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Just between us ㄨ ft. Finn
Sam 20 Avr 2019 - 23:01
JUST BETWEEN US
ft. @Finnick Fraser
Le ciel est un peu couvert, aujourd'hui, et pourtant il fait agréablement bon pour une fois - un miracle, en Ecosse. Un petit vent souffle juste assez fort pour rafraîchir les joues de Kiran, qui a passé une heure à étouffer dans la moiteur des serres de botanique. Il y récupérait quelques ingrédients pour de petites expériences en potion ; avec un peu de chance, ça n'explosera pas trop fort, il ne voudrait pas déranger Elena plus qu'il le fait déjà. Remarque, elle s'est détendue depuis quelques temps autour de lui, et ses expériences la font presque rire... Presque. (Il y arrivera, un jour.)
Le jeune Ethelred se frotte les mains pour en enlever la terre et laisse son regard parcourir l'étendue du domaine. Quelques étudiants traînent dans le parc, seuls ou en groupes bruyants. Kiran, lui, a besoin d'un peu de tranquillité ; il se sent socialement épuisé. Son regard se tourne vers le stade de Quidditch, non loin, et le jeune indien se souvient alors que Finnick avait mentionné qu'il comptait s'y entraîner, la dernière fois que les deux ont parlé. Il ne lui en faut pas plus pour qu'il décide de s'y rendre. La compagnie de Finn a toujours été reposante.
Une fois arrivé, il monte dans les gradins et s'installe tranquillement ; Finnick est bel est bien en train de s'entraîner, incroyablement habile sur son balai. Kiran croise les bras sur la rambarde et y appuie son menton, un petit sourire nostalgique collé aux lèvres : observer son ami ainsi lui rappelle l'époque où, à Poudlard, il suivait Finn absolument partout où il allait, silencieux et timide, anxieux de se faire rejeter. Finalement il a bien fait, songe-t-il, une amitié très forte les lie aujourd'hui.
Il perd un peu la notion du temps en tombant dans le gouffre de ses pensées, son regard suivant distraitement son ami. Lorsqu'il revient à lui-même, Finn semble avoir fini son entraînement, et vole tranquillement vers lui. Kiran sourit, un de ces petits sourires intimes qu'il ne réserve qu'à ses amis les plus proches : « Hey, » lâche-t-il doucement quand Finn est suffisamment proche pour l'entendre. « Ca fait un moment que je suis pas venu te voir t'entraîner, alors... » Il hausse les épaules, ne ressentant pas le besoin de finir sa phrase. « Toujours aussi doué, à ce que je vois. » Il a progressé, même. Mais Finn a toujours été plus à l'aise sur un balai que sur terre, alors ce n'est pas étonnant que sa progression soit si rapide.
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Re: Just between us ㄨ ft. Finn
Dim 21 Avr 2019 - 22:33
Le ciel gris m'enserre de ses bras rassurants. Ce matin, j'ai exécuté des figures techniques, mais pour mon deuxième entraînement de la journée, je préfère généralement me faire plaisir lorsque vient le temps de tracer des figures aériennes. Les yeux fermés, je laisse le vent et mes instincts me guider - sept ans, que je m'exerce ici, deux fois par jour, tous les jours, sans compter les entraînements de l'équipe des gris. Je connais chaque coin, chaque courant d'air comme de vieux amis revus tous les jours. Ils me portent, m'entourent, me caressent - Merlin sait que j'en ai besoin, aujourd'hui, pris par le tumulte de mes émotions. Entre le retour d'Oz dans notre vie familiale, les colères de Riley à son égard et ma maladresse face à Aphrodite, j'ai besoin du peu de certitudes que je sois capable de prononcer. le ciel est l'une d'entre elles. Exécutant figure sur figure, confiant, je me déchaîne contre le vent, seul dans le ciel, jersey de quidditch m'identifiant au dos. Fraser. 7 Mes exercices complétés, j'ouvre les yeux à nouveau, prunelles noisettes balayant les gradins, reconnaissant une crinière sombre et distinctive. Kiran. Sourire aux lèvres, j'avance vers lui avec douceur pour ne pas le brusquer. Amis depuis Poudlard, aussi timides et discrets l'un que l'autre, Kiran est devenu beaucoup plus exubérant que moi avec l'âge, alors que je suis resté muré dans mes angoisses et mon silence. Pourtant, la même amitié nous lie depuis - avec Riley pour jumeau, je suis habitué à l'extravagance, de toute façon. « Hey. Ca fait un moment que je suis pas venu te voir t'entraîner, alors... » Doux sourire. J'atterris gracieusement sur les gradins, prenant place près de lui sans bruit. « Coucou ». Regard mordoré fixé sur lui avec tranquilité. « Toujours aussi doué, à ce que je vois ».
Je hoche la tête, acceptant le compliment, sans vouloir en rajouter. Je ne suis pas crâneur, ni fier, mais je sais ce que je vaux. « À la quantité d'entraînements que je fais ... », dis-je, haussant légèrement les épaules moi aussi, miroir du jeune homme. Symptôme de deux anciens silencieux (enfin, lui, moi je le suis toujours) - à l'aise de ne pas terminer nos phrases. tmtc. Je remarque les joues roses de l'étudiant et les désigne du regard, question au fond de la voix. « Serres ou expérience ratée? » Petit grain d'amusement - les expériences, je connais - on m'a souvent dit que je devrais venir avec un panneau avertisseur ... attention, contenus explosifs. Pour le nombre de fois où j'ai dû me faire rafistoler à l'infirmerie pour des potions ratées ... En tête de classe de potions, pourtant, créer ses propres mixtures sans guide relevait du génie fou. Habitude de temps anciens, quand nous nous installions ainsi, tous deux craintifs et voulant voir arriver les autres, je me place instinctivement dos à lui. Dos contre dos, appuyés ainsi, nous sommes invisibles l'un pour l'autre, mais nous voyons tout. Rien ne peut nous surprendre. « Amonwë a failli me tuer ici l'autre jour », dis-je comme si je parlais de la pluie et du beau temps, le contact des muscles dorsaux de l'Indien contre les miens m'apaisant.
