmes. Parce que ça ne se faisait pas, parce qu'il n'était pas son mari, parce qu'il était proche de Kahlan. Parce que malgré ce qu'il disait et espérait, ils vivaient désormais dans la "vraie vie". Avec un sourire de tendresse pour celui qui la tentait, l'Irlandaise posa sa main sur celle d'Ethan, pour la serrer doucement. Elle la retira de son visage et la garda dans sa paume, le bras le long du corps, dans un geste qu'elle supposait amical. On n'est pas qu'à deux, expliqua-t-elle avec la pédagogie d'une institutrice. Ils étaient sept dans la maison, et ils faisaient désormais partie de ce groupe. Mais je suis d'accord pour ne plus te fuir. C'était un risque, elle le savait, parce qu'elle avait senti le tressaillement de son corps. Sapphire comptait sur son sérieux pour savoir garder sa place. Tu vois ? Plus de barrière. Elle désigna de sa main libre la proximité entre eux, les deux amis qui se tenaient la main. Son regard s'était adouci, elle dissimulait son trouble derrière la bienveillance et la générosité de son âme pure. Si Ethan la touchait autant, peut-être pourraient-ils partager une belle amitié, comme elle connaissait avec Finn Fraser, ou Kiran. Ou peut-être était-ce juste ce qu'elle se racontait par naïveté.
D’ailleurs, j’suis prêt à escalader la première… Elle le laissa avancer, le bleu de ses yeux l'avalant tout entier. Quand il posa les doigts sur sa joue, elle sentit son corps s'évaporer. Quand on est qu’à deux, pour moi, ce n’est pas la vraie vie. Elle ne pouvait retenir le sourire apaisé par le contact, ni la sensation de bien-être. Pendant un instant, il lui sembla revenir sous le ciel sombre de la forêt, dans les éclairages tamisés du bal de Yule. Elle aimait qu'il la touche. Etait-ce mal ? La sensation était si douce, si pure, que Sapphire avait du mal à se persuader que quelque chose clochait. Si c'était malsain, elle le sentirait, non ? Elle n'avait plus envie de parler, d'hésiter ou de poser de questions. Ethan avait raison : dans ces moments où rien n'existait autour d'eux, un doux rêve s'emparait d'eux. Plongée dans sa contemplation, par la vue du sorcier près d'elle, par le toucher de sa main sur son visage, elle fut surprise par l'irruption de son imaginaire. Elle se vit poser sa main sur le torse d'Ethan, pour écouter son coeur battre. Elle se vit diriger sa main à lui le long de sa gorge jusqu'à sa poitrine pour qu'il sente les pulsations de son corps transporté. Pulsion rare, elle eut envie de l'embrasser. Elle avait attendu des mois qu'Hermès l'embrasse, patiemment, avec l'espoir pudique d'une petite amie. Cette fois-ci, le sentiment était différent. Elle avait envie d'agir elle, d'être à l'initiative du contact.
La respiration soulevée par ces images qui passèrent dans son esprit, Sapphire avala sa salive et décida de se ressaisir. Troublée par la conscience limpide de ce qu'Ethan provoquait en elle, elle songea qu'elle ne pourrait jamais réaliser ces fantasmes. Parce que ça ne se faisait pas, parce qu'il n'était pas son mari, parce qu'il était proche de Kahlan. Parce que malgré ce qu'il disait et espérait, ils vivaient désormais dans la "vraie vie". Avec un sourire de tendresse pour celui qui la tentait, l'Irlandaise posa sa main sur celle d'Ethan, pour la serrer doucement. Elle la retira de son visage et la garda dans sa paume, le bras le long du corps, dans un geste qu'elle supposait amical. On n'est pas qu'à deux, expliqua-t-elle avec la pédagogie d'une institutrice. Ils étaient sept dans la maison, et ils faisaient désormais partie de ce groupe. Mais je suis d'accord pour ne plus te fuir. C'était un risque, elle le savait, parce qu'elle avait senti le tressaillement de son corps. Sapphire comptait sur son sérieux pour savoir garder sa place. Tu vois ? Plus de barrière. Elle désigna de sa main libre la proximité entre eux, les deux amis qui se tenaient la main. Son regard s'était adouci, elle dissimulait son trouble derrière la bienveillance et la générosité de son âme pure. Si Ethan la touchait autant, peut-être pourraient-ils partager une belle amitié, comme elle connaissait avec Finn Fraser, ou Kiran. Ou peut-être était-ce juste ce qu'elle se racontait par naïveté.
