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like a stab in my heart - with rose
Mer 15 Mai 2019 - 17:46
@katherine woodward & @rose coldridge
like a stab in my heart
Son départ avait été difficile pour tout un tas de raisons. Que ça soit son histoire d’amour avec Gabriel qu’elle avait tuée, noyée, écrasée et piétinée, il y avait aussi son amitié avec Rose. Les premiers temps, elle lui avait envoyé un ou deux hiboux, juste pour lui dire qu’elle allait bien, mais rapidement les contacts s’étaient atténués, elle avait passé beaucoup de temps dans les hôpitaux et elle avait finalement oublié son amie d’enfance. Evidemment elle s’en voulait, mais elle s’était souvent dit que Rose aurait moins de difficultés à lui pardonner, qu’elle comprendrait une fois qu’elle lui aurait tout expliqué, allez savoir pourquoi. Mais depuis son retour, c’est avec la boule au ventre qu’elle avait arpenté les couloirs de l’université, craignant s’il était possible, de la croiser, craignant de la voir, qu’elle lui en veuille trop. Sa rencontre avec Gabe avait été suffisamment compliquée, pleine d’émotions que Katherine n’avait pas prévu de ressentir.
Elle s’était dit que le moment était venu de revoir Rose, de lui faire comprendre à quel point elle se sentait mal d’être partie sans un mot, à quel point elle aurait voulu pouvoir tout lui raconter mais les intentions de Katherine étaient bonnes, pures, comme souvent avec elle. Elle avait simplement voulu éviter la souffrance et la douleur profonde de la perte d’un être cher à ses proches si jamais elle venait à disparaitre. Mais ce qu’elle n’avait pas compris à l’époque, c’est qu’elle aurait eu besoin d’eux, plus que jamais, elle aurait eu besoin de toutes ces personnes qu’elle aimait tellement, des personnes qui lui auraient apporté le soutien dont elle avait besoin dans les heures les plus sombres de ses longues hospitalisations, et de ses périodes de guérison.
Souffrir faisait mal, faire souffrir les autres était pire encore. La belle avait donc pris son courage à deux mains cette fois, et elle avait décidé, en se tirant de son lit ce matin, de se rendre là où vivait dorénavant Rose. Elle avait réussi à obtenir son adresse au secrétariat de l’université et elle s’était dit qu’il était temps de s’y rendre. Une note rédigée à la va-vite sur un morceau de papier et la belle s’était rendue en ville. Katherine s’était posée des questions sur tout le trajet, se demandant si son amie était toujours ce qu’on pouvait appeler une amie. Avait-elle encore le droit de l’appeler comme ça ? La belle avait fini par arriver devant le bâtiment, elle était restée dehors pendant un certain temps. Le froid était légèrement piquant aujourd’hui, le brouillard était bas et épais, un temps somme toute normal par ici. Elle pouvait sentir assez facilement les humeurs des personnes qui l’entouraient, et elle avait la vague sensation qu’elle n’allait pas aimer la conversation qui allait suivre, mais elle l’avait définitivement cherchée. Rose allait lui en vouloir, elle ne voudrait peut-être jamais plus lui parler, mais elle devait lui expliquer, Kate devait tout faire pour qu’elle comprenne, ou du moins qu’elle sache qu’elle n’avait pas le choix.
Devant le phare de Bona, elle attendit un instant avant de se faire connaitre. Quelques coups frappés dans la porte, elle ne savait pas si elle vivait seule ici, le secrétariat n’ayant pas voulu préciser. Et là voilà qui attendait quand la porte s’ouvrit sur sa meilleure amie, son amie d’enfance, l’autre blonde, celle qui ne lui pardonnerait jamais.
Ne me ferme pas la porte au nez… S’il te plait.
Elle allait se protéger, faire en sorte que Katherine ne puisse pas lire en elle comme dans un livre ouvert, comme elle pouvait le faire avec n’importe qui… Mais pas avec elle.