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Re: Just between us ㄨ ft. Finn
Lun 22 Avr 2019 - 0:07
JUST BETWEEN US
ft. @Finnick Fraser
Le sourire de Finn, emprunt de sa douceur habituelle, a toujours eu quelque chose de réconfortant pour Kiran - c'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles il avait un crush massif sur lui quand il était encore jeune et stupide (bon, il est toujours stupide, mais c'est un détail). Le numéro 7 atterrit tranquillement à côté de lui et s'installe à ses côtés, lui lâchant un Coucou, bref mais amplement suffisant. Entre eux, les mots n'ont jamais été nécessaires ; c'est en les fuyant qu'ils se sont rapprochés, après tout. Humble, Finn hausse les épaules, recevant gracieusement le compliment ; des fois, il impressionne vraiment Kiran, qui voit parfois Finnick comme étant la personnification de l'expression "calm, cool and collected". Lui-même est incapable de recevoir un compliment sans bafouiller, rougir de gêne ou rire nerveusement - un reste de sa timidité qui n'a pas vraiment disparue mais qui s'est tout simplement cachée sous la désinhibition produite par la drogue. « À la quantité d'entraînements que je fais ... » il hausse les épaules, petite habitude des silencieux qu'ils étaient (et que Finn est toujours, en fait), ce qui fait doucement sourire Kiran. L'Indien hoche la tête, sachant parfaitement à quel point le Fraser s'entraîne. « Mes muscles me font mal rien qu'à imaginer suivre un entraînement comme le tien, » lâche Kiran, un rire dans la voix. Et pourtant, il aime le Quidditch : s'il n'avait pas été autant effrayé de devoir travailler en équipe avec des gens autre que sa famille, il aurait peut-être passé les sélections pour l'équipe des Serdaigle, à l'époque. Aujourd'hui, il n'essaye même plus ; il aime bien voler, de temps en temps, pour le plaisir, mais avec la quantité de cigarettes et autres produits qu'il fume aujourd'hui, il ne pourrait définitivement pas survivre à un entraînement de l'équipe des Ethelred. Ses poumons rendraient l'âme.
« Serres ou expérience ratée? » Demande Finn, désignant d'un regard les joues rougies et l'air un peu dégueulasse en général de Kiran. Le Blackthorn se triture les mains, raclant de sous ses ongles les petits grains de terre qui s'y trouvent toujours. « Les serres, » dit-il. « Pour récupérer des ingrédients... En vue d'une prochaine expérience ratée. » C'est en explosions que se finissent la majorité de ses potions, mais en réalité, Kiran ne voit pas ça comme un échec. C'est un scientifique, voyez-vous, et il parvient toujours à tirer des conclusions intelligentes de ses "ratés", pour ne pas faire deux fois la même erreur. Bon, certes, il adore quand ça explose, mais ce qu'il aime encore plus, c'est comprendre pourquoi ça explose. Finn sait bien cela : avec le nombre de fois où ils se sont retrouvés ensemble en salle de potion à faire exploser, encore et encore, leurs chaudrons... Ah, memories. Faudrait refaire ça bientôt, se dit Kiran. Une petite explosion, y a rien de mieux pour resserrer les liens amicaux. A côté de lui, Finn esquisse un mouvement, et Kiran le suit instinctivement ; ils se retrouvent dos à dos, appuyés l'un contre l'autre en une position si habituelle qu'elle en est apaisante. Contre lui, Kiran peut sentir les muscles dorsaux de Finn se détendre. « Amonwë a failli me tuer ici l'autre jour, » lâche finalement le plus vieux. Un silence flotte. « Attends, quoi ? » demande Kiran, interdit, tournant la tête pour Finn regarder par-dessus son épaule. « J'vais avoir besoin d'explications, là. » Comment ça, la prof de DCFM a failli le buter ? Depuis quand les profs ont des envies d'homicides, ici ?
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Re: Just between us ㄨ ft. Finn
Lun 22 Avr 2019 - 14:24
►
c’est à croire qu’on se sent bien à bout de souffle
Un pied sur le bord du gouffre
Et l’autre qui devine ce qui s’en vient
Désignant le faciès du sorcier, je le questionne à ce sujet. « Les serres. Pour récupérer des ingrédients... En vue d'une prochaine expérience ratée. » Hochant la tête, je lance un petit regard pétillant à mon cadet. « Je connais », dis-je simplement - Kiran sait. Nous voyons les expériences de la même façon. Cette compréhension est d'ailleurs rassurante dans notre monde, où je dois constamment expliquer que non, je ne fais pas exprès de me blesser. L'autre jour, le capitaine de l'équipe des Lufkin, qui est également stagiaire à l'infirmerie, m'a demandé si je faisais exprès de me faire mal, découvrant les nombreuses cicatrices héritées d'expériences ratées ornant mes avant-bras. Tentant de lui prouver que non, je lui ai montré le carnet dans lequel je consigne mes tests: des pages et des pages de données, concluantes ou non. No data is still data. Contact des épidermes sous les vêtements poisseux - de l'entraînement et de la cueillette. Quelle paire nous devons faire, entre son allure déglinguée de scientifique à la recherche de ses ingrédients et la mienne, l'inventeur silencieux aux blés éternellement défaits par le vent, en sueur post-entraînement. Peu m'importe. La posture est rassurante, réconfortante, dos contre dos, comme deux guerriers prêts à défendre l'autre - sauf que je n'ai rien d'un guerrier, et mon instinct de fuite est plus fort que mes tendances au combat.
Paroles tranquilles, pour faire la conversation: il est si rare que je les entretienne moi-même, sauf avec ma famille, Sapphire - et Kiran. Normalement, je laisse les gens parler, fixant de grands yeux sur eux, espérant qu'ils ne réaliseront pas que je parle à peine et que je panique pour trouver la bonne réplique. « Amonwë a failli me tuer ici l'autre jour ». Un instant passe, le temps que la brise nous enveloppe. Je sens sur mon épaule le contact doux des cheveux longs du jeune homme, avant qu'il ne se raidisse. « Attends, quoi ? J'vais avoir besoin d'explications, là ». Têtes tournées l'une vers l'autre, mes prunelles pétillent alors que je me remémore l'événement. « Je m'entraînais - six cognards ». Lorsque je m'exerce seul, je dois trouver des façons de rendre les entraînements plus difficiles - quatre, trop tranquille. Huit? Plus dangereux que ce que je souhaitais faire, ce jour-là. Une fois, je me suis rendu à douze. J'ai eu droit à un poignet cassé et une sévère engueulade de la part du professeur O'Hara ... Qui ne m'a pas interdit la pratique, mais m'a fait jurer de ne plus jamais me rendre à douze en l'absence d'un autre sorcier. Un de mes sourcils se hausse alors que je complète l'explication. « Mystérieusement véloces et enflammés ». La professeure de DCFM avait choisi mon entrainement pour voir si j'avais assez de valeur pour qu'elle s'intéresse à moi, aussi avait-elle magiquement accéléré et enflammé les cognards. Une technique pédagogique comme une autre, j'imagine.
