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Comme une coquille brisée {{Nice
Mar 20 Aoû 2019 - 20:06
mardi 20 août 2019
@niamh walsh
Une coquille vide.... Voilà ce que j'étais. Allongée dans le lit dans lequel les médicomages m'avaient mise à mon arrivée à Sainte Marie après mon transfert depuis Moscou, je regardais sans les voir les oiseaux qui pépillaient sur les branches des arbres. En début d'après-midi, ils avaient roulé mon lit jusque dans le jardin de l'hôpital. Pour ce que ça changeait... Espéraient-ils que ça allait me donner envie de rire et de sourire? Sûrement. Mais comme ils étaient naïfs.... Je ne pouvais que repenser à ce que m'avaient dit la médicomage après m'avoir examinée:
"Mademoiselle de Launay. Je suis navrée, je n'ai pas de meilleure nouvelle à vous donner que ce qui vous a été dit en Russie. Si vous aviez été transportée à l'hôpital sorcier, vous auriez pu vous en sortir sans aucun dommage et reprendre votre carrière. Malheureusement, ils ont fait ce qu'ils ont pu, et nous ne pouvons pas revenir dessus. Il y a des risques de faire empirer les choses."
Une larme roula sur ma joue tandis que je repensai à mon avenir en miette. Quand bien même aurais-je pu redanser, l'aurais-je voulu? Elle était tombée à cause de moi, de la scène. Parce que je n'avais pas lâché ses mains. Sa tête avait touché le sol en premier, lui brisant net la nuque. J'avais vingt ans, j'avais perdu mon futur et privé une fille de mon âge du sien. Je suis un monstre... songeai-je alors que, derrière moi, un infirmier indiquait que:
"Grace de Launay? Elle est là bas, sous l'arbre."
@niamh walsh
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Re: Comme une coquille brisée {{Nice
Mer 21 Aoû 2019 - 17:15
Un article dans un journal, un fait-divers comme tant d'autre, mais deux points ont retenu ton attention : le fait que l'accident concernait deux danseuses d'un grand ballet et l'autre, c'est le nom de l'une des deux danseuses, Grace de Launay. Tu as lâché le journal sur la table pour attraper ton téléphone, essayant d'avoir des nouvelles de la jeune femme, sans grand succès. Pas vraiment embêtée par les convenances, tu joues de tes relations pour obtenir des détails concernant son état et finalement, contre toute attente c'est la direction du ballet qui te communique les dernières informations, merci Hunter. Tu apprends qu'elle vient d'être rapatriée à Sainte-Marie, tu ignores si elle peut recevoir de la visite ou non, mais tu comptes bien tenter le coup.
Pantalon noir, chemisier rose pâle qui met en évidence le teint halé de ta peau, tu entres à l’hôpital la tête haute et la démarche assurée, un petit rat en peluche portant un tutu entre les mains
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Re: Comme une coquille brisée {{Nice
Jeu 22 Aoû 2019 - 10:06
mardi 20 août 2019
@niamh walsh désolée, Grace est un peu à l'ouest, pour l'instant...
Je ne tournai même pas le regard tandis que Niamh me saluait. A quoi bon? Je n'avais envie de voir personne, mais je ne pouvais pas bouger. J'étais sanglée à mon lit, seuls mes bras pouvaient bouger. Cela ne se voyait pas, cependant, le drap étant rabattu par dessus les sangles - afin de protéger mon amour propre m'avait-on dit. Mais d'amour propre, je n'en avais plus. Il ne me restait plus rien. J'avais, presque, envie de rire. Une semaine après mon vingtième anniversaire, ma vie entière avait été brisée. J'aurais dû être à sa place songeai-je.
"J'aurais dû être à sa place" murmurai-je sans m'en rendre compte tandis que Niamh me demandai si elle pouvait s'asseoir au pied du lit.
Je haussai les épaules. De toute façon, pour ce que ça changerait... Je ne remplissais pas le lit, et de toute façon, même si elle s'asseyait sur mes pieds, je ne me rendrais compte de rien, ne sentant même pas le poids des draps. Le médecin m'avait dit que c'était normal. Si la moelle épinière n'avait pas été touchée, les nerfs avaient été grandement fragilisés, et il se pouvait que je ne ressente rien pendant plusieurs mois, avant d'avoir des fourmillements. A partir de ce moment là, on pourrait commencer la rééducation. Dans ma tête, pourtant, c'était définitif, même si je n'avais pas voulu être alarmiste dans la lettre que j'avais écrite à ma soeur.
