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Blue - Murphy
Sam 15 Juin 2019 - 17:21
Blood.
La panique soudaine, qui avait fait chavirer les souvenirs confus. La migraine, et la douleur sourde dans les entrailles, coup de poignard de l'angoisse. Le goût du sang dans sa bouche déformée. Cauchemar qui ne dissipait pas. Oswald rentrait chez lui à pieds, trop sonné et épuisé pour transplaner. Dans la lueur grise et froide du petit matin, il erra jusqu'à son appartement, torturé par le chaos dans son esprit.
Toutes les précautions, envolées, vaines, comme le cri d'alarme qui détruisait sa bulle de confort dans un souffle. Quelqu'un était entré. Quelqu'un l'avait trouvé. Désorienté dans son propre appartement, persuadé d'entendre déjà les sirènes de l'Unité de capture, il se rua dans la douche et s'y déshabilla, comme si l'eau froide pouvait effacer son erreur.
Son coeur ne voulait plus se calmer, malgré le torrent glacé sur son corps nu, malgré le sang lavé et l'esprit clair. La potion n'avait pas fonctionné autant qu'elle aurait dû, mais il avait du mal à avoir des souvenirs précis de la nuit. Quelqu'un l'avait approché et, acculé, paniqué, désespéré à l'idée d'être dénoncé, Oz l'avait attaqué. Il avait attaqué quelqu'un. Il était dangereux. Retenu par les chaines, il avait laissé la personne s'enfuir. Vivante. Le soulagement n'allégeait pas la peur : vivante, et donc capable d'avertir le Ministère.
Une boule entravait sa gorge alors qu'il pensait à Murphy. Il l'avait retrouvée, elle l'avait accepté, ils allaient vivre ensemble. Elle cherchait déjà une jolie maison pour ses oiseaux. Jamais il n'irait. Il serait enfermé et elle ne pourra plus le voir. Jamais il n'aurait dû revenir. Jamais il n'aurait dû partir pour l'Amérique. Dans un état second, incapable de penser à autre chose qu'à la panique, il savait tout de même qu'il devait la prévenir. Il dut se reprendre à deux fois pour lancer son patronus. Le souvenir de leur baiser au bord du Grand Canyon le faisait frissonner d'émotion. Il se concentra sur les sensations, sa chaleur, son goût, sa douceur, l'odeur de ses cheveux. Un bison massif et argenté se cabra dans le salon, avant de traverser la porte d'entrée. Qu'elle vienne. Vite. Peut-être pour leurs derniers moments ensemble.
La panique soudaine, qui avait fait chavirer les souvenirs confus. La migraine, et la douleur sourde dans les entrailles, coup de poignard de l'angoisse. Le goût du sang dans sa bouche déformée. Cauchemar qui ne dissipait pas. Oswald rentrait chez lui à pieds, trop sonné et épuisé pour transplaner. Dans la lueur grise et froide du petit matin, il erra jusqu'à son appartement, torturé par le chaos dans son esprit.
Night Falls
I fall
And where were you?
And where were you?
Warm skin
Wolf grin
And where were you?
What happened ?I fall
And where were you?
And where were you?
Warm skin
Wolf grin
And where were you?
Toutes les précautions, envolées, vaines, comme le cri d'alarme qui détruisait sa bulle de confort dans un souffle. Quelqu'un était entré. Quelqu'un l'avait trouvé. Désorienté dans son propre appartement, persuadé d'entendre déjà les sirènes de l'Unité de capture, il se rua dans la douche et s'y déshabilla, comme si l'eau froide pouvait effacer son erreur.
I fell into the moon
And it covered you in blue
I fell into the moon
Can I make it right?
Can I spend the night?
I hurt someone.And it covered you in blue
I fell into the moon
Can I make it right?
Can I spend the night?
Son coeur ne voulait plus se calmer, malgré le torrent glacé sur son corps nu, malgré le sang lavé et l'esprit clair. La potion n'avait pas fonctionné autant qu'elle aurait dû, mais il avait du mal à avoir des souvenirs précis de la nuit. Quelqu'un l'avait approché et, acculé, paniqué, désespéré à l'idée d'être dénoncé, Oz l'avait attaqué. Il avait attaqué quelqu'un. Il était dangereux. Retenu par les chaines, il avait laissé la personne s'enfuir. Vivante. Le soulagement n'allégeait pas la peur : vivante, et donc capable d'avertir le Ministère.
High Tide
Inside
The air is dew
And where were you?
While I
I died
And where were you?
It's over.Inside
The air is dew
And where were you?
While I
I died
And where were you?