« C'était un test », dis-je à mon ami, haussant les épaules - qu'est-ce que j'en sais, après tout? L'événement a eu le mérite de créer une situation inusitée me permettant de pousser mes capacités en vol. « Pour voir si je suis aussi incompétent que j'en ai l'air ». Au fond de la voix, un trémolo de honte - je sais que je peux facilement passer pour simple d'esprit, avec mes mots trébuchants, mon bégaiement lorsque j'angoisse (ce qui arrive souvent) et mon silence. Un pli de gêne qui ne disparaît pas - peut-être aurais-je été placé chez les Lufkin si j'avais su mieux m'exprimer, mieux lancer mes enchantements. N'ayant pas appris les sortilèges formulés, passant plutôt aux sorts informulés avec l'aide de Sapphire, à l'époque de Poudlard, chez les Serdaigle, mon arsenal de sorts est à l'image d'un manoir construit sur des fondations de sable. Le fait que je sois premier de classe dans toutes les disciplines ne requérant pas de sort et en queue de peloton pour les autres y est directement lié. « Semblerait que j'ai passé le test : elle m'a offert des cours privés ». Je ferme les yeux, un instant, sentant avec bonheur le soleil sur ma peau, traçant des éclats d'or sur ma tête. Confort tranquille, douceur inespérée. C'est souvent le cas, avec Kiran.
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Re: Just between us ㄨ ft. Finn
Mar 23 Avr 2019 - 1:43
JUST BETWEEN US
ft. @Finnick Fraser
A son tour, Finn tourne la tête vers Kiran. Leurs visages proches, ils se regardent du coin de l'oeil. Le regard de Finn pétille - pétille, bon sang - tandis qu'il évoque son presque décès comme si tout allait bien et que rien n'était anormal dans cette situation. Il est un peu cinglé, non ? Bah, c'est probablement pour ça que Kiran l'apprécie autant. « Je m'entraînais - six cognards, » dit-il légèrement, et la tranquillité de sa voix, alors qu'il annonce cela, fait lever les yeux de Kiran au ciel. « Chose pas du tout dangereux, de base, » marmonne l'Indien avec amusement. Il sait que ce n'est rien par rapport aux risques que Finn a pu prendre par le passé, mais ça a le don de l'exaspérer autant que ça l'impressionne. C'est peut-être une des plus grandes similitudes entre Finn et Riley : cette capacité qu'ils ont à ne pas craindre le danger lorsqu'ils font quelque chose qu'ils aiment. Kiran en sait quelque chose, il fréquente assez les jumeaux pour les voir atterrir à l'infirmerie régulièrement. Bon, en général, pour Riley ça concerne des paris stupides ayant pour seul but celui de le booster à l'adrénaline, mais quand même. Soudain Kiran se souvient qu'il les suit dans leurs idées folles, et qu'il n'a pas à leur faire de reproche. En même temps, quel genre d'ami serait-il s'il les laissait faire leurs conneries seuls ? « Mystérieusement véloces et enflammés. » Ah. « Charmant, » lâche Kiran, son sourcil droit venant rejoindre le gauche, haussé haut sur son front. Il espère que Finn n'a pas ressenti le frisson d'horreur qui a parcouru son corps à la mention du feu.
« C'était un test, » explique finalement l'aîné. Kiran le sent hausser les épaules contre son dos ; il ne dit rien, attend que Finn ait fini de raconter. Il parle sur un ton désinvolte pour l'instant, mais l'Indien sent que toute cette histoire le travaille, mine de rien. « Pour voir si je suis aussi incompétent que j'en ai l'air. » Et voilà. La pointe de honte qu'il peut entendre dans la voix de son ami lui fait mal. La très forte tendance des gens à sous-estimer Finnick a toujours eu le don d'agacer Kiran au possible. Il reste toujours muet, se contentant de laisser sa tête tomber en arrière de sorte qu'elle repose sur l'épaule de Finn, en un geste qu'il espère réconfortant. « Semblerait que j'ai passé le test : elle m'a offert des cours privés. » Pensif, Kiran observe le ciel quelques secondes. Le silence qui plane entre eux n'a rien d'inconfortable, au contraire ; ce silence, c'est un peu leur refuge à eux. Leur petite bulle. « Elle avait peut-être de bonnes intentions, » commence Kiran, choisissant avec attention ses mots, « mais la façon de faire reste dégueulasse. J'sais bien qu'elle aurait réagi au quart de tour s'il t'était arrivé quelque chose, mais elle n'avait pas à te mettre en danger comme ça. » Protecteur ? Kiran ? A peine. C'est juste que Finn se retrouve suffisamment souvent à l'infirmerie comme ça, alors pas besoin que ce soit un prof qui l'y envoie.
« Et puis tu sais, t'as pas l'air incompétent, » rajoute Kiran, plus doux cette fois-ci. « J'ai tout de suite su que t'étais génial la première fois que je t'ai vu. » A Poudlard, Finn a été la première personne qui ne donnait pas à Kiran l'envie de fuir et de se cacher très loin dans un recoin oublié du château. Il semblait anxieux, oui, c'est vrai, et il parlait très peu ; mais il avait déjà quelque chose qui impressionnait le petit Kiran, à l'époque. Quelque chose qui lui donnait confiance, immédiatement. Raison pour laquelle il s'est mis à le suivre absolument partout, tout le temps, comme un petit stalkeur. « C'est juste que les gens regardent, mais ne voient pas. » C'est quelque chose qui a marqué Kiran dès son enfance ; la capacité d'autrui à être totalement aveugle face à l'évidence. Il met souvent ça sur le fait qu'il est voyant et que son instinct, sa vision est plus développée que celle les autres, mais tout de même, y a des limites. Les a priori aveuglent totalement les êtres humains. « Et du coup, ces cours particuliers... Ça va aller ? » L'Indien veut juste savoir si son ami se sentira assez à l'aise avec Amonwë pour que cette idée de cours soit efficace.
