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end of silence (titus)
Jeu 18 Juil 2019 - 21:48
Le parc de l’université est toujours rempli de monde, en été. Même si tous les étudiants ne restent pas à Inverness, tout ceux qui sont encore là semblent toujours se trouver à un endroit dans le parc. Njal ne peut pas vraiment les blâmer, même si parfois, il préférerait avoir le parc pour lui tout seul. Aujourd’hui est l’un de ces jours. En réalité, il ne demande pas le parc en entier, juste un petit bout, un petit coin au pied d’un arbre, où il pourrait se reposer en silence. Mais il a beau marcher au hasard dans le domaine, il semble toujours tomber sur quelqu’un. La plupart du temps, juste des sorciers qu’il ne connaît pas, à qui il n’a pas besoin d’adresser la parole. Plus rarement, il croise une connaissance avec qui il s’arrête discuter, essayant d’y mettre un enthousiasme qu’il ne possède pas, pas aujourd’hui.
Aujourd’hui, il est fatigué. Il a l’impression qu’il pourrait dormir pendant une semaine complète s’il fermait simplement les yeux. Il a bien essayer de dormir, mais impossible d’y arriver dans sa chambre. En ce moment, il a l’impression d’étouffer entre les murs, il a besoin d’air, il a besoin de marcher, il a besoin de faire des choses pour ne pas ressasser les mêmes pensées encore et encore.
Il sort à peine de sa troisième pleine lune, sa première depuis qu’il est de retour à l’université. Il s’est enfermé dans une salle, comme l’a demandé le doyen, et a attendu. La transformation est douloureuse, certes, mais le pire, ç’a été la frustration. Il sentait ses jambes – ses pattes – le démanger, il sentait que le loup ne demandait qu’une chose : courir. Pas chasser, non. Njal était conscient, grâce à la potion, et aucune envie meurtrière ne s’est manifestée. Mais tourner en rond dans une salle vide pendant des heures, ça devient vite lassant. Même maintenant, il est curieux. Il a envie de voir. Quitte à se transformer en loup géant tous les mois, autant en profiter, non ? Une partie de lui, logique, sait qu’il ne doit pas quitter la pièce qu’on lui a assigné, par raison de sécurité. On ne sait jamais, c’est mieux qu’il soit seul, et enfermé. Mais une autre partie de lui se dit que la potion fonctionne. Mentalement, il n’y a aucune différence entre lui maintenant, et lui une nuit de pleine lune. Lorsqu’il était encore en Suède, il était encore trop effrayé par la nouveauté de sa situation pour se risquer à mettre une patte dehors, mais maintenant, il sent cette curiosité, comme une démangeaison sous sa peau. Oh, il ne désobéira jamais au doyen. Il a travaillé dur pour gagner sa place à Hungcalf, et il ne risque pas de tout foutre en l’air juste parce qu’il est curieux. Mais quand même. Il se demande.
Cela dit, ce n’est pas parce qu’il a mieux vécu cette transformation que les autres qu’il n’est pas épuisé, physiquement et mentalement. La transformation n’est pas indolore, et ne se fait pas en douceur comme chez les animagi. Elle est brutale, violente, et le laisse tremblant à chaque fois. Il sait que dans quelques jours il ira beaucoup mieux, mais en attendant, il a besoin de calme. Njal n’a jamais beaucoup aimé la solitude, et vivre dans un dortoir ou une chambre collective ne l’a jamais vraiment dérangé plus que cela. Jusqu’à aujourd’hui. C’est en cherchant un lieu calme et silencieux qu’il se rend compte que le silence, le vrai, est une denrée rare. Le seul endroit où il est sûr d’en trouver, se dit-il, doit être dans la forêt. Mais il ne se sent clairement pas en état d’aller se balader seul là-bas, pas aujourd’hui.
