- InvitéInvité
Soigner le mal par le mal [Cleo]
Jeu 23 Mai 2019 - 18:10
C'est avec une boule au ventre que je me rendais au premier étage en cette fin de journée. Des fois, je prenais des décisions sur un coup de tête, mais là, ce n'était pas le cas. J'avais procrastiné cette demande jusqu'à cette semaine, tous mes proches m'avaient conseillés, pour lutter contre ma peur panique, de prendre contact avec le professeur de défense contre les forces du mal. Même monsieur Wakefield me l'avait suggéré… et j'avais toujours balayé cette possibilité d'un revers de main. Bien que je suive les cours assidument, ça ne guérissait pas, ça n'aidait pas ce qui me hantait depuis maintenant presque une année.
Il n'y avait qu'une seule véritable raison qui m'avait décidée. Une personne, alors que voilà la seule qui ne m'avait rien demandé, rien proposé. Être en couple avec la diplomate slave, ma ravisseuse, avait révélé des options que je ne voulais même pas imaginer jusqu'alors.
Et si elle culpabilisait trop à cause de cet accident ? Ce n'était pourtant qu'un malheureux accident.
Et si je devais l'affronter une nouvelle fois ?
Et si je continuais d'avoir peur d'elle alors que je l'aimais ?
Et si ma terreur était motif de rupture ?
J'avais justement souhaité rester à ses côtés car fuir son image, son souvenir m'avait été vain jusqu'à ce que je sache réellement qui elle était.
La seule et dernière option qu'il me restait pour pouvoir affronter mes démons, mon épouvantard… c'était de l'affronter, lui faire face.
Embrasser Lubia et dormir à ses côtés ne me dérangeaient pas, même si la présence menaçante restait toujours palpable dans l'air et me mettait souvent terriblement mal à l'aise. Pourtant, de cette louve je ne voulais pas m'en faire mon ennemie… mais une alliée. N'étions-nous pas à présent membres de la même meute ?
Poussant la porte de l'amphithéâtre, je prenais un instant pour l'admirer, un goût amer en bouche. Quelle ironie de revenir ici, là où j'avais connu mon premier amour, où j'avais échangé mon premier baiser, pour aujourd'hui trouver une solution à mon couple actuel.
Cette salle était mon rendez-vous amoureux, cela allait sans dire.
Après ce court instant d'observation, je soupirais tranquillement tout en m'approchant du centre de la pièce, là où se situait le bureau du professeur. D'un geste un peu négligé, je posais mon sac sur l'une des tables au premier rang avant de m'assoir, les pupilles brunes foncées relevées sur plafond pour l'admirer.
Mains jointes tranquillement devant moi, posées sur la peau de mes genoux recouverts de mon jean troué, j'avais au préalable retiré mon blouson en cuir pour laisser voir une marinière aux manches courtes noire et blanche.
Avec patience, j'attendais la venue de madame Amonwë même si j'appréhendais un peu notre rencontre. N'avait-elle pas vaguement la même réputation que les enseignantes de Potions et de Sciences politiques et magiques ?
Il n'y avait qu'une seule véritable raison qui m'avait décidée. Une personne, alors que voilà la seule qui ne m'avait rien demandé, rien proposé. Être en couple avec la diplomate slave, ma ravisseuse, avait révélé des options que je ne voulais même pas imaginer jusqu'alors.
Et si elle culpabilisait trop à cause de cet accident ? Ce n'était pourtant qu'un malheureux accident.
Et si je devais l'affronter une nouvelle fois ?
Et si je continuais d'avoir peur d'elle alors que je l'aimais ?
Et si ma terreur était motif de rupture ?
J'avais justement souhaité rester à ses côtés car fuir son image, son souvenir m'avait été vain jusqu'à ce que je sache réellement qui elle était.
La seule et dernière option qu'il me restait pour pouvoir affronter mes démons, mon épouvantard… c'était de l'affronter, lui faire face.
Embrasser Lubia et dormir à ses côtés ne me dérangeaient pas, même si la présence menaçante restait toujours palpable dans l'air et me mettait souvent terriblement mal à l'aise. Pourtant, de cette louve je ne voulais pas m'en faire mon ennemie… mais une alliée. N'étions-nous pas à présent membres de la même meute ?
Poussant la porte de l'amphithéâtre, je prenais un instant pour l'admirer, un goût amer en bouche. Quelle ironie de revenir ici, là où j'avais connu mon premier amour, où j'avais échangé mon premier baiser, pour aujourd'hui trouver une solution à mon couple actuel.
Cette salle était mon rendez-vous amoureux, cela allait sans dire.
Après ce court instant d'observation, je soupirais tranquillement tout en m'approchant du centre de la pièce, là où se situait le bureau du professeur. D'un geste un peu négligé, je posais mon sac sur l'une des tables au premier rang avant de m'assoir, les pupilles brunes foncées relevées sur plafond pour l'admirer.
Mains jointes tranquillement devant moi, posées sur la peau de mes genoux recouverts de mon jean troué, j'avais au préalable retiré mon blouson en cuir pour laisser voir une marinière aux manches courtes noire et blanche.
Avec patience, j'attendais la venue de madame Amonwë même si j'appréhendais un peu notre rencontre. N'avait-elle pas vaguement la même réputation que les enseignantes de Potions et de Sciences politiques et magiques ?
- InvitéInvité
Re: Soigner le mal par le mal [Cleo]
Jeu 23 Mai 2019 - 21:44
« soigner le mal par le mal »
La cloche sonne, les étudiants quittent ton amphithéâtre avec rapidité. Peu osent s’aventurer jusqu’à ton bureau pour te questionner. Certains diront qu’il s’agit de ta prestance, d’autres parleront de ta froideur. Peu importe. Ta journée de cours est terminée, tu enfiles un blazer noir par-dessus ta robe aux reflets pourpres. Tu te lèves enfin de ta chaise, un grimoire entre les mains, profitant de ta solitude pour le parcourir avec intérêt. Enfin, tu t’assieds quelques minutes dans les gradins, poursuivant ta lecture avec avidité. Après plusieurs pages, ton regard se perd sur l’immense salle qui se présente à toi. Peut-être un peu hébétée, tu souris vaguement. Vingt-ans auparavant, tu t’asseyais exactement à cette table-là et la vue observée était identique. Vingt-ans auparavant, jamais tu n’aurais imaginé un jour enseigner au cœur de cet endroit. Il n’est pas rare que tu sois ainsi prise à parti par des souvenirs qui te reviennent. Souvenirs du passé. Souvenirs dépassés.
De tes iris noirs, tu reportes ton attention sur l’ouvrage que tu détiens. Il traite notamment des sortilèges de protection avancés, écrit auquel tu as contribué sur l’écriture de plusieurs pages. Mais, ce qui retient ton œil est tout autre chose. Dans ce bouquin tu as glissé une lettre reçue il y a quelques jours et provenant d’une étudiante. Abigail Dowell, Ethelred, étudiante en neuvième année en spécialité botanique et magizoologie. C’est une jeune femme qui suit tes enseignements avec assiduité. Tu apprécies son sérieux, sans plus la connaître. Le papier semble glisser entre tes doigts parfaitement manucurés. Tu le ranges soigneusement entre deux pages, quittant un instant ta salle de classe pour te rendre à la salle des professeurs.
C’est un quart d’heure plus tard que tes talons hauts claquent de nouveau sur le sol de ton amphithéâtre. Munie de deux cafés, tu descends les escaliers qui mènent jusqu’à ton bureau, apercevant ton étudiante et relevant sa ponctualité. En passant, tu déposes un des cafés juste devant elle. « Vous en aurez besoin » assures-tu en prenant une gorgée du tiens. Tu restes debout juste devant la table sur laquelle elle se trouve, réajustant une mèche de tes cheveux par la même occasion. « Bien, Miss Dowell, vous m’avez sollicité comme beaucoup de vos collègues de promotion pour des cours particuliers, c’est bien cela ? Hm, il va falloir me convaincre. » Tu te détournes de la jeune femme pour enfin te diriger vers ton bureau personnel sur lequel tu viens t’asseoir. Tes phalanges tapotent en rythme sur la couverture d’un grimoire tandis que tu retires ton blazer. Ta robe te sied à merveille, assortie à ton rouge à lèvres carmin. « Vos résultats sont tout à fait corrects. Votre comportement est quant à lui assidu. Alors je me suis permise d’émettre tout un tas d’hypothèses sur les raisons de cette entrevue. En quoi puis-je vous aider ? » Cette fois, tu poses ton regard dans le sien malgré la distance qui vous sépare. C’est un échange neutre qui ne vise absolument pas à l’intimider ou à l’inciter à parler. Ses résultats scolaires te sont tout à fait suffisants pour engager des cours particuliers.
code by EXORDIUM. | imgs by tumblr
- InvitéInvité
Re: Soigner le mal par le mal [Cleo]
Ven 24 Mai 2019 - 16:45
Poliment, je me relevais en voyant l'enseignante s'approcher de moi, et je ne réussissais pas à cacher ma surprise lorsqu'elle me déposa un café sur la table à laquelle j'avais pris place momentanément. Un peu confuse, et ne sachant guère comment me comporter pour le moment, je balbutiais un remerciement maladroit.
Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle ne me mettait pas spécialement à l'aise, mais au fond, qui le faisait ? Même monsieur Wakefield qui était de loin l'un des professeurs les plus gentils de l'université arrivait à m'impressionner… alors l'allure sévère et stricte de madame Amonwë n'était pas pour m'aider. Pourtant, je savais me faire violence, et dans le fond, je ne voulais pas déranger la femme. J'avais besoin d'aide, tout le monde me l'avait dit, et même mon tuteur de musique m'avait suggéré de venir la voir. Il avait fallu que de nouveaux sentiments me traversent pour que je me décide enfin.
Cela dit, le simple fait qu'elle m'apporte du café me la rendait déjà un peu plus sympathique, et c'est debout face à elle que je me tenais alors, un peu pantelante. J'étais effectivement une bonne élève, comme dans toutes les matières que je suivais, toutefois, j'étais certaine que l'enseignante en face de moi avait pu observer certaines de mes lacunes. Quoiqu'il en soit, je croyais comprendre qu'elle souhaitait que j'argumente ma demande, pour que je mérite nos entretiens privés. Pour se faire, je décidais donc de jouer la carte de la vérité. Après tout, monsieur Chaffinch, madame Sykes et monsieur Wakefield connaissaient déjà ma situation, alors il n'y avait pas de raison que je l'occulte à la femme qui avait gentiment répondue présente pour ce moi en cette fin de journée.
Sans jamais regarder ma supérieure dans les yeux, je décidais de courageusement relever les manques de ma marinière qui touchaient jusqu'alors mes coudes. Montant le tissu jusqu'à mes épaules, je laissais visible les nombreuses cicatrices qui striaient ma peau, et il n'était pas difficile de deviner que ce n'était que le sommet de l'iceberg en voyant que certaines marques continuaient sur ma nuque pour se cacher derrière mes cheveux.
Joignant alors mes mains devant moi comme une enfant fautive, je baissais le regard ainsi que le menton pour fixer un point invisible en contre-bas.
- Le 28 juin 2018, je me suis rendue dans la forêt avec une amie et nous sommes tombées nez à nez avec un loup-garou. La créature s'est attaquée à mon amie et, pour la protéger, je l'ai combattue… mais sans jamais prendre ma baguette. J'étais sous ma forme animagus. Nous avons pu nous échapper de justesse, mais je garde de cette rencontre de lourdes séquelles physiques et mentales. Maux de tête, crampes, mais surtout insomnies, terreurs nocturnes et peurs diverses comme… Je m'interrompais pour fouiller dans ma poche. Avec calme et discrétion, je posais ma baguette sur le bureau de l'enseignante, au cas où elle voulait s'en saisir. D'un bois rosé, elle était atypique dans la forme de son manche qui rappelait l'aile d'un dragon. Une baguette faite pour moi, pour sûr, et ce, jusqu'à l'intérieur. Un poil de loup-garou constitue son cœur. C'est dire à quel point j'étais destinée à cette rencontre mais… mais du coup j'ai beaucoup de mal à l'utiliser, pendant longtemps même j'avais du mal à simplement la saisir. J'étais certaine que la sorcière devant moi avait pu observer que ma participation assidue à ses cours n'était pas tous les jours au diapason de la maitrise de ma baguette.