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Re: Just between us ㄨ ft. Finn
Mer 24 Avr 2019 - 15:52
Le poids de la tête de Kiran repose sur mon épaule. Soutien mutuel, c'est ce qui a toujours défini notre relation, dès les bancs de Poudlard - nous devons former un portrait touchant, ainsi, à deux. « Elle avait peut-être de bonnes intentions, mais la façon de faire reste dégueulasse. J'sais bien qu'elle aurait réagi au quart de tour s'il t'était arrivé quelque chose, mais elle n'avait pas à te mettre en danger comme ça ». Un sourire léger, secret, étire mes lèvres - avec le temps, je devrais avoir pris l'habitude, avec tous les gens qui m'ont couvé dès l'enfance, étrange enfant muet qui pliait des origami et des figures de métal pour les enchanter, prononçant ses premiers mots à voix haute en voyant le dessin d'une machine volante. Entre Lynn, Riley et Kiran, je pourrais presque affirmer avoir une armée de gardes du corps - pour quelqu'un d'aussi pacifique que moi, l'ironie ne m'échappe pas. « J'ai apprécié, en fait ». L'aveu presque piteux - pour une fois, de ne pas me faire prendre pour une poupée qui se déchirerait au moindre regard de travers, même si parfois, c'est ainsi que je me sens. Figurine de cristal qui menace constamment d'éclater en centaines d'échardes reflétant la lumière du soleil.
Le jeune homme poursuit sur sa lancée, son ton se faisant plus doux. « Et puis tu sais, t'as pas l'air incompétent. J'ai tout de suite su que t'étais génial la première fois que je t'ai vu ». Je prends la même position que lui, appuyant le dos de mon cou contre son épaule, le soleil caressant nos visages. Souverains en notre royaume ensoleillé de l'après-midi, l'un éclatant et sombre à la fois, l'autre d'ébène et extravagant. Opposés et semblables à la fois. Un petit rire quitte mes lèvres, et je me surprends à faire de l'ironie. « Le seul plus craintif que toi, surtout ». Nous faisions une belle paire à l'époque, il fallait le dire : Kiran, apeuré, qui me suivait alors que je partais à la recherche de meilleures cachettes pour mes expériences et mes origamis. Être de coins, qui préfère voir plutôt que d'être vu, je le suis toujours - ironique, pour un joueur de quidditch? Peut-être. Je sais que ce sont mes facultés d'observation et de souci du détail qui font de moi un bon attrapeur : voir ce qui échappe aux autres. « C'est juste que les gens regardent, mais ne voient pas ». Un petit bruit d'assentiment quitte mes lèvres - entre un voyant et un attrapeur, nous sommes d'accord là-dessus, ce n'est pas moi qui le contredirais en la matière. « Et du coup, ces cours particuliers... Ça va aller ? » Je hoche la tête légèrement, mon cou basculant contre l'épaule du jeune homme. « J'espère. Entre la sixième et la septième ... » Un soupir quitte mes lèvres. « Pas le choix ». Entre la maîtrise et le doctorat magique, il y a un monde. L'an prochain, Kiran devra affronter la sixième année comme je l'ai moi-même fait l'an dernier. Il n'a pas les mêmes difficultés que moi au niveau langagier et donc en ce qui concerne les sortilèges, mais je l'ai connu, plus jeune, avec ses migraines cruelles accompagnant toujours ses visions. C'est sans doute pour cela que j'ai aussi aisément compris sa relation avec les substances illicites - sans juger. Je suis tellement conscient de mes propres défauts que je ne me sentirais jamais à l'aise de juger qui que ce soit pour les siens. « Toi? Les maux de tête? » Douce politesse, charmant euphémisme, pour désigner ses visions.
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Re: Just between us ㄨ ft. Finn
Mer 24 Avr 2019 - 20:42
« J'ai apprécié, en fait. » Kiran pouffe de rire suite à l'aveux un peu piteux de son ami. Bien sûr, qu'il a apprécié. Kiran sait qu'il a tendance à être un peu - beaucoup - protecteur envers ceux qu'il aime, sûrement parce qu'il a déjà trop souvent perdu des proches et qu'il a peur qu'il leur arrive quoi que ce soit. Kiran s'attache vite et fort ; avec lui, c'est tout ou rien. Au fond, il sait bien que Finn n'a pas besoin d'être protégé par lui, d'une part parce qu'il se débrouille parfaitement bien tout seul, et d'autre part parce qu'il a une armée de frères, soeurs et cousins prêts à le défendre bec et ongle. D'expérience, Kiran sait que cette armée peut devenir étouffante, lui-même ayant grandi entouré dans un premier temps par un clan tout entier, puis par cinq frères et soeurs surprotecteurs les uns envers les autres. « Ca m'étonne pas de ta part, » dit-il, rieur. « Mais quand même. Des cognards enflammés. Elle passe pas par quatre chemins. » Et elle n'y est pas allée de main morte avec Finn. Peut-être est-ce une bonne chose ; peut-être qu'en traitant Finnick de cette façon, elle a attisé son intérêt, sa curiosité. Mais imaginer Finn face à des boules de feux incontrôlables le fait frissonner d'horreur. Il ferme les yeux un instant, essayant de se débarrasser de l'image mentale affreuse qui envahie son esprit à chaque fois que quelqu'un mentionne une source de flamme plus importante que celle d'un briquet ou d'une plaque de cuisson.
Le poids de la tête de Finn tombe délicatement sur son épaule, et un sentiment de plénitude envahie Kiran lorsqu'il sent leurs tempes se frôler. Tous les deux sur les gradins, seuls contre le monde, un peu comme ça a pu l'être à Poudlard. « Le seul plus craintif que toi, surtout, » lâche finalement Finn, un rire dans la voix. Rire communicatif et auto-dérisoire. Encore aujourd'hui, il arrive à Kiran de se demander ce que les autres élèves pensaient en les voyant, tous les deux, arpenter les couloirs comme des ombres fuyantes et s'évader vers les serres pour y rester parfois pendant des heures. « T'avais l'air tout aussi mal à l'aise que moi, c'était rassurant de se dire qu'on pouvait être seuls à deux. » Parce qu'au début, c'était un peu ça ; Kiran suivait Finn dans ses cachettes loin du reste des élèves et restait silencieusement avec lui, perdu dans ses pensées, profitant du silence pour faire la différence entre de simples rêves et de véritables prédictions. Ils étaient seuls mais ensemble. Et puis avec le temps ils ont fini par échanger quelques mots ; peu, mais c'était largement assez pour eux.