Perdu dans ses pensées, il manque de rentrer dans quelqu’un, relevant la tête au dernier moment. « Oh ! Pardon, » laisse-t-il échapper, penaud. Il lui faut quelques secondes pour réintégrer la réalité, et se rendre compte qu’il connaît le sorcier en face de lui. « Titus ! Ça faisait longtemps, tu vas bien ? » Demande-t-il, son visage semblant s’illuminer d’un coup, avant de s’assombrir à nouveau quelques secondes plus tard. Effectivement, ça faisait longtemps, parce que Njal a un peu disparu pendant deux mois et demi sans donner de nouvelles. Il se gratte l’arrière du crâne, gêné. Il aidait Titus avec ses cours de soins aux créatures magiques avant sa morsure, et il s’en veut de ne pas l’avoir prévenu avec les examens, et espère réellement qu’il n’a pas eu de problèmes à cause de lui. Mais il ne sait pas trop comment s’excuser, parce qu’il sait qu’il devrait alors se justifier avec un mensonge. Et il n’a aucune envie de faire ça.
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Re: end of silence (titus)
Ven 26 Juil 2019 - 11:29
Titus laisse échapper un grognement. Ce n’était peut-être pas une si bonne idée que ça, de sortir aussi tôt dans l’après-midi, par un temps pareil.
Il plisse les yeux derrière ses lunettes noires et maudit intérieurement l’astre solaire qui cogne bien trop fort au dessus de sa tête. Plus l’été s’étire en longueur et plus il regrette d’avoir presque exclusivement du noir dans sa garde-robe.
Pup’, lui, ne semble pas se soucier le moins du monde de la chaleur et continue de courir autour de son maître en aboyant, comme si de rien n’était. Ce dernier se contente de lui lancer mollement une pomme de pin, que l’infatigable samoyède s’empresse aussitôt de lui rapporter, encore et encore.
Il finit par battre en retraite en direction de la forêt, avide d’ombre et d’un peu de fraîcheur. Il lui faut marcher un moment pour trouver un coin tranquille, il a rarement vu le parc aussi peuplé. D’un côté il peut comprendre, ce n’est pas tous les jours qu’il fait aussi beau en Écosse. Même si lui aurait préféré un peu plus de nuages et quelques degrés de moins.
Il sursaute en apercevant une silhouette apparaître brusquement dans son champs de vision, qui manque de le percuter.
« Oh ! Pardon, lâche une voix familière, l’air embarrassé. Titus ! Ça faisait longtemps, tu vas bien ? »
Il le regarde de haut en bas et ses yeux s’agrandissent de surprise. Il lui faut quelques secondes pour comprendre ce qui se passe et retrouver un semblant d’équilibre, alors que Pup’ le pousse pour venir renifler le nouveau venu. Et enfin son visage s’illumine d’un large sourire.
« Njal ! » Il se jette sur lui sans délicatesse aucune pour l’entourer de ses bras. « Mais t’étais passé où ? Je t’ai cherché partout, personne a su me dire ce que t’étais devenu. » Il le relâche et plante sur lui un regard soucieux.
Aucune rancœur dans ses mots, un simple constat. Il ne comprend pas. Comment un élève peut s’évaporer sans explication du jour au lendemain et réapparaître des mois plus tard comme si rien ne s’était passé ? Le soulagement prime sur la curiosité, cependant. Il est revenu, il est vivant, c’est une bonne nouvelle.
« Je me suis inquiété… Mais ça va. Et toi ? T’as l’air.. différent. » Il ne saurait dire quoi exactement, mais il sent que quelque chose ne tourne pas rond, que quelque chose a changé. Pas physiquement – quoiqu’il le trouve bien pâle, et il a l’air fatigué, plus que la dernière fois qu’il l’a vu. Mais il dégage quelque chose d’inhabituel sur lequel il n’arrive pas à mettre le doigt.
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Re: end of silence (titus)
Jeu 1 Aoû 2019 - 22:37
Quelques secondes passent, et Njal est impressionné du nombre de pensées anxiogènes qui peuvent traverser son cerveau en si peu de temps. Est-ce qu’il a dit quelque chose de mal ? Est-ce que Titus lui en veut ? Est-ce qu’il n’a tout simplement pas envie de le voir ?