Passant une main sur ma nuque, nerveuse, et comme si j'avais une douleur, je me permettais de me taire un instant. Relevant rapidement mes pupilles brunes foncées sur mon enseignante, je fuyais bien vite à nouveau son regard, signe que je ne souhaitais en rien me confronter à elle ni lui faire perdre son temps.
- On m'a conseillé à plusieurs reprises de venir vous voir pour… essayer de me désensibiliser à tout ça en plus de mes séances de psychomagie à Sainte-Mangouste, et … pourquoi pas, me préparer davantage à une potentielle prochaine rencontre. J'ai juste… mis du temps à me décider.
J'avais envie de retrouver un sommeil paisible. J'avais envie de ne plus craindre Lubia. J'avais envie de pouvoir la serrer contre moi sans craindre d'étreindre aussi la bête qui avait failli m'ôter la vie. Mais ça, je ne pouvais pas le dire. Interdiction absolue.
Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle ne me mettait pas spécialement à l'aise, mais au fond, qui le faisait ? Même monsieur Wakefield qui était de loin l'un des professeurs les plus gentils de l'université arrivait à m'impressionner… alors l'allure sévère et stricte de madame Amonwë n'était pas pour m'aider. Pourtant, je savais me faire violence, et dans le fond, je ne voulais pas déranger la femme. J'avais besoin d'aide, tout le monde me l'avait dit, et même mon tuteur de musique m'avait suggéré de venir la voir. Il avait fallu que de nouveaux sentiments me traversent pour que je me décide enfin.
Cela dit, le simple fait qu'elle m'apporte du café me la rendait déjà un peu plus sympathique, et c'est debout face à elle que je me tenais alors, un peu pantelante. J'étais effectivement une bonne élève, comme dans toutes les matières que je suivais, toutefois, j'étais certaine que l'enseignante en face de moi avait pu observer certaines de mes lacunes. Quoiqu'il en soit, je croyais comprendre qu'elle souhaitait que j'argumente ma demande, pour que je mérite nos entretiens privés. Pour se faire, je décidais donc de jouer la carte de la vérité. Après tout, monsieur Chaffinch, madame Sykes et monsieur Wakefield connaissaient déjà ma situation, alors il n'y avait pas de raison que je l'occulte à la femme qui avait gentiment répondue présente pour ce moi en cette fin de journée.
Sans jamais regarder ma supérieure dans les yeux, je décidais de courageusement relever les manques de ma marinière qui touchaient jusqu'alors mes coudes. Montant le tissu jusqu'à mes épaules, je laissais visible les nombreuses cicatrices qui striaient ma peau, et il n'était pas difficile de deviner que ce n'était que le sommet de l'iceberg en voyant que certaines marques continuaient sur ma nuque pour se cacher derrière mes cheveux.
Joignant alors mes mains devant moi comme une enfant fautive, je baissais le regard ainsi que le menton pour fixer un point invisible en contre-bas.
- Le 28 juin 2018, je me suis rendue dans la forêt avec une amie et nous sommes tombées nez à nez avec un loup-garou. La créature s'est attaquée à mon amie et, pour la protéger, je l'ai combattue… mais sans jamais prendre ma baguette. J'étais sous ma forme animagus. Nous avons pu nous échapper de justesse, mais je garde de cette rencontre de lourdes séquelles physiques et mentales. Maux de tête, crampes, mais surtout insomnies, terreurs nocturnes et peurs diverses comme… Je m'interrompais pour fouiller dans ma poche. Avec calme et discrétion, je posais ma baguette sur le bureau de l'enseignante, au cas où elle voulait s'en saisir. D'un bois rosé, elle était atypique dans la forme de son manche qui rappelait l'aile d'un dragon. Une baguette faite pour moi, pour sûr, et ce, jusqu'à l'intérieur. Un poil de loup-garou constitue son cœur. C'est dire à quel point j'étais destinée à cette rencontre mais… mais du coup j'ai beaucoup de mal à l'utiliser, pendant longtemps même j'avais du mal à simplement la saisir. J'étais certaine que la sorcière devant moi avait pu observer que ma participation assidue à ses cours n'était pas tous les jours au diapason de la maitrise de ma baguette.
Passant une main sur ma nuque, nerveuse, et comme si j'avais une douleur, je me permettais de me taire un instant. Relevant rapidement mes pupilles brunes foncées sur mon enseignante, je fuyais bien vite à nouveau son regard, signe que je ne souhaitais en rien me confronter à elle ni lui faire perdre son temps.
- On m'a conseillé à plusieurs reprises de venir vous voir pour… essayer de me désensibiliser à tout ça en plus de mes séances de psychomagie à Sainte-Mangouste, et … pourquoi pas, me préparer davantage à une potentielle prochaine rencontre. J'ai juste… mis du temps à me décider.
J'avais envie de retrouver un sommeil paisible. J'avais envie de ne plus craindre Lubia. J'avais envie de pouvoir la serrer contre moi sans craindre d'étreindre aussi la bête qui avait failli m'ôter la vie. Mais ça, je ne pouvais pas le dire. Interdiction absolue.
- InvitéInvité
Re: Soigner le mal par le mal [Cleo]
Sam 25 Mai 2019 - 19:32
« soigner le mal par le mal »
Surprise affichée sur son visage. Remerciement maladroit. Tu ne relevais pas son comportement. Tu as conscience que presque tout le monde dans ce château t’entrevois comme une panthère aussi sauvage qu’imprévisible. Avaient-ils tort ? Ta forme animagus parle d’elle-même. Observatrice, tes prunelles semblent analyser chacun de ses gestes, de l’ajustement de ses manches jusqu’à son regard fuyant. Très souvent, l’on souligne ta prestance et ton allure intimidante. Au fond, ce n’est pas quelque chose que tu souhaites changer chez toi. Tu es comme cela et cette façon d’être ne t’empêche absolument pas de te montrer chaleureuse à de rares occasions. Le fait de lui offrir un café en est une. Un premier pas pourrait-on dire. Parfaitement impassible, tes yeux détaillent avec précision les coupures qui parsèment les bras de la jeune femme. Tu peux deviner que ces marques s’étendent bien au-delà. Ton silence traduit à la fois ton désir d’en savoir davantage mais également ta posture d’accueil. En tant que directrice de maison, tu es habituée à recevoir des étudiants et à les écouter. Tu peux te montrer froide et distante mais ils savent pertinemment que ta porte sera toujours ouverte s’ils en éprouvent le besoin. Ce qu’ils te confient, tu le garde précieusement pour toi. Tu restes une femme de confiance.
Ta gorge se serre lorsqu’Abigail débute son discours. Sourcils froncés à l’évocation d’un lycanthrope, ton visage traduit enfin un soupçon d’empathie. Intérieurement tu te mets à sa place. L’idée d’affronter une telle créature sous sa forme animagus était intéressante. Quoique tu n’as aucune idée de la forme qu’elle prend. Tu notes précisément les séquelles listées par l’Ethelred. Bien évidemment tu devines la présence d’un psychotraumatisme, ayant toi-même souffert de tels symptômes pour une situation tout autre. Tes iris se posent sur la baguette magique déposée sur ton bureau. D’un mouvement précis, tu t’en saisis et la scrute du regard. Ton expertise te permet désormais de pressentir les composants d’un tel artéfact. Ce bois rosé, cette sculpture en forme d’aile de dragon, une certaine finesse dans le manche, tu penses qu’il s’agit d’un bois de pin sylvestre. L’énergie qui s’en dégage est celle d’une créature de la nuit, tu émets l’hypothèse d’un poil de loup-garou, idée rapidement confirmée par les mots de l’étudiante. Tu acquiesces d’un signe de la tête à ce qu’elle vient de dire. Destinée ou non à cette rencontre, tu comprends vite combien faire union avec sa baguette doit être difficile. C’est même une évidence. Chaque bois, chaque composant dégage une énergie toute particulière que tu as appris à distinguer. Après un tel accident, il est classique d’être confronté à une difficulté de la sorte. Tu n’es pas étonnée.
Enfin, la brune t’adresse un regard, rapide, hésitant, fuyant. Tu ne lui en tiens pas rigueur. Vient également l’objectif supposé de vos séances ainsi que sa demande officielle. L’idée d’une désensibilisation associée à de la psychomagie te semble pertinente. Ses paroles s’orientent par la suite vers une seconde demande, celle de se préparer à une hypothétique prochaine rencontre. Sa baguette roulant entre tes phalanges manucurées, tu balaies les gradins de tes yeux noirs, respectant ainsi ce contact visuel qui semble difficile pour ton élève. « Je salue votre courage et votre décision de venir jusqu’à moi pour initier un tel travail. » Le ton est grave, les mots sincères. « Deux options s’offrent à nous. Tout d’abord, une désensibilisation systématique permettrait de vous exposer par imagination à cette situation traumatique. Par imaginaire, dans un premier temps. Viendrait ensuite une phase d’exposition réelle, d’abord en faisant face à un épouvantard ou bien une illusion que je peux créer par voie magique. Quand nous jugerons que vous serez prête, il sera temps de vous confronter à un réel lycanthrope. En ma compagnie. » Tes paroles sont mesurées, précises, tu tiens à ce qu’elle comprenne chaque phase d’un tel travail. « Faire de nouveau union avec votre baguette prendra du temps, c’est un processus qui prendra forme principalement lors de la phase d’exposition avec l’épouvantard. » Tu lui tends de nouveau son morceau de bois et croise cette fois son regard. « Nous pouvons commencer dès maintenant, Miss Dowell. Si ce plan d’action vous convient bien évidemment. »
code by EXORDIUM. | imgs by tumblr
- InvitéInvité
Re: Soigner le mal par le mal [Cleo]
Dim 26 Mai 2019 - 10:29
Mes épaules s'affaissèrent à la fin de mon récit, et c'est soulagée que je constatais que mon professeur avait la délicatesse de ne pas m'imposer son regard. Discrètement, je vins à recouvrir à nouveau des manches mes épaules pour ne pas l'obliger à contempler la laideur que je dégageais, osant alors redresser mes prunelles sombres sur elle. Très timide et discrète, il était rare que dans une situation similaire j'ai le courage d'affronter directement autrui. C'était bien plus facile lorsque la personne en face ne me regardait pas directement. Toutefois, ce n'était pas parce que j'étais fuyante que j'étais inattentive à ce qu'on me disait, bien au contraire. Je réussissais même à apercevoir certains détails qui pouvaient échapper à tous les autres. Ma grande capacité d'adaptation et d'observation ainsi que ma profonde empathie faisaient de moi une sorcière de qualité, d'autant plus pour le cursus que j'avais choisi.
La sincérité qui se dégageait des paroles de ma supérieure me firent rougir et me gênèrent beaucoup. Y avait-il seulement du courage à affronter un loup-garou à mains nues ? Et d'y aller au péril de sa vie ? Voilà un an que je me posais la question. Courage… ou inconscience ? Bien trop peu imbue de moi-même, je préférais parler d'inconscience. À ce moment-là, il n'y avait que la vie d'Aislin qui comptait. La protéger. Rien d'autre.
Pourtant attentive à ce que la sorcière me disait, je me permettais de reculer jusqu'à revenir m'asseoir là où j'avais pris place initialement. Attrapant la petite tasse de café entre mes doigts, je fixais le liquide sombre tout en prenant en considérations chaque mot qu'elle prononçait.
