- InvitéInvité
I miss you and it’s killing me [Chochana]
Sam 22 Juin 2019 - 16:42
Assis sur le rebord de la fenêtre, je fume une cigarette en contemplant l’horizon. La saveur sucrée des herbes magiques que je mets dedans vient doucement engourdir mes sens mais ce n’est pas suffisant pour atténuer la douleur qui étreint mon cœur. Mon regard se perd dans la citronneraie qui s’étend jusqu’au bout de la propriété. Parce que je sais où chercher, je peux deviner la tombe d’Emmanuelle sous les arbres. Un bruit attire mon attention et je me penche un peu pour regarder en bas. Je ne mets pas longtemps à repérer Robry qui s’affaire dans le jardin. Le vide a quelque chose de tentant alors que mon regard s’attarde en dessous de moi mais je ne bouge pas. Quand bien même je l’aurais voulu, la barrière magique installée par l’elfe de maison m’en aurait empêché. Et ce n’est pas assez haut de toute façon.
Voilà une semaine à présent que je suis ici. Une semaine que j’ai laissé Stan sortir de ma vie pour respecter la parole que je lui avais donnée. Une semaine que Robry m’a empêché de boire le poison que j’étais venu concocter. Une semaine qu’il me garde enfermé, me surveillant comme le lait sur le feu. Une semaine que je n’ai pas dormi ni rien avalé d’autre que les verres d’eau des plateaux qu’il m’apporte et la fumée de mes cigarettes.
Je reporte mon regard vers l’intérieur de la pièce. La bibliothèque est la seule pièce de la maison à occuper deux étages. Emmanuelle était mordue de littérature en tout genre et il fallait au moins ça pour abriter sa collection. Au rez-de-chaussée, un large bureau, un secrétaire et plusieurs fauteuils occupent l’espace. À l’étage, une mezzanine court sur tout le pourtour de la pièce, et là où la fenêtre crée une légère avancée, un espace garni de coussins confortables a été aménagé. C’est là que je passe le plus clair de mon temps à fumer quand je ne suis pas en bas à dessiner. J’écrase ma cigarette dans mon cendrier enchanté et interpelle mon elfe de maison depuis la fenêtre.
- Robry ? Tu peux venir un instant s’il te plait ?
L’elfe lève le nez vers moi d’un air surpris. Il faut dire que je n’ai pas vraiment beaucoup parlé depuis qu’il m’a empêché de mettre fin à mes jours. Un instant plus tard il apparaît dans un craquement près du bureau et s’adresse à moi en français comme à son habitude.
- Oui Maître Luigi ?
Me tenant prudemment à la rambarde de l’escalier pour compenser les vertiges, je descends de la mezzanine et le rejoins. Sur le bureau, parmi les parchemins noircis de mes derniers dessins de Stan, quelques lettres cachetées qui n’ont pas été envoyées. Mon regard parcourt un instant les noms sur les enveloppes avant que je ne reprenne la parole.
- Si je te promets de rester tranquille en ton absence, tu irais chercher quelqu’un pour moi ?
- Bien sûr Maître Luigi. Qui dois-je aller trouver ?
Pas Stan évidemment, s’il est le seul que j’aurais réellement envie de voir, je me dois de respecter la parole que je lui ai donnée. Pas Aedan, si j’ai récemment commencé à m’ouvrir pour de bon à mon ami, c’est encore trop récent et je ne me sens pas vraiment légitime de lui demander son aide. Pas Niamh non plus, je ne suis pas certain d’être en état de négocier avec son caractère de tête de mule. Pas Charlie, savoir ce que j’ai voulu faire l’affecterait beaucoup trop et je ne serais pas en mesure de la rassurer. Pas davantage Talya, elle risquerait de prendre mon geste pour un échec personnel. Il ne reste qu’un nom sur la liste et je crois que c’est exactement ce dont j’ai besoin en ce moment, une maman.
- Chochana Rosenbaum. Elle vit à Inverness et est professeur d’étude des moldus à Hungcalf.
- Tout de suite Maître Luigi.
Il s’apprête à disparaître et ajoute avant de partir.
- N’oubliez pas votre promesse.
Je hoche la tête pour le rassurer et une fois qu’il est parti, je vais m’installer dans un des fauteuils pour attendre son retour. Celui-là même où je me trouvais lorsque j’ai avoué pour la première fois mes sentiments à Stan. Les bras entourant mes jambes repliées et le menton posé sur mes genoux, je ne cherche pas à retenir la larme unique qui coule sur ma joue.
Voilà une semaine à présent que je suis ici. Une semaine que j’ai laissé Stan sortir de ma vie pour respecter la parole que je lui avais donnée. Une semaine que Robry m’a empêché de boire le poison que j’étais venu concocter. Une semaine qu’il me garde enfermé, me surveillant comme le lait sur le feu. Une semaine que je n’ai pas dormi ni rien avalé d’autre que les verres d’eau des plateaux qu’il m’apporte et la fumée de mes cigarettes.
Je reporte mon regard vers l’intérieur de la pièce. La bibliothèque est la seule pièce de la maison à occuper deux étages. Emmanuelle était mordue de littérature en tout genre et il fallait au moins ça pour abriter sa collection. Au rez-de-chaussée, un large bureau, un secrétaire et plusieurs fauteuils occupent l’espace. À l’étage, une mezzanine court sur tout le pourtour de la pièce, et là où la fenêtre crée une légère avancée, un espace garni de coussins confortables a été aménagé. C’est là que je passe le plus clair de mon temps à fumer quand je ne suis pas en bas à dessiner. J’écrase ma cigarette dans mon cendrier enchanté et interpelle mon elfe de maison depuis la fenêtre.