Mais finalement, Titus se jette contre lui, prenant Njal de court. D’habitude, c’est plutôt lui qui surprend les gens de la sorte, même s’il sait que Titus n’est pas du genre à être mal à l’aise avec les démonstrations d’affection. Il lui rend son étreinte, content de le revoir. Lorsqu’il était quasiment confiné chez lui ses derniers mois, il s’est rendu compte à quel point Titus comptait pour lui, en tant qu’ami. Une fois qu’il ne le voyait plus, il a réalisé à quel point les leçons de soins aux créatures magiques qu’il lui donnait étaient rentrées dans sa routine, une routine qui lui faisait chaud au cœur. Il trouve ça bête, cette propension qu’ont les gens à ne se rendre compte de ce qu’ils ont seulement lorsqu’ils remarquent leur absence.
« Njal ! Mais t’étais passé où ? Je t’ai cherché partout, personne a su me dire ce que t’étais devenu. » Dit Titus en le relâchant. Njal baisse les yeux, gêné. Ce faisant, il remarque finalement la présence du chien de son ami, un samoyède très occupé à renifler son pantalon. Un sourire lui échappe, malgré son anxiété et cette pointe de culpabilité qui revient sans cesse se fourrer entre ses côtes. « Mmh. Je suis désolé de pas avoir pu prévenir, » répond-il en essayant de croiser son regard, sans y arriver réellement. Njal n’a jamais vraiment eu de soucis pour regarder les gens dans les yeux, mais cette fois-ci, il est incapable de maintenir son regard sur un point en particulier. Il aimerait pouvoir lui expliquer, tout lui raconter. Quelque chose lui dit que ce n’est pas Titus qui le jugerait sur quelque chose d’aussi insignifiant qu’une morsure de loup-garou. Il est quasiment certain qu’il se contenterait de hausser les épaules et de lui demander comment il se sent. Mais Njal ne se sent pas prêt, pas encore. Et puis, il a promis de ne rien dire, à ses parents, au doyen, parce que c’était la condition pour qu’il revienne. Mais il n’avait pas vraiment réfléchi, pas vraiment réalisé que cela voudrait simplement dire mentir à tout le monde.
« Je me suis inquiété… Mais ça va. Et toi ? T’as l’air.. différent. » Njal se demande si son cœur a réellement raté un battement, ou si c’est seulement une impression. Cela dit, maintenant, il bat beaucoup trop vite, son cœur. « Hein ? Comment ça, différent ? » Réussit-il a balbutier, butant sur les mots. Il laisse échapper un petit rire nerveux. Même lui se rend bien compte d’à quel point il ne doit pas avoir l’air naturel. Si jusqu’ici, il a plutôt bien réussi à ne pas trop attirer la suspicion des personnes qui le connaissent, il n’est pas certain de s’en tirer à si bon compte aujourd’hui. « Non, tout va bien. Rien de spécial. » Il essaye de sauver les apparences comme il peut. Il est trop fatigué pour réussir, cela dit. Il n’est toujours pas habitué au contrecoup de la pleine lune, d’à quel point cette nuit le met à plat pour le reste de la semaine. Il espère réussir à mieux tenir d’ici la rentrée, sinon, il ne faudra pas longtemps aux gens pour se rendre compte qu’il disparaît une fois par mois aux alentours de la pleine lune… « Enfin, j’ai été malade. C’est pour ça que j’ai pas pu revenir pour la fin de l’année, » ajoute-t-il précipitamment. Effectivement, dire que tout va bien lorsqu’on disparaît pendant des mois, ce n’est pas du tout suspect.
Il n’a pas envie d’en dire plus. Pour l’instant, il peut se rassurer, se dire que ce n’est quasiment pas un mensonge. Qu’est-ce qu’une malédiction, sinon une très grosse maladie ? Non ? « Ça a été toi pour la fin de l’année ? Désolé de pas avoir pu finir les cours… Si jamais t’as besoin de quelque chose, je compte pas re-disparaître maintenant. Enfin, c’était pas prévu la première fois non plus hein, mais voilà. Comment va Pup ? » Ses mains s’agitent, il semble incapable de s’arrêter de parler. Il baisse les yeux vers le chien, pour se calmer. Il y a arrive toujours mieux avec les animaux qu’avec les humains.