Tous avaient une importance capitale.
Apparemment, j'avais réussi à la convaincre de m'aider, et j'en étais rassérénée, mais maintenant cela impliquait que je ne devais pas la décevoir. Un nouveau fardeau, mais j'étais prête à relever le défi. Pour Lubia.
Au fur et à mesure qu'elle me parlait, je hochais lentement le menton en signe d'approbation. Buvant même une gorgée de mon café, je fronçais les sourcils alors qu'elle mentionnait une véritable confrontation. Qu'importe le temps que cela prendra. Une semaine, un mois, un an ou peut-être même dix, cette simple idée me faisait frissonner d'horreur. Clairement, je n'étais pas encore prête pour cette étape. Mais je mettais ma confiance entre les mains de madame Amonwë, car je sentais bien qu'elle ne désirait pas me presser. Elle m'expliquait simplement les démarches que nous allions suivre, si d'aventure je souhaitais toujours suivre ma désensibilisation avec elle. Ce qui était le cas.
Dans un battement de cils, je regardais l'enseignante pour lui répondre, ma tasse devant mes lèvres comme si je souhaitais me cacher derrière. Ce qui était évidemment absurde.
- J'avais commencé une désensibilisation, directement par pensine. Mon traumatisme est si profond que j'en suis venue à avoir peur de me promener en forêt ce qui est… plutôt handicapant pour moi qui suis le cursus de magizoologue. Un petit sourire en coin étira mes lèvres jusqu'à ce que mes yeux retombèrent dans le café. Maintenant ça va un peu mieux mais… c'est vrai que je n'ai pas vraiment continué à me replonger dans les situations, pas de manière assidue, et ce bien malgré moi.
Alors, j'aurai pu continuer à me plonger dans la pensine de Levius sans lui après son départ, mais je savais que cela pouvait être dangereux pour mon équilibre mental. Une désensibilisation mal faite pouvait engendrer l'effet totalement inverse du résultat escompté. Je voulais absolument l'éviter.
Pourtant, après une deuxième gorgée, je me redressais à nouveau pour faire face à l'enseignante. Cette fois, mes prunelles brunes foncées se plantèrent, de manière étrangement assurée, dans les siennes.
- Je vous fais confiance. Commençons.
Inutile de procrastiné davantage. Je devais avancer. J'en avais marre de faire des cauchemars toutes les nuits. Je voulais aimer sans détours.
La sincérité qui se dégageait des paroles de ma supérieure me firent rougir et me gênèrent beaucoup. Y avait-il seulement du courage à affronter un loup-garou à mains nues ? Et d'y aller au péril de sa vie ? Voilà un an que je me posais la question. Courage… ou inconscience ? Bien trop peu imbue de moi-même, je préférais parler d'inconscience. À ce moment-là, il n'y avait que la vie d'Aislin qui comptait. La protéger. Rien d'autre.
Pourtant attentive à ce que la sorcière me disait, je me permettais de reculer jusqu'à revenir m'asseoir là où j'avais pris place initialement. Attrapant la petite tasse de café entre mes doigts, je fixais le liquide sombre tout en prenant en considérations chaque mot qu'elle prononçait.
Tous avaient une importance capitale.
Apparemment, j'avais réussi à la convaincre de m'aider, et j'en étais rassérénée, mais maintenant cela impliquait que je ne devais pas la décevoir. Un nouveau fardeau, mais j'étais prête à relever le défi. Pour Lubia.
Au fur et à mesure qu'elle me parlait, je hochais lentement le menton en signe d'approbation. Buvant même une gorgée de mon café, je fronçais les sourcils alors qu'elle mentionnait une véritable confrontation. Qu'importe le temps que cela prendra. Une semaine, un mois, un an ou peut-être même dix, cette simple idée me faisait frissonner d'horreur. Clairement, je n'étais pas encore prête pour cette étape. Mais je mettais ma confiance entre les mains de madame Amonwë, car je sentais bien qu'elle ne désirait pas me presser. Elle m'expliquait simplement les démarches que nous allions suivre, si d'aventure je souhaitais toujours suivre ma désensibilisation avec elle. Ce qui était le cas.
Dans un battement de cils, je regardais l'enseignante pour lui répondre, ma tasse devant mes lèvres comme si je souhaitais me cacher derrière. Ce qui était évidemment absurde.
- J'avais commencé une désensibilisation, directement par pensine. Mon traumatisme est si profond que j'en suis venue à avoir peur de me promener en forêt ce qui est… plutôt handicapant pour moi qui suis le cursus de magizoologue. Un petit sourire en coin étira mes lèvres jusqu'à ce que mes yeux retombèrent dans le café. Maintenant ça va un peu mieux mais… c'est vrai que je n'ai pas vraiment continué à me replonger dans les situations, pas de manière assidue, et ce bien malgré moi.
Alors, j'aurai pu continuer à me plonger dans la pensine de Levius sans lui après son départ, mais je savais que cela pouvait être dangereux pour mon équilibre mental. Une désensibilisation mal faite pouvait engendrer l'effet totalement inverse du résultat escompté. Je voulais absolument l'éviter.
Pourtant, après une deuxième gorgée, je me redressais à nouveau pour faire face à l'enseignante. Cette fois, mes prunelles brunes foncées se plantèrent, de manière étrangement assurée, dans les siennes.
- Je vous fais confiance. Commençons.
Inutile de procrastiné davantage. Je devais avancer. J'en avais marre de faire des cauchemars toutes les nuits. Je voulais aimer sans détours.
- InvitéInvité
Re: Soigner le mal par le mal [Cleo]
Jeu 30 Mai 2019 - 18:32
« soigner le mal par le mal »
Tes prunelles suivent les pas de l’étudiante. Silencieuse, tu l’observes simplement regagner sa place dans les gradins, saisissant son gobelet de café. Tu en fais de même, comme par mimétisme. Après ton discours sur le programme que tu proposais, tu prenais une gorgée de cette boisson que tu affectionnais tant. Ton sang-froid détonnait avec ton caractère de feu. Il semblerait que depuis que tu fréquentes l’enseignante en métamorphoses, tu te sois assagie, ou peut-être simplement détendue. Un peu plus qu’à l’ordinaire. En fait, ce n’est pas plus mal. Au contraire. Tu restes donc stoïque, impassible, ne laissant rien transparaître. Au fond, ce qu’a vécu la jeune Dowell te rappelle cette part de ton histoire personnelle que tu as longtemps combattu. Que tu combats encore d’ailleurs, à moindre effort ceci dit. Les signes du psychotraumatisme étaient très présents chez toi. Ils passaient à la fois par une dissociation très forte de ta personnalité, ainsi que des comportements d’évitement visant à bannir loin de ta conscience cette mémoire traumatique des faits. C’est la magie qui t’es venue en aide, surtout le fait de devenir une animagus. Noble apprentissage.
Tu écoutes les précisions données par la petite brune. La désensibilisation par pensine est une technique couramment utilisée par les médicomages, elle fonctionne très bien dans la plupart des cas, sauf peut-être pour les traumatismes les plus complexes. Tu repères une réaction d’évitement comme tu as pu en avoir toi-même par le passé. Des balades en forêt difficiles, évidemment il faudra travailler là-dessus. Tu réponds avec ironie à ce qu’elle vient de dire à propos de son cursus. C’est amusant, tu ne peux le nier. « Il faudra renouveler nos rencontres une fois par semaine. Généralement, sept à huit séances laissent déjà apercevoir des signes positifs. Onze séances suffisent en moyenne. Je précise par ailleurs que je suis davantage disponible les soirs, après les cours. » Le timbre de ta voix est mesuré, il inspire confiance, on te l’a toujours signifié ainsi. Tu terminais ton gobelet de café, prête à ce qui allait suivre. L’Ethelred te donnais le feu vert, prétextant te faire confiance. Tu hoches la tête à cette formulation que tu apprécies sincèrement. Ce sera la base de votre alliance.
Tu effleures le bureau central de ta main, celui-ci se métamorphose alors en un élégant et somptueux divan de velours carmin. Reflet de tes lèvres maquillées. Comme par enchantement, la lumière des nombreuses torches de l’amphithéâtre s’abaisse pour finalement vous laisser dans la pénombre. Tu fais signe à Abigail de prendre place sur le confortable canapé rouge, t’asseyant sur un fauteuil de cuir que tu fais apparaître de nulle part. « Cette première séance consistera à nous projeter dans un travail entièrement basé sur votre imagination. Prenez ceci, tenez-le simplement entre vos mains » dis-tu en lui tendant une sorte de boule de cristal transparente de couleur mauve. « Cet objet est imprégné de divers Charmes d’illusions. Il captera vos pensées et les transformera en illusions qui prendront forme tout autour de nous. » D’un geste de la main tu verrouilles toutes les portes de l’amphithéâtre pour ne pas être interrompues. « Je voudrais que vous fermiez les yeux et que vous preniez plusieurs respirations profondes. Ensuite, vous imaginerez la forêt de l’Université. Si tout se passe bien, vous pourrez ensuite ouvrir les yeux et observer le résultat de l’illusion. Si vous vous projetez correctement, j’aurais également accès à l’illusion qui prendra place dans cette pièce. A tout moment je peux stopper le Charme. » Tes mots sont précis, ton discours est volontairement lent pour que chaque consigne soit comprise. « Commencez. »
code by EXORDIUM. | imgs by tumblr
- InvitéInvité
Re: Soigner le mal par le mal [Cleo]
Mer 5 Juin 2019 - 9:03
J'avais eu les cartes en main et j'avais joué le jeu. À présent, je devais assumer, il n'y avait plus de retour en arrière possible. À présent entre les mains de l'enseignante, je n'avais plus le choix que d'aller de l'avant, car renoncer n'était pas envisageable. Pour ma guérison et pour mon couple. J'avais la bonne manie, qui se changeait en défaut présentement, d'être une personne qui tenait ses engagements jusqu'au bout. Alors sans améliorations rapides de ma part, j'étais clouée ici. J'avais pourtant la sensation d'avoir déjà essayé tout ce qui était en mon pouvoir pour améliorer ma condition et aller sur la voie de la guérison.
Tourner le dos à ses démons. Ça n'avait pas fonctionné, comment tourner le dos à un prédateur ?
L'affronter. Je l'avais fait, plus d'une fois, et encore aujourd'hui. J'en tremblais toujours autant.
L'oublier. Impossible sans un sortilège d'oubliette et franchement… à quoi est-ce que ça allait m'avancer ? Je n'aurais même pas pu rencontrer Lubia dans ces conditions.
Bref… j'avais besoin d'aide, encore plus maintenant, et j'espérais sincèrement que madame Amonwë pouvait m'apporter cette aide. Mais puisque j'avais en ce jour pleinement confiance en monsieur Wakefield et qu'il me l'avait recommandée, alors j'essayais. Ça n'allait pas me faire de mal, si ?
Docile, mais non pas moins déterminée, timide mais au courage palpable, je hochais la tête, cette dernière étant enfoncée dans mes épaules. Le nombre de séance me convenait, et de toute façon je n'avais pas mon mot à dire. J'étais toutefois surprise qu'elle prétende qu'en seulement onze séances suffiraient pour voir une amélioration avoisinant la guérison. Si peu ? Voilà un an que je luttais à contre-courant pour que finalement il ne me faille que onze soirs dans ma vie ?
Clignant des yeux, dubitatives, je ne me permettais pas de commenter ce détail, nous verrons bien au fur et à mesure.
- Vos horaires seront les miens, travailler le soir ne m'a jamais fait peur.
Vérité crue et nue. J'étais peut-être une élève douée, mais je n'étais pas surdouée. Mon aisance aux cours, je la devais à mon acharnement répété et régulier. Je révisais énormément, l'été durant les grandes vacances, je me permettais de prendre de l'avance sur mes cours à venir, je passais des nuits blanches sur des sujets que je ne saisissais pas… bref, je me donnais les moyens de ma réussite. Ce qui expliquait entre autre pourquoi j'avais hâte d'en finir l'année prochaine, ma thèse m'apportant un poids non négligeable sur mes petites épaules à l'air si fragiles et aux allures abimées.