@niamh walsh désolée, Grace est un peu à l'ouest, pour l'instant...
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Re: Comme une coquille brisée {{Nice
Mer 18 Sep 2019 - 10:03
Consciente que la jeune danseuse n'est pas dans son état, tu te contentes de rester là, à côté d'elle, sans parler. Juste une présence qui se veut rassurante et bienveillante, tu n'imagines pas un instant ce que ça doit être pour elle, une collègue décédée et des jambes ankylosées pour un temps incertains, non, tu n'imagines pas. Ton regard glisse sur le parc, tu t'attardes sur la vie qui vous entoures, les oiseaux, les insectes, les écureuils, tu souris en voyant deux rongeur se courir après en imaginant une scène à la Tic et Tac. Quand Grace répète pour la énième fois qu'elle aurait dut être à sa place, tu soupires en te tournant vers elle, allant jusqu'à chercher son menton du bout des doigts pour l'obliger à te regarder, ce qu'elle n'a pas encore fait depuis ton arrivée. « Arrête, Grace ! C'est dramatique, une terrible épreuve qu'il faut traverser, mais à aucun moment tu ne dois dire que c'est de ta faute ou que tu aurais dû être à sa place. C'est horrible, mais c'est le destin. » Ah le destin, cet enfoirer avec qui tu aimerais t'entretenir quelques fois. S'il y a bien une chose que tu n'aimes pas, c'est l’apitoiement sur soi, convaincue qu'une période de deuil est nécessaire pour chaque épreuve, ce n'est pas une raison pour continuer à s'enfoncer perpétuellement, il est préférable de ne pas rester trop longtemps centrer sur soi ou ses problèmes d'ailleurs. « Cette fille est décédée, c'est horrible, mais malheureusement c'est un risque qu'on connait tous, une mauvaise chute, une réception ratée, ça vient avec la discipline, on travaille dur et on assume ce qui pourrait se passer », c'est la danseuse et l'acrobate qui parle, à chaque fois que tu montes à l'un de tes voiles il y a toujours un risque qu'il se déchire, quand tu danses avec quelqu'un, il y a toujours une possibilité pour qu'il te lâche, c'est pour ça que les partenaires sont si importants et souvent irremplaçable.
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Re: Comme une coquille brisée {{Nice
Jeu 3 Oct 2019 - 10:54
mardi 20 août 2019
@niamh walsh
Niamh me secouait. Pas physiquement, mais au moins mentalement. Et j'en avais besoin, même si j'étais incapable de le reconnaître. Je m'apitoyais sur mon sort, incapable de voir que j'avais de la chance: j'étais encore en vie. C'était ça, qui était réellement important. Mais je ne pouvais pas le voir. Pas maintenant. Pas encore. Pas après seulement quatre jours. N'avais-je pas le droit de faire mon deuil? Deuil de ma vie, de mes rêves, de mes attentes, de mes espoirs, de mes jambes? Car au fond de moi, j'étais persuadée que jamais je ne pourrai remarcher.
"Si j'avais mieux calculé mes déplacements, je ne l'aurais pas entrainée vers le rebord. Nous ne serions pas tombées. Je serais encore en Russie." répondis-je.
Je n'avais pas encore compris que c'était ellesous un sortilège impardonnablequi m'avait entrainée vers le bord de la scène. C'était elle qui avait causé l'accident, et non moi. Je n'étais qu'une victime dans tout ça. Un jour, peut-être, je m'en rendrais compte, que ce n'était pas moi la fautive, dans cette histoire.
"Elle avait 22 ans, et un avenir prometteur. Je crois qu'elle aurait pu finir la saison parmi les danseuses principales. Moi, je n'en avais pas les capacités, de toute façon..."