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Re: end of silence (titus)
Ven 9 Aoû 2019 - 13:33
« Mmh. Je suis désolé de pas avoir pu prévenir, » il baisse aussitôt les yeux et arbore l’air le plus gêné que Titus lui ait jamais vu. Quelle que soit la raison de sa disparition soudaine, de toute évidence elle n’était pas volontaire.
Et Titus s’en veut de l’avoir mentionnée, la dernière chose dont il a envie est que son ami se sente mal à cause de ça. Il secoue la tête et sourit, pour lui montrer que ça ne fait rien. Mais tout de même.. trois mois sans la moindre nouvelle, qu’est-ce qui a bien pu se passer ?
Il a fini par penser que Njal était peut-être parti à la recherche de dragons pendant les vacances et s’était fait manger par l’un d’entre eux. Ou piétiner par les gronians de ses parents – l’anxiété ne manque jamais de lui fournir tout un tas de pensées macabres lorsqu’il s’agit de s’inquiéter pour ses amis.
Et pourtant, il est sûr que tout n’est pas dans sa tête, qu’il n’est pas en train d’imaginer sa mine épuisée, son teint blafard et ses cernes beaucoup trop prononcées.
« Hein ? Comment ça, différent? Non, tout va bien. Rien de spécial. » le rire nerveux qui s’échappe de ses lèvres ne le rassure pas vraiment. Il ne saisit pas bien ce qui arrive à Njal, mais quelque chose ne va pas, il en est certain.
« Enfin, j’ai été malade. C’est pour ça que j’ai pas pu revenir pour la fin de l’année, » ajoute-t-il hâtivement, sans doute en voyant l’air perplexe de Titus.
« Oh.. j’espère que ça va mieux. » souffle-t-il avec douceur. Il se retient de lui demander ce qu’il a eu, ce serait sans doute malvenu. Et puis il n’a aucune envie de lui mettre la pression ni le faire culpabiliser, il en parlera s’il le souhaite.
« Ça a été toi pour la fin de l’année ? Désolé de pas avoir pu finir les cours… Si jamais t’as besoin de quelque chose, je compte pas re-disparaître maintenant. Enfin, c’était pas prévu la première fois non plus hein, mais voilà. Comment va Pup ? »
Titus esquisse aussitôt un geste de la main, comme s’il pouvait ainsi simplement balayer ses craintes. Il ne lui en voudra jamais, et certainement pas pour une simple histoire de cours.
« T’en fais pas pour ça, je me suis débrouillé. Bon, j’ai pas eu la meilleure note en soins aux créatures magiques, mais par rapport au trimestre précédent ça allait. J’ai pas mal progressé grâce à toi ! »
En reprenant ses études, même dans un domaine qui l’intéresse et lui plaît, il a pu se rendre compte que la simple bonne volonté ne suffit bien souvent pas pour avoir les résultats qu’on espère.
C’est sans prendre en compte tout le reste. La charge de travail conséquente de toutes les matières réunies, sa vitesse d’apprentissage qui ne correspond pas forcément à celle qu’on attendrait de lui, et son job en parallèle qui lui demande déjà beaucoup d’énergie.
Il ne compte plus le nombre de fois où il s’est dit que c’était une erreur, qu’il ne risque pas d’obtenir un quelconque diplôme et qu’il ferait mieux de s’en tenir à ce qu’il sait déjà faire. Sans son ami, son aide, sa patience et son optimisme à toute épreuve, peut-être aurait-il déjà abandonné. Il lui doit tellement et il ne sait même pas comment le lui rendre.
« Mais toi, comment tu vas faire ? Tu reviens l’année prochaine, du coup ? » Il imagine que ça a dû être une grosse source d’angoisse pour Njal de rater les examens, lui qui est si studieux et appliqué en temps normal.
D’un autre côté, passer un an de plus à le côtoyer presque tous les jours n’est pas pour lui déplaire. Il n’irait pas jusqu’à s’en réjouir ouvertement, mais il s’est habitué à la présence apaisante et positive du Summerbee et il lui manquerait beaucoup s’ils ne pouvaient plus se voir qu’occasionnellement, en dehors des cours.