Sans réagir outre mesure, je regardais le bureau prendre la forme d'un divan au carmin séduisant et charmeur. En accompagnement, la lumière devint plus diffuse, ce qui eut pour effet de me faire réagir immédiatement. Je me crispais et par réflexe de défense, j'en vins à saisir ma baguette. Où que je me trouve, qu'importe le lieu, la pénombre et l'approche de la nuit était pour moi synonyme d'angoisse et d'approche d'une terreur nocturne. Je faisais un pas sur le côté en balayant du regard l'amphithéâtre pour m'assurer qu'il n'y ait aucun danger. Réaction ridicule s'il en était puisque je savais que ma partenaire était à des kilomètres de l'université ce soir. Mais un jour, Levius m'avait confié que la peur était ma meilleure amie et que c'était elle qui allait me maintenir en vie.
Je revins à moi uniquement lorsque la sorcière vint me tendre son objet sphérique mauve. Obéissante et bien peu compliquée, je rangeais un peu méfiante ma baguette avant de me saisir de l'orbe et d'écouter les instructions de l'enseignante.
Pourtant, ses mots raisonnèrent en moi comme un écho entêtant, une cacophonie désagréable, pour m'assurer que je n'avais pas halluciné.
"Il captera vos pensées et les transformera en illusions qui prendront forme tout autour de nous."
Wow, wow, wow… temps mort. Rembobinage. Mes pensées en illusions qui prendront forment dans la salle ?
Olalaolala me voilà dans une merde noire incommensurable.
De 1, il n'y aurait que des dragons dans cette pièce.
De 2, sans doute que ma sœur passerait par-là, juste histoire de s'incruster et foutre la merde.
De 3, les fleurs interdites et exposées dans la ferme des Bird prendront vie comme jamais, moi qui les étudiaient tous les jours…. Et sans nul doute qu'elles croqueraient mon enseignante pour que je puisse mieux m'enfuir. Puis le plante se ferait croquer par un dragon… ou ça n'irait pas forcément dans cet ordre, mais l'idée est là.
De 4, oui j'étais une petite fille sage et bien éduquée… mais j'avais moi aussi des désirs et des pulsions et … ho grand Merlin je ne voulais pas révéler à une parfaite inconnue tout ce que je souhaitais faire à ma petite amie le jour où nous nous révélerions dans notre plus simple tenue.
Et enfin de 5, si Lubia apparaissait et prenait sa forme de lycane, je la trahirais. Et ça, c'était absolument hors de question.
Putain… je n'avais pas le cul sorti du sable …
C'est de moins en moins certaine que l'idée d'être venue voir madame Amonwë était une bonne idée que je prenais place, très lentement, sur le divan, les jambes tremblantes.
Ok bon… pas de panique. J'avais fait ce genre d'exercice un bon millier de fois. Il fallait avant tout faire le vide pour qu'ensuite mon esprit puisse générer ce que je lui commandais en faisant taire cet inconscient qui risquait de me trahir à tout moment.
Facile pour une animagus de ma trempe, et je faisais ça régulièrement… alors pas de raison de s'affoler n'est-ce pas ?
Du calme.
Je prenais une grande inspiration pour chasser mon trouble puis me décidais enfin à fermer les yeux. Il vaut mieux tard que jamais parait-il.
Habituée à la méditation et à vider mes pensées, je parvenais à me détendre en un temps record. Imaginer la forêt, l'endroit exact de mon agression était chose facile aussi, tout était gravé. Je revoyais tout si clairement et avec une telle aisance, que l'amphithéâtre ne tardait pas à en prendre l'allure. Avec la même ambiance que cette nuit, un an plus tôt. Les pâles rayons de la lune traversant les feuillages des hauts arbres. Le sol recouvert du bois crépitant sous chacun de mes pas. Les faibles chants des oiseaux au loin, comme s'ils savaient qu'un danger rôdait.
C'est ce moment que je choisissais pour rouvrir les yeux et observer avec épouvante le résultat. La projection était si fidèle que j'en sursautais sur le divan, mes doigts se crispant sur la boule. Comme si tout mon être avait oublié le véritable emplacement où je me trouvais, à savoir l'université, je tournais la tête sur la gauche pour fixer un point. Un tronc. Plus épais que les autres. Angoisse collée au corps, j'en oubliais même la présence de mon enseignante alors que mon corps fut secoué de violents tremblements.
C'était là… derrière cet arbre que je l'avais vue pour la toute première fois. Avec son pelage ébène et ses yeux dorés meurtriers.
Tourner le dos à ses démons. Ça n'avait pas fonctionné, comment tourner le dos à un prédateur ?
L'affronter. Je l'avais fait, plus d'une fois, et encore aujourd'hui. J'en tremblais toujours autant.
L'oublier. Impossible sans un sortilège d'oubliette et franchement… à quoi est-ce que ça allait m'avancer ? Je n'aurais même pas pu rencontrer Lubia dans ces conditions.
Bref… j'avais besoin d'aide, encore plus maintenant, et j'espérais sincèrement que madame Amonwë pouvait m'apporter cette aide. Mais puisque j'avais en ce jour pleinement confiance en monsieur Wakefield et qu'il me l'avait recommandée, alors j'essayais. Ça n'allait pas me faire de mal, si ?
Docile, mais non pas moins déterminée, timide mais au courage palpable, je hochais la tête, cette dernière étant enfoncée dans mes épaules. Le nombre de séance me convenait, et de toute façon je n'avais pas mon mot à dire. J'étais toutefois surprise qu'elle prétende qu'en seulement onze séances suffiraient pour voir une amélioration avoisinant la guérison. Si peu ? Voilà un an que je luttais à contre-courant pour que finalement il ne me faille que onze soirs dans ma vie ?
Clignant des yeux, dubitatives, je ne me permettais pas de commenter ce détail, nous verrons bien au fur et à mesure.
- Vos horaires seront les miens, travailler le soir ne m'a jamais fait peur.
Vérité crue et nue. J'étais peut-être une élève douée, mais je n'étais pas surdouée. Mon aisance aux cours, je la devais à mon acharnement répété et régulier. Je révisais énormément, l'été durant les grandes vacances, je me permettais de prendre de l'avance sur mes cours à venir, je passais des nuits blanches sur des sujets que je ne saisissais pas… bref, je me donnais les moyens de ma réussite. Ce qui expliquait entre autre pourquoi j'avais hâte d'en finir l'année prochaine, ma thèse m'apportant un poids non négligeable sur mes petites épaules à l'air si fragiles et aux allures abimées.
Sans réagir outre mesure, je regardais le bureau prendre la forme d'un divan au carmin séduisant et charmeur. En accompagnement, la lumière devint plus diffuse, ce qui eut pour effet de me faire réagir immédiatement. Je me crispais et par réflexe de défense, j'en vins à saisir ma baguette. Où que je me trouve, qu'importe le lieu, la pénombre et l'approche de la nuit était pour moi synonyme d'angoisse et d'approche d'une terreur nocturne. Je faisais un pas sur le côté en balayant du regard l'amphithéâtre pour m'assurer qu'il n'y ait aucun danger. Réaction ridicule s'il en était puisque je savais que ma partenaire était à des kilomètres de l'université ce soir. Mais un jour, Levius m'avait confié que la peur était ma meilleure amie et que c'était elle qui allait me maintenir en vie.
Je revins à moi uniquement lorsque la sorcière vint me tendre son objet sphérique mauve. Obéissante et bien peu compliquée, je rangeais un peu méfiante ma baguette avant de me saisir de l'orbe et d'écouter les instructions de l'enseignante.
Pourtant, ses mots raisonnèrent en moi comme un écho entêtant, une cacophonie désagréable, pour m'assurer que je n'avais pas halluciné.
"Il captera vos pensées et les transformera en illusions qui prendront forme tout autour de nous."
Wow, wow, wow… temps mort. Rembobinage. Mes pensées en illusions qui prendront forment dans la salle ?
Olalaolala me voilà dans une merde noire incommensurable.
De 1, il n'y aurait que des dragons dans cette pièce.
De 2, sans doute que ma sœur passerait par-là, juste histoire de s'incruster et foutre la merde.
De 3, les fleurs interdites et exposées dans la ferme des Bird prendront vie comme jamais, moi qui les étudiaient tous les jours…. Et sans nul doute qu'elles croqueraient mon enseignante pour que je puisse mieux m'enfuir. Puis le plante se ferait croquer par un dragon… ou ça n'irait pas forcément dans cet ordre, mais l'idée est là.
De 4, oui j'étais une petite fille sage et bien éduquée… mais j'avais moi aussi des désirs et des pulsions et … ho grand Merlin je ne voulais pas révéler à une parfaite inconnue tout ce que je souhaitais faire à ma petite amie le jour où nous nous révélerions dans notre plus simple tenue.
Et enfin de 5, si Lubia apparaissait et prenait sa forme de lycane, je la trahirais. Et ça, c'était absolument hors de question.
Putain… je n'avais pas le cul sorti du sable …
C'est de moins en moins certaine que l'idée d'être venue voir madame Amonwë était une bonne idée que je prenais place, très lentement, sur le divan, les jambes tremblantes.
Ok bon… pas de panique. J'avais fait ce genre d'exercice un bon millier de fois. Il fallait avant tout faire le vide pour qu'ensuite mon esprit puisse générer ce que je lui commandais en faisant taire cet inconscient qui risquait de me trahir à tout moment.
Facile pour une animagus de ma trempe, et je faisais ça régulièrement… alors pas de raison de s'affoler n'est-ce pas ?
Du calme.
Je prenais une grande inspiration pour chasser mon trouble puis me décidais enfin à fermer les yeux. Il vaut mieux tard que jamais parait-il.
Habituée à la méditation et à vider mes pensées, je parvenais à me détendre en un temps record. Imaginer la forêt, l'endroit exact de mon agression était chose facile aussi, tout était gravé. Je revoyais tout si clairement et avec une telle aisance, que l'amphithéâtre ne tardait pas à en prendre l'allure. Avec la même ambiance que cette nuit, un an plus tôt. Les pâles rayons de la lune traversant les feuillages des hauts arbres. Le sol recouvert du bois crépitant sous chacun de mes pas. Les faibles chants des oiseaux au loin, comme s'ils savaient qu'un danger rôdait.
C'est ce moment que je choisissais pour rouvrir les yeux et observer avec épouvante le résultat. La projection était si fidèle que j'en sursautais sur le divan, mes doigts se crispant sur la boule. Comme si tout mon être avait oublié le véritable emplacement où je me trouvais, à savoir l'université, je tournais la tête sur la gauche pour fixer un point. Un tronc. Plus épais que les autres. Angoisse collée au corps, j'en oubliais même la présence de mon enseignante alors que mon corps fut secoué de violents tremblements.
C'était là… derrière cet arbre que je l'avais vue pour la toute première fois. Avec son pelage ébène et ses yeux dorés meurtriers.
- InvitéInvité
Re: Soigner le mal par le mal [Cleo]
Lun 10 Juin 2019 - 11:11
« soigner le mal par le mal »
Bref signe de tête qui vient confirmer les paroles de ton étudiante. Si elle n’a pas peur de travailler tard le soir ce sera un réel avantage. De ton côté, déjà très tôt dans ta jeunesse tu trouvais la nuit très stimulante. Tu as toujours eu cette impression que tes facultés intellectuelles étaient majorées au clair de lune. C’est étrange mais c’est ainsi. Peut-être simplement ton caractère ? Ou est-ce juste le calme environnant ? D’un autre côté, cet échange te confirmait la motivation qui animait la jeune femme. Un point fondamental du travail à réaliser. Toi, tu vas l’accompagner. Tout le travail lui reviendra. Au vacillement de l’éclairage tu remarques les réactions physiologiques qui opèrent chez Miss Dowell. En fait ce n’est pas si étonnant que cela. C’est même une réaction classique au regard du traumatisme dont elle souffre.