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Re: hurt by my own expectations - ethan
Mar 4 Juin 2019 - 15:52
La proximité avec la belle. La culpabilité pour voûter les épaules.
Visage de porcelaine qu'il souillera peut-être de larmes quand la colère grondera.
Visage de porcelaine déjà souillé de doutes quand les mots fustigent.
Les psaumes crachés avec les astres en témoin pour tenter communier de l’amour. Chaque détail encore inscrit sous les couches nécrosées. Une rencontre au hasard. Le désir corrompu le long de l’abdomen. Le sourire greffé sur la gueule avec la certitude de la faire sienne, tôt ou tard, dans cette bulle. L’amusement au départ. L’angoisse ensuite. Parce qu’il porte les lettres d’un blase maudit d’avance. Le sang pour couler entre chaque lettre. Le pourpre pour dévisager l’intonation. Les sentiments voraces au creux de la poitrine. Après Reagan. Pendant Kahlan. Après le souvenir. Après l’oubli impossible. La gueule du fantôme comme raccroche au passé. La gueule du fantôme suspendue à la maladie sur l’échine. On n'est pas qu'à deux. Il ne dit rien Ethan. Histoire passée sous silence pour s’persuader que ça sert à rien d’en causer. L’encre noire à même l’abdomen. Unique vestige avec l’écorchure au travers du myocarde. Face à Sapphire, c'est l’idée d’un nouveau chapitre.
Complicité bordant les baisers qu'elle s'imagine.
Complicité contournant les reins creusés par une attirance timide.
Union sacrée que rien ne peut souiller. Union sacrée que rien ne peut dérober. L’éclat des rires à la question au goût d’irréel. Un pied dans la tombe en voulant lui un 't'es pas comme les autres'. « Ça changerait quelque chose ? » Question maladroite d’une voix chevrotante, chuchoté, plus pour lui que pour elle. Parce que ça, l’anglais sait pas faire. Dire tout haut ce que le palpitant crache tout bas. Tu étais pas censé t’infiltrer de la sorte, Sapphire. La nuit qui dépose les armes. Un rictus en coin en détaillant les courbes de la poupée. Les corps qui se rapprochent. Les corps qui se domptent. Le contact tremblant. Le contact à peine assuré. L’impression d’une déchirure à travers le myocarde. La main de l’anglais dans celle de la nymphe. Et le regard qui toise le sien. L’index pour replacer une mèche. Un rictus pour faire vaciller les contradictions. Mais je suis d'accord pour ne plus te fuir. Il a peur, Ethan. De tomber sans que l’autre ne lui tende sa main. De se perdre comme il s’est perdu avec Reagan. Les sensations pourtant décuplées. Comme les sentiments. Et ça suffit à lui faire perdre la raison. Et t’as le cœur qui s’emballe, idiot. Le muscle qui recommence cette course dans la poitrine dès que ton regard croise le dégradé de l'irlandaise. Tu vois ? Plus de barrière. Puis y a les doigts de la faible qui caressent sa main. Forment des cercles du bout des pulpes. Sentiments dessinés à mesure des battements du cœur contre sa peau. Tendresse naturelle du contact contre elle.
Rien de forcé, quand c’est Sapphire. Des gestes qui se font sans y penser. Incapacité de garder les mains dans les poches, à l’écart. Nécessite constante de la toucher. De cajoler l’épiderme. Ses mèches. De conter l’attachement autrement que par les mots. Geste empli de douceur. De ces sentiments qui le font bouillir, Ethan. Ces putains d'émotions sans nom. La carcasse accrochée à la sienne, sans la moindre retenue. « Tu essaies de rassurer qui ? Toi ou moi ? » Question pour pointer l’évidence. Question pour soulever les doutes. Le sourcil de Lobo qui s’hausse alors que la mine glane la nonchalance. I want you to stay, okay ? And I’m so stupid to say it. Il en a envie, le sale con. Pas que pour flirter avec le creux de ses cuisses. Pas que pour ravager sa peau de ses lèvres conquérantes. Rien que pour sentir sa présence près de lui. Rien que pour pouvoir l’avoir dans ses bras pour une nuit de plus, comme au bal. Avant que tout revienne claquer en plein visage.