Je me rabaissais, reprenant les insultes qu'ils m'avaient tous lancées pendant le mois que j'avais passé au Bolchoï, n'ayant pas assez confiance en moi pour me rendre compte que c'était de la jalousie parce que ces capacités, je les avais aussi. Parce que lorsque je restais le soir après les répétitions, le danseur étoile appréciait particulièrement de danser avec moi, plus qu'avec les autres. Qu'il était le seul de la troupe à avoir pris de mes nouvelles, à l'hôpital russe.
@niamh walsh
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Re: Comme une coquille brisée {{Nice
Mer 23 Oct 2019 - 18:25
« Si... » tu soupires en souriant à la jeune femme, « si hitler n'était pas né des millions de vies auraient été sauvées, si l'homme n'avait jamais découvert le nucléaire bien des guerres auraient été évitées, si je ne m'étais pas baladée seule une nuit je ne me serais pas faite agressée », ta langue glisse délicatement contre ta lèvre inférieur, tu ne parles pas - ou très peu - de cette nuit-là, mais tu espères qu'elle comprenne qu'on ne contrôle pas tout dans la vie, même si on fait attention, même si on souhaite être toujours la meilleure, on n'est jamais à l'abri d'une faille. La tienne fût de te croire intouchable. Raté.
Consciente que ses jambes sont totalement insensibles, tu prends sa main dans les tiennes, serrant un peu plus fort, lui rappelant que tu es là, qu'elle n'est pas seule. Un claquement de langue signale ton désaccord, frôlant presque l'agacement. « Je n'ai peut-être jamais intégré un ballet prestigieux, mais je sais que si tu as été choisie ce n'est pas pour rien Grace, tu es une danseuse de talent », toi tu as préférés rester dans ta zone de confort, trop petite, trop potelée que pour être danseuse étoile de toute façon tu n'aurais jamais été une première, alors à quoi bon ? Tu t'es contentée de suivre Hunter, de l'encourager pour qu'il réalise votre rêve et il y est arrivé, lui. « dis-moi ma belle, ils disent quoi les médecins? »
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Re: Comme une coquille brisée {{Nice
Jeu 14 Nov 2019 - 11:05
mardi 20 août 2019
@niamh walsh
J'avais besoin de quelqu'un qui me remette les idées en place. Clairement. Pourtant, j'étais incapable à l'heure actuelle de me rendre compte que c'était pour mon bien, qu'elle disait cela. Pour mon bien qu'elle démontait mon si en parlant d'un tyran moldu. Ou Cracmol, d'après certaines rumeurs que j'avais pu entendre quand j'étais à Poudlard. Ce ne fut pas le seul exemple qu'elle donna, mais un attira mon attention et me força à la regarder, une lueur de stupeur lisible dans mon regard. "Tu... Tu as été agressée?" demandai-je. L'espace d'un instant, mon égoïsme actuel fut remplacé par l'empathie qui m'était coutumière. Je m'étais toujours plus intéressée aux autres qu'à moi-même. Enfin... Jusqu'à cet été où j'avais décidé de plaquer l'université pour vivre de mon rêve. Cela ne m'avait pas été très utile, la preuve! Bref Je m'efforçai de revenir au présent et à la révélation de Niamh. Jamais je n'aurais pensé qu'elle s'était fait agresser un jour. "Tu as l'air tellement sûre de toi, tellement maitresse de toi en toute circonstance... Tu n'as peur de rien! Jamais je n'aurais imaginé que... Que tu..." Je secouai doucement la tête, encore sous le choc de cet aveu tandis que Niamh prenait sa main sans la mienne en la serrant un peu plus fort.
Cela suffit à faire rouler une nouvelle larme sur ma joue tandis que je lâchais un: "Tu dois me trouver égoïste de m'apitoyer ainsi sur mon sort..." gémissant, tandis qu'elle me rappelait que j'avais eu de la chance d'intégrer a prestigieux ballet. Mais j'aurais préféré ne pas toucher mon rêve du doigt, si c'était pour qu'il me soit enlevé à peine plus d'un mois plus tard... songeai-je, les larmes recommençant à couler. « dis-moi ma belle, ils disent quoi les médecins? » "Ils disent que si j'avais été amenée directement dans un hôpital sorcier, je m'en serais sortie sans aucune séquelle. Là... Les médecins moldus ont fait ce qu'ils pouvaient, mais ceux de Sainte Marie ne peuvent pas re-opérer sans risquer de causer des dégâts. Il n'y a plus qu'à attendre. Si j'ai de la chance, je pourrai peut-être remarcher un jour. Mais ça sera très long, et très difficile... Et très douloureux. La danse, en tout cas, c'est..." Ma voix s'étrangla tant c'était difficile à admettre, et je dus me forcer pour achever ma phrase: "fini, même si je peux remarcher."