Une boule entravait sa gorge alors qu'il pensait à Murphy. Il l'avait retrouvée, elle l'avait accepté, ils allaient vivre ensemble. Elle cherchait déjà une jolie maison pour ses oiseaux. Jamais il n'irait. Il serait enfermé et elle ne pourra plus le voir. Jamais il n'aurait dû revenir. Jamais il n'aurait dû partir pour l'Amérique. Dans un état second, incapable de penser à autre chose qu'à la panique, il savait tout de même qu'il devait la prévenir. Il dut se reprendre à deux fois pour lancer son patronus. Le souvenir de leur baiser au bord du Grand Canyon le faisait frissonner d'émotion. Il se concentra sur les sensations, sa chaleur, son goût, sa douceur, l'odeur de ses cheveux. Un bison massif et argenté se cabra dans le salon, avant de traverser la porte d'entrée. Qu'elle vienne. Vite. Peut-être pour leurs derniers moments ensemble.
I crawled out of the world
And you said I shouldn't stay
I crawled out of the world
Can I make it right?
Can I spend the night
Alone?
Quand elle entra, Oz était encore torse nu, propre, dans un autre pantalon à peine fini d'enfiler. La tête contre le mur à repasser en boucle cette nuit fatale, il se tourna vers elle, surpris. Il n'avait plus la notion du temps qui passait. Il lui semblait avoir juste lancé son patronus, il pensait attendre plusieurs heures, surtout si elle travaillait. Avant de lui parler, il avait besoin de la sentir contre lui. Pieds nus, il vint la prendre dans ses bras, le corps déjà réchauffé après la douche glaciale. Sa peau palpitait toujours d'un rythme cardiaque élevé. Le contact le fit frissonner, il ferma les yeux. Something bad happened. Last night. Murmures entrecoupés, tout ce qu'il arriva à dire.And you said I shouldn't stay
I crawled out of the world
Can I make it right?
Can I spend the night
Alone?
- InvitéInvité
Re: Blue - Murphy
Lun 24 Juin 2019 - 17:28
Samedi 18 mai, vingt-deux heures
Je ne pense pas réussir à dormir, cette nuit. Heureusement que je ne travaille pas demain, car je serais certainement un danger pour mes patients et moi-même. Quelle nuit horrible. Je sens que je vais passer douze heures la boule au ventre. Tout à l'heure, je suis allée donner la dernière fiole de potion tue-loup à Oz, alors que le jour déclinait. Maintenant j'attends, sagement assise sur mon lit, que la nuit tombe.
Ma première pleine lune.
Enfin, si on veut être parfaitement cartésien, c'est plutôt ma trois-cent-soixantième pleine lune, à peu près. Trois-cent-cinquante-neuf fois, je ne lui accordais pas d'attention, c'était une nuit comme une autre. Mais plus maintenant. Maintenant, le calendrier lunaire est imprimé dans mon esprit et mon carnet de notes, dans lequel je retranscris toute information utile ou nécessaire sur les loups-garous. Ce carnet, perpétuellement avec moi, constitue en fait mon outil de travail. Croquis, définitions, recettes de potions, tout ce qui m'est utile au quotidien s'y retrouve. Mais lorsque je pose sur sa couverture le bout de ma baguette en noisetier, le contenu des pages se métamorphose pour laisser place à des pages de notes sur différentes facettes de la vie d'un lycan. Symptômes, effet de la lune sur différents paramètres, recette de la potion tue-loup, indications sur la manière de récolter les différents ingrédients, et surtout une information capitale : un loup-garou ne s'attaque qu'aux humains. Un animagus sous sa forme animale ne craint rien. Sur la deuxième moitié du carnet, le sujet de mes notes est donc devenu l'animagie : comment le devenir, quelle potion préparer, quels sont les risques, comment se transformer, les étapes pour se déclarer au ministère, ce genre de chose.
Les jambes pliées en tailleur sur les draps, j'ai justement devant moi le carnet ouvert à la page de la première étape de la transformation : la feuille de mandragore. A côté, une fiole contenant quelques feuilles, récoltées dans la boutique de ma tante, botaniste. En secret, bien entendu. Tout doit être secret. Personne ne doit savoir. La feuille sortie de la fiole, baignée de la lumière de la lune, je la place délicatement dans ma bouche. Le goût est infect et j'ai immédiatement un haut le cœur, mais je me force à ne pas recracher la mandragore. Je vais devoir tenir un mois comme ça. Sans avaler la feuille, sans la recracher, sans l'enlever de ma bouche. Sinon, tout sera à refaire. Et j'ai intérêt à ne pas devoir recommencer. Plus vite je termine le processus, plus vite je pourrai soutenir Oz dans sa maladie tous les jours, et surtout toutes les nuits.