Le sourire ancré sur la gueule, là, face à elle. Qu’importe qu’il fasse chaud. Qu’importe que l’air se fasse rare à cet endroit. Y a qu’ici qu'il se sent bien, le gamin.
Là, en face d'elle.
Là, avec elle.
« Vraiment, c'est ce que tu veux ? » To be with me. Ce soir, il veut pas réfléchir. Demain non plus. Ni le temps que ça durera. L’esprit buté à se persuader que ça compte pas. Le palpitant craquelant pour avouer autre chose.
Les mains autour des siennes. La carcasse pour la surplomber du regard.
La belle et la bête. L’ange et le démon. L’innocente et le monstre. Les comparaisons qui s’accumulent et créent le chaos. Il se marre, Blackwood. Un peu trop. Un peu maladroitement.
Puis le visage qui devient sérieux quand la requête claque. « Alors maintenant on est amis ... » Les mots soufflées d’une voix douce pour capter les dernières bribes d’attention. La gêne presque palpable sur sa gueule. Un soupire hors des lèvres. Une main pour venir rattraper le visage de la poupée, alors que ses lèvres se glissent vers son oreille pour lui murmurer, « J’suis bien avec toi. ». L’insolence retenu sur les cordes vocales. Sourire d’éternel galbant l’ourlet. Just friends.
- InvitéInvité
Re: hurt by my own expectations - ethan
Ven 14 Juin 2019 - 18:48
Il lui avait fallu toucher du doigt ce que son corps suppliait de faire pour qu'elle se ressaisisse. Jusqu'ici, drapée dans sa vertu, aveuglée de timidité, Sapphire ne comprenait pas ce qui la troublait chez Ethan, pourquoi tout paraissait plus compliqué, pourquoi elle s'empêchait d'ouvrir les yeux sur ce qu'elle ressentait. La proximité du sorcier, l'obligation de répondre de sa fuite, les doigts sur sa joue, avaient agi comme des révélateurs. La jeune femme avait enfin vu ce que son coeur lui murmurait de faire. La vérité nue lui apparaissait désormais : elle était attirée par Ethan. Paradoxalement, ce fut une fois face à l'aberration immorale de son envie qu'elle eut le courage d'y renoncer. Il semblait plus facile de refuser de céder à un démon quand on en connaissait le visage. Néanmoins, elle ne pouvait rien contre la tendresse que lui inspirait son colocataire. Quelque chose qui se dégageait de lui la touchait sincèrement, cruellement, profondément. Quelque chose dans ses yeux, son odeur, sa peau, sa voix. Elle ne voulait pas lui retirer ça, elle ne voulait pas le rejeter. Elle garderait simplement ses fantasmes pour elle, à l'abri dans le secret de ses pensées, et offrirait à Ethan toute la douceur qu'il lui inspirait.
On n'est pas qu'à deux, lui expliquait-elle, sa main dans la sienne. Ça changerait quelque chose ? rebondit l'insolent intrépide. Pourtant sa voix n'était pas aussi assurée que Sapphire l'aurait imaginée. Tu sais très bien que ça changerait beaucoup de choses. Comme la fois où rien n'existait autour d'eux, cette nuit d'hiver au bal de Yule. Mais c'était une illusion, une échappatoire. La réalité était bien là. Décidée à se convaincre qu'Ethan s'amusait simplement à la faire douter, pour le plaisir, elle le laissa replacer une de ses mèches de cheveux. Geste complice qui se répétait entre eux. Mais je suis d'accord pour ne plus te fuir. Tu vois ? Plus de barrière. Signe de bonne foi, pour dissiper l'impression qu'elle l'évitait. Mains liées, corps rapprochés. Yeux qui s'accrochaient, violemment, généreusement. Un instant de silence s'installa. La suspension du temps. L'insuffisance des mots pour savourer. La peau qui communiquait sous les frôlements, les caresses du bout des doigts. La lumière des regards. L'émotion qui transperçait la chair et formait presque des larmes au coin des yeux. Sapphire restait émerveillée de l'intensité qu'Ethan faisait affleurer en elle.