- Robry ? Tu peux venir un instant s’il te plait ?
L’elfe lève le nez vers moi d’un air surpris. Il faut dire que je n’ai pas vraiment beaucoup parlé depuis qu’il m’a empêché de mettre fin à mes jours. Un instant plus tard il apparaît dans un craquement près du bureau et s’adresse à moi en français comme à son habitude.
- Oui Maître Luigi ?
Me tenant prudemment à la rambarde de l’escalier pour compenser les vertiges, je descends de la mezzanine et le rejoins. Sur le bureau, parmi les parchemins noircis de mes derniers dessins de Stan, quelques lettres cachetées qui n’ont pas été envoyées. Mon regard parcourt un instant les noms sur les enveloppes avant que je ne reprenne la parole.
- Si je te promets de rester tranquille en ton absence, tu irais chercher quelqu’un pour moi ?
- Bien sûr Maître Luigi. Qui dois-je aller trouver ?
Pas Stan évidemment, s’il est le seul que j’aurais réellement envie de voir, je me dois de respecter la parole que je lui ai donnée. Pas Aedan, si j’ai récemment commencé à m’ouvrir pour de bon à mon ami, c’est encore trop récent et je ne me sens pas vraiment légitime de lui demander son aide. Pas Niamh non plus, je ne suis pas certain d’être en état de négocier avec son caractère de tête de mule. Pas Charlie, savoir ce que j’ai voulu faire l’affecterait beaucoup trop et je ne serais pas en mesure de la rassurer. Pas davantage Talya, elle risquerait de prendre mon geste pour un échec personnel. Il ne reste qu’un nom sur la liste et je crois que c’est exactement ce dont j’ai besoin en ce moment, une maman.
- Chochana Rosenbaum. Elle vit à Inverness et est professeur d’étude des moldus à Hungcalf.
- Tout de suite Maître Luigi.
Il s’apprête à disparaître et ajoute avant de partir.
- N’oubliez pas votre promesse.
Je hoche la tête pour le rassurer et une fois qu’il est parti, je vais m’installer dans un des fauteuils pour attendre son retour. Celui-là même où je me trouvais lorsque j’ai avoué pour la première fois mes sentiments à Stan. Les bras entourant mes jambes repliées et le menton posé sur mes genoux, je ne cherche pas à retenir la larme unique qui coule sur ma joue.
- InvitéInvité
Re: I miss you and it’s killing me [Chochana]
Dim 23 Juin 2019 - 21:20
Chochana n'avait pris son poste que depuis quelques mois et lorsque la période des examens s'était approchée, elle serait demandé si elle réussirait à gérer. En temps que professeur, elle avait le sentiment de plutôt bien se débrouiller et elle se découvrait un réel intérêt pour l'enseignement, mais corriger des copies n'était pas vraiment sa passion. Elle agit donc décidé de s'y mettre aussi vite que possible et rapidement être débarrassée de cette corvée. Elle avait commencé à s'y mettre depuis quelque temps quand la porte de son bureau s'ouvrit, laissant passer la tête d'un elfe de maison. Il était vêtu d'un rideau à fleur qui ne ressemblait pas vraiment au style des elfes chargés d'entretenir l'université. Chochana se demandait donc ce qu'il faisait dans son bureau et fut d'autant plus perplexe quand il s'adressa à elle en français.
"Bonjour. Vous êtes madame Rosenbaum?"
Le professeur afficha une mine dubitative et adressa un sourire d'excuse à l'elfe avant de répondre en anglais.
"Je suis désolée. Je ne comprend pas le français."
Il sembla lui aussi un peu perplexe puis s'approcha pour venir lui prendre le poignet et la tirer pour l'entraîner avec lui, poursuivant toujours en français.
"Je dois vous emmener avec moi."
Chochana ne comprit pas du tout ce qu'il disait mais l'intention de l'elfe était assez clair pour qu'elle doute que laisser ses affaires en plan soit une bonne idée. Il voulait la conduire quelque part et visiblement il n'était pas du coin. Elle avait beau chercher, elle ne comprenait pas. Une idée lui traversa alors l'esprit et elle s'opposa au mouvement de l'elfe, campant ses deux pieds dans le sol.
"C'est une idée de Nathan?"
Ils avaient signé les papiers du divorce depuis moins d'un mois et elle était assez méfiante sur ce qu'il pourrait tenter. Il avait clairement essayer de la dissuader de partir définitivement la dernière fois qu'ils s'étaient vu. Ne comprenant visiblement pas mieux l'anglais que Chochana comprenait le français, l'elfe de maison continua de tirer pour l'obliger le suivre.
" Allez dépêchez-vous. Maître Luigi a promis mais je ne dois pas le laisser sans surveillance trop longtemps."
Chochana ne compris que le nom de Luigi, mais elle n'avait pas besoin de beaucoup plus. Elle avait une affection certaine pour le jeune homme et s'inquiétait à ne pas avoir depuis une semaine malgré ses multiples visites à la cabane du garde-chasse. Elle posa un regard intéressé sur l'elfe.
"Luigi?"
Au moins avec un nom, la barrière de la langue ne poserait pas de problème et elle pourrait vérifier qu'elle avait bien compris. Il ne lui répondit pas et continua à tirer sur son bras, visiblement déterminé à l'emmener
"Aller, Aller!"
Jetant un dernier coup d’œil à son bureau pleins de copies d'élèves, elle attrape finalement son sac à ses pieds avant de se laisser entraîner par l'elfe.
"D'accord. Je te suis."