Avec lenteur l’Ethelred prenait place sur le divan nappé d’une touche carmin, incertaine probablement quant à l’issue des évènements. Tu ne réagis pas plus à cette attitude. Tu n’as pas pour but de l’entraver dans sa démarche. Assise. Jambes croisées. Tu es parfaitement détendue et ton calme défie presque l’état d’anxiété dans lequel la plus jeune doit être. Tes mains se joignent alors par-dessus ton genou, tu restes silencieuse après avoir dicté l’ensemble de tes consignes. Ta position volontairement décalée fait que tu as une vue sur toutes ses réactions. Lorsqu’elle ferme les yeux tu réalises qu’elle est fin prête à s’immiscer pleinement dans ce travail que vous allez accomplir ensemble.
Souffle coupé, tu balaies l’illusion de ton regard sombre. L’amphithéâtre que tu occupes a laissé place à une forêt inquiétante dont l’ambiance ne laisse pas indifférent. Les arbres sont hauts, tu lèves instantanément ton minois pour te confronter à cette vue imprenable. Si tu n’étais pas une sorcière avertie, cette forme de magie pourrait encore t’époustoufler. Le chant des volatiles vient heurter la tranquillité des lieux. C’est à cet instant précis qu’elle rouvre les yeux. Là, ta poitrine se serre, tu appréhendes sa réaction. L’étudiante en botanique et magizoologie sursaute sur l’étendue de tissu. Crispation sur la sphère d’améthyste. Tes prunelles suivent son regard qui se pointe alors sur un tronc d’arbre plus épais que les autres, peut-être plus lointain aussi. Tremblements marqués. Il ne t’en faut pas plus pour comprendre. « Bien. Quand vous vous sentirez prête, vous vous approcherez de cet arbre. L’illusion est ainsi faîte pour que l’animal n’attaque pas. Sauf si je lui en donne l’ordre. Vous pouvez donc vous approcher sans crainte. La désensibilisation passe par une phase d’approche afin d’éteindre la réponse comportementale de fuite face au danger. » Tes explications se veulent rassurante, ton intonation invite clairement à te faire confiance. L’avantage d’une telle méthode réside en ton contrôle personnel de la situation. Ainsi, c’est toi qui décideras lorsque le loup s’attaquera à la jeune Dowell. Pour l’instant ce n’est pas le but. « Puisez dans vos ressources internes, Abigail. Ayez confiance en vous. »
code by EXORDIUM. | imgs by tumblr
- InvitéInvité
Re: Soigner le mal par le mal [Cleo]
Mer 12 Juin 2019 - 0:12
La gorge nouée, je restais vissée sur le divan, les jambes collées l’une contre l’autre, tremblantes, mes mains crispées contre la sphère d’améthyste au point que j’aurais pu la briser malgré ma petite force physique. Yeux bruns plantés sur ce tronc d’arbre, derrière lequel elle était encore camouflée, j’essayais de me concentrer sur ma respiration pour garder ma raison. J’étais au bord de la crise de nerfs. Ma désensibilisation en pensine avait été douce avec Levius, je m’étais lentement réhabituée à être en forêt lors de la pleine lune… mais de là à être ici, exactement ici… c’était une thérapie extrêmement violente pour moi. Sans compter ce détail non négligeable : je ne pouvais pas trahir Lubia. Laissant échapper un douloureux soupir entre mes lèvres, je parvenais avec une immense peine à détourner le regard en direction de mon enseignante, sursautant légèrement en l'entendant. C’était comme rêver, être à ce point plongé qu’on en oublie toute notion du temps, mais que soudainement une voix étrangère à l’environnement vint retentir. Brusque retour à la réalité, je me souvenais à présent être dans la salle de cours. Électrochoc salvateur, je papillonnais plusieurs fois des paupières tout en essayant de capter les dires de la sorcière.
Même si je comprenais que ses paroles se voulaient rassurantes, croyait-elle vraiment que l’option de me lever et de m’approcher était en tout point une bonne idée ? La possibilité que l’apparition ne m’attaque pas était un détail à prendre en compte, bien sûr, mais dans le fond, ce n’était pas de l’affronter dont j’avais le plus peur… c’était de la créature. D’elle. Mon amour m’avait anesthésié lorsque nous avions été toutes les deux dans ce cabanon durant le festival, mais présentement, j’étais belle et bien lucide de la situation. J’avais pu la côtoyer, parce que je savais que Lubia était consciente. Aujourd’hui, ce ne sera pas le cas. L’année passée, ça n’avait pas été le cas. J’étais terrorisée par la forme de l’animal, sa bestialité, l’agressivité qui s’en dégageait. Bien que mon intuition reconnaissait qu’elle était la même personne, une part de moi les dissociait encore. Voilà pourquoi je voulais être ici, pour affronter les deux qui ne font qu’une.
Mais la situation était si risquée…
Péniblement, inspirée par une faible assurance, je réussissais à forcer sur les muscles de mes genoux pour me relever sans lâcher un seul instant la boule sur laquelle je m’agrippais avec obstination. Rassembler mon courage… c’était plus facile à dire qu’à faire. Du courage, j’en avais. Beaucoup même, c’était certain, et je ne m’en vantais pas. Toutefois là, il était de meilleur augure que je fasse appel à mon inconscience. M’approcher, la voir, faire face à mon épouvantard… risquer de la trahir.
Non mais ça va aller, j’ai fait le vide, c’était sûr que ce n’était pas elle qui allait apparaître.
Premier pas.
Et de toute façon j’étais en sécurité, c’était ce que madame Amonwë avait dit, et je lui faisais confiance pour intervenir au bon moment si un malheur devait arriver.
Deuxième pas.
Le but était de m’aider, pour pouvoir avancer, pour pouvoir mieux l’aimer et l’accompagner, pour pouvoir la soutenir dans les moments difficiles, dans ses transformations.
Troisième pas.
Était-ce parce que j’avais cligné des paupières ? Ou parce que j’avais remué un peu trop l’orbe ? Ou peut-être parce que l’illusion du décor était si parfaite ? Ou encore une simple élucubration de mon imagination ? Il n’empêchait qu’une ombre avait vacillé, là, derrière le tronc.
Arrêt net.
Souffle coupé, il m’était impossible de bouger, ne serait-ce que d’un battement de cils.
Et si… et si c’était elle ? Et si je trahissais sa confiance ? J’allais la perdre alors. Elle allait peut-être même me tuer définitivement pour ça, et peut-être bien malgré elle. J’étais liée à elle, et elle à moi. Je ne pouvais plus vivre sans elle, car l’oublier était illusoire… mais lui faire face aussi. Pas comme ça. Pas maintenant.
Avez-vous la moindre idée… ou au moins une toute petite parcelle… de ce qu'est la véritable terreur ? L'épouvante totale. Qui glace le sang jusqu'à l'âme. On m'a souvent dit que la terreur fait battre le cœur plus vite, mais c'est faux. Il s'arrête. Tout s'arrête. J'arrête même de respirer parce que… si la prédatrice entend, j'ai peur que ça lui déplaise. Et si j'ai une crampe dans la jambe, je serre les dents. Et je reste immobile, parce que ça, c'est une douleur que je peux supporter. Et que ça vaut toujours mieux que ce qu'elle me fera si j'attire son attention. La souffrance est tellement intense et totale, que rien d'autre n'a d'importance. Alors je peux rester sans manger pendant… pendant trois jours. Et je ne ferme pas les yeux une seconde. Parce que j'ai peur que si je m'endors ne serait-ce qu'une seconde, je ne me réveille plus jamais. Alors… je prie. Je prie… pitié Merlin, faites qu'elle ne revienne pas et que je ne sente plus son poids sur moi.
Personne ne devrait vivre avec cette terreur… personne.
Je vis avec cette peur, jour après jour, depuis un an.
Mais il est peut-être possible que nous soyons tous des victimes. Il est possible que nous soyons toutes et tous victimes de notre passé. Notre relation était si neuve. Si fraiche. Et pourtant le doux souvenir de nos moments simples ensemble vint m’ébranler, faisant tressaillir l’illusion de la forêt. Un cri de mouette fut même audible au loin, ce qui n’avait aucun rapport avec le lieu sylvestre actuel.
Une nouvelle ombre, plus grande, se déploya devant moi.
Mes pieds se plantèrent dans le sol, enracinés, il m’était totalement impossible de bouger. J’étais tétanisée à l’idée de la voir. À l’idée de l’affronter. À l’idée de la trahir.
Une larme engendrée par l’effroi, glacée, s’extirpa de mon œil pour couler le long de ma joue et la geler. Ma gorge s’étrangla et laissa échapper un gargouillis étrange.
C’est là que mes jambes flanchèrent. J’étais impuissante face à cette tétanie. Tombant à genoux, ils endurèrent le lourd choc entre le poids de mon corps et la réception du sol dur dans un bruit sourd. Affaiblis par la situation, mes doigts lâchèrent la sphère que je permettais alors de rouler mollement devant moi, interrompant toute l’illusion qui était de toute façon en train de trembler à cause du manque de stabilité.
Mes épaules secouées par le chagrin, j’essayais de le contenir tant bien que mal alors que je me recroquevillais.
La honte sur moi.
Faible sorcière que j’étais.
- J… Je ne peux pas… Pardonnez-moi… je ne peux… Je ne peux pas la trahir, je ne peux pas la perdre. Je ne peux pas…
J’avais échoué. Madame Amonwë gâchait son temps avec moi, j’étais un cas désespéré, à l’évidence. Il m’était tout simplement inimaginable d’approcher mon aimée dans ces conditions. La voie de ma guérison était si obscure, si faible, si dénuée d’espoir. Pourquoi m’entêtais-je ? Ne serait-ce pas plus aisé de laisser faire la fatalité ? Ce qui revenait à accepter le fait de mourir de ses crocs et de ses griffes un jour prochain.
Confuse, perdue, ma voix tressauta dans ma bouche, alors je vins cacher mon visage derrière ma main droite, fondant cette fois véritablement en larmes.
J’avais un gros problème psychologique. Non pas à cause de ma peur. Mais bel et bien parce que j’étais tombée amoureuse de ma ravisseuse. Qu’est-ce qui ne tournait pas rond chez moi ?
Dénuée de toute dignité, je laissais l’expression de mon profond traumatisme et de mon désespoir évident se déverser sans retenue devant mon professeur.
- Pardonnez-moi...
Même si je comprenais que ses paroles se voulaient rassurantes, croyait-elle vraiment que l’option de me lever et de m’approcher était en tout point une bonne idée ? La possibilité que l’apparition ne m’attaque pas était un détail à prendre en compte, bien sûr, mais dans le fond, ce n’était pas de l’affronter dont j’avais le plus peur… c’était de la créature. D’elle. Mon amour m’avait anesthésié lorsque nous avions été toutes les deux dans ce cabanon durant le festival, mais présentement, j’étais belle et bien lucide de la situation. J’avais pu la côtoyer, parce que je savais que Lubia était consciente. Aujourd’hui, ce ne sera pas le cas. L’année passée, ça n’avait pas été le cas. J’étais terrorisée par la forme de l’animal, sa bestialité, l’agressivité qui s’en dégageait. Bien que mon intuition reconnaissait qu’elle était la même personne, une part de moi les dissociait encore. Voilà pourquoi je voulais être ici, pour affronter les deux qui ne font qu’une.
Mais la situation était si risquée…
Péniblement, inspirée par une faible assurance, je réussissais à forcer sur les muscles de mes genoux pour me relever sans lâcher un seul instant la boule sur laquelle je m’agrippais avec obstination. Rassembler mon courage… c’était plus facile à dire qu’à faire. Du courage, j’en avais. Beaucoup même, c’était certain, et je ne m’en vantais pas. Toutefois là, il était de meilleur augure que je fasse appel à mon inconscience. M’approcher, la voir, faire face à mon épouvantard… risquer de la trahir.