Tu essaies de rassurer qui ? Toi ou moi ? reprit alors le sorcier, d'un ton plus nonchalant. La blonde sourit, lentement, doucement, contemplant le rictus du jeune homme. Moi. Tu n'as pas de doutes, toi, non ? Elle était persuadée qu'il jouait de la situation. Pas forcément avec une mauvaise intention, si ce n'était celle de s'amuser de la voir rougir, ou détourner le regard. Sapphire tenta de conserver un visage limpide et un corps calme, concentrée sur son attendrissement face à lui. Et ce sourire de gamin qui lui dévorait le visage, ce sourire insolent, solaire, qui faisait tout sauf l'agacer. Vraiment, c'est ce que tu veux ? Il saisit ses deux mains dans les siennes et se pencha vers elle. Nouvel assaut. L'Irlandaise retint un soupir et se montra sereine. C'est ce que je veux. C'est tout ce que je peux avoir et c'est déjà beaucoup. Cette apparence d'amitié innocente était le parfait compromis, entre l'envie de le toucher et le refus de s'abandonner, entre sincérité et moralité. Alors maintenant on est amis... conclut Ethan, redevenu sérieux. Sapphire eut l'impression d'entendre de la déception dans sa voix, mais se demanda si ce n'était pas le son de sa propre amertume. Amis. L'étiquette comme si c'était un rempart contre la tentation. Elle appuya sa réponse d'un regard. Even though I'm not sure that's what you want.
Brusquement, le jeune homme libéra ses mains pour saisir délicatement le visage de l'Irlandaise, et il lui murmura à l'oreille. J’suis bien avec toi. Le souffle fit frissonner Sapphire. Moi aussi... Mots qui lui échappèrent dans un soupir, pensée libérée par un corps traître. D'ici, elle sentait l'odeur de la peau d'Ethan et la sensation l'enivra, l'enveloppa comme un sortilège. Elle se sentit partir, glisser dans la faille. Alors elle recula légèrement, pour reprendre une voix normale. Moi aussi, Ethan. Mêmes mots, sens totalement différent. Ici c'était la colocataire, l'amie en devenir, qui répondait sans arrière pensée. Furtivement, ses yeux cherchaient une réponse dans les siens, un guide, un obstacle, n'importe quoi. Il lui semblait si impressionnant, tout près d'elle, et en même temps si vulnérable. Like I should take care of him. A l'étage, une porte claqua. Quelqu'un venait de quitter sa chambre, probablement pour se rendre au rez-de-chaussée. En sursautant, Sapphire prit de nouveau la main du sorcier dans la sienne. Tendre ironie quand c'était l'embarras d'être proche de lui qui la rendait nerveuse au point de réagir au moindre bruit. La jeune femme réalisa alors l'heure qu'il était, et qu'elle était encore en pyjama. Je devrais me préparer. M'habiller, me laver, voulait-elle dire, mais honteusement elle réalisa qu'elle hésitait à parler directement de son corps à Ethan. Comme une pudeur déplacée qu'il y pense, alors qu'elle-même rêvait qu'il le découvre. Sans le fuir précipitamment comme ces dernières semaines, elle prit le temps de lui sourire, puis libéra doucement sa main et se faufila entre lui et la table de la cuisine pour monter dans sa chambre.