« Et du coup, ces cours particuliers... Ça va aller ? » Petit hochement de tête contre son épaule, accompagné d'un soupir. « J'espère. Entre la sixième et la septième... Pas le choix. » Kiran bouge la tête de façon à ce qu'elle cogne tout doucement contre celle de Finn. « Tu vas t'en sortir à merveille, j'en suis sûr. » Il est nerveux, Finn, souvent, parfois sans raison, mais il a des capacités dont lui-même ne se rend probablement pas compte. A force d'être sous-estimé, il finit par se sous-estimer lui-même. Après un petit temps de silence, durant lequel les deux garçons profitent du soleil sur leurs peaux, Finn reprend la parole, le ton doux : « Toi? Les maux de tête? » Kiran hausse les épaules. Les mots de tête vont et viennent ; en général, l'Indien est trop défoncé pour ressentir une quelconque douleur, mais depuis quelques jours il essaye de réduire sa consommation de drogue, alors la douleur revient de temps en temps. « Ça va. Ça pourrait être pire. Mais... » Il se tait, ne sachant pas comment finir sa phrase. Ses migraines ne sont pas son principal problème, en ce moment. « Y a un truc bizarre chez moi depuis quelques temps. Au niveau de... de mon humeur. » Il se triture les mains, geste nerveux qui ne l'a jamais quitté, et reste silencieux, se sentant déjà honteux alors qu'il n'a encore presque rien dit.
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Re: Just between us ㄨ ft. Finn
Sam 27 Avr 2019 - 15:54
Suis-je resté figé, immobile, pendant que les autres ont avancé toutes ces années durant? Je me le demande, parfois. Il me semble que les autres parviennent à surmonter leurs handicaps, se hisser au-dessus de la montagne et me contemplent, loin, alors que je me demande toujours comment débuter l'ascension, laissé derrière. L'aide proposée par la professeure Amonwë pourra-t-elle me permettre d'escalader l'éperon formé par mes craintes, mes doutes, solidifiés avec le temps sur le noeud de mes angoisses linguistiques? Kiran semble avoir surmonté certaines de ses propres angoisses avec le temps, bien que je ne doute pas qu'il ait pu les remplacer par d'autres - me disant qu'il avait tout de suite su que j'étais génial, je rétorque, rire dans la voix. « Le seul plus craintif que toi, surtout ». Regardant filer les nuages, je sens la voix de mon ami vibrer presque autant que je l'entends. « T'avais l'air tout aussi mal à l'aise que moi, c'était rassurant de se dire qu'on pouvait être seuls à deux. ». Un rire léger quitte mes lèvres - il a raison. Outre ma bruyante famille - Riley et Lynn n'ont jamais donné leur place en la matière, tous deux chez les rouges, mes deux seuls amis du temps de Poudlard étaient aussi timides et éthérés que moi. L'une devenue assistante, jeune femme faisant ses premiers pas hésitants d'adulte, l'autre sombré tout en se hissant. « Et du coup, ces cours particuliers... Ça va aller ? » Je hoche la tête, mais, contrairement à mes habitudes, je poursuis le fil de la conversation. « J'espère. Entre la sixième et la septième... Pas le choix ».
Parfois, je me demande en fait pourquoi je m'entête à poursuivre jusqu'au doctorat magique - je suis entré à Hungcalf avec l'idée de devenir fabricant de balais, mais ce que je fais le plus, ce sont mes potions et concoctions permettant d'améliorer des balais déjà existants. Or, cette profession n'existe pas, à ma connaissance - je pourrais me lancer seul ... mais sans la crédibilité d'un doctorat magique, je doute de faire long feu en tant qu'autodidacte. « Tu vas t'en sortir à merveille, j'en suis sûr ». Sourire presque rassuré aux lèvres, je ne pousse pas plus loin - dans la majorité de mes cours, je m'en sors plus que bien, mais cette bête noire de DCFM aura probablement ma peau avant la dixième année. Chaque année, je passe au niveau suivant par la peau des fesses. Préférant changer le sujet de la conversation, je questionne mon ami. « Toi? Les maux de tête? » Doux euphémisme, je le sens hausser les épaules contre les miennes. Son ton se fait hésitant, et je fronce les sourcils. « Ça va. Ça pourrait être pire. Mais... Y a un truc bizarre chez moi depuis quelques temps. Au niveau de... de mon humeur. » Il est si rare que je pose des questions à autrui, n'étant pas de nature à relancer la conversation, que je me sens immédiatement coupable d'avoir poussé Kiran dans cette direction. Pourtant, je le sens nerveux, et l'envie de le rassurer me pousse à le questionner davantage. Par réflexe, ma main droite se tend par dessus mon épaule gauche, venant enserrer la sienne avec douceur. Je suis là, lui dis-je silencieusement, par le geste. Tu es en sécurité. « Mauvaise? », que je demande avec prudence, choisissant mes mots. N'est-ce pas ma malédiction? Tenter d'être précis et concis à la fois. « ou différente? » Laissant un petit instant passer, je regarde les nuages au-dessus de nous, qui circulent paresseusement, ma main toujours posée sur son épaule, lien ténu de courage qui tente de se transmettre, le peu de bravoure que j'ai. « Pas obligés d'en parler ».
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Re: Just between us ㄨ ft. Finn
Dim 28 Avr 2019 - 2:03
Le soutient de Finn est quelque chose de permanent dans sa vie depuis déjà de nombreuses années. Quand il était plus jeune, à Poudlard, il pouvait compter sur sa présence pour se sentir moins seul, mieux compris. Quand il est parti à la dérive, quittant momentanément les bancs de l'école pour voyager avant de sombrer dans la décadence, Finn ne l'a pas lâché, et même s'il n'approuve pas sa consommation de drogue, il comprend, en quelques sortes, pourquoi il en est arrivé là. Et aujourd'hui, alors que Kiran peine à choisir les mots justes pour expliquer ce qui lui arrive ces dernières semaines, Finn est encore là, une main solidement posée sur son épaule. Finn, c'est un pilier dans la vie de Kiran, quelqu'un de permanent, d'indélébile. « Mauvaise? Ou différente ? » demande-t-il. Kiran réfléchit quelques secondes, n'arrivant pas lui-même à définir ses propres émotions. La présence de Finn et ses doigts enserrant son épaule l'empêche de partir à la dérive dans ses inquiétudes, c'est déjà ça. « Un peu des deux. C'est... c'est compliqué. » Il est troublé, par ses émotions. Il se pose beaucoup de question : un effet secondaire de la drogue ? C'est bizarre, c'est la première fois que ça lui arrive, et puis il a réduit sa consommation, alors les effets devraient disparaître non ? « J'arrive même plus à comprendre ce qu'il se passe dans ma tête, » souffle-t-il, abattu. Honnêtement, il est épuisé par toutes ces conneries. Si l'univers pouvait arrêter de s'acharner sur lui, ce serait cool de sa part.