« Et Pup’ va bien. Tu lui as manqué, je crois. » ajoute-t-il, amusé, en baissant les yeux vers son chien. Ce dernier vient aussitôt coller sa truffe contre les mains de Njal, bien trop ravi que l’attention soit enfin dirigée sur lui.
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Re: end of silence (titus)
Dim 25 Aoû 2019 - 16:37
« Oh.. j’espère que ça va mieux. » Njal hoche la tête, espérant que le sujet ne s’attarde pas trop longtemps sur sa santé. En soit, oui, ça va mieux. Il essaye de se faire à sa condition, de s’habituer au fait que cette maladie porte officiellement le nom de malédiction, et qu’il doit juste apprendre à vivre avec. Ça, c’est quelque chose qu’il peut faire, il n’en a aucun doute. C’est qui l’embête le plus, c’est de devoir prendre sa potion tous les jours pendant une semaine avant la pleine lune, sans avoir le droit d’en rater une seule. Vu à quel point il est tête en l’air, il a peur qu’il en oublie une un jour. Pas avant quelques mois, voire quelques années, en ce moment, il a bien du mal à ne pas y penser à chaque fois qu’il met le pied dehors. Mais… Il a peur qu’une fois habitué, une fois à l’aise, il oublie, ne serait-ce qu’une journée. C’est quelque chose d’assez terrifiant, en fait. Enfin, ce n’est pas encore quelque chose dont il doit s’inquiéter, se dit-il. Pour l’instant, tout va bien. Non, sa principale préoccupation en ce moment, c’est plutôt que quelqu’un découvre son secret, et que celui-ci s’ébruite. Il n’a pas honte, il ne voit pas pourquoi il devrait, mais il a peur des conséquences, parce qu’il ne sait que trop bien que le monde magique n’est pas très tolérant envers les lycanthropes, et que les gens ont encore des tas d’a priori sur la question. Une part de lui a envie de se révolter, de montrer à tous qu’il n’a pas besoin de se cacher et qu’il reste humain, malgré tout. Une part de lui a envie de faire bouger les choses, mais une autre part a envie de faire profil bas, de ne pas compliquer les choses, par peur des conséquences.
« T’en fais pas pour ça, je me suis débrouillé. Bon, j’ai pas eu la meilleure note en soins aux créatures magiques, mais par rapport au trimestre précédent ça allait. J’ai pas mal progressé grâce à toi ! » Njal sourit, un vrai sourire cette fois. « Ah, je suis super content alors. Mais c’est toi qui a tout fait, je t’assure, » dit-il en secouant la tête. Il s’est juste contenté de le pousser dans la bonne direction, c’est tout. C’est la seule chose qu’il manque à la plupart des étudiants, un petit coup de pouce personnalisé. Quelques fois, Njal s’est dit que ça devrait être sympa, d’être prof de soins aux créatures magiques. Mais il ne pourrait pas renoncer aux dragons, et puis, de son avis, c’est un métier trop statique. Il a besoin de bouger, de voir de nouvelles choses. Travailler avec des dragons, ça lui garantit de nouvelles surprises chaque jour.
« Mais toi, comment tu vas faire ? Tu reviens l’année prochaine, du coup ? » Il hausse les épaules en réponse, se surprenant lui-même de ne pas être aussi stressé que ça à ce sujet. Redoubler ne le dérange pas plus que ça en réalité, il ne pense pas que c’est une année de perdue, et ça ne change pas grand-chose pour lui. « Oui, je vais juste refaire ma sixième année. J’ai déjà quasiment tous les cours de l’année, donc c’est pas vraiment un problème. » Il ne compte pas se reposer sur ses acquis, mais la perspective d’avoir déjà abordé les sujets est assez rassurante. « Je ne compte pas partir avant d’avoir mon diplôme, en tout cas, » ajoute-t-il en secouant la tête. Être soigneur de dragons requiert tout de même un certain nombre d’études, mais ils privilégient de loin l’expérience sur le terrain. Cela dit, c’est aussi un peu par fierté personnelle que Njal tient à passer aux moins ses MAGICs.