Non mais ça va aller, j’ai fait le vide, c’était sûr que ce n’était pas elle qui allait apparaître.
Premier pas.
Et de toute façon j’étais en sécurité, c’était ce que madame Amonwë avait dit, et je lui faisais confiance pour intervenir au bon moment si un malheur devait arriver.
Deuxième pas.
Le but était de m’aider, pour pouvoir avancer, pour pouvoir mieux l’aimer et l’accompagner, pour pouvoir la soutenir dans les moments difficiles, dans ses transformations.
Troisième pas.
Était-ce parce que j’avais cligné des paupières ? Ou parce que j’avais remué un peu trop l’orbe ? Ou peut-être parce que l’illusion du décor était si parfaite ? Ou encore une simple élucubration de mon imagination ? Il n’empêchait qu’une ombre avait vacillé, là, derrière le tronc.
Arrêt net.
Souffle coupé, il m’était impossible de bouger, ne serait-ce que d’un battement de cils.
Et si… et si c’était elle ? Et si je trahissais sa confiance ? J’allais la perdre alors. Elle allait peut-être même me tuer définitivement pour ça, et peut-être bien malgré elle. J’étais liée à elle, et elle à moi. Je ne pouvais plus vivre sans elle, car l’oublier était illusoire… mais lui faire face aussi. Pas comme ça. Pas maintenant.
Avez-vous la moindre idée… ou au moins une toute petite parcelle… de ce qu'est la véritable terreur ? L'épouvante totale. Qui glace le sang jusqu'à l'âme. On m'a souvent dit que la terreur fait battre le cœur plus vite, mais c'est faux. Il s'arrête. Tout s'arrête. J'arrête même de respirer parce que… si la prédatrice entend, j'ai peur que ça lui déplaise. Et si j'ai une crampe dans la jambe, je serre les dents. Et je reste immobile, parce que ça, c'est une douleur que je peux supporter. Et que ça vaut toujours mieux que ce qu'elle me fera si j'attire son attention. La souffrance est tellement intense et totale, que rien d'autre n'a d'importance. Alors je peux rester sans manger pendant… pendant trois jours. Et je ne ferme pas les yeux une seconde. Parce que j'ai peur que si je m'endors ne serait-ce qu'une seconde, je ne me réveille plus jamais. Alors… je prie. Je prie… pitié Merlin, faites qu'elle ne revienne pas et que je ne sente plus son poids sur moi.
Personne ne devrait vivre avec cette terreur… personne.
Je vis avec cette peur, jour après jour, depuis un an.
Mais il est peut-être possible que nous soyons tous des victimes. Il est possible que nous soyons toutes et tous victimes de notre passé. Notre relation était si neuve. Si fraiche. Et pourtant le doux souvenir de nos moments simples ensemble vint m’ébranler, faisant tressaillir l’illusion de la forêt. Un cri de mouette fut même audible au loin, ce qui n’avait aucun rapport avec le lieu sylvestre actuel.
Une nouvelle ombre, plus grande, se déploya devant moi.
Mes pieds se plantèrent dans le sol, enracinés, il m’était totalement impossible de bouger. J’étais tétanisée à l’idée de la voir. À l’idée de l’affronter. À l’idée de la trahir.
Une larme engendrée par l’effroi, glacée, s’extirpa de mon œil pour couler le long de ma joue et la geler. Ma gorge s’étrangla et laissa échapper un gargouillis étrange.
C’est là que mes jambes flanchèrent. J’étais impuissante face à cette tétanie. Tombant à genoux, ils endurèrent le lourd choc entre le poids de mon corps et la réception du sol dur dans un bruit sourd. Affaiblis par la situation, mes doigts lâchèrent la sphère que je permettais alors de rouler mollement devant moi, interrompant toute l’illusion qui était de toute façon en train de trembler à cause du manque de stabilité.
Mes épaules secouées par le chagrin, j’essayais de le contenir tant bien que mal alors que je me recroquevillais.
La honte sur moi.
Faible sorcière que j’étais.
- J… Je ne peux pas… Pardonnez-moi… je ne peux… Je ne peux pas la trahir, je ne peux pas la perdre. Je ne peux pas…
J’avais échoué. Madame Amonwë gâchait son temps avec moi, j’étais un cas désespéré, à l’évidence. Il m’était tout simplement inimaginable d’approcher mon aimée dans ces conditions. La voie de ma guérison était si obscure, si faible, si dénuée d’espoir. Pourquoi m’entêtais-je ? Ne serait-ce pas plus aisé de laisser faire la fatalité ? Ce qui revenait à accepter le fait de mourir de ses crocs et de ses griffes un jour prochain.
Confuse, perdue, ma voix tressauta dans ma bouche, alors je vins cacher mon visage derrière ma main droite, fondant cette fois véritablement en larmes.
J’avais un gros problème psychologique. Non pas à cause de ma peur. Mais bel et bien parce que j’étais tombée amoureuse de ma ravisseuse. Qu’est-ce qui ne tournait pas rond chez moi ?
Dénuée de toute dignité, je laissais l’expression de mon profond traumatisme et de mon désespoir évident se déverser sans retenue devant mon professeur.
- Pardonnez-moi...
- InvitéInvité
Re: Soigner le mal par le mal [Cleo]
Dim 7 Juil 2019 - 11:20
« soigner le mal par le mal »
Silencieuse et en retrait telle une prédatrice prête à bondir au moindre faux pas, tu observes avec délectation chaque mouvement de ton étudiante. Aussi étrange que cela puisse paraître, tu es fascinée par la symptomatologie du traumatisme psychique. Certainement parce que toi aussi tu as connu ce phénomène qui d’ailleurs t’as profondément changé. Tu reconnais ce sursaut au simple son de ta voix comme une manifestation de ce syndrome. Longtemps tu as été victime de ce genre de comportements involontaires. En revanche, ce qui était flagrant chez toi consistait en une série de fugues dissociatives. Tu étais capable de sortir en pleine nuit du château, de parcourir des rues, des villes entières sans aucun but. Ou peut-être ce simple fait d’échapper à ta détresse. Tu parviens à mettre tout ceci de côté, tu ne dois pas te laisser envahir par ces résonnances personnelles. Malgré l’angoisse renvoyée par ton étudiante, les battements de ton palpitant restent parfaitement stables. C’est un paramètre physiologique que tu as appris à maîtriser grâce à ta carrière au Ministère de la Magie. Là-bas, surtout au Département des Mystères, vous devez être en pleine possession de vos moyens et ne surtout pas vous laissez influencer par quoique ce soit. Encore moins par une futile anxiété. Curieuse, tu passes ta main dans tes cheveux, scrutant la scène avec autant d’attrait. La jeune femme tombe au sol, à genoux, prétextant ne pas pouvoir réaliser l’exercice. Les arbres qui s’étaient dessinés autour de vous disparaissent un à un à partir de l’instant où la sphère magique touche le sol.
Féline, tu te lèves de ton fauteuil et d’un pas rapide tu viens ramasser l’artéfact qui a servi de catalyseur à l’illusion. Tu ne dis mot, préférant lui laisser le temps de reprendre ses esprits. Ou peut-être ton absence serait-elle perçue comme étant encore plus inquiétante ? Peu importe, tu te permets de lui laisser du temps pour se reprendre. Le chagrin s’empare d’elle à la mesure des minutes qui passent. Tu déposes l’objet sphérique sur un support dédié à celui-ci avant de te diriger vers l’Ethelred que tu aides à se relever sur ses deux jambes. Aussi dangereuse et imprévisible sois-tu, tu n’en reste pas moins une enseignante attentionnée. « Asseyez-vous. Respirez profondément. Prenez le temps qu’il faudra. » Le timbre de ta voix est neutre, tu accueilles sa difficulté sans jugement. Tu es passée par là, et même si elle ne le sait pas, cela se ressent dans ta manière d’aborder la situation présente. Tu n’es pas la plus douée pour rassurer autrui, mais tu sais être disponible lorsque la nécessité se fait sentir. Et finalement c’est ce soutien qui compte le plus. Tu viens t’adosser contre un pilier de l’amphithéâtre et prend garde à ne pas la fixer du regard. Tu comprends que cela peut la mettre mal à l’aise. Alors tu regardes autour de toi, balayant l’horizon de tes prunelles aux assonances ébènes. « Vous n’êtes pas forcée de me répondre, mais j’ai l’impression qu’il y a quelque chose de plus profond derrière cette peur. » Tes paroles brisent le silence environnant alors que les flammes des torches environnantes sont encore aussi peu vivaces. L’obscurité vous entourant te sied à merveille.
code by EXORDIUM. | imgs by tumblr
- InvitéInvité
Re: Soigner le mal par le mal [Cleo]
Mer 10 Juil 2019 - 19:47
Il était rare que je m’épanche à ce point face à quelqu’un que je ne connaissais pas, tout du moins, pas personnellement. Je n’étais pas du genre à m’apitoyer sur mon propre sort, j’avais toujours sur gérer mes soucis seule, et ce, depuis toute petite. Ma timidité m’avait forcé à des stratégies de solitudes, et je m’en étais toujours très accommodée. Mais là, voilà un an que je me sentais dépassée par tous les événements, par tout ce qui touchait à l’accident.
Forcément, une fois mise devant le fait accompli, il était évident que je craque comme je le faisais maintenant. C’était inévitable, mais sûrement nécessaire à ma guérison.
Le silence de mon enseignante me glaçait le sang, je craignais d’être renvoyée, car pas assez à la hauteur. Après tout, je lui faisais perdre son temps, ça aurait donc été une attitude justifiée de la part de la femme qui ramassait la sphère pour aller la reposer sur son petit autel dédié. Je ne lui en tiendrais pas rancune, mais pour le moment, il me fallait surtout retrouver mon calme. Une fois le flot de larmes passé, j’essayais de respirer profondément, je me faisais violence pour cesser de ne soumettre à mes émotions.
Je fus donc surprise lorsque madame Amonwë vint me prendre par le bras pour m’aider à me relever. Étonnée, en entendant son ton compatissant, je lui obéissais en me faisant violence et venais m’asseoir sur le canapé où j’avais pris place un peu plus tôt. C’est qu’il n’aurait pas été de bon ton de lui désobéir ou de lui tenir tête maintenant. Ma situation était déjà assez précaire, inutile d’en rajouter.
À présent mieux installée, j’essuyais tant bien que mal mes larmes et sortais un mouchoir de ma poche. Geste simple pour reprendre contenance, ils n’en étaient pas moins efficaces. N’étant à présent que secouée par quelque soubresauts des derniers traces de chagrins qu’il subsistait en moi, je sursautais sensiblement à la question de mon professeur. Mon cœur se serra dans ma poitrine. Encore une fois, je ne pouvais pas dire la vérité totale à l’enseignante, mais lui mentir ne m’aiderait pas à atteindre la rédemption. Je me devais donc de trouver un compromis, et vite.
Passant une main sur mes yeux pour terminer de reprendre tout le contrôle de mes esprits, j’enfonçais un peu ma tête dans mes épaules, allure timide qui ne me quittait jamais vraiment. Scrutant la femme qui m’aidait, située dans la pénombre, sa silhouette légèrement animée par le tremblement des flammes des torches, j’inspirais profondément pour lui répondre.
- Ce… n’est pas si faux… Les yeux baissés sur mes doigts qui frottaient nerveusement mon mouchoir, j’essayais d’être le plus honnête possible. Je remue beaucoup ce qui est arrivé… je me sens terriblement coupable… De ne pas avoir été assez prudente… assez performante dans ma magie aussi… j’aurais pu éviter cet accident… et pourtant il est arrivé…
Jetant un regard rapide vers la femme légèrement en retrait, je soupirais, ma respiration revenant petit à petit régulière.