@niamh walsh
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Re: Comme une coquille brisée {{Nice
Jeu 21 Nov 2019 - 18:34
Parfois, il faut être capable de se laisser voir sous son vrai jour et même si ce n'est pas ton fort, tu fais un effort parce que la jeune femme installée dans ce lit à besoin de comprendre qu'on ne contrôle pas tout dans sa vie. Tu glisses quelques mots, simplement, mais ils sont saisit au vol par Grace et son empathie refait immédiatement surface, "jamais je n'aurais imaginé que... Que tu...", tu souris, soupirant légèrement, « que j'ai été agressée, violée, qu'une grossesse est arrivée comme un effet indésirable pour finalement aboutir à la plus traumatisante des fausses-couches imaginable ? Personne ne savait, je ne laissais rien paraître », tes épaules se soulèvent comme pour dire c'est rien, c'est pas grave, alors que ce fut probablement la pire période de ta vie, ce moment où tu t'es sentie seule, humiliée, abandonnée. « Tu sais, j'ai toujours laissé croire à tout le monde que tout allait bien, j'étais la reine des garce et ça me convenait très bien, j'ai toujours eu peur de m'attacher aux gens alors qu'on fond, j'en ai horriblement besoin, ce que je veux dire ... c'est que même si cette situation était horrible, que j'ai voulu mourir plus d'une fois, au final, ça m'a apporté le courage de changer de vie, probablement que sans ça je serais toujours en cours à Hungcalf dans un cursus qui ne m'aurait jamais apporté tout ce que j'ai aujourd'hui ».
Une larme coule sur la joue de la jeune femme et ton coeur se serre un peu plus, tu n'es pas là pour lui faire du mal, bien au contraire, tu souhaites l'aider à voir le bon côté des choses, tu aimerais qu'elle relativise, qu'elle soit heureuse d'être en vie, simplement. « Tu as le droit de t'apitoyé, Grace, mais tu dois aussi comprendre que n'importe quel malheur qui te semble insurmontable sera en réalité un nouveau départ, une raison supplémentaire de te battre », on te reconnait bien là, toi la battante qui n'abandonne jamais, tu ne lâches rien, probablement bien pire qu'un pitbull sur son os. Grace t'explique enfin le pronostique des médecins et tu grimaces, peinée pour la jeune femme, elle n'a pas eut de chance sur ce coups-là; « une chose à la fois, on ne sait pas de quoi demain sera fait, eux-même ne savent pas toujours, tu es forte et courageuse, je suis certaine qu'avec ta volonté tu arriveras à remarcher plus vite qu'ils ne le pensent et puisque tu dansais avant de marcher ... les choses reviendront, peut-être pas au même niveau, on ne va pas se mentir, mais attendons de voir tu veux ? ».
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Re: Comme une coquille brisée {{Nice
Jeu 5 Déc 2019 - 15:40
mardi 20 août 2019
@niamh walsh
L'horreur se peignit sur mon visage si expressif au fur et à mesure que Niamh me contait son histoire, son agression, son viol, sa grossesse non désirée, sa fausse couche. Quelle horreur! D'une certaine façon, je me sentais privilégiée. Je n'avais pas subi tout ça, moi. Et pourtant, une partie de moi la jalousait: elle avait toujours ses jambes, elle. Elle n'avait pas été privée de ce qui faisait de sa vie ce qui valait la peine de la vivre. Moi, c'était mon cas. alors, plutôt que de dire quelque chose que j'aurais pu regretter, je me contentais d'un "Je suis désolée..." avant de détourner le regard, incapable de la regarder davantage. Je craignais trop qu'elle ne lise en moi ces émotions qui luttaient l'une avec l'autre.