Et maintenant, je fais quoi ? C'est bien, j'ai réussi à me distraire pendant dix minutes, mais j'ai encore des heures et des heures à patienter avant d'aller le voir. J'ai proposé à Rose de m'occuper de Malachi ce soir, alors il est dans ma chambre, son berceau tout proche de mon lit. Un pendule ensorcelé lévite au dessus de lui, fredonnant une berceuse doucement. Je n'ai plus rien à faire, alors je porte toute mon attention sur le nourrisson, l'être le plus précieux du monde. Mon filleul. Je n'en suis pas revenue lorsque Rose m'a proposée d'être la marraine du petit garçon, mais j'ai accepté sans hésiter. Moi qui rêve d'une grande famille, d'une tribu, d'avoir des enfants et de pouvoir les aimer sans limites, j'ai pu toucher des doigts ce rêve grâce à la blonde et son fils. Ce petit morceau d'humain est la seule chose qui me permette de ne pas devenir folle d'inquiétude. Allongée sur mon lit, je sens la fatigue me gagner, en même temps que les questions. Je ne peux pas m'empêcher d'imaginer Oswald seul, souffrant terriblement, enfermé sous terre et enchaîné. Et les larmes menacent de couler, et la boule se forme dans ma gorge, et je manque de m'étouffer avec la feuille dans ma bouche.
Dimanche 19 mai, 6 heures
La lumière du Soleil m'éblouit et je sors d'un sommeil agité et léger. Ouvrant difficilement les yeux, je remarque que quelque chose ne va pas. Le son parvient enfin à mes oreilles pour dévoiler des centaines de petites voix fluettes et rieuses. Me relevant sur un coude, je découvre avec horreur le corps de mon filleul dans les air, suspendu par quatre petites bestioles bleues volantes. Des lutins de Cornouailles. Oh, je me souviens avoir eu affaire à ces créatures à Poudlard et Hungcalf, et ces souvenirs sont pour la plupart désagréables. Après avoir bataillé pour rattraper le bébé et stupéfixé quelques individus bleus, j'ai rendu l'enfant à sa mère et ai fait mon sac. Hors de question que je m'occupe de ce problème maintenant. J'ai beaucoup trop de choses dans la tête. Alors ni une ni deux, j'ai fourré quelques vêtements dans un sac, deux-trois potions de secours, des affaires de toilettes et je suis partie. Lynn est en cursus de magizoologie, elle pourra s'occuper de ma chambre.
De toute façon, je devais aller voir Oz. Alors même si cela semble facile, le prétexte est bien trop beau pour ne pas l'attraper. Et puis, on va vivre ensemble, bientôt. Autre raison pour laquelle je devrais dormir quelques nuits chez lui. Ce sont toutes les excuses que je me répète sur le chemin, sortant du phare et transplanant dans la rue principale du quartier sorcier. Alors que j'arrive en bas de l'immeuble, une forme argentée énorme manque de me traverser et je sursaute, toujours pas habituée à la taille du patronus de l'Anglais depuis toutes ces années. La voix grave de mon petit ami sort du bison argenté. "We need to talk. Now. My place." Oh. Soudainement submergée d'une vague de culpabilité, je devine aisément qu'il s'est passé quelque chose. I did something wrong. Redoutant la colère du lycan tout en me pressant à cause de la détresse dans sa voix, je me rends jusqu'à son appartement. La porte s'ouvre lorsque j'arrive, et la vision qui m'est offerte m'ébranle. Je reste plantée là, dans le pas de la porte, figée sur place par la détresse qui émane du sorcier. I did something wrong.
Soudain, Oswald se met en mouvement vers moi, et je ne peux retenir un sursaut d'appréhension. Mais finalement il me serre dans ses bras, sa peau nue chaude contrastant avec le bout de mes doigts froids lorsque je replie les bras pour lui rendre son étreinte. I did something wrong. "Something bad happened. Last night." Encaissant les mots, j'ouvre les yeux, fixant au dessus de son épaule le pan de mur contre lequel il était appuyé tout à l'heure. Remerciant intérieurement mes réflexes de médicomage, je desserre mon étreinte lentement pour fermer calmement la porte d'entrée de son appartement. Le sac posé par terre, je cherche son regard. "Let's sit, okay ?" Air calme dans le regard, je viens prendre la main de mon petit ami pour l'attirer vers le canapé, où je le fais s'asseoir. La main toujours dans la sienne, je le dévisage, m'installant à côté de lui. "Do you wanna talk about it, or hug it out ?"
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