- Pourtant, je ne peux m’empêcher de penser que rien n’est arrivé par hasard… après tout, ma baguette à un poil de loup-garou en son cœur, et j’adore toutes les créatures, quel qu’elles soient. C’est dire à quel point j’étais destinée à cette… rencontre.
Me mordillant la lèvre inférieure, je continuais à réfléchir à mes mots pour expliquer la suite, les sourcils froncés, démontrant à quel point je réfléchissais à la question.
- Des fois je me dis que… peut-être… c’était un sorcier qui n’a pas mauvais fond… qu'il ne voulait pas me faire de mal... que ça a été un accident pour lui aussi… et si c’était quelqu’un que je ne connais pas… mais… mais si c’était quelqu’un que je connais ? Et dont j’ignore la lycanthropie ? Qu’est-ce que… comment je réagirais ? Faire face à mon véritable ravisseur c’est… effrayant.
Un effroi que j’avais déjà surmonté, mais si je devais être tout à fait honnête avec moi, ça ne l’était pas totalement. Je faisais toujours de terribles cauchemars et des fois les regards que pouvaient me lancer Lubia me glaçait le sang. Bien sûr, je faisais ce que je pouvais pour le lui cacher, mais je ne voulais pas lui mentir. Je voulais que tout aille bien entre nous, c’était aussi pour ça que j’étais ici ce soir. Pour être d’autant plus épanouie dans mon couple.
Forcément, une fois mise devant le fait accompli, il était évident que je craque comme je le faisais maintenant. C’était inévitable, mais sûrement nécessaire à ma guérison.
Le silence de mon enseignante me glaçait le sang, je craignais d’être renvoyée, car pas assez à la hauteur. Après tout, je lui faisais perdre son temps, ça aurait donc été une attitude justifiée de la part de la femme qui ramassait la sphère pour aller la reposer sur son petit autel dédié. Je ne lui en tiendrais pas rancune, mais pour le moment, il me fallait surtout retrouver mon calme. Une fois le flot de larmes passé, j’essayais de respirer profondément, je me faisais violence pour cesser de ne soumettre à mes émotions.
Je fus donc surprise lorsque madame Amonwë vint me prendre par le bras pour m’aider à me relever. Étonnée, en entendant son ton compatissant, je lui obéissais en me faisant violence et venais m’asseoir sur le canapé où j’avais pris place un peu plus tôt. C’est qu’il n’aurait pas été de bon ton de lui désobéir ou de lui tenir tête maintenant. Ma situation était déjà assez précaire, inutile d’en rajouter.
À présent mieux installée, j’essuyais tant bien que mal mes larmes et sortais un mouchoir de ma poche. Geste simple pour reprendre contenance, ils n’en étaient pas moins efficaces. N’étant à présent que secouée par quelque soubresauts des derniers traces de chagrins qu’il subsistait en moi, je sursautais sensiblement à la question de mon professeur. Mon cœur se serra dans ma poitrine. Encore une fois, je ne pouvais pas dire la vérité totale à l’enseignante, mais lui mentir ne m’aiderait pas à atteindre la rédemption. Je me devais donc de trouver un compromis, et vite.
Passant une main sur mes yeux pour terminer de reprendre tout le contrôle de mes esprits, j’enfonçais un peu ma tête dans mes épaules, allure timide qui ne me quittait jamais vraiment. Scrutant la femme qui m’aidait, située dans la pénombre, sa silhouette légèrement animée par le tremblement des flammes des torches, j’inspirais profondément pour lui répondre.
- Ce… n’est pas si faux… Les yeux baissés sur mes doigts qui frottaient nerveusement mon mouchoir, j’essayais d’être le plus honnête possible. Je remue beaucoup ce qui est arrivé… je me sens terriblement coupable… De ne pas avoir été assez prudente… assez performante dans ma magie aussi… j’aurais pu éviter cet accident… et pourtant il est arrivé…
Jetant un regard rapide vers la femme légèrement en retrait, je soupirais, ma respiration revenant petit à petit régulière.
- Pourtant, je ne peux m’empêcher de penser que rien n’est arrivé par hasard… après tout, ma baguette à un poil de loup-garou en son cœur, et j’adore toutes les créatures, quel qu’elles soient. C’est dire à quel point j’étais destinée à cette… rencontre.
Me mordillant la lèvre inférieure, je continuais à réfléchir à mes mots pour expliquer la suite, les sourcils froncés, démontrant à quel point je réfléchissais à la question.
- Des fois je me dis que… peut-être… c’était un sorcier qui n’a pas mauvais fond… qu'il ne voulait pas me faire de mal... que ça a été un accident pour lui aussi… et si c’était quelqu’un que je ne connais pas… mais… mais si c’était quelqu’un que je connais ? Et dont j’ignore la lycanthropie ? Qu’est-ce que… comment je réagirais ? Faire face à mon véritable ravisseur c’est… effrayant.
Un effroi que j’avais déjà surmonté, mais si je devais être tout à fait honnête avec moi, ça ne l’était pas totalement. Je faisais toujours de terribles cauchemars et des fois les regards que pouvaient me lancer Lubia me glaçait le sang. Bien sûr, je faisais ce que je pouvais pour le lui cacher, mais je ne voulais pas lui mentir. Je voulais que tout aille bien entre nous, c’était aussi pour ça que j’étais ici ce soir. Pour être d’autant plus épanouie dans mon couple.
- InvitéInvité
Re: Soigner le mal par le mal [Cleo]
Mer 24 Juil 2019 - 22:22
« soigner le mal par le mal »
Contre toute attente tu prends le temps d’accompagner ton étudiante et l’aide ainsi à se relever. Tu peux être une véritable crapule, tu sais toutefois te montrer solidaire et responsable. Encore plus lorsqu’il s’agit de la nouvelle génération formée dans ta classe. Discrète, tu prends soin de rester en retrait, n’imposant pas ta présence à la jeune femme. En vérité une fois de plus ta forme animagus témoigne de ton caractère : silencieuse, prédatrice, prête à agir au moment opportun. Là, bien évidemment Abigail Dowell ne joue pas le rôle de la proie. En revanche la métaphore de l’effacement dans l’ombre s’y prête à merveille. Parfois, tu peux apercevoir la luminosité amoindrie des torches caresser ta silhouette avec douceur. Tu as vu juste concernant le questionnement bien ancré que tu as évoqué. Bien sûr que tu as vu juste. Tu es passée par là. Immobile, tu ne bouges pas d’un cil. Tu écoutes. Tu accueilles son discours. Telle la figure attentive que représente une directrice de maison, comme tu le ferais avec chacune et chacun de tes Grymm. Culpabilité intense. A la fois moteur de changement – c’est le cas aujourd’hui – et frein à celui-ci – c’est également le cas dans la situation présente. « Le coup du destin ? » relèves-tu d’une neutralité totale.
Tu n’en diras pas davantage. Tu préfères être incisive et couper ses paroles sur les mots qui te semblent les plus significatifs, les plus à mêmes de l’aider à réfléchir à la situation traumatique vécue. Aller à l’essentiel, à ce qu’il y a de plus précieux pour l’aider à avancer. Tu baisses tes prunelles noires vers le sol de l’amphithéâtre. Ce qu’elle vient de dire est terriblement anxiogène. Son ravisseur pourrait être n’importe qui, témoignant de l’anxiété constante dans laquelle elle doit se trouver. « Je vous retourne la question : comment réagiriez-vous s’il s’agissait de la personne dont vous êtes la plus proche ? » Echange visuel appuyé cette fois-ci. Tu as l’intuition d’avoir touché un point sensible. Un point stratégique. « Lui faire face, au quotidien, sans savoir, sans l’imaginer … Mettant sans cesse de côté cette possibilité qui existerait bel et bien. » Enfin tu sors de l’obscurité et vient t’assoir sur ton bureau, posant tes mains de chaque côté de ton corps, chevelure que tu ballais d’un mouvement de la main. « La lycanthropie est une malédiction qui frappe des gens au cœur noble. Ces personnes vivent avec la peur constante de faire du mal à leurs proches, sans s’en rendre compte car incapables de se contrôler sous cette forme lupine. Incapables de se souvenir de leurs actes le lendemain matin. Une peur constante. » Tes mots sont experts et se veulent retracer l’expérience même de ce phénomène magique. En tant que Docteure en Sciences Occultes, tu as lu, parcouru, étudié de nombreux ouvrages et récits sur la question. Tu as également été confrontée à de telles créatures durant ta carrière de conjureure. Lycanthropes comme vampires sont des curiosités fascinantes de par leur dangerosité.
code by EXORDIUM. | imgs by tumblr
- InvitéInvité
Re: Soigner le mal par le mal [Cleo]
Jeu 25 Juil 2019 - 22:46
Cette femme… elle était bien trop à l'aise dans l'ombre pour que ce soit un simple coup du hasard. Sans trop en comprendre l'origine, j'avais la sensation qu'elle faisait corps avec l'obscurité, comme si elle l'avait vécue, vue et ressentie durant des années. Elle avait une part de mystère en elle, qu'elle ne cachait pas forcément, mais qui, dans des moments comment celui-ci, ressortait davantage. J'en eu froid à l'échine et un violent frisson de crainte secoua mon corps. Pourtant, je ne pouvais pas la juger, qui étais-je pour en avoir le droit ?
Non, je commençais à la craindre… car c'était ce même instinct de chasse que je pouvais apercevoir chez Lubia. Aussi bien chez l'une j'étais séduite, comme une souris narguerait le chat, autant chez l'autre, je me sentais oppressée. Cela dit, je lui avais pourtant dit que je lui faisais confiance. Que je mettais mes peurs entre ses mains pour qu'elle puisse m'aider, et je n'étais pas du genre à rebrousser chemin lorsque je donnais ma parole. Alors, je la regardais, légèrement recroquevillée sur moi-même, prête à bondir si jamais elle venait à vouloir porter atteinte à ma zone de sécurité. Si elle était enseignante à Hungcalf, c'était qu'elle n'avait plus de preuve à faire quant à ses capacités, je n'avais donc pas à douter de cela.
Essayant d'avaler ma salive, relevant tout de même l'effort de neutralité dont elle faisait preuve malgré son attitude, je clignais plusieurs fois des paupières afin de trouver les mots justes.
- Hasard ou destin… je ne sais pas… je pense juste que ça devait arriver. C'est tout… La fatalité était peut-être une sorte d'exutoire pour moi. D'accepter la situation et d'essayer de composer avec, d'avancer. Car c'était arrivé, et au jour d'aujourd'hui, je ne pouvais plus rien y faire. Maintenant, je dois avancer avec ça, et je n'y arrive pas toujours, la preuve…
Je donnais un petit coup de menton en direction de la sphère qu'elle avait ramassé pour appuyer mes propos. La volonté de guérir, de combattre mes peurs était belle et bien présente. Seulement, j'ignorais de quelle manière je pouvais m'y prendre pour y arriver, pour ne pas aggraver davantage mon cas. Tout ce à quoi j'aspirais, c'était de pouvoir vivre heureuse et en pleine harmonie avec moi-même, et avec mon couple.
Mais ses paroles, cruelles de vérité, vinrent m'entailler le cœur et le broyer. Dangereuse et incisive. Évidemment, elle avait raison, et peut-être même s'en doutait-elle. Cela ne m'empêchait pas de ressentir une nouvelle vague d'effroi. Comme si ce que j'avais vécu dans ce cabanon, dans ce film, n'avait jamais existé. Non, là-bas, j'avais réussi, malgré moi, à dissocier l'être humain du loup. Et c'était encore aujourd'hui le cas, pour être tout à fait honnête. Je me voilais la face. Je n'étais qu'une lâche, et j'avais beau dire à ma bien-aimée que je l'aimais dans son entièreté, je me rendais compte que ce n'était peut-être pas forcément vrai. Mais ce désir d'y parvenir était si profondément ancré en moi que je m'en persuadais. À tort pour le moment.