Si Luigi avait des ennuis et avait envoyé l'elfe la chercher il était effectivement hors de question de traîner. Chochana espérait se tromper mais elle ne voyait pas pour quelle raison son collègue ne serait pas venu de lui même si tout aller pour le mieux. Jusqu'à maintenant, elle n'avait jamais croisé le petit elfe à la cabane. Elle se laissa guider par l'elfe jusqu'à l'extérieur, se callant sur son pas pressé. Et il les fit transplaner sans prévenir juste devant les grilles d'une superbe villa. Chochana se fit la réflexion que c'était un endroit nettement plus cossue que la cabane fan laquelle elle rendait régulièrement visite à Luigi et se demanda si elle n'avait pas compris de travers. Elle continua cependant à suivre l'elfe, attendant de voir à quoi il retournait.
Elle se retrouva rapidement dans une bibliothèque mais toujours pas de Luigi à l'horizon. Elle allait tenter de communiquer de nouveau avec l'elfe quand il la devança pour prendre la parole.
"Voilà maître Luigi. J'ai ramené Mme Rausenbaum."
Finalement elle avait bien compris. Chochana vit rapidement le visage de Luigi sortir de derrière le dossier d'un fauteuil et comprit immédiatement que la situation était grave. Il avait l'air totalement épuisé et avait l'une des pires mines qu'elle ait pu voir. Le regard toujours un peu fouineur de la jolie brune n'ayant pas manqué de tomber sur les dessins représentant l'un de ses étudiants, elle ne pouvait que trop bien deviner ce qui s'était produit. Le sarcasme peut convaincant dont l'italien tenta de faire ne dit que la conforter dans sa première impression.
"Toujours partante pour jouer à la maman?"
L'expression de Chochana exprimait à la fois la compassion et la tristesse. Elle posa son sac par terre, affichant manifestement sa volonté de rester et s'approcha du jeune homme.
"Oh...mon pauvre lapin. Dis moi de quoi tu as besoin."
Il haussa les épaules et secoua la tête.
"J'y arriverai pas tout seul. Pas une deuxième fois. Robry ne sera pas toujours là."
Le voir aussi mal lui faisait mal au cœur mais Chochana affichait une mise très douce, habituée à se montrer rassurante en situation de crise. Elle s'approcha encore un peu plus de Luigi pour venir s'installer sur l'accoudoir de son fauteuil. Elle avait envie de le serrer dans ses bras mais n'était pas certaine qu'il accepterait vu qu'il s'y était toujours opposé jusqu'à présent. Elle retient donc cet aspect de ses pulsions maternelle pour se concentrer sur le plus urgent. Elle alla tout de même poser sa main sur celle de Luigi.
"Est-ce que tu as envie de me raconter ce qui s'est passé?"
"Bonjour. Vous êtes madame Rosenbaum?"
Le professeur afficha une mine dubitative et adressa un sourire d'excuse à l'elfe avant de répondre en anglais.
"Je suis désolée. Je ne comprend pas le français."
Il sembla lui aussi un peu perplexe puis s'approcha pour venir lui prendre le poignet et la tirer pour l'entraîner avec lui, poursuivant toujours en français.
"Je dois vous emmener avec moi."
Chochana ne comprit pas du tout ce qu'il disait mais l'intention de l'elfe était assez clair pour qu'elle doute que laisser ses affaires en plan soit une bonne idée. Il voulait la conduire quelque part et visiblement il n'était pas du coin. Elle avait beau chercher, elle ne comprenait pas. Une idée lui traversa alors l'esprit et elle s'opposa au mouvement de l'elfe, campant ses deux pieds dans le sol.
"C'est une idée de Nathan?"
Ils avaient signé les papiers du divorce depuis moins d'un mois et elle était assez méfiante sur ce qu'il pourrait tenter. Il avait clairement essayer de la dissuader de partir définitivement la dernière fois qu'ils s'étaient vu. Ne comprenant visiblement pas mieux l'anglais que Chochana comprenait le français, l'elfe de maison continua de tirer pour l'obliger le suivre.
" Allez dépêchez-vous. Maître Luigi a promis mais je ne dois pas le laisser sans surveillance trop longtemps."
Chochana ne compris que le nom de Luigi, mais elle n'avait pas besoin de beaucoup plus. Elle avait une affection certaine pour le jeune homme et s'inquiétait à ne pas avoir depuis une semaine malgré ses multiples visites à la cabane du garde-chasse. Elle posa un regard intéressé sur l'elfe.
"Luigi?"
Au moins avec un nom, la barrière de la langue ne poserait pas de problème et elle pourrait vérifier qu'elle avait bien compris. Il ne lui répondit pas et continua à tirer sur son bras, visiblement déterminé à l'emmener
"Aller, Aller!"
Jetant un dernier coup d’œil à son bureau pleins de copies d'élèves, elle attrape finalement son sac à ses pieds avant de se laisser entraîner par l'elfe.
"D'accord. Je te suis."
Si Luigi avait des ennuis et avait envoyé l'elfe la chercher il était effectivement hors de question de traîner. Chochana espérait se tromper mais elle ne voyait pas pour quelle raison son collègue ne serait pas venu de lui même si tout aller pour le mieux. Jusqu'à maintenant, elle n'avait jamais croisé le petit elfe à la cabane. Elle se laissa guider par l'elfe jusqu'à l'extérieur, se callant sur son pas pressé. Et il les fit transplaner sans prévenir juste devant les grilles d'une superbe villa. Chochana se fit la réflexion que c'était un endroit nettement plus cossue que la cabane fan laquelle elle rendait régulièrement visite à Luigi et se demanda si elle n'avait pas compris de travers. Elle continua cependant à suivre l'elfe, attendant de voir à quoi il retournait.