« Pas obligés d'en parler, » lui souffle gentiment Finn. Ses mots font sourire Kiran, qui tourne légèrement la tête ; sous cet angle, son nez frôle les petits cheveux fins de la nuque de son ami. C'est réconfortant, de pouvoir le toucher : depuis toujours, Kiran a du mal à discerner le vrai du faux, le rêve de la réalité, et le contact physique a toujours été un moyen pour lui de faire la différence. S'il peut toucher, alors c'est réel, c'est concret. C'est le présent, et pas l'avenir. Si en plus, c'est Finn qu'il effleure, alors c'est d'autant mieux - Finn, un de ses meilleurs amis, son premier amour (à sens unique, et enterré depuis longtemps, chut, c'est déjà assez embarrassant comme ça), une constante. Kiran lui fait aveuglément confiance. C'est peut-être pour cela qu'il ressent le besoin de lui parler de ses problèmes. Il a vaguement effleuré le sujet avec Pina, mais il était de "mauvaise humeur" quand le sujet est venu sur le tapis, alors il n'a pas réellement pu faire sens de ce qui lui arrivait. Aujourd'hui, à tête plus ou moins reposée, c'est déjà mieux. « J'ai besoin d'en parler. Je pense. 'Fin... c'est important, je crois. » Encore une fois, ses mots ne sont pas très clairs, mais c'est trop embrouillé dans son cerveau pour que ça sorte de façon plus intelligible à l'oral.
« Y a deux semaines, c'était un truc de fou. J'me sentais incroyablement bien. J'étais... j'étais invincible. » Il secoue doucement la tête tandis qu'il se remémore les événements. En tout, il a dormi cinq petites heures dans la semaine, et pourtant il bouillonnait d'énergie. Il gigotait tout le temps, ses pensées s'emmêlaient et des bouffées d'inspiration le menaient à réaliser des potions et des expérimentations incroyables. Il avait l'impression que tout lui souriait, que rien ne pourrait l'abattre. C'était comme s'il était défoncé, sans rien avoir consommé. Il se sentait détaché de son corps de la façon la plus délicieuse qu'il soit, et se regardait vivre et enchaîner les conneries plus qu'il n'y prenait part, vraiment. C'était lui qui agissait et parlait, non-stop, sans le moindre filtre, sans craindre de dire les choses de travers ou de vexer autrui, mais ce n'était pas vraiment lui non plus. « J'étais invincible, et puis d'un coup je ne l'étais plus. » Il ferme les yeux et déglutit difficilement, tentant d'oublier la douleur qui l'a accablé la semaine d'après ; cette douleur désespérée, le poids que pesait son âme, cette masse noire qui enserrait son coeur et l'étouffait au point qu'il n'a pas quitté son lit pendant quelques jours. C'était la pire sensation qu'il ait jamais vécue. « J'sais pas. Ca fait quoi, deux mois ? Ouais, deux mois que j'ai des hauts et des bas, comme ça. Et plus les hauts son élevés, plus la chute est douloureuse. » La chute, c'est une véritable torture psychologique et physique. Dans ces moments-là, il veut juste que tout s'arrête. Il frissonne, hanté par la noirceur qui est encore tapie là, quelque part sous sa poitrine. « Je comprends pas ce qu'il m'arrive, » murmure-t-il d'une petite voix.
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Re: Just between us ㄨ ft. Finn
Jeu 2 Mai 2019 - 13:05
La douceur, éternellement, entre nous, même si Kiran est devenu plus volubile, plus excentrique, laissant derrière son alter-ego de fantôme qui me ressemblait tant et nous liait. À deux, nous protégeant avec le peu de moyens dont nous disposons réellement, je lui offre de ne pas en dire plus s'il ne souhaite pas s'épancher sur le sujet : c'est l'option que tous mes interlocuteurs ont - n'aimant pas parler, je serais hypocrite de prétendre le contraire. Pourtant, le gris persévère sur sa lancée. « J'ai besoin d'en parler. Je pense. 'Fin... c'est important, je crois. Y a deux semaines, c'était un truc de fou. J'me sentais incroyablement bien. J'étais... j'étais invincible. » Je le sens secouer la tête contre la mienne, ébène et blés emmêlés par le vent et l'amitié, ma main ne quittant pas son épaule, fil conducteur, fil de cerf-volant rassurant qui dit, sans mots, je suis avec toi. Déjà homme de peu de mots, je ne l'interromps pas, le laissant avancer sur sa lancée que je devine difficile. Mes doigts se serrent davantage sur le tissu couvrant sa peau, et j'incline la têt, nos joues se frôlant avec douceur. Je suis là. « J'étais invincible, et puis d'un coup je ne l'étais plus. J'sais pas. Ca fait quoi, deux mois ? Ouais, deux mois que j'ai des hauts et des bas, comme ça. Et plus les hauts son élevés, plus la chute est douloureuse. » Je le sens frissonner, incertain qu'il ait terminé de s'exprimer, incapable de dire quoi que ce soit, presque tétanisé par l'idée de montagnes russes émotives de ce genre - la douceur et l'angoisse rythment mon existence, mais jamais d'une façon qui semble aussi douloureuse que ce que mon ami m'explique. « Je comprends pas ce qu'il m'arrive », murmure-t-il, et mon coeur se serre douloureusement de compassion.