Soutenant tant bien que mal son regard, je la suivais se poser à son bureau, tandis que j'enfonçais encore davantage ma tête dans mes épaules. Quel terrible cours. Frustrant et douloureux. Si j'avais su…
- J… je ne sais pas… j'ai agis à l'instinct lors de notre confrontation, j'aurais dû fuir normalement, mais non, je lui ai fait face. Pourquoi ? Je n'en sais rien, mon corps ne m'appartenait plus. Alors, avec cette dose d'adrénaline que je ressens au quotidien… je ne sais pas comment je pourrais agir vraiment, face à cette personne. Je pourrais vous dire que je l'affronterais, mais peut-être que dans les faits, je la fuirais cette fois. Je secouais la tête. Évidemment, je connaissais déjà la vérité. J'étais têtue, courageuse, et incroyablement tenace malgré ma petite taille. Je n'en serais pas là aujourd'hui sinon. C'est aussi pour pouvoir me contrôler au mieux, être davantage préparée lors de cet hypothétique instant, que je suis venue vous voir et vous demander votre aide.
Enfin, son verdict concernant les lycanthropes me mit au supplice. Voilà des traits que j'avais déjà pu voir en partie chez la personne que j'aimais aujourd'hui. Cela faisait également résonance aux recherches que j'avais moi-même effectuées, pourtant, les ressources étaient étrangement maigres et difficiles à se procurer. Comme si le poids d'une quelconque culpabilité vint peser sur mes épaules, je baissais la tête pour observer mes mains nerveusement jointes, les phalanges devenues blanches tant je les serrais avec force. Je ne voulais pas faire de mal à mon amour, je ne voulais pas lui infliger la vue de mon corps mutilé, et je voulais encore moins m'imposer à elle. Parce que j'avais la prétention de savoir à quel point elle était proche de se laisser choir dans ce gouffre sans fond qu'est la culpabilité. Il était hors de question que je l'y précipite, au contraire, je voulais l'aider. La sauver. La protéger.
Retenant une nouvelle bouffée de larmes, par totale compassion pour ses gens maudits malgré eux, je remuais nerveusement les épaules.
- Je sais… dans cette histoire, nous sommes tous des victimes dans le fond, c'est pour ça que je ne tiens pas rancune à ce lycan. C'était un accident, il n'y a aucun véritable responsable. En dehors de moi, placée là au mauvais endroit et au mauvais moment… si seulement j'avais écouté Aislin… Mais… mais je crois que l'essentiel, présentement, n'est pas de savoir de qui il s'agit, et de comment il se sent… mais de me permettre de l'affronter à nouveau, si jamais je venais à le rencontrer. De réussir à faire face à mes peurs pour me permettre de faire le deuil de cet événement.
Si je ne savais pas qui était Lubia, j'aurais pu soupçonner madame Amonwë d'être ma ravisseuse. Mais voilà, je savais qui était ma geôlière, et il n'était pas question que la conversation vienne à tourner autour d'elle. Je me devais de la protéger. De victime, j'essayais de me placer en gardienne.
Relevant mon regard sombre sur l'enseignante, je la fixais à nouveau, attendant ses conseils que je pourrais appliquer au quotidien, jusqu'à notre prochaine rencontre. Rencontre où, cette fois, je parviendrais à surmonter son exercice.
Non, je commençais à la craindre… car c'était ce même instinct de chasse que je pouvais apercevoir chez Lubia. Aussi bien chez l'une j'étais séduite, comme une souris narguerait le chat, autant chez l'autre, je me sentais oppressée. Cela dit, je lui avais pourtant dit que je lui faisais confiance. Que je mettais mes peurs entre ses mains pour qu'elle puisse m'aider, et je n'étais pas du genre à rebrousser chemin lorsque je donnais ma parole. Alors, je la regardais, légèrement recroquevillée sur moi-même, prête à bondir si jamais elle venait à vouloir porter atteinte à ma zone de sécurité. Si elle était enseignante à Hungcalf, c'était qu'elle n'avait plus de preuve à faire quant à ses capacités, je n'avais donc pas à douter de cela.
Essayant d'avaler ma salive, relevant tout de même l'effort de neutralité dont elle faisait preuve malgré son attitude, je clignais plusieurs fois des paupières afin de trouver les mots justes.
- Hasard ou destin… je ne sais pas… je pense juste que ça devait arriver. C'est tout… La fatalité était peut-être une sorte d'exutoire pour moi. D'accepter la situation et d'essayer de composer avec, d'avancer. Car c'était arrivé, et au jour d'aujourd'hui, je ne pouvais plus rien y faire. Maintenant, je dois avancer avec ça, et je n'y arrive pas toujours, la preuve…
Je donnais un petit coup de menton en direction de la sphère qu'elle avait ramassé pour appuyer mes propos. La volonté de guérir, de combattre mes peurs était belle et bien présente. Seulement, j'ignorais de quelle manière je pouvais m'y prendre pour y arriver, pour ne pas aggraver davantage mon cas. Tout ce à quoi j'aspirais, c'était de pouvoir vivre heureuse et en pleine harmonie avec moi-même, et avec mon couple.
Mais ses paroles, cruelles de vérité, vinrent m'entailler le cœur et le broyer. Dangereuse et incisive. Évidemment, elle avait raison, et peut-être même s'en doutait-elle. Cela ne m'empêchait pas de ressentir une nouvelle vague d'effroi. Comme si ce que j'avais vécu dans ce cabanon, dans ce film, n'avait jamais existé. Non, là-bas, j'avais réussi, malgré moi, à dissocier l'être humain du loup. Et c'était encore aujourd'hui le cas, pour être tout à fait honnête. Je me voilais la face. Je n'étais qu'une lâche, et j'avais beau dire à ma bien-aimée que je l'aimais dans son entièreté, je me rendais compte que ce n'était peut-être pas forcément vrai. Mais ce désir d'y parvenir était si profondément ancré en moi que je m'en persuadais. À tort pour le moment.
Soutenant tant bien que mal son regard, je la suivais se poser à son bureau, tandis que j'enfonçais encore davantage ma tête dans mes épaules. Quel terrible cours. Frustrant et douloureux. Si j'avais su…
- J… je ne sais pas… j'ai agis à l'instinct lors de notre confrontation, j'aurais dû fuir normalement, mais non, je lui ai fait face. Pourquoi ? Je n'en sais rien, mon corps ne m'appartenait plus. Alors, avec cette dose d'adrénaline que je ressens au quotidien… je ne sais pas comment je pourrais agir vraiment, face à cette personne. Je pourrais vous dire que je l'affronterais, mais peut-être que dans les faits, je la fuirais cette fois. Je secouais la tête. Évidemment, je connaissais déjà la vérité. J'étais têtue, courageuse, et incroyablement tenace malgré ma petite taille. Je n'en serais pas là aujourd'hui sinon. C'est aussi pour pouvoir me contrôler au mieux, être davantage préparée lors de cet hypothétique instant, que je suis venue vous voir et vous demander votre aide.
Enfin, son verdict concernant les lycanthropes me mit au supplice. Voilà des traits que j'avais déjà pu voir en partie chez la personne que j'aimais aujourd'hui. Cela faisait également résonance aux recherches que j'avais moi-même effectuées, pourtant, les ressources étaient étrangement maigres et difficiles à se procurer. Comme si le poids d'une quelconque culpabilité vint peser sur mes épaules, je baissais la tête pour observer mes mains nerveusement jointes, les phalanges devenues blanches tant je les serrais avec force. Je ne voulais pas faire de mal à mon amour, je ne voulais pas lui infliger la vue de mon corps mutilé, et je voulais encore moins m'imposer à elle. Parce que j'avais la prétention de savoir à quel point elle était proche de se laisser choir dans ce gouffre sans fond qu'est la culpabilité. Il était hors de question que je l'y précipite, au contraire, je voulais l'aider. La sauver. La protéger.
Retenant une nouvelle bouffée de larmes, par totale compassion pour ses gens maudits malgré eux, je remuais nerveusement les épaules.
- Je sais… dans cette histoire, nous sommes tous des victimes dans le fond, c'est pour ça que je ne tiens pas rancune à ce lycan. C'était un accident, il n'y a aucun véritable responsable. En dehors de moi, placée là au mauvais endroit et au mauvais moment… si seulement j'avais écouté Aislin… Mais… mais je crois que l'essentiel, présentement, n'est pas de savoir de qui il s'agit, et de comment il se sent… mais de me permettre de l'affronter à nouveau, si jamais je venais à le rencontrer. De réussir à faire face à mes peurs pour me permettre de faire le deuil de cet événement.
Si je ne savais pas qui était Lubia, j'aurais pu soupçonner madame Amonwë d'être ma ravisseuse. Mais voilà, je savais qui était ma geôlière, et il n'était pas question que la conversation vienne à tourner autour d'elle. Je me devais de la protéger. De victime, j'essayais de me placer en gardienne.
Relevant mon regard sombre sur l'enseignante, je la fixais à nouveau, attendant ses conseils que je pourrais appliquer au quotidien, jusqu'à notre prochaine rencontre. Rencontre où, cette fois, je parviendrais à surmonter son exercice.
- InvitéInvité
Re: Soigner le mal par le mal [Cleo]
Mar 13 Aoû 2019 - 14:49
« soigner le mal par le mal »
Tes paroles se font profondes et insistantes. Elles sont tristement réalistes et empreintes d’une infinie sagesse. En même temps, elles traduisent l’intense fascination que tu as pour tout ce qui se rapporte à l’obscur. Ce n’est pas rien si tu t’es engagée dans une carrière en sciences occultes. Tu restes bien consciente que cette expertise – avant d’être une passion – n’en reste pas moins effrayante pour le commun des sorciers. Tes compétences et connaissances sont à la fois mystérieuses et attirantes. Ton enseignement en inspire plus d’un, tout comme tes méthodes pédagogiques laissent la plupart des étudiants sur le carreau. Tu maintiens un niveau d’exigence très élevé. Et pourtant ce soir tu t’adoucis. Car tu comprends. Probablement plus que n’importe qui dans cette Université. Tu fermes les yeux silencieusement, tu reconnais cette réaction qu’elle te décrit comme étant le freezing. Cette immobilité soudaine et instinctive du corps humain qui vise en principe en une préservation de l’espèce. Tu voudrais rire à cette théorie, celle-ci basée sur les expériences animales. La proie se fige afin de se dissimuler au prédateur. Ou alors une autre variante existe, celle résidant dans le fait d’une disjonction traumatique. Le traumatisme, la peur est si forte qu’elle empêche l’individu de déguerpir, mécanisme d’autoconservation encore une fois. Tu as longuement travaillé sur ces symptômes qui ont été les tiens pendant des années. Maintenant, les choses s’arrangent. D’autant plus depuis que tu fréquentes Eden Sykes, la belle ex-Auror et enseignante. Tu prends le temps d’échanger quelques derniers termes avec ton étudiante puis tu acquiesces à ses mots avant de te relever de toute ta hauteur. « Bien, Miss Dowell nous nous arrêtons ici pour ce soir. Je salue de nouveau votre démarche. » Tu l’accompagne jusqu’aux grandes portes de sortie de l’amphithéâtre alors que derrière ton passage les torches reprennent de leur étincelle habituelle. Tu lui adresse une poignée de main ferme et professionnelle. « Je vous souhaite une bonne soirée. N’oubliez pas que je suis disponible si vous en ressentez de nouveau le besoin. Ecrivez-moi et nous conviendrons d'une autre séance. Maintenant, prenez le temps de digérer nos exercices. Vous aurez besoin de toutes vos capacités pour mon dernier cours de l’année. »
rp terminé
code by EXORDIUM. | imgs by tumblr
|
|