Elle se retrouva rapidement dans une bibliothèque mais toujours pas de Luigi à l'horizon. Elle allait tenter de communiquer de nouveau avec l'elfe quand il la devança pour prendre la parole.
"Voilà maître Luigi. J'ai ramené Mme Rausenbaum."
Finalement elle avait bien compris. Chochana vit rapidement le visage de Luigi sortir de derrière le dossier d'un fauteuil et comprit immédiatement que la situation était grave. Il avait l'air totalement épuisé et avait l'une des pires mines qu'elle ait pu voir. Le regard toujours un peu fouineur de la jolie brune n'ayant pas manqué de tomber sur les dessins représentant l'un de ses étudiants, elle ne pouvait que trop bien deviner ce qui s'était produit. Le sarcasme peut convaincant dont l'italien tenta de faire ne dit que la conforter dans sa première impression.
"Toujours partante pour jouer à la maman?"
L'expression de Chochana exprimait à la fois la compassion et la tristesse. Elle posa son sac par terre, affichant manifestement sa volonté de rester et s'approcha du jeune homme.
"Oh...mon pauvre lapin. Dis moi de quoi tu as besoin."
Il haussa les épaules et secoua la tête.
"J'y arriverai pas tout seul. Pas une deuxième fois. Robry ne sera pas toujours là."
Le voir aussi mal lui faisait mal au cœur mais Chochana affichait une mise très douce, habituée à se montrer rassurante en situation de crise. Elle s'approcha encore un peu plus de Luigi pour venir s'installer sur l'accoudoir de son fauteuil. Elle avait envie de le serrer dans ses bras mais n'était pas certaine qu'il accepterait vu qu'il s'y était toujours opposé jusqu'à présent. Elle retient donc cet aspect de ses pulsions maternelle pour se concentrer sur le plus urgent. Elle alla tout de même poser sa main sur celle de Luigi.
"Est-ce que tu as envie de me raconter ce qui s'est passé?"
- InvitéInvité
Re: I miss you and it’s killing me [Chochana]
Dim 23 Juin 2019 - 22:38
C'est avec une certaine forme de soulagement que j'ai vu Robry revenir avec Chochana. Je ne me suis jamais complètement relevé de la mort d'Emmanuelle, j'en suis conscient. Et la perte de Stan il y a une semaine n'en a été que plus douloureuse. Je sais que je ne m'en sortirai pas seul cette fois. Et s'il m'a fallu quelques jours pour ça, je suis prêt à demander de l'aide. Si les circonstances avaient été différentes, je me serais probablement laissé aller sans chercher à sortir la tête de l'eau. Mais voilà, avant de mourir, Emmanuelle avait donné un dernier ordre à Robry, elle lui avait demandé de me protéger et en particulier de moi-même. C'est pour ça qu'il est intervenu pour m'empêcher de boire le poison et qu'il me surveille depuis. Aussi difficile que ce soit, demander son aide à Chochana est une façon pour moi de respecter la dernière volonté de celle qui a été ma femme.
Je mets quelques instants à répondre à sa question. Je n'ai pas vraiment l'habitude de m'ouvrir ainsi, de laisser voir les blessures de mon âme. Lentement je lève les yeux vers la mezzanine qui fait le tour de la bibliothèque et je commence à parler d'une voix atone.
- Tu t'es déjà demandé si le cordon d'un rideau accroché à la balustrade supporterait ton poids ? Ou encore si c'était assez haut pour que la chute soit fatale ? Ou si Robry n'aurait pas oublié un coupe-papier dans le secrétaire… Je me pose ce genre de question tous les jours.
Sans un mot, Chochana vient m'entourer de ses bras comme elle a souvent tenté de le faire depuis qu'on se connaît. Mais cette fois je ne la repousse pas, bien au contraire. Je me laisse aller contre elle et laisse s'ouvrir les vannes. Entre deux sanglots, je parviens à articuler.
- Ils me manquent. Je peux plus continuer sans eux. J'y arrive pas. Ils me manquent tellement.
Elle me sert contre elle et me berce légèrement. Je me laisse faire. Mon deuil n'est pas la seule détresse que j'exprime. Je pleure pour toutes les larmes que je n'ai pas versées dans les bras d'une mère quand j'en aurais eu besoin et que la mienne ne savait pas en être une. La voix de Chochana me parvient doucement.
- Ça va aller Luigi. Tu n'es pas tout seul. Ça va passer.
Non, ça ne passera pas, je le sais. La douleur s'atténuera un peu avec l'habitude, mais elle ne passera jamais. Pourtant je ne cherche pas à la contredire, pleurant seulement dans ses bras jusqu'à ce que je parvienne à me calmer ou que je n'aie plus de larmes, je ne sais pas trop. J'ignore combien de temps s'est écoulé lorsque je finis par me redresser un peu, me libérant partiellement de l'étreinte de Chochana.
- Merci.
Elle me sourit doucement.
- Depuis combien de temps tu n'as rien mangé ?
Je m'attendais à ce genre de question de sa part mais je ne trouve même pas la force de la taquiner. Je me contente de demander.
- Quel jour on est ?
- Samedi.
- Depuis vendredi soir… la semaine dernière.
Elle me serre un peu plus contre elle et je ne l'en empêche pas.
- Je vois, dit-elle doucement en hochant la tête. Il n'y a rien qui pourrait te faire envie ? Il faut que tu manges…
Je hoche la tête à mon tour. Je n'ai pas vraiment faim mais je sais qu'elle a raison. Mais il y a autre chose que je voudrais faire avant. Je me déplie dans mon fauteuil et fais mine de me lever.