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Re: like a stab in my heart - with rose
Lun 20 Mai 2019 - 17:30
@katherine woodward & @rose coldridge
like a stab in my heart
Depuis quelques jours maintenant, Rose prenait ses marques au sein de la collocation du Phare de Bona. Elle qui avait des habitudes ancrées depuis plus de huit ans dans les dortoirs de la faculté devait tout reprendre à zéro. Là où elle vivait en bonne intelligence avec deux petites demoiselles de troisième année discrètes et enjouées, à qui elle faisait plutôt office de grande sœur au quotidien, dictant les règles de savoir vivre dans la chambre, elle avait bien compris que cela ne se passerait pas si facilement avec ses nouvelles voisines de palier. Déjà, Isalynn lui avait ouvertement fait comprendre que Murphy ne leur avait pas vraiment laissé le choix quant à son entrée dans la collocation. Quand à Louisa… Elle ne la détestait pas, la petite sœur de Sasha, mais elle restait tout de même la cousine de Caël. Une Muller. La cause de sa descente aux enfers. Elle n’avait pas vraiment eu le courage pour l’instant de la confronter, elle se contentait de répondre placidement à ses salutations, et l’évitait soigneusement. Il n’y avait bien que Murphy pour lui donner un peu de baume au coeur, en ce moment, bien qu’avec la fatigue, Rose sentait bien qu’elle n’était pas une interlocutrice de choix. Entre deux sessions de relecture laborieuse de son mémoire, elle ne vivait que pour Malachi. Son petit homme son trésor, sa merveille, avec ses petits doigts potelés et son sourire encore endormi. Après chaque tétée, elle peignait du bout des doigts les quelques cheveux blonds et fins qui couvraient son crâne encore mou et tendre, le dévorait du regard, épiait chacun de ses mouvements, ses soupirs, ses premiers reflexes encore un peu animaux. Elle n’en revenait toujours pas d’avoir faire un petit être aussi parfait, qu’il ait pu grandir dans son ventre à elle. Quand elle le serrait contre elle, elle allait mieux. Elle n’avait plus envie de pleurer sur le départ de Marcus, ni sur la présence latente de Caël, ni même de s’angoisser sur les problèmes de Gabriel ou la colère de son paternel. Il n’y avait bien qu’un seul et unique homme dans sa vie qui comptait vraiment, et il sortait de son propre ventre. Elle se demandait parfois ce que cela aurait été, si Malachi avait été le fils de Marcus : aurait elle été capable d’aimer si fort deux êtres en même temps ? La question ne se posait pas, pour le moment. Marcus la détestait, il refusait de la voir, de lui parler, et il ne répondait pas à ses lettres. Tout son amour n’était destiné qu’à une seule personne, et ce n’était pas plus mal. Malachi ne manquerait jamais d’amour ni de tendresse, et il le lui rendait bien, blotti contre son sein.
En l’absence de ses collocs – merci le boulot et les cours, merci l’emploi du temps aménagé spécial maman ! -, Rose somnolait dans un rocking-chair de la pièce à vivre, berçant son tout petit dans ses bras. Elle aurait pu faire un peu de ménage, ou avancer sur son ultime cours de médicomagie sur les maladies vénériennes mais… Elle avait été attirée par un rayon de soleil se posant juste sur le coussin du fameux siège, s’y était installée quelques minutes…. Qui s’étaient rallongées en heures. Malou ne semblait pas lui en tenir rigueur, endormi contre la gorge de sa mère dont l’esprit vagabondait au loin, presque sereinement … Jusqu’à ce que l’on frappe à la porte. Un peu groggy, la blonde avait ouvert un œil, puis deux, guettant l’arrivée d’une des Fraser ou de la Muller. Non, c’était bien un visiteur, au moins que les filles aient oublié leurs clés… Elle se releva avec précaution – son ventre lui faisait encore un peu mal, ses abdominaux tiraillés dans une sorte de courbature perpétuelle-, cala son fils confortablement dans le pli de son coude et, d’un pas encore un peu trainant, se dirigea vers la porte d’entrée.
Elle ne réagit pas tout de suite en découvrant Katherine sur son paillasson. Elle battit des cils en fixant son visage contrit, la dévisageant de la tête au pied sans un mot. Katherine, cette chère Kat, dont elle n’avait plus eu de nouvelles depuis, quoi, plus d’un an ? Deux ? Elle avait arrêté de faire le compte avec le temps, contrairement à Gab qui pouvait certainement lui préciser à la minute près. Kat, sa tendre amie, une confidente précieuse, qui lui faisait garder les pieds sur terre, parfois. Qui l’avait soutenu, souvent, pour mieux là lâcher, ensuite. Le regard de Rose s’éclaira enfin, mais ce qui s’allumait dans le fond de ses iris ne disaient rien de bon.
Bonjour Kat. Donne moi une seule bonne raison de ne pas le faire.