« Et Pup’ va bien. Tu lui as manqué, je crois. » Un large sourire s’étire sur le visage de Njal au moment où Pup colle son museau contre sa main. Il laisse échapper un petit rire en s’agenouillant, toujours ravi de pouvoir s’occuper d’un chien. Au moins, avec toute cette histoire, il a pu passer quelques mois avec les animaux de ses parents. Après des années à vivre en internat, à ne pouvoir revenir que pendant les vacances, il se dit chaque année que cet élevage lui manque de plus en plus. Et puis, la vie en Laponie est si différente de ce qu’il peut vivre ici. Parfois, il adore l’université, l’omniprésence de la magie, le nombre de personnes qu’il peut rencontrer. Il y a toujours quelque chose à faire à Hungcalf, mais parfois, le silence et la tranquillité des forêts de son enfance lui manquent. « Moi aussi il m’a manqué. » Dit-il en le grattant derrière les oreilles. « Presque autant que toi, » ajoute-t-il avec un sourire amusé dirigé vers Titus. Il lui aurait bien fait un clin d’œil, si seulement il savait en faire un.
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Re: end of silence (titus)
Jeu 5 Sep 2019 - 16:11
« Ah, je suis super content alors. Mais c’est toi qui a tout fait, je t’assure, » Il sourit, et Titus vire au rouge. Parce qu’il sait que si Njal le dit ce n’est pas juste pour être poli ou pour lui faire plaisir, c’est qu’il le pense sincèrement.
Et il n’y a rien qui pourrait le rendre plus heureux que de savoir qu’il a progressé. Même un tout petit peu, même s’il n’aura jamais une excellente moyenne ni les mêmes facilités que peuvent avoir les autres élèves. Il fait ce qu’il peut et ce qu’il aime, ça lui suffit.
« Oui, je vais juste refaire ma sixième année. J’ai déjà quasiment tous les cours de l’année, donc c’est pas vraiment un problème, explique-t-il en voyant l’air préoccupé de son ami. Je ne compte pas partir avant d’avoir mon diplôme, en tout cas. »
Titus se contente de hocher la tête. C’est sans doute mieux d’être le plus préparé possible quand on compte passer sa vie avec des créatures aussi dangereuses et imprévisibles que peuvent l’être les dragons, effectivement.
« Pour les cours qu’on a en commun, n’hésite pas si tu as besoin que je te passe ce qu’il te manque. » C’est bien le moins qu’il puisse faire pour le remercier, après toute l’aide qu’il lui a apporté pendant l’année. Il n’est pas sûr qu’il aurait eu une très bonne moyenne sans Njal. Du moins, pas en soins aux créatures magiques.
Ce n’est pas faute d’essayer, pourtant. Mais les mois passés sans les cours particuliers de son ami lui ont paru filer à toute vitesse, bien trop vite pour qu’il puisse en saisir toutes les subtilités, les nuances et la pratique qui ne semblent jamais faire défaut aux autres.
Il a souvent l’impression de ne pas évoluer dans la même réalité que ses congénères. Ça ne lui a jamais posé de soucis dans son job ni dans ses passions. Mais dans le cadre scolaire c’est une autre histoire. Il s’étonne encore d’avoir eu le courage et la motivation de reprendre ses études, et surtout de ne pas avoir lâché l’affaire une fois admis à Hungcalf.
Ce qui le pousse à continuer c’est qu’il sait qu’il ne risque rien si ses notes baissent. Il est un adulte plus ou moins responsable, il ne dépend plus de personne, et surtout il n’a plus de compte à rendre à son père.
« Moi aussi il m’a manqué. Presque autant que toi, » Titus ne peut s’empêcher de rire, presque de soulagement. Ses mots le touchent, et s’il s’écoutait il se serait déjà jeté sur lui pour l’étouffer dans un second câlin.
« Toi aussi tu m’as manqué. C’était bizarre sans toi. » L’inquiétude refait surface au fond de ses pupilles, l’espace d’un instant, presque aussitôt balayée par le sourire qui vient étirer le coin de ses lèvres. Il est de retour, c’est tout ce qui lui importe.
« Tu devrais passer au Rainbow Club un de ces jours, si ça te dit. On a une toute nouvelle carte pour l’été, y a quelques trucs dessus qui te plairaient, je pense ! »
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