- Il y a un endroit où j'aimerais aller avant. Robry ne me laisse pas approcher à cause de la falaise mais il ne dira rien si tu m'accompagnes. Promis après j'essayerai de manger un peu.
Elle me lâche pour me laisser me lever.
- Faisons ça.
Je me mets doucement debout m'appuyant un instant au dossier du fauteuil pour trouver mon équilibre malgré ma tête qui tourne. Elle s'approche pour m'aider, l'air inquiet.
- Tu ne veux pas manger avant ?
Je secoue la tête.
- Non, ça va aller.
Elle hésite un peu mais finit par céder.
- Bon… d'accord… comme tu préfères.
Je lui adresse un léger sourire, un peu fade mais reconnaissant. Je commence à prendre la direction du jardin, acceptant sans rechigner le soutien qu'elle m'offre. Une fois dehors, la pierre de la terrasse me brûle un peu les pieds mais je n'y prête pas vraiment attention. Robry nous suit du regard alors que nous traverson le jardin mais comme je le pensais, il n'intervient pas. Je franchis la petite porte au fond et comme à mon habitude je m'arrête pour ramasser quelques fleurs sauvages avant de m'engager entre les citronniers. Je conduis ainsi Chochana jusqu'à la tombe d'Emmanuelle. Je ne m'y suis pas rendu en venant ici il y a une semaine, je crois que je n'osais pas l'affronter avant ce que je m'apprêtais à faire. Et depuis Robry ne m'a pas laissé sortir de la maison. Je reste silencieux durant tout le chemin et Chochana ne parle pas davantage. Finalement, je lâche son bras pour m'asseoir dans l'herbe devant la pierre tombale de la femme que j'ai aimée et dépose les fleurs que j'ai cueillies en murmurant quels mots en français.
- Pardonne-moi.
Je mets quelques instants à répondre à sa question. Je n'ai pas vraiment l'habitude de m'ouvrir ainsi, de laisser voir les blessures de mon âme. Lentement je lève les yeux vers la mezzanine qui fait le tour de la bibliothèque et je commence à parler d'une voix atone.
- Tu t'es déjà demandé si le cordon d'un rideau accroché à la balustrade supporterait ton poids ? Ou encore si c'était assez haut pour que la chute soit fatale ? Ou si Robry n'aurait pas oublié un coupe-papier dans le secrétaire… Je me pose ce genre de question tous les jours.
Sans un mot, Chochana vient m'entourer de ses bras comme elle a souvent tenté de le faire depuis qu'on se connaît. Mais cette fois je ne la repousse pas, bien au contraire. Je me laisse aller contre elle et laisse s'ouvrir les vannes. Entre deux sanglots, je parviens à articuler.
- Ils me manquent. Je peux plus continuer sans eux. J'y arrive pas. Ils me manquent tellement.
Elle me sert contre elle et me berce légèrement. Je me laisse faire. Mon deuil n'est pas la seule détresse que j'exprime. Je pleure pour toutes les larmes que je n'ai pas versées dans les bras d'une mère quand j'en aurais eu besoin et que la mienne ne savait pas en être une. La voix de Chochana me parvient doucement.
- Ça va aller Luigi. Tu n'es pas tout seul. Ça va passer.
Non, ça ne passera pas, je le sais. La douleur s'atténuera un peu avec l'habitude, mais elle ne passera jamais. Pourtant je ne cherche pas à la contredire, pleurant seulement dans ses bras jusqu'à ce que je parvienne à me calmer ou que je n'aie plus de larmes, je ne sais pas trop. J'ignore combien de temps s'est écoulé lorsque je finis par me redresser un peu, me libérant partiellement de l'étreinte de Chochana.
- Merci.
Elle me sourit doucement.
- Depuis combien de temps tu n'as rien mangé ?
Je m'attendais à ce genre de question de sa part mais je ne trouve même pas la force de la taquiner. Je me contente de demander.
- Quel jour on est ?
- Samedi.
- Depuis vendredi soir… la semaine dernière.
Elle me serre un peu plus contre elle et je ne l'en empêche pas.
- Je vois, dit-elle doucement en hochant la tête. Il n'y a rien qui pourrait te faire envie ? Il faut que tu manges…
Je hoche la tête à mon tour. Je n'ai pas vraiment faim mais je sais qu'elle a raison. Mais il y a autre chose que je voudrais faire avant. Je me déplie dans mon fauteuil et fais mine de me lever.
- Il y a un endroit où j'aimerais aller avant. Robry ne me laisse pas approcher à cause de la falaise mais il ne dira rien si tu m'accompagnes. Promis après j'essayerai de manger un peu.
Elle me lâche pour me laisser me lever.
- Faisons ça.
Je me mets doucement debout m'appuyant un instant au dossier du fauteuil pour trouver mon équilibre malgré ma tête qui tourne. Elle s'approche pour m'aider, l'air inquiet.
- Tu ne veux pas manger avant ?
Je secoue la tête.
- Non, ça va aller.
Elle hésite un peu mais finit par céder.
- Bon… d'accord… comme tu préfères.
Je lui adresse un léger sourire, un peu fade mais reconnaissant. Je commence à prendre la direction du jardin, acceptant sans rechigner le soutien qu'elle m'offre. Une fois dehors, la pierre de la terrasse me brûle un peu les pieds mais je n'y prête pas vraiment attention. Robry nous suit du regard alors que nous traverson le jardin mais comme je le pensais, il n'intervient pas. Je franchis la petite porte au fond et comme à mon habitude je m'arrête pour ramasser quelques fleurs sauvages avant de m'engager entre les citronniers. Je conduis ainsi Chochana jusqu'à la tombe d'Emmanuelle. Je ne m'y suis pas rendu en venant ici il y a une semaine, je crois que je n'osais pas l'affronter avant ce que je m'apprêtais à faire. Et depuis Robry ne m'a pas laissé sortir de la maison. Je reste silencieux durant tout le chemin et Chochana ne parle pas davantage. Finalement, je lâche son bras pour m'asseoir dans l'herbe devant la pierre tombale de la femme que j'ai aimée et dépose les fleurs que j'ai cueillies en murmurant quels mots en français.