A cet instant, je n'étais plus réellement capable de l'écouter, d'intégrer ce qu'elle pouvait me dire, de l'analyser. Tout ce que j'entendais, c'était que mon rêve était brisé, et que je devais faire avec. Contre mauvaise fortune bon coeur alors même que j'allais être un poids pour tout le monde. Qui voudrait de moi? Etais-je donc condamnée à vivre aux dépends de ma soeur? Elle avait déjà assez de problèmes comme cela. Devrais-je retourner au manoir, chez nos parents pour implorer la pitié? Reprendre des études alors que je n'aimais pas ça? Que pourrais-je bien faire de ma vie, à part... Rien. Elle n'avait plus aucun sens. Clairement. Pourtant, je pressentais qu'il ne servait à rien d'arguer là-dessus pour le moment. Tout ce que les gens me diraient, c'état "mais non, tu vas voir! ça va aller! Tu vas reprendre le dessus, tu vas t'en sortir" alors même que je n'avais qu'une envie, me laisser sombrer.
Ô comme je regrettais déjà d'avoir survécu! "Ma vie, c'était la danse. Je ne voulais rien faire d'autre que danser." finis-je simplement par dire, d'un ton amer qui sous-entendait clairement que si je ne pouvais plus danser, elle ne valait pas le coup. Au bout d'un moment, ne sachant que répondre à ses encouragements, à son optimisme qui me semblaient tellement vains et naïfs - oui, c'était bien moi qui parlais de naïveté - je finis par lâcher un: "Je suis fatiguée... Est-ce que... ?" J'avais cruellement envie d'être seule, tranquille, d'oublier. Peut-être qu'à mon réveil, je me rendrais compte que tout cela n'était en fait qu'un cauchemar?
@niamh walsh
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Re: Comme une coquille brisée {{Nice
Jeu 2 Jan 2020 - 12:25
Je suis désolée. C'est exactement pour éviter cette phrase stupide et inutile que tu n'as pas raconté ton histoire, seules quelques personnes de confiance sont au courant de tout, ou presque, mais aujourd'hui tu voulais lui montrer que malgré ce qui nous tombes dessus on se relève toujours. Tu oublies volontairement de dire que tu as failli crever, au sens littéral, que tu t'empoisonnais chaque jour un peu plus que le précédent pour lutter contre les insomnies et les terreurs nocturnes, que tu es devenue professionnelle dans le lancement du sortilège d'isolation phonique parce que tu ne voulais pas que tes colocataires de l'époques se doutent de quelque chose. Sourire sans joie, presque las, sur tes lèvres, repenser à cette période te donne toujours des angoisses, t'es contente qu'elle passe à autre chose, au silence. C'est parfait le silence, tu l'aimes énormément ce silence qui te permet de t'entendre penser, d'organiser tes pensées et de ranger tes souvenirs et angoisses dans une boite. T'es qu'une putain de coquille vide au fond, tu joues sur l'apparence, monstre de confiance qui se dégonfle une fois la porte de ta chambre refermée, la reine de glace qui semble abattre tout ce qui se trouve sur son chemin, mais qui y laisse un petit bout d'âme à chaque fois.
Tu comprends l'état de Grace, probablement que tu serais dans le même si tu venais à perdre tes jambes, tu ne vis que pour ces moments de libertés qu'offrent la danse et les acrobaties, tu serais bien malheureuse sans ça, alors tu te contentes d'hocher la tête, simplement en signe de compassion et d'empathie. Je suis fatiguée, que la petite danseuse brisée laisse échapper, ça sonne plus comme un " j'ai envie d'être seule" , mais que ce soit l'un ou l'autre, tu comprends. Un simple sourire en guise de réponse, tu te lèves, embrasse son front en souriant, « je reviendrais te voir, et tu es la bienvenue chez moi quand tu veux, si tu as besoin de compagnie ou juste de changer d'air, n'hésite pas, d'accord ? » Tu aurais envie d'ajouter les amis sont fait pour ça, mais tu estimes que ce n'est pas le moment, alors te prend la direction de la sortie en lançant un dernier regard à la jeune femme brisée sur ce lit qui semble bien trop grand pour elle.
TERMINÉ
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