On n'est pas qu'à deux, lui expliquait-elle, sa main dans la sienne. Ça changerait quelque chose ? rebondit l'insolent intrépide. Pourtant sa voix n'était pas aussi assurée que Sapphire l'aurait imaginée. Tu sais très bien que ça changerait beaucoup de choses. Comme la fois où rien n'existait autour d'eux, cette nuit d'hiver au bal de Yule. Mais c'était une illusion, une échappatoire. La réalité était bien là. Décidée à se convaincre qu'Ethan s'amusait simplement à la faire douter, pour le plaisir, elle le laissa replacer une de ses mèches de cheveux. Geste complice qui se répétait entre eux. Mais je suis d'accord pour ne plus te fuir. Tu vois ? Plus de barrière. Signe de bonne foi, pour dissiper l'impression qu'elle l'évitait. Mains liées, corps rapprochés. Yeux qui s'accrochaient, violemment, généreusement. Un instant de silence s'installa. La suspension du temps. L'insuffisance des mots pour savourer. La peau qui communiquait sous les frôlements, les caresses du bout des doigts. La lumière des regards. L'émotion qui transperçait la chair et formait presque des larmes au coin des yeux. Sapphire restait émerveillée de l'intensité qu'Ethan faisait affleurer en elle.
Tu essaies de rassurer qui ? Toi ou moi ? reprit alors le sorcier, d'un ton plus nonchalant. La blonde sourit, lentement, doucement, contemplant le rictus du jeune homme. Moi. Tu n'as pas de doutes, toi, non ? Elle était persuadée qu'il jouait de la situation. Pas forcément avec une mauvaise intention, si ce n'était celle de s'amuser de la voir rougir, ou détourner le regard. Sapphire tenta de conserver un visage limpide et un corps calme, concentrée sur son attendrissement face à lui. Et ce sourire de gamin qui lui dévorait le visage, ce sourire insolent, solaire, qui faisait tout sauf l'agacer. Vraiment, c'est ce que tu veux ? Il saisit ses deux mains dans les siennes et se pencha vers elle. Nouvel assaut. L'Irlandaise retint un soupir et se montra sereine. C'est ce que je veux. C'est tout ce que je peux avoir et c'est déjà beaucoup. Cette apparence d'amitié innocente était le parfait compromis, entre l'envie de le toucher et le refus de s'abandonner, entre sincérité et moralité. Alors maintenant on est amis... conclut Ethan, redevenu sérieux. Sapphire eut l'impression d'entendre de la déception dans sa voix, mais se demanda si ce n'était pas le son de sa propre amertume. Amis. L'étiquette comme si c'était un rempart contre la tentation. Elle appuya sa réponse d'un regard. Even though I'm not sure that's what you want.
Brusquement, le jeune homme libéra ses mains pour saisir délicatement le visage de l'Irlandaise, et il lui murmura à l'oreille. J’suis bien avec toi. Le souffle fit frissonner Sapphire. Moi aussi... Mots qui lui échappèrent dans un soupir, pensée libérée par un corps traître. D'ici, elle sentait l'odeur de la peau d'Ethan et la sensation l'enivra, l'enveloppa comme un sortilège. Elle se sentit partir, glisser dans la faille. Alors elle recula légèrement, pour reprendre une voix normale. Moi aussi, Ethan. Mêmes mots, sens totalement différent. Ici c'était la colocataire, l'amie en devenir, qui répondait sans arrière pensée. Furtivement, ses yeux cherchaient une réponse dans les siens, un guide, un obstacle, n'importe quoi. Il lui semblait si impressionnant, tout près d'elle, et en même temps si vulnérable. Like I should take care of him. A l'étage, une porte claqua. Quelqu'un venait de quitter sa chambre, probablement pour se rendre au rez-de-chaussée. En sursautant, Sapphire prit de nouveau la main du sorcier dans la sienne. Tendre ironie quand c'était l'embarras d'être proche de lui qui la rendait nerveuse au point de réagir au moindre bruit. La jeune femme réalisa alors l'heure qu'il était, et qu'elle était encore en pyjama. Je devrais me préparer. M'habiller, me laver, voulait-elle dire, mais honteusement elle réalisa qu'elle hésitait à parler directement de son corps à Ethan. Comme une pudeur déplacée qu'il y pense, alors qu'elle-même rêvait qu'il le découvre. Sans le fuir précipitamment comme ces dernières semaines, elle prit le temps de lui sourire, puis libéra doucement sa main et se faufila entre lui et la table de la cuisine pour monter dans sa chambre.
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