- Pardonne-moi.
- InvitéInvité
Re: I miss you and it’s killing me [Chochana]
Mer 3 Juil 2019 - 20:44
En voyant Luigi, Chochana avait immédiatement compris qu'il allait mal mais n'avait pas totalement cerner la gravité de la situation. Les drames romantiques, elle adorait à condition que tout se termine bien et cette fois ça ne se terminait comme elle l'aurait voulu . Son ami était dans un état lamentable et de ce qu'elle avait vu, celui qu'elle supposait être son amant n'allait qu'à peine mieux. Heureusement, Luigi avait eu la présence d'esprit d'appeler de l'aide et maintenant qu'elle était là, la maman dans l'âme comptait bien veiller sur le jeune homme. En le suivant à travers le jardin et la citronneraie, elle n'avait pu qu'admirer la beauté des lieux. Lorsqu'ils s'étaient finalement retrouvés au bout de la falaise, Chochana avait compris ce qui tenait temps à coeur à l'Italien. Il l'avait conduit jusqu'à une tombe, celle d'une femme, un nom à particule dont Chochana n'avait jamais entendu parlé...les grandes familles sorcières ne lui étaient pas vraiment familière. Mais cette personne semblait très importante pour Luigi et à la lumière des propos qu'il avait tenu plus tôt, la jolie brune envisagea un moment qu'ils avaient dû être amants. Assis dans l'herbe, il parlait à la tombe en français. Elle recula légèrement afin de le laisser se recueillir, pensant qu'il avait peut-être besoin d'un peu de relative solitude. Chochana resta ainsi jusqu'à ce que Luigi se relève, perdant légèrement l'équilibre et de rattrapent à elle. Après l'avoir aider à se stabiliser, elle posa un regard soucieux sur lui.
"Tu veux bien manger maintenant? Tu en as besoin."
Il hocha la tête.
"Je t'ai promis d'essayer, non?"
Elle lui adressa un léger sourire, heureuse qu'il n'émette pas de résistance.
"Très bien. En avant alors."
Ils reprirent le chemin qu'ils avaient suivit en sens inverse et Chochana décida d'interroger son ami plutôt que de chercher par ses propre moyen pour trouver de quoi le nourrir.
"Par où est la cuisine?"
Il tendit le bras pour indiquer la direction à suivre.
"Par là."
Ils traversèrent une partie de la maison puis arrivèrent à destination. Chochana balaya la pièce du regard et constata qu'il n'y avait rien pour faire asseoir Luigi. Pourtant, il était hors de question de le laisser debout vu l'état dans lequel il était. La jolie brune n'avait pas souvenir d'avoir vu quoi que ce soit d'utile dans les pièces précédentes. C'est avec une certaine détermination qu'elle interrogea à nouveau l'italien. Prête à argumenter en cas de refus.
"Il faut que tu t'assois. Où est-ce que je peux trouver une chaise?"
Il se hissa du le bord du plan de travail et s'y assied en tailleur.
"Ça ira comme ça."
Chochana n'était convaincue ni par l'aspect hygiène, ni par l'aspect sécurité de cette réponse, mais après avoir affiché un air sceptique une fraction de seconde, elle baissa littéralement les bras.
"Bon...ça ira oui...mais si les vertiges empirent, tu me le dit, d'accord?"
Il s'adossa au mur et tenta un léger sourire.
"Oui maman…"
Chochana lui rendit son sourire avec enthousiaste et motivée à le convaincre de s'alimentait , elle tapa dans ses mains.
"Qu'est ce que tu veux manger mon poussin?"
"Peu importe, j'ai pas vraiment faim."
Si Athalie avait été dans les parages, elle aurait sûrement tenue à ajouter que "l'appétit vient en mangeant." Mais Chochana ayant plus de recul qu'une enfant de onze ans, elle se doutait que ça n'aurait pas beaucoup d'impact sur Luigi vu son état. Elle s'approcha et lui sourit avec tendresse alors que le ton de sa voix se faisait de lui-même plus doux.
"Il n'y a pas quelque chose qui te tente plus particulièrement? Un plat qui te tient à cœur ou qui te remonte le moral en temps normal?"
Tout le monde avait des plats fétiches, qui évoquaient de bons moment et qui faisaient toujours du bien en cas de coups durs. Enfin en tout cas, Elias et Athalie en avait et elle espérait que c'était aussi le cas de Luigi. Il réfléchit un bref instant avant de répondre.
"Des pierogis."
Satisfaite d'obtenir une réponse, Chochana hocha la tête. Elle se savait pas vraiment comment les cuisiner mais en elle en avait déjà goûté. Ce n'était peut-être pas le plus équilibré des repas, mais c'était un très bon début pour quelqu'un qui n'avait rien avalé depuis une semaine. Ça lui tiendrait au ventre.
"Tu as une recette particulière ou j'en cherche une?"
Joignant le geste à la parole, elle avait déjà sorti son téléphone, prête à trouver une recette convenable sur Internet. Hors de question de rater le plat préféré de Luigi.
"J'en ai une."
Commençant déjà à ouvrir les placards pour repérer la place des différents ustensiles qu'elle aurait besoin d'utiliser, Chochana l'invita à partager à recette.
"Je t'écoute."