Je me sens désemparé devant son angoisse, la noirceur que je devine en lui, menaçant de le happer. Sourcils froncés, main sur lui, joue contre la sienne, je ferme les yeux, tentant de provoquer une inspiration qui ne vient pas, concentré sur les sensations tactiles. Le tissu légèrement humide du vêtement de Kiran. Sa joue légèrement, barbe chatouillant ma joue rasée. Le vent dans mes cheveux, le soleil sur mon visage. Les mots me quittent sans même qu'ils se soient d'abord formés dans mon esprit. « As-tu pensé à en faire une expérience? » La question m'échappe, mais en la posant, je réalise que je tiens peut-être un filon potentiel. « Des données », que je marmonne à demi pour moi, réfléchissant tout haut alors que je tire mon carnet d'expériences d'une poche, des pages et des pages de données indéchiffrables aux yeux des autres, fruits d'années de tests parmi lesquels un jour, j'en suis certain, des tendances probantes finiront par se dégager. « Noter ... tout ça », dis-je, désignant maladroitement le tourbillon émotif qu'il me décrivait plus tôt. Kiran fait des expériences comme moi, il a l'âme d'un scientifique : tout phénomène peut certainement être observé. « C'est faisable? » Je ne connais pas assez sa situation, mais je suis persuadé qu'avec un peu d'aide pour compenser pour ses moments d'égarement, le phénomène peut être étudié - comprendre quelque chose, l'expliquer, c'est être capable d'agir sur celui-ci, éventuellement. « Je peux t'aider », dis-je en me tournant davantage vers lui, regard noisette dans le sien, once de détermination au coeur des prunelles.
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Re: Just between us ㄨ ft. Finn
Sam 4 Mai 2019 - 18:56
L'angoisse le prend aux tripes rien que de repenser à ces deux derniers mois d'enfer émotionnel. Y a quelque chose qui doit vraiment clocher chez lui depuis la naissance, songe-t-il amèrement. Il a un sale karma, déjà, et des traumatismes plein les poches. Forcément, sous la pression, un boulon a dû sauter là-dedans. Lorsqu'il sort de ses phases de frénésie, les regrets l'accablent tandis qu'il songe à toutes les conneries qu'il a faite sans même s'en rendre compte. Vider son compte en banque, coucher à droite à gauche avec de parfaits inconnus, égarer toutes ses affaires, se faire mal tout seul aussi - une fois, il s'est planté une fourchette dans la main juste pour voir si ça faisait vraiment mal, et oui, bordel, ça pique. Il a l'habitude d'être déboussolé et de perdre la notion du temps, mais depuis deux mois c'est encore pire... Et puis après la frénésie vient cette lourdeur, cet enfer mental dans lequel il est happé sans pouvoir faire quoi que ce soit pour en sortir à part attendre que ça passe. Son esprit coule dans des endroits très sombres, parfois, qui lui font peur rien que d'y repenser. Le pire, c'est qu'il lui arrive de juste vouloir en finir une bonne fois pour toute, juste pour que ça s'arrête. Ancré dans la réalité par la main de Finn sur son épaule et la douceur de sa joue contre la sienne, il arrive à conserver un semblant de calme, et tente d'envoyer valser ces souvenirs désagréables. Pour l'instant, tout va bien, non ? Il devrait tout simplement arrêter de s'inquiéter. De toutes façons il ne peut pas contrôler ça, alors autant ne stresser que quand il sent que ça arrive...
La voix de Finn le sort brutalement de ses pensées : « As-tu pensé à en faire une expérience? Des données. Noter ... tout ça. » Kiran reste silencieux, tandis que l'idée se fraye un chemin dans son cerveau. Maintenant qu'il le dit, c'est une excellente idée ! Les sourcils froncés, il réfléchit sérieusement à la proposition. Kiran a l'esprit scientifique - comme Finn - et un scientifique étudie les phénomènes, rationnellement, à partir d'observations. S'il note ce qu'il se passe dans sa tête, il pourra étudier tout ce bazar et tirer des conclusions sur ce qu'il se passe dans sa tête. Pour cela, Kiran devra probablement taper du côté des bouquins des étudiants en Médicomagie. En y pensant, il devrait probablement se référer tout de suite à un Médicomage, mais Kiran sait très bien qu'on l'enverrait directement en désintox, et ça, il ne peut pas se le permettre. Pas tout de suite, en tout cas, il faut qu'il finisse son année avant tout. Si la situation s'aggrave, il n'aura pas le choix, mais en attendant il s'en passera. « C'est faisable? » Après un instant de réflexion, Kiran répond finalement : « Je pourrais essayer, en tout cas. Quand je suis, disons, frénétique, je perds conscience de la réalité, ça va trop vite dans ma tête. Je sais pas si je me souviendrai d'écrire. » Le problème est le même quand, ensuite, il déprime : impossible de lever ne serait-ce qu'un petit doigt, parfois, alors Kiran n'a pas la certitude d'être capable d'écrire. Mais ça ne coûte rien d'essayer, après tout... Cette idée lui redonne un peu espoir. « Je peux t'aider, » dit Finn en se tournant pour le regarder. Kiran sent une bouffée d'affection enserrer son coeur comme une étreinte chaleureuse, et un petit sourire se fraye un chemin sur son visage. « Merci, » souffle-t-il, espérant qu'un simple mot suffirait pour exprimer toute la gratitude qu'il ressent envers Finn et son soutient. « J'essayerai de noter tout ça, alors. Tu pourras lire, bien sûr, mais... Ça risque d'être assez sombre. Très sombre, même. Par moment. » Kiran baisse les yeux, pour ne pas que Finn puisse y lire le trouble - inutile, il saura voir son malaise malgré tout. Il n'a pas envie que son ami puisse voir cette partie de lui, cette partie auto-destructrice qui le bouffe en ce moment. « J'veux juste que tu saches d'avance que tout ce que j'écrirais... Quand je suis "normal", j'en pense pas un mot. » Il n'a pas envie de mourir, il n'a pas envie de coller une droite à tous ceux qui le fatiguent, il n'a pas envie de faire exploser le château ou que sais-je encore. Il a juste envie de comprendre ce qu'il se passe.
