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you love her, and it’s a goddamn tragedy. (chelsea)
Dim 5 Mai 2019 - 12:24
you love her, and it’s a goddamn tragedy. because you look at her and she’s blinding, she’s the sun, and she touches you and it burns, leaves your heart in flames. and you love her, god, you do love her, and you want to talk, you want to open your mouth - iloveyouiloveyouiloveyou - no words come out, but she understands. she always does.
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« Tu pourrais donner ça à Hartford si tu la vois ? Elle l’a oublié à l’entraînement la dernière fois. » Lisandra fixa l’élève qui lui tendait un manuel de runes, sans comprendre. Ses mots n’avaient pas beaucoup de sens, parce que Chelsea n’avait pas d’entraînements pour quoi que ce soit. Les seuls étaient ceux qu’elles partageaient, au profit de Lisandra. Son amie, elle, n’avait pas besoin de beaucoup d’entraînement pratique en dehors de ses cours. « Entrainement de ? » demanda-t-elle, sans encore faire un geste pour prendre le manuel. Le garçon s’impatienta et lui déposa l’objet sur son bureau, alors qu’elle était encore occupée à ranger ses affaires. « Du club de duel. Je vais sûrement pas la revoir avant la semaine prochaine mais je sais que vous êtes amies, donc tu peux lui donner ? » Il sortit de la salle, sans un mot de plus, visiblement irrité par son manque de réactivité. Ses mots n’auraient pas pu être interprétés de dix manières différentes. Il n’y avait qu’un seul club de duel notable à Hungcalf. Auparavant élitiste, se voulant désormais plus ouvert à tous niveau, il était flagrant que certains membres prendraient certainement Lisandra de haut si elle venait à le rejoindre. Alors elles s’étaient jurées, Chelsea et elle, qu’elles n’avaient pas besoin d’un tel club pour progresser. Qu’elles se suffisaient l’une et l’autre. Le sentiment de trahison sembla s’accrocher à sa gorge, bloquant un instant l’air qui y entrait. Les yeux embués, elle finit de ranger ses affaires et porta le manuel de sa meilleure amie à la main, n’ayant pas d’avantage de place dans son sac. Elles étaient censées se retrouver à la bibliothèque après les cours, comme à leur habitude, pour faire leurs devoirs ensemble mais Lisandra n’avait plus aucune envie de s’y rendre. Elle laissa néanmoins ses pas la guider vers la salle, son esprit noyé sous le flot de questions, le nœud dans sa gorge se resserrant de plus en plus. Sans un regard pour son amie qui était déjà installée à leur table habituelle, elle déposa le manuel devant elle avant de s’installer. Les larmes avait quitté ses yeux mais elle avait du mal à faire semblant que tout allait bien, encore troublée. Elle releva finalement le regard, n’ayant laissé passer que quelques secondes de silence, soutenant celui de Chelsea pour lui signifier de prêter attention. « T’as laissé ça à ton entraînement, apparemment, » pensa-t-elle, ses mains encore occupée à installer ses affaires. Même le ton de ses pensées était emprunt de sa peine et elle se demandait comment cela était même possible. « On devrait aller fêter ton entrée dans le club de duel. Ou alors ça fait trop longtemps maintenant ? » Encore une fois, le sarcasme transparaissait sûrement dans ses pensées. De toutes les personnes dans sa vie, elle n’aurait jamais pensé que Chelsea puisse lui mentir un jour. Elle lui avait toujours donné toute sa confiance et elle avait toujours espéré que ce soit la même chose du côté de son amie. Au bout de quelques années, elle avait même cessé de se poser la question, persuadée que leur amitié était basé sur quelque chose de pur. Cela rendait son mensonge d’autant plus douloureux qu’il arrivait par surprise, sans que Lisandra ne puisse s’y préparer. Elle s’attendait à ce genre d’attitude venant de tout le reste de son entourage. Après tout, les Reyes ne la mettait que peu dans la confidence désormais, parlant de leurs carrières d’aurors sans vraiment penser à l’inclure dans la conversation, elle qui ne pouvait réellement prétendre à cela dans l’état actuel des choses. Paradoxalement, que sa famille lui mente ou ne pense pas à lui dire certaines choses n’était pas une surprise. Elle ne s’y était jamais attendu de la part de la seule personne à compter réellement pour elle. Elle ne s’y était jamais attendu de la part de la sœur qu’elle avait choisit. Elle ne s’y était jamais attendu de la part de celle qui avait entendu le moindre de ses secrets, la moindre de ses peurs, le moindre de ses regrets. « Tu comptais me le dire ? Ou tu pensais que je m’en rendrais jamais compte ? » signa-t-elle finalement, n’ayant pas réellement envie de la présence de Chelsea dans son esprit alors que celui-ci essayait encore de comprendre ce qu’elle avait appris.