Se laissant guider, la jolie brune se lança dans la préparation. La cuisine polonaise n'était pas son fort mais elle comptait bien faire de son mieux pour convaincre Luigi de manger. Le jeune homme semblait épuisé et elle savait que sa prochaine négociation concernerait probablement quelques heures de sommeil. Quand elle eut terminé le plat, elle tendit l'assiette à Luigi. Elle s'était permise d'augmenter légèrement les quantités même si elle savait qu'il n'en mangerait que très peu. Juste au qu'à où il aurait eu de l'appétit finalement.
"Alors c'est bon?"
Il prit une bouchée qu'il goûta sans grande conviction.
"C'est pas si mal."
C'était un début. Elle lui sourit, comme pour l'encourager.
"Tant que tu manges un peu ça me va."
Il se força visiblement à manger mais avalait quand même quelques bouchées. Ça ne surprenait pas vraiment Chochana. Après une semaine sans manger, soit il se jetait sur le plat, soit il picorait du bout des lèvres. Et vu l'état dans lequel il était, la jolie brune était déjà très heureuse qu'il picore. Au bout d'un moment il finit par reprendre la parole.
"C'était ma femme."
Chochana resta quelques secondes interdite. Elle se doutait qu'il parlait de la femme enterrée au fond du jardin mais n'aurait pas imaginé que Luigi avait été marié. Elle ne remarqua pas l'alliance qui était apparue à son doigt. Une fois la surprise passée, elle alla s'asseoir au côté de Luigi et déposa sa main sur son épaule en signe de soutien.
"Tu vas envie de me parler d'elle?"
Luigi avait visiblement beaucoup de choses sur le cœur et il devait vider son sac, mais Chochana ne voulait surtout pas le brusquer.
"Tu veux bien manger maintenant? Tu en as besoin."
Il hocha la tête.
"Je t'ai promis d'essayer, non?"
Elle lui adressa un léger sourire, heureuse qu'il n'émette pas de résistance.
"Très bien. En avant alors."
Ils reprirent le chemin qu'ils avaient suivit en sens inverse et Chochana décida d'interroger son ami plutôt que de chercher par ses propre moyen pour trouver de quoi le nourrir.
"Par où est la cuisine?"
Il tendit le bras pour indiquer la direction à suivre.
"Par là."
Ils traversèrent une partie de la maison puis arrivèrent à destination. Chochana balaya la pièce du regard et constata qu'il n'y avait rien pour faire asseoir Luigi. Pourtant, il était hors de question de le laisser debout vu l'état dans lequel il était. La jolie brune n'avait pas souvenir d'avoir vu quoi que ce soit d'utile dans les pièces précédentes. C'est avec une certaine détermination qu'elle interrogea à nouveau l'italien. Prête à argumenter en cas de refus.
"Il faut que tu t'assois. Où est-ce que je peux trouver une chaise?"
Il se hissa du le bord du plan de travail et s'y assied en tailleur.
"Ça ira comme ça."
Chochana n'était convaincue ni par l'aspect hygiène, ni par l'aspect sécurité de cette réponse, mais après avoir affiché un air sceptique une fraction de seconde, elle baissa littéralement les bras.
"Bon...ça ira oui...mais si les vertiges empirent, tu me le dit, d'accord?"
Il s'adossa au mur et tenta un léger sourire.
"Oui maman…"
Chochana lui rendit son sourire avec enthousiaste et motivée à le convaincre de s'alimentait , elle tapa dans ses mains.
"Qu'est ce que tu veux manger mon poussin?"
"Peu importe, j'ai pas vraiment faim."
Si Athalie avait été dans les parages, elle aurait sûrement tenue à ajouter que "l'appétit vient en mangeant." Mais Chochana ayant plus de recul qu'une enfant de onze ans, elle se doutait que ça n'aurait pas beaucoup d'impact sur Luigi vu son état. Elle s'approcha et lui sourit avec tendresse alors que le ton de sa voix se faisait de lui-même plus doux.
"Il n'y a pas quelque chose qui te tente plus particulièrement? Un plat qui te tient à cœur ou qui te remonte le moral en temps normal?"
Tout le monde avait des plats fétiches, qui évoquaient de bons moment et qui faisaient toujours du bien en cas de coups durs. Enfin en tout cas, Elias et Athalie en avait et elle espérait que c'était aussi le cas de Luigi. Il réfléchit un bref instant avant de répondre.
"Des pierogis."
Satisfaite d'obtenir une réponse, Chochana hocha la tête. Elle se savait pas vraiment comment les cuisiner mais en elle en avait déjà goûté. Ce n'était peut-être pas le plus équilibré des repas, mais c'était un très bon début pour quelqu'un qui n'avait rien avalé depuis une semaine. Ça lui tiendrait au ventre.
"Tu as une recette particulière ou j'en cherche une?"
Joignant le geste à la parole, elle avait déjà sorti son téléphone, prête à trouver une recette convenable sur Internet. Hors de question de rater le plat préféré de Luigi.
"J'en ai une."
Commençant déjà à ouvrir les placards pour repérer la place des différents ustensiles qu'elle aurait besoin d'utiliser, Chochana l'invita à partager à recette.
"Je t'écoute."
Se laissant guider, la jolie brune se lança dans la préparation. La cuisine polonaise n'était pas son fort mais elle comptait bien faire de son mieux pour convaincre Luigi de manger. Le jeune homme semblait épuisé et elle savait que sa prochaine négociation concernerait probablement quelques heures de sommeil. Quand elle eut terminé le plat, elle tendit l'assiette à Luigi. Elle s'était permise d'augmenter légèrement les quantités même si elle savait qu'il n'en mangerait que très peu. Juste au qu'à où il aurait eu de l'appétit finalement.