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Re: Just between us ㄨ ft. Finn
Sam 18 Mai 2019 - 8:25
L'inspiration me vient, la suggestion, logique pour mon âme d'inventeur, de scientifique. Je l'écoute me dire qu'il pourrait essayer. « Quand je suis, disons, frénétique, je perds conscience de la réalité, ça va trop vite dans ma tête. Je sais pas si je me souviendrai d'écrire. » Je hoche la tête, tentant d'imaginer cette sensation interne. Je lui dirais bien que je comprends, à Kiran - n'est-ce pas ce que les gens disent, en général, lorsque vient le temps d'écouter quelqu'un ou de l'épauler? Je comprends. Mais moi, il m'arrive si souvent de ne pas comprendre, justement, de ne pas saisir les méandres des esprits, peut-être parce que mes sept premières années de vie ont été silencieuses, peut-être parce qu'on m'a trop couvé, peut-être parce que j'ai toujours préféré la fuite au contact, les machines aux humains. Si on me demandait de démonter n'importe quel engin, j'en serais capable, mes doigts savent où se glisser, comment manipuler manivelles et boulons, comment concocter des potions complexes et inventées - mais les gens? Les humains, c'est trop complexe, je ne les comprends pas, souvent. Donc non, je ne peux pas lui dire que je comprends - je peux compatir, m'imaginer avec peine à sa place, mais je ne lui dirai pas que je comprends alors que ce n'est pas le cas. Trop facile, de faire semblant, de parler alors que les mots sont creux. Si souvent, lorsque les gens parlent, il n'y a que de l'air - je préfère le silence, ou parler, un peu, si peu, oui, mais de façon si sincère.
« Je peux t'aider », dis-je, tournant la tête vers lui : du concret, ça je sais faire. Explosions, écorchures, expériences. Je suis certain d'être capable d'aider Kiran, et je note déjà le genre de livres que je devrais lire pour tenter de l'aider à comprendre. Il lui faudrait probablement un psychomage, pas un étudiant de sciences occultes, mais c'est à moi qu'il en a parlé et, en attendant qu'il soit confortable de se confier à un inconnu, je ne vais certainement pas le laisser tomber. « Merci. J'essayerai de noter tout ça, alors. Tu pourras lire, bien sûr, mais... Ça risque d'être assez sombre. Très sombre, même. Par moment. » Je hoche la tête, déglutissant comme s'il me promettait essentiellement de m'emmener dans un cachot sombre et de m'y enfermer avec une harpie. « J'veux juste que tu saches d'avance que tout ce que j'écrirais... Quand je suis "normal", j'en pense pas un mot. » Mes doigts restent fermés sur le tissu, et ma main libre cherche une des siennes, la trouvant avec douceur. « Les gens disent souvent des choses qu'ils ne pensent pas », dis-je simplement. Ils parlent, mais en fait, ils ne produisent que de l'air. « C'est peut-etre pour ça qu'ils parlent beaucoup ». Parler à tout vent et à travers, pourquoi? « Pour compenser », que j'ajoute, pensif. Doigts entrelacés avec les siens, j'ose croire que ces contacts lui font autant de bien qu'à moi. Il y a peu de gens avec lesquels je suis aussi tactile, mais Kiran en a toujours fait partie. Écho de jeunesse, peut-être, d'une innocence qui ne m'a jamais entièrement quitté et qui, si elle me met des bâtons dans les roues dans tellement de situations, me permet, ici, de le rejoindre comme je le peux. « Je te jugerai jamais ». La promesse, simple, mais tellement honnête. Je calcule déjà les variables possibles à prendre en compte dans ma tête - le stress des examens, les personnes qu'il croise, le type de drogues qu'il aura pris au moment des déclencheurs ... Je suis presque résolu à le suivre à la trace, comme un limier, pour noter tout ce qui pourrait devenir un indice, une piste à suivre pour comprendre le phénomène.
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Re: Just between us ㄨ ft. Finn
Dim 2 Juin 2019 - 1:07
Un simple contact de leurs doigts suffit à apaiser Kiran. Il devrait le savoir, maintenant : Finn sera toujours là pour lui, sans faire de commentaire sur la façon dont il mène sa vie, et il l'accompagnera dans toutes ses galères. Il n'a pas à avoir honte de quoi que ce soit, avec lui. Finn n'a rien dit sur son don, il n'a rien dit sur sa consommation de drogue, et il ne dira rien non plus sur quoi que ce soit d'autre, parce qu'ils n'ont pas besoin de mots pour se comprendre et pour compatir l'un pour l'autre. « Les gens disent souvent des choses qu'ils ne pensent pas. C'est peut-être pour ça qu'ils parlent beaucoup. Pour compenser. » Un petit sourire se fraye sur les lèvres de Kiran tandis qu'il hoche doucement la tête. Les gens parlent trop, quitte à enjoliver les choses, à mentir, à se donner une fausse opinion. C'est pratique pour le côté introverti de sa personnalité : pour éviter de parler de lui, il suffit de pousser quelqu'un d'autre à parler de soi. C'est pour ça qu'il a toujours apprécié les silences tacites avec Finn, Elena, Sapphire aussi à l'époque. Dans le silence, il ne peut y avoir que de l'honnêteté. Affectueusement, Kiran resserre ses doigts autour de ceux de Finn, cherchant à lui transmettre sa reconnaissance à travers cette simple pression.
« Je te jugerai jamais, » ajoute Finn, toujours aussi sincère et doux, et cette promesse serre agréablement le coeur de Kiran. Soudainement, il sent une bouffée d'émotion le submerger ; il s'exaspère un peu, agacé d'être autant à fleur de peau ces derniers mois, mais il sait pertinemment qu'il n'arrivera pas à calmer ses nerfs par la simple force de sa volonté. Il se retourne pour faire entièrement face à son ami, avant de s'approcher pour le serrer dans ses bras. « Rah, t'es vraiment l'homme parfait, c'est pas possible. Tu feras une heureuse un jour, » soupire-t-il. Son ton se voulait taquin et un tantinet boudeur, mais il est enrobé d'une affection que Kiran est incapable de voiler. Il le serre dans ses bras une poignée de secondes avant de le relâcher, son grand sourire habituel faisant enfin son retour sur ses lèvres. Que ferais-je sans un meilleur ami comme lui, se demande-t-il dramatiquement. Une simple discussion franche avec lui suffit à lui remonter le moral. Ca fait du bien de se retrouver avec lui comme ça, ils devraient le faire plus souvent, tient. « Faut que je retourne à la coloc, » lâche-t-il finalement ; c'est son tour de préparer la potion anti-gueule-de-bois ce soir, en prévision de leur futur Happy Hour. Il se lève et s'étire en soupirant, avant de se tourner vers son ami : « Alors, Pakshee ? On se décrasse aux vestiaires et on file ? » Propose-t-il en lui tendant une main pour le relever.
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- Pakshee : ça veut dire "oiseau" en hindi, j'me suis dit que ça serait le petit surnom que Kiran aurait donné à Finn quand ils étaient plus jeunes
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