"Alors c'est bon?"
Il prit une bouchée qu'il goûta sans grande conviction.
"C'est pas si mal."
C'était un début. Elle lui sourit, comme pour l'encourager.
"Tant que tu manges un peu ça me va."
Il se força visiblement à manger mais avalait quand même quelques bouchées. Ça ne surprenait pas vraiment Chochana. Après une semaine sans manger, soit il se jetait sur le plat, soit il picorait du bout des lèvres. Et vu l'état dans lequel il était, la jolie brune était déjà très heureuse qu'il picore. Au bout d'un moment il finit par reprendre la parole.
"C'était ma femme."
Chochana resta quelques secondes interdite. Elle se doutait qu'il parlait de la femme enterrée au fond du jardin mais n'aurait pas imaginé que Luigi avait été marié. Elle ne remarqua pas l'alliance qui était apparue à son doigt. Une fois la surprise passée, elle alla s'asseoir au côté de Luigi et déposa sa main sur son épaule en signe de soutien.
"Tu vas envie de me parler d'elle?"
Luigi avait visiblement beaucoup de choses sur le cœur et il devait vider son sac, mais Chochana ne voulait surtout pas le brusquer.
- InvitéInvité
Re: I miss you and it’s killing me [Chochana]
Mar 16 Juil 2019 - 21:38
À vrai dire, je ne sais pas vraiment ce dont j'ai envie. Mais Chochana s'est déplacée jusqu'ici, je lui dois bien quelques explications. De toute façon si je veux qu'elle puisse m'aider il faudra bien que je lui parle un peu. Mais il y a tant à dire que je ne sais pas vraiment par où commencer. Je me force à manger encore une ou deux bouchées avant de répondre puis je dépose l'assiette sur le côté et me déplie à nouveau pour redescendre du plan de travail.
- Je voudrais retourner un peu dehors. J'en ai assez d'être enfermé.
Même avec toutes les fenêtres de la maison ouvertes, je commence à me sentir oppressé à force de rester à l'intérieur. Il faut croire que mon mal-être accentue mon côté claustrophobe. Chochana se laisse glisser sur le sol en même temps que moi tout en répondant.
- Oui, profitons du beau temps. Les vertiges, ça va un peu mieux ?
En temps normal j'aurais fait en sorte de la rassurer mais pour cette fois je décide d'être honnête.
- Pas vraiment.
Elle se rapproche pour pouvoir me soutenir plus facilement au besoin.
- Tu essayeras de manger encore un peu tout à l'heure ? Ou tu préfères attendre pour le moment ?
- Plus tard peut-être, dis-je en reprenant la direction du jardin.
Je dépasse la terrasse pour faire quelques pas dans l'herbe et m'arrête finalement pour m'y allonger directement. Chochana vient s'asseoir à côté de moi, les jambes repliées sur le côté, et suggère doucement.
- Tu devrais fermer les yeux et essayer de te reposer un peu.
Je laisse échapper un rire sans joie.
- Je doute de réussir à dormir sans potion de sommeil et Robry m'a tout confisqué.
Elle sourit doucement.
- Je t'aurais bien proposé de négocier pour toi, mais on ne se comprend pas très bien.
- Plus tard peut-être.
Je glisse la main dans la poche de mon sarouel pour en sortir une cigarette. Une des seules choses que mon elfe de maison a bien voulu me laisser. Je l'allume et prends une longue bouffée tout en contemplant le ciel sans nuages. Je reste silencieux encore quelques instants avant de finalement reprendre la parole pour me décider à parler. Je sais que Chochana a vu les portraits de Stan sur le bureau et c'est avec une certaine ironie que je déclare.
- Finalement tu auras découvert l'identité de mon amant mystère.
- Je voudrais retourner un peu dehors. J'en ai assez d'être enfermé.
Même avec toutes les fenêtres de la maison ouvertes, je commence à me sentir oppressé à force de rester à l'intérieur. Il faut croire que mon mal-être accentue mon côté claustrophobe. Chochana se laisse glisser sur le sol en même temps que moi tout en répondant.
- Oui, profitons du beau temps. Les vertiges, ça va un peu mieux ?
En temps normal j'aurais fait en sorte de la rassurer mais pour cette fois je décide d'être honnête.
- Pas vraiment.
Elle se rapproche pour pouvoir me soutenir plus facilement au besoin.
- Tu essayeras de manger encore un peu tout à l'heure ? Ou tu préfères attendre pour le moment ?
- Plus tard peut-être, dis-je en reprenant la direction du jardin.
Je dépasse la terrasse pour faire quelques pas dans l'herbe et m'arrête finalement pour m'y allonger directement. Chochana vient s'asseoir à côté de moi, les jambes repliées sur le côté, et suggère doucement.
- Tu devrais fermer les yeux et essayer de te reposer un peu.
Je laisse échapper un rire sans joie.
- Je doute de réussir à dormir sans potion de sommeil et Robry m'a tout confisqué.
Elle sourit doucement.
- Je t'aurais bien proposé de négocier pour toi, mais on ne se comprend pas très bien.
- Plus tard peut-être.
Je glisse la main dans la poche de mon sarouel pour en sortir une cigarette. Une des seules choses que mon elfe de maison a bien voulu me laisser. Je l'allume et prends une longue bouffée tout en contemplant le ciel sans nuages. Je reste silencieux encore quelques instants avant de finalement reprendre la parole pour me décider à parler. Je sais que Chochana a vu les portraits de Stan sur le bureau et c'est avec une certaine ironie que je déclare.
- Finalement tu auras découvert l'identité de mon amant